LES PROPHÉTIES JUIVES - D'après Saint Alphonse de Liguori.

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Message  Roger Boivin Lun 21 Déc 2015, 4:49 pm



CHAPITRE V

Les prophéties juives de la destruction du temple, de la dispersion, de l'aveuglement et de la conversion des Juifs prouvent évidemment la vérité des Ecritures et la venue du Messie.

§ I er

De la destruction du temple.


1. Le Seigneur voulut que, dans la loi ancienne, il n'y eût qu'un temple où l'on offrît les sacrifices, et il désigna le lieu où ce temple devait être élevé ; il défendit, sous peine de mort, de faire aucun sacrifice en-dehors du tabernacle : « Si un homme de la maison d'Israël ou de ceux qui sont venus du dehors et qui sont étrangers parmi vous, offre un holocauste ou une victime, sans l'amener à l'entrée du tabernacle du témoignage, pour l'offrir au Seigneur, il sera exterminé du milieu de son peuple. » Il dit ensuite que dans la terre promise il n'accepterait ni sacrifice ni oblation hors du lieu où serait placé le tabernacle : « Gardez-vous bien d'offrir vos holocaustes indifféremment en tous lieux, mais offrez-les en celui-là seul que le Seigneur aura choisi. » En outre, au temps de David, le Seigneur déclara qu'il choisissait Jérusalem pour sa demeure perpétuelle : « Le Seigneur a choisi Sion, il l'a préférée pour en faire son séjour. C'est là que j'ai fixé pour jamais le lieu démon repos ; c'est dans Sion que j'habiterai, parce que je l'ai préférée. » Il indiqua à David l'aire d'Ornam (I. Par. XXI, 18) comme le lieu où devait s'élever le temple ; et c'est là que le temple de Salomon fut effectivement bâti : « Salomon commença à bâtir le temple du Seigneur à Jérusalem, au lieu même que David avait disposé dans l'aire d'Ornam le Jébuséen. » Ainsi Dieu voulut que le culte extérieur de la religion fût exercé, d'abord dans le tabernacle, et ensuite dans le temple construit à Jérusalem ; et en défendant tout autre lieu, il déclara que c'était là qu'il devait être à jamais adoré : « J'ai choisi ce lieu et je l'ai sanctifié afin que mon nom y soit à jamais. » Ce qui prouve clairement que, ce temple une fois détruit, il n'agréerait plus ailleurs le genre de culte qu'il y recevait. Or, puisque la destruction du temple était le signe de la venue du Messie, le Messie est donc venu, s'il est vrai que le temple soit détruit depuis mille huit cents ans.

2. Il ne sert à rien de dire que pendant la captivité de Babylone les Israélites furent également privés de leur temple ; car cet esclavage et cette privation ne furent pas de longue durée ; outre que tout le peuple ne fut pas captif à Babylone, mais qu'une partie en resta à Jérusalem. Après la mort du Messie, au contraire, il ne leur fut plus permis (comme le dit saint Jérôme, in Sophon., cap. I) d'entrer dans la ville qu'une fois l'année, et seulement pour aller y déplorer leur ruine ; d'où le saint conclut, « que pour avoir autrefois acheté le sang de Jésus-Christ, ils achètent maintenant leurs larmes. »

3. Le prodige qui arriva au temps de Julien est digne de toute admiration. Cet empereur impie, ayant renié la foi, voulut démentir Jésus-Christ qui avait dit, au sujet du temple, qu'il serait tellement détruit, qu'il n'y resterait pas pierre sur pierre (Marc 13, 2) ; et pour cela il encouragea les Juifs à rebâtir ce temple, il leur fournit des sommes considérables, et désigna Alypius son ministre et gouverneur de la province pour présider aux travaux. Dans leurs efforts pour asseoir de nouvelles constructions, les Juifs bouleversèrent les anciens fondements ; et le Seigneur disposa ainsi les choses, pour l'accomplissement de sa prédiction, qu'il n'y resterait pas pierre sur pierre. Mais à peine les fondements furent-ils jetés qu'il survint des tremblements de terre qui relancèrent en l'air toutes les pierres, et il sortit de la terre un feu qui brûla les matériaux, les outils des maçons et même plusieurs des ouvriers, et force fut ainsi de renoncer à l'entreprise. Ce fait arriva l'an 363, sous le quatrième consulat de Julien. Basnage n'ajoute pas grand crédit à ce prodige ; mais l'anglais Warburton le réfute vigoureusement dans sa Dissertation sur les tremblements de terre. Ce fait est rapporté par Socrate (Hist. eccl, lib. 3, cap. 17) ; par Théodoret (lib, 3, cap. 15) ; par Philostorge (lib. 7, n. 9), et par Sozomène (lib. 5, cap. 21). Mais ce qui lui donne plus d'importance, c'est qu'il est encore rapporté par Ammien Marcellin, au commencement de son livre 23. Cet auteur était non-seulement contemporain de Julien, mais encore payé par lui. Voici comment il raconte le fait : « Des tourbillons de flammes s'échappèrent de près des fondements à plusieurs reprises, rendirent l'endroit inabordable après avoir brûlé plus d'une fois les travailleurs, et ce fut ainsi que cessa l'ouvrage entrepris ». Saint Jean Chrysostorne, qui vivait dans un temps très-rapproché de l'époque où le prodige était notoire, puisqu'il existait encore des témoins oculaires, et qu'on voyait encore les traces des fondements, parle souvent de cet événement ; et particulièrement dans son homélie Quoi Christus sit Deus, il dit : « De notre temps même un empereur donna ses ordres et son concours pour qu'on rebâtît le temple ; on se mit à l'œuvre, mais on ne put même le faire avancer d'un point, parce qu'un feu souterrain, sortant des fondements, mit tout le monde en fuite.... La preuve manifeste de ce fait, c'est que ces fondements demeurent à nu encore aujourd'hui, comme pour faire voir qu'on a bien commencé à y creuser, mais qu'on n'a pu bâtir, vu l'obstacle qu'y présentait la sentence de Jésus-Christ. Ce fait est aussi rapporté par saint Grégoire de Nazianze (Orat. IV) ; par saint Ambroise (Epist. 29 et 39) ; par Sévère-Sulpice (Hist. lib. II) ; par Cassiodore (Hist. lib. VI, cap. XLIII), et par d'outrés. Ce prodige ne peut donc pas être révoqué en doute. En effet, quels autres motifs qu'un miracle pouvaient contraindre les Juifs d'interrompre cette reconstruction du temple qu'ils appelaient de tous leurs vœux, et pour laquelle ils avaient reçu les encouragements et les secours d'un empereur ?

4. Rapprochons de ceci la prophétie que leur a faite Osée : « Les enfants d'Israël seront longtemps sans roi, sans prince, sans sacrifices, sans autels, sans éphod, sans théraphim. Et, après cela, les enfants d'Israël reviendront, et chercheront le Seigneur leur Dieu, et David leur roi ; et, dans les derniers jours, ils recevront, avec une frayeur respectueuse, le Seigneur, et les grâces qu'il doit leur faire. » Le prophète prédit aux Juifs qu'ils resteront sans roi, sans sacrifice, sans autel, sans éphod, c'est-à-dire sans usage de victimes, parce que l'éphod était cette tunique de lin étroite (tunicam, et lineam strictam. Exode, XXVIII, 4) dont les prêtres faisaient usage dans les sacrifices : sans théraphim, ce qui signifie l'arche gardée par les chérubins. Le Messie est ici appelé David, parce qu'Osée et les autres prophètes appelaient le Messie du nom de David après la mort du véritable David. Mais pourquoi les Juifs subirent-ils un tel châtiment dans un temps où ils n'étaient plus portés à l'idolâtrie ? Quel délit leur avait attiré tant de malheurs, si ce n'est celui d'avoir méconnu le Messie qui s'était présenté à eux avec tant d'évidence ? C'est là le sens d'Osée lorsqu'il dit : Revertentur filii Israel, et quœrent Dominimi Deum suum, et David regem suum. Ces paroles, revertentur et quœrent, démontrent que les Juifs n'ont pas voulu reconnaître pour leur Seigneur le David symbolique, qui est le Messie, et qu'en rejetant le Messie ils ont rejeté Dieu qui l'a envoyé.

5. C'est pour cela que le Seigneur, en réprouvant tous les sacrifices anciens après la mort du Messie, leur a substitué l'unique et grand sacrifice de l'Eucharistie, que Malachie a prédit, et qu'il a appelé l'oblation pure, qui devait être offerte à Dieu en tous les lieux de la terre : « Mon affection n'est point en vous, dit le Seigneur des armées, et je ne recevrai point de présents de votre main : car, depuis le lever du soleil jusqu'au couchant, mon nom est grand parmi les nations, et en tout lieu on m'offre des sacrifices, et on présente à mon nom une oblation toute pure, parce que mon nom est grand parmi les nations. » C'est à tort que quelques-uns veulent entendre ce texte du sacrifice intérieur, c'est-à-dire de la prière ; il est évident qu'ici le Seigneur parle non d'une œuvre intérieure, mais bien d'oblation et de sacrifice extérieur, par lesquels il veut être publiquement honoré des gentils, tandis qu'il rejette les anciennes oblations des Juifs : Munus non suscipiam de manu vestra, etc. Offertur nomini meo oblatio munda.

6. Au reste, quant aux Juifs, on doit leur demander en quel lieu ils sacrifient aujourd'hui. Mais depuis la destruction du temple, il ne leur est plus permis d'offrir aucun sacrifice ; voilà donc par conséquent l'accomplissemet de la prédiction de Daniel sur la venue du Messie (deficiet hostia et sacrificium).



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Message  Roger Boivin Lun 21 Déc 2015, 5:09 pm



§ II

De la dispersion des Juifs.

7. Il fallut que le peuple hébreu, dépositaire des Ecritures divines et des promesses du Messie, se conservât réuni en un seul corps, afin que tous les livres sacrés fussent écrits et re- connus pour divins, et que l'on vît par la venue du Messie l'accomplissement des promesses. Si les Juifs s'étaient dispersés avant qu'on eût pu certifier l'authenticité des livres sacrés, les Ecritures n'auraient pu obtenir cette autorité universelle qu'elles ont acquise, et peut-être par la suite les preuves s'en seraient perdues. Il en aurait été de même de la connaissance du Messie. De plus, si Jésus-Christ eût paru après que le peuple eût été dispersé dans l'univers, ses actions et ses miracles auraient été enveloppés de beaucoup d'incertitudes, et il n'en serait venu qu'une faible connaissance au corps entier de la nation. C'est pourquoi Dieu a disposé les choses de manière à ce que d'abord le canon des Juifs fût bien établi, et que Jésus-Christ mourût sous les yeux des Juifs à Jérusalem, avant que les Juifs fussent dispersés sur toute la terre en punition de leur péché, et portassent ainsi partout ces mêmes Ecritures, pour démontrer aux païens la venue du Messie adoré des chrétiens, en servant ainsi de témoins contre eux-mêmes, et fournissant bon gré mal gré les preuves de la religion chrétienne.

8. Sans de telles preuves, les païens auraient méprisé les Ecritures comme fausses et comme ayant été faites après les événements, et même ils auraient nié toute la tradition antérieure du Messie à venir. Les Juifs ont donc été les témoins les moins suspects, parce qu'ils étaient ennemis de la nouvelle loi. C'est ainsi que, suivant saint Paul, par leur haine et leur obstination, ils ont puissamment contribué à faire connaître Jésus-Christ : Sed illorum delicto salus est gentibus, ut illos œmulentur (Rom. XI, 11). Voici en quels termes le prophète Amos a prédit leur dispersion : « J'ordonnerai que la maison d'Israël soit dispersée parmi toutes les nations. » David l'avait prédite auparavant : « Que sa race erre de lieux en lieux et mendie, qu'elle aille chercher un asile loin de ses demeures ruinées. » Et ailleurs : « Ne les frappez pas à mort tout d'un coup, de peur que mon peuple n'oublie un jour ce qu'il vous doit ; mais dissipez-les par votre puissance. » David prédit ici que le châtiment des Juifs ne consisterait pas dans leur destruction totale, mais à être dispersés sur la terre, afin que les peuples eussent toujours présente la vengeance divine qui les poursuivrait. Les malheureux ! ils portent en tous lieux empreint sur leurs fronts le signe du courroux divin ; errants et craintifs, ils parcourent toute la terre, mais sans se repentir de leur crime. Ils montrent ainsi aux nations qu'ils subissent, eux et leurs enfants, la peine du sang innocent de Jésus-Christ versé à leur demande, conformément à l'imprécation qu'ils ont faite contre eux-mêmes : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants. »

9. Chez tous les peuples, ils sont regardés comme maudits, et comme l'opprobre de toutes les nations, suivant ce qu'a dit Jérémie : « Je les ferai tourmenter dans tous les royaumes de la terre ; je les rendrai l'objet de la malédiction et de l'étonnement, des insultes et des opprobres de tous les peuples chez qui je les aurai chassés. » Plusieurs nations les chassent de leur territoire ; ailleurs, on les confine dans des quartiers étroits d'où ils ne peuvent sortir ; les malheureux sont en abomination, même chez les hérétiques et les idolâtres. Partout le nom seul de Juif est réputé une injure sanglante. Il est pourtant vrai que ce fut à ce peuple que Dieu promit la rédemption du monde ; c'est à lui qu'il confia le dépôt des saintes Ecritures ; c'est de lui qu'il voulut que naquît le Messie, et que descendissent ses premiers disciples. Mais, toujours obstiné, ce peuple n'a jamais voulu ouvrir les yeux pour reconnaître son roi et son libérateur ; il est devenu le peuple le plus vil et le plus misérable de tous les peuples du monde. Qui ne voit dans le péché des Hébreux, dans leur dispersion et dans la conversion des païens, la vérité et l'accomplissement de toutes les prophéties : « Je dirai à celui que j'appelais peuple étranger : Vous êtes mon peuple. » Qui ne voit que celui qui se sépare de Jésus-Christ court à sa ruine ?



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Message  Roger Boivin Lun 21 Déc 2015, 5:11 pm



§ III

De l'aveuglement des Juifs prédit par les prophètes.

10. « Qui est l'aveugle, dit le Seigneur par Isaïe, sinon Israël mon serviteur ? Qui est le sourd, sinon celui à qui j'ai envoyé mes prophètes ? » C'est ainsi que Dieu se plaint de son peuple, lequel, après avoir été éclairé par ses prophètes et après avoir vécu durant tant de siècles dans l'attente du Messie, n'a pas voulu le reconnaître lorsqu'il est venu. Il semble que ces expressions auraient dû mettre obstacle à la croyance des païens en Jésus-Christ ; mais non, parce que les mêmes Ecritures qui promirent le Messie, prédirent aussi l'aveuglement des Juifs à le méconnaître et la conversion des gentils. Ainsi, ce qui semble un obstacle, ne rend que plus évidente la preuve de la venue du Messie ; le refus même qu'en firent le Juifs confirme la vérité de sa venue.

11. Isaïe parle encore de cet aveuglement, et l'annonce par ces autres paroles : « Va, et dis à ce peuple : Entendez ce que je vous dis, mais vous ne voudrez pas comprendre ; voyez ce que je vous découvre, mais vous ne voudrez pas le connaître. » Ensuite le prophète demande au Seigneur : « Combien durera cet aveuglement ? » Et le Seigneur lui répond : « Il durera jusqu'à ce que leurs villes restent entièrement détruites. » Isaïe dit encore : « Le Seigneur deviendra votre sanctification ; au lieu qu'il sera une pierre d'achoppement, une pierre de scandale pour les deux maisons d'Israël. » Ici, le prophète parle du Messie, cette pierre angulaire qui est le fondement de toute l'Eglise, et il dit que cette pierre sera la sanctification des gentils; mais que les deux familles d'Israël, c'est-à-dire la tribu de Juda et de Benjamin, d'un côté, et les dix autres tribus israélites, de l'autre, iront se briser contre cette pierre où, par leur faute, elles trouveront leur ruine. Voilà donc annoncé l'aveuglement du peuple juif, qui a fait servir à sa propre perte ce même Rédempteur venu au monde pour son salut, comme l'avait également prédit le saint vieillard Siméon, en parlant de Jésus-Christ : « Cet enfant est établi pour la ruine et pour la résurrection de plusieurs en Israël. »

12. Isaïe a dit de plus : « Soyez dans l'étonnement et dans la surprise, soyez dans l'agitation et le tremblement ; soyez ivres, mais non pas de vin, ... car le Seigneur va répandre sur vous un esprit d'assoupissement ; il vous fermera les yeux,... et les visions de tous les prophètes vous seront comme les paroles d'un livre scellé. » Au temps de Jésus-Christ, les Juifs devinrent semblables à un homme ivre qui chancelle en marchant ; et cela arriva, lorsque les rabbins et les prêtres hébreux, frappés des miracles de Jésus-Christ, et se sentant portés à y ajouter foi, lui résistèrent par envie et le persécutèrent ; ils s'attachèrent à obscurcir les preuves que Jésus-Christ donnait de sa mission; ils niaient ce qu'ils voyaient, ou bien ils l'attribuaient à une force diabolique, en disant : « C'est par le prince des démons qu'il chasse les démons. » Ils n'en restèrent que plus aveuglés, ainsi que le Seigneur le leur reprocha. Ils disaient en effet : « Sommes-nous donc aussi des aveugles ? » Jésus leur répon-dit : « Si vous étiez aveugles, vous ne seriez pas coupables, » voulant signifier par ces paroles, qu'ils n'étaient pas totalement aveugles, mais qu'ils l'étaient volontairement, ayant de puissants motifs qui les obligeaient à rechercher la vérité, qu'ils auraient aisément connue, s'ils s'étaient appliqués à examiner les Ecritures et les miracles, avec la doctrine et la vie de Jésus-Christ. Leur crime fut donc de résister aux lumières qu'ils avaient, et ce fut là l'esprit de vertige qu'ils s'attirèrent en punition de leur résistance : Miscuit vobis Dominas spirùum soporis, claudet oculos vestros. Dans cette mauvaise disposition, les Juifs consultaient les Ecritures, non pour se rendre à l'évidence de la vérité, une fois reconnue, mais pour en devenir plus pervers : et c'est ainsi que ces Ecritures devinrent pour eux un livre scellé et fermé : Et erit vobis visio omnium prophetarurn, sicut verba libri signati ; en sorte qu'ils n'en recevaient plus aucun rayon de lumière.

13. Mais pourquoi Dieu a-t-il permis cet obscurcissement dans l'esprit des Juifs ? C'est, répondons-nous, parce qu'ils n'entretenaient leur esprit que d'espérances temporelles, et ne s'occupaient en rien des éternelles, et qu'ainsi ils n'adoraient Dieu qu'extérieurement : « Ce peuple, disait-il par Isaïe, me glorifie de bouche et du bout des lèvres ; mais son cœur est loin de moi. » C'est pourquoi Dieu dit ensuite : « Puisque ces hommes ne me cherchent pas, mais se cherchent seulement eux-mêmes, je les laisserai enveloppés dans leur ignorance. » Voici comment Isaïe déplore cet aveuglement en leurs personnes : « Nous attendions la lumière, et nous voilà dans les ténèbres; nous attendions un jugement, et il n'est point venu; nous espérions le salut, et il est bien loin de nous. » La lumière devint ténèbres pour ces malheureux Juifs, le salut tourna à leur ruine, par suite de leur malignité, et parce qu'ils avaient fermé les yeux à la lumière. Ainsi, le refus qu'ils firent de reconnaître le Messie est une preuve de la vérité de notre religion : leur incrédulité éclaire notre foi. D'un autre côté, la conversion des païens démontre la vérité du Messie, suivant cette prédiction de Jésus-Christ même : « Je suis venu dans le monde pour exercer un jugement, en sorte que ceux qui ne voient point, voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles. »

14. L'autre prophétie qui confirme la venue de Jésus-Christ, est celle qui annonce que parmi la multitude des Juifs il y en aurait un petit nombre qui seraient fidèles, et que ceux-ci seraient remplis de justice, c'est-à-dire de vertus : « Quand votre peuple, ô Israël, serait aussi nombreux que les sables de la mer, un petit reste seulement se convertira, et la justice se répandra comme une inondation d'eau sur ce peu qui sera resté. » Et ceci est confirmé par cette autre prédiction :

« Ce qui restera d'habitants au milieu de la terre, au milieu de tant de peuples, sera comme quelques olives qui demeurent sur un arbre, après qu'on l'a dépouillé de tous ses fruits, ou comme quelques raisins trouvés sur un cep, après qu'on a fait la vendange... C'est pourquoi glorifiez le Seigneur selon les lumières qu'il vous a données ; célébrez le nom du Seigneur Dieu d'Israël dans les îles de la mer ; nous avons entendu, des extrémités du monde, les louanges et la gloire du Juste. » D'où il suit que les vrais Israélites (les Apôtres) furent semblables à ce petit nombre d'olives, ou à ces quelques grappes de raisin qui échappent à la vue des vendangeurs. Ceux-ci devaient répandre la gloire du Juste (Jésus-Christ), en faisant connaître le vrai Dieu, non-seulement dans la Judée, mais aussi dans les contrées les plus lointaines.

15. Ce point se confirme encore mieux par les Actes des Apôtres (cap. IV), où il est dit que le nombre de ceux qui s'attachèrent à Jésus-Christ pendant sa vie, était très-petit, mais que leur sainteté était grande, puisqu'ils n'avaient rien en propre, qu'ils formaient une même âme par la charité, et gagnaient ainsi les autres à la foi. Ce fut en vain que, par leurs menaces et leurs mauvais traitements, les Juifs voulurent les empêcher de parler ; les Apôtres n'en continuèrent pas moins à prêcher avec courage la gloire du Rédempteur dans la Judée, dans Samarie et chez les idolâtres, en sorte qu'en peu d'années ils se firent entendre dans toutes les parties du monde, tandis que les Juifs restèrent dans leur obstination, et comme ensevelis dans leur aveuglement.

16. L'auteur de l'Examen de la Religion dit que, si Dieu était l'auteur des prophéties, il aurait parlé plus clairement, et que, s'il avait parié plus clairement, les Juifs n'auraient pas refusé de croire en Jésus-Christ. Mais nous répondons que si l'on considère les circonstances et les événements qui se sont succédé et se sont accomplis ainsi qu'il avait été prédit, les prophéties paraîtront tout à fait claires. Dès le commencement, il fut prédit que la race de la femme écraserait la tête du serpent ; qu'en Abraham seraient bénis tous les peuples ; que de la famille de Juda viendrait le désiré des nations ; on a vu ci-dessus se vérifier les époques marquées, pour la venue du Messie, pour la destruction du temple et pour la dispersion des Juifs, qui toutes avaient été prédites par Daniel; quelle plus grande clarté pouvait-on donc attendre ? Ce n'est donc pas l'obscurité des prophéties qui a causé l'aveuglement des Juifs, mais c'est leur obstination, la fausse idée qu'ils s'étaient formée du Messie, et qui leur faisait attendre de lui, au lieu des biens éternels, les biens temporels, l'opulence et la domination : telle est la cause de leur obstination et de leur aveuglement.



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Message  Roger Boivin Lun 21 Déc 2015, 5:28 pm



§ IV.

De la conservation du peuple juif.

17. Non-seulement la dispersion des Juifs et le mépris qu'ils rencontrent partout, mais encore leur conservation après tant de siècles confirme notre foi et la vérité des Ecritures. Comment ce peuple rebelle, après avoir été dispersé sur toute la terre, ne s'est-il pas confondu parmi les autres nations, et comment sa mémoire ne s'est-elle pas perdue depuis tant d'années qu'il n'a ni princes, ni patrie, ni magistrats, ni prêtres, ni sacrifices, ni fêtes ? Car tout sacrifice et toute fête lui sont défendus hors de Jérusalem, ville dans laquelle même actuellement il ne lui est pas permis de mettre le pied. Aujourd'hui il est très difficile de distinguer les vraies familles romaines anciennes, des familles étrangères qui se sont établies en Italie, et on en peut dire autant de toutes les nations ; mais quant aux Juifs, nous ne pouvons pas douter qu'ils ne soient tous les vrais descendants d'Abraham. Il est vrai que, depuis leur dispersion, il est impossible de distinguer leurs familles, et spécialement celles de la tribu d'Aaron, à laquelle était attaché le sacerdoce, parce que, depuis la dispersion, ils n'ont plus eu d'archives publiques pour enregistrer leurs lignées (et c'est là aussi un argument pour le fait de l'abolition de leur loi ) ; mais il est bien certain qu'ils sont tous enfants d'Abraham. Or, comment n'ont-ils pas cherché à se confondre avec les autres peuples (ce qui leur était très-facile), afin d'échapper du moins à la haine et à la dérision publiques ?

18. On ne peut pas dire qu'ils en étaient empêchés par leur zèle pour la religion, puisque, au temps de Jérémie, et afin d'éviter des calamités temporelles, moins pénibles que celles qu'ils endurent aujourd'hui, ils ne firent pas difficulté de s'avilir jusqu'à adorer la lune (Jer., XLIV, 16, 18), et que la même chose eut lieu au temps des Machabées. Mais non, toujours obstinés, ils continuent de résister à tout, même aux lumières du Saint-Esprit. Ils voient que la venue du Messie qu'ils attendent ne se réalise pas ; que chaque jour se confirment les prédictions sur notre Eglise ; ils voient, au contraire, que les supputations de temps faites par leurs rabbins sont toujours en défaut, à tel point que depuis plusieurs siècles leurs surintendants leur ont défendu de compter davantage les années du Messie, parce qu'ils s'aperçoivent que tous les calculs démontrent que le Messie est arrivé. Malgré cela, ils demeurent dans leur obstination, et continuent à vivre dans le judaïsme. N'est-il pas évident que tout cela arrive par une disposition de la divine Providence, pour la confirmation de l'Evangile, selon la prédiction de Jérémie : (Je laisserai, dit le Seigneur, s'éteindre tous les peuples parmi lesquels je t'exilerai ; je ne t'éteindrai pas, toi, ô peuple de Jacob, mais je te punirai dans mon jugement. » ? Si les Juifs eussent été détruits, cette destruction prouverait que Dieu a exercé sur eux sa justice ; mais leur conservation, outre la justice divine, prouve aussi la vérité de la foi et la venue du Messie promis.

19. Toutefois subsiste la promesse écrite dans Jérémie, que les Juifs se convertiront un jour, et recevront la miséricorde de Dieu. Et ailleurs : « Comme il est impossible de mesurer la profondeur de la terre, de même, dit le Seigneur, je ne rejetterai jamais la race d'Israël, quelque mal qu'ils aient commis. »

20. Le Seigneur a prédit aussi, par la bouche d'Isaïe, la conversion des Juifs (XLI, 1 et 5) : « Voici ce que dit le Seigneur qui vous a créé, ô Israël : Ne craignez point, parce que je suis avec vous. Je ramènerai vos enfants de l'Orient, et je vous rassemblerai de l'Occident. »



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Message  ROBERT. Lun 21 Déc 2015, 7:09 pm

.
Merci Roger.  Très intéressantes ces Prophéties juives par Saint Alphonse de Liguori.
ROBERT.
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Message  ROBERT. Lun 21 Déc 2015, 7:11 pm

ROBERT. a écrit:.
Merci Roger.  Très intéressantes ces Prophéties juives par Saint Alphonse de Liguori.

Beaucoup de choses sont plus claires au sujet du peuple juif, avec Saint Alphonse.   Merci.
ROBERT.
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Message  Roger Boivin Lun 21 Déc 2015, 7:13 pm



CHAPITRE VI

De l'illusion des Juifs au sujet de la royauté du Messie.

1. Voici quelle a été l'illusion des malheureux Juifs : ils voulaient le Messie, non pas tel qu'il devait venir pour leur salut éternel et pour la rédemption du monde entier, mais tel qu'ils le désiraient et se l'étaient figuré, riche, glorieux et triomphant de tous les rois de la terre ; ils le voulaient comme délivrant son peuple de toutes les calamités temporelles, comme vainqueur de tous leurs ennemis, et les comblant eux-mêmes d'honneurs et de richesses. C'est pour cela que, l'ayant vu venir pauvre, humble et méprisé, ils ne voulurent pas le reconnaître pour leur Seigneur, et le rejetèrent. Ainsi se vérifia la prédiction d'Isaïe, que les Juifs entendraient la vérité, mais qu'ils ne la comprendraient pas ; qu'ils la verraient, mais qu'ils ne la reconnaîtraient pas. (Isa, VI, 9)

2. Les promesses du Seigneur étaient assurées ; mais elles n'avaient pas pour objet des biens temporels. Et, en effet, à quoi aurait servi aux Juifs et à nous tous la venue du Messie pour la vie éternelle, s'il ne nous eût procuré que des biens matériels, des honneurs mondains et des prééminences sur nos rivaux ? Elle nous eût rendus plus orgueilleux, plus avides des biens temporels, plus attachés à la terre, et plus insouciants d'acquérir les biens éternels. Les hommes vertueux qui n'aspirent qu'à la vie éternelle et à l'amour de Dieu, quel fruit auraient-ils retiré de l'œuvre de la Rédemption, quelle consolation dans les maux de ce monde et dans les rigueurs de la pauvreté, des maladies et des persécutions ? Quelle tendresse d'amour les âmes auraient-elles ressentie pour Jésus-Christ, s'il n'était venu sur la terre que pour mener une vie délicieuse, et pour dominer sur tous les souverains ? Quel est celui qui, pour se donner tout à Dieu, eût abandonné tous ses biens, sa patrie et ses parents ? Quel est celui qui, pour ne pas perdre la grâce divine, aurait donné sa vie en sacrifice, et l'aurait livrée aux tourments, ainsi que l'ont fait les saints martyrs ? Ah! le Rédempteur n'a voulu venir sur cette terre, pauvre et humble, et y mourir pour l'amour des hommes, que pour régner dans leurs cœurs, en les attirant à lui, par les doux liens du saint amour, ainsi qu'Osée l'avait prédit : « Je les attirerai à moi, par les liens d'Adam, par des liens d'amour (Os. II, 4) ». Les liens d'amour il les appelle liens d'Adam, parce qu'il n'existe pas un moyen plus fort pour gagner le cœur de l'homme, que l'amour, et qu'aucun signe ne démontre mieux l'amour, que lorsque l'on souffre pour la personne que l'on aime. Le Verbe donc se fit homme pour souffrir, ainsi que les prophètes l'avaient prédit, et comme Jésus-Christ le dit à ses disciples : « On verra s'accomplir toutes les choses que les prophètes ont annoncées du Fils de l'Homme (Luc XVIII, 31) », en voulant parler de sa passion.

3. Voyez comme sont claires les Ecritures pour ceux qui les lisent d'un œil simple et sans passion, quand elles parlent des biens que le Messie devait nous apporter : « Je vais poser toutes les pierres dans leur rang pour vous rebâtir, et vos fondements seront de saphirs. Tous vos enfants seront instruits par le Seigneur même, et ils jouiront d'une abondante paix (Isa. LIV, 11, 13) ». Les joies que le Rédempteur nous promet, ce sont la connaissance de Dieu et l'abondance de la paix. Le prophète dit : « Je vous donnerai de l'or au lieu d'airain, et de l'argent au lieu de fer, etc. » Mais de quel or et de quel argent est-il question ici ? Le voici : « On n'entendra plus de violence sur votre territoire, ou de destruction et d'oppression dans vos terres ; le salut environnera vos murailles, et les louanges retentiront à vos portes. Vous n'aurez plus le soleil pour vous éclairer pendant le jour, et la clarté de la lune ne luira plus sur vous ; mais le Seigneur deviendra votre lumière à jamais (Isa. LX, 17 et seq.) ». Ainsi donc, il n'y est question que de l'abolition du péché, du salut éternel et de la gloire du paradis. De même, dans un autre endroit, le prophète, dans les termes, suivants, promet le trésor de la sagesse et de la crainte de Dieu : « La foi régnera dans votre temps, la sagesse et la science seront les richesses du salut, et la crainte du Seigneur en sera le trésor (Isa. LX, 6) ».

4. Le Messie lui-même dit, par la bouche d'Isaïe : « L'esprit du Seigneur est sur moi ; car le Seigneur m'a donné l'onction ; il m'a envoyé pour annoncer sa parole à ceux qui sont doux et humbles, pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour prêcher la grâce aux captifs, et la liberté à ceux qui sont dans les chaînes (Isa. LXI, 1) ». Il dit donc qu'il avait sur lui l'Esprit du Seigneur, et que pour cela Dieu l'avait destiné à être le Christ, c'est-à-dire le Roi et le Rédempteur des hommes, pour venir leur annoncer le salut, guérir les infirmes, prêcher le pardon ou la liberté aux captifs et l'ouverture du paradis à ceux à qui il était fermé (Isa. LXI, 2) ». Il donne une année de miséricorde et un jour de vengeance : cette année signifie tout le temps qui doit s'écouler depuis la première venue du Messie jusqu'à la fin du monde, et auquel succédera le jour de la vengeance, c'est-à-dire du jugement dernier, à son second avènement. Jésus-Christ, au temps de sa prédication, lut un jour cette prophétie au milieu des docteurs, ainsi que le rapporte saint Luc (IV, 17 et seq), et leur dit qu'il était justement lui-même ce roi de la paix, venu pour établir sur la terre le règne de la miséricorde, en pardonnant aux pécheurs et en consolant les affligés, faisant allusion par là à l'année du jubilé décrite dans l'Exode (XIII, 11), où tous les esclaves recevaient leur liberté, et toutes les dettes étaient remises ; leur faisant observer aussi que, comme le disait la prophétie, il mettrait les affligés en possession de la bienheureuse patrie, avec la couronne sur la tête, au lieu de cendre, et la joie dans le cœur, en compensation des peines et des douleurs qu'ils auront endurées ici-bas ; car, dans ce royaume de gloire, des louanges éclatantes seront données aux hommes qui auront persévéré dans la justice, et ils seront éternellement occupés, à glorifier le Seigneur (Isa. LXI, 3). Voilà les biens promis par la venue du Messie, biens tout spirituels et éternels, et non plus temporels.

5. En outre, le prophète Zacharie parle ainsi du Messie : « Sa puissance s'étendra d'une mer à l'autre, et depuis le fleuve jusqu'à l'extrémité du monde. C'est vous aussi, qui, par le sang de votre alliance, avez fait sortir vos captifs du fond de ce lac qui était sans eau (Zachar, IX, 10, 11) ». Il est évident ici que ce libérateur devait être sacrifié pour établir par son sang le nouveau pacte de paix entre Dieu et les hommes : telle est la signification des paroles « par le sang de votre alliance », in sanguine testamenti tui. Ainsi, il devait délivrer les captifs du lac où il n'y a pas d'eau, c'est-à-dire, les saints Pères des limbes, ainsi que l'écrit saint Pierre, que Jésus-Christ, étant mort dans sa chair, mais vivifié par l'esprit, alla prêcher aux esprits qui étaient retenus en prison (I Pert., III, 19) ». Et que prêcha-t-il ? Le pardon ou la liberté, comme nous l'avons rapporté ci-dessus du prophète Isaïe (LXI, 1). Dans cette prophétie de Zacharie, est dévoilé le sens de toutes les Ecritures qui parlaient du règne futur du Messie, comme devant dominer sur la terre en subjuguant le péché et le démon, non par la force des armes, mais bien par la vertu de ses mérites, et du sacrifice de lui-même qu'il devait offrir à Dieu, afin de le rendre propice et miséricordieux pour le genre humain.



OEUVRES de SAINT ALPHONSE DE LIGUORI - Tome I - P. 159 :

https://archive.org/stream/07430208.1635.emory.edu/07430208_1635#page/n167/mode/2up


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Message  ROBERT. Lun 21 Déc 2015, 7:31 pm

.
Merci de poursuivre l'entretien avec Saint Alphonse.
ROBERT.
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Message  Roger Boivin Lun 21 Déc 2015, 7:54 pm


Les ouvrages des frères Lémann, juifs convertis, que l'on peut feuilleter sur Open Library (pour avoir accès au livre, cliquer sur le logo vert en forme de livre ) :



Augustin Lémann (1836 -1909) : https://openlibrary.org/authors/OL6250822A/Augustin_L%C3%A9mann

Joseph Lémann (1836 - 1915) : https://openlibrary.org/authors/OL812124A/Joseph_L%C3%A9mann




Les frères Lehmann, ou Lémann, d'après Wiki :



Augustin Lehmann

Augustin Lehmann ou Lémann (1836-1909), prêtre français, est le frère jumeau monozygote de Joseph Lehmann. Tous deux sont d'origine juive ashkénaze, nés à Lyon. Tôt orphelins, ils se convertissent au catholicisme en 1854. Ils sont les auteurs d'environ 150 ouvrages, notamment relatifs aux rapports entre le catholicisme et le judaïsme, et sur le destin spirituel du peuple juif.
Biographie

Ils fondèrent en 1892 le couvent Notre-Dame du Mont-Carmel à Haïfa pour les Carmélites, mais aussi plusieurs orphelinats et des écoles.

Augustin était professeur aux facultés catholiques de Lyon. Les deux frères ont été faits chanoines honoraires de la Primatiale de Lyon en 1894, chanoines honoraires des cathédrales de Beauvais, Bourges, Langres et Reims. En 1899, ils furent faits chanoines honoraires de Montpellier.

Le 18 avril 1908, le cardinal Coullié, archevêque de Lyon, leur fit part de l'arrivée des lettres pontificales du pape Pie X leur conférant la dignité de Prélats domestiques de Sa Sainteté, dits encore Prélats Romains, ce qui leur donnait le titre de Monseigneur. Les deux Brefs leur conférant à chacun la prélature (Te Antistitem Urbanum seu Domus Pontificalis Praesulem facimus), signés par le cardinal Merry del Val, sont datés du 7 avril 1908.

Proches du pape Pie IX, ils participèrent au Ier concile œcuménique du Vatican et y rédigèrent un Postulatum.
Publications

Signées par les deux frères Lehmann

   Une très ancienne prophétie
   Valeur de l'assemblée qui prononça la peine de mort contre Jésus-Christ, Poussièlge frères, 1876
   La cause des restes d'Israël introduite au concile œcuménique du Vatican, 1912

Signées par Augustin Lehmann

   - L'antéchrist, Emmanuel Vitte, 1905
   - L'avenir de Jérusalem
   - Les étapes d'une nation qui meurt, Victor Lecoffre, 1885
   - Dieu a fait la France guérissable, Victor Lecoffre, 1884
   - La police autour de la personne de Jésus-Christ, Victor Lecoffre, 1895
   - L'avenir de Jérusalem, 1901
   - Un fléau plus redoutable que la guerre, la peste, la famine, 1907
   - Une très ancienne prophétie, Victor Lecoffre, 1885
   - Dénouement de la persécution, Ancienne Maison Briday, 1886
   - Satan contre Jésus, (Texte en ligne là : http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Lemann/Satan.html

Sources

   "Les Frères Lémann, Juifs convertis" par le P. Théotime de Saint-Just OMC (Paris, Librairie S.François, 1937)

Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Augustin_Lehmann




Joseph Lehmann (prêtre)

Joseph Lehmann ou Lémann (1836-1915), prêtre catholique français, est le frère jumeau monozygote d'Augustin Lehmann, lui aussi prêtre. D'origine juive ashkénaze, ils sont nés à Lyon. Tôt orphelins, ils se convertissent au catholicisme en 1854. Ils ont écrit environ 150 ouvrages, notamment relatifs aux rapports entre le catholicisme et le judaïsme, et sur le destin spirituel du peuple juif.

Biographie

Ils fondèrent en 1892 le couvent Notre-Dame du Mont-Carmel à Haïfa pour les Carmélites, mais aussi plusieurs orphelinats et des écoles.

Les deux frères ont été faits chanoines honoraires de la Primatiale de Lyon en 1894, chanoines honoraires des cathédrales de Beauvais, Bourges, Langres et Reims. En 1899, ils furent faits chanoines honoraires de Montpellier et Joseph fut nommé en 1899 chanoine honoraire d'Athènes.

Le 18 avril 1908, le cardinal Coullié, archevêque de Lyon, leur fit part de l'arrivée des lettres pontificales du pape Pie X leur conférant la dignité de Prélats domestiques de Sa Sainteté, dits encore Prélats Romains, ce qui leur donnait le titre de Monseigneur. Les deux Brefs leur conférant à chacun la prélature (Te Antistitem Urbanum seu Domus Pontificalis Praesulem facimus), signés par le cardinal Merry del Val, sont datés du 7 avril 1908.

Proches du pape Pie IX, ils participèrent au Ier concile œcuménique du Vatican et y rédigèrent un Postulatum.

Publications

Signées par les deux frères Lehmann

Une très ancienne prophétie
Valeur de l'assemblée qui prononça la peine de mort contre Jésus-Christ, Poussièlge frères, 1876
La cause des restes d'Israël introduite au concile œcuménique du Vatican, 1912

Signées par Joseph Lehmann

La religion de combat, 1891
La prépondérance juive, sous-titré, ses origines, 1re partie, 1889
La prépondérance juive, sur-titré Napoléon 1er et les Israélites, 2e partie, 1894
Rothschild, 18961
L'entrée des Israélites dans la société française, Victor Lecoffre, 1886.
Jeanne d’Arc et les héroïnes juives, 1873, Texte en ligne là : http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Lemann/Jeanne_dArc/Jeanne_dArc.html


Sources

"Les Frères Lémann, Juifs convertis" par le P. Théotime de Saint-Just OMC (Paris, Librairie S.François, 1937)

Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Lehmann_%28pr%C3%AAtre%29

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Message  Roger Boivin Lun 21 Déc 2015, 8:09 pm


Au plaisir, Robert ! sunny
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Message  gabrielle Mar 22 Déc 2015, 8:19 am

Texte très instructif.

Saint Alphonse n'avait pas prévu le retour en Israël, peu importe de la manière qu'ils y sont retournés, maintenant, ils ont les deux pieds bien collés dans la Terre Sainte.
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Message  ROBERT. Mar 22 Déc 2015, 10:21 am

.
Roger, je viens de lire la biographie des frères Lehmann, un peu plus haut: que pensent-ils de Nostra Ætate ?  No
ROBERT.
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Message  Roger Boivin Mar 22 Déc 2015, 10:38 am



Le retour d'Élie .. au deuxième avènement de Jésus-Crist .. pour les Juifs :



[..]

« Jésus leur répondit : Il est vrai qu’Elie doit venir auparavant, et qu’il rétablira toutes choses. » (Matth. XVII, 11) Il dit qu’Elie viendrait en effet avant son second avènement ; mais il ajoute qu’il était déjà venu, désignant par là son précurseur Jean-Baptiste. C’est là cet Elie qui est déjà venu; car pour le prophète Elie : « Il viendra et rétablira toutes choses », c’est-à-dire toutes les choses que le prophète Malachie a marquées. «Le Seigneur dit : je vous enverrai Elie le Thesbite, qui réunira les coeurs des pères avec leurs enfants, afin que lorsque je viendrai je ne frappe point la terre d’une plaie (447) « qui soit incurable». (Mal. IV ,5.) Remarquez, mes frères, l’exactitude des paroles de ce prophète. Comme la ressemblance du même ministère pouvait faire donner à saint Jean le nom d’Elie, il a soin, pour éviter cette confusion, de marquer le pays de l’un, et il l’appelle « Thesbite », pour le distinguer de saint Jean qui n’était pas de cette ville. Il les distingue encore l’un de l’autre par cette seconde marque, «afin», dit-il, « que lorsque je viendrai, » je ne frappe point la terre d’une plaie qui soit « incurable » : paroles qui nous font voir quelle sera la terreur du second avènement. Car il n’est pas venu la première fois. Pour « frapper la terre ». Il dit lui-même : « Je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour le sauver ». (Jean, III, 16.) Le prophète Malachie marque donc cette circonstance, pour faire voir qu’Elie ne précéderait que le dernier avènement de Jésus-Christ, lorsqu’il viendrait juger le monde.

Il exprime en même temps le sujet pour lequel Elie lui servirait de précurseur. Il dit que ce serait pour persuader aux Juifs de croire en Jésus-Christ, et de ne s’exposer pas au danger de périr tous lorsqu’il viendrait. C’est ce que Jésus-Christ leur rappelle lorsqu’il dit : «Quand Elie viendra, il rétablira toutes choses », c’est-à-dire qu’il rétablira la foi des Juifs qui seront alors, et qu’il les amènera de leur incrédulité passée à une foi humble et fervente. Et il faut encore remarquer l’exactitude de ce prophète. Il ne dit pas : « Il réunira les coeurs des enfants avec leurs pères », mais «le coeur des pères avec leurs enfants ». Comme les Juifs étaient les pères des apôtres, l’Ecriture marque qu’Elie réunirait les coeurs des pères, c’est-à-dire les sentiments des Juifs avec leurs enfants, c’est-à-dire avec les apôtres, et qu’il leur ferait embrasser leur doctrine sainte.

[..]




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Message  ROBERT. Mar 22 Déc 2015, 10:58 am

.
O.k, O.k.,  cher Roger, j'accepte, d’emblée, la réponse de Saint Jean Chrysostôme, en lieu et place de celle des Abbés Lehmann.   Wink  
ROBERT.
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Message  Roger Boivin Mar 22 Déc 2015, 11:56 am

ROBERT. a écrit:.
Roger, je viens de lire la biographie des frères Lehmann, un peu plus haut: que pensent-ils de Nostra Ætate ?  No

ROBERT. a écrit:.
O.k, O.k.,  cher Roger, j'accepte, d’emblée, la réponse de Saint Jean Chrysostôme, en lieu et place de celle des Abbés Lehmann.   Wink  

C'était pas en réponse ; je n'ai pas lu leurs écrits ; mais Wiki  ici y répond :


Wiki : Nostra Aetate :

Nostra Ætate est le plus court des documents de Vatican II : il en est peut-être également le plus révolutionnaire par rapport à la doctrine jusqu'alors en vigueur dans l'Église catholique romaine. Fondateur du dialogue interreligieux catholique contemporain, il renouvelle les relations que l'Église [la contre-Église] souhaite établir avec les juifs, musulmans, bouddhistes, hindous et même ceux qui suivent les autres religions. En 2005, les chefs religieux se sont rencontrés pour célébrer le quarantième anniversaire de sa promulgation.

Contexte

Jusqu'à Vatican II, la doctrine de l'Église catholique sur la liberté religieuse était celle du Syllabus de Pie IX, qui condamnait « les principales erreurs de notre temps » telles que l'idée qu'« il est libre à chaque homme d'embrasser et de professer la religion qu'il aura réputée vraie d'après la lumière de la raison » et reprochait au libéralisme moderne que « dans quelques pays catholiques, la loi a pourvu à ce que les étrangers qui s'y rendent y jouissent de l'exercice public de leurs cultes particuliers ».

Nostra Ætate s'éloigne des principes du Syllabus jusqu'à dire le contraire des propositions citées ci dessus.



https://fr.wikipedia.org/wiki/Nostra_%C3%86tate


Si vous avez celle des frères Lehmann, je suis impatient de la lire !
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Message  ROBERT. Mar 22 Déc 2015, 12:41 pm

Roger Boivin a écrit:
roger Boivin a écrit:
ROBERT. a écrit:.
Roger, je viens de lire la biographie des frères Lehmann, un peu plus haut: que pensent-ils de Nostra Ætate ?  No

ROBERT. a écrit:.
O.k, O.k.,  cher Roger, j'accepte, d’emblée, la réponse de Saint Jean Chrysostôme, en lieu et place de celle des Abbés Lehmann.   Wink  



Si vous avez celle des frères Lehmann, je suis impatient de la lire !

Si Saint Jean Chrysostôme a donné une réponse à Nostra Ætate,

on devrait pouvoir trouver celle des Abbés Lehmann.

Ca devrait se trouver dans un de leurs écrits. study
ROBERT.
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Message  Roger Boivin Mar 22 Déc 2015, 10:37 pm

Roger Boivin a écrit:Le retour d'Élie .. au deuxième avènement de Jésus-Crist .. pour les Juifs :
Spoiler:

Saint Alphonse Marie de Liguori :


V. Le cinquième signe sera la venue d'Hénoch et d'Elie, qui, suivant l'opinion commune des catholiques, vivent encore. Saint Paul dit d'Hénoch : « C'est par la foi qu'Hénoch a été enlevé pour ne pas mourir ; et on ne l'a plus vu, parce que Dieu l'avait transporté ailleurs ; car l'Ecriture lui rend témoignage, qu'avant d'avoir été enlevé il avait plu à Dieu (Hebr., XI, 5). » Il est pareillement écrit d'Elie : « Comme ils (Elie et Elisée) continuaient leur chemin et qu'ils marchaient en s'entretenant, un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent tout d'un coup l'un de l'autre ; et Elie monta au ciel dans un tourbillon (IV Reg., II,11) ». C'est là le sentiment des saints Pères, saint Cyprien, (de Monte Sina) ; saint Basile, (Hom. XI. in Eexœm.) ; saint Athanase, (de Syn. Nicœn.) ; saint Epiphane, (Panar.) ; Tertullien (contra Jud., c. 2.) ; saint Augustin(lib. II de pece, orig., c. 23.) et plusieurs autres. Or, ces deux saints personnages, par leurs prédications, répareront le dommage que l'Antéchrist par ses prestiges et sa tyrannie aura causé à l'Eglise. Le prophète Malachie écrit au sujet d'Elie : « Voilà que je vous enverrai le prophète Elie, avant que le grand et épou-antable jour du Seigneur arrive (Mal., IV, 5). » Saint Jean a dit d'Elie et d'Hénoch à la fois : « Et je donnerai à mes deux témoins, et ils prophétiseront mille deux cent douze jours, revêtus de sacs (Apoc, X, 3) ».

VI. Quelques-uns pensent qu'on verra aussi à cette époque Moïse, Jérémie et saint Jean l'Evangéliste ; mais l'opinion la plus commune, c'est qu'Elie et Hénoch viendront seuls pour prêcher, et qu'ils apparaîtront probablement vers le commencement de la persécution de l'Antéchrist, puisque saint Jean dit qu'ils prêcheront pendant 1260 jours, et que, d'après Daniel, le règne de l'Antéchrist n'en durera que 1290 : « Depuis le temps que le sacrifice perpétuel sera aboli, et que l'abomination de la désolation aura été établie, il se passera mille deux cent quatre-vingt-dix jours (Dan. II, XII) ». Ces jours, dit saint Augustin, composent en tout trois ans six mois. L'Antéchrist ne survivra que de quelques jours à Hénoch et à Elie. Saint Jean dit que ces deux saints se montreront couverts de sacs, en signe de pénitence, et qu'ils confirmeront leur prédication par des prophéties et des miracles : « Ils ont la puissance de fermer le ciel pour empêcher la pluie de tomber durant le temps qu'ils prophétiseront, et ils ont le pouvoir de changer l'eau en sang, et de frapper la terre de toutes sortes de plaies, toutes les fois qu'ils le voudront (Apoc, XI, 6) ». Le même saint Jean dit encore (vers. S) : « Si quelqu'un veut leur faire du mal, il faut qu'il soit tué de cette sorte. ».

VII. Leurs prédications auront pour effet de fortifier les fidèles et de convertir les infidèles, principalement les Hébreux, selon cette prédiction d'Osée : « Les enfants d'Israël seront pendant longtemps sans roi, sans prince, sans sacrifice et sans autel, et après cela les enfants d'Israël reviendront, et chercheront le Seigneur leur Dieu, et David leur roi (le Messie, fils de David, comme le disent les Pères) ; et dans les derniers jours, ils recevront avec une frayeur religieuse le Seigneur et les grâces qu'il doit leur faire (Os., III, 4 et 5) ». Saint Jean-Chrysostome pense qu'alors tous les Hébreux se convertiront, conformément à ces paroles d'Osée : Et revertentur filii Israël (Os., ut supra) ; c'est ce que l'Apôtre semble confirmer en ces termes : « Après cela tout Israël sera sauvé, selon qu'il est écrit : Il sortira de Sion un libérateur qui bannira l'impiété de Jacob (Rom., XI, 26) ». Toutefois, Théophylacte et Raban pensent que peu d'entre eux seront sauvés, suivant ce qu'a dit le même saint Paul dans un autre passage : « Isaïe s'écrie à l'égard d'Israël : Quand le nombre des enfants d'Israël serait égal à celui des grains de sable de la mer, il n'y en aura qu'un petit reste de sauvé (Rom., IX, 27 ) ». Mais ces deux textes ne sont pas clairs ; aussi l'opinion commune est-elle qu'à la fin du monde la plupart des Hébreux se convertiront. Quant aux deux saints personnages, à la fin de leur mission, ils seront mis à mort par l'Antéchrist, et leurs corps resteront trois jours et demi sans sépulture, sur la place de Jérusalem, comme il est dit dans l'Apocalypse (Apoc, XI, 7 et 8 ).  Après ces trois jours et demi, ils ressusciteront ; une voix puissante sortie du ciel les y appellera, et ils y seront transportés sur une nuée à la vue de leurs ennemis (Apoc, 11 et 12). Ensuite surviendra un grand tremblement de terre, qui renversera la dixième partie de la cité et fera périr sept mille hommes (Ibid., V, 13).


Les OEUVRES de S. Alphonse de Liguori - Tome II, p. 456  :

https://archive.org/stream/07430208.1634.emory.edu/07430208_1634#page/n459/mode/2up

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Message  Roger Boivin Ven 25 Déc 2015, 9:13 pm

Roger Boivin a écrit:
Le retour d'Élie .. au deuxième avènement de Jésus-Crist .. pour les Juifs :



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« Jésus leur répondit : Il est vrai qu’Elie doit venir auparavant, et qu’il rétablira toutes choses. » (Matth. XVII, 11) Il dit qu’Elie viendrait en effet avant son second avènement ; mais il ajoute qu’il était déjà venu, désignant par là son précurseur Jean-Baptiste. C’est là cet Elie qui est déjà venu; car pour le prophète Elie : « Il viendra et rétablira toutes choses », c’est-à-dire toutes les choses que le prophète Malachie a marquées. «Le Seigneur dit : je vous enverrai Elie le Thesbite, qui réunira les coeurs des pères avec leurs enfants, afin que lorsque je viendrai je ne frappe point la terre d’une plaie (447) « qui soit incurable». (Mal. IV ,5.) Remarquez, mes frères, l’exactitude des paroles de ce prophète. Comme la ressemblance du même ministère pouvait faire donner à saint Jean le nom d’Elie, il a soin, pour éviter cette confusion, de marquer le pays de l’un, et il l’appelle « Thesbite », pour le distinguer de saint Jean qui n’était pas de cette ville. Il les distingue encore l’un de l’autre par cette seconde marque, «afin», dit-il, « que lorsque je viendrai, » je ne frappe point la terre d’une plaie qui soit « incurable » : paroles qui nous font voir quelle sera la terreur du second avènement. Car il n’est pas venu la première fois. Pour « frapper la terre ». Il dit lui-même : « Je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour le sauver ». (Jean, III, 16.) Le prophète Malachie marque donc cette circonstance, pour faire voir qu’Elie ne précéderait que le dernier avènement de Jésus-Christ, lorsqu’il viendrait juger le monde.

Il exprime en même temps le sujet pour lequel Elie lui servirait de précurseur. Il dit que ce serait pour persuader aux Juifs de croire en Jésus-Christ, et de ne s’exposer pas au danger de périr tous lorsqu’il viendrait. C’est ce que Jésus-Christ leur rappelle lorsqu’il dit : «Quand Elie viendra, il rétablira toutes choses », c’est-à-dire qu’il rétablira la foi des Juifs qui seront alors, et qu’il les amènera de leur incrédulité passée à une foi humble et fervente. Et il faut encore remarquer l’exactitude de ce prophète. Il ne dit pas : « Il réunira les coeurs des enfants avec leurs pères », mais «le coeur des pères avec leurs enfants ». Comme les Juifs étaient les pères des apôtres, l’Ecriture marque qu’Elie réunirait les coeurs des pères, c’est-à-dire les sentiments des Juifs avec leurs enfants, c’est-à-dire avec les apôtres, et qu’il leur ferait embrasser leur doctrine sainte.

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Diane a écrit:
Énoch et Élie

Énoch et Élie : envoyés, l’un, aux chrétiens prévaricateurs pour les reprendre ; l’autre, aux Juifs incrédules pour les rappeler. À celui-là, plus particulièrement les Nations ; à celui-ci, les restes de Jacob ; mais à tous deux la prédication de l’Évangile ; à tous deux la défense de la vérité chrétienne.

Et alors, sous le tonnerre de ces deux voix dominant les mugissements de la tempête, quel spectacle digne des regards du Ciel ! Ce n’est plus seulement l’Église, avec ses ministres, ses docteurs et ses fidèles qui fait retentir le Credo des vérités chrétiennes, ce sont encore les siècles du passé qui ressuscitent et entrent en lice pour proclamer Jésus-Christ. Les siècles de la Loi de nature, représentés par le patriarche Énoch !

Les siècles de la Loi écrite, représentés par le prophète Élie ! Siècles de la Loi de nature et siècles de la Loi écrite, les voici qui donnent la main aux siècles de la Loi de grâce, et se dressant tous ensemble en face de l’Antéchrist, qui résume, lui aussi, toutes les hérésies, tous les schismes, toutes les persécutions du passé, ils lui crient et ils crient à toutes les extrémités de la terre : Jésus-Christ est Dieu ! Lui seul est le Rédempteur !... Ne sera-ce pas l’Église s’élevant encore dans le sublime, Elevaverunt arcam in sublime a terra ? (Gen., VII, 17)


L’ANTECHRIST
PAR AUGUSTIN LEMANN, 1905

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Roger Boivin
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Message  Roger Boivin Mar 23 Juil 2019, 8:59 pm


D. Est-ce une chose certaine que le prophète Elie et le patriarche Enoch doivent revenir sur la terre à la fin du monde ?

R. C'est une vérité fondée k sur l'Ecriture sainte et sur la Tradition ; et c'est pour cela qu'ils ont été l'un et l'autre enlevés de dessus la terre sans mourir (1).

D. Pourquoi Elie et Enoch viendront-ils sur la terre ?

R. 1.o Pour s'opposer à l'Antéchrist, et pour soutenir les Juifs et les gentils contre la persécution de cet impie ;
2.o Pour travailler à la conversion des Juifs (1).

D. Que leur fera l'Antéchrist ?

R. Il les fera mourir, et bientôt après il sera confondu par la présence de Jésus-Christ (2).

D. Est-ce une chose certaine que les Juifs se convertiront à la fin du monde ?

R. Oui, cela est prédit en termes formels dans l'ancien et dans le nouveau Testament (3).
Ce qui retarde présentement leur conversion, c'est qu'en punition de ce qu'ils ont fait mourir Jésus-Christ, ils ont, pour ainsi dire, un voile devant les yeux, qui les empêche de voir l'accomplissement des anciennes prophéties. Le voile se dissipera à la fin du monde, quand ils verront qu'ils ont attendu inutilement un autre Messie que Jésus-Christ. Et pour lors ils se tourneront vers lui dans un esprit de pénitence et de componction, aidés en cela par les instructions d'Elie et d'Enoch (1).

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( Pour les annotations, voir dans le lien du livre ) :




INSTRUCTIONS GÉNÉRALES EN FORME DE CATÉCHISME.. - 1840 - p. 638-640 :

https://archive.org/details/bub_gb_62hxkorwvOsC/page/n673



Roger Boivin
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