Temps de Noël (Exposé)

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Message  Louis Sam 11 Juil 2015, 3:59 pm

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Note de Louis : Il ne faut pas oublier que ce texte est tiré d'un Missel qui date des années 1950, temps du Pape Pie XII.
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II. TEMPS DE NOEL (note 1)

( Du 24 décembre au 13 janvier )

Exposé dogmatique

Si le Temps de l'Avent nous fait aspirer au double avènement du Fils de Dieu, le Temps de Noël nous fait célébrer l'anniversaire de sa naissance à Bethléem et nous prépare à sa venue comme Juge à la fin des temps.

A partir de Noël, le cycle liturgique s'attache à suivre Jésus pas à pas dans son œuvre rédemptrice, afin que l'Église bénéficiant de toutes les grâces qui se dégagent, de chacun des mystères de sa vie, soit, comme le dit S. Paul, l'Épouse sans tache, sans ride, sainte et immaculée qu'il pourra présenter à son Père lorsqu'il reviendra à la fin du monde pour nous introduire dans son royaume. Ce retour du Christ, désigné par le dernier dimanche après la Pentecôte, est l'aboutissement de toutes les fêtes qui rythment le cours de la vie chrétienne.

En parcourant les quelques pages que le Missel et le Bréviaire consacrent au Temps de Noël, on constate qu'elles sont consacrées spécialement aux mystères de l'enfance du Christ. La liturgie célèbre la manifestation au peuple Juif et déjà au monde païen (Noël et Épiphanie) du grand Mystère de l'Incarnation. Ce mystère, qui consiste dans l'union en Jésus du Verbe « engendré de la substance du Père avant tous les siècles » avec l'humanité « engendrée de la substance de sa mère dans le monde 1 » se complète par l'union de nos âmes au Christ qui nous engendre à la vie divine: « A tous ceux qui l'ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu 2 ». Le Verbe, qui reçoit éternellement la nature divine de son Père, élève jusqu'à Lui l'humanité que lui donna la Vierge, et au cours des siècles il s'unit nos âmes par sa grâce. Cette triple naissance, du Verbe, de l'humanité de Jésus, et de son corps mystique, fait d'une façon particulière l'objet des préoccupations de l'Église à cette époque.


A. — Naissance éternelle du Verbe

« Dieu, dit S. Paul, habite une lumière inaccessible 1 »; et c'est pour nous faire connaître son Père que Jésus est descendu sur la terre: « Personne ne connaît le Père si ce n'est le Fils et celui à qui le Fils aura voulu le révéler 2 ». Le Verbe fait chair est donc pour nous la [î]manifestation de Dieu[/i], c'est Dieu fait homme et nous révélant le Père. L'on ne sera donc pas étonné de l'importance que l'Église attache dans sa liturgie de Noël à cette manifestation de la divinité de Jésus-Christ. Sous les traits charmants de l'Enfant que Marie a déposé dans la crèche, l'Église nous fait distinguer, comme par transparence, la divinité devenue, en quelque sorte, visible et palpable : Qui me voit, voit le Père 3 », disait Jésus. « Par le mystère de l'Incarnation du Verbe, ajoute la préface de Noël, nous connaissons Dieu sous une forme visible »; et pour bien affirmer que c'est la contemplation du Verbe qui est tout spécialement le fondement de l'ascèse de ce Temps, c'est surtout aux écrits des deux apôtres S. Jean et S. Paul, hérauts par excellence de la divinité du Christ, que l'on emprunte les passages où ils en parlent avec le plus de lumière et de profondeur. Aussi la liturgie de Noël nous agenouille-t-elle, avec Marie et Joseph, devant ce Dieu couvert du vêtement de notre chair: « Le Christ nous est né; venez, adorons-le 4 »; avec l'humble cortège des bergers, elle nous presse de « courir en hâte à la crèche pour glorifier et louer Dieu 5 »; elle nous mêle à la somptueuse caravane des Rois Mages pour qu'avec eux nous nous « prosternions devant l'Enfant et l'adorions 6 », « lui que tous les Anges de Dieu adorent 7 ». Avec l'Église, proclamons et vénérons le grand dogme de la divinité de Jésus et de l'Incarnation du Verbe.

B. — Naissance temporelle de l'humanité de Jésus…

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(1). Symbole dit de S. Athanase. — (2). Dernier évang. de la messe (St Jean). — (1).1 Tim. 6,16. — (2). S. Mat. 11, 27. — (3). S. Jean 14, 9. — (4). Invitatoire de Noël. — (5). Év. de la messe de l'aurore. — (6). Év. de l'Epiphanie. — (7). Ép. de la messe du jour. — ( 8 ). Ant. du Magnificat des Ies vêpres de NoeJ. — (9). Év. de la messe du Jour de Noël. — (10). Év. de la messe de minuit. — (1).1 Tim. 6,16. — (2). S. Mat. 11, 27. — (3). S. Jean 14, 9. — (4). Invitatoire de Noël. — (5). Év. de la messe de l'aurore. — (6). Év. de l'Epiphanie. — (7). Ép. de la messe du jour.
(note 1) (v. p. 30)


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Message  Louis Sam 11 Juil 2015, 4:02 pm

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II. TEMPS DE NOEL

( Du 24 décembre au 13 janvier )

Exposé dogmatique

(suite)

B. — Naissance temporelle de l'humanité de Jésus

« Lorsque le soleil montera dans le ciel, vous verrez le Roi des rois qui procède du Père, semblable à l'Époux sortant de la chambre nuptiale 8 ». « Et le Verbe se fit chair et il habita parmi nous 9 . » Cet enfant que l'on adore, c'est donc Dieu uni à la nature humaine dans tout ce qu'elle a de plus faible, afin que nous ne soyons pas éblouis par sa lumière et que nous nous en approchions sans crainte. Connaître les mystères de l'enfance du Sauveur et en pénétrer l'esprit, c'est l'ABC de la vie spirituelle. Aussi est-ce à Bethléem, en Égypte et à Nazareth qu'avec l'Église nous contemplons le Christ durant ces quelques semaines.

Marie met au monde son divin Fils; elle l'enveloppe de langes et le couche dans une crèche10. Joseph entoure l'enfant de ses paternelles sollicitudes; il en est le père, non seulement parce qu'étant l'époux de la Vierge, il a des droits sur le fruit du sein virginal de Marie, mais aussi, comme le dit Bossuet, parce que, tandis que « les autres adoptent des enfants, Jésus a adopté un père ». — La piété chrétienne qui aime à unir les trois noms bénis de Jésus, Marie et Joseph, s'enchante de les trouver enchâssés comme des perles précieuses dans les textes de la liturgie de Noël: « Marie, mère de Jésus, était fiancée à Joseph 1  »; « Ils trouvèrent Marie, Joseph et l'Enfant 2 »; « Joseph et Marie, mère de Jésus 3 »; « Joseph, prends l'Enfant et sa Mère 4 »; « Mon fils, votre père et moi nous vous cherchions 5 ».


C. — Naissance spirituelle du corps mystique de Jésus

Mais, dit S. Thomas, « ce n'est pas à cause de lui que le Fils de Dieu s'est fait homme, c'est pour nous diviniser par sa grâce 6 ». A l'incarnation du Fils de Dieu, c'est-à-dire à l'union de la nature divine et de la nature humaine dans la personne du Fils de Dieu, doit correspondre la divinisation de l'homme, c'est-à-dire l'union des âmes au Verbe par la grâce sanctifiante et la charité surnaturelle qui l'accompagne. « Le Christ total, affirme en effet S. Augustin, c'est Jésus-Christ et les chrétiens. Il est la tête, nous sommes les membres ». Avec Jésus, nous naissons véritablement à une vie nouvelle, dit S. Léon, car « la naissance du chef est à la fois celle du corps 7 ». « Rendons grâces à Dieu le Père, par son Fils, dans le Saint-Esprit, de ce que nous ayant aimés, dans son infinie charité, il a eu pitié de nous, et comme nous étions morts par le péché, il nous a vivifiés tous en Jésus-Christ afin que nous fussions en lui une nouvelle créature et un ouvrage nouveau. Dépouillons donc le vieil homme avec sa manière d'agir, et admis à participer à la génération du Christ, renonçons aux œuvres de la chair. Reconnais, ô chrétien, ta dignité, et devenu participant de la nature divine, garde-toi de retomber, par une conduite indigne dans la bassesse de ta condition première. Souviens-toi de quel chef et de quel corps tu es membre. N'oublie jamais, qu'arraché à la puissance des ténèbres, tu as été transporté dans la lumière du royaume de Dieu 8 ».

Comme on le voit, la célébration des fêtes de la naissance du Sauveur doit nous faire « renaître » nous-mêmes, chaque année, en la vivifiant toujours davantage, à cette vie divine qu'il est venu nous donner. — Il faut donc qu'en ces fêtes de la Nativité, nous « abondions en bonnes œuvres 9  », manifestant ainsi que nous sommes « nés de Dieu » et devenus ses enfants 10 ; il faut que toute notre activité ne soit que le rayonnement de cette lumière du Verbe qui nous illumine l'esprit 11 . C'est là la grâce propre au Temps de Noël, puisque Noël a pour but d'étendre la paternité divine, afin que le Père puisse dire en parlant de chacun de nous cette parole qu'il dit à un titre tout spécial de son Verbe incarné: « Tu es mon Fils, moi-même aujourd'hui je t'ai engendré 12».

Chantons donc toujours avec foi, et plus particulièrement aujourd'hui, ces grandes et saintes vérités de nos symboles: Je crois en Jésus-Christ, 1° né du Père avant tous les siècles, Dieu né de Dieu, consubstantiel au Père; 2° qui pour nous autres hommes et pour notre salut descendit des cieux, qui a pris chair de la Vierge Marie, par l'opération du Saint-Esprit, et s'est fait homme; 3° Je crois à la sainte Eglise, qui est née à la vie divine par la grâce du Saint-Esprit qui a rendu fécondes les eaux du baptême.

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( 8 ). Ant. du Magnificat des Ies vêpres de Noël. — (9). Év. de la messe du Jour de Noël. — (10). Év. de la messe de minuit. — (1). Év. de la vigile de Noël. — (2). Év. de la messe de l'aurore. — (3). Év. du dim. dans l'octave. — (4). Év. de la vig. de l'Épiphanie. — (5). Év. de la fête de la Sainte Famille. — (6). Somme, III, q. 37, a. 3 ad 2. — (7). S. Léon, 6e sermon sur la Nativité. — ( 8 ). S. Léon, à matines, 6e leçon magnifique sermon, émaillé lui-même des plus beaux textes de S. Paul. — (9). Or. du dim. dans l'oct. de la Nativité. — (10). Év. de la messe du jour de Noël (Ordinaire de la messe). — (11). Or. de la messe de l'aurore. — (12). Introït de la messe de minuit. Cet « aujourd'hui », c'est, pour le Verbe, un éternel présent.

A suivre : Exposé historique.

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Message  Louis Sam 11 Juil 2015, 4:03 pm

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II. TEMPS DE NOEL

( Du 24 décembre au 13 janvier )

Exposé historique

Entre les années 747-749 de Rome, le recensement général ordonné par César-Auguste contraignit Joseph et Marie à se rendre de Nazareth à Bethléem en Judée. Or il arriva, pendant qu'ils étaient là, dit S. Luc, que la Vierge mit au monde son fils premier-né (Ev. de la messe de minuit).
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Faisant allusion à une tradition du IVe siècle qui place le berceau de Jésus entre deux animaux,  la liturgie cite deux textes prophétiques, celui d'Isaïe: « Le bœuf connaît son possesseur et l'âne la crèche de son maître » (1, 3), et celui d'Habacuc: « Seigneur, vous vous manifesterez entre deux animaux » (3, 2). Il y avait dans les environs, des   bergers  qui veillaient la nuit   pour   garder   leurs   troupeaux. Avertis par un Ange, ils descendirent   en   hâte   jusqu'à Bethléem  (Év. de la messe de l'aurore). Une des antiennes des laudes, la plus alerte peut-être, exprime à souhait leur allégresse: « Qu'avez-vous vu, bergers? dites-nous, apprenez-nous qui est apparu sur la terre? » — « Nous avons vu un nouveau-né et les chœurs des Anges qui louaient le Seigneur, alléluia, alléluia ».

Huit jours après, l'Enfant divin fut circoncis par Joseph (Circoncision: 1er janvier) et reçut le nom de Jésus (Fête du S. Nom de Jésus: 2 janvier) que l'Ange avait indiqué d'avance à Joseph et à Marie; et quarante jours après que Marie eut mis son fils au monde, elle alla au Temple pour y offrir le sacrifice prescrit par la Loi (Purification: 2 février). C'est alors que Siméon prédit que Jésus serait la ruine et la résurrection d'un grand nombre et qu'un glaive de douleur percerait le cœur de sa mère (Év. du dim. dans l'oct. de Noël).

Au cortège des bergers en succède bientôt un autre, celui des Mages. Ils arrivent d'Orient à Jérusalem, guidés par une étoile, et, sur l'avis des princes des prêtres eux-mêmes, se rendent à Bethléem, car c'est là, d'après le prophète Michée, que devait naître le Messie. Ils y trouvent l'Enfant avec Marie sa mère et, se prosternant, ils l'adorent. Puis, avertis en songe, ils retournent chez eux sans plus passer par Jérusalem (Év. de l'Épiphanie).

Hérode qui leur avait demandé de lui indiquer où était cet enfant, voyant que les Mages s'étaient joués de lui, entra dans une grande colère et envoya tuer tous les enfants qui étaient à Bethléem et dans les environs depuis l'âge de deux ans et au-dessous, espérant ainsi se débarrasser du roi des Juifs en qui il craignait un compétiteur (Év. des SS. Innocents). Un Ange apparut alors à Joseph pendant son sommeil et lui dit de fuir en Égypte avec Marie et l'Enfant. Ils y restèrent jusqu'à la mort d'Hérode. L'Ange du Seigneur apparut alors de nouveau, en songe, à Joseph, et lui dit de retourner dans la terre d'Israël. Mais apprenant que le cruel Archelaüs  régnait en Judée à la place d'Hérode son père, Joseph craignit pour la vie de l'Enfant et se retira en Galilée dans la ville de Nazareth (Év. de la vigile de l'Épiphanie).

A l'âge de douze ans, les parents de Jésus l'ayant perdu à Jérusalem lors d'une des fêtes de la Pâque, le retrouvèrent après trois jours au milieu des Docteurs dans le Temple. Rentré à Nazareth, il y grandit en sagesse, en âge et en grâce devant Dieu et devant les hommes (Év. de la fête de la Sainte Famille).

C'est de là qu'à l'âge de trente ans Jésus alla au Jourdain pour se faire baptiser par Jean-Baptiste; et c'est alors que Jean, remplissant sa mission de témoin (hic venit ut testimonium perhiberet de lumine), déclara que ce Jésus, sur lequel il avait vu l'Esprit-Sajnt se poser sous la forme d'une colombe, était le Messie attendu (Év. de l'octave de l'Épiphanie).
A suivre : Exposé liturgique.

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Message  Louis Sam 11 Juil 2015, 4:07 pm

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II. TEMPS DE NOEL

( Du 24 décembre au 13 janvier )

Exposé liturgique

Le Temps de Noël est caractérisé en grande partie par le bonheur que ressent la Sainte Église de posséder celui dont la nature humaine est totalement « consacrée » au Verbe, qui la possède comme sienne, et qui va consacrer à Dieu tous les hommes dont il est le Sauveur. Aussi ce temps est une époque de « grande joie pour tout le peuple 1 ». Avec les Anges, avec les bergers, avec les Mages surtout, prémices des Gentils, laissons-nous donc transporter de joie, et avec l'Église, qui revêt ses prêtres d'ornements blancs et rend aux orgues leur voix mélodieuse, chantons un joyeux « Gloria in excelsis ». « Notre Sauveur, écrit S. Léon, est né aujourd'hui; réjouissons-nous. Il ne peut y avoir de tristesse au jour où naît la Vie, cette Vie qui, dissipant la crainte de la mort, répand en nos âmes la joie par la promesse de l'éternité. Nul n'est exclu de la participation à cette allégresse. Tous ont un même motif de se livrer à la joie, car notre Seigneur, destructeur du péché et de la mort, qui nous a tous trouvés assujettis au péché, est aussi venu pour nous en délivrer tous. Que le juste tressaille: il touche à la victoire. Que le pécheur se réjouisse: voici qu'on l'invite au pardon. Que le Gentil s'éveille à l'espérance: il est convié à la vie  »  (S. Léon, 4e leçon de matines).

C'est au milieu des ténèbres, figure de celles qui obscurcissaient les âmes, que Jésus est né ( Voir figure ci-dessous ).«Tandis que le monde entier était enseveli dans le plus profond silence.et que la nuit atteignait le milieu de sa course, dit l'introït du dimanche dans l'octave de Noël, votre Verbe tout-puissant. Seigneur, s'élança de son trône royal des cieux ». C'est, remarquent les Pères, au moment où le soleil est arrivé au point le plus bas de sa course et renaît en quelque sorte chaque année, que le « soleil de justice » renaît aussi à Noël. Le soleil de là nature et celui des âmes, dont il est l'image, paraissent ensemble: « Le Christ nous est né, dit S. Augustin, au moment où les jours commencent à croître 1 ». La fête de Noël à la date du 25 décembre, qui correspond à celle du 25 mars, coïncide avec la fête que les peuples païens célébraient au solstice d'hiver pour honorer la naissance du soleil qu'ils divinisaient.
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L'Église christianisa de la sorte ce rite païen. La messe de minuit à Rome se célébrait dans la basilique de Sainte-Marie-Majeure, qui représente Bethléem parce qu'on y vénère quelques parcelles de la crèche du Sauveur, remplacée par une crèche d'argent dans la grotte où naquit Jésus. — Cette grotte était, dès le milieu du II e siècle, visitée par de nombreux pèlerins. L'impératrice Hélène fit élever à cet endroit une basilique qu'on voulut très simple, parce que Jésus était né dans la pauvreté; on laissa visible une partie du rocher et lorsque plus tard, vers le VIII e siècle, la crèche d'argent disparut, on plaça l'autel au lieu présumé de la naissance du Sauveur. C'est dans cette basilique de la Nativité que Beauduin, frère de Godefroy de Bouillon, se fit sacrer en la fête de Noël 1101, dans cette même cité où David avait autrefois reçu l'onction royale des mains du prophète Samuel. Au XII e siècle, le berceau du Prince de la paix fut très richement orné de mosaïques précieuses. « Tandis que sur les banderoles déployées, les prophètes témoignaient e la divinité du Messie et que les longues files de ses ancêtres affirmaient son humanité, l'Église dans ses assises solennelles, y proclamait à la fois l'humanité complète et la divinité parfaite de Celui qui naquit à Bethléem et qui fut chanté par les Anges et adoré par les Mages 2 ».

Puissions-nous participer largement aux fruits…

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(1). Év. de la messe de minuit. —   (1).  Sermon sur la Nativité de Notre-Seigneur. (2) PP. VINCENT et ABEL, Bethléem, p. 154.


Dernière édition par Louis le Sam 11 Juil 2015, 4:09 pm, édité 1 fois (Raison : Présentation.)

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Message  Louis Sam 11 Juil 2015, 4:09 pm

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II. TEMPS DE NOEL

( Du 24 décembre au 13 janvier )

Exposé liturgique

(suite)

Puissions-nous participer largement aux fruits de la messe où Jésus est immolé pour nous faire vivre plus intensément de la vie de la grâce que son Incarnation est venue nous apporter; ce n'est pas sans raison que les textes du missel présentent aujourd'hui la sainte messe et le sacrement de l'Eucharistie en fonction directe du mystère même de la naissance du Sauveur.

Les touchantes coutumes de nos foyers chrétiens, (elles tendent malheureusement à se perdre et à faire place à des coutumes purement païennes, dont les chrétiens doivent se garder, où plus rien n'est retenu du grand mystère qui réjouit le monde en cette nuit) où l'on s'attache à prolonger jusque dans l'intimité de la vie de famille les grandes fêtes de l'Église, sont autant de moyens, excellents pour la plupart, d'aviver notre esprit de foi et notre amour envers le Sauveur. — Les petites crèches de nos enfants; les « joyeux noëls », qui nous rappellent la naïve allégresse des bergers en la nuit sainte; l'arbre de Noël, où l'indigent, qui représente le Christ né pauvre dans la crèche, peut bénéficier d'une généreuse distribution d'objets utiles; le gâteau des Rois, où il a aussi sa part — la part du Bon Dieu, — et où le roi de la fève honore par sa royauté d'un moment celle des mages et celle plus grande encore de l'Enfant-Dieu, tous ces usages chrétiens devraient être conservés. Écho familial des solennités religieuses auxquelles nous avons participé, ils montrent jusqu'à quel point la vie de l'Eglise, qui est celle de Jésus, pénètre la nôtre et la sanctifie. C'est par nos fêtes liturgiques, avec tous ces prolongements qu'elles trouvent jusqu'au sein des familles chrétiennes, que, chaque année, la foi en l'Incarnation du Verbe s'avive davantage dans les âmes.

FIN.

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