Images saisissantes qui prouvent... (S. Jean Chrysostôme) Texte intégral.
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Images saisissantes qui prouvent... (S. Jean Chrysostôme) Texte intégral.
Saint Jean Chrysostôme, in I Corinthiens X, vv. 13-25. a écrit:
... quand c'est le corps du Dieu de l'univers, le corps immaculé, resplendissant de pureté, uni à cette ineffable nature divine, le corps par lequel nous sommes, par lequel nous vivons, par lequel les portes de la mort ont été brisées, les voûtes du ciel nous sont ouvertes, oserons-nous bien le recevoir avec d'indignes outrages ?
Non, je vous en prie, ne soyons pas homicides de nous-mêmes par notre impudence; soyons saisis d'une sainte horreur, soyons purs en nous approchant de ce corps, et quand vous le verrez exposé à vos yeux, dites-vous à vous-même: c'est à ce corps que je dois de ne plus être terre et cendre, de ne plus être captif, mais libre; c'est par lui que j'espère le ciel, et les biens qui sont là-haut, en réserve pour moi, la vie immortelle, la condition des anges, l'intimité avec le Christ.
Ce corps a été cloué sur la croix, ce corps a été déchiré par les fouets, la mort n'en a pas triomphé; ce corps, attaché à la croix, a fait que le soleil a détourné ses rayons; c'est par ce corps que le voile du temple a été déchiré, que les rochers se sont fendus, que la terre entière a été ébranlée; le voilà ce corps qui a été ensanglanté, percé d'une lance d'où ont jailli deux sources salutaires pour le monde, une source de sang, une source d'eau.
Voulez-vous d'ailleurs en connaître la vertu, demandez-la à la femme, travaillée d'une perte de sang, qui n'a pas touché ce corps, mais rien que le vêtement; qui n'a pas touché le vêtement, mais rien que la bordure; demandez-la à la mer, qui a porté ce corps sur ses flots; demandez-la au démon lui-même, et dites-lui: D'où te vient cette plaie incurable ?
D’où vient que te voilà sans pouvoir ? D’où vient que tu es captif ? Qui t'a saisi pendant que tu fuyais ? Et le démon ne vous répondra que ces mots: Le corps crucifié. C'est par lui que les aiguillons de l'enfer ont été brisés; par lui que les membres du démon ont été broyés, par lui que les principautés et les puissances ont été désarmées. "Et ayant désarmé les principautés et les puissances, il les a menées hautement en triomphe, à la face du monde entier, après les avoir vaincues par sa croix". (Colossiens II, 15)
Demandez-la à la mort, la vertu de ce corps, et dites-lui: D’où vient que tu n'as plus aiguillon ? D’où vient que la chaîne de tes victoires est rompue ? D’où vient que tu n'as plus de nerfs ? D’où vient que les jeunes filles et que les enfants te trouvent ridicule, toi qui faisais peur aux tyrans, toi que tous les justes redoutaient jusque-là ? Et la mort dira: C'est à cause de ce corps.
Car, lorsqu'on le crucifiait, alors les morts ressuscitèrent, alors la prison infernale fut défoncée, alors les portes d'airain furent brisées, et les morts furent libres, et les geôliers de l'enfer furent tous frappés de stupeur. Si ce supplicié eût été un homme ordinaire, c'est le contraire qui devait arriver; la mort aurait été plus puissante; mais non, ce n'était pas un homme ordinaire, et voilà pourquoi la mort fut brisée.
Et de même qu'après avoir pris un aliment que l'on ne saurait digérer, il faut rendre, outre cet aliment, tout ce qu'on avait pris, de même a fait la mort. Ce corps qu'elle avait pris elle n'a pu le digérer, elle a dû le rejeter, et avec lui tous ceux qui étaient dans ses entrailles. Ce corps divin, dans le sein de la mort, la déchira douloureusement, jusqu'à ce qu'elle l'eût rendu.
De là ce que dit l'apôtre: "En arrêtant les douleurs de l'enfer". (Actes XI, 24) Non, jamais femme dans les douleurs de l'enfantement, n'est tourmentée comme le fut la mort, quand le corps du Seigneur déchirait ses entrailles. Et vous savez ce qui arriva au dragon de Babylone, qui mangea et creva; c'est ce qui est arrivé à la mort. Car le Christ n'est pas sorti par la bouche de la mort, mais par le ventre même; par le milieu du ventre du dragon, crevé et déchiré.
C'est ainsi qu'il est sorti de ses entrailles environné de splendeur, rayonnant de toutes parts, et il a pris son essor non seulement jusqu'au ciel que nos yeux contemplent, mais jusque sur les hauteurs de son trône. Car il a enlevé son corps avec lui. Ce même corps, il nous l'a donné pour le posséder, pour nous en nourrir, preuve d'un ardent amour; car ceux que nous aimons d'un vif amour, nous voudrions les manger.
C'est ainsi que Job disait, pour montrer l'amour que lui portaient ses serviteurs, que souvent ils témoignaient l'ardeur de leur affection pour lui, par ces paroles. "Qui nous donnera de sa chair, afin que nous en soyons rassasiés ?" (Job XXXI, 34) C'est ainsi que le Christ nous a donné ses chairs, pour que nous en soyons rassasiés, pour s'assurer l'ardeur de plus en plus vive de notre amour.
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Dernière édition par ROBERT. le Sam 02 Mai 2015, 4:46 pm, édité 1 fois (Raison : titre)
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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