L'ENFER !

Diane + R.I.P Mar 17 Fév 2009, 5:43 pm

Voici une description de l'enfer, tirée des écrits de Ruysbrock, grand contemplatif du moyen- âge:

1- La plus terrible peine qui soit en enfer, c'est la peine du dam, c'est-à-dire la perte de Dieu. Ceux qui l'ont librement trahi dans le temps supportent en enfer son éternelle privation, et ce tourment surpasse tous les autres.

2- Parce que, méprisant Dieu, ils ont brûlé pour les créatures d'un feu injuste, ils sont condamnés en outre au feu éternel...

3- La troisième peine, qui est intérieur, c'est le froid éternel. Celui qui n'aime pas Dieu et qui meurt dans ce froid, tremblera éternellement d'un froid sans fin au plus profond de son être. Il sera glacé, pour avoir méprisé l'amour vrai ; il sera brûlé pour avoir adoré l'amour faux. Le froid appelle : le froid répond. Le feu appelle: le feu répond.

Il y aura de plus le ver rongeur de la conscience, terrible et éternel témoin du péché et de la justice ; il dira au damné : « Tu pouvais être bienheureux et tu as voulu être damné ! » Les damnés pousseront d'horribles gémissements, des plaintes épouvantables, sans repentir. Ils ne haïront pas le péché : ce seront seulement des cris de désespoir. Ils mourront pour toujours, sans avoir jamais fini de mourir. Pendant que la gloire de Dieu nourrit les Saints de la joie ineffable, l'enfer nourrit les damnés de désespoir éternel. la peine du désespoir est la certitude de ne pas trouver la fin de ses maux.

L'orgueilleux sera foulé sous les pieds des démons : il fera connaissance avec l'état infime. Les flammes qui submergeront l'avare auront la ressemblance de l'or et de l'argent fondus. La haine des damnés les uns pour les autres dépassera toutes les haines qu'aura jamais vues la terre :figurez-vous des chiens enragés se précipitant les uns sur les autres pour se déchirer et se dévorer mutuellement ! Les gourmands seront nourris de soufre et de poix bouillante : je parle de ceux qui maintenant chassent Dieu de leur mémoire, demandant à leur bouche tout leur bonheur. Le feu qu'ils avaleront déterminera en eux la sueur infernal. Je vous engage à me croire, car je sais ce que je dis. Si vous aviez un corps d'airain, et si une goutte de cette sueur vous touchait, vous fondriez. Tout ceci n'est qu'une ombre de la réalité... ( Oeuvres choisies, p. 127 )

Désespérante certitude ! Épouvantable disgrâce ! Irréparable catastrophe ! Elle ne nous étonne point. « Ah ! Je comprends l'enfer, après tant d'amour ! s'écriait le Bx Pierre-Julien Eymard.