Temps Pascal (Exposé)
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Temps Pascal (Exposé)
Note de Louis : Il ne faut pas oublier que ce texte est tiré d'un Missel qui date des années 1950, temps du Pape Pie XII.
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IV. — TEMPS PASCAL
(De Pâques à la Trinité)
A. — PÂQUES
Exposé dogmatique
A suivre : Exposé historique.
L'Église, qui renouvelle chaque année dans sa liturgie le souvenir des événements de la vie du Sauveur auxquels elle nous invite à prendre part, célèbre aux fêtes de Pâques l'anniversaire du triomphe de Jésus vainqueur de la mort. C'est l'événement central de toute l'histoire; c'est vers lui que tout converge dans la vie du Christ, comme c'est le point culminant de la vie de l'Église dans son Cycle liturgique (1).
La Résurrection du Sauveur est la preuve par excellence de sa divinité, car il faut être Dieu pour pouvoir, comme disait Jésus, « déposer son âme et la reprendre de nouveau ». La croyance en la Résurrection de Jésus est donc la base même de la foi chrétienne (2). C'en est aussi la consécration définitive, puisque la Pâque du Christ, son passage de la mort à la vie, marque la victoire que l'humanité entière a remportée en Jésus sur le démon, sur la chair et sur le monde.
En droit, nous sommes morts et ressuscités avec le Christ (1). En fait cependant, la vertu de ses mystères rédempteurs opère dans l'Église jusqu'à la fia des temps et en chacun des fidèles tout au long de son existence: le baptême inaugure un mystère de mort et de vie qui se prolonge jusqu'à notre mort et notre entrée dans la vie éternelle. — Chaque année, à Pâques, l'Église, en nous rappelant la résurrection de Notre-Seigneur et le baptême qui nous a donné d'y participer, nous y plonge pour ainsi dire à nouveau par sa liturgie et ses sacrements, où elle nous donne véritablement de pouvoir nous y renouveler. Les fêtes de Pâques, pour les chrétiens, sont beaucoup plus qu'un anniversaire: c'est la résurrection continuée. Aussi le Martyrologe romain proclame-t-il que « la Résurrection de Notre-Seigneur Jésus-Christ selon la chair est notre Pâque, la Solennité des Solennités ». Cette formule est le digne pendant de celle qui annonçait aux fêtes de Noël la naissance du Sauveur; de même qu'aux fêtes de Noël il nous fallait « naître avec le Christ » à la vie divine qu'il apportait sur la terre, il faut à Pâques ressusciter avec lui pour vivre toujours plus intensément de la vie nouvelle que par sa passion et sa mort il nous a méritée (2). On comprend que l'Église ait fait de Pâques et de la semaine pascale la fête des baptisés; concentrant sa sollicitude maternelle sur ceux que S. Paul appelle ses « nouveau-nés », elle les réunit pendant sept jours, pour les nourrir du pain vivifiant de l'Eucharistie et leur prodiguer son merveilleux enseignement sur la résurrection et sur la vie surnaturelle des baptisés. « Si vous êtes ressuscites avec le Christ, dit S. Paul, recherchez les choses d'en-haut et non les choses de la terre (3) ». « Mortifiez vos membres, dépouillez le vieil homme et revêtez le nouveau ». Lorsque vous déposez l'habit blanc du baptême, conclut S. Augustin, gardez-en toujours la blancheur dans votre âme (Dim. in Albis).
Le Temps Pascal représente donc une époque de renouvellement. — Correspondant à la période où Jésus établit son Église aux lendemains de sa résurrection, il nous rappelle plus spécialement l'Église naissante. C'est pour cette raison qu'on nous lit les Actes des Apôtres au Bréviaire et dans plusieurs épîtres de la Semaine de Pâques. — Il est aussi une image du ciel. La vie surnaturelle et les joies des baptisés sur la terre sont un avant-goût de la résurrection finale et de notre entrée définitive dans la patrie céleste (4), où le Christ nous a devancés pour nous y préparer une place.
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(1). « Mémorial de la passion et de la résurrection de Jésus, la messe a été comme le grain de sénevé d'où est sortie toute la liturgie catholique » (Dom Cabrol: Le livre de la Prière antique, ch. VI). Le Christ étant ressuscité un dimanche, le dimanche fut substitué au sabbat des Juifs et devint le jour où l'on célébra officiellement le sacrifice chrétien. On fut amené du même coup à célébrer l'anniversaire de la résurrection le dimanche qui suivait la pâque juive. Nous avons vu que le Carême et la Septuagésime sont une période de préparation à Pâques, et chacun sait que le Temps Pascal et le Temps après la Pentecôte en sont comme le prolongement. Nous avons dit comment le Cycle de Noël lui-même était orienté vers Pâques, le mystère de l'Incarnation étant la préparation et le commencement du mystère de la Rédemption; si bien qu'on peut dire que la semaine, l'année chrétienne et tout le culte catholique gravitent autour du mystère de Pâques. — (2). « Si le Christ n'est pas ressuscite, votre foi est vaine » (I Cor. 15, 14). — (1). « Dieu nous a fait ressusciter avec le Christ et siéger avec lui dans les cieux » (Eph. 2, 6). — (2). Très longtemps, pendant les sept jours de l'octave pascale, les parents et les enfants assistaient à la messe et y communiaient C'était une pratique générale pour les premiers communiants de Pâques, de communier à nouveau le lendemain et durant toute la semaine. — (3). Col. 3, 1. — (4). « Le Christ, comme prémices; ensuite ceux qui appartiennent au Christ, lors de sa venue. Puis ce sera la fin: quand il remettra le royaume à Dieu, son Père, après avoir anéanti toute principauté, toute puissance et toute force, car il faut qu'il règne jusqu'à ce qu'il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds » (I Cor. 15. 23-25).
Dernière édition par Louis le Jeu 14 Mai 2015, 7:01 am, édité 1 fois
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Re: Temps Pascal (Exposé)
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A suivre : Exposé liturgique.
IV. — TEMPS PASCAL
(suite)
A. — PÂQUES
Exposé historique.
Jusqu'à l'Ascension la liturgie du Temps Pascal nous fait suivre Jésus dans ses différentes apparitions, près du Saint Sépulcre, à Emmaüs, au Cénacle et en Galilée, Elle nous le montre posant les fondements de son Église et préparant ses disciples au mystère de son Ascension.
Le lendemain du Sabbat, alors qu'il faisait encore nuit, Marie-Madeleine et deux autres saintes femmes vont au tombeau, où elles arrivent au lever du soleil. C'était le premier jour de la semaine juive: le dimanche de Pâques. Un Ange venait de rouler la grande pierre qui fermait le sépulcre et les gardes effrayés s'étaient enfuis. Madeleine, en voyant le tombeau ouvert, court à Jérusalem pour avertir Pierre et Jean, tandis que l'Ange annonce aux deux autres saintes femmes la résurrection de Jésus (1) . Les deux apôtres accourent aussitôt au sépulcre et constatent que le Maître a disparu (2). Madeleine, revenue au tombeau, est la première à voir le Christ ressuscité (3) . Vers le soir, deux disciples qui vont à Emmaüs voient également Jésus et comme ils reviennent sur-le-champ l'annoncer aux apôtres, on leur dit que le Sauveur est aussi apparu à Pierre (4). Le soir de cette même journée, le Christ se montre à ses disciples réunis au Cénacle (5). Huit jours après, il leur apparaît à nouveau et tire Thomas de son incrédulité (6). Après l'octave de Pâques, les disciples retournent en Galilée. Un jour que sept d'entre eux pêchent sur le lac de Génésareth, Jésus leur apparaît (7). Il se montre également à cinq cents disciples sur une montagne qu'il leur avait désignée; peut-être est-ce le Thabor, ou plus vraisemblablement une colline au bord du lac, comme la montagne des Béatitudes ( 8 ).
L'évangile du 2e dimanche après Pâques nous donne la parabole du Bon Pasteur, qui vient si bien en place au lendemain des baptêmes de Pâques. Les évangiles des trois dimanches suivants et celui de la vigile de l'Ascension sont empruntés aux ch. 16 et 17 de S. Jean, c'est-à-dire aux passages du discours après la Cène où Notre-Seigneur annonce aux apôtres son ascension, l'envoi de l'Esprit-Saint, et comme une présence nouvelle qui leur donnera, malgré son départ, de le conserver avec eux jusqu'à la fin des temps.
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(1). Évangile du Samedi Saint et du dimanche de Pâques. — (2). Samedi de Pâques. — (3). Jeudi de Pâques. — (4). Lundi de Pâques. — (5). Mardi de Pâques. — (6). Dimanche de Quasimodo. — (7). Mercredi de Pâques. — ( 8 ). Vendredi de Pâques.
A suivre : Exposé liturgique.
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FIN.
IV. — TEMPS PASCAL
(suite)
A. — PÂQUES
Exposé liturgique
La date de Pâques a été l'objet de décisions conciliaires importantes. Il fut arrêté par le Concile de Nicée qu'elle se célébrerait toujours le dimanche après la pleine lune qui suit le 21 mars. Jésus étant mort et ressuscité lors de la Pâque juive et la célébration de ces mystères devant remplacer les rites mosaïques qui n'en étaient que la figure, l'Église conserva pour la fête de Pâques la manière de compter des Juifs. Entre l'année lunaire dont ils se servaient et l'année solaire, il y a un écart de onze jours, d'où résulte pour la fête de Pâques une variation de date qui s'étend du 22 mars au 25 avril (Voir p. 33, et le tableau, p. 32).
Le Temps Pascal qui commence le Samedi Saint et se termine le samedi après la Pentecôte forme comme un seul jour de fête, où se célèbrent les mystères de la Résurrection, de l'Ascension du Sauveur et de la descente du Saint-Esprit sur l'Église.
Durant le Temps Pascal, l'Église décore ses sanctuaires avec magnificence et les orgues, qui s'étaient tues pendant le Carême, accompagnent à nouveau tous les chants. L'Alléluia, qui est le chant pascal par excellence, revient à chaque instant; après l'octave de Pâques, le Graduel de la messe fait place à l'Alléluia pascal, composé de deux versets encadrés de quatre Alléluia, et pendant tout le Temps Pascal on ajoute des Alléluia à la fin des introïts, offertoires, communions, antiennes, versets et répons: toutes ces pièces de chant sont abondamment ponctuées de ce cri d'allégresse qu'on a entonné avec tant d'enthousiasme à la messe du Samedi Saint (1). Le chant de l'Asperges est remplacé par celui du Vidi aquam qui, faisant allusion à une vision d'Ézéchiel, évoque le sang et l'eau qui coulèrent du côté droit de Jésus, symbole des grâces de l'Eucharistie et du Baptême. Certaines prières, comme l'antienne Regina Cœli , se récitent debout, comme il convient à des triomphateurs, et l'Église s'interdit le jeûne durant ces cinquante jours (2).
— Jusqu'au jour de l'Ascension, le cierge pascal, symbole de la présence visible de Jésus sur la terre, éclaire l'assemblée de sa flamme radieuse et l'on emploie les ornements blancs qui sont un signe de joie et de pureté. « Montrez dans votre conduite l'innocence que symbolise la blancheur de Vos vêtements », disait S. Augustin aux néophytes vêtus d'aubes pendant toute l'octave de Pâques.
— Durant le Temps Pascal , l'Église autrefois n'admettait pas de fêtes de Saints d'un rang secondaire pour ne pas distraire la pensée des fidèles de la contemplation de Jésus triomphant. L'oraison A cunctis et les suffrages des Saints sont supprimés et les Apôtres et Martyrs ont une messe spéciale, parce qu'ils ont été plus associés aux luttes et à la victoire du Christ. Les Martyrs surtout, dans cette partie du Cycle, sont le cortège, du divin Ressuscité. Témoins du Christ, ils sont chantés par l'Église comme entrés avec lui dans son royaume et partageant sa gloire: « Filles de Jérusalem, venez contempler les Martyrs avec les couronnes dont le Seigneur les a couronnés en ce jour de fête et d'allégresse ». « Vos Saints, Seigneur, sont en votre présence comme un baume parfumé; ils chantent: Alléluia, Alléluia, Alléluia. Une allégresse éternelle brille sur leurs visages, ils possèdent à jamais le bonheur et la joie ».
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(1). « Je vous annonce une grande joie, qui est Alleluia , Alleluia , Alleluia . — (2). Le dimanche rappelant chaque semaine le mystère pascal, on y observe toute l'année ces deux usages.
Tableau, page 32.
Date de Pâques. La date de Pâques, qui commande toutes les fêtes mobiles, a été fixée par le Concile de Nicée au dimanche après la pleine lune qui suit le 21 mars. La mort et la résurrection du Sauveur ayant eu lieu lors de la Pâque juive, figure de la Pâques chrétienne, l’Église a conservé, pour fixer la fête de Pâques, la manière de compter des Juifs. De la une variation de date qui peut s’étendre du 22 mars au 25 avril. De là aussi le déplacement et la coïncidence des fêtes du Temporal avec celles du Sanctoral, ce qui peut donner lieu à une quantité de variantes.
Nous donnons en regard un tableau indiquant, semaine par semaine, les dates des principales fêtes du Temporal, en fonction de la date de Pâques.Page 33.
FIN.
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Fin.
IV. — TEMPS PASCAL
(suite)
B. — ASCENSION
Exposé dogmatique
La deuxième fête qui se célèbre au cours du Temps Pascal est l'Ascension, couronnement de toute la vie de Jésus. Il fallait en effet, que le divin Ressuscité, cessant de fouler la boue de notre pauvre terre, retournât à son Père, dans le sein duquel il est comme Dieu, de toute éternité (1) ; le Père accueillit son humanité dit S. Cyprien, « avec une joie qu'aucune langue ne saurait exprimer ». Il fallait que le Christ prît possession du royaume des cieux qu'il s'était acquis par ses souffrances (2) et qu'y plaçant « notre fragile nature à la droite de la gloire de Dieu » (3), il nous ouvrît la maison de son Père pour nous permettre d'occuper comme enfants de Dieu la place des anges déchus. Vainqueur de Satan et du péché, Jésus entre donc au ciel: les Anges acclament et saluent leur Roi, et les âmes des Justes, délivrées des limbes, forment sa glorieuse escorte.
« Je vais vous préparer une place », avait dit Jésus à ses apôtres (4). Aussi S. Paul affirme-t-il que Dieu nous a fait asseoir avec Jésus dans le ciel » (5), puisque « déjà, par l'espérance, nous sommes sauvés » (6). « Là où le chef est entré, dit S. Léon, le corps est appelé à pénétrer » (7). Le triomphe de Jésus-Christ est donc celui de son Église. Comme le grand-prêtre qui, sous l'ancienne Loi, entrait dans le Saint des Saints pour y offrir à Dieu le sang des victimes immolées, Jésus, nous dit l'Apôtre, entra dans le Saint des Saints de la Jérusalem du ciel pour y offrir le sang de la Nouvelle Alliance, son propre sang, qui nous obtient à jamais les faveurs de Dieu ( 8 ). « Jésus devint dès lors notre perpétuel intercesseur auprès de son Père » (9) et nous obtint l'envoi du Saint-Esprit qui perpétue sa présence parmi nous (10). Complément de toutes les fêtes du Christ, l'Ascension est un des mystères essentiels de l'œuvre rédemptrice: « Il ne suffit pas à l'homme, dit Dom Guéranger, de s'appuyer sur les mérites de la passion du Rédempteur, il ne lui suffit pas de joindre à ce souvenir celui de la résurrection, l'homme n'est sauvé, n'est rétabli, que par l'union de ces deux mystères avec un troisième, avec le mystère de la triomphante Ascension de celui qui est mort et ressuscité » (11).
L'œuvre de la rédemption ne sera parfaite que lorsqu'à la résurrection générale, tous les rachetés seront admis à entrer au ciel à la suite de Jésus ressuscité.
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(1). « Au commencement le Verbe était en Dieu » (S.Jean 1, 2). « Glorifiez-moi, mon Dieu, de la gloire que j'avais auprès de vous, Père, avant que le monde fût » (S. Jean 17, 5). — (2). « Il fallait que le Christ souffrît et qu'il entrât ainsi dans sa gloire » (S. Luc 24, 26). — 3. Communicantes de l'Ascension. — (4). S. Jean 14, 2. — (5). Eph. 2, 6. — (6). Rom. 8, 24. — (7). 6e lecture — ( 8 ). Hébr. 9. C'est ce que nous rappelle la liturgie de la messe dans une des prières qui suit l'élévation : « Dieu tout-puissant, dit le prêtre, faites porter ces offrandes par votre Ange, sur votre autel sublime en présence de votre divine Majesté ». Ainsi se renouvelle chaque jour quelque chose du mystère de l'Ascension : la victime offerte sur nos autels de pierre étant la même que celle que S. Jean a vue, sous la forme d'un Agneau, comme immolé sur l'autel d'or en face du trône de Dieu (Apoc. 8, 3). — (9). Hébr. 7, 25. — (10). « Je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, l'Esprit de vérité » (S. Jean 14, 16). — (11). Année liturgique de Dom Guéranger Vendredi dans l'octave de l'Ascension.Exposé historique
Quarante jours après la Résurrection du Christ, le Cycle Pascal célèbre l'anniversaire du jour qui marqua le terme du règne visible du Christ sur la terre. Les Apôtres, venus à Jérusalem aux approches de la Pentecôte, se trouvaient au Cénacle quand Jésus leur apparut pour prendre avec eux un dernier repas. Puis il les conduit hors de la ville, du côté de Béthanie, sur la montagne des Oliviers, qui est la plus haute des collines qui entourent la cité. Jésus bénit alors ses Apôtres et s'éleva dans les cieux. Il était midi. Une nuée le déroba aux regards et deux Anges annoncèrent aux disciples que le Christ, qui venait de remonter au ciel, en redescendrait à la fin du monde. — Pour rappeler ce cortège de Jésus et des Apôtres, on faisait à Rome à l'heure de Sexte, vers midi, une procession solennelle où le Pape, après la célébration de la messe pontificale à Saint-Pierre, se rendait avec les cardinaux et les évêques à Saint-Jean-de-Latran. — Ste Hélène fit élever au mont des Oliviers une basilique, dans le genre du Saint-Sépulcre, à l'endroit où Jésus s'éleva dans les cieux. Elle était, par un symbole heureux, ouverte par le haut.Exposé liturgique
La solennité de l'Ascension se confondait à l'origine avec celle de la Pentecôte. Bientôt pourtant l'Ascension se célébra au quarantième jour après la résurrection et eut sa vigile et son octave. C'est une fête d'obligation.
Un rite symbolique a pris place à la messe: l'extinction définitive du cierge pascal dont la lumière, durant cette sainte quarantaine, figurait la présence de Jésus au milieu de ses disciples. On l'éteint après la lecture de l'évangile du jour de l'Ascension qui décrit la scène. Les ornements blancs et l'Alléluia, « cette goutte de la joie suprême dont tressaille la Jérusalem d'en-haut », montrent l'allégresse que l'Eglise ressent au souvenir du triomphe du Christ et à la pensée du bonheur d'y être un jour associée.
Fin.
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Re: Temps Pascal (Exposé)
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Note de Louis : Il ne faut pas oublier que ce texte est tiré d'un Missel qui date des années 1950, temps du Pape Pie XII.
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Note de Louis : Il ne faut pas oublier que ce texte est tiré d'un Missel qui date des années 1950, temps du Pape Pie XII.
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IV. — TEMPS PASCAL
(suite)
C. — PENTECÔTE
Exposé dogmatique
A suivre : Exposé historique.Pâques et Pentecôte, avec les cinquante jours intermédiaires, étaient considérés comme ne formant qu'une seule grande fête discontinue. On y célébrait d'abord le triomphe du Christ, puis son entrée dans la gloire, et enfin, au cinquantième jour (1), l'anniversaire de la manifestation de l'Église par la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres (2). — La Résurrection, l'Ascension et la Pentecôte appartiennent toutes trois au mystère pascal. « Pâques a été le commencement de la grâce, la Pentecôte en est le couronnement, dit S. Augustin, puisque l'Esprit-Saint y consomme l'œuvre accomplie par le Christ ». Par sa résurrection, le Christ nous a rendu nos droits à la vie divine. A l'Ascension, il est monté au ciel pour nous envoyer l'Esprit-Saint et prendre possession du royaume que pour lui et pour nous il s'était acquis. L'Ascension du Sauveur est en effet la reconnaissance officielle de ses titres de victoire; elle constitue pour son humanité le couronnement de toute son œuvre rédemptrice et pour l'Église le principe de son existence et de sa sainteté. « L'Ascension, écrit Dom Guéranger, est le mystère intermédiaire entre Pâques et la Pentecôte. D'un côté, elle consomme la Pâque en établissant l'Homme-Dieu vainqueur de la mort et chef de l'Église à la droite du Père, et de l'autre, elle détermine l'envoi du Saint-Esprit sur la terre ». « Notre beau mystère de l'Ascension forme la limite entre les deux règnes divins ici-bas, le règne visible du Fils de Dieu et le règne visible du Saint-Esprit» (3)
« Si je ne m'en vais pas, avait dit Jésus à ses Apôtres, le Paraclet ne viendra pas à vous ; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai » (4). Le Verbe incarné a fini sa mission extérieure auprès des hommes, le Saint-Esprit va commencer la sienne, car le Père ne nous a pas envoyé seulement son Fils incarné pour nous ramener à Lui, mais aussi l'Esprit-Saint, qui « procède du Père et du Fils », pour nous sanctifier. « Le Père, dit S. Athanase, fait tout par le Verbe dans l'Esprit-Saint ». Aussi voyons-nous dans la Genèse que lors de la création du monde, « l'Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux » (5). Toute l'œuvre du salut et de notre sanctification se fait par la vertu du Saint-Esprit. C'est lui « qui a parlé par les prophètes » (6) ; c'est lui qui a couvert de son ombre la Vierge Marie et l'a rendue mère du Messie (7), rempli lui-même de la plénitude de l'Esprit ( 8 ). C'est lui qui, sous la forme d'une colombe, descendit sur le Christ lors de son baptême (9), le conduisit au désert et le guida durant toute sa vie (10) . — Mais c'est surtout en remplissant les Apôtres de lumière et de force au jour de la Pentecôte que l'Esprit de sainteté allait commencer sa grande mission de sanctification au sein de l'Eglise. C'est « dans l'Esprit-Saint que l'Église est baptisée » au Cénacle (1), et c'est son souffle vivificateur qui vient donner la vie au corps mystique du Christ. Le Sauveur avait dit aux Apôtres: « Recevez l'Esprit-Saint, ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis » (2); et l'Église se plaît à répéter que l'Esprit-Saint est « lui-même la rémission des péchés » ( Postc. du mardi de la Pentecôte) et que le baptême est donné « dans l'eau et dans l'Esprit ». « Sors de cette âme, esprit immonde, dit le prêtre qui baptise, et cède la place à l'Esprit Consolateur ». Cet Esprit guérit nos âmes et les sanctifie par sa grâce en nous communiquant quelque chose de sa vie, ce qui fait dire à S. Irénée et à S. Cyrille d'Alexandrie que « comme la vie du corps provient de l'union du corps avec l'âme, de même la vie de l'âme provient de l'union de l'âme avec l'Esprit de Dieu par la grâce sanctifiante ». Bien plus, là où est la grâce, là est aussi Celui qui en est le divin Ouvrier, et c'est pour cela que l'Église appelle l'Esprit-Saint « le doux hôte de notre âme », celui qui vivifie et féconde nos activités surnaturelles par « son action intime et pénétrante ».
Le Saint-Esprit a été donné aux Apôtres pour parfaire en eux et par eux l'œuvre d'illumination et de sanctification commencée par le Christ; il éclaire leurs intelligences, purifie leurs cœurs et leur donne la force de rendre témoignage au Christ.
Cette œuvre il la continue dans l'Église. L'Esprit-Saint, qui inspira les Apôtres et les auteurs sacrés, assure au Pape et aux Evêques groupés autour de lui l'infaillibilité doctrinale qui lui permet de continuer sur la terre la mission du Sauveur. C'est l'Esprit-Saint qui donne leur efficacité aux sacrements institués par le Christ. C'est Lui qui remet les péchés et qui donne aux âmes la vie surnaturelle; son action pénétrante doit aller jusqu'à vivifier tous leurs actes: « Spiritum sanctum et vivificantem ». C'est lui qui donne à l'Église son unité en animant ainsi les chrétiens de la vie même du Christ et de sa divine charité. — Pas de sainteté sans la présence sanctifiante du Saint-Esprit. Il est remarquable que le Credo, après avoir affirmé notre foi, dans le Saint-Esprit, nous fasse ajouter à la suite: la sainte Église, la communion des Saints, la rémission des péchés, la résurrection de la chair qui est le rayonnement de la sainteté jusque dans notre corps, et la vie éternelle qui est le couronnement et la plénitude de la sainteté dans nos corps et dans nos âmes.
La Pentecôte, anniversaire de la promulgation de la Loi mosaïque pour les Juifs, est devenue pour les chrétiens celui de la promulgation de la Loi nouvelle, où l'on vit non plus de l'esprit de servitude mais de l'esprit d'adoption des enfants « qui donne accès auprès du Père » (3). Mais il y a plus ici qu'un anniversaire: l'action du Saint-Esprit se continue et s'intensifie toujours davantage dans l'Église et dans nos âmes.
Une profonde dévotion au Saint-Esprit devrait être le fait de tous les chrétiens.
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(1). Le mot Pentecôte est emprunté à, la langue grecque et signifie cinquantième jour. — (2). « Aujourd'hui l'Église chrétienne a pris naissance i (S. Augustin, sermon pour la Pentecôte). — (3). Année liturgique : Pentecôte et vigile de la Pentecôte. — (4). S. Jean 16, 7. — (5). Gen. 1,2. — (6). Credo. — (7). S. Luc 1, 35. — (8, 9 et 10). S. Luc 3, 22; 4, 1 et 18. — (1). Act. 1, 5. — (2). S. Jean 20, 23. — (3). Rom. 8, 13-15.
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Re: Temps Pascal (Exposé)
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A suivre : Exposé liturgique.
IV. — TEMPS PASCAL
(suite)
C. — PENTECÔTE
Exposé historique
Avant son Ascension au ciel, Jésus avait demandé aux Apôtres « de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre la promesse du Père » (1) c'est-à-dire l'effusion du Saint-Esprit. Au retour du mont des Oliviers, les disciples, au nombre de cent-vingt, se rendirent donc au Cénacle où tous persévérèrent unanimement dans la prière avec les saintes femmes et Marie, mère de Jésus (2) .
Après cette neuvaine, la plus solennelle de toutes, eut lieu l'avènement miraculeux du Saint-Esprit, qui coïncida providentiellement avec la fête juive de la Pentecôte. « Ce jour très grand et très saint » (3) était pour Israël l'anniversaire de la promulgation de la Loi sur le mont Sinaï. Aussi un nombre considérable d'étrangers accourus de toute part à Jérusalem furent-ils témoins des faits miraculeux de la Pentecôte chrétienne de l'Esprit-Saint. « Il était neuf heures du matin, lorsque soudain un bruit retentit du ciel, comme le bruit d'un violent coup de vent qui remplit toute la maison où les Apôtres étaient assis. Et ils virent apparaître des langues de feu qui se posèrent sur chacun d'eux. Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit et se mirent à parler d'autres langues, selon que l'Esprit-Saint leur donnait de s'exprimer » (4).
— Ainsi « revêtue de la force d'en haut » (5) l'Église commence alors à Jérusalem l'œuvre d'apostolat que lui a confiée Jésus. Pierre, le chef des Apôtres, prend la parole devant la multitude, et devenu « pêcheur d'hommes », il amène dès son premier coup de filet environ trois mille néophytes à l'Église naissante. Les jours suivants, les Douze se réunissent dans le Temple sous le portique de Salomon, et comme le divin Maître, prêchent l'Évangile et guérissent les malades. Aussi « s'accrut bien vite la multitude d'hommes et de femmes qui croyaient au Seigneur » (6). Puis, se répandant hors de la Judée, les Apôtres allèrent annoncer le Christ et donner le Saint-Esprit aux Samaritains d'abord (7) ensuite à tous les Gentils ( 8 ).
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(1). Act. 1, 4. — (2). Act. 1, 14. — (3). Lév. 23, 21. — (4). Act. 2, 2-4. — (5). S. Luc 24, 49. — (6). Épître du mercredi de la Pentecôte. — (7). Épître du mardi et du jeudi de la Pentecôte. — ( 8.) Épître du lundi de la Pentecôte.
A suivre : Exposé liturgique.
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Re: Temps Pascal (Exposé)
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IV. — TEMPS PASCAL
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B. — PENTECÔTE
Exposé liturgique
Le cinquantième jour qui suivit le passage de l'Ange exterminateur et la traversée de la Mer Rouge, le peuple hébreu campa au pied du Sinaï, et Dieu lui donna solennellement sa Loi. Les fêtes de la Pâque et de la Pentecôte qui rappelaient ce double événement, étaient pour les Juifs les plus importantes de l'année.
Seize cents ans plus tard, la fête de Pâque est marquée par la mort et la résurrection de Jésus, et celle de Pentecôte par la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres. Ces deux fêtes devenues chrétiennes sont les plus anciennes du Cycle liturgique, qui leur doit son origine. La Pentecôte est donc, après la Résurrection, la plus grande fête de l'année. Comme la fête de Pâques, elle a sa vigile et son octave privilégiées.
On y lit les Actes des Apôtres, car c'est l'époque de la première diffusion de l'Église dont ce livre sacré nous rapporte les origines. On imite en cela ce qui s'est pratiqué durant la Semaine de Pâques. C'est une vie toute nouvelle qui commence: il convient de lire les Nouvelles Écritures qui racontent son premier essor. Le Nouveau Testament met du reste en pleine lumière l'Ancien en montrant que tout n'y était que figure (1). Dans la messe du jour de la Pentecôte et dans celle de l'octave, la Loi ancienne et la nouvelle, les Écritures Saintes et la Tradition, les Prophètes et les Apôtres avec les Pères de l'Église, font écho à la parole du Maître. Comme les différentes pièces d'une mosaïque, tous ces éléments composent un merveilleux ensemble qui synthétise l'action de l'Esprit-Saint à travers tous les siècles.
Le prêtre est revêtu d'ornements rouges, dont la couleur rappelle les langues de feu. Anciennement, dans certaines églises, on faisait tomber du haut de la voûte, pendant le chant du Veni sancte Spiritus, une pluie de roses rouges, pendant qu'une colombe voltigeait au-dessus des fidèles. Parfois aussi, pour ajouter un trait de plus à l'imitation scénique, on sonnait de la trompette durant la séquence, afin de rappeler la trompette du Sinaï ou Je grand bruit au milieu duquel le Saint-Esprit descendit sur les Apôtres.
L'octave de la Pentecôte est une octave privilégiée de 1er ordre qui ne laisse place à aucune autre fête. L'intention très nette de l'Église est donc d'arrêter longuement notre pensée sur le fait et sur l'immense portée de la Pentecôte. Il y a là comme une invitation à orienter nos lectures et nos méditations de ce côté ; quel merveilleux enseignement on pourrait recueillir du texte même des messes de toute cette octave; quelle bonne préparation à la communion et quelle belle action de grâces ce serait, par exemple, de relire ou de chanter la séquence de la fête. L'occasion serait excellente également pour lire les Actes des Apôtres.
L'octave de la Pentecôte se termine le samedi de la Pentecôte, après l'office de None, et le Temps Pascal après la messe.
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(1). Voir l'oraison qui suit la 2e prophétie, le jour de la vigile, p. 882. [ Note de Louis : Voir ici-bas].
Fin.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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