Temps après la Pentecôte
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Re: Temps après la Pentecôte
16e Dimanche après la Pentecôte
Homélie de saint Ambroise, Évêque.
Homélie de saint Ambroise, Évêque.
Voici d’abord la guérison d’un hydropique, en qui le poids de la chair accablait l’âme et éteignait l’ardeur de l’esprit. Puis vient une leçon d’humilité, quand le Seigneur condamne ceux qui, dans le banquet nuptial, choisissent les premières places : il le fait néanmoins avec douceur, voulant qu’une bonté persuasive tempère la sévérité de la réprimande, que la raison serve à la persuasion, et que la correction réprime la convoitise. Cette leçon d’humilité est accompagnée d’une leçon de miséricorde, et les paroles du Seigneur nous prouvent que la miséricorde doit se pratiquer envers les pauvres et les faibles ; car être hospitalier pour ceux qui en récompenseront, c’est plutôt de l’avarice que de la charité.
Enfin, à l’un des convives, comme à un vétéran qui a fourni ses années de service, Jésus-Christ donne pour récompense le précepte du mépris des richesses ; puisque le royaume des cieux ne peut être acquis, ni par celui qui, tout aux choses d’ici-bas, s’est acheté des possessions terrestres, le Seigneur ayant dit : « Vends ce que tu as et suis-moi ; » ni par celui qui s’est acheté des bœufs (Élisée ayant égorgé et distribué ceux qu’il avait) ; ni enfin par ceux qui, ayant pris femme, pensent aux choses de ce monde, et non à celles de Dieu. Certes, l’état conjugal n’est point blâmé ; seulement la virginité est appelée à un plus grand honneur. « Car la femme non mariée et la veuve pensent aux choses qui sont du Seigneur, afin d’être saintes de corps et d’esprit. »
Mais, pour rentrer maintenant en grâce avec les gens mariés, comme plus haut nous nous sommes concilié les personnes veuves, disons que nous ne nous refusons point à l’opinion de plusieurs interprètes, estimant que les trois genres d’hommes exclus de la participation au grand festin sont : les païens, les Juifs et les hérétiques. L’Apôtre nous dit de fuir l’avarice, de crainte qu’embarrassés, comme les Gentils, dans l’iniquité, la malice, l’impudicité et l’avarice, nous ne puissions arriver au royaume du Christ. « Car aucun impudique, ou avare, ce qui est une idolâtrie, n’a d’héritage dans le royaume du Christ et de Dieu. »
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Temps après la Pentecôte
17e dimanche après la Pentecôte
Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu.
En ce temps-là : Les pharisiens s’approchèrent de Jésus, et l’un d’eux, docteur de la loi, lui demanda pour le tenter : Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? Et le reste.
Homélie de saint Jean Chrysostome.
Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu.
En ce temps-là : Les pharisiens s’approchèrent de Jésus, et l’un d’eux, docteur de la loi, lui demanda pour le tenter : Maître, quel est le plus grand commandement de la loi ? Et le reste.
Homélie de saint Jean Chrysostome.
Les sadducéens acculés au silence, les pharisiens reviennent à la charge. Ils auraient dû pourtant se tenir tranquilles. Les voici qui continuent la lutte des premiers et poussent en avant le docteur de la loi. Ils n’ont nullement l’intention de s’instruire, mais ils s’affairent à tendre un piège. Ils demandent : « Quel est le premier commandement ? » Comme le premier commandement était celui-ci : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu », ils proposent la question dans l’espoir que Jésus leur donnera prise en corrigeant ce commandement pour démontrer qu’il est Dieu. Que fait donc le Christ ? Il veut démasquer le motif de leur conduite : ils n’ont aucune charité, ils se rongent d’envie, ils sont captifs de la jalousie. Alors il dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. C’est là le premier, le grand commandement et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Pourquoi « il lui est semblable » ? Parce que l’un introduit à l’autre qui en reçoit sa structure à son tour. « En effet, tous ceux qui font le mal haïssent la lumière et ne viennent pas à la lumière ». Et encore : « L’insensé a dit en son cœur : Non, plus de Dieu ! ». Et quelle est la conséquence ? « Corrompues et abominables leurs actions ! ». Et encore : « La racine de tous les maux, c’est l’amour de l’argent, et certains pour s’y être laissé prendre, se sont égarés loin de la foi », et « Celui qui m’aime gardera mes commandements », ses commandements et leur chef de file : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu et ton prochain comme toi-même. »
Pourtant si aimer Dieu, c’est aimer le prochain, (« Si tu m’aimes, Pierre, dit-il, conduis mes brebis ») et si aimer le prochain réalise l’observance des commandements, il dit à bon droit : « De ceux-ci dépendent toute la Loi et les Prophètes. » Certes, il agit ici aussi comme il l’avait fait précédemment. Interrogé alors sur la modalité de la résurrection, il a enseigné aussi la résurrection, les initiant à plus qu’ils n’en demandaient. Ici encore, interrogé sur le premier commandement, il exprime aussi le second qui ne s’en écarte guère, puisque le second lui est semblable, leur insinuant qu’à l’origine de leur question, il y avait de la haine, car « la charité n’est pas jalouse ».
note de gabrielle Je placerai le sermon de Notre-Dame du Rosaire le 7 octobre, jour de la fête.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Temps après la Pentecôte
18e Dimanche après la Pentecôte
Homélie de saint Pierre Chrysologue.
Homélie de saint Pierre Chrysologue.
Le Christ accomplit des mystères divins, en ses actions humaines et sous des apparences visibles, il opère des œuvres invisibles : la lecture de ce jour nous le montre. « Il monta dans une barque, dit l’Évangile, et il passa sur l’autre rive. Il vint dans sa ville. » N’est-ce pas celui-là même qui, après avoir repoussé les flots, met à nu les tréfonds de la mer, de sorte que le peuple d’Israël passe à pied sec au milieu des eaux figées d’étonnement, comme dans un creux entre des montagnes ? N’est-ce pas lui qui incline les vagues de la mer sous les pieds de Pierre si bien qu’une route d’eau offre aux pas d’un homme un sillage solide ?
Alors, pourquoi refuse-t-il pour lui-même les services de la mer, et recourt-il à ceux d’un batelier pour traverser un si petit lac ? « Il monta dans une barque, dit l’Évangile, et il passa sur l’autre rive. » Et quoi d’étonnant, frères ? Le Christ est venu se charger de nos faiblesses et nous donner sa force, chercher ce qui est humain, accorder ce qui est divin, accepter des injures, rendre des dignités, porter des maux, apporter la guérison ; car le médecin qui ne porte pas l’infirmité ne sait pas guérir, et celui qui n’a pas été malade
Le Christ donc, s’il était demeuré dans sa puissance, n’aurait rien eu de commun avec les hommes ; et s’il n’avait pas assumé la condition de la nature charnelle, c’est en vain qu’il aurait revêtu la chair. « Il monta dans une barque, dit l’Évangile, et il passa sur l’autre rive. Il vint dans sa ville. » Le Créateur des choses, le Seigneur de l’univers, après s’être mis à l’étroit pour nous dans notre chair, commence par avoir une patrie humaine, commence par être citoyen d’une ville de Judée, commence par avoir des parents, lui qui est le père de tous les parents. N’est-ce pas l’amour qui invite, la charité qui attire, l’affection qui triomphe, la bonté qui persuade ceux que la tyrannie a chassés, que la crainte a dispersés, que la contrainte a bannis ?
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Temps après la Pentecôte
19e Dimanche après la Pentecôte
Homélie de saint Grégoire, pape.
Homélie de saint Grégoire, pape.
J
e me souviens de vous avoir déjà dit souvent que dans le saint Évangile l’Église présente est maintes fois nommée le Royaume des Cieux ; car on appelle Royaume des Cieux l’assemblée des justes. Le Seigneur en effet dit par le prophète : « Le ciel est mon trône ». Et Salomon assure que l’âme du juste est le trône de la sagesse. Paul aussi dit que le Christ est « puissance de Dieu et sagesse de Dieu ». C’est à nous de faire le lien : si Dieu est la sagesse, et l’âme du juste, le trône de la sagesse, vu que le ciel est appelé trône de Dieu, l’âme du juste est donc le ciel. Ceci est dit par le psalmiste à propos des saints prédicateurs ( qui nous ont précédés) : « Les cieux racontent la gloire de Dieu ».
Le Royaume des Cieux est donc l’Église des justes : car déjà le Seigneur règne en eux comme dans les cieux : du fait qu’ils soupirent après les choses d’en haut, leur cœur ne recherche rien sur la terre. On peut donc dire : « Le Royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils. » Votre charité comprend déjà qui est ce Roi, père du Fils Roi. N’est-il pas celui à qui le psalmiste dit : « Dieu, donne au Roi ton jugement, et ta justice au fils du Roi ». « Il célébra les noces de son fils. » Dieu le Père célébra les noces de Dieu son Fils, quand il l’unit à la nature humaine dans le sein de la Vierge ; quand celui qui est Dieu dès avant les siècles, il a voulu le faire devenir homme à la fin des temps. Mais, bien que, normalement, cette union nuptiale se fasse entre deux personnes, qu’il soit banni de nos esprits de croire que la personne du Dieu-homme notre Rédempteur Jésus Christ, soit l’union de deux personnes.
Nous disons que le Christ est constitué de deux natures et en deux natures ; mais gardons-nous bien, comme interdit, de croire qu’il est composé de deux personnes. On peut dire plus clairement et plus sûrement que le père célébra les noces du Roi son Fils quand il lui unit la sainte Église par le mystère de l’Incarnation. Or le sein de la Vierge Mère fut la chambre nuptiale de cet Époux. Aussi le psalmiste dit-il : « Dans le soleil il a dressé sa tente, il est comme l’époux qui sort de la chambre nuptiale ».
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Temps après la Pentecôte
« Dieu le Père, dit S. Grégoire, a fait les noces de Dieu son Fils; lorsqu'il l'unissait à la nature humaine dans le sein de 1a Vierge, et plus encore lorsqu'au moyen de l'Incarnation il lui a uni la Sainte Église. Il a envoyé deux fois ses serviteurs pour inviter ses amis aux noces: les prophètes, qui ont annoncé l'Incarnation du Fils de Dieu comme devant arriver, et les apôtres qui l'ont présentée comme étant un fait accompli. A la dernière heure, l'Église, qui pour le moment reçoit indistinctement qui conque se présente, fera la discrimination des bons et des méchants. Lorsqu'on est invité aux noces de ce monde, on change de costumes pour montrer qu'on participe à la joie de l'épouse et de l'époux; nous qui prenons part aux noces du Verbe, qui avons foi en l'Église, qui nous nourrissons des Saintes Écritures et qui nous réjouissons de l'union de l'Église avec Dieu, revêtons donc notre cœur de la robe écarlate de la charité qui est la véritable robe nuptiale réclamée par Dieu » (Homélie de matines).
(Tiré d’un vieux Missel)
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Temps après la Pentecôte
20e Dimanche après la Pentecôte
Homélie de saint Grégoire, Pape.
Homélie de saint Grégoire, Pape.
La lecture du saint Évangile que vous venez d’entendre, frères, n’a pas besoin d’explication ; mais pour ne pas sembler la passer sous silence, disons un mot d’exhortation plutôt que d’explication. Je ne vois rien que nous devions expliquer, sauf ceci : pourquoi celui qui était venu demander le salut pour son fils s’est-il entendu dire : « Si vous ne voyez des signes et des prodiges vous ne croirez pas » ? Il est évident que celui qui cherchait à sauver son fils croyait. Autrement, aurait-il cherché le salut auprès de quelqu’un qu’il ne croyait pas être Sauveur ? Pourquoi, donc, est-il dit : « Si vous ne voyez des signes et des prodiges, vous ne croirez pas », à celui qui a cru avant d’avoir vu des miracles ?
Rappelez-vous ce qu’il a demandé alors vous verrez plus clairement qu’il a douté dans sa foi. Car il lui demanda de « descendre et de guérir son fils ». Donc il cherchait la présence corporelle du Seigneur qui, par son esprit était présent partout. C’est en cela qu’il n’a pas cru assez en celui qu’il n’a pas estimé capable de rendre le salut s’il n’était pas présent corporellement. S’il avait cru parfaitement, il aurait tenu pour certain qu’il n’y a pas de lieu où Dieu ne soit.
Il a donc grandement manqué de confiance parce qu’il n’a pas rendu honneur à la majesté, mais à la présence corporelle. Il demanda donc le salut de son fils, et cependant il douta dans sa foi. Il crut celui à qui il était venu puissant pour guérir, pourtant il l’estima éloigné de son fils mourant. Mais le Seigneur qui est prié de venir montre qu’il n’est pas absent du lieu où il est invité : par son seul commandement il rendit le salut, lui qui par sa volonté a tout créé.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Temps après la Pentecôte
21e Dimanche après la Pentecôte
Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu.
En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples cette parabole : Le royaume des cieux est semblable à un roi, qui voulut faire rendre leurs comptes à ses serviteurs. Et le reste.
En ce temps-là : Jésus dit à ses disciples cette parabole : Le royaume des cieux est semblable à un roi, qui voulut faire rendre leurs comptes à ses serviteurs. Et le reste.
Homélie de saint Jérôme, prêtre.
C’est une habitude, chez les Syriens et surtout les Palestiniens, de toujours mêler à leurs propos quelque parabole ; ainsi, les auditeurs saisissent par des comparaisons et des exemples ce qu’un simple précepte ne peut leur faire entendre. Par la comparaison du roi et maître et du serviteur qui devait 10.000 talents et qui obtint de son maître la remise qu’il implorait, le Seigneur prescrit à Pierre de remettre à ses compagnons de service les péchés moins considérables. Car si ce roi et maître remet si facilement les 10.000 talents que son serviteur lui doit, à combien plus forte raison les serviteurs doivent-ils remettre de moindres dettes à leurs compagnons de service ?
Pour plus de clarté, prenons un exemple. Si l’un de nous commet un adultère, un homicide, un sacrilège, eh bien, ces crimes plus importants que la dette de 10.000 talents, sont remis à ceux qui implorent, pour autant qu’eux-mêmes remettent à ceux qui leur doivent beaucoup moins. Mais si pour une injure reçue nous sommes implacables, si pour une parole amère nous gardons rancune sans fin, ne reconnaîtrons-nous pas que nous méritons d’être incarcérés et que par l’exemple de notre action nous nous fermons la possibilité du pardon pour nos fautes plus graves ?
« C’est ainsi que mon Père du Ciel vous traitera si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur. » Redoutable sentence qui soumet et transforme le jugement de Dieu selon les dispositions de notre cœur ! Si nous ne remettons pas à nos frères les petites offenses, Dieu ne nous remettra pas les grandes. Et parce que chacun peut dire : « Je n’ai rien contre lui, il le sait bien, il a Dieu pour juge ; je ne me soucie pas de ce qu’il veut faire, je lui ai pardonné », le Seigneur insiste sur ce qu’il vient d’énoncer et ruine tout semblant de paix fictive par ces mots : « Si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur. »
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Temps après la Pentecôte
22e Dimanche après la Pentecôte
Homélie de saint Hilaire, évêque.
Homélie de saint Hilaire, évêque.
Souvent les pharisiens s’agitent et ne peuvent tirer des faits passés l’occasion d’incriminer Jésus. Car aucun défaut ne pouvait se glisser ni dans ses actes ni dans ses paroles. Mais dans leur malice, ils s’efforcent de découvrir la moindre faille pour l’accuser. Or Jésus appelait tout le monde à passer des vices du siècle et des superstitions religieuses humaines à l’espérance du Royaume des Cieux. Les pharisiens, par conséquent, tendent un piège subtil dans la façon de formuler leur question : ou bien violer le pouvoir séculier, ou bien admettre évidemment l’obligation de payer le tribut à César.
Connaissant le secret de leurs pensées, (car Dieu observe ce qui est caché au plus intime des hommes) Jésus se fait apporter un denier, et il s’informe de qui sont l’inscription et l’effigie. Les pharisiens répondent : « De César. » Il leur dit : « A César il faut rendre ce qui est à César, et à Dieu, ce qui est à Dieu. » Réponse vraiment admirable, et solution parfaite que cette parole céleste ! Le Seigneur équilibre si bien tout entre le mépris du siècle et l’injure blessante pour César, qu’il décharge les âmes consacrées à Dieu de tous les soucis et embarras humains en décrétant qu’il faut rendre à César ce qui lui appartient. Car s’il ne reste rien de lui chez nous nous ne serons pas obligés de lui rendre ce qui lui appartient.
Si au contraire, nous couvons son bien, si nous recourons à son pouvoir, nous nous astreignons aussi comme des mercenaires, à gérer un patrimoine étranger, et il n’y a point à se plaindre d’injustice : il faut rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui lui revient : notre corps, notre âme, notre volonté. C’est de lui en effet que nous les tenons au départ et dans leur accroissement ; il est donc juste qu’ils retournent entièrement à celui dont ils reconnaissent tirer tout ensemble l’origine et le progrès.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Temps après la Pentecôte
23e Dimanche après la Pentecôte
Homélie de saint Jérôme, Prêtre.
Homélie de saint Jérôme, Prêtre.
Le huitième miracle est celui qu’un chef, qui ne veut pas être exclu du mystère de la vraie circoncision, demande à Jésus pour la résurrection de sa fille. Mais voici qu’une femme, affligée d’une perte de sang, se glisse à travers le cortège et est guérie en huitième lieu, de sorte que la fille du chef, déplacée de ce rang, n’a plus que le neuvième, conformément au mot du Psalmiste : « L’Éthiopie tendra la première ses mains vers Dieu ». Et à celui de l’Apôtre : lorsque « la plénitude des Gentils sera entrée, alors tout Israël sera sauvé ».
« Et voilà qu’une femme affligée d’une perte de sang depuis douze ans, s’approcha de lui par derrière, et toucha la frange de son vêtement. » Nous lisons dans l’Évangile selon saint Luc que la fille du prince de la synagogue avait douze ans. Cette femme, je veux dire le peuple gentil, commence donc à être malade au temps même où le peuple juif naissait à la foi. Ceci est à remarquer ; car un vice ne ressort que par le contraste des vertus.
Or, ce n’est point à l’intérieur d’une maison, ni dans la ville même (en pareil cas le séjour des villes était interdit par la loi) que cette femme, affligée d’une perte de sang, s’approche du Sauveur, mais pendant qu’il était en marche pour s’y rendre ; de sorte qu’en allant vers une personne, il en guérissait une autre. Les Apôtres ont fait aussi de même, comme ils le déclarent : « C’était à vous qu’il fallait d’abord annoncer la parole de Dieu ; mais puisque vous vous jugez indignes de la vie éternelle, voilà que nous nous tournons vers les Gentils »
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Temps après la Pentecôte
24e Dimanche et dernier après la Pentecôte
Homélie de saint Jérôme, prêtre.
Homélie de saint Jérôme, prêtre.
Nous sommes invités à comprendre : c’est un signe que ce qui vient d’être dit recèle un sens mystérieux. Voici ce que nous lisons en Daniel : « Le temps d’une demi-semaine il fera cesser le sacrifice et l’oblation et sur l’aile du Temple sera l’abomination de la désolation jusqu’à la fin et la fin sera accordée sur une solitude ». Et à ce propos l’Apôtre dit que l’Homme d’iniquité et l’Adversaire doit se dresser contre tout ce qu’on appelle Dieu et qu’on vénère, osant même se tenir dans le Temple de Dieu, et se donner lui-même pour Dieu ; que sa venue, par l’influence de Satan, détruira et réduira à être délaissés de Dieu ceux qui l’auront accueilli.
On peut comprendre simplement qu’il s’agit de l’Antichrist ou de l’image de César que Pilate fit placer dans le Temple, ou de la statue équestre d’Adrien qui se dresse encore aujourd’hui au lieu même du Saint des Saints. Dans l’Ancien Testament, abomination signifie aussi idole ; et c’est pourquoi on lui ajoute « de la désolation », parce que l’idole a été fixée dans le Temple en désolation et en ruines.
On peut entendre l’abomination de la désolation comme toute doctrine perverse. Quand nous la verrons se tenir dans le lieu saint, c’est-à-dire dans l’Église, et se faire passer pour Dieu, nous devrons fuir de la Judée vers les montagnes, c’est-à-dire abandonner la lettre qui tue et l’erreur judaïque, nous approcher des montagnes éternelles d’où Dieu répand son admirable lumière et nous tenir sur le toit et sur la terrasse où les traits enflammés du diable ne peuvent parvenir, ne pas descendre ni prendre quoi que ce soit de la maison de notre ancienne vie ni chercher ce qui est derrière nous, mais bien plutôt semer dans le champ des Écritures spirituelles afin d’en recueillir des fruits, et ne pas emporter une seconde tunique, qu’il n’est pas permis aux Apôtres de posséder.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
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