Le travail, la fraude et autres sujets divers

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Message  Catherine Lun 12 Mai 2014, 12:11 pm

Je souhaite ouvrir ce nouveau sujet sur le travail, la nécessité du travail qui doit être fait en esprit de pénitence.... également j'aimerais aborder le sujet de la licéité de la fraude, même envers un Etat voleur et impie...

En vrac, les idées/questions qui me viennent tout de go:

A-t-on le droit de mépriser ceux qui travaillent (les ouvriers) et rechercher par tous les moyens à gagner de l'argent en en faisant le moins possible?
Mon opinion: non, ça ne me parait pas trop dans l'esprit chrétien!

A-t-on le droit de mentir, de falsifier la vérité dans le but de profiter de plus d'aides/avantages sociaux?
Alors là, non, une amie me disait récemment que saint Augustin (si ma mémoire est bonne) disait que même si un mensonge devait sauver le monde, il ne serait pas permis de le faire.
A plus forte raison, pour de bas intérêts matériels. Un mensonge, c'est toujours un mensonge, et il offense toujours Notre-Seigneur.

A-t-on le droit de voler/frauder envers par exemple un Etat impie/voleur? Je pense que non, le vol c'est le vol même si celui qu'on vole est lui-même un triste sire, ou une "personne morale", une institution...

Benoît citait ici :

Benoît a écrit:Voilà notre problème des catholiques qu'un ecclésiastique conciliaire d'origine juive [note de Catherine: belle référence, au passage..décidemment, ça se confirme de plu en plus, nous n'avons pas les mêmes maîtres!] nous révèle dans la vidéo ci-dessous  :

"Si un catholique a un rendez-vous à midi pour se faire botter le derrière par le préfet, il arrivera à midi moins quart"

Même si nous sommes convoqués injustement devant les tribunaux, devons-nous pour autant les narguer ou ne pas obéir à une heure de RV?
Comment s'est comporté Notre-Seigneur face à ses juges?
Comment se sont comportés les milliers de martyrs chrétiens injustement condamnés à mort?

Ils ont défendu leur foi jusqu'à la mort, mais en aucun cas se sont comportés en ANARCHISTES....

Voilà, c'est un peu confus, mais je vais essayer de revenir (dès que possible) avec des citations, textes, etc, là c'était juste un premier jet...

Vous êtes les bienvenus pour étoffer ce sujet! cheers 
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Message  Catherine Lun 12 Mai 2014, 12:16 pm

Très belle prière de Pie XII (par contre j'ai copié/collé le texte d'un site moderno, sans vérifier chaque mot, donc sous toute réserve, mais je la connaissais d'une source fiable et à première vue cela paraît juste)

Prière à Saint Joseph Artisan, composée et indulgenciée en 1958 par Pie XII, en faveur des artisans qui la récitent avec contrition et dévotion.

“Ô glorieux patriarche Saint Joseph, humble et juste artisan de Nazareth, qui avez  donné à tous les chrétiens, mais spécialement à nous, l’exemple d’une vie parfaite dans le travail constant et dans l’admirable union à Marie et à Jésus, assistez-nous dans notre tâche quotidienne, afin que, nous aussi, artisans catholiques, nous puissions trouver en elle le moyen efficace de glorifier le Seigneur, de nous sanctifier et d’être utiles à la société dans laquelle nous vivons, idéals suprêmes de toutes nos actions.

Obtenez-nous du Seigneur, ô notre très aimé protecteur, humilité et simplicité du cœur, goût du travail et bienveillance envers ceux qui sont nos compagnons de labeur, conformité aux divines volontés dans les peines inévitables de cette vie et joie dans leur support; conscience de notre mission sociale particulière, et sentiment de notre responsabilité, esprit de discipline et de prière, docilité et respect à l’égard de nos supérieurs, fraternité envers les égaux, charité et indulgence pour nos subordonnés. Soyez avec nous dans nos moments de prospérité, quand tout nous invite à goûter les fruits de nos fatigues; mais soutenez-nous dans les heures de tristesse, alors que le Ciel semble se fermer pour nous et que les instruments du travail eux-mêmes paraissent se rebeller dans nos mains.

Faites que, à votre exemple, nous tenions les yeux fixés sur notre Mère Marie, votre très douce épouse, qui, dans un coin de votre modeste atelier, filait silencieusement, laissant errer sur ses lèvres le plus gracieux sourire; faites aussi que nous n’éloignions pas notre regard de Jésus qui peinait à votre établi de menuisier, afin que nos puissions ainsi mener sur terre une vie pacifique et sainte, prélude de celle éternellement heureuse qui nous attend dans le Ciel, durant les siècles des siècles. Ainsi soit-il.”
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Message  Catherine Lun 12 Mai 2014, 12:51 pm

Saint Thomas d'Aquin, sur la fraude, Somme théologique IIa IIae question 55 article 5

ARTICLE 5: La fraude

Objections:

1. Il semble que la fraude ne se rattache pas à la ruse. Il n'est pas louable en effet de se laisser tromper, ce qui est l'objet de la ruse. Mais il est louable de subir la fraude, selon ce texte (1 Co 6, 7): " Pourquoi ne subissez-vous pas plutôt la fraude? " Donc la fraude ne se rattache pas à la ruse.

2. La fraude semble se rapporter au fait d'acquérir illicitement les biens extérieurs. Il est dit en effet dans les Actes des Apôtres (5, 1-2): " Un homme du nom d'Ananie, avec Saphire son épouse, vendit un champ et frauda sur son prix. Mais s'approprier illicitement ou retenir des biens extérieurs tombe sous l'injustice ou l'illibéralité. Donc la fraude ne se rattache pas à la ruse, qui s'oppose à la prudence.

3. Personne n'emploie la ruse contre soi-même. Mais les fraudes de certains sont tournées contre eux-mêmes. Il est dit en effet aux Proverbes (1, 18) que certains " trament des fraudes contre leurs propres âmes ". Donc la fraude ne se rattache pas à la ruse.

Cependant, la fraude a pour but de tromper, selon le texte de Job (13, 9): " Dieu serait-il trompé comme un homme par vos procédés frauduleux? " Or la ruse a le même but. Donc la fraude se rattache à la ruse.

Conclusion:

De même que la tromperie consiste en l'exécution de la ruse, pareillement aussi la fraude. Mais on peut marquer la différence en disant que la tromperie concerne l'exécution de la ruse universellement, soit par paroles soit par actions, tandis que la fraude concerne plus proprement l'exécution de la ruse par des actions.

Solutions:

1. L'Apôtre n'engage pas les fidèles à se laisser tromper au plan de la connaissance. Il les engage à supporter patiemment l'effet de la tromperie en tenant bon sous les torts qu'on leur a frauduleusement causés.

2. L'exécution de la ruse peut être assurée par un autre vice, comme celle de la prudence est assurée par les vertus. Et en ce sens rien n'empêche que l'acte de fraude ne tombe sous l'avarice ou l'illibéralité.

3. Ceux qui commettent des fraudes n'entreprennent rien intentionnellement contre eux-mêmes ou contre leurs âmes. Mais en vertu du juste jugement de Dieu il se fait que ce qu'ils ont entrepris contre les autres se retourne contre eux-mêmes, selon ce mot du Psaume (7, 16): " Il est tombé dans la fosse qu'il a creusée. "

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Message  ROBERT. Lun 12 Mai 2014, 3:02 pm

Catherine a écrit:...Même si nous sommes convoqués injustement devant les tribunaux, devons-nous pour autant les narguer ou ne pas obéir à une heure de RV?        
 
Excusez mon ignorance Catherine. Qu'est-ce que RV ? Merci.
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Message  Catherine Lun 12 Mai 2014, 3:28 pm

RV= rendez-vous
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Message  ROBERT. Lun 12 Mai 2014, 3:30 pm

.
 Merci Catherine.
ROBERT.
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Message  ROBERT. Lun 12 Mai 2014, 3:40 pm

;
Article 5: la fraude se rapporte-t-elle à l’astuce ?

Merci Catherine d’avoir mis au complet l’article 5, avec les difficultés, le sed contra, le respondeo ainsi que les solutions.

Comme toujours, Saint Thomas d’Aquin est bienvenu en tout temps sur Te Deum !  cheers   
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Message  Benoît Mar 13 Mai 2014, 12:27 am

Catherine a écrit :
Même si nous sommes convoqués injustement devant les tribunaux, devons-nous pour autant les narguer ou ne pas obéir à une heure de RV?
Comment s'est comporté Notre-Seigneur face à ses juges?
Comment se sont comportés les milliers de martyrs chrétiens injustement condamnés à mort?

Ils ont défendu leur foi jusqu'à la mort, mais en aucun cas se sont comportés en ANARCHISTES....

Voilà, c'est un peu confus, mais je vais essayer de revenir (dès que possible) avec des citations, textes, etc, là c'était juste un premier jet...

Vous êtes les bienvenus pour étoffer ce sujet!

Je vais faire comme si j'étais un de ces bienvenus puisqu'il ne faut jamais présumer du for interne !

Pour se conformer à l'Etat il faut qu'il soit légitime.
Alors, on peut facilement bouclé la question en ce sens que depuis la Révolution et par le Concordat de 1801 tous les papes ont légitimé la République en France. Or, la République a toujours été maçonne, à moins que je fasse erreur.

Objections :
La première, se trouve dans Saint Thomas qui, d'un côté affirme et confirme que les Etats païens exercent une autorité légitime et qui, de l'autre, nous affirme qu'une nation gagnée à J-C ne peut pas revenir à un gouvernement légitime païen après avoir été acquis à J-C.

Il y a un élément évident qui montre l'énorme différence entre les Etats païens et les Etats maçons que nous connaissons depuis la Révolution. C'est là la seconde objection ! En effet, aucun Etat païen ne prétendait tenir leur pouvoir d'eux-mêmes et lorsque J-C dit à Pilate qu'il n'aurait aucune autorité sur lui si elle ne lui était venu d'en haut, la tacite réception de cette sentence par cet orgueilleux romain nous prouve à l'envie qu'il ne pensait nullement le contraire.
A la différence capitale, c'est qu'il n'y a jamais eu un Etat maçon dont le premier dogme ne soit qu'il ne tient pas son pouvoir de Dieu.
Par conséquent, un pouvoir maçon est infiniment plus innacceptable et plus illégitime en soi qu'un pouvoir païen en ce sens que la règle fondamental d'un pouvoir légitime c'est qu'il ait une connection avec L'ORIGINE de tout pouvoir.

Après obéir ou désobéir à un pouvoir illégitime est une autre question traitée par Saint Thomas et qui demande un plus ample approfondissement !
Serait-ce séant de griller tous les feux rouges parce que c'est la République qui nous les ont posés ? etc etc etc...

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Message  Sandrine Mar 13 Mai 2014, 3:08 am

Benoît a écrit:

Après obéir ou désobéir à un pouvoir illégitime est une autre question traitée par Saint Thomas et qui demande un plus ample approfondissement !
Serait-ce séant de griller tous les feux rouges parce que c'est la République qui nous les ont posés ? etc etc etc...
De là, me viennent aussi d'autres questions :

- Est-ce séant de mentir sur sa situation familiale pour pouvoir bénéficier d'aides de l'Etat maçon , comme beaucoup font en France ?
- Est-ce séant de travailler illégalement ( et ce, de manière habituelle ) sans aucune déclaration et ainsi de profiter des aides au chômage de l'Etat maçon , comme beaucoup font en France ?
etc etc etc...
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Message  Catherine Mar 13 Mai 2014, 4:43 am

Le travail, la fraude et autres sujets divers 626628 Le travail, la fraude et autres sujets divers 626628 Le travail, la fraude et autres sujets divers 626628 Benoît/Gérard, on reste sur le sujet du fil, SVP!

Parce que, que cela vous plaise ou non, c'est bien sur le travail que je souhaite m'entretenir, non sur la République..... et oui!

Au passage merci à Sandrine de recadrer les choses, effectivement elle est en plein dans le sujet:

- Est-ce séant de mentir sur sa situation familiale pour pouvoir bénéficier d'aides de l'Etat maçon , comme beaucoup font en France ?
- Est-ce séant de travailler illégalement ( et ce, de manière habituelle ) sans aucune déclaration et ainsi de profiter des aides au chômage de l'Etat maçon , comme beaucoup font en France ?


Hier, j'ai fait quelques petites lectures très intéressantes, je vous en fait profiter de suite dans le prochain post.....
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Message  Catherine Mar 13 Mai 2014, 4:52 am

Mgr Cauly Le catéchisme expliqué Editeur J de Gigord 1924 page 206

Mgr Cauly a écrit:Conclusion pratique

2°) C'est une erreur de croire que les préjudices causés à une riche société où à l'Etat ne sont pas des péchés, parce que ces sociétés et l'Etat sont riches. Il se peut que pour devenir un péché mortel, le préjudice doive être plus considérable que dans notre appréciation générale; mais le péché n'en existe pas moins.
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Message  Catherine Mar 13 Mai 2014, 5:05 am

Très beau texte sur le travail, sa valeur, sa noblesse, tiré du Catéchisme du Concile de Trente.

Je serai toujours émerveillée de voir comme on trouve toujours des réponses et des consolations dans la doctrine catholique!

Chapitre quarante-troisième — Quatrième demande de l’Oraison Dominicale

[....]

Afin de faire sentir aux Fidèles l’extrême nécessité de cette demande, les Pasteurs leur mettront sous les yeux. En quelque sorte, les choses dont nous avons besoin pour la nourriture et la conservation de notre vie. Et pour leur rendre cette démonstration plus sensible, ils feront bien de comparer les besoins de notre premier Père avec ceux de ses descendants. Il est vrai que dans cet état de parfaite innocence où il avait été créé, et dont il fut privé par sa faute avec toute sa postérité, il eût été obligé de recourir à la nourriture pour réparer ses forces ; mais quelle différence entre ses besoins et les nôtres ! Il ne lui fallait ni vêtements pour se couvrir, ni habitation pour s’y retirer, ni armes pour se défendre, ni remèdes pour se guérir, ni beaucoup d’autres choses qui nous sont nécessaires à nous, pour protéger notre faiblesse et notre fragilité naturelle. II lui suffisait, pour se rendre immortel, de manger le fruit précieux que l’arbre de vie lui aurait procuré sans aucun travail de lui ou de ses descendants.

Cependant, au milieu de toutes les délices de ce paradis, l’homme ne devait point rester oisif. C’était pour travailler que Dieu l’avait placé dans ce séjour du bonheur. Mais mille occupation ne lui eût été pénible, nul devoir désagréable. Il aurait recueilli perpétuellement les fruits les plus délicieux de la culture de ses heureux jardins ; ni ses espérances, ni son travail ne l’auraient jamais trompé.

Mais sa postérité n’a pas été seulement privée du fruit de l’arbre de vie, elle s’est encore vue condamnée par cette sentence effroyable: [5] « La terre est maudite dans votre travail ; vous mangerez de ses fruits dans vos travaux tous tes jours de votre vie ; elle vous produira des ronces et des épines, et vous mangerez tes herbes de la terre: à la sueur de votre front vous vivrez de votre pain jusqu’à ce que vous retourniez à la terre d’où vous avez été tiré ; vous êtes poussière et vous retournerez en poussière. »

Il nous est donc arrivé tout le contraire de ce que nous eussions éprouvé, Adam et nous, s’il eût été fidèle au Commandement de Dieu. tout a été retourné et changé de la manière la plus déplorable. Et ce qu’il y a de plus malheureux pour nous, c’est que, très souvent, les plus grandes dépenses, les travaux les plus durs, les sueurs elles-mêmes, tout reste vain et sans résultat. Les grains confiés à une terre ingrate sont étouffés par les mauvaises herbes qui les couvrent, ou bien ils périssent détruits par les pluies, le vent, la grêle, la chaleur ou la rouille, de sorte que l’on voit le labeur de toute une année réduit à rien en un instant par quelque injure de l’air ou des saisons. Malheur trop mérité, par l’énormité de nos fautes qui éloignent Dieu de nous, et L’empêchent de bénir nos efforts. Ainsi s’accomplit la terrible sentence prononcée contre nous dés le commencement.

Les Pasteurs voudront bien insister sur ce point, afin que les Fidèles n’ignorent pas que c’est par leur faute que les hommes éprouvent ces maux et ces calamités ; afin qu’ils comprennent aussi que si d’une part il faut travailler et souffrir pour se procurer les choses nécessaires à la vie, de l’autre toute espérance sera trompeuse, tout effort inutile, si Dieu ne bénit nos travaux. Car ni celui qui plante, n’est quelque chose, ni celui qui arrose ; mais Dieu qui donne l’accroissement [6]. Et: si Dieu Lui-même ne bâtit point la maison, ceux qui l’élèvent travaillent en vain [7].

C’est pourquoi les Pasteurs enseigneront que nous avons besoin d’une multitude de choses, soit pour conserver notre vie, soit pour la passer d’une manière agréable. Lorsque les Fidèles auront conscience de ces besoins et de l’infirmité de notre nature, ils se sentiront obligés de recourir au Père céleste, et de Lui demander humblement les biens de la terre et du ciel, ils imiteront l’enfant prodigue qui, pressé par le besoin dans une contrée lointaine, et ne trouvant personne pour apaiser sa faim, même en lui donnant la plus vile nourriture, rentra enfin en lui-même et comprit qu’il ne trouverait qu’auprès de son Père le remède à ses maux.

Mais ce qui augmentera encore la confiance des Fidèles dans cette Prière, ce sera de penser que Dieu, dans sa Bonté infinie, est toujours attentif à la voix de ses enfants. Et de fait, puisqu’il nous exhorte à Lui demander notre pain, n’est-ce pas une véritable promesse qu’Il nous fait de l’accorder en abondance à tous ceux qui le demanderont comme il convient ? en nous apprenant à prier, Il nous exhorte à le faire ; en nous exhortant, II nous y porte ; en nous y portant Il promet, et en promettant Il fait naître en nous l’espérance certaine d’être exaucés.

Après avoir excité et enflammé l’ardeur des Fidèles, le Pasteur ne manquera pas de leur expliquer ensuite ce que l’on sollicite comme fruit de cette demande, et d’abord quel est ce pain que nous demandons.

§ II. — NOTRE PAIN QUOTIDIEN.

Ce nom de pain, dans la sainte Ecriture, signifie beaucoup de choses, mais spécialement les deux suivantes premièrement tout ce qui sert à notre nourriture, et en général à tous les besoins du corps, secondement toutes les grâces que Dieu nous accorde pour la vie de notre âme et pour notre salut.

C’est sur l’autorité des saints Pères, très affirmatifs sur ce point, que nous demandons tout ce qui est nécessaire pour notre vie terrestre. Il ne faut donc pas écouter ceux qui prétendent qu’il n’est pas permis à des Chrétiens de demander à Dieu les biens matériels de cette vie. C’est une erreur combattue par tous les saints Pères, et contraire à un grand nombre d’exemples de l’Ancien et du nouveau testament. Ainsi Jacob, en faisant son vœu, disait: [8] « Si le Seigneur est avec moi, qu’Il me garde dans la route que je fais, et qu’Il me donne du pain pour me nourrir et des vêtements pour m’habiller, et que je retourne heureusement à la maison de mon père, le Seigneur sera mon Dieu, et cette pierre que j’ai élevée pour témoignage sera appelée maison de Dieu, et je Lui ofrirai la dfme de tout ce, qu’Il m’aura donné. »

Salomon demandait aussi ce qui est nécessaire à la vie matérielle, lorsqu’il faisait cette Prière: [9] « Ne me donnez ni la pauvreté, ni les richesses, mais accordez-moi seulement les choses nécessaires pour ma subsistance. »

Et notre Sauveur Lui-même ne nous ordonne-t-Il pas de demander des choses dont personne n’oserait nier qu’elles se rapportent à la vie du corps ? Priez, disait-il [10], que votre fuite n’arrive pas en hiver, ni le jour du Sabbat. Que dirons-nous de Saint Jacques, dont voici les paroles: [11] « Si quelqu’un de vous est triste, qu’il prie ; s’il est dans la joie, qu’il chante. » Que dirons-nous enfin de l’Apôtre Saint Paul, qui parlait ainsi aux Romains: [12] « Je vous conjure, mes Frères, par Notre-Seigneur Jésus-Christ, et par la Charité du Saint-Esprit, de m’aider dans vos Prières pour moi auprès de Dieu, afin que je sois délivré des infidèles qui sont en Judée. »

Ainsi donc, puisque Dieu permet aux Fidèles de Lui demander le secours des biens temporels, et que d’autre part Notre-Seigneur nous a laissé une formule de prières qui renferme tous nos besoins, il est impossible de douter que sur les sept demandes, il n’y en ait une pour ces sortes de biens.

Nous demandons le pain quotidien, c’est-à-dire ce qui est nécessaire à la vie, et par là nous devons entendre les vêtements pour nous couvrir et les aliments pour nous nourrir, quelle que soit d’ailleurs cette nourriture, pain ; viande, poisson ou toute autre chose. C’est dans ce sens que nous voyons ce mot employé par le Prophète Elisée, lorsqu’il avertit le Roi d’Israël de fournir du pain aux soldats Assyriens: car on leur donna toutes sortes d’aliments en abondance. Voici également ce que nous lisons de Jésus-Christ: [13] « Il entra un jour de Sabbat dans la maison de l’un des principaux Pharisiens pour y manger le pain, » c’est-à-dire pour y prendre un repas, lequel se compose du boire et du manger.

Mais pour bien marquer le sens précis de cette demande, il ne faut point perdre de vue que par ces mots de pain nous entendons signifier non des mets et des vêtements recherchés et nombreux mais seulement le simple nécessaire.

C’est la pensée de l’Apôtre Saint Paul, dans ce passage [14] « ayant de quoi nous nourrir et nous vêtir, soyons, contents ». Et Salomon que nous avons déjà cité, ne demandait pas autre chose: [15] « donnez-moi seulement, disait-il ce qui est nécessaire pour sa subsistance »

Le mot notre qui accompagne celui de pain nous rappelle aussi cette modération et cette frugalité dont nous parlons. En effet, lorsque nous disons notre pain, nous demandons positivement le pain de la nécessité, et non pas le pain du luxe. Et il faut remarquer de plus que nous disons notre, non point parce que nous pouvons nous le procurer par notre travail et sans le secours de Dieu — car toutes les créatures, dit David en s’adressant à Dieu, attendent que Vous leur donniez leur nourriture au temps marqué. Vous la donnerez, et elles la recevront ; Vous ouvrirez votre main, et elles seront toutes rassasiés de vos biens. Ailleurs il dit encore: les yeux de toutes les créatures espèrent en vous, Seigneur, et Vous leur donnez leur nourriture au temps convenable — nous disons notre pain, parce qu’il nous est nécessaire, et que Dieu seul nous le donne, Dieu qui est le Père de toutes choses et qui nourrit tous les êtres animés par sa sainte Providence.

Nous l’appelons encore notre, ce pain, parce que nous ne devons l’acquérir que par des moyens légitimes, et ne pas nous le procurer par l’injustice, la fraude, ou le vol. Ce que nous obtenons par des voies coupables, n’est point à nous, mais aux autres ; et trop souvent de graves ennuis en accompagnent l’acquisition, ou la possession ou à coup sûr la perte. Au contraire les richesses honnêtement acquises par le travail sont, au témoignage du Prophète, une source de paix et de grande satisfaction pour les gens vertueux. « Parce que vous vous nourrirez du travail de vos mains, dit-il [16], vous serez heureux et comblés de biens. » C’est qu’en effet Dieu dans sa Bonté promet de bénir et de faire fructifier le travail de ceux qui ne voient dans leurs fatigues quotidiennes que le moyen providentiel de gagner leur vie. « Le Seigneur, est-il dit dans nos Saints Livres [17], versera ses bénédictions sur vos celliers, et sur tous les ouvrages de vos mains, et Il vous bénira. » Et non seulement nous demandons à Dieu qu’Il nous permette d’user de ce que nous avons acquis grâce à Lui, par nos sueurs et notre énergie — et qu’à ce titre nous appelons vraiment notre — mais encore nous Lui demandons la bonne disposition du cœur qui nous fera user avec sagesse et légitimement de ce que nous aurons légitimement acquis.

Quotidien. Ce mot nous rappelle aussi cette frugalité et cette modération dont nous pariions tout à l’heure. nous ne demandons ni la variété, ni la délicatesse des mets, mais uniquement ce qui est nécessaire aux besoins de la nature. nous ne craignons pas de faire rougir de honte certaines personnes qui dédaignent une nourriture et une boisson communes, et sont toujours en quête de ce qu’il y a de pies exquis dans les aliments et dans les vins.

Ce même mot: quotidien, n’est-il pas aussi la condamnation de ceux à qui s’adressent ces terribles menaces d’Isaïe: [18] « Malheur à vous, qui joignez une maison à une autre, un champ à un autre, jusqu’à l’extrémité du pays où vous êtes ? est-ce que vous habiterez seuls au milieu de la ferre ? » Ces hommes en effet, sont d’une avidité insatiable ; et c’est d’eux que Salomon disait:.[19] « L’avare ne sera jamais rassasié d’or », et Saint Paul: [20] « Ceux qui veulent devenir riches tomberont dans la tentation et dans les filets du démon. »

Nous appelons encore ce pain quotidien, parce que nous nous en nourrissons, pour réparer le principe vital qui se consume tous les jours par l’effet de la chaleur naturelle.

Enfin, une dernière raison de nous servir de ce mot quotidien, c’est que nous devons demander ce pain tous les jours, afin de nous retenir dans l’habitude d’aimer et d’adorer Dieu tous les jours, et de nous convaincre absolument de cette vérité essentielle, que notre vie et notre salut dépendent entièrement de Dieu.
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Message  Catherine Mar 13 Mai 2014, 5:20 am

Là, le sujet n'est pas exactement le travail, mais le rôle de l'homme et donc aussi on voit l'importance de son métier, de son rôle social... j'ai mis en gras les passages qui m'intéressent particulièrement par rapport à ce sujet précis

Très, très beau discours de Pie XII (par contre j'ai juste copié/collé à partir de ce site:
http://www.salve-regina.com/salve/La_responsabilit%C3%A9_de_l%27homme_dans_le_bonheur_du_foyer_domestique_%E2%80%93_8_avril_1942_%E2%80%93  
car je l'ai en version papier mais pas le temps de tout retaper...)

Pie XII a écrit:La responsabilité de l'homme dans le bonheur du foyer domestique – 8 avril 1942 –

Ne vous étonnez point, chers jeunes mariés, si Nous aimons, dans ces audiences générales, à vous adresser, à vous, la parole en particulier : c'est que dans les mouvements si divers de Notre pensée, elle en vient pour l'ordinaire à graviter dans l'orbite de la nouvelle famille que vous inaugurez. La famille humaine est le suprême prodige de la main de Dieu dans l'univers, la merveille suprême dont il a couronné le monde visible au dernier et septième jour de la création, lorsqu'il forma et établit au paradis de délices qu'il avait aménagé et planté lui-même, l'homme et la femme, leur ordonnant de le cultiver et de le garder (cf. Gen. Gn 2, 8, 15) et leur donnant autorité sur les oiseaux du ciel, les poissons de la mer et les animaux de la terre (cf. Gen. Gn 1, 28). N'est-ce point là la royale grandeur dont l'homme conserve les signes même après sa chute aux côtés de la femme, et qui l'élève au-dessus de ce monde qu'il contemple au firmament et dans les étoiles, au-dessus de ce monde dont il parcourt hardiment les océans, au-dessus de ce monde qu'il foule et qu'il dompte par son travail et sa sueur pour en tirer le pain qui restaure et soutient sa vie ?
Epouses qui Nous écoutez, lorsque vous avez lu les paroles que Nous avons récemment prononcées sur la responsabilité de la femme dans le bonheur de la famille, vous avez peut-être dit en votre cœur que cette responsabilité ne concerne pas uniquement la femme, bien loin de là, qu'elle est mutuelle, qu'elle incombe non moins au mari qu'à l'épouse. Et votre pensée aura revu l'image de plus d'une femme que vous connaissez ou dont vous avez entendu parler : femme et épouse exemplaire, dévouée aux soins de la famille jusqu'au-delà de ses forces, elle se trouve encore, après plusieurs années de vie commune, en face de l'égoïsme indifférent, grossier, violent même peut-être, de son mari, et cet égoïsme, loin de diminuer n'a fait que se développer avec l'âge.

Ces héroïques mères de famille, filles d'Eve, oui, mais femmes fortes, généreuses imitatrices de la seconde Eve qui a écrasé la tête du serpent tentateur et gravi le douloureux calvaire jusqu'au pied de la croix, Nous ne les ignorons point. Nous n'ignorons pas non plus les procédés des maris, leurs manières parfois affectueuses et délicates, parfois sans égards et dures. Ils ont, eux aussi, leurs responsabilités dans le gouvernement de la famille. Ces responsabilités, Nous Nous étions réservé de les exposer dans une allocution spéciale et c'est ce que Nous faisons aujourd'hui même en ce bref discours.

La responsabilité de l'homme à l'égard de sa femme et de ses enfants a sa première origine dans les devoirs qui lui incombent envers leur vie, devoirs dont il s'acquitte la plupart du temps par sa profession, son art ou son métier. Son travail doit procurer aux siens un gîte et une nourriture quotidienne, leur assurer la subsistance et les vêtements convenables. Sous la protection qu'offrent et donnent à la famille la prévoyance et l'activité de l'homme, il faut qu'elle puisse se sentir heureuse et tranquille. Le mari ne vit pas dans la condition de l'homme sans famille : il doit subvenir à l'entretien de son épouse et de ses enfants. Il doit penser à eux, lorsqu'il se trouve parfois devant des entreprises aventureuses qui attirent par l'espérance de gains élevés, mais qui facilement, par des sentiers insoupçonnés, mènent à la ruine. Les rêves de richesse trompent souvent la pensée plus encore qu'ils ne satisfont les désirs, et la modération du cœur et de ses rêves est une vertu qui jamais ne saurait nuire, parce qu'elle est fille de la prudence. Aussi, même en l'absence d'autres difficultés d'ordre moral, il y a des limites déterminées que l'homme marié n'a pas le droit de franchir, des limites tracées par l'obligation qui lui incombe de ne pas mettre en danger sans motif très grave la subsistance assurée, tranquille et nécessaire de son épouse et de ses enfants actuels ou à venir. Autre chose, si, sans faute ni coopération de sa part, des circonstances indépendantes de sa volonté et de son pouvoir compromettent le bonheur de son foyer, comme il arrive aux époques de bouleversements sociaux ou politiques, où les flots de l'angoisse, de la misère et de la mort se répandent par le monde et submergent des millions de foyers. Seulement, avant de passer à l'action ou d'y renoncer, avant d'entreprendre ou de risquer quoi que ce soit, que l'homme se demande toujours : est-ce que je peux assumer cette responsabilité devant ma famille ?

Mais, si des liens moraux lient l'homme marié à sa famille, il y en a aussi qui le lient à la société : la fidélité dans l'exercice de sa profession, de son art ou de son métier, l'honnêteté sur laquelle ses supérieurs doivent pouvoir compter absolument, la droiture et l'intégrité de vie qui lui gagnent la confiance de tous ceux qui traitent avec lui. Ces liens ne sont-ils pas d'éminentes vertus sociales ? Ces vertus si belles ne forment-elles pas le rempart du bonheur domestique, de la paix de la famille, dont la sécurité est le premier devoir d'un père chrétien ?

Nous pourrions ajouter, puisque l'estime publique du mari tourne à l'honneur de sa femme, que l'homme doit, par égard pour elle, chercher à se signaler et à exceller parmi ses collègues. Toute femme, en général, désire pouvoir être fière de son compagnon de vie. Louons donc le mari qui, par un noble sentiment d'affection pour sa femme, s'efforce d'accomplir sa tâche de son mieux et de se distinguer.

La digne et honnête élévation que sa profession et son labeur procurent à l'homme dans la société, tourne donc à l'honneur et à la consolation de son épouse et de ses enfants, puisque, « les pères sont, au dire de l'Ecriture (Pr 17, 6), la gloire de leurs enfants ».

Cependant, l'homme n'a pas non plus le droit d'oublier combien il importe au bonheur de la vie familiale qu'il porte en son cœur et témoigne sans cesse à la mère de ses enfants, à son épouse, par son attitude et ses paroles, le respect et l'estime qu'elle mérite. Si la femme est le soleil de la famille, elle en est aussi le sanctuaire, elle est le refuge du tout petit en pleurs, le guide des plus grands, le réconfort de leurs peines, l'apaisement de leurs doutes, la confiance de leur avenir. Maîtresse de douceur, elle est aussi maîtresse de maison. La considération que vous lui portez, chefs de famille, il faut que vos enfants et vos domestiques la discernent, la sentent et la voient dans votre attitude, dans votre conduite, dans vos regards, dans vos paroles, dans votre voix, dans votre salut. On dit que les couples mariés se distinguent des autres par les manières indifférentes, moins délicates ou parfaitement impolies et grossières de l'homme envers sa femme : qu'il n'en soit jamais ainsi. Au contraire, toute l'attitude du mari à l'égard de son épouse doit s'inspirer sans cesse d'une cordialité empressée, naturelle, noble et digne qui convient à un homme intègre et craignant Dieu, à un homme conscient de l'inestimable influence qu'exerce sur l'éducation des enfants la bonne entente vertueuse et délicate des époux. L'exemple du père a beaucoup de puissance sur les enfants : c'est pour eux une vivante et pressante invitation à entourer leur mère, et leur père lui-même, de respect, de vénération et d'amour.

Cependant la coopération de l'homme au bonheur du foyer domestique ne saurait s'arrêter ou se limiter à de respectueux égards envers sa compagne de vie : il faut encore qu'il sache voir, apprécier et reconnaître l'œuvre et les efforts de celle qui, silencieuse et assidue, se dévoue à rendre la commune demeure plus confortable, plus charmante et plus gaie. Avec quels soins affectueux cette jeune femme n'a-t-elle pas tout disposé pour fêter aussi joyeusement que le permettent les circonstances, l'anniversaire du jour où elle s'est unie devant l'autel à celui qui devenait son compagnon de vie et de bonheur, et qui va maintenant rentrer du bureau ou de l'usine ! Regardez cette table : des fleurs délicates la parent et l'égaient. Elle a soigneusement préparé le repas : elle a choisi ce qu'il y avait de meilleur, ce qu'il aime le plus. Mais voici que l'homme, épuisé par les longues heures d'un travail plus fatigant peut-être que d'habitude, agacé par des contrariétés imprévues, rentre plus tard que de coutume, sombre, préoccupé d'autres pensées. Les paroles de joie et d'affection qui l'accueillent tombent dans le vide et le laissent muet ; il ne semble rien remarquer sur la table que sa femme a ornée avec amour ; il ne s'aperçoit que d'une chose : un plat, apprêté cependant pour lui faire plaisir, est resté trop longtemps sur le feu, et voilà qu'il se plaint, sans songer que c'est la longue attente, son propre retard, qui en est la cause. Il mange à la hâte, parce que, dit-il, il doit sortir tout de suite. La pauvre jeune femme avait rêvé d'une douce soirée passée côte à côte dans la joie, une soirée toute pleine de souvenirs, et le repas est à peine fini qu'elle se retrouve seule dans les chambres désertes : elle a besoin de toute sa foi, de tout son courage, pour refouler les larmes qui lui montent aux yeux.

Bien rares sont les foyers qui ne connaissent point de temps à autre des scènes de ce genre. Un principe proclamé par le grand philosophe Aristote veut que nous jugions des faits d'après ce que nous sommes en nous-mêmes1 ou, en d'autres termes, que les choses plaisent ou déplaisent à l'homme selon ses dispositions naturelles ou ses passions du moment2. Et vous voyez comment les passions, même innocentes, les affaires et les événements font, à l'égal des sentiments, changer d'idées et de préoccupations, oublier les convenances et les égards, refuser ou négliger les gentillesses et amabilités. Sans doute le mari pourra-t-il faire valoir comme excuse l'accablante fatigue d'une journée de travail intense, aggravée par les contrariétés et les ennuis. Croit-il toutefois que sa femme ne ressente jamais de fatigue, n'éprouve jamais de déplaisirs ?
L'amour véritable et profond des époux devra se montrer dans l'un et l'autre plus fort que la fatigue et les déplaisirs, plus fort que les événements et les contrariétés de chaque jour, plus fort que les changements de temps et de saison, plus fort que les variations d'humeur et les malheurs inattendus. Il faut se dominer soi-même, il faut dominer les événements, sans se laisser influencer ni balloter par eux. Il faut savoir donner le sourire et le merci de l'affection mutuelle, apprécier les attentions de l'amour, procurer la joie à ceux qui vous consacrent leurs peines. Quand donc, maris, vous vous retrouverez à la maison, où la conversation et le repos restaureront vos forces, ne vous attachez pas à voir et à rechercher les petits défauts inévitables en toute œuvre humaine. Regardez plutôt toutes les bonnes choses, grandes ou petites, qui vous sont offertes comme le fruit de pénibles efforts, de soins diligents, d'affectueuses attentions féminines qui vont faire de votre demeure, même modeste, un petit paradis de bonheur et de joie. Ne vous contentez point de considérer ces bonnes choses et de les aimer dans le secret de votre pensée et de votre cœur : témoignez votre reconnaissance à celle qui n'a ménagé aucun effort pour vous les procurer et qui ne trouvera pas meilleure ni plus douce récompense que l'aimable sourire, la parole gracieuse, les regards d'attention et de complaisance qui lui traduiront votre gratitude.

Nous vous avons promis d'être bref et, les quelques autres conseils qu'il Nous reste à donner aux maris, Nous les réservons pour un prochain discours.
Chers jeunes mariés, la Bénédiction apostolique que Nous allons vous accorder, Nous demandons qu'elle s'étende à tous ceux qui Nous écoutent et à tous les leurs. Cependant, Nous avons une pensée spéciale pour ces hommes qui, outre la charge souvent bien lourde que leur impose le gouvernement et l'entretien de leur famille, ont conscience de leurs devoirs envers la société et le bien public, surtout en ces temps de graves épreuves ; qui acceptent de s'acquitter de ces obligations souvent bien loin de leur foyer, dans les privations et les sacrifices ; qui savent, dans l'accomplissement de ces devoirs, unir à l'héroïsme un amour conjugal que l'éloignement ne fait que rendre plus intense et plus noble, dans une vie fervente de fidélité et de vertu.
C'est à eux tout particulièrement que Nous donnons la Bénédiction apostolique.
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Message  Catherine Mar 13 Mai 2014, 5:26 am

Voilà, en réponse à ceux se permettent de mépriser les honnêtes pères de famille qui travaillent dur pour nourrir leur famille, et bien moi je dis:

Honneur à eux, merci à eux,  cheers eux, ils sont dans la droite ligne de l'esprit catholique, et même si financièrement en France il est plus avantageux d'être un "parasite" (quitte à faire de "petits" mensonges), et bien continuez, votre probité sera un jour récompensée! Dieu sait la vérité et connaît le fond des coeurs...
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Message  Javier Mar 13 Mai 2014, 5:15 pm

Un sujet très intéressant. Merci, chère Catherine !  Very Happy 
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Message  ROBERT. Mar 13 Mai 2014, 9:08 pm

.
 
@ Catherine.  Je lirai demain le très, très beau discours de Pie XII
 
https://messe.forumactif.org/t5588-le-travail-la-fraude-et-autres-sujets-divers#105579
ROBERT.
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Message  Roger Boivin Mer 14 Mai 2014, 9:25 am


Très très intéressant ce fil !

Merci Catherine ..et les autres qui rajoutent de l'eau au moulin.
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Message  ROBERT. Mer 14 Mai 2014, 11:01 am

ROBERT. a écrit:.
 
@ Catherine.  Je lirai demain le très, très beau discours de Pie XII
 
https://messe.forumactif.org/t5588-le-travail-la-fraude-et-autres-sujets-divers#105579
 
Je viens d'en terminer la lecture... émouvant discours de Pie XII, en effet.

J'en viens à penser que l'Église n'est pas seulement notre mère, mais qu'Elle est également notre père.
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Message  ROBERT. Mer 14 Mai 2014, 11:17 am

Catherine a écrit:Très beau texte sur le travail, sa valeur, sa noblesse, tiré du Catéchisme du Concile de Trente.

Je serai toujours émerveillée de voir comme on trouve toujours des réponses et des consolations dans la doctrine catholique!

Chapitre quarante-troisième — Quatrième demande de l’Oraison Dominicale

[....]

...Dieu, dans sa Bonté infinie, est toujours attentif à la voix de ses enfants. Et de fait, puisqu’il nous exhorte à Lui demander notre pain, n’est-ce pas une véritable promesse qu’Il nous fait de l’accorder en abondance à tous ceux qui le demanderont comme il convient ?  En nous apprenant à prier, Il nous exhorte à le faire; en nous exhortant, II nous y porte; en nous y portant Il promet, et en promettant Il fait naître en nous l’espérance certaine d’être exaucés.

 
Plus nous méditerons, approfondirons et appliquerons

la doctrine de l’Église, plus notre émerveillement grandira.
ROBERT.
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Message  Roger Boivin Mer 14 Mai 2014, 1:16 pm

ROBERT. a écrit:
Spoiler:
Plus nous méditerons, approfondirons et appliquerons la doctrine de l’Église, plus notre émerveillement grandira.
Dans l'Évangile d'aujourd'hui, Jean 15, 1-7, on y dit :

"..et tout sarment qui porte du fruit, il l'émondera, afin qu'il porte plus de fruit. Vous êtes déjà émondés par l'enseignement que je vous ai donné."
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