Une gracieuse légende.
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Une gracieuse légende.
Le Chapelet ou le Rosaire. — J'ai trouvé, dans un petit livre publié il y a une dizaine d'années (Du culte de la Sainte Vierge, dans ses rapports avec la poétique religieuse. - Octave Lacroix), une gracieuse légende qui a pour but de faire comprendre tout l'intérêt que la Reine du Ciel attache à la récitation du chapelet, et toute la gloire qu'elle en retire. Mes lecteurs la liront peut-être avec plaisir.
« Un père dominicain s'en allait, tout seul, à pied, traversant un bois. C'était le soir. Le religieux, comme il en avait l'habitude, récitait à voix basse le chapelet. Le ciel était calme, le vent silencieux ; rien ne pouvait troubler ni distraire le cours paisible de l'oraison. Il fut troublé cependant. Des accords d'une suavité infinie, un mouvement d'ailes palpitantes, un mélange de voix et de cantiques s'élevèrent du fond du bois. Étonné, effrayé peut-être, le pauvre moine interrompit sa prière prêta l'oreille. Mais les chants avaient déjà cessé ; à peine quelque feuille tremblante bruissait-elle par intervalles au sommet des arbres. — « C'était une illusion, pensa le Père. Je n'ai rien entendu, si ce n'est ma folle imagination. Qui sait les ruses du démon pour nous empêcher de prier ? » Il reprit son dernier Ave et continua. Mais, pour la seconde fois, les cantiques joyeux et les joyeux battements d'ailes, plus rapprochés, plus distincts, renvoyaient mille échos à sa litanie. Il s'arrêta de nouveau, il écouta... Rien ! pas même un oiseau, pas même une brise. Alors, marchant et priant, les voix de l'horizon semblèrent l'accompagner et s'avancèrent avec lui, toujours plus proches et plus suaves. Évidemment, elles étaient comme liées aux grains de son rosaire. Parvenu à la lisière du bois et en face du ciel où ne brillait plus guère qu'un mourant crépuscule, il vit tout à coup les nuages s'entr'ouvrir et se séparer. Une clarté soudaine jaillit dans l'espace. Assise dans cette large auréole, la Vierge Marie apparut au milieu de l'affluence des anges. A chaque Ave Maria du moine, les chants retentissaient et les anges répandaient des corbeilles de lis, de roses et de bluets. — Fulcite me floribus, disait la Reine bienheureuse, et se courbant à demi, elle ramenait jusqu'à elle ces guirlandes embaumées. Les fleurs intelligentes se mariaient d'elles-mêmes sous ses doigts, dans une exquise nuance de tons et de couleurs ; et ces fils vaporeux qu'on voit tous les matins du printemps, disséminés dans le gazon, se nouaient avec art de bouquet en bouquet, et formaient le lien. — Ravi d'un pareil spectacle, le bon religieux perdit la parole et oublia sa prière. Mais les cantiques semblèrent mourir encore, et les bras levés pour jeter des fleurs se baissaient avec chagrin. Marie elle-même était triste et comme fâchée. — « O ma généreuse Mère, s'écria plaintivement le religieux, pourquoi ce visage abattu ? Pourquoi ces yeux si doux sont-ils courroucés ? Où donc est l'harmonie des anges ? Où sont ces trésors de fleurs ? » La Vierge répondit avec un accent de tendre et maternel reproche : « Et pourquoi donc toi-même as-tu fini de prier ? Soyez sûrs que le père dominicain, enivré de son extase, se sera hâté de la prolonger et de la poursuivre, répandant à plein cœur ces oraisons naïves, harmonieuses et fleuries, qui s'en vont si droit et montent si bien. »
Puissent les âmes pieuses, à l'exemple du bon religieux, réjouir le Ciel, et donner à la terre de saintes visions par leur zèle pour la dévotion du Rosaire. L'Ave Maria remplit si bien les insomnies de la nuit ! Abrège tant les longueurs du voyage ! Il calme si efficacement les douleurs de la maladie ! Il triomphe sûrement des dangers de la tentation ! Qu'il monte donc, sans cesse, nombreux et confiant, vers la douce et puissante Reine du Ciel.
https://archive.org/stream/lequartdheurepou00larf#page/346/mode/2up
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Une gracieuse légende.
L'Ave Maria remplit si bien les insomnies de la nuit !
C'est presque instinctif de réciter des Ave dans les temps d'éveil la nuit. Dans le silence profond de la nuit, l'Ave est une prière très apaisante.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Une gracieuse légende.
gabrielle a écrit:L'Ave Maria remplit si bien les insomnies de la nuit !
C'est presque instinctif de réciter des Ave dans les temps d'éveil la nuit. Dans le silence profond de la nuit, l'Ave est une prière très apaisante.
"Que ma prière soit dirigée comme un encens en votre présence: que l’élévation de mes mains soit un sacrifice du soir."
(Psaume CXL, 2)
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Une gracieuse légende.
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Disons, nuit et jour, à l’exemple de Notre-Seigneur, ces belles paroles de David:
Disons, nuit et jour, à l’exemple de Notre-Seigneur, ces belles paroles de David:
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Mon Dieu, je crie le jour, et vous ne répondez pas; la nuit, et vous n’avez point souci de moi.
Psaume XXI, 3 (Extrait du Trait, Messe du Dimanche des Rameaux, d’un vieux Missel, 1951)
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ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
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