CONSOLATIONS POUR LES FIDELES En temps de persécution, de schismes, d’hérésies. (Complet)
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EUCHARISTIE
Il me reste à considérer l’Eucharistie comme viatique : vous pouvez en être privés à la mort; je dois vous éclairer et vous prémunir contre une privation si sensible. Dieu, qui nous aime et nous protège, a voulu nous donner son corps aux approches de la mort pour nous fortifier dans ce dangereux passage.
Lorsque vous portez vos regards sur l’avenir, que vous vous voyez dans votre agonie, sans victime, sans extrême-onction et sans aucune assistance de la part des ministres du Seigneur, vous vous regardez comme dans l’abandon le plus triste et le plus affligeant!
Consolez-vous, mes enfants, dans la confiance que vous devez à Dieu; ce tendre père répandra sur vous ses grâces, ses bénédictions et ses miséricordes, dans ces moments terribles que vous redoutez, avec plus d’abondance que si vous pouviez être assistés par ses ministres, dont vous n’êtes privés que parce que vous n’avez pas voulu l’abandonner lui-même.
L’abandon et le délaissement où nous redoutons de nous trouver ressemble à celui du Sauveur sur la croix, lorsqu’il disait à son Père : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné? » Ah! que ces paroles sont instructives : vos peines et vos délaissements vous conduisent à vos glorieuses destinées en terminant votre carrière comme Jésus-Christ termina la sienne. Jésus, dans les souffrances, dans son abandon et sa mort, était dans l’union la plus intime avec son Père. Dans vos peines et vos délaissements, soyez-lui de même unis, et que votre dernier soupir soit comme le sien : que la volonté de Dieu s’accomplisse.
Ce que j’ai dit de la privation du viatique à la mort, je le dirai aussi de l’extrême –onction. Si je meurs entres les mains de personnes qui, non seulement ne m’assistent pas, mais qui m’insultent, je serai d’autant plus heureux que ma mort aura plus de conformité avec celle de Jésus-Christ, qui fut un spectacle d’opprobres à toute la terre!… Crucifié par les mains de ses ennemis, il est traité comme un voleur et meurt entre deux larrons !
Il était la sagesse même, il passe pour un insensé; il était la vérité, et il passe pour un fourbe et un séducteur! Les pharisiens et les scribes ont triomphé de lui et en sa présence! Enfin, ils se sont rassasiés de son sang! Jésus-Christ est mort dans l’infamie du supplice le plus honteux et dans les douleurs les plus sensibles !
Chrétiens, si votre agonie et votre mort sont à vos ennemis une occasion de vous insulter et de vous traiter avec opprobre, quelle fût celle de Jésus-Christ? Je ne sais si l’ange qui lui fut envoyé pour suppléer à la dureté et à l’insensibilité des hommes ne le fut point pour nous apprendre que dans une telle rencontre nous recevons la consolation du ciel quand celles de la terre nous manquent. Ce ne fut point sans un dessin particulier de Dieu que les apôtres, qui eussent dû consoler Jésus-Christ, demeurèrent dans un assoupissement profond.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: CONSOLATIONS POUR LES FIDELES En temps de persécution, de schismes, d’hérésies. (Complet)
EUCHARISTIE
Que le fidèle ne s’étonne donc pas de se trouver sans prêtre à sa dernière heure. Jésus-Christ fait des reproches à ses apôtres de ce qu’ils dormaient, mais il ne leur en fait point de ce qu’ils le laissèrent sans consolation, pour nous apprendre que, si nous entrons dans le Jardin des Oliviers, si nous montons au Calvaire, si nous expirons seuls sans secours humains, Dieu veille sur nous, nous console et suffit à tous nos besoins. Fidèles qui craignez les suites du moment actuel, portez vos regards sur Jésus : fixez-le, contemplez-le, il est votre modèle; je n’ai rien de plus à vous dire à ce sujet.
Après l’avoir contemplé, craindrez-vous encore la privation des prières et des cérémonies que l’Église a établies pour honorer votre agonie, votre mort et votre sépulcre? Pensez que la cause pour laquelle vous souffrez et mourrez rend cette privation une nouvelle gloire et vous donne le mérite du dernier trait de ressemblance que vous pouvez avoir avec Jésus-Christ. La Providence a permis et voulu, pour notre instruction, que les pharisiens missent des gardes au sépulcre pour garder le corps de Jésus crucifié; elle a voulu qu’après la mort même son corps restât entre les mains de ses ennemis pour nous apprendre que quelque longue que soit la domination de nos ennemis, nous devons la souffrir avec patience et priez pour eux.
Saint Ignace, martyr, qui avait tant ardeur pour être dévoré par les bêtes, ne préféra-t-il pas les avoir pour sépulcre au plus beau mausolée? Les premiers chrétiens, que l’on livrait aux bourreaux, se sont-ils jamais mis en peine de leur agonie et de leur sépulture? Tous étaient sans inquiétude de ce qu’on ferait de leur corps. Oui, mes enfants, quand on se fie à Jésus-Christ pendant la vie, on se fie bien à lui après sa mort.
Jésus sur la croix et près d’expirer vit les femmes qui l’avaient suivi depuis la Galilée qui se tenaient éloignées; sa Mère, Marie-Madeleine et le disciple bien-aimé étaient auprès de la croix dans l’abattement, le silence et la douleur !… Voilà, mes enfants, l’image de ce que vous verrez : la plupart des chrétiens plaignent ceux d’entre les fidèles qui se trouvent livrés à la persécution, mais ils se tiennent éloignés; quelques-uns comme la Mère de Jésus, approchent de la victime innocente que l’iniquité immole.
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Louis- Admin
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Re: CONSOLATIONS POUR LES FIDELES En temps de persécution, de schismes, d’hérésies. (Complet)
EUCHARISTIE
Je remarque, avec saint Ambroise, que la mère de Jésus, au pied de la croix, savait que son fils mourait pour la rédemption des hommes et que, désirant d’expirer avec lui pour l’accomplissement de cette grande œuvre, elle ne craignait point d’irriter les Juifs par sa présence et mourir avec son divin Fils.
Quand vous verrez, mes chers enfants, mourir quelqu’un dans le délaissement ou sous le glaive de la persécution, imitez la mère de Jésus, et non les saintes femmes qui l’avaient suivie de Galilée. Soyez pénétrés de cette vérité : que le temps de mourir le plus glorieux et le plus salutaire est lorsque la vertu est la plus forte dans notre cœur; on ne doit pas craindre pour le membre de Jésus-Christ quand il est dans la souffrance! Assistons-le, ne fût-ce que par nos regards et nos larmes.
Voilà , mes chers enfants, ce que j’ai cru devoir vous dire : je crois suffisant pour répondre à vos demandes et tranquilliser votre piété; j’ai posé les principes sans entrer dans aucun détails ; ils me paraissent inutiles. Vos fermes réflexions y suppléeront aisément et vos conversations, si jamais la Providence le permet, auront de nouveaux désirs. Je dois ajouter, mes enfants que vous ne devez pas vous affliger du spectacle étonnant dont nous sommes témoins. La foi ne s’allie point à ces terreurs ; le nombre des élus est toujours fort petit.
Craignez seulement que Dieu ne vous reproche votre peu de foi et de n’avoir pu veiller un heure avec lui. Je vous avouerai cependant que l’humanité peut s’affliger, mais, en vous faisant cet aveu, je dirai que la foi doit se réjouir.
Dieu fait bien toutes choses : portez ce jugement, mes enfants, il est le seul qui soit digne de vous. Les fidèles eux-mêmes le portaient lorsque le Sauveur faisait des guérisons miraculeuses. Ce qu’il fait à présent est bien plus grand : dans sa vie mortelle, il guérissait les corps ; actuellement, il guérit les âmes et complète par la tribulation le petit nombre des élus.
Quels que soient les dessein de Dieu sur nous, adorons la profondeur de ses jugements et mettons en lui toute notre confiance.
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Louis- Admin
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Re: CONSOLATIONS POUR LES FIDELES En temps de persécution, de schismes, d’hérésies. (Complet)
EUCHARISTIE
S’il veut nous délivrer, le moment est proche. Tous s’élèvent contre nous : nos amis nous oppriment, nos parents nous traitent en étrangers ! Les fidèles qui participent aux saints mystères avec nous sont détournés par le seul regard. On craint de dire non seulement que comme nous on est fidèle à sa patrie, soumis à ses lois, mais fidèles à Dieu ; on craint de dire que l’on nous chérit, et même qu’on nous connaît.
Si nous sommes sans secours du côté des hommes, nous voilà du côté de Dieu, qui selon le prophète-roi, délivrera le pauvre du puissant et le faible qui n’avait aucun secours. L’univers est l’ouvrage de Dieu ; il le régit, et tout ce qui arrive est dans les desseins de sa Providence. Quand nous croyons que la désertion va être générale, nous oublions qu’il suffit d’un peu de foi pour rendre la foi à la famille de Jésus-Christ, comme un peu de levain fait fermenter toute la pâte.
Ces évènements extraordinaires, où la multitude lève la hache pour saper l’ouvrage de Dieu, servent merveilleusement à manifester sa toute –puissance.
Dans tous les siècles, on verra ce que vit le peuple de Dieu quand le Seigneur voulut, par Gédéon, manifester sa toute-puissance contre les Madianites. Il lui fit renvoyer presque son armée. Trois cents hommes seulement furent conservés, et encore sans armes, afin que la victoire fut visiblement reconnue venir de Dieu. Ce petit nombre des soldats de Gédéon est la figure du petit nombre des élus vivant dans ce siècle. Vous avez vu, mes enfants, avec l’étonnement le plus douloureux, que la multitude de ceux qui étaient appelés (puisque toute la France était chrétienne), le plus grand nombre, comme dans l’armée de Gédéon, est demeuré faible, timide, craignant de perdre leur intérêt temporel : Dieu les renvoie. Dieu ne veut se servir dans sa justice que de ceux qui se donnent entièrement à lui.
Ne nous étonnons donc pas du grand nombre de ceux qui le quittent ; la vérité triomphe, quelque petit que soit le nombre de ceux qui l’aiment et lui restent attachés. Pour moi, je ne forme qu’un vœu : c’est le désir de saint Paul. Comme enfant de l’Église ; comme soldat de Jésus-Christ, je souhaite de mourir sous ses étendards.
Si vous avez les ouvrages de saint Cyprien, lisez-les, mes chers enfants, s’est surtout aux premiers siècles de l’Église qu’il faut remonter pour trouver des exemples dignes de nous servir de modèles. C’est dans les livres saints et dans ceux des premiers défenseurs de la foi qu’il faut se former une idée précise de l’objet du martyre et de la confession du nom de Jésus-Christ : c’est la vérité de la justice, ce sont les objets augustes, éternels, immuables de la foi qu’il faut confesser. C’est l’Évangile, car les instructions humaines quelles qu’elles soient sont variables et temporelles ; mais l’Évangile et la loi de Dieu tiennent à l’éternité. C’est en méditant cette distinction que vous verrez clairement ce qui est à Dieu et ce qui est à César, car, à l’exemple de Jésus-Christ, vous devez rendre avec respect, à l’un et à l’autre, ce que vous leur devez.
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Louis- Admin
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Re: CONSOLATIONS POUR LES FIDELES En temps de persécution, de schismes, d’hérésies. (Complet)
A suivre la lettre de Monseigneur de Marboeuf.Toutes les églises et tous les siècles sont d’accord : il ne peut y avoir rien de si saint et de si glorieux que de confesser le nom de Jésus-Christ. Mais rappelez-vous, mes enfants, pour le confesser d’une manière digne de la couronne que nous désirons, c’est dans le temps où l’on souffre davantage qu’il faut faire paraître une plus grande sainteté. On ne trouve rien de si beau que ces paroles de saint Cyprien lorsqu’il loue toutes les vertus chrétiennes dans les confesseurs de Jésus-Christ : « Vous avez toujours observé, leur dit-il, le commandement du Seigneur avec une vigueur digne de votre fermeté ; vous avez conservé la simplicité, l’innocence, la charité, la concorde, la modestie et l’humilité ; vous vous êtes acquittés de votre ministère avec beaucoup de soin et d’exactitude ; vous avez fait paraître de la vigilance pour aider ceux qui avaient besoin de secours ; de la compassion pour les pauvres ; de la constance pour défendre la vertu ; du courage pour maintenir la sévérité de la discipline, et afin qu’il ne manquât rien à ces grands exemples de vertu que vous avez donnés, voilà que, par une confession et des souffrances généreuses, vous animez hautement vos frères au martyre et leur en tracez le chemin. »
J’espère, mes chers enfants, quoique Dieu ne vous appelle pas au martyre, ni à aucune confession douloureuse de son nom, pouvoir un jour vous parler comme il parlait aux confesseurs Célerin et Aurèle, et louer en vous plus votre humilité que votre constance, et vous glorifier plus de la sainteté de vos mœurs que de vos peines et de vos plaies…
En attendant cet heureux moment, profitez de mes conseils et soutenez-vous vous-même par mon exemple. Dieu veille sur nous. Notre espérance est fondée ; elle nous montre ou la persécution qui finit ou la persécution qui nous couronne. Dans l’alternative de l’une ou de l’autre, je vois l’accomplissement de notre destinée.
Que la volonté de Dieu soit faite, puisque que quelque manière qu’il nous délivre, ses miséricordes éternelles se répandent sur nous.
Je finis, mes chers enfants, en vous embrassant et en priant Dieu pour vous ; priez-le pour moi et recevez ma bénédiction paternelle, comme le gage de ma tendresse envers vous, de ma foi et de ma résignation sincère à n’avoir pas d’autre volonté que celle de Dieu.
Demaris.
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Louis- Admin
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Re: CONSOLATIONS POUR LES FIDELES En temps de persécution, de schismes, d’hérésies. (Complet)
Monseigneur de Marboeuf, archevêque légitime de Lyon, écrivait du fond de l’exil, aux fidèles de son diocèse, au sujet de la privation des secours religieux :
« Basse-Saxe, 6 décembre 1796. »
« Si le malheur des temps vous prive d’assister au saint-sacrifice de la messe et participer aussi souvent que vous le désirez aux saints mystères, ne craignez point et ne vous découragez point pour cela ; vous n’y perdrez rien.
Dieu verra avec complaisance que, malgré ces privations, vous conservez dans votre cœur la confiance et la fidélité que vous lui devez ;
il entendra vos prières domestiques et les vœux que vous formerez pour le rétablissement de son culte ;
il en sera touché et, en attendant les moments marqués par sa sagesse pour faire luire sur nous des jours plus sereins, lui-même vous tiendra lieu de pasteur, de guide, de soutien ;
il répandra dans vos âmes une mesure abondante de grâces, de force, de constance pour vous mettre en état de résister à toutes les tentations de l’ennemi, et, dans le temps de la plus grande disette des secours extérieurs de la religion, il vous fera recueillir intérieurement des trésors de bénédiction.
Demeurez donc sans inquiétude dans la bergerie d’un si bon maître ; invoquez-le avec confiance dans toutes vos nécessités et soyez certains que la nourriture spirituelle dont vous pouvez avoir besoin, en telle situation que vous vous trouviez, ne vous manquera jamais.
Vous la recevrez immédiatement de la main de Dieu, lorsque le malheur des temps vous privera de l’usage des moyens qu’il a établis pour être les canaux de sa grâce. »
Fin de : Consolation pour les fidèles de M. l'abbé Demaris
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Louis- Admin
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Date d'inscription : 26/01/2009
Re: CONSOLATIONS POUR LES FIDELES En temps de persécution, de schismes, d’hérésies. (Complet)
Je signale que ce texte de l'abbé Claude Demaris ( ou Desmarris ), édité en 1886 à Gap ( https://archive.org/details/bibliographiede04fragoog/page/n786/mode/1up provient en fait de la Petite église anti concordataire et janséniste, lyonnaise, comme en témoigne, l'historien Chanoine M. Cattin, dans sesLouis a écrit:CONSOLATIONS POUR LES FIDELES
En temps de persécution, de schismes, d’hérésies
PAR
M. DEMARIS,
PRÊTRE CATHOLIQUE.
Professeur de théologie dans la maison des missionnaires
de Saint-Joseph à Lyon
Exilé vers 1803, et mort pour la foi de Jésus-Christ.
SUIVIES D’UNE PETITE LETTRE
de Monseigneur de MARBOEUF
AUX FIDELES DE SON DIOCESE
"Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique des diocèses de Lyon et de Belley" PP. 211 :
https://books.google.fr/books?id=1D7ZsuRtf18C&hl=fr&pg=PA211#v=onepage&q&f=true
ainsi que le R. P. Jean-Emmanuel-B. Drochon dans son ouvrage : "La Petite Église : essai historique sur le schisme anticoncordataire" PP. 308. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9756492c/f330.item.r=Demaris.zoom
Dans un Almanach daté de 1792, il est noté comme professeur de théologie des clercs-élèves de la congrégation des missionnaires de Saint-Joseph :
https://books.google.fr/books?id=0_G-ZdjkWzQC&hl=fr&pg=RA1-PA123#v=onepage&q&f=true
Dernière édition par FRANC le Mar 08 Sep 2020, 5:23 pm, édité 1 fois
FRANC- Nombre de messages : 1415
Date d'inscription : 31/10/2011
Re: CONSOLATIONS POUR LES FIDELES En temps de persécution, de schismes, d’hérésies. (Complet)
Évidemment la lettre associée, du très orthodoxe Monseigneur Marbeuf, archevêque de Lyon de 1788 à 1799, insérée abusivement, soit dès l'origine par l'abbé anti-concordataire et janséniste Demaris ou soit plus tardivement par l'éditeur lui-même, en 1886, n'est pas en cause dans mon observation.
FRANC- Nombre de messages : 1415
Date d'inscription : 31/10/2011
Re: CONSOLATIONS POUR LES FIDELES En temps de persécution, de schismes, d’hérésies. (Complet)
FRANC a écrit:Je signale que ce texte de l'abbé Claude Demaris ( ou Desmarris ), édité en 1886 à Gap ( https://archive.org/details/bibliographiede04fragoog/page/n786/mode/1up ) provient en fait de la Petite église anti concordataire et janséniste, lyonnaise, comme en témoigne, l'historien Chanoine M. Cattin, dans sesLouis a écrit:CONSOLATIONS POUR LES FIDELES
En temps de persécution, de schismes, d’hérésies
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"Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique des diocèses de Lyon et de Belley" PP. 211 : https://books.google.fr/books?id=1D7ZsuRtf18C&hl=fr&pg=PA211#v=onepage&q&f=true , ainsi
que le R. P. Jean-Emmanuel-B. Drochon dans son ouvrage : "La Petite Église : essai historique sur le schisme anticoncordataire" PP. 308. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9756492c/f330.item.r=Demaris.zoom
Dans un Almanach daté de 1792, il est noté comme professeur de théologie des clercs-élèves de la congrégation des missionnaires de Saint-Joseph : https://books.google.fr/books?id=0_G-ZdjkWzQC&hl=fr&pg=RA1-PA123#v=onepage&q&f=true
FRANC a écrit:Évidemment la lettre associée, du très orthodoxe Monseigneur Marbeuf, archevêque de Lyon de 1788 à 1799, insérée abusivement, soit dès l'origine par l'abbé anti-concordataire et janséniste Demaris ou soit plus tardivement par l'éditeur lui-même, en 1886, n'est pas en cause dans mon observation.
Vous savez FRANC, vous me faite penser à une tasse de café que l'on réchauffe du ma tin jusqu’au soir, vous propos sont imbuvables. Sur ce point vous seriez le frère jumeau de Laurençon que je serais pas surprise.
https://www.larchange.org/viewtopic.php?f=13&t=801&sid=843ed14fd4159a67db30f9e5b07d44ad#p7702
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: CONSOLATIONS POUR LES FIDELES En temps de persécution, de schismes, d’hérésies. (Complet)
FRANC a écrit:Je signale que ce texte de l'abbé Claude Demaris ( ou Desmarris ), édité en 1886 à Gap ( https://archive.org/details/bibliographiede04fragoog/page/n786/mode/1up ) provient en fait de la Petite église anti concordataire et janséniste, lyonnaise, comme en témoigne, l'historien Chanoine M. Cattin, dans sesLouis a écrit:CONSOLATIONS POUR LES FIDELES
En temps de persécution, de schismes, d’hérésies
PAR
M. DEMARIS,
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"Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique des diocèses de Lyon et de Belley" PP. 211 : https://books.google.fr/books?id=1D7ZsuRtf18C&hl=fr&pg=PA211#v=onepage&q&f=true , ainsi
que le R. P. Jean-Emmanuel-B. Drochon dans son ouvrage : "La Petite Église : essai historique sur le schisme anticoncordataire" PP. 308. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9756492c/f330.item.r=Demaris.zoom
Dans un Almanach daté de 1792, il est noté comme professeur de théologie des clercs-élèves de la congrégation des missionnaires de Saint-Joseph : https://books.google.fr/books?id=0_G-ZdjkWzQC&hl=fr&pg=RA1-PA123#v=onepage&q&f=true
Franc,
Je tiens à vous dire que, d'une part, vos liens sont tous "morts" sauf un (qui, d'ailleurs, parle d'un abbé Damaris : BRAVO) .
Ça, c'est pour le coté "fun" ....
Autrement, ce que je vous propose de faire (pour être vraiment constructif) c'est de dire ici et directement ce qui vous pose problème (point par point) dans le texte en question .
Vous savez, je connais pas mal de gens qui sans confesser la foi catholique se comportent bien mieux (loi naturelle) que beaucoup de "vieux de la vieille" de la tradouillerie croisés ici ou là dans ma petite existence ....
Eric- Nombre de messages : 4550
Date d'inscription : 18/02/2009
Re: CONSOLATIONS POUR LES FIDELES En temps de persécution, de schismes, d’hérésies. (Complet)
gabrielle a écrit:FRANC a écrit:Je signale que ce texte de l'abbé Claude Demaris ( ou Desmarris ), édité en 1886 à Gap ( https://archive.org/details/bibliographiede04fragoog/page/n786/mode/1up ) provient en fait de la Petite église anti concordataire et janséniste, lyonnaise, comme en témoigne, l'historien Chanoine M. Cattin, dans sesLouis a écrit:CONSOLATIONS POUR LES FIDELES
En temps de persécution, de schismes, d’hérésies
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"Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique des diocèses de Lyon et de Belley" PP. 211 : https://books.google.fr/books?id=1D7ZsuRtf18C&hl=fr&pg=PA211#v=onepage&q&f=true , ainsi
que le R. P. Jean-Emmanuel-B. Drochon dans son ouvrage : "La Petite Église : essai historique sur le schisme anticoncordataire" PP. 308. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9756492c/f330.item.r=Demaris.zoom
Dans un Almanach daté de 1792, il est noté comme professeur de théologie des clercs-élèves de la congrégation des missionnaires de Saint-Joseph : https://books.google.fr/books?id=0_G-ZdjkWzQC&hl=fr&pg=RA1-PA123#v=onepage&q&f=trueFRANC a écrit:Évidemment la lettre associée, du très orthodoxe Monseigneur Marbeuf, archevêque de Lyon de 1788 à 1799, insérée abusivement, soit dès l'origine par l'abbé anti-concordataire et janséniste Demaris ou soit plus tardivement par l'éditeur lui-même, en 1886, n'est pas en cause dans mon observation.
Vous savez FRANC, vous me faite penser à une tasse de café que l'on réchauffe du ma tin jusqu’au soir, vous propos sont imbuvables. Sur ce point vous seriez le frère jumeau de Laurençon que je serais pas surprise.
https://www.larchange.org/viewtopic.php?f=13&t=801&sid=843ed14fd4159a67db30f9e5b07d44ad#p7702
Salut Gabrielle,
Ah .... je vois que "la chose" n'est pas nouvelle, donc !
Nous avons "simplement" à faire à des gens qui, heureux de ne pas pouvoir cicatriser de la plaie qu'ils porte, cherchent à infecter le voisin (le prochain) en se "frottant" à lui !!!!
Dernière édition par Eric le Mar 08 Sep 2020, 9:10 am, édité 2 fois (Raison : à eux .... modif : à lui + conjug.)
Eric- Nombre de messages : 4550
Date d'inscription : 18/02/2009
Re: CONSOLATIONS POUR LES FIDELES En temps de persécution, de schismes, d’hérésies. (Complet)
Bah, CERTAINEMENT !FRANC a écrit:Évidemment la lettre associée, du très orthodoxe Monseigneur Marbeuf, archevêque de Lyon de 1788 à 1799, insérée abusivement, soit dès l'origine par l'abbé anti-concordataire et janséniste Demaris ou soit plus tardivement par l'éditeur lui-même, en 1886, n'est pas en cause dans mon observation.
Ou alors, pour aller plus vite, autant cracher directement sur les têtes tranchées de Louis et de Marie-Antoinette qui n'eurent pas la possibilité d'avoir un prêtre catholique pour les assister à la fin !!!!
Eric- Nombre de messages : 4550
Date d'inscription : 18/02/2009
Re: CONSOLATIONS POUR LES FIDELES En temps de persécution, de schismes, d’hérésies. (Complet)
Si on analyse l'itnéraire de l'abbé Demaris, auteur supposé de la lettre "Consolation pour les fidèles, en temps de persécution, de schismes et d’hérésies", éditée en 1886 ( https://archive.org/details/bibliographiede04fragoog/page/n786/mode/1up ), on se rend compte, très vite, qu'il s'agit d'un ecclésiastique plus que suspect. En effet, dans un almanach de 1792, répertoriant toute l'administration du département du Rhône et Loire ( https://books.google.fr/books?id=0_G-ZdjkWzQC&hl=fr&pg=RA1-PA123#v=onepage&q&f=true. ) dont la nouvelle pseudo-hiérarchie cléricale, il est signalé ( parmi tous les autres intrus avec à leur tête, l'évêque schismatique Lamourette), comme professeur de théologie des élèves-clercs de la congrégation des missionnaires de Saint-Joseph de Lyon. A contrario, les prêtres sulpiciens du séminaire Saint-Irénée, tous réfractaires, n'y figurent évidemment pas. C'est donc que l'abbé Demaris a signé le serment à la constitution civile du clergé.
D'ailleurs dans un mémoire récent de 2009, sur les résistances religieuses dans le district de Pont-de-Vaux sous la Révolution, un historien, Laurent Brayard ( https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&url=http://assosehri.fr/labibliothequesc/r-sistance-religieuse-dans-le-district-de-pont-de-vaux.pdf&ved=2ahUKEwj3m5OQz9zrAhUN2BoKHQlIBbAQFjABegQIDhAH&usg=AOvVaw1deoZ8fDok4OOy_bGY0-u4 ) le rapporte comme non réfractaire ( jureur ou très favorable aux idées républicaines : souligné en rouge) alors qu'il vient d'être arrêté en mai 1793 sur la commune de Bourg en Bresse, puis mis aux arrêts domiciliaires dans sa commune d'origine Saint-Jean sur Reyssouze. Il est dénommé Pierre ou Claude-Pierre Desmaris ex Joséphiste, donc le même que le professeur de Lyon, que le futur anti concordataire ainsi que du supposé auteur du texte "Consolation pour les fidèles".
C'est toujours ce même Abbé Desmarris, joséphiste, que le chanoine Cattin signalera dans son ouvrage, sur "l'histoire des diocèses de Lyon et de Belley" depuis la constitution civile du clergé jusqu'au concordat ( https://books.google.fr/books?id=1D7ZsuRtf18C&hl=fr&pg=PA211#v=onepage&q&f=truec ) comme ami et compère en jansénisme de l'abbé Antonin Renaud-Camus, curé voisin de Bâgé-la-Ville, celui-ci étant noté, par l'historien Brayard, comme ayant juré avec restriction ou très favorables aux idées républicaines, arrêté un moment au printemps 1793, dans la même prison de Bourg-en-Bresse que Demaris ( les Clarisses ), "sans en connaître les motifs", puis libéré et reprenant sa cure, pour devenir anti concordataire en 1801, comme l'abbé Demaris.
Toujours, selon le chanoine Cattin, nous retrouvons l'abbé Desmarris, ex-joséphiste, missionnaire diocésain, cette fois-ci catholique et non schismatique sur la commune de Bereyziat toute proche de Bâgé-la-Ville et Saint-Jean sur Reyssouze, dans l'Ain, selon l'organisation clandestine ordonnée par Monseigneur de Marbeuf, dès Mars 1794 (
http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2007.mas_g&part=201598 ). L'abbé Demaris, a dû donc nécessairement, après 1793-1794, ou un peu plus tard, rétracté son serment et être réconcilié, tout en demeurant, nous dit le chanoine Cattin, infecté de jansénisme , comme son voisin et ami , l'abbé Renoud-Camus, curé de Bâgé-la-Ville. Tous les 2, s'opposeront au Concordat de 1801 et refuseront de signer le formulaire anti janséniste d'Alexandre VII.
Venons-en à la lettre, "Consolation pour les fidèles", dont les anticoncordataires de Gap, attribuent, dans leur édition de 1886, la paternité à l'abbé Demaris, comme si elle etait destinée à la Petite église des années 1803. Qu'est-ce qu'on y lit ? : "Le tourbillon orageux de la révolution qui frappe à droite et à gauche, et les bruits qui vous alarment, ce sont les menaces d’Hérode". Or, dans ces années 1801-1803, la paix civile règne et il n'y a plus de violence religieuse tel qu'il en existait en 1791 ( cf les Pâques de Louis XVI, devant l'obliger à la fuite de Varennes ). Les préfets et sous-préfets, ne font tout au plus qu'éloigner de leur domicile les plus turbulents des anti-concordataires ou refusent de leur donner les clés de leur ancienne église et presbytère, donc en rien une atmosphère de révolution. Si on replace cette phrase, par contre, dans le contexte des années 1791-1792, là tout s'explique : en effet les prêtres réfractaires sont alors chassés de leur cure avec violence et menacés des pires châtiments.
Que fait durant cette année cruciale 1791, l'abbé Demaris ? : il poursuit tranquillement ses cours de théologie à Lyon, après avoir signé le serment à la constitution civile du clergé.
Cette lettre, "Consolation pour les fidèles", n'est donc, forcément, pas de lui, mais l'effet d'un montage des anticoncordataires qui se sont appropriés, une lettre admirable destinée à ses paroissiens, d'un pieux et saint prêtre, demeuré inconnu, chassé de sa cure en 1791 ( année du serment ) où tout respire la vrai onction sacerdotale et le sens catholique, sans aucune note d'aigeur janséniste.
Cette duperie, en faveur de leur secte, ne serait pas la première de la part des anticoncordataires, qui outre le fait de tenter de récupérer Monseigneur de Marbeuf, ( mort en 1799 et n'ayant jamais connu le Concordat de 1801), via la lettre jointe par le même éditeur, essayaient déjà, aux dires du RP. Drochon, à l'aide de citations, d'enchaîner à leurs vues, Saint-Alphonse-de-Liguori, tel que dénoncé dans son livre "La Petite Église : essai historique sur le schisme anticoncordataire"
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9756492c/f330.item.r=Demaris.zoom
Heureux dénouement : j'avais débuté ces recherches par simple curiosité, la découverte du dernier document de l'historien Laurent Brayard, conjuguée avec l'analyse plus précise du texte en cause, auront fait découvrir la supercherie, l'abbé Demaris n'est pas l'auteur de la lettre, "Consolation pour les fidèles" et celle-ci ne provient certainement pas de la Petite église anticoncordataire, mais d'un prêtre réfractaire de pure orthodoxie catholique.
Un mystère demeure : à quelle date a eu lieu cette supercherie, dans les années 1803 ou plus tard, date de la seule édition connue de 1886... ?
Enfin autre enseignement, pour aujourd'hui, de cette lettre : elle était destinée à des catholiques en union avec le Pape légitime ( Pie VI ) qui croyaient, contrairement aux futurs anticoncordataires et à l'abbé janséniste Demaris, à la perpétuité, la visibilité, l'indéfectibilité, l'infaillibilité et la juridiction universelle de l'Eglise Romaine légitime. Après la mort la même année, 1799, de Monseigneur de Marbeuf et du pape Pie VI, ils restèrent pourtant, respectivement 3 ans et 6 mois, sans évêque ni pape.
Maintenons leurs croyances : Non praevelebunt !
PS : la Congrégation des missionnaires de Saint-Joseph de Lyon, à laquelle appartenait l'abbé Demaris, a été très tôt avant même la mort de son fondateur, un certain Crétenet, laïc et chirurgien-barbier, caricature de Monsieur Olier et de Saint-Vincent de Paul, influencée par le jansénisme, au point d'être un temps interdite au début du 18e siècle, puis à nouveau favorisée par l'archevêque de Lyon de tendance janséniste, Mgr Antoine de Malvin de Montazet ( 1713-1788 ) à la fin du même siècle ( https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=hvd.hnhl3w&view=1up&seq=625&q1=Jans%C3%A9nisme ). lls s'appelaient ainsi Crétenistes et le Jésuite RP. Rapin en dresse un tableau succulent ( https://books.google.es/books?id=DsWdYHkgpBwC&dq=missionnaires%20de%20Saint-Joseph%20lyon%20jesuite%20janseniste&hl=fr&pg=PA426#v=onepage&q=Cretenet&f=false ) Avant lui, Molière les avaient connu à Lyon et deviné avant tout le monde, cela donnera la pièce "le Tartuffe ou l'imposteur" ( https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9611436v/f9.item.zoom )
D'ailleurs dans un mémoire récent de 2009, sur les résistances religieuses dans le district de Pont-de-Vaux sous la Révolution, un historien, Laurent Brayard ( https://www.google.com/url?sa=t&source=web&rct=j&url=http://assosehri.fr/labibliothequesc/r-sistance-religieuse-dans-le-district-de-pont-de-vaux.pdf&ved=2ahUKEwj3m5OQz9zrAhUN2BoKHQlIBbAQFjABegQIDhAH&usg=AOvVaw1deoZ8fDok4OOy_bGY0-u4 ) le rapporte comme non réfractaire ( jureur ou très favorable aux idées républicaines : souligné en rouge) alors qu'il vient d'être arrêté en mai 1793 sur la commune de Bourg en Bresse, puis mis aux arrêts domiciliaires dans sa commune d'origine Saint-Jean sur Reyssouze. Il est dénommé Pierre ou Claude-Pierre Desmaris ex Joséphiste, donc le même que le professeur de Lyon, que le futur anti concordataire ainsi que du supposé auteur du texte "Consolation pour les fidèles".
C'est toujours ce même Abbé Desmarris, joséphiste, que le chanoine Cattin signalera dans son ouvrage, sur "l'histoire des diocèses de Lyon et de Belley" depuis la constitution civile du clergé jusqu'au concordat ( https://books.google.fr/books?id=1D7ZsuRtf18C&hl=fr&pg=PA211#v=onepage&q&f=truec ) comme ami et compère en jansénisme de l'abbé Antonin Renaud-Camus, curé voisin de Bâgé-la-Ville, celui-ci étant noté, par l'historien Brayard, comme ayant juré avec restriction ou très favorables aux idées républicaines, arrêté un moment au printemps 1793, dans la même prison de Bourg-en-Bresse que Demaris ( les Clarisses ), "sans en connaître les motifs", puis libéré et reprenant sa cure, pour devenir anti concordataire en 1801, comme l'abbé Demaris.
Toujours, selon le chanoine Cattin, nous retrouvons l'abbé Desmarris, ex-joséphiste, missionnaire diocésain, cette fois-ci catholique et non schismatique sur la commune de Bereyziat toute proche de Bâgé-la-Ville et Saint-Jean sur Reyssouze, dans l'Ain, selon l'organisation clandestine ordonnée par Monseigneur de Marbeuf, dès Mars 1794 (
http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2007.mas_g&part=201598 ). L'abbé Demaris, a dû donc nécessairement, après 1793-1794, ou un peu plus tard, rétracté son serment et être réconcilié, tout en demeurant, nous dit le chanoine Cattin, infecté de jansénisme , comme son voisin et ami , l'abbé Renoud-Camus, curé de Bâgé-la-Ville. Tous les 2, s'opposeront au Concordat de 1801 et refuseront de signer le formulaire anti janséniste d'Alexandre VII.
Venons-en à la lettre, "Consolation pour les fidèles", dont les anticoncordataires de Gap, attribuent, dans leur édition de 1886, la paternité à l'abbé Demaris, comme si elle etait destinée à la Petite église des années 1803. Qu'est-ce qu'on y lit ? : "Le tourbillon orageux de la révolution qui frappe à droite et à gauche, et les bruits qui vous alarment, ce sont les menaces d’Hérode". Or, dans ces années 1801-1803, la paix civile règne et il n'y a plus de violence religieuse tel qu'il en existait en 1791 ( cf les Pâques de Louis XVI, devant l'obliger à la fuite de Varennes ). Les préfets et sous-préfets, ne font tout au plus qu'éloigner de leur domicile les plus turbulents des anti-concordataires ou refusent de leur donner les clés de leur ancienne église et presbytère, donc en rien une atmosphère de révolution. Si on replace cette phrase, par contre, dans le contexte des années 1791-1792, là tout s'explique : en effet les prêtres réfractaires sont alors chassés de leur cure avec violence et menacés des pires châtiments.
Que fait durant cette année cruciale 1791, l'abbé Demaris ? : il poursuit tranquillement ses cours de théologie à Lyon, après avoir signé le serment à la constitution civile du clergé.
Cette lettre, "Consolation pour les fidèles", n'est donc, forcément, pas de lui, mais l'effet d'un montage des anticoncordataires qui se sont appropriés, une lettre admirable destinée à ses paroissiens, d'un pieux et saint prêtre, demeuré inconnu, chassé de sa cure en 1791 ( année du serment ) où tout respire la vrai onction sacerdotale et le sens catholique, sans aucune note d'aigeur janséniste.
Cette duperie, en faveur de leur secte, ne serait pas la première de la part des anticoncordataires, qui outre le fait de tenter de récupérer Monseigneur de Marbeuf, ( mort en 1799 et n'ayant jamais connu le Concordat de 1801), via la lettre jointe par le même éditeur, essayaient déjà, aux dires du RP. Drochon, à l'aide de citations, d'enchaîner à leurs vues, Saint-Alphonse-de-Liguori, tel que dénoncé dans son livre "La Petite Église : essai historique sur le schisme anticoncordataire"
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9756492c/f330.item.r=Demaris.zoom
Heureux dénouement : j'avais débuté ces recherches par simple curiosité, la découverte du dernier document de l'historien Laurent Brayard, conjuguée avec l'analyse plus précise du texte en cause, auront fait découvrir la supercherie, l'abbé Demaris n'est pas l'auteur de la lettre, "Consolation pour les fidèles" et celle-ci ne provient certainement pas de la Petite église anticoncordataire, mais d'un prêtre réfractaire de pure orthodoxie catholique.
Un mystère demeure : à quelle date a eu lieu cette supercherie, dans les années 1803 ou plus tard, date de la seule édition connue de 1886... ?
Enfin autre enseignement, pour aujourd'hui, de cette lettre : elle était destinée à des catholiques en union avec le Pape légitime ( Pie VI ) qui croyaient, contrairement aux futurs anticoncordataires et à l'abbé janséniste Demaris, à la perpétuité, la visibilité, l'indéfectibilité, l'infaillibilité et la juridiction universelle de l'Eglise Romaine légitime. Après la mort la même année, 1799, de Monseigneur de Marbeuf et du pape Pie VI, ils restèrent pourtant, respectivement 3 ans et 6 mois, sans évêque ni pape.
Maintenons leurs croyances : Non praevelebunt !
PS : la Congrégation des missionnaires de Saint-Joseph de Lyon, à laquelle appartenait l'abbé Demaris, a été très tôt avant même la mort de son fondateur, un certain Crétenet, laïc et chirurgien-barbier, caricature de Monsieur Olier et de Saint-Vincent de Paul, influencée par le jansénisme, au point d'être un temps interdite au début du 18e siècle, puis à nouveau favorisée par l'archevêque de Lyon de tendance janséniste, Mgr Antoine de Malvin de Montazet ( 1713-1788 ) à la fin du même siècle ( https://babel.hathitrust.org/cgi/pt?id=hvd.hnhl3w&view=1up&seq=625&q1=Jans%C3%A9nisme ). lls s'appelaient ainsi Crétenistes et le Jésuite RP. Rapin en dresse un tableau succulent ( https://books.google.es/books?id=DsWdYHkgpBwC&dq=missionnaires%20de%20Saint-Joseph%20lyon%20jesuite%20janseniste&hl=fr&pg=PA426#v=onepage&q=Cretenet&f=false ) Avant lui, Molière les avaient connu à Lyon et deviné avant tout le monde, cela donnera la pièce "le Tartuffe ou l'imposteur" ( https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9611436v/f9.item.zoom )
FRANC- Nombre de messages : 1415
Date d'inscription : 31/10/2011
Re: CONSOLATIONS POUR LES FIDELES En temps de persécution, de schismes, d’hérésies. (Complet)
Parfait "FRANC",
Votre démonstration historique est très impressionnante ....
Par contre, comme qui peut le plus peut le moins, pourriez-vous nous donner en toute simplicité ici le nom de votre curé et nous donner aussi le nom de votre paroisse actuelle (avec son emplacement), SVP ?
Votre démonstration historique est très impressionnante ....
Par contre, comme qui peut le plus peut le moins, pourriez-vous nous donner en toute simplicité ici le nom de votre curé et nous donner aussi le nom de votre paroisse actuelle (avec son emplacement), SVP ?
Eric- Nombre de messages : 4550
Date d'inscription : 18/02/2009
Re: CONSOLATIONS POUR LES FIDELES En temps de persécution, de schismes, d’hérésies. (Complet)
Eric a écrit:Parfait "FRANC",
Votre démonstration historique est très impressionnante ....
Par contre, comme qui peut le plus peut le moins, pourriez-vous nous donner en toute simplicité ici le nom de votre curé et nous donner aussi le nom de votre paroisse actuelle (avec son emplacement), SVP ?
Bonne intervention Éric.
La question qui tue!
J'attends la réponse.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
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