DE L'ANTIQUITÉ DE L'HOMME - ( APOLOGÉTIQUE CHRÉTIENNE - A. MOULARD & F. VINCENT - 1909

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Message  Roger Boivin Sam 15 Fév 2014, 01:00


DE L'ANTIQUITÉ DE L'HOMME - ( APOLOGÉTIQUE CHRÉTIENNE - A. MOULARD & F. VINCENT - 1909 - CHAPITRE VIII )


DE L'ANTIQUITÉ DE L'HOMME

( APOLOGÉTIQUE CHRÉTIENNE - A. MOULARD & F. VINCENT - 1909 - CHAPITRE VIII )

Nihil obstat : Andegavi, die 9 Decembris 1909, Maurice de la Tailles. - Imprimatur : Andegavi, die 13 Decembris 1909, + Josephus Episc. Andegavensis.


Sommaire. - Préliminaires : intérêt que présente la question. - L'antiquité de l'homme et la Bible. - L'antiquité de l'homme et l'histoire. - L'antiquité de l'homme et la géologie. - Conclusion. - Le Déluge : son universalité géographique ; son universalité zoologique ; son universalité anthropologique ? Comment l'entendre ?


Préliminaires. - Les discussions relatives à l'antiquité de l'homme, commencées bruyamment au XVIIIe siècle par les encyclopédistes : Diderot, d'Alembert, Helvetius, Rousseau, Voltaire, se prolongèrent pendant une grande partie du XIXe siècle. Le rationalisme, en assignant une haute antiquité à l'espèce humaine, espérait faire échec à la Bible qui, pensait-il, imposait une chronologie à la croyance de ses fidèles, chronologie qui semblait faire remonter l'homme à quelques milliers d'années seulement. Quelques exégètes de leur côté, adoptant la tactique déjà suivie pour l'évolutionnisme, accueillaient maussadement les découverts scientifiques en cette matière, leur reprochant d'être en opposition avec la Bible, ou du moins, de ne lui être pas sympathiques.

Aujourd'hui que les positions ont été modifiées, la lutte est devenue moins vive. Elle a même cessé pour tous ceux qui sont au courant des découvertes scientifiques et des études bibliques. Mais comme les préjugés et le souvenir des anciennes batailles persistent encore dans beaucoup d,esprits, il arrive souvent qu'on tire des objections contre les Écritures de cette question purement scientifique, étrangère à la foi. Le devoir s'impose donc à nous de l'étudier et de rechercher ce que, relativement à l'antiquité de l'homme, nous enseignent, d'une part, la Bible, d,autre part, les sciences historiques et naturelles (1).



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Message  Roger Boivin Sam 15 Fév 2014, 01:02



(1) - L'antiquité de l'homme et l'histoire. - Assurément, l'histoire ne peut avoir la prétention de remonter jusqu'aux origines de l'humanité et de nous apprendre son âge exact. Tout au plus peut-elle donner une date approximative et fixer un minimum. Tous les peuples, en effet, ont traversé une longue période préhistorique qui n'a point laissé de documents ; il ne faut donc attendre de l'histoire que des indications vagues.

L'histoire de l'Inde. - Les Hindous, comme la plupart des anciens peuples de l'orient, se sont attribués une fabuleuse antiquité. Au dire de leurs poètes, ils auraient des millions d'années d'existence. Sans ajouter foi à de pareilles rêveries, les premiers Indianistes crurent d'abord que les peuples de l'Inde possédaient vraiment une prodigieuse antiquité. Mais, après examen de leurs livres poétiques et historiques, on dut reconnaître que les premières races d'organisation politiques remontaient tout au plus à 1500 ou 2000 ans avant Jésus-Christ. La plupart des savants restaient même en deçà de ces chiffres. mais l'Inde était habitée longtemps avant d'entrer dans sa phase historique ; les premiers documents certains de son histoire peuvent dater de 4000 ou 5000 ans avant Jésus-Christ. De plus, il s'écoula peut-être 3000 ou 4000 ans, avant que l'homme parti de son berceau fût venu peupler les régions de l'Inde.  Nous arrivons de la sorte à une antiquité de 10000 ans, en tenant compte des 2000 ans de l'ère chrétienne.

L'histoire de la Chaldée et de l'Assyrie. - Ce sont les monuments de l'histoire chaldéenne et assyrienne qui nous entraînent le plus loin dans le passé. A cela, rien d'étonnant. Nous sommes là, en effet, suivant la tradition, au berceau même du genre humain. Il est naturel que les peuples résidant sur les bords du Tigre et de l'Euphrate manifestent une plus haute antiquité que les autres : ils n'ont pas subi de mutation ; ils se sont développés et civilisés sur place. Alors que les origines historiques de l'Egypte ne sont certainement pas antérieures au L ième siècle avant Jésus-Christ, celle de la Chaldée remonte peut-être au LX ième. La récente découverte de la fameuse bibliothèque d'Assurbanipal, qui contenait dix mille tablettes de terre, a mis entre les mains des savants une multitude de textes cunéiformes qui nous mènent environ à six mille ans avant Jésus-Christ. Mais  là encore, nous ne trouvons rien qui nous oblige à admettre plus de dix mille ans pour l'âge total de l'humanité. En sorte que l'histoire des différents peuples de l'Orient, sans nous indiquer précisément l'âge de l'homme, lui assigne cependant un minimum de huit mille à dix mille ans d'existence.
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Message  Roger Boivin Sam 15 Fév 2014, 01:03




L'Antiquité de l'homme et la géologie. - Les plus anciennes traces de l'homme ne nous sont pas fournies par l'histoire, mais par la géologie. L'histoire ne commence pour un peuple que lorsqu'il a atteint un degré de civilisation avancé. La géologie, au contraire, pourrait à la rigueur, nous livrer les restes du premier homme. Toutefois, en présence des débris fossilisés de l'homme, nous ne pouvons jamais savoir s'ils appartiennent réellement aux plus anciens représentants de l'espèce. Qui peut dire, en effet, si la science ne découvrira pas dans la suite d'autres restes plus anciens encore. Nous ne sommes en mesure avec la géologie, tout comme avec l'histoire, que de marquer un minimum. Aujourd'hui, la plupart des géologues affirment que les premiers vestiges de l'humanité se rencontrent dans les terrains quaternaires. Pendant un temps, il est vrai, on crut les avoir trouvés dans des terrains de la période tertiaire : quelques rares savants même tiennent encore pour l'homme tertiaire. Recherchons à quelle période appartiennent vraiment les premiers vestiges humains et essayons de les dater.

Que penser de l'homme tertiaire ? Il n'est rien d'impossible à ce que l'homme ait vécu dès l'époque tertiaire. Les conditions climatiques nécessaires à son existence étaient réalisées, et, par ailleurs, il pouvait trouver à se nourrir. Mais, comment supposer que, pendant des milliers d'années, l'espèce humaine soit restée stationnaire puisque dans la période quaternaire nous la retrouvons à un degré de civilisation encore infime. Comme le regarde M. de Lapparent, c'est attribuer à nos ancêtres des facultés par trop médiocres. Cette considération ne serait cependant pas une preuve contre l'homme tertiaire si on rencontrait de lui des traces ertaines dans les couches géologiques de cette période. Or, les trouve-t-on ?

En 1861, M. l'abbé Bourgeois crut les avoir rencontrées près de Thenay dans des terrains marneux appartenant à la période tertiaire. En divers congrès scientifiques, il présenta des silex qui lui semblaient porter la marque d'un travail humain : craquelage, taille, retouches. Nombre de savants étudièrent ces silex. En 1884, quarante d'entre eux allèrent à Thenay, examinèrent les pierres en question, et, à la presque unanimité, déclarèrent que l'érosion, la chaleur du soleil, le frottement pouvaient très bien avoir produit ce que l'abbé Bourgeos croyait être l’œuvre de l'homme. On rencontre journellement, sur les chemins, des pierres qui semblent plus habilement taillées que le silex de Thenay. A quoi pouvaient bien servir, d'ailleurs, tant d'informes instruments accumulés par milliers à Thenay, alors qu'on en trouve pas autre part, et comment ne reste-t-il pas, à côté, es débris humains ?

En somme, l'existence de l'homme tertiaire demeure fort problématique. Tant de fouilles ont été pratiquées et en tant de pays divers que, s'il avait existé, on l'aurait vraisemblablement découvert ! Et cette considération tire une valeur particulière du fait qu'à partir de l'époque quaternaire, les traces de l'homme sont certaines et très nombreuses.

L'homme quaternaire. - Les vestiges de l'homme deviennent certains dès le début de la période quaternaire. Cette période, la plus courte de toutes, se divise en deux parties : la période glaciaire et la période actuelle ou postglaciaire. A la fin de l'ère tertiaire, les continent étant émergés, il se produisit une abondante évaporation et les vapeurs en se condensant provoquèrent des pluies torrentielles. Il s'en suivit un abaissement de température qui couvrit de glaciers toute une partie de l'Europe et de l'Amérique. ceci se passait au début de l'ère quaternaire. A plusieurs reprises alors, la température s'éleva puis s'abaissa. Il y eut ainsi, pour les glaciers, des périodes alternées d'extension et de recul : Trois extensions et deux périodes interglaciaires. On s'accorde généralement à dire que les premières traces certaines de l'homme ne se montrent qu'après la seconde extension glaciaire. Pour connaître l'âge de ces restes, il faudrait donc que la géologie nous révélât, d'une part, la durée de l'époque glaciaire depuis la seconde extension, et, d'autre part, la durée de l'époque actuelle ou post glaciaire. Mais les calculs manquent absolument de certitude et même de précision. Les calculs les plus raisonnables varient entre quarante mille ans avec Lyell et six mille ans avec Upham.

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Message  Roger Boivin Sam 15 Fév 2014, 01:04


L'antiquité de l'homme et la Bible. - Un de nos plus fougueux adversaires parmi les géologues contemporains, M. de Mortillet, disait un jour : « Les catholiques ne cessent de répéter qu'il n'y a aucune contradiction entre la science et la foi. Je me propose de vous montrer aujourd'hui, à propos de l'ancienneté du monde, un exemple d'irréductible opposition. D'un côté, Bossuet, dans son Discours sur l'histoire universelle, et, d'un autre côté, le catéchisme, nous disent en propres termes que le monde a été créé 4000 ans avant l'avènement de Jésus-Christ. D'un autre côté, la science nous apprend, et allons en donner la preuve, que le monde et l'homme même ont une très haute antiquité. » C'est l'objection, telle qu'on la formule dans les journeaux, dans les conférences et dans les conversations.

Mais, comment M. de Mortillet a-t-il pu ignorer que cette tradition, qui fait remonter l'homme à 4000 ans avant Jésus-Christ, ne se présentait pas comme un enseignement de la foi ? Dès le milieu du XIXe siècle pourtant, des exégètes catholiques reconnaissaient que la Bible ne disait rien de précis sur ce point. Le plus illustre d'entre eux, M. Le Hir, écrivait déjà : « La chronologie biblique flotte indécise ; c'est aux sciences humaines qu'il appartient de trouver la date de la création de notre espèce. » Sans doute, quelques catéchismes portaient et portent encore que l'homme est vieux d'environ 6000 ans. Mais à cela, il n'est rien d'étonnant. Il n'y a que bien peu de temps encore que les sciences ont commencé à porter quelques lumières dans ce problème de nos origines. Si les catéchismes ne se sont pas pressée de modifier l'ancienne tradition, y a-t-il lieu de s'en étonner, puisque les sciences n'ont pu fournir encore de chiffre précis à mettre à la place ? Il faut donc savoir que contrairement à ce qu'avance M. de Mortillet, la Bible et la Foi ne prescrivent rien touchant l'ancienneté de l'homme. Nous le prouvons :



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Message  Roger Boivin Sam 15 Fév 2014, 01:05


ABSENCE D'UNE DATE POUR LA CRÉATION. - D'abord, la Bible ne donne nulle part un chiffre global indiquant à combien de siècles remonterait l'apparition de l'homme sur la terre. Nulle part, elle n'assigne une date à la naissance du premier homme, et, si on est arrivé au chiffre approximatif de 4000 ans, c'est uniquement en additionnant les années des patriarches dont l'Ecriture nous trace brièvement la vie.

DIVERGENCES ET ALTÉRATION DES CHIFFRES. - Mais cette opération a donné lieu à des divergences nombreuses. On compte jusqu'à deux cents chronologies différentes obtenues en juxtaposant les vies des patriarches. Les livres de l'Ancien Testament nous sont parvenus dans trois textes différents : le texte hébreu, le texte samaritain et le texte des Septante. Or, les calculs que l'on a fait sur chacun de ces textes ont abouti à des résultats tout différents. Le chiffre le plus faible qui ait été trouvé par les calculateurs est d'environ 3500, et le chiffre le plus élevé est d'environ 7000 ans avant Jésus-Christ. Ainsi donc, à ceux même qui voudraient s'en tenir aux chiffres de la Bible, il serait possible de faire remonter la création de l'homme jusqu'à près de 9000 ans. Seulement, il apparaît clairement par les nombreuses variantes relevées dans les textes que, même dans le cas improbable où Dieu aurait voulu dicter une chronologie à l'Écrivain sacré, des fautes de copistes auraient pu intervenir et modifier les résultats de plusieurs centaines d'années. On sait avec quelle facilité les chiffres s'altèrent dans la suite des temps. Rien n'empêchent donc que les copistes aient changé les chiffres de l'auteur inspiré. Sans doute, un miracle de Dieu pouvait empêcher ces altérations. Mais pourquoi serait-il intervenu dans une affaire d'aussi médiocre importance ?

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Message  Roger Boivin Mar 08 Avr 2014, 09:47


LACUNES DES LISTES GÉNÉALOGIQUES. - Nous avons supposé gratuitement que l'Écrivain sacré avait voulu nous donner une chronologie et qu'il avait fait, par conséquent, la liste complète des patriarches depuis Adam. Or, il y a des raisons de croire, que sa liste est très incomplète. Nous pouvons le conjecturer par ce que nous savons des écrits orientaux, et par ce que nous voyons dans l'Écriture elle-même.

Quand les Orientaux dressent des listes généalogiques, ils ne se croient pas tenus de les donner complètes et souvent ils suppriment des intermédiaires. Ils n'attribuent pas non plus nécessairement au mot fils son sens propre. Nous avons de ce fait de nombreux exemples dans l'Ancien Testament. C'est ainsi que Nachorv est appelé fils de Laban, quoiqu'il ne fût que son petit-fils ; c'est ainsi encore que Jéhu est appelé fils de Namsi, quoiqu'il ne fût également que son petit-fils.

Le terme fils ou fille est souvent même employé dans le sens beaucoup plus général  de descendant. La mère de Moïse, Jochabed, est donnée comme la fille de Lévi qui n'était pourtant qu'un de ses ancêtres éloignés. Sabael est appelé fils de Gerson, lequel était également un de ses ancêtres éloignés. Dans le même sens, Jésus est souvent appelé, dans l'Évangile, fils de David.

Les Orientaux et les Écrivains inspirés ont été amenés souvent à abréger leurs listes généalogiques par une préoccupation de mnémotechnie ( Se dit de procédés utilisés en vue de mieux fixer certains souvenirs, ou d'être plus aisément à même de les retrouver-Larousse. ). Il y a de cela un exemple remarquable dans la généalogie de Notre-Seigneur par saint Mathieu. Trois des ancêtres de Jésus les plus connus, Ochozias, Joas et Amasias, sont passés sous silence. On ne découvre pas d'autre cause à cette omission, que la volonté, chez l'Évangéliste, de partager ses personnages en trois groupes symétriques de quatorze noms chacun. Or, nous observons la même symétrie dans les listes des Patriarches. Ils sont divisés en deux groupes égaux : dix Patriarches antédiluviens et dix Patriarches postdiluviens. Ce nombre de dix pouvait se graver facilement dans les mémoires ; car il ne faut pas oublier, pour bien comprendre ce besoin de symétrie, que les Livres inspirés, et tout spécialement les généalogies, étaient destinés à être appris par cœur. Combien de siècles pourrait-on, de ce chef, ajouter à l'âge de l'homme ? On peut supposer les lacunes aussi nombreuses que l'on veut !

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Message  Roger Boivin Mar 08 Avr 2014, 09:51


LA BIBLE N'A PAS DE PRÉTENTIONS SCIENTIFIQUES. - Enfin, avec la plupart des exégètes catholiques, on peut dire de la chronologie biblique ce qu'on a dit de la cosmogonie. Dieu ne se propose pas de nous donner, dans les Livres inspirés, un enseignement scientifique mais un enseignement moral. Pour les questions de science, les écrivains sacrés ont utilisé les connaissances qu'on avait de leur temps, sans vouloir les imposer à notre croyance.

ARGUMENT D'AUTORITÉ. - Pour toutes les raisons que nous venons de dire, les exégètes catholiques sont unanimes aujourd'hui à reconnaître que la chronologie biblique n'existe pas. Le P. Brucker lui-même, si sévèrement conservateur, à l'ordinaire, avoue que « la chronologie biblique étant incertaine, rien n'empêche de supposer pour la formation de tous les types de langues, autant de siècles que la linguistique en pourrait réclamer ».

La foi catholique n'impose donc rien en cette matière. Le croyant peut faire remonter l'humanité aussi loin dans le passé qu'il le voudra ; il peut admettre les 240 000 ans de M. Mortillet, et même davantage ! Des savants catholiques, comme M. l'abbé Bourgeois ont cru toute leur vie à l'homme tertiaire, sans que leur foi en fût, le moins du monde, troublée.

La Bible étant muette sur l'âge de l'homme, c'est à la science toute seule de résoudre ce problème.

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Message  Roger Boivin Mar 08 Avr 2014, 09:52



Conclusion.

Aujourd'hui qu'on discute avec calme et sans préjugés cette obscure question de l'antiquité de l'homme (1), on tend à revenir à des chiffres modérés, assez voisins de ceux que les anciens exégètes croyaient trouver dans la Bible. Il semble bien probable que, si des savants comme de Mortillet et Heckel sont allés jusqu'à placer la naissance de l'homme à 1000 000, 2000 000 ans et plus, avant Jésus-Christ, c'était un peu avec l'espérance de mettre la Bible en défaut. La passion les poussait. On n'a plus de raison de recourir à des solutions aussi manifestement excessives.

En définitive, appuyés sur les découvertes de l'histoire, de la géologie, nous pouvons dire que, dans l'état présent de la science, nous ne sommes pas en droit d'assigner avec certitude à l'humanité plus de quinze ou vingt mille ans d'existence. Au surplus, nous ne ferions aucune difficulté d'aller beaucoup plus loin, si la science nous y invitait. Nous sommes tout près à admettre l'homme tertiaire, quand la géologie nous démontrera son existence, La Bible ne nous impose aucune limite en cette matière qui demeure purement scientifique.


(1) - « Nous dirons donc, sans aucun détriment pour la pureté de notre foi, que le monde est plus ancien qu'on ne l'avait cru dans le passé.
« Ce n'est pas avec notre foi, mais avec une science ancienne, que la science moderne se trouve en opposition. En se dépouillant de ce qui est vieilli dans la science ancienne pour se revêtir de ce qu'il a de plus vraisemblable dans la science moderne, la foi demeure fidèle à elle-même, » Revue d'Apologétique, 15 octobre 1905.

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