( VRAIS ET FAUX MIRACLES )
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( VRAIS ET FAUX MIRACLES )
( VRAIS ET FAUX MIRACLES )
III° Quand S. Paul ajoute (v. 9) : « Lui qui doit venir accompagné de la puissance de Satan, il prédit la puissance de l'Antéchrist. Il explique d'abord quelle sera sa puissance pour séduire ; ensuite il montre que la cause de cette puissance, se trouve dans la justice de Dieu (v. 10) : « Parce qu'ils n'ont pas reçu, etc. » La première partie se subdivise en trois. L'Apôtre décrit premièrement l'agent de la puissance de l’Antéchrist ; secondement le mode de la séduction ; troisièmement il dit quels sont ceux qui se laisseront séduire.
I. L'agent c'est Satan. Voilà pourquoi le Christ le détruira (Ière S. Jean, III v. 8 ) : « Le Fils de Dieu est venu au monde, pour détruire les œuvres du diable. » C'est ce qui fait dire à S. Paul (v. 9), que « l'Antéchrist doit venir, accompagné de la puissance de Satan, » c'est-à-dire, par son impulsion [Apoc, xx, v. 7) : « Satan sera délié ; il sortira de prison ; il séduira les nations, etc. » Or, l’Antéchrist fait ses œuvres par l'impulsion de Satan, à la manière du serpent, quand non-seulement il pousse la volonté, mais empêche même l'usage de la raison, ce qui toutefois ne lui est point imputé à crime parce qu'il n'a pas l'usage du libre arbitre. Mais il n'en est pas ainsi de l’Antéchrist, qui aura l'usage du libre arbitre, sur lequel Satan agit par suggestion comme il est dit de Judas (S. Jean, XIII, V. 27) : « Satan entrera en lui, » à savoir, en le poussant au mal.
II. L'Antéchrist trompera premièrement parla puissance séculière; secondement, en opérant des miracles. 1° Quant à la première manière, l'Apôtre dit (v. 9) : « Par la puissance suprême, » à savoir dans le siècle [Daniel, xi, v. 43) : a II se rendra maître des trésors d'or et d'argent et de tout ce qu'il y a de plus précieux dans l’Égypte. » Ou encore, « par sa vertu. » simulée. - 2° De la seconde, S. Paul dit (v. 9) : « Par toutes sortes de signes et de prodiges. » Les signes sont des choses merveilleuses, bien que peu considérables ; les prodiges sont des choses extraordinaires, qui font reconnaître dans quelqu'un un pouvoir au-dessus des forces naturelles et semblent le faire montrer au doigt au loin {Apocalypse, XIII, V. 13) : « Elle fit (la bête) de grands prodiges, jusqu'à faire descendre le feu du ciel sur la terre, devant les hommes ; » (S. Matth., XXIV, V. 24) : a Ils feront de grands prodiges et des choses étonnantes, jusqu'à séduire, s'il était possible, les élus eux-mêmes. » L'Apôtre dit des prodiges u trompeurs. » On donne la qualification de trompeur à un miracle, ou parce qu'il s'écarte de la raison véritable du fait, ou du caractère essentiel du miracle, ou de sa fin légitime. Le premier défaut se rencontre dans les prestiges, quand les démons illusionnent par des apparences et font voir les objets autres qu'ils ne sont en réalité. Ainsi, par exemple. Simon le Magicien (1) fit couper le cou à un bélier, qui ensuite parut vivant, et décapiter un homme que l'on crut d'abord véritablement décapité, mais qui parut ensuite vivant, au point qu'on le crut ressuscité. Les hommes peuvent opérer de semblables effets, en changeant les apparences et en jetant dans l'erreur. En second lieu, on appelle improprement miracles, les choses qui provoquent l'étonnement alors qu'on voit l'effet et qu'on ignore la cause. Un fait qui a une cause cachée, dans le sens rigoureux, est à proprement parler un miracle ; ce fait tourne à la gloire de Dieu, parce qu'il dépasse l'ordre tout entier de la nature créée. Quelquefois aussi il se passe des choses merveilleuses, qui ne vont point au delà de l'ordre naturel, mais qui ont une cause occulte. Ce sont ces sortes de choses que font de préférence les démons, car ils connaissent les forces de la nature, ont une puissance déterminée pour certains effets spéciaux. L'Antéchrist fera des choses qui n'ont point le caractère propre du miracle, parce que les démons ne peuvent rien dans le règne supranaturel. Enfin, on donne le nom de miracle dans un troisième sens, aux faits destinés à rendre témoignage à la vérité de la foi, afin de ramener les fidèles à Dieu. (S. Marc, xvi, v. 20) : « Le Seigneur agissant avec eux, et confirmant sa parole par les miracles qui l'accompagnaient. » Or, si l'on a reçu le don des miracles, et que l'on ne s'en serve point dans ce but, les miracles certainement sont véritables quant à la nature du fait, et quant au caractère du miracle, mais ils sont faux quant à la fin légitime et quanta l'intention de Dieu. Ceci toutefois ne se trouvera point dans l'Antéchrist, parce que personne ne saurait faire des miracles véritables contre la foi. Dieu ne pouvant être témoin du mensonge. Donc quiconque prêche une doctrine fausse ne peut faire des miracles, bien que celui qui vit mal puisse en faire.
III. Quand enfin l'Apôtre dit (v. 10) : « Et avec toutes les illusions qui peuvent porter à l'iniquité ceux qui périssent, » il désigne ceux qui peuvent être séduits, c'est-à-dire, ceux qui selon la prescience divine vont à la perdition. (S. Jean, xvii, v. 12) : « Et nul d'entre eux ne s'est perdu, si ce n'est le fils de perdition. » Ils périssent, parce que {S. Jean, x, v. 27) : « Mes brebis entendent ma voix. »
(1). - Simon, surnommé « le Magicien, » était originaire du pays de Samarie. Il séduisait le peuple pari ses enchantements et ses prestiges. Une multitude incroyable s'attacha à lui, en l'appelant « la grande Vertu de Dieu. » A la vue des miracles opérés par le Saint-Esprit à la voix des premiers prédicateurs de l’Évangile, il demanda et obtint le baptême ; puis offrit de l'argent pour acheter la vertu de communiquer les dons divins. On connaît la réponse de Pierre. Le chef des Apôtres, indigné de tant d'audace : « Que ton argent périsse avec toi, dit-il, toi qui as cru que le don de Dieu pût s'acheter avec de l'argent ! Pecunia tecum sit in perditionem, quoniam donum Dei exestimasti pecunia possideri. » (Act., viii, v. 20.) De là le mot Simoniaque appliqué à ceux qui achètent ou vendent les choses spirituelles. Après le départ des Apôtres, Simon tomba dans des erreurs grossières dont il infecta plusieurs provinces. Enfin, il se fit une grande réputation à Rome, où il précéda S. Pierre. Il se disait le Fils de Dieu, et se vantait comme tel de pouvoir monter au ciel. Il le promit à Néron lui-même. Au jour indiqué, il se fit élever en l'air par le démon, mais S. Pierre et S. Paul s'étant mis à genoux et priant ensemble, en invoquant le nom de Jésus-Christ, les démons, épouvantés, abandonnèrent Simon. L'imposteur tomba, demeura étendu sur place, les jambes brisées. De douleur et de honte, il se précipita d'un comble très-élevé, et périt ainsi misérablement. Ces faits sont déduits des témoignages de S. Justin, S. Ambroise, S. Cyrille de Jérusalem, S. Augustin, Isidore de Peluse, Théodoret, Dion Chrysostôme, auteur païen, Suétone, et Arnobe. ( Fleury, Histoire ecclésiastique, II; Feller, etc.)Commentaires de S. Thomas d'Aquin sur toutes les épitres de S. Paul -- 1869 -- p. 128 :
http://www.archive.org/stream/commentairesdes05thom#page/128/mode/2up
Roger Boivin- Nombre de messages : 13221
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Re: ( VRAIS ET FAUX MIRACLES )
LE MIRACLE ET SES CONTREFAÇONS -- Le P. J. De Bonniot S. J. -- 1888 :
https://archive.org/stream/lemiracleetsesco00bonnuoft#page/n5/mode/2up
Roger Boivin- Nombre de messages : 13221
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: ( VRAIS ET FAUX MIRACLES )
Diane a écrit:DIXIÈME CERTITUDE : C’est au moyen de prodiges diaboliques que l’Antéchrist prétendra démontrer qu’il est Dieu.
«L’avènement de cet impie aura lieu selon la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges trompeurs». (II Thess, II, 9) C’est par des miracles aussi nombreux qu’éclatants, que Jésus-Christ avait prouvé Sa filiation et Sa mission divines.
«Les oeuvres que Mon Père M’a données d’accomplir, ces œuvres que J’opère, rendent témoignage de Moi, et prouvent que c’est le Père céleste qui M’a envoyé» (Jean, V. 36).
L’Antéchrist aura la prétention d’établir également sa fausse divinité sur des prodiges extérieurs. C’est avec l’aide de Satan, par sa puissance, qu’il les accomplira.
Mais ces miracles seront-ils réels ?
«On demande souvent, dit saint Augustin, si ces expressions de «signes ou prodiges trompeurs» veulent faire entendre l’inanité des prodiges dont l’Antéchrist abusera les sens de l’homme, toutes ces oeuvres n’étant qu’apparentes ; ou bien est-ce à dire que la vérité même de ces miracles entraînera au mensonge ceux qui croiront y voir la présence de la force divine ?» Et l’illustre docteur répond : «on le saura plus tard» (S. Augustin, La cité de Dieu, liv. XX, n° XX).
Cet embarras a déterminé deux courants d’opinions. Les uns pensent que les miracles, accomplis par l’Antéchrist avec la puissance de Satan, seront réels, de vrais miracles et qu’ils entraîneront au mensonge, c’est-à-dire à la croyance de la divinité de l’Antéchrist (Suarez, De Antichristo, sect. IV, n°10).
Les autres estiment que tous les miracles de l’Antéchrist seront mensongers, le démon illusionnant les sens de ses adeptes1.
Quel que soit le sentiment que l’on adopte, ce qu’il y a de certain, c’est que les prodiges accomplis par l’homme de péché, seront considérables, les mots accumulés de «miracles, signes, prodiges» marquant une multiplicité étonnante.
1 Bern. a Picono, II Ep. aux Thes., ch. II, 9. - Corn. a Lap., II Thess., II, 9.
L’ANTECHRIST
PAR AUGUSTIN LEMANN, 1905
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https://messe.forumactif.org/t16-lantechrist#820
Roger Boivin- Nombre de messages : 13221
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: ( VRAIS ET FAUX MIRACLES )
Au cas où le 26 juillet, à la visite de l'antipape à Sainte-Anne-de-Beaupré à Québec, on nous réserverait un petit coup d'éclat.
Roger Boivin- Nombre de messages : 13221
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