La loi inique de 1905 : Réponse de la Sainte Église.
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Re: La loi inique de 1905 : Réponse de la Sainte Église.
Au peuple catholique — Appel à l’union
Quant à la défense de la religion, si vous voulez l’entreprendre d’une manière digne d’elle, la poursuivre sans écart et avec efficacité, deux choses importent avant tout : vous devez d’abord vous modeler si fidèlement sur les préceptes de la loi chrétienne que vos actes et votre vie tout entière honorent la foi dont vous faites profession ; vous devez ensuite demeurer très étroitement unis avec ceux à qui il appartient en propre de veiller ici-bas sur la religion, avec vos prêtres, avec vos évêques et surtout avec ce Siège apostolique, qui est le pivot de la foi catholique et de tout ce qu’on peut faire en son nom. Ainsi armés pour la lutte, marchez sans crainte à la défense de l’Église ; mais ayez bien soin que votre confiance se fonde tout entière sur le Dieu dont vous soutiendrez la cause, et, pour qu’il vous secoure, implorez-le sans vous lasser.
Pour Nous, aussi longtemps que vous aurez à lutter contre le danger, Nous serons de cœur et d’âme au milieu de vous ; labeurs, peines, souffrances, Nous partagerons tout avec vous ; et, adressant en même temps au Dieu qui a fondé l’Église et qui la conserve, Nos prières les plus humbles et les plus instantes, Nous le supplierons d’abaisser sur la France un regard de miséricorde, de l’arracher aux flots déchaînés autour d’elle et de lui rendre bientôt, par l’intercession de Marie Immaculée, le calme et la paix.
Comme présage de ces bienfaits célestes et pour vous témoigner Notre prédilection toute particulière, c’est de tout cœur que Nous vous donnons Notre bénédiction apostolique, à vous, Vénérables Frères, à votre clergé et au peuple français tout entier.
Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 11 février de l’année 1906, de Notre pontificat la troisième. (1)
PIE X, PAPE
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(1) Version française officielle.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
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Re: La loi inique de 1905 : Réponse de la Sainte Église.
Allocution
Gravissimum apostolici muneris
Prononcée au Consistoire
du 21 février 1906____________________________
Vénérables Frères,
Ayant à remplir un acte très grave de Notre charge apostolique, Nous vous avons aujourd’hui convoqués.
Nombreuses sont les amertumes et les injustices infligées chaque jour, dans cette tempête désastreuse, à l’Église et à Nous, qui, malgré notre indignité, la gouvernons comme vicaire de Jésus-Christ. Mais Nous souvenant néanmoins de la patience de ce même Jésus-Christ et confiant dans ses promesses certaines, Nous Nous efforçons de supporter l’adversité avec mansuétude ; afin que, comme lui, Nous marchions dans l’espérance de la gloire des fils de Dieu.
Mais l’offense infligée naguère à l’Église et à Nous est si grave et si violente que Nous ne pouvons la passer sous silence, et, le voudrions-Nous, Nous ne pourrions la taire sans manquer à notre devoir.
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Louis- Admin
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Re: La loi inique de 1905 : Réponse de la Sainte Église.
Rappel du droit et des faits
Vous devinez, Vénérables Frères, que Nous voulons parler de cette loi absolument inique, ourdie pour la ruine du catholicisme, qui vient d’être promulguée en France en vue de la séparation de l’État d’avec l’Église.
Notre récente Encyclique adressée aux évêques, au clergé et au peuple français a montré pleinement combien cette loi est odieuse et contraire aux droits de Dieu et de l’Église. Mais pour ne négliger en aucun point Notre charge apostolique, Nous Nous proposons de préciser et de confirmer solennellement, en votre présence auguste, ce que Nous avons dit.
En effet, pouvons-Nous ne pas réprouver cette loi, lorsque son titre même montre sa malice et la condamne ? Il s’agit, Vénérables Frères, de séparer violemment l’État de l’Église. Donc, telle qu’elle est, elle tend au mépris du Dieu éternel et Très-Haut, puisqu’elle affirme qu’aucun culte ne lui est dû par l’État. Or, Dieu n’est pas seulement le seigneur et le maître des hommes considérés individuellement, mais il l’est aussi des nations et des États ; il faut donc que ces nations et ceux qui les gouvernent le reconnaissent, le respectent et le vénèrent publiquement.
Si l’oubli de ce devoir et ce divorce sont partout injurieux pour la majesté divine, ils sont en France une ingratitude plus grande et un malheur plus funeste.
Car si l’on considère en toute vérité l’ancienne gloire de la France, on reconnaîtra qu’elle lui vient en majeure partie, et de beaucoup, de la religion et de l’union constante avec le Saint-Siège, qui en découlait. De plus, cette union de l’Église et de l’État était sanctionnée en France par un pacte solennel.
Or, ce qui ne se ferait pour aucun État, si petit qu’il fût, on l’a fait pour le Siège apostolique, dont l’autorité et l’importance sont si grandes dans le monde.
En effet, au mépris de tout devoir d’urbanité, contrairement au droit des gens et aux règles des États, ce pacte, si solennel et si légitime, a été déchiré sans aucune déclaration préalable de la volonté de le rompre, par le fait d’une des parties seulement, sans égard à la foi jurée.
Et maintenant, si nous examinons la teneur même de la loi, qui ne voit que le fait de sa proposition détruit la constitution même par laquelle Jésus-Christ a façonné l’Église qu’il a acquise par son sang ?
Ainsi, on n’y trouve aucune mention du Pontife romain ni des évêques. Au contraire, toute l’administration et toute la surveillance du culte public sont remises à des associations de citoyens auxquelles seules, dans tout le domaine religieux, la République reconnaît des droits civils. Et si quelque contestation s’élève entre elles, ce n’est pas par les évêques ni par Nous que le litige sera jugé et tranché, mais par le Conseil d’État.
Après l’adoption de cette loi, ce qu’il faut penser, Vénérables Frères, de la liberté de l’Église, Nous l’avons exposé plus amplement dans la Lettre Encyclique rappelée plus haut.
Mais ici Nous dirons en résumé que, d’un côté, les évêques ne peuvent plus régir le peuple chrétien dans la pleine souveraineté de leur charge, de l’autre, on enlève au peuple chrétien le droit très sacré de professer librement sa religion; enfin, l’action de l’Église sur la société est affaiblie sur de nombreux points ou tout fait entravée.
Or, cette violation des droits et cette diminution de liberté s’aggravent encore de ce fait que l’Église, par le seul pouvoir de la loi, au mépris de la justice et nonobstant la foi des traités, est troublée dans la légitime possession de son patrimoine.
Quant à la République, elle se délie de toute obligation de subvenir aux dépenses annuelles de la religion, dépenses que, par une convention, elle avait prises à sa charge en compensation de la spoliation officielle.
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Re: La loi inique de 1905 : Réponse de la Sainte Église.
Condamnation sans appel
Après vous avoir fait, en raison de l’importance du sujet, ces communications, Nous rappelant les devoirs de la charge apostolique par laquelle Nous sommes tenu de protéger et de défendre par tous les moyens les droits sacrés de l’Église, Nous prononçons solennellement en votre auguste assemblée Notre sentence sur cette loi.
En vertu de la suprême autorité dont Nous jouissons comme tenant la place du Christ sur la terre, Nous la condamnons et réprouvons comme injurieuse au Dieu très bon et très grand, contraire à la divine constitution de l’Église, favorisant le schisme, hostile à Notre autorité et à celle des pasteurs légitimes, spoliatrice des biens de l’Église, opposée au droit des gens, ennemie du Siège apostolique et de Nous-même, très funeste aux évêques, au clergé et aux catholiques de France ; Nous prononçons et Nous déclarons que cette loi n’aura jamais et en aucun cas aucune valeur contre les droits perpétuels de l’Église.
Dernière édition par Louis le Sam 05 Déc 2015, 2:34 pm, édité 1 fois (Raison : Orthographe.)
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Louis- Admin
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Re: La loi inique de 1905 : Réponse de la Sainte Église.
Paternelle sympathie
Et maintenant, Notre cœur se tourne vers la nation française ; avec elle, Nous sommes affligé ; avec elle, Nous pleurons. Que personne ne pense que Notre amour pour elle s’est refroidi parce que Nous avons été si amèrement traité. Nous songeons avec douleur à ces Congrégations privées de leurs biens et de leur patrie. Nous voyons avec une paternelle inquiétude des multitudes d’adolescents réclamant une éducation chrétienne. Nous avons devant les yeux les évêques, Nos Frères, et les prêtres jetés au milieu des tribulations et exposés à des maux plus graves encore. Nous chérissons les fidèles opprimés sous cette loi ; Nous les embrassons d’un cœur paternel et plein d’amour.
L’audace et l’iniquité des méchants ne pourront jamais effacer les mérites acquis par la France, durant le cours des siècles, envers l’Église. Notre espoir est que ces mérites s’accroîtront encore quand les temps seront redevenus paisibles. C’est pourquoi Nous exhortons Nos Fils chéris à ne pas se décourager ni se laisser abattre par les épreuves et les difficultés des temps. Qu’ils veillent, fermes dans la foi ; qu’ils agissent virilement, se rappelant la devise de leurs ancêtres : Christus amat Francos. Le Siège apostolique sera toujours près d’eux, ne laissant jamais la Fille aînée de l’Église réclamer inutilement les secours de sa sollicitude et de sa charité.
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