De la mission ordinaire et extraordinaire selon Saint François de Sales

Saint François de Sales a écrit:« Disons quelque chose de plus ; c'est chose hors de doute, que jamais aucune Mission extraordinaire ne doit estre facilement receuë , estant des-advoùée , ou du moins suspecte à l'authorité ordinaire, qui est en l'Eglise de nostre Seigneur; car nous sommes tous obligés d'obeyr  à nos Pasteurs ordinaires , sous peine d'estre déclarés Publicains et Payens : Comme donc pourrions-nous nous ranger sans soupçon sous une autre discipline que la leur, s'ilz venaient à rejetter l'extraordinaire? en ce cas nous serions obligés de connoistre l'Eglise , et de ne pas recevoir ces nouveaux venus , s'ils estoyent des-advoùés des Ordinaires. »

« Et de fait, OÙ ME MONSTRERA-ON JAMAIS UNE VOCATION LÉGITIME EXTRAORDINAIRE , QUI N'AYT ESTÉ RECEUË PAR L'AUTHORITÉ ORDINAIRE? Saint Paul fut appelle, sans doute, estraordinairement ; mais ne fut-il pas appreuvé  par Ananias, et par les Apostres une ou deux fois? En ce sens la Mission  receuë par l'authorité ordinaire est appellée Vocation du saint Esprit. »

« J'adjouste à ces raysons, que L'AUTHORITÉ DE LA MISSION EXTRAORDINAIRE NE DESTRUIT JAMAIS L'ORDINAIRE, et n'est jamais pour la renverser; tesmoins tous les Prophètes, qui n'ont point eslevé l'Autel contre l'Autel, qui n'ont point contredit la Prestrise d'Aaron , qui n'abolirent point les Constitutions synagogiques ; tesmoin enfin nostre Sauveur, qui asseure que tout Royaume divisé en soy sera désolé, et une mayson tombera sur l'autre. De là vint le grand respect qu'il portoit à la Chaire de Moïse, dont la doctrine luy estoit si vénérable, qu'il commanda tousjours de la garder. De vray, si l'extraordinaire authorité devoit abolir l'ordinaire, comme sçaurions-nous quand, à qui, et de quelle manière nous nous y devrions ranger? NON, NON, L'ORDINAIRE EST CONSTANTE, ET SERA TOUSJOURS, PENDANT QUE L'EGLISE SERA DANS CE BAS MONDE : LES PASTEURS ET DOCTEURS, QU'IL A UNE FOIS DONNÉS À L'EGLISE, DOIVENT AVOIR UNE PERPÉTUELLE SUCCESSION, pour la consommation des Saints, jusques à ce que nous nous rencontrions tous en l'unité de la Foy, et de la connoissance du Fils de Dieu en hommes porfaits , à la mesure de l' aage parfait de Jesus-Christ, affîn que nous ne soyons plus enfans ni flottans, desmenés çà et là à tous vents de doctrine par la piperie des hommes, et par leur perfide séduction. Voyla le beau discours que fait saint Paul pour monstrer, que si les Docteurs et Pasteurs ordinaires n'avoient une perpétuelle succession, ou qu'ilz fussent sujetz à la subrogation des extraordinaires, nous n'aurions ainsy qu'une foy et discipline desordonnée, interrompue et variable; nous serions sujetz à estre seduitz par les hommes menteurs, qui à tous propos se vanteroient de l'extraordinaire Vocation ; et comme les Gentils, nous cheminerions en la vanité de nos entendemens, un chacun se playsant à se persuader en soy une motion extraordinaire du saint Esprit, de quoy nostre aage nous fournit, tant d'exemples, que c'est une des plus fortes raysons, qu'on puisse présenter en cette occasion. Car si la Mission extraordinaire peut lever l'ordinaire administration, à qui en laisserons-nous la charge? à Calvin, à Luther, ou au Pacimontain, ou à Blandrate, ou à Brence, ou à la Reine d'Angleterre? Helas! chacun tirera de son costé ce beau prétexte de la Mission extraordinaire, pour se couvrir. En vérité la parole de nostre Seigneur nous délivre de toutes ces difficultés; il dit, qu'il a édifié son Eglise sur un si bon fondement , et avec une proportion si bien entendüe, que les portes d'Enfer ne prévaudront jamais contre elle : que si jamais elles n'ont prevalu, nv ne prévaudront, la Vocation extraordinaire n'est plus nécessaire pour l'abolir, car Dieu ne hayt rien de ce qu'il a fait; comment donc aboliroit-il la sainte Eglise son espouse ordinaire, pour en créer une extraordinaire? Veu que c'est luy qui a édifié l'ordinaire sur soy-mesme, et l'a cimentée de son propre Sang. »

le RP. Houdry, SJ. a écrit:« Comme la religion n'a d'autorité sur les esprits qu'autant qu'elle vient de Dieu, elle tire toute sa force de la mission dont Dieu est le principe. La loi judaïque était toute fondée sur la mission de Moïse et des prophètes : la loi de l'Evangile est toute appuyée sur la mission de Jésus-Christ et des Apôtres. Or, il n'y a eu proprement de mission extraordinaire que celle de Moïse et du Messie ; ce sont les deux missions capitales, dont toutes les autres sont descendues. — Moïse, envoyé pour délivrer le peuple d'Israël de la servitude, donna, par l'ordre du Seigneur, à son frère Aaron l'onction sacrée du sacerdoce éternel, qui se perpétua dans sa famille : jésus-christ, en donnant la mission à ses Apôtres, leur communiqua le pouvoir d'envoyer comme ils étaient envoyés, et leur autorité, qu'ils reçurent immédiatement du fils de Dieu, a passé de siècle en siècle jusqu'à ceux qui tiennent leur place dans l'Eglise. Mais, comme, dans la loi judaïque, Dieu envoyait de temps en temps des hommes qu'il distinguait par les dons éclatants de prophétie et de miracles, pour ramener au culte du vrai Dieu ce peuple inconstant, toujours prêt à sacrifier aux fausses divinités, ainsi, dans la loi de grâce, la Providence fait quelquefois naître des hommes qui, sans sortir de l'ordre de la mission établie et légitime, paraissent extraordinairement envoyés de Dieu pour secourir l'Eglise dans les besoins et les périls où elle se trouve. »

Belge a écrit:  
...Les portes de l'enfer ne prévaudront jamais contre elle, ni aujourd'hui, ni demain, ni pendant le règne de l'antéchrist.

Belge a écrit:Ceux qui nient la persistance de la Hiérarchie Catholique, qui est toujours vivante, ne peuvent jamais répondre à la question de sur qui, dans leurs pensées, s'est dévolué le droit d'élire le Pape aujourd'hui. La conclusion déduite de leur position qui va contre la Sainte Doctrine serait nécessairement que, selon le droit naturel qui exige qu'une société parfaite peut toujours désigner une tête pour son gouvernement, ce droit d'élire le Pape serait dévolué sur les laïcs qu'ils veulent présenter comme les seuls membres vivants de l'Eglise Militante. Il ne serait seulement leur droit, mais plutôt leur obligation d'organiser un 'conclave' publique afin d'élire le Pape. C'est la conclusion logiquement déduite de cette malheureuse position d'église-laïque.

gabrielle a écrit:
Où est la succession?

Où sont les électeurs?

gabrielle a écrit:Où est la succession?

Où sont les électeurs?

Belge a écrit:

gabrielle a écrit:Où est la succession?

Où sont les électeurs?

Où est le droit d'élection du Pape dans votre prétendu église-laïque ?