La vacance de la Papauté selon Louis Veuillot
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La vacance de la Papauté selon Louis Veuillot
Extraits de "Parfum de Rome" par Louis Veuillot Tome 2 PP. 343 Paris 1871
http://archive.org/stream/leparfumderom01veui#page/342/mode/2up
"Ils ourdissent bien des complots, par là-bas. Il y a des têtes infernales, auxquelles obéissent des masses dégradées. Ce que les chefs se proposent, je le sais. Tous leurs efforts convergent ici. Ce qu'ils obtiendront, Dieu le sait; mais c'est ici qu'est Dieu.
Il est ici, il n'est qu'ici, et j'atteste que, s'il se laisse chasser d'ici, il pourra consentir à passer, mais non à s'établir ailleurs. Il a choisi ce lieu , il n'acceptera pas plus une autre demeure que ses adversaires ne réussiront à créer un autre Dieu. Il y aura vacance, interruption du règne visible de Dieu.
Et ce que je veux dire, car je ne prétends rien savoir de la durée ou de la fin du monde, et l'on peut voir un jour descendre de cheval, sur cette place, un Charlemagne aussi bien qu'un Attila ; ce que je veux dire, c'est qu'il faudra rebâtir à cette place le Vatican démoli, ou périr. »
http://archive.org/stream/leparfumderom01veui#page/342/mode/2up
"Ils ourdissent bien des complots, par là-bas. Il y a des têtes infernales, auxquelles obéissent des masses dégradées. Ce que les chefs se proposent, je le sais. Tous leurs efforts convergent ici. Ce qu'ils obtiendront, Dieu le sait; mais c'est ici qu'est Dieu.
Il est ici, il n'est qu'ici, et j'atteste que, s'il se laisse chasser d'ici, il pourra consentir à passer, mais non à s'établir ailleurs. Il a choisi ce lieu , il n'acceptera pas plus une autre demeure que ses adversaires ne réussiront à créer un autre Dieu. Il y aura vacance, interruption du règne visible de Dieu.
Et ce que je veux dire, car je ne prétends rien savoir de la durée ou de la fin du monde, et l'on peut voir un jour descendre de cheval, sur cette place, un Charlemagne aussi bien qu'un Attila ; ce que je veux dire, c'est qu'il faudra rebâtir à cette place le Vatican démoli, ou périr. »
FRANC- Nombre de messages : 1414
Date d'inscription : 31/10/2011
Re: La vacance de la Papauté selon Louis Veuillot
Admirable!
Merci.
Merci.
gabrielle- Nombre de messages : 19797
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: La vacance de la Papauté selon Louis Veuillot
Ces paroles sont un peu développées dans les pages suivantes (p. 344-354). Pie IX lui-même envisage une descente de l'Église aux catacombes et un hypothétique rétablissement (p. 348).
Simplicius- Nombre de messages : 342
Localisation : Villefranche de Rouergue
Date d'inscription : 03/05/2010
Re: La vacance de la Papauté selon Louis Veuillot
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Merci Franc; si je comprends bien, Louis Veuillot met par terre la thèse...
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Merci Franc; si je comprends bien, Louis Veuillot met par terre la thèse...
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ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: La vacance de la Papauté selon Louis Veuillot
DERNIÈRE SOIRÉE A ROME.
CHAPITRE IV page 343
(..)
" J'arrive d'une longue course à travers le monde civilisé et barbare. Je reviens du Midi et du Nord, du Levant et du Couchant. Je crois savoir ce qu'il y a dans le monde à l'heure qu'il est. Ici tout m'est apparu. Ici est le nœud de tout.
"Ils ourdissent bien des complots, par là-bas. Il y a des têtes infernales, auxquelles obéissent des masses dégradées. Ce que les chefs se proposent, je le sais. Tous leurs efforts convergent ici. Ce qu'ils obtiendront, Dieu le sait ; mais c'est ici qu'est Dieu.
" Il est ici, il n'est qu'ici ; et j'atteste que, s'il se laisse chasser d'ici, il pourra consentir à passer, mais non à s'établir ailleurs. Il a choisi ce lieu, il n'acceptera pas plus une autre demeure que ses adversaires ne réussiront à créer un autre Dieu. Il y aura vacance, interruption du règne visible de Dieu.
" Et ce que je veux dire, - car je ne prétends rien savoir de la durée ou de la fin du monde, et l'on peut voir un jour descendre de cheval, sur cette place, un Charlemagne aussi bien qu'un Attila ; - ce que je veux dire, c'est qu'il faudra rebâtir à cette place le Vatican démoli, ou périr. "
page 344 - CHAPITRE V
Plus PP. IX.
A M. EUGÈNE VEUILLOT
Le Saint-Père a daigné m'accorder une dernière audience. Aujourd'hui donc, j'ai encore eu une fois le bonheur de baiser ses pieds, d'entendre sa voix, de recevoir sa bénédiction. Je l'ai demandée et reçue pour moi, pour toi, pour nos sœurs, pour nos enfants, pour nos frères de l'Univers dont il sait les noms.
C'était dans cet humble cabinet où Pie IX passe en quelque sorte sa vie, occupé de si grandes affaires et se donnant par bienveillance la surcharge d'en écouter de si petites. Pie IX se fait tout à tous, ne refuse personne, admet qui lui demande justice, qui lui demande secours, qui lui demande conseil, qui veut seulement emporter la consolation de l'avoir vu.
page 345
Avant de m'introduire, le camérier me fit attendre un moment. La cloche venait de sonner, et c'était le signal d'une prière qui se fait tous les jours pour tous les morts de la chrétienté. Le Pape priait. J'entrai lorsqu'il eut terminé sa prière.
Il m'a reçu avec ce sourire qui luit habituellement sur la sérénité de son visage. Il s'est un peu renversé dans son fauteuil, comme pour me dire de parler à mon aise. Il semblait qu'il n'eut autre chose à faire que de m'écouter.
Tu l'as vu ; tu te rappelles cette expression de mansuétude et de patience, ces yeux fins et francs, ce caractère de majesté paternelle. Les années et les angoisses ont plus profondément empreint le cachet de la force intérieure sur ce visage clément.
J'éprouvais la même émotion que toujours ; une émotion qui vient de mon cœur et qui n'est pas de la timidité. Il me semble que, pour être timide devant Pie IX, il faudrait avoir besoin de mentir : et alors, même sans penser à Dieu, on aurait peur et honte de mentir, parce que son regard voit au fond de l'âme. Il écoutait et répondait bénignement.
Tu sais quelles paroles j'ai entendu de lui en diverses occasions. Elles ont été notre règle. Si nous n'avons pas su, autant qu'il l'aurait désiré, garder le calme dans la polémique ; s'il nous est arrivé de manquer en cela, tantôt sans le vouloir et sous le coup de l'indignation, tantôt par nécessité, jamais nous n'avons pris une voie qu'il eut désapprouvée.
Dieu merci, les deux choses que certaines personnes nous reprochent le plus. Lui ne nous les reproche pas. Il ne condamne ni nos rébellions contre les thèses d'accommodement entre Jésus-Christ et Bélial, ni notre acceptation sincère de l'établissement politique de 1851 et le grand désir que nous avons eu de voir régner la concorde entre les deux puissances.
Tu sais comme il m'a jadis recommandé non seulement de n'être point hostile sans motif et dans la seule vue de mériter de misérables applaudissements, faiblesse contraire à la loyauté chrétienne ; mais encore d'avoir soin de ne pas taire le bien et de chercher plutôt l'occasion de louer.
Aujourd'hui il a parlé des périls de l'Église. Il l a dit qu'il se sentait calme et sans crainte, mais ; qu'il ne pouvait pas ne point voir que tous les coups se dirigent sur lui, d'Angleterre, d'Italie, d'Allemagne, même de Russie. - La Russie, ce gouvernement de fraude et de tyrannie, attaquer le gouvernement pontifical et lui reprocher de vouloir ramener le monde en arrière !
" Oui , a repris le Saint-Père, nous sommes dans un siècle audacieux : le siècle des chemins le fer. On se presse, on marche vite... et l'on marche mal !" Ces derniers mots ont été dits avec me grande expression de tristesse, mais qui pourtant n'a pas effacé l'angélique et victorieux sourire du Saint. Il a continué :
" Le Saint-Siège tâche de contenir cet élan désordonné et de rester dans la droite voie. Le temps est mauvais. Les esprits s'égarent facilement ; les meilleurs sont atteints, disposés à se précipiter vers des compromis chimériques ou funestes. C'est une disposition quasi générale à changer ce que Dieu a établi par la main des siècles. On prétend faire mieux, mais on ne fera pas mieux, et Dieu sait si l'on désire faire mieux !
" Le Pape, ou doit être dans les Catacombes ou doit régner : je ne tiens pas pour moi à l'éclat du pouvoir temporel. Je crois savoir que je ne suis pas Pape pour être entouré de ma pauvre cour et me promener à quatre chevaux. Quel prix puis-je attacher à cela ? Ce dehors est une place assignée au chef de l'Église, comme '< les yeux ont leur place dans le corps humain. Il en doit être ainsi , parce qu'ainsi le veut " l'ordre ; et ceux qui prétendraient ne vouloir ce que changer les yeux de place voudraient en réalité arracher les yeux.
" Je maintiens le pouvoir temporel et je le défendrai au péril de ma vie, parce que le pouce voir temporel est nécessaire à la pleine liberté de l'Église, et la pleine liberté de l'Église nécessaire à la société catholique et à tout le genre humain. Si le Vicaire de Jésus-Christ doit redescendre dans les Catacombes, ce sera par impiété de la force, pour le malheur des hommes. Alors Jésus-Christ aussi descendra dans les Catacombes, et avec lui la liberté. Dieu ni la liberté ne seront plus sur la terre. Sans doute, un jour, l'ordre sera rétabli ; mais au bout de combien de temps, et au prix de quelles catastrophes ! "
Un incident de la conversation y amena le souvenir de ce fameux enfant juif, baptisé en péril de mort par une servante chrétienne, et à cause de cela retiré des mains de ses parents pour être élevé aux frais du Saint-Père dans la connaissance de Dieu.
Le Saint-Père daigna me dire qu'à travers le bruit que firent à cette occasion les libres penseurs, disciples de Rousseau et de Malthus, nous
avions bien soutenu la cause et le droit de l’Église. Il s'étendit sur la déplorable ignorance qui s'était révélée en beaucoup de chrétiens, comme s'ils ne connaissaient plus le caractère, les obligations et les privilèges divins du baptême.
" On a, dit-il, mis en avant beaucoup de mente songes, de faits inexacts et de doctrines erronées. Les ministres de diverses puissances n'ont guère différé des journalistes. Il y a eu nombre de propositions inutiles et qui trahissaient l'ignorance de ceux qui les faisaient, sans parler des démarches qui n'avaient pour objet que d'ameuter l'opinion.
" La force n'a pu se procurer le triste avantage qu'elle prend souvent dans les affaires de ce monde. Si un souverain très-puissant venait dire au Pape : Payez-moi plusieurs millions ! le Pape, pour éviter de plus grands malheurs, se laisserait dépouiller, demandant à Dieu de n'exiger pas plus tard du spoliateur un compte trop sévère.
" Mais quand on dit au Pape : Livrez-moi une âme ! toute la force du monde ne saurait obtenir son consentement, et il n'y a point de péril qui le fasse céder, parce que le Vicaire de Jésus-Christ n'a rien de plus précieux que les âmes qui appartiennent à Jésus-Christ. "
Je cherchais quelque consolation, le Saint- Père me l'a donnée. Elle était dans la sérénité invincible de son regard autant que dans ses paroles.
" Je vois le péril, je vois les canons braqués, je vois l'aveuglement des hommes, plus désolant que la méchanceté de quelques-uns, et
ces méchants aussi ne savent ce qu'ils font ; je vois l'hypocrisie, et c'est là ma douleur.
" Mais, en même temps, je vois que Dieu, qui ne dissipe rien, répand à profusion dans l'Église la force de la prière. La force de la prière aura son effet, et quel peut en être l'effet, sinon la splendeur de l'Église! "
___________
Le Saint-Père croit à une catastrophe signalée, et cette catastrophe sera dans l'histoire une démonstration de la divinité de l'Église. Il s'attend à tout du côté de ses adversaires, il ne compte sur rien du côté de ses amis ; il ne doute pas de l'assistance de Dieu.
page 351
Le Saint-Père se sent atteint, si je puis parler ainsi, de la maladie des Papes, la maladie des Catacombes. Il sait que les Papes n'en meurent pas. La splendeur de la croix égale la splendeur du tône.
Captif d'Hérode, condamné, à la veille du jour fixé pour l'exécution, Pierre a dénoué sa ceinture, et il dort, ou plutôt il veille, lié entre deux soldats. Combien durera la veille ? Cela: regarde Dieu. Quand le moment sera venu, apparaîtra le messager qui passe à travers les portes des prisons : Surge ! Alors Pierre se lèvera, il fera ce qui lui sera commandé.
Rien n'est beau, rien n'est grand sur la terre comme ce seul homme désarmé contre qui tant de puissances s'élèvent, qui les tient en échec et qui ne sera pas vaincu. Rien n'est beau comme ce spectacle de la foi dans le désastre des choses humaines ; rien, si ce n'est le spectacle de l'humilité dans cette assurance de la foi : " Si je m'appuyais en moi-même, dit le Saint-Père, je tomberais, mais c'est en Dieu que je m'appuie. "
_________
Voilà le grand spectacle de Rome, ce sépulcre plus brillant qu'aucun lieu éclairé du soleil, ce sépulcre d'où jaillit la vie. C'est ici, c'est ici que l'homme se connaît fils de Dieu et vainqueur de la mort.
Dans cette ville du pardon, ainsi que Notre-Seigneur nommait Rome en parlant à sainte Brigitte ; dans cette ville du pardon, sous cette main qui délie du péché, là nous voyons bien la rage et nous sentons bien l'impuissance de Satan. Satan n'établira rien de durable et n'emportera que ce qui veut être à lui.
Qu'ils enferment le Pape et Jésus-Christ et la liberté dans les Catacombes, et qu'ils bâtissent sur ce volcan : le volcan éclatera, quand même ils l'auraient chargé du poids du monde.
__________
Quelle grâce pour nous, mon frère, étant fils de cette époque, nés dans ses ténèbres, poussés en ses chemins mauvais, quelle grâce et quel sujet de joie éternelle, de nous trouver pourtant du côté où nous sommes ; d'être enfants de la sainte Église, de la connaître, de l'aimer, de partager ses douleurs, de vivre de ses espérances !
Quel privilège d'avoir pour chef Pie IX, d'être entièrement et uniquement avec lui qui est avec rassemblée des Saints de tous les temps, et
comme eux avec Jésus-Christ lui-même ; d'y être à ce point d'espérer que nul coup ne l'atteindra dont nous ne recevions notre part !
Pour moi, je persiste à croire que tout ceci est le début tumultueux d'une grande ère de la Papauté. Je crois que le monde ne pouvant vivre sans autorité, il viendra chercher l'autorité à sa source ici-bas, qui est le Saint-Siège.
Quoi que fasse la ruse, et la force, et la sagesse mondaine, l'ordre ne sera jamais que le respect de tous les droits ; et, pour établir l'ordre, il faudra commencer par une affirmation solennelle de la Papauté, qui est le droit de Dieu. Il faudra reconnaître que Pierre, Vicaire de Jésus-Christ, aîné et chef de la famille humaine , est le vrai consécrateur du pouvoir humain.
Quand tous les essais auront été tentés, et quand ces essais auront tout broyé et que le genre humain sera devenu le jouet sanglant et
déchiré de la force, c'est à Pierre qu'il demandera de lui rendre l'Autorité. Le Pape restaurera la monarchie ou il organisera la démocratie, et de toute manière la Papauté sera ce quelle est, la tête du monde, - ou le monde décapité périra.
Page 354
Mais, dût le monde s'acheminer au dernier terme et en être déjà voisin, et n'avoir plus un moment de répit ; et quand les horribles péripéties de la catastrophe finale devraient remplir ce qui nous reste de jours :
Bénissons Dieu plus tendrement de n'être pas ceux qui triompheront dans cette agonie des choses saintes ; d'être, au contraire, ceux qui les pleureront et les honoreront jusqu'à la mort. Ainsi nous aurons le meilleur lot de la mort, après avoir eu le meilleur lot de la vie.
Ainsi nos yeux seront consolés et ravis par le beau visage des Saints, et leurs regards amis se tourneront vers nous comme un rayon du soleil éternel ; et quand ils seront dans leur royaume, ils se souviendront de nous.
Nous aurons souffert pour la justice, mais nous aurons cru, nous aurons admiré, nous aurons espéré, nous aurons aimé.
" Bienheureux ceux qui souffrent pour la justice, parce qu'ils auront le royaume des cieux. " - O Vérité éternelle, vous donnez plus que vous n'avez promis : car déjà ceux qui aiment la justice et souffrent pour elle, possèdent ici-bas l'amour !
Alléluia.
Roger Boivin- Nombre de messages : 13222
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: La vacance de la Papauté selon Louis Veuillot
On peut remarquer que Fra Gaudenzio, que Louis Veuillot fait parler à travers son récit ( PP. 343), dont on ne sait si c'est un personnage véridique ou littéraire et inventé, évoque la notion de vacance de la Papauté. D'un autre côté, la narration magnifique de l'audience entre Pie IX et Louis Veuillot ( PP. 344), dont on n'a aucune raison de nier l'authenticité, suggère l'idée de Catacombes de la Papauté. Or, dans les Catacombes des premiers siècles de l'Eglise, les chrétiens, Papes inclus, avant de mourir martyrs, y étaient cachés, mais vivants...roger a écrit:DERNIÈRE SOIRÉE A ROME.
CHAPITRE IV page 343
(..)
" Il est ici, il n'est qu'ici ; et j'atteste que, s'il se laisse chasser d'ici, il pourra consentir à passer, mais non à s'établir ailleurs. Il a choisi ce lieu, il n'acceptera pas plus une autre demeure que ses adversaires ne réussiront à créer un autre Dieu. Il y aura vacance, interruption du règne visible de Dieu."
page 344 et suivantes - CHAPITRE V
Plus PP. IX.
A M. EUGÈNE VEUILLOT
"Le Saint-Père a daigné m'accorder une dernière audience."
" Le Pape, ou doit être dans les Catacombes ou doit régner "
....
"Si le Vicaire de Jésus-Christ doit redescendre dans les Catacombes, ce sera par impiété de la force, pour le malheur des hommes. Alors Jésus-Christ aussi descendra dans les Catacombes, et avec lui la liberté. Dieu ni la liberté ne seront plus sur la terre. Sans doute, un jour, l'ordre sera rétabli ; mais au bout de combien de temps, et au prix de quelles catastrophes ! "
...
"Le Saint-Père croit à une catastrophe signalée, et cette catastrophe sera dans l'histoire une démonstration de la divinité de l'Église. Il s'attend à tout du côté de ses adversaires, il ne compte sur rien du côté de ses amis ; il ne doute pas de l'assistance de Dieu. "
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"Le Saint-Père se sent atteint, si je puis parler ainsi, de la maladie des Papes, la maladie des Catacombes. Il sait que les Papes n'en meurent pas. La splendeur de la croix égale la splendeur du trône."
...
"Qu'ils enferment le Pape et Jésus-Christ et la liberté dans les Catacombes, et qu'ils bâtissent sur ce volcan : le volcan éclatera, quand même ils l'auraient chargé du poids du monde. "
Simple observation, dont le but n'est pas de faire contredire l'auteur , entre ses accents prophétiques alternativement optimistes ou pessimistes ( d'un point de vue terrestre).
Dernière édition par FRANC le Sam 09 Mar 2013, 7:39 pm, édité 3 fois
FRANC- Nombre de messages : 1414
Date d'inscription : 31/10/2011
Re: La vacance de la Papauté selon Louis Veuillot
Autre extrait du même livre, "Parfum de Rome" Tome 1, PP. 28
http://www.archive.org/stream/leparfumderom01veui#page/n35/mode/2up
"A Valence, en 1799, mourut Pie VI. prisonnier. Les geôliers scellèrent son cercueil, et ils dirent : C'est le dernier Pape. Cette parole avait été prononcée souvent ; on la répète. Quand Pie VI mourut, il n'y avait plus de prêtres en France ; — mais Pie IX était né.
Allez ! allez ! creusez des fosses profondes, et descendez-y des cercueils scellés, et scellez aussi la pierre, et placez vos gardes alentour : les berceaux sont pleins ! Veillez auprès des berceaux : vous n'empêcherez pas la goutte d'eau du baptême de tomber sur le front de l'enfant! Cet enfant baptisé grandira; il aura besoin de Dieu.
Un jour, quelque bourreau lui récitera le Credo, qui aura jailli sur lui avec le sang d'un martyr. A cet enfant qui cherche Dieu, il dira que Dieu est dans une tombe scellée, mais que la mort ne saurait garder pareille proie. Et cet enfant alors de viendra homme, et il ira par le monde, criant :
Mon Dieu ! mon père !
Ce sera véritablement le cri terrible, le rugissement qui rompra les portes de la mort. La terre frémira. Une voix sortira des Catacombes, qui dira : Mon fils ! Et l'amour sera vainqueur, et les tombeaux enfanteront."
http://www.archive.org/stream/leparfumderom01veui#page/n35/mode/2up
"A Valence, en 1799, mourut Pie VI. prisonnier. Les geôliers scellèrent son cercueil, et ils dirent : C'est le dernier Pape. Cette parole avait été prononcée souvent ; on la répète. Quand Pie VI mourut, il n'y avait plus de prêtres en France ; — mais Pie IX était né.
Allez ! allez ! creusez des fosses profondes, et descendez-y des cercueils scellés, et scellez aussi la pierre, et placez vos gardes alentour : les berceaux sont pleins ! Veillez auprès des berceaux : vous n'empêcherez pas la goutte d'eau du baptême de tomber sur le front de l'enfant! Cet enfant baptisé grandira; il aura besoin de Dieu.
Un jour, quelque bourreau lui récitera le Credo, qui aura jailli sur lui avec le sang d'un martyr. A cet enfant qui cherche Dieu, il dira que Dieu est dans une tombe scellée, mais que la mort ne saurait garder pareille proie. Et cet enfant alors de viendra homme, et il ira par le monde, criant :
Mon Dieu ! mon père !
Ce sera véritablement le cri terrible, le rugissement qui rompra les portes de la mort. La terre frémira. Une voix sortira des Catacombes, qui dira : Mon fils ! Et l'amour sera vainqueur, et les tombeaux enfanteront."
FRANC- Nombre de messages : 1414
Date d'inscription : 31/10/2011
Re: La vacance de la Papauté selon Louis Veuillot
FRANC a écrit:On peut remarquer que Fra Gaudenzio, que Louis Veuillot fait parler à travers son récit ( PP. 343), dont on ne sait si c'est un personnage véridique ou littéraire et inventé, évoque la notion de vacance de la Papauté. D'un autre côté, la narration magnifique de l'audience entre Pie IX et Louis Veuillot ( PP. 344), dont on n'a aucune raison de nier l'authenticité, suggère l'idée de Catacombes de la Papauté. Or, dans les Catacombes des premiers siècles de l'Eglise, les chrétiens, Papes inclus, avant de mourir martyrs, y étaient cachés, mais vivants...roger a écrit:DERNIÈRE SOIRÉE A ROME.
CHAPITRE IV page 343
(..)
" Il est ici, il n'est qu'ici ; et j'atteste que, s'il se laisse chasser d'ici, il pourra consentir à passer, mais non à s'établir ailleurs. Il a choisi ce lieu, il n'acceptera pas plus une autre demeure que ses adversaires ne réussiront à créer un autre Dieu. Il y aura vacance, interruption du règne visible de Dieu."
page 344 et suivantes - CHAPITRE V
Plus PP. IX.
A M. EUGÈNE VEUILLOT
"Le Saint-Père a daigné m'accorder une dernière audience."
" Le Pape, ou doit être dans les Catacombes ou doit régner "
....
"Si le Vicaire de Jésus-Christ doit redescendre dans les Catacombes, ce sera par impiété de la force, pour le malheur des hommes. Alors Jésus-Christ aussi descendra dans les Catacombes, et avec lui la liberté. Dieu ni la liberté ne seront plus sur la terre. Sans doute, un jour, l'ordre sera rétabli ; mais au bout de combien de temps, et au prix de quelles catastrophes ! "
...
"Le Saint-Père croit à une catastrophe signalée, et cette catastrophe sera dans l'histoire une démonstration de la divinité de l'Église. Il s'attend à tout du côté de ses adversaires, il ne compte sur rien du côté de ses amis ; il ne doute pas de l'assistance de Dieu. "
...
"Le Saint-Père se sent atteint, si je puis parler ainsi, de la maladie des Papes, la maladie des Catacombes. Il sait que les Papes n'en meurent pas. La splendeur de la croix égale la splendeur du trône."
...
"Qu'ils enferment le Pape et Jésus-Christ et la liberté dans les Catacombes, et qu'ils bâtissent sur ce volcan : le volcan éclatera, quand même ils l'auraient chargé du poids du monde. "
Simple observation, dont le but n'est pas de faire contredire l'auteur , entre ses accents prophétiques alternativement optimistes ou pessimistes ( d'un point de vue terrestre).
Roger Boivin a écrit:OÙ EN SOMMES-NOUS ? Étude sur les évènements actuels, 1870 et 1871 -- par Mgr Gaume -- page 78 et suivante -- chapitre XI :
- Vers la fin des temps Rome, redeviendra païenne - :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54471759/f89.image
« Insistant sur ce fait, Cornélius ajoute : A la fin du monde, Rome redevenue païenne, persécutera le Christ et les chrétiens et surtout le Souverain pontife, qu'elle chassera, ou fera mourir. » (p. 83)
Roger Boivin- Nombre de messages : 13222
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: La vacance de la Papauté selon Louis Veuillot
Retour au premier post de ce fil ( j'ai espacé les lignes pour que ce soit plus clair) :
FRANC a écrit:
Extraits de "Parfum de Rome" par Louis Veuillot Tome 2 PP. 343 Paris 1871
http://archive.org/stream/leparfumderom01veui#page/342/mode/2up
"Ils ourdissent bien des complots, par là-bas. Il y a des têtes infernales, auxquelles obéissent des masses dégradées. Ce que les chefs se proposent, je le sais. Tous leurs efforts convergent ici. Ce qu'ils obtiendront, Dieu le sait; mais c'est ici qu'est Dieu.
Il est ici, il n'est qu'ici, et j'atteste que, s'il se laisse chasser d'ici, il pourra consentir à passer, mais non à s'établir ailleurs. Il a choisi ce lieu , il n'acceptera pas plus une autre demeure que ses adversaires ne réussiront à créer un autre Dieu. Il y aura vacance, interruption du règne visible de Dieu.
Et ce que je veux dire, car je ne prétends rien savoir de la durée ou de la fin du monde, et l'on peut voir un jour descendre de cheval, sur cette place, un Charlemagne aussi bien qu'un Attila ; ce que je veux dire, c'est qu'il faudra rebâtir à cette place le Vatican démoli, ou périr. »
Roger Boivin- Nombre de messages : 13222
Date d'inscription : 15/02/2009
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