INSTRUCTION DE LA SACRÉE CONGRÉGATION DES RELIGIEUX CONCERNANT L'APOSTOLAT PAR LE FILM - S. S. le pape Pie XII - 1953
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INSTRUCTION DE LA SACRÉE CONGRÉGATION DES RELIGIEUX CONCERNANT L'APOSTOLAT PAR LE FILM - S. S. le pape Pie XII - 1953
INSTRUCTION DE LA SACRÉE CONGRÉGATION DES RELIGIEUX CONCERNANT L'APOSTOLAT PAR LE FILM
(11 mai 1953) 1
« C'est une nécessité de notre temps — écrivait Pie XI dans l'encyclique Vigilanti Cura du 29 juin 1936 — de veiller et de travailler à ce que le cinéma ne soit plus une école de corruption, mais qu'il se transforme au contraire en un instrument précieux d'éducation et d'élévation de l'humanité. »
Cette vigilance et ce soin — plusieurs fois recommandés par le Souverain Pontife heureusement régnant — ont été exercés parfaitement tant par la Commission pontificale pour le cinéma, organe du Saint-Siège pour l'étude des problèmes cinématographiques qui ont quelque rapport avec la foi et la morale, que par l'épiscopat catholique et le clergé séculier et régulier qui ont suivi et suivent avec un soin vigilant le grave problème du cinéma. Celui-ci, « parmi les divertissements modernes, a pris une place d'importance universelle » 2 et est devenu désormais une exigence qui touche fortement, non seulement les populations des grands centres urbains, mais encore des moindres centres ruraux.
1 D'après le texte italien du Commentarium pro Religiosis, (fase. IV. 1953, p. 254), traduction de La Documentation Catholique, T. LU ; c. 214.
2 Encyclique Vigilanti Cura.
Comme résultat concret de l'intérêt que l'épiscopat et le clergé portent aux problèmes du cinéma, il faut noter de nombreuses exhortations et directives émanées de l'autorité ecclésiastique en divers pays et la multiplication des initiatives dans le but de sauvegarder les intérêts spirituels des fidèles et d'exercer une influence moralisatrice dans le champ de l'industrie cinématographique. A ce propos, il convient de mentionner spécialement les salles de cinéma dirigées — souvent au prix de gros sacrifices — par des prêtres ou des religieux qui ont charge d'âmes ou qui exercent leur apostolat particulier sur le plan éducatif et social. Ce genre d'apostolat assure non seulement un sain divertissement au peuple, et en particulier à la jeunesse, mais c'est souvent un instrument efficace de formation et d'élévation humaine et religieuse.
Il ne manque pas toutefois d'inconvénients qui viennent surtout des réelles difficultés que rencontrent les gérants des salles catholiques du fait et de la rareté des films moralement sains et des charges financières que les dits gérants doivent supporter ; difficultés qui, si sensibles qu'elles soient, ne pourraient évidemment jamais justifier la projection dans une salle catholique de pellicules qui ne soient pas d'une moralité indiscutable.
Beaucoup de ces difficultés trouveront et trouvent leur solution dans ce mot de Pie XI dans l'Encyclique susdite : « Grâce à l'organisation de ces salles de cinéma, qui sont souvent de bons clients pour l'industrie cinématographique, on peut formuler une autre exigence, à savoir : que cette industrie même produise des films répondant pleinement à nos principes, films qui seront ensuite présentés non seulement dans les salles catholiques mais aussi dans d'autres ».
En exécution de ces directives, ont été organisées et s'organisent, dans les diverses nations, en parfaite harmonie avec les exigences de l'apostolat sur ce plan, des associations nationales catholiques de directeurs de cinéma, avec la tâche précise de représenter les intérêts moraux et matériels des salles catholiques devant l'autorité civile, d'en défendre les droits dans leurs rapports avec les autres associations, de les assister sur le plan légal, administratif et fiscal. Il n'est pas besoin de montrer — comme d'ailleurs l'autorité ecclésiastique l'a plusieurs fois souligné — combien il est convenable pour ne pas dire nécessaire, que les salles catholiques adhèrent à de semblables organisations.
L'encyclique Vigilanti Cura décide, en outre, que « les évê-ques créent dans chaque pays un bureau national permanent de révision qui puisse promouvoir la production de bons films, classer les autres, et qui fasse parvenir son jugement aux prêtres et aux fidèles ».
Les jugements prononcés par les bureaux nationaux de révision doivent être une directive pour tous, et les fidèles doivent s'y tenir, tant pour éviter des occasions de péché et de scandale que pour prendre position contre les films immoraux amenant, de cette façon, les firmes cinématographiques à améliorer leur production.
Or, quand on pense au nombre d'instituts religieux qui se donnent comme but propre, sanctionné par leurs Constitutions approuvées par le Saint-Siège, l'apostolat dans le secteur cinématographique, non seulement au moyen de la projection et de la distribution des films moralement sains, mais encore au moyen de leur production, on relèvera facilement quelle part les religieux ont, de jure et de facto, dans l'apostolat exercé dans l'univers catholique sur le plan cinématographique.
Si ensuite, on considère l'oeuvre que déploient les religieux et les religieuses adonnés à l'enseignement, à l'assistance, à l'éducation et à la rééducation, ainsi qu'à toutes les autres formes de l'apostolat, il apparaîtra évident qu'ils sont, toujours en nombre croissant, bien que sous une forme indirecte, placés en contact avec le monde du cinéma.
En plus des paroisses confiées à des religieux, le problème de l'apostolat, au moyen du cinéma, se présente encore pour les associations que les Instituts religieux d'hommes et de femmes organisent et dirigent pour la jeunesse dans tous les pays.
Les données de fait ne sont pas différentes : il apparaît vraiment à cette Congrégation des religieux qu'une part assez élevée des salles de cinéma catholique existant dans les différentes nations est gérée par des personnes qui dépendent de ce Sacré Dicastère. En Italie, par exemple, sur la base d'informations précises, sur 4.000 salles de cinéma dépendantes de l'autorité ecclésiastique ou contrôlées par celle-ci, plus de la moitié appartiennent à des religieux ou à des religieuses (les salles commerciales sont près de 8000).
Dans le but, par conséquent, de pourvoir d'une manière plus adéquate aux nécessités complexes et urgentes de ce secteur de l'apostolat religieux, convaincue de la grande portée éducative du cinéma, comme aide apostolique positive (de formation chrétienne et humaine) et négative (de préservation), cette Congrégation des religieux a jugé opportun par la présente instruction adressée aux Révérendissimes Supérieurs généraux et Révéren-dissimes Supérieures Générales des Instituts religieux qui, directement ou indirectement pratiquent cet apostolat, d'établir dans la sphère de sa compétence, ce qui suit :
1. Puisque l'exploitation publique des salles de cinéma constitue une activité commerciale aux sens du Code de droit canonique (can. 142, 592, 2.380) et du Décret De vetita clericis et religiosis negotiatione et mercurata du 22 mars 19503, les religieux qui ont l'intention d'ouvrir une salle doivent demander la permission (nihil obstat) au Saint-Siège (Sacrée Congrégation des Religieux), nécessaire pour écarter l'empêchement canonique mis par le droit même sous la menace de peines canoniques.
2. On considère comme exploitation publique aux sens de la présente instruction l'exploitation — par des religieux ou par d'autres (can. 142) — d'une salle de cinéma, où se rencontrent à la fois et la destination publique des spectacles et le déploiement d'une activité lucrative quelconque.
3. N'est requise aucune permission du Saint-Siège (can. 7) (Sacrée Congrégation des Religieux en ce cas), lorsqu'il s'agit d'une exploitation privée de la salle, ou bien quand les représentations cinématographiques ne sont pas destinées au public ou que l'accès à la salle est à titre gratuit.
4. La Sacrée Congrégation des Religieux pour la délivrance du nihil obstat, prendra, suivant les cas, l'avis de la Commission pontificale pour le cinéma, organe du Saint-Siège, pour l'étude des problèmes du cinéma dans leur rapport avec la foi et la morale.
5. Ecarté l'empêchement canonique, dont il est question au numéro 1, l'Institut religieux acquiert la capacité d'exercer cette activité, et l'activité exercée est, en conséquence, légitime.
6. Pour décider ensuite de l'opportunité de l'ouverture de la salle au public, compte tenu des circonstances de lieu, de personne et de milieu, devront se rencontrer le nihil obstat de l'Ordinaire du lieu où la salle doit s'ouvrir et celui du Supérieur majeur religieux.
7. On rappelle que, sur la base des principes canoniques, les règles données par les Excellentissimes Ordinaires diocésains pour le secteur de l'apostolat du cinéma, pour tout ce qui touche la foi, la morale ou l'ordre public, lient les religieux, même exempts, qui gèrent des salles de cinéma ouvertes au public.
8. Le titulaire de la licence pour une salle gérée par des religieux ne peut être seulement que le Supérieur de la maison
A. A. S., vol. XLII, 1950, p. 330 ; cf. Documents Pontificaux 1950, p. 95.
à laquelle la salle est annexée ou dont elle dépend, le curé religieux, ou leur délégué ; jamais un laïc.
9. On ne permet pas, sinon à titre de rarissime exception, justifiée comme il convient, la cession temporaire ou définitive de la gestion d'une salle (religieuse) à des personnes privées. Le nihil obstat dont il est question au numéro 1 ne comporte jamais cette autorisation.
10. Les gérants sont obligés, en conscience, de veiller attentivement, durant les spectacles, à prévenir dangers et inconvénients de quelque nature qu'ils soient.
11. L'établissement du programme des spectacles est exclusivement du ressort du titulaire de la licence, qui en est toujours responsable même s'il emploie des aides laïques.
12. Les films à projeter pourront être choisis seulement parmi ceux qui sont déclarés pour tous par le bureau national permanent de révision et exceptionnellement parmi ceux jugés pour adultes, avec les corrections opportunes, selon les critères fixés par l'Ordinaire.
13. On ne pourra admettre en aucun cas la projection de films jugés par le bureau compétent national de révision : pour adultes avec réserves, à déconseiller, à proscrire.
14. Qu'on évite l'exposition de placards publicitaires ou de grandes affiches sur les façades ou près de l'entrée de l'église.
Concernant la situation particulière qui existe aujourd'hui en Italie, cette Sacrée Congrégation des Religieux précise et établit ce qui suit :
1° Est exploitation publique de salle de cinéma et partant activité commerciale au sens canonique du mot, non seulement ce que les religieux par eux-mêmes ou par d'autres (can. 142) déploient sur la base de la licence industrielle, mais encore celle dite licence paroissiale.
2° Le titre de licence paroissiale — en Italie et pour les effets civils — indique la permission que doit accorder l'autorité civile, sur la base de laquelle les salles catholiques existant dans les paroisses, et aussi dans les patronages, collèges, associations, Instituts, etc., dépendantes d'une façon quelconque de l'autorité ecclésiastique ou contrôlées par elle, peuvent légitimement être ouvertes au public.
3° La Sacrée Congrégation des Religieux pourra, seulement comme une rarissime exception, pleinement justifiée, et contrôlée dans chaque cas, délivrer le nihil obstat pour la licence industrielle. En effet, il serait bien difficile de constater, en ces cas, une cause justificative suffisante.
4° Le but apostolique est clair dans la licence paroissiale, alors que pour la licence industrielle, le motif d'apostolat est souvent compromis par l'intérêt économique. Or, le gain ne peut être pris en considération comme motif justificatif, même si les entrées sont dévolues à de bonnes oeuvres. On doit d'autre part éviter absolument toute forme de concurrence commerciale entre Instituts religieux et exploitants de cinémas industriels.
5° Le bureau national permanent de révision pour l'Italie est le Centro cattolico cinematografico.
6° L'Association nationale qui représente en Italie et protège les intérêts des salles de cinéma, sous la dépendance ou le contrôle de l'autorité ecclésiastique est l'Associazione Cattolica Esercenti Cinema (A. C. E. C).http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/pt/cl3.htm
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ALLOCUTION AU CONGRÈS EUROPÉEN DE LA SOCIÉTÉ « UNIVERSAL FILM» - 1957
ALLOCUTION AU CONGRÈS EUROPÉEN DE LA SOCIÉTÉ « UNIVERSAL FILM»
(12 mai 1957) 1
Recevant en audience spéciale les participants au Congrès européen de la Société « Universal Film », le Souverain Pontife a prononcé en anglais une brève allocution dont voici la traduction :
Malgré le nombre croissant de demandes qui prennent Notre temps, surtout en cette saison, comme vous le comprenez facilement, Messieurs, Nous ne pouvions pas Nous décider à répondre « non » à la demande d'un groupe si nombreux et si important.
Son importance ressort de l'un des mots du titre de votre organisation : Universal Film. Film, ce mot ouvre tout un monde, un nouveau monde dans le monde, un monde qui fascine les sens et captive l'âme et l'esprit de l'homme. Oh ! combien il est important qu'il ne ravisse pas à l'homme ce qui lui est essentiel, sa soumission effective à Dieu, son Créateur et son Maître.
En ce bref moment, Messieurs, Nous ne voudrions ajouter qu'un mot à Notre sincère bienvenue, l'expression renouvelée de Notre inquiétude, de Notre très profonde préoccupation, de Nos espoirs et de Nos prières les plus ferventes : faites votre possible pour que le monde du film soit un monde sain, où les hommes, les femmes et même les enfants puissent trouver un agréable divertissement et un perfectionnement culturel dans la sécurité, sécurité d'esprit et intégrité morale.
Nous apprécions les efforts que vous faites dans ce sens et Nous prions Dieu pour qu'il les bénisse et les couronne de succès. Nous étendons sa bénédiction à vos personnes et à ceux qui vous sont chers.
1 D'après le texte anglais de Discorsi e radiomessaggi, 19, traduction française de la Documentation Catholique, LIV, col. 731.http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/pt/csn.htm
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LETTRE DE LA SECRÉTAIRERIE D'ÉTAT AUX JOURNÉES INTERNATIONALES D'ÉTUDES SUR LE CINÉMA (6 juin 1958)
LETTRE DE LA SECRÉTAIRERIE D'ÉTAT AUX JOURNÉES INTERNATIONALES D'ÉTUDES SUR LE CINÉMA
(6 juin 1958) 1
Par une lettre de S. Exc. Mgr Dell'Aequa, Substitut de la Secrétairerie d’État, le Souverain Pontife a fait parvenir ses directives aux fournées internationales d'études sur le cinéma, qui se sont déroulées dit 16 au 19 juin à Paris. Voici le document pontifical rédigé en français, et adressé à M. le chanoine Jean Bernard, président de l'Office catholique international du cinéma (O. ) :
L’Office catholique international du cinéma accomplit une œuvre de grand mérite en s'appliquant — comme il le fait depuis plusieurs années déjà — à promouvoir une action persévérante et coordonnée des catholiques en faveur d'un art cinématographique respectueux des valeurs religieuses et morales. Aussi suis-je heureux de me faire à nouveau l'interprète des paternels encouragements du Souverain Pontife, à l'occasion des prochaines Journées internationales d'études, qui se tiendront à Paris sous la haute présidence de Son Éminence le Cardinal Feltin et avec la participation de la Commission pontificale pour le cinéma, la radio et la télévision.
La promotion des bons films dans le grand public : tel sera le thème des travaux, et plusieurs circonstances en mettent en relief l'intérêt.
L'intérêt du thème choisi.
Il existe tout d'abord, d'une assemblée de l'O.C.I.C. à l'autre, une continuité de la recherche qui confère à vos discussions une valeur particulière. C'est ainsi qu'après avoir analysé l'influence des groupements de culture cinématographique, vous vous tournez cette année vers le problème du grand public. Et la question est d'importance car, pour assurer le succès d'un film moralement sain et donc pour encourager les producteurs dans cette voie, il ne suffit pas que ce film soit apprécié d'une élite ; il faut que l'opinion se déclare en sa faveur et qu'il soit goûté des foules qui chaque jour se pressent dans les salles de cinéma.
Un fait nouveau accroît encore l'opportunité de votre sujet. Le développement rapide de la télévision en de nombreux pays risque de créer dans l'industrie du cinéma une crise qui préoccupe déjà les producteurs. Les symptômes en auraient, dit-on, été observés ici ou là, et il est normal que les responsables s'interrogent sur la meilleure façon de conserver au cinéma la vaste clientèle qui en fit rapidement l'une des industries les plus prospères du monde moderne. Sur quelles voies le cinéma s'engagera-t-il pour garder la confiance du grand public ?
A la lumière de l'encyclique « Miranda prorsus ».
Enfin, pour les fils de l’Église, les Journées internationales de Paris auront l'avantage d'être la première assemblée de l'O.C.I.C. qui bénéficiera des enseignements de l'encyclique Miranda prorsus. Cette condition privilégiée en facilitera les travaux, car les directives du document pontifical sont claires, précises et fermes ; mais elle créera en même temps aux membres de l'assemblée des devoirs nouveaux, car l'encyclique trace la voie à suivre, elle invite à l'action et dicte à chacun son devoir. Le Saint-Père aime à penser que les Journées de Paris serviront utilement à faire pénétrer dans tous les milieux intéressés la lumière des enseignements chrétiens et à y susciter les redressements nécessaires.
Il s'agit bien, en effet, d'une situation à redresser. Pour qui considère les conditions de l'accueil fait par le grand public à un film nouveau, il semble au premier regard, qu'une influence réciproque, et presque irrésistible, s'exerce entre l'opinion qui sanctionne la production et la production qui flatte l'opinion. Comment rompre ce cercle ? Comment agir sur la promotion des bons films ? Ce sera le sens de vos débats. L'industrie du cinéma, comme en général celle de toutes les techniques de diffusion, ne peut pas être abandonnée aux seules lois du marché, car le film « n'est pas une simple marchandise, mais plutôt une nourriture intellectuelle et une école de formation spirituelle et morale » 2 ; pour la même raison, cette industrie ne peut être liée à une publicité souvent superficielle, quand elle n'est pas, hélas, « insidieuse ou indécente » 3. C'est dans le respect des normes morales, dans l'appel aux ressources de l'art, dans la mise en valeur des richesses les plus authentiques de l'humanité, que le cinéma verra s'ouvrir devant lui « les voies nouvelles et lumineuses » dont parle le Souverain Pontife dans sa récente encyclique 4.
L'indispensable éducation des spectateurs.
Que tous ceux qui participent à la production des films fassent donc confiance aux réactions saines du grand public. Plus qu'on n'affecte de le croire, celui-ci est capable de soutenir de sa faveur des films de tous genres « qui, par leur beauté et la noblesse de leur présentation sont de nature à exercer une influence vraiment éducative »5. Mais cette réaction saine, cette possibilité d'accueil aux bons films, il faut la préparer par l'éducation des spectateurs, leur apprenant à goûter les vraies valeurs qui s'expriment dans le langage propre du cinéma. Il faut la préserver contre les influences délétères d'une certaine propagande qui flatte les passions et les curiosités malsaines. Il faut la former par une large diffusion et une présentation judicieuse de la cotation morale des films ; et c'est là l'une des tâches capitales de l'Office national catholique du cinéma en chaque pays. Il faut enfin souhaiter que cette faveur du public soit soutenue par l'intérêt et la valeur artistique des films qu'on recommande à son appréciation, comme aussi par les prix et autres marques d'honneur décernés aux œuvres cinématographiques qui se distinguent par leur valeur morale et spirituelle.
Le Saint-Père ne doute pas qu'un effort conjugué en ce sens, de la part de ceux qui agissent sur la production comme aussi de ceux qui influencent l'opinion, n'obtienne d'heureux et prompts résultats en vue du redressement souhaité, et II recommande une fois de plus aux spectateurs, « qui avec chaque billet d'entrée comme avec un bulletin de vote font un choix entre le bon et le mauvais cinéma » 6, de prendre conscience de leur grave responsabilité.
En gage de l'effusion de grâces divines sur les Journées internationales de Paris, Sa Sainteté accorde de grand cœur à tous ceux qui y participeront, et à vous-même en premier lieu, qui avez eu le mérite de les préparer malgré votre récente épreuve de santé, la faveur d'une spéciale et très paternelle Bénédiction apostolique.
2 Encyclique Miranda prorsus ; A. A. S., XXXXIX, p. 789, cf. Documents Pontificaux i957, p. 473.
3 Ibid., p. 788, resp. p. 472.
4 Ibid., p. 791, resp. p. 475.
5 Ibid., p. 785, resp. p. 470.
6 Ibid., p. 787, resp. p. 472.
http://www.clerus.org/bibliaclerusonline/pt/ct1.htm
Roger Boivin- Nombre de messages : 13222
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