SERMONS SUR L'ÉPIPHANIE DE NOTRE-SEIGNEUR. (Saint Augustin)

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Message  ROBERT. Dim 06 Jan 2013, 12:07 pm


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DIX-NEUVIÈME SERMON. SUR L'ÉPIPHANIE DE NOTRE-SEIGNEUR.


Par Saint Augustin.



ANALYSE. — 1. Jésus-Christ révélé aux Juifs et aux Gentils. — 2. Biens qu'il apporte aux uns et aux autres. — 3. Les Mages l'adorent; Hérode veut le faire mourir. — 4. Massacre des Innocents. — 5. Conclusion.



1. Il y a peu de jours, nous avons célébré, comme il vous en souvient, la naissance de Celui qui est appelé le Jour. En ce moment nous célébrons le mystère de sa manifestation, alors qu'il s'est révélé aux Gentils avec un éclat ravissant. En ce jour, selon le texte même de l'Evangile, les Mages vinrent d'Orient, cherchant le Roi des Juifs qui venait de naître, et s'écriant: "Nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus l'adorer (1)". Pour annoncer Jésus-Christ aux bergers d'Israël, nous avons lu que des anges étaient descendus du ciel; et pour amener les Mages des confins de l'Orient au berceau du Sauveur, une étoile parut jetant un vif éclat dans le ciel.



Soit qu'il s'agisse des Juifs avertis par des anges, soit qu'il s'agisse des Gentils guidés par une étoile étincelante, il est toujours vrai de dire que "les cieux ont raconté la gloire de Dieu (2)"; et c'est par ces prémices de la foi des peuples à la nativité du Sauveur, "que notre pierre angulaire" s'est manifestée (3). Ils ont cru, et bientôt ils ont prêché Jésus-Christ. Avertis par la voix des anges, les bergers ont cru; les Mages aussi ont adoré, eux qui venaient de pays si éloignés. De son côté, Jésus-Christ, qui était venu "annoncer la paix à ceux qui étaient loin et à ceux qui étaient près (4)" reçut, dans la paix chacun de ces peuples; car "il est lui-même notre paix, ayant formé des uns et des autres l'unité (5)", c'est-à-dire de tous les peuples dont il avait reçu les prémices au moment de sa naissance; cette unité, cependant, ne commença à se réaliser qu'après le grand miracle de l'Ascension.




1. Matthieu II, 2.
2. Psaume XVIII, 2.
3. Éphésiens II, 20.
4. Éphésiens II, 17.
5. Éphésiens II. 14.




SIXIÈME SÉRIE. SERMONS INÉDITS. Suite du Tome XIème. Œuvres complètes de Saint Augustin,
traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx,
Bar-Le-Duc, L. Guérin et Cie Éditeurs, 1868, p. 242 à 748.
Traduction de M. l'abbé BURLERAUX
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Message  ROBERT. Dim 06 Jan 2013, 12:09 pm


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DIX-NEUVIÈME SERMON. SUR L'ÉPIPHANIE DE NOTRE-SEIGNEUR.


Par Saint Augustin.




ANALYSE. — 1. Jésus-Christ révélé aux Juifs et aux Gentils. — 2. Biens qu'il apporte aux uns et aux autres. — 3. Les Mages l'adorent; Hérode veut le faire mourir. — 4. Massacre des Innocents. — 5. Conclusion.


2. Isaïe avait entrevu cette unification des peuples par Jésus-Christ, quand il s'écriait: "Le bœuf connaît son possesseur, et l'âne l'étable de son maître (6)". Le bœuf désigne ici les Israélites courbés sous le joug de la loi; les Gentils sont désignés par l'âne, animal immonde, parce que l'impureté de l'idolâtrie séparait ces Gentils des Israélites adorateurs du vrai Dieu; et cependant ces Gentils, comme les Juifs, devaient venir à l'étable, et après y avoir été purifiés par la foi de Jésus-Christ, participer à la table commune du corps de Jésus-Christ. C'est ainsi que le Seigneur, s'adressant à l'Eglise formée des deux peuples, disait: "Venez à moi, vous tous qui souffrez et êtes chargés de quelque fardeau, et je vous soulagerai. Prenez sur vous mon joug, et apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes. Car mon joug est doux et mon fardeau est léger (7)". Comme s'il eût dit au bœuf: "Mon joug est doux", et à l'âne: "Mon fardeau est léger". Aux Juifs courbés sous le joug écrasant de la loi, il disait: "Mon joug est doux"; aux Gentils plongés dans les voluptés naturelles et refusant le fardeau salutaire des préceptes, il disait: Pourquoi restez-vous rebelles; pourquoi refusez-vous d'accepter le fardeau ? "Mon fardeau est léger".



6. Isaïe I, 3.
7. Matthieu XI, 28-30.




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Message  ROBERT. Lun 07 Jan 2013, 3:48 pm


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DIX-NEUVIÈME SERMON. SUR L'ÉPIPHANIE DE NOTRE-SEIGNEUR.


Par Saint Augustin.



ANALYSE. — 1. Jésus-Christ révélé aux Juifs et aux Gentils. — 2. Biens qu'il apporte aux uns et aux autres. — 3. Les Mages l'adorent; Hérode veut le faire mourir. — 4. Massacre des Innocents. — 5. Conclusion.



3. Aux Mages qui, à leur arrivée, demandaient où était né le Christ, les Juifs firent connaître le lieu de sa naissance, et cependant restèrent immobiles. Dans tous les livres des Prophètes, les Juifs trouvent clairement désignés Jésus-Christ et son Eglise, et cependant ce n'est point par eux, mais par les Gentils, que Jésus-Christ est adoré. De son côté, l'impie Hérode, apprenant des Mages la naissance du Roi des Juifs, frémit aussitôt pour sa couronne, et se flattant, "malgré l'Ange du Grand Conseil (1)", de triompher de ses alarmes par l'habileté de ses desseins, prend deux moyens, à ses yeux infaillibles, de s'assurer la victoire: le mensonge et la cruauté. D'abord, il ment aux Mages quand il leur dit "Allez donc, informez-vous avec soin de l'enfant, et quand vous l'aurez trouvé, empressez-vous de m'en instruire, afin que j'aille moi-même et que je l'adore (2)"; il feint ainsi de vouloir adorer Celui qu'il désirait tuer. Déçu dans ses desseins, il ordonna d'immoler, dans toute la Judée, les enfants qui pourraient avoir le même âge que Jésus-Christ. Horrible cruauté dictée par l'ambition, et qui fit couler inutilement des flots de sang innocent !
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1. Isaïe IX, 6.
2. Matthieu II, 8




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Message  ROBERT. Lun 07 Jan 2013, 3:50 pm


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DIX-NEUVIÈME SERMON. SUR L'ÉPIPHANIE DE NOTRE-SEIGNEUR.



Par Saint Augustin.



ANALYSE. — 1. Jésus-Christ révélé aux Juifs et aux Gentils. — 2. Biens qu'il apporte aux uns et aux autres. — 3. Les Mages l'adorent; Hérode veut le faire mourir. — 4. Massacre des Innocents. — 5. Conclusion.



4. Vous le voyez, mes frères, Jésus-Christ est encore porté dans les bras de sa Mère, et déjà il multiplie les prodiges. Petit enfant, il triomphe d'un roi puissant; sans armes, il se joue de la force armée; enveloppé de langes, il dédaigne ce prince couvert de la pourpre; couché dans une crèche, il se joue du tribunal d'un roi; silencieux, il a ses hérauts; caché, il trouve des témoins. Hérode, vous usez de cruauté, et parmi les persécuteurs du Christ, vous tenez le premier rang. Mais Celui "qui a le pouvoir de donner sa vie (3)", n'a rien à craindre de votre colère. L'aiguillon de la crainte peut vous agiter, vous pouvez brûler des feux de la fureur; mais, pour Jésus-Christ, le temps n'est point encore venu de mourir.




Toutefois, s'il vous faut satisfaire votre affreuse cruauté, faites des martyrs de Jésus-Christ. Arrachez aux embrassements des nourrices ceux que vous n'arracherez pas aux embrassements des anges. Qu'ils quittent le sein maternel pour s'élever au-dessus des astres; qu'ils échappent aux larmes de leurs mères pour se couvrir de la gloire des martyrs; qu'ils quittent les bras de celles qui les portent, afin qu'ils parviennent à la couronne immortelle; qu'ils soient témoins, eux qui ne peuvent encore parler; qu'ils rendent témoignage, ceux qui n'ont pas encore l'usage de la parole, et que ceux qui, par leur âge, ne peuvent prononcer le nom de Jésus-Christ, commencent, par sa grâce, à confesser Jésus-Christ. Hérode, vous ne connaissez pas l'ordre des décrets divins, et voilà ce qui vous trouble. Jésus-Christ est venu sur la terre, non point pour s'emparer de votre trône, mais pour subir des humiliations de toute sorte; non pas pour s'enivrer des flatteries des peuples et de leurs adulations, mais pour s'élever sur la croix que lui auront assignée les clameurs des Juifs; non pas pour faire scintiller sur son front le diadème royal, mais pour être méprisé sous une couronne d'épines.




3. Jean, X,18.





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Message  ROBERT. Lun 07 Jan 2013, 3:52 pm


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DIX-NEUVIÈME SERMON. SUR L'ÉPIPHANIE DE NOTRE-SEIGNEUR.


Par Saint Augustin.



ANALYSE. — 1. Jésus-Christ révélé aux Juifs et aux Gentils. — 2. Biens qu'il apporte aux uns et aux autres. — 3. Les Mages l'adorent; Hérode veut le faire mourir. — 4. Massacre des Innocents. — 5. Conclusion.



5. Nous, mes frères, pour qui tout a été fait, pour qui le Très-Haut s'est humilié si profondément, pour qui un Dieu s'est fait homme, pour qui notre Créateur a été créé, pour qui notre pain a daigné avoir faim, et passant tant d'autres titres, nous pour qui notre vie a goûté les horreurs de la mort, vivons de telle sorte qu'au moins en quelque manière nous nous rendions dignes d'un si grand bienfait; marchons sur les traces mortelles de l'humilité de Jésus-Christ, afin que nous recevions de lui la récompense éternelle.
FIN



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Message  ROBERT. Mar 08 Jan 2013, 5:19 pm


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TRENTE-NEUVIÈME SERMON. POUR L'ÉPIPHANIE DU SAUVEUR. IV.

Par Saint Augustin.



ANALYSE. — 1. Les Mages amenés aux pieds du Christ par une étoile nouvelle. — 2. Le Christ n'est pas né sur l'ordre d'une étoile. — 3. Les petits innocents, pierres précieuses incrustées dans la couronne du Christ; c'est de l'or, et leurs mères sont les mines du sein desquelles on l'a tiré.



1. Une couronne a brillé aujourd'hui aux yeux du monde, car une étoile, qui la précédait, en a révélé la richesse; et le précieux martyre des innocents est venu y attacher comme des pierres précieuses. Quand, de l'intérieur de son palais, un roi de la terre s'avance au milieu de la foule réunie pour l'acclamer, et qu'il étale aux yeux de tous les richesses de son diadème, quels cris d'admiration, au milieu des pierres éblouissantes qui en font l'ornement ! De quel éclat a paru environnée la couronne aujourd'hui exposée aux regards du monde, puisqu'elle est l'emblème d'une puissance qui s'exerce tout à la fois sur la terre et dans les cieux ! Les cieux l'ont aperçue; aussi les Anges de Dieu sont-ils descendus ici-bas, afin de l'admirer. Ses rayons ont pénétré dans le chœur des étoiles; ils ont porté le trouble dans leurs rangs, et, dans la vivacité de leur joie, elles se sont hâtées de lui obéir.




Voici donc notre rédemption, puisqu'apparaît une étoile splendide, l'étoile du matin; elle est splendide, à cause de l'Épiphanie, qui se manifeste aux Gentils; c'est l'étoile du matin, car, en sortant du tombeau, à l'heure de l'aurore, le Christ a vidé les enfers; dès le matin, il a fait sortir de leur sépulcre les corps des morts, après les avoir enveloppés de l'éclat de son aurore naissante, comme d'un manteau de pourpre. Les Mages ont vu cette couronne qui projetait dans le monde ses rayons brillants; ils se sont hâtés de venir de l'Orient et de marcher à la suite de l'étoile. Le ciel s'étonna à la vue de cet astre extraordinaire, les légions des corps célestes le contemplèrent avec stupéfaction; car, s'il était nouveau, il annonçait aussi un enfantement non moins nouveau. Cette étoile n'était point du nombre des autres étoiles: elle ne s'était levée que pour un temps; les autres astres ne la connaissaient nullement, parce que le genre humain ne connaissait pas non plus le Christ.






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Message  ROBERT. Mar 08 Jan 2013, 5:22 pm


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TRENTE-NEUVIÈME SERMON. POUR L'ÉPIPHANIE DU SAUVEUR. IV.


Par Saint Augustin.



ANALYSE. — 1. Les Mages amenés aux pieds du Christ par une étoile nouvelle. — 2. Le Christ n'est pas né sur l'ordre d'une étoile. — 3. Les petits innocents, pierres précieuses incrustées dans la couronne du Christ; c'est de l'or, et leurs mères sont les mines du sein desquelles on l'a tiré.


2. Mais que personne ne dise que le Seigneur Christ est né forcément sous le destin fortuit de cette étoile, adoptant ainsi l'opinion soutenue par les païens et peut-être aussi par les hérétiques. Elle n'était point placée dans le ciel pour imposer des lois: ce n'était qu'une messagère envoyée pour annoncer un événement. Jésus n'était pas fatalement soumis à ses ordres, c'était elle qui obéissait en le faisant aussitôt connaître. L'existence du Christ n'a donc pas été la conséquence de l'apparition de l'étoile: au moment où il est né, et parce qu'il est né, elle a brillé dans le ciel; mais le Sauveur n'est pas venu au monde à cause d'elle. Au-dessus de la couronne de gloire qui apportait la joie à toute la terre, on voyait donc voltiger et briller, au milieu des ténèbres, les mystérieuses et bleuâtres lueurs destinées à annoncer le Sauveur; et, par la route de feu qu'elle traçait, avec un empressement joyeux, dans les airs, l'étoile amenait d'Orient les trois mages , comme trois pierres précieuses à ajouter à la couronne du Christ naissant dans l'innocence : ils devaient y être incrustés à titre de prémices et en fléchissant le genou.



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Message  ROBERT. Mar 08 Jan 2013, 5:24 pm


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TRENTE-NEUVIÈME SERMON. POUR L'ÉPIPHANIE DU SAUVEUR. IV.


Par Saint Augustin.



ANALYSE. — 1. Les Mages amenés aux pieds du Christ par une étoile nouvelle. — 2. Le Christ n'est pas né sur l'ordre d'une étoile. — 3. Les petits innocents, pierres précieuses incrustées dans la couronne du Christ; c'est de l'or, et leurs mères sont les mines du sein desquelles on l'a tiré.



3. Voilà donc que des milliers de pierres précieuses viennent s'attacher à la couronne de cet enfant qui naît pour rajeunir la vieillesse d'un monde devenu caduc. Avant d'être fixés à l'auréole du Sauveur, les diamants de Bethléem, les petits innocents avaient été arrachés des mamelles de leurs mères. Le glaive du cruel persécuteur ayant abattu ces précoces et tendres fleurs, celui qui distribue les couronnes en avait fait une couronne pour orner son diadème, et leurs tiges devaient d'autant mieux briller sur son front, qu'elles étaient de couleur pourpre. C'étaient des lis, en raison de leur innocence; ils sont devenus des roses, parce qu'ils ont été teints dans leur sang. C'étaient des pépites d'or sorties des riches entrailles de leurs mères; ils sont devenus des lingots aux mains des anges, en attendant l'heure de leur incrustation dans la couronne du Premier-né. Le sein maternel est la mine où on les a séparés d'avec la terre, pour en faire des martyrs précieux. Bienheureuses mères ! Elles ont acquis du prix, elles ont brillé comme des mines d'or, puisqu'elles ont enfanté au Christ des martyrs.



De même que les mines d'or sont placées sous la sauvegarde du fisc, de même elles jouissent du repos, sous l'œil protecteur des anges: dès lors que leurs enfants ont subi le martyre, elles ont donné au Sauveur des pépites d'or; aussi sont-elles placées sous la double sauvegarde de la grandeur de leurs fils et de leur propre sécurité. D'autre part, les hommes, condamnés à creuser les mines d'or, sont coupables, puisqu'ils sont condamnés; c'est pourquoi les satellites d'Hérode sont déjà condamnés au jugement du Christ. Il est, toutefois, bon de le remarquer: les criminels condamnés à l'extraction de l'or dans les mines sont seuls coupables; ainsi en a-t-il été des serviteurs d'Hérode: ils fouillaient en quelque sorte des mines d'or, et en extrayaient des sortes de pépites qui étaient les innocents, et tandis que les bourreaux devenaient noirs, ces petits enfants brillaient d'un vif éclat; car, sous le glaive, ils étaient purs de toute faute. A leur exemple, tous ceux qui rendent témoignage au Christ naissant et se manifestant ont tout espoir de recevoir dans le royaume des cieux la couronne immortelle.



FIN




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Message  ROBERT. Mer 09 Jan 2013, 2:51 pm


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QUARANTE-TROISIÈME SERMON: POUR L'ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR. IX.

Par Saint Augustin.


ANALYSE. — 1. Saint Augustin rappelle au souvenir de ses auditeurs l'admirable Nativité du Christ. — 2. Le miracle des cinq pains et des deux poissons était autrefois fêté le jour de l'Épiphanie. — 3. Il en était de même du baptême du Christ, auquel se rapporte d'une manière mystique le miracle précité.


1. Nous vous l'avons précédemment expliqué: Notre-Seigneur Jésus-Christ a été engendré dans le sein d'une vierge, en dehors des règles de la condition humaine et de la nature; il a donc eu pour signe distinctif d'opérer des prodiges dès le commencement d'une existence qu'il devait marquer plus tard par des miracles sans nombre: la puissance qu'il manifestait au moment de sa naissance devait disposer les hommes qui en étaient témoins, à croire plus facilement les opérations extraordinaires et merveilleuses dont le reste de sa vie serait rempli. Car, une fois venu à la vie, une fois devenu homme, que ne pouvait-il pas faire, quand, avant de naître, il avait pu conférer à sa mère le privilège de la virginité ? Marie l'a porté dans son sein avant de le mettre au monde; après l'avoir enfanté, elle est demeurée vierge; en elle se sont donc trouvées réunies la maternité et la virginité.



Ne vous étonnez nullement de m'entendre dire que, après l'enfantement, Marie est restée vierge: il y a, pour ses deux privilèges, une seule et même raison: car, la conception du Sauveur ayant eu lieu sans le concours de la chair....; Que le Seigneur ait pénétré en des lieux fermés sans en briser les portes, nous en avons un exemple. Voici, en effet, ce que nous lisons ans l'Evangile: Quand les Apôtres se tenaient enfermés dans le Cénacle, et que, par crainte des Juifs, ils en gardaient les portes closes, Jésus-Christ se trouva subitement au milieu d'eux, et, néanmoins, pour pénétrer dans la salle de leur réunion, il n'avait pas seulement entrebâillé les portes. S'il a pénétré à travers une épaisse et solide charpente, sans même en ébranler l'ouverture, à bien plus forte raison a-t-il pu, en traversant la subtile nature d'un corps ouvert, entrer et sortir sans porter atteinte à l'intégrité des membres ?





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Message  ROBERT. Mer 09 Jan 2013, 2:54 pm


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Par Saint Augustin.




ANALYSE. — 1. Saint Augustin rappelle au souvenir de ses auditeurs l'admirable Nativité du Christ. — 2. Le miracle des cinq pains et des deux poissons était autrefois fêté le jour de l'Épiphanie. — 3. Il en était de même du baptême du Christ, auquel se rapporte d'une manière mystique le miracle précité.


2. Nous avons d'abord parlé du fait et des merveilles de la nativité du Seigneur; puis, entre autres prodiges opérés par lui, nous vous avons signalé celui-ci, à savoir qu'avec cinq pains et deux poissons il a nourri plus de cinq mille personnes, et qu'après un repas copieux, il y a eu plus de restes qu'on n'avait apporté de provisions. Nous ne pouvons maintenant passer sous silence un autre fait que beaucoup supposent avoir eu lieu aujourd'hui; nous voulons parler de la circonstance où le Sauveur a changé de l'eau en vin; alors, l'odeur, le goût et la couleur d'une substance simple et commune se sont trouvés tout à coup métamorphosés. A cette vue le ministre du festin se perd au milieu de ses urnes, c'est-à-dire que, s'il les reconnaît, il ne reconnaît plus leur contenu. Il a puisé une chose à la fontaine, et dans ses vases il en trouve, une autre: de là, grand sujet d'étonnement pour lui. En versant le liquide, il s'aperçoit que l'eau toute limpide a pris une teinte rouge; il demeure interdit, stupéfait, et paré qu'Il verse à boire, il s'imagine que ses yeux le trompent.



Pour écarter toute idée d'ivresse, il aime mieux croire que ses yeux le trompent, et il en appelle aux sens. Il en verse donc dans un verre et le porte à l'intendant; celui-ci le goûte, appelle l'époux, lui adresse de vifs reproches, lui demande comment il se fait qu'on ait gardé si longtemps le bon vin, et qu'à l'encontre de l'usage adopté pour les festins, on ait bu d'abord le mauvais vin, pour boire le meilleur seulement à la fin. Le trouble se répand alors parmi tous les convives; les servants ont perdu leur eau; l'intendant ne connaît plus rien à son vin: l'un réclame ce qu'il a puisé à la fontaine, l'autre redemande ce qu'on a bu, ne comprenant pas que du vin improvisé par la bénédiction du Christ soit meilleur que du vin naturel. Voilà donc, suivant l'opinion commune, le prodige opéré en ce jour par le Sauveur; selon la nôtre, le Sauveur a été baptisé aujourd'hui dans le Jourdain.




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Message  ROBERT. Mer 09 Jan 2013, 2:56 pm


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Par Saint Augustin.



ANALYSE. — 1. Saint Augustin rappelle au souvenir de ses auditeurs l'admirable Nativité du Christ. — 2. Le miracle des cinq pains et des deux poissons était autrefois fêté le jour de l'Épiphanie. — 3. Il en était de même du baptême du Christ, auquel se rapporte d'une manière mystique le miracle précité.




3. Remarquons-le néanmoins: ces deux opinions peuvent se concilier ensemble. Car, en un sens, il y a eu changement d'eau en vin, quand l’eau du Jourdain a été sanctifiée, et, par là même, transformée; quand de l'eau, jusqu'alors simplement naturelle, a gagné de la valeur à être bénite par le Christ, et acquis la propriété, non seulement de laver les corps, mais aussi de purifier les âmes. Comme, en effet, le vin "réjouit le cœur de l'homme (1)" lorsqu'on le boit, et qu'il débarrasse de toute inquiétude; de même la grâce du baptême réjouit la conscience de l'homme, quand on la reçoit, et elle la délivre de la crainte de n'importe quelle tentation.



C'est de ce vin tout spécial que parlait le Prophète quand il disait: "Le vin a rempli de joie ses yeux". Le changement de l'eau en vin s'opère donc lorsque les péchés font place à la justice. L'eau, dis-je, se change en vin, quand le baptême, où nous puisons l'immortalité, communique une autre couleur à l'eau froide du péché qui donne la mort, quand les vases de nos corps, auparavant hideux à voir ou remplis d'une odeur infecte, reçoivent un nouveau goût et une odeur nouvelle. Que dans les chrétiens se trouve une bonne odeur, l'Apôtre le dit expressément: "Nous sommes, devant Dieu, la bonne odeur de Jésus-Christ (2)", si, du moins, nous aimons le Seigneur.



1. Psaume CIII, 15.
2. II Corinthiens II, 13.



FIN



SIXIÈME SÉRIE. SERMONS INÉDITS. Suite du Tome XIème. Œuvres complètes de Saint Augustin,
traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx,
Bar-Le-Duc, L. Guérin et Cie Éditeurs, 1868, p. 242 à 748.
Traduction de MM. les abbés BARDOT et AUBERT.
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Gras ajoutés.
à suivre…
ROBERT.
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