Science et sainteté de saint Bernard, son autorité dans l'Église. (Par Mabillon)
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Science et sainteté de saint Bernard, son autorité dans l'Église. (Par Mabillon)
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PRÉFACE DES ŒUVRES DE Saint Bernard (Par Mabillon)
PRÉFACE GÉNÉRALE DE LA NOUVELLE ÉDITION DES ŒUVRES DE SAINT BERNARD.
Par le F. JEAN MABILLON, Moine Bénédictin.
À SA SAINTETÉ LE PAPE ALEXANDRE VIII.
§ II — Science et sainteté de saint Bernard, son autorité dans l'Église.
XXIII. — Avant d'aller plus loin, nous devons parler de deux titres sous lesquels on se plait souvent à désigner saint Bernard; on l'appelle tantôt le Docteur aux paroles douces comme le miel, et tantôt le dernier, mais non pas le moins remarquable des Pères de l'Église. L'Église a donné le nom de Docteurs à ceux dont la doctrine a mérité son approbation publique, particulièrement quand elle est unie chez eux avec la sainteté de la vie. Elle donne le nom de Pères à ceux de ses docteurs que distinguent en même temps la sainteté, la science et l'antiquité: or par science j'entends celle de l'Écriture sainte et de la tradition bien plutôt que des systèmes de philosophie. On peut donc appeler Docteurs aussitôt après leur mort, les hommes qui se sont distingués tout à la fois par la sainteté et par la science, et on réserve le nom de Pères à ceux qu'une certaine antiquité rend vénérables à nos yeux en même temps qu'ils se sont distingués par une méthode dans la manière de traiter les sujets auxquels ils ont touché, toute autre que celle des simples philosophes. Or nous trouvons que saint Bernard a reçu ces deux titres.
Quant au premier, il lui fut donné par le pape Alexandre III, à la messe même de sa canonisation, quand il lut l'évangile exclusivement réservé aux saints Docteurs et commençant par ces mots: "Vous êtes le sel de la terre, etc...... (Matthieu, chap. V)." Le pape Innocent III confirma cet éloge, en termes magnifiques, dans la collecte qu'il composa pour la fête de saint Bernard, et dans laquelle il lui donne en même temps le nom de saint Abbé et de Docteur remarquable. Le nom de Docteur aux paroles douces comme le miel lui a été donné récemment par Théophile Reynauld dans sa remarquable petite brochure intitulée l'Abeille de la Gaule. Les premiers éditeurs de ses œuvres, qui lui donnèrent ce titre, en tête de ses ouvrages, sont d'abord l'auteur de l'édition de Lyon en 1508, puis Jodoque Clictovée en 1515, et les deux moines de Clairvaux dont nous avons déjà parlé plus haut. Il avait cessé de lui être attribué quand Horstius commença à le lui redonner. Mais ce qui fait l'éloge de saint Bernard, c'est que son nom seul est un titre suffisant, en tête de ses œuvres, pour les recommander. Il n'y a rien au delà pour un auteur. Il est certain que s'il est encore une autre épithète qui lui convienne, c'est bien celle de Theodidaktos, le disciple de Dieu, que plusieurs éditeurs lui ont donnée; car la science dont il fait preuve parait être en lui bien plutôt un don de Dieu que le résultat du travail de l'homme.
ŒUVRES COMPLÈTES DE SAINT BERNARD, TOME PREMIER, TRADUCTION NOUVELLE PAR
M. L'ABBÉ CHARPENTIER, PARIS, LIBRAIRIE LOUIS DE VIVÈS, ÉDITEUR, 9, Rue Delambre, 9, 1865.
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À SA SAINTETÉ LE PAPE ALEXANDRE VIII.
§ II — Science et sainteté de saint Bernard, son autorité dans l'Église.
XXIV. — Si l'on pensait, d'après ce que nous venons de dire, qu'il n'a dépensé ni travail ni ardeur à la lecture et à l'étude des auteurs tant profanes que sacrés, on serait dans une grande erreur, comme on pourrait le reconnaître à la manière dont il les cite. Il est impossible de douter que, dans sa jeunesse, et quand il était encore dans le monde, il ait étudié les auteurs profanes, dont sa mémoire lui fournissait des réminiscences jusque dans sa vieillesse. Quant aux matières théologiques, il les étudia avec soin et ardeur lorsqu'il fut devenu moine. On peut juger de la profondeur et de l'étendue de son savoir en ces choses par deux de ses sermons sur le Cantique des cantiques, le quatre-vingtième et le quatre-vingt-unième, où il parle en termes si justes et si élevés de l'image de Dieu, dans le Verbe et dans l'âme, ainsi que de la simplicité de Dieu, que jamais personne, soit avant soit après lui, ne l'a surpassé. Il en faut dire autant de la quatre-vingt-dixième lettre, où il expose d'une manière admirable, au pape Innocent, la doctrine de l'Église sur la satisfaction que Jésus-Christ a donnée pour nous, par ses souffrances. Il a montré aussi comment il entendait les sacrés canons dans ses livres fameux de la Considération, de sorte qu'on peut lui appliquer ces paroles de Léon le Grand: "Le véritable amour du bien porte avec lui toute l'autorité des apôtres, avec la science du droit canon."
Enfin notre saint Docteur était si versé dans la connaissance des lettres sacrées et en faisait un si grand usage dans ses écrits que, pour me servir des expressions mêmes de Sixte de Sienne, "on pourrait les regarder comme de véritables marqueteries d'Écriture sainte, tant ils sont émaillés d'expressions tirées de l'Ancien et du Nouveau Testament, mais si bien placées, si parfaitement encadrées, qu'on les croirait nées du sujet même." S'il n'est pas à propos de faire un pareil usage de la sainte Écriture en toute circonstance et sans distinction de sujet, on ne peut nier que cela ne soit parfaitement convenable quand il s'agit de choses sacrées, car c'est bien alors qu'il faut suivre ce conseil de l'Apôtre: "Si vous ouvrez la bouche pour parler, que vos discours soient comme la parole de Dieu (I Pierre IV, 11)." Peut-être reprochera-t-on à saint Bernard de s'être quelquefois éloigné du sens propre et littéral en citant l'Écriture sainte, au point de paraître plutôt jouer sur les mots que rendre la pensée de l'auteur sacré; mais il est facile de répondre que, l'Écriture sainte ayant plusieurs sens moraux, notre saint Docteur a cru pouvoir prendre celui qui lui semblait le plus propre à exciter l'attention et à piquer la curiosité, surtout quand ce n'était point en matière de foi, et qu'il ne se proposait que de rehausser, par ce moyen, quelque pieuse pensée.
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À SA SAINTETÉ LE PAPE ALEXANDRE VIII.
§ II — Science et sainteté de saint Bernard, son autorité dans l'Église.
XXV. — Saint Bernard joignait à la connaissance approfondie de l'Écriture sainte celle des saints Pères, aussi étendue que ses nombreuses occupations lui avaient permis de l'acquérir; il suffit de lire ses ouvrages pour s'en convaincre; il les cite, en effet, de temps en temps, et expose leurs sentiments: tout ce qu'il a écrit est plein de leur doctrine. Aussi quand il dit qu'il n'a eu que les "chênes et les hêtres de la forêt pour maîtres" (voir sa Vie, liv. I, n. 23), il faut l'entendre dans le sens qu'il suggère lui-même aux cardinaux, dans son quatrième livre de la Considération, quand il leur dit au douzième paragraphe "qu'en toutes choses on doit plus compter sur la prière que sur son travail et son habileté (Vie de saint Bernard, I. III, 1)." C'est ce qu'il faisait, en effet, comme le remarque Geoffroy.
Au reste il est facile de juger quel parti il sut tirer de la lecture des Pères par les fruits qu'il recueillit de l'étude de saint Augustin en particulier; tout son traité sur la Grâce et le libre arbitre est une sorte de résumé substantiel des doctrines de l'évêque d'Hippone sur ce sujet. Il tire également un excellent parti de saint Ambroise et de saint Augustin dans sa lettre ou plutôt dans son onzième opuscule, adressé à Hugues de Saint-Victor, et il ajoute qu'il ne sera pas facile de lui faire abandonner ces deux colonnes de l'Eglise. Il cite saint Athanase dans son dixième opuscule contre Abélard, et quelquefois il s'appuie aussi sur [Saint] Grégoire le Grand. Enfin, en terminant ses Homélies sur les gloires de Marie, il déclare qu'il a fait de nombreux emprunts aux Pères.
Il y a de quoi s'étonner, en vérité, de voir un homme d'une santé aussi frêle et si souvent compromise que l'était celle de notre Saint, trouver le temps de lire tant d'ouvrages et d'en composer de si beaux et de si savants au milieu de toutes les occupations dont il était accablé, malgré le soin des affaires publiques dont il eut souvent à s'occuper, et sous le poids des fatigues et des préoccupations inséparables de la conduite d'un couvent aussi nombreux que celui dont il avait la direction; ce n'est pas assez pour cela d'avoir reçu cette intelligence rare et cet esprit sublime dont la nature l'avait doué, il lui a fallu encore une assistance particulière de la sagesse divine pour pouvoir parler, agir, enseigner et écrire comme il l'a fait. Aussi Geoffroy rapporte-t-il que plusieurs fois notre Saint avait dit que dans la méditation et la prière il lui avait semblé voir l'Écriture sainte exposée tout ouverte sous ses yeux (Vie de saint Bernard, liv. III, n. 7). Il avait encore l'habitude de dire qu'il découvrait mieux le sens des Écritures en les étudiant elles-mêmes qu'en puisant aux ruisseaux détournés des explications qui en étaient données, ce qui ne l'empêchait point d'en lire les interprètes orthodoxes, non pas pour se préférer à eux, mais avec la pensée de former son propre sens sur le leur. En suivant fidèlement la voie qu'ils lui avaient tracée, il lui arrivait bien souvent d'aller après eux se désaltérer à son tour aux mêmes sources où ils avaient bu les premiers (Vie de saint Bernard, liv. I, n. 24).
Le respect de notre saint Docteur pour les Pères éclate en plusieurs endroits de ses écrits, particulièrement au commencement de sa quatre-vingt-dix-huitième lettre, au sixième alinéa de son cinquième sermon sur le Cantique des cantiques, et dans plusieurs autres endroits. Il eut quelques loisirs pour se livrer à l'étude des Pères, pendant les longues heures de maladie qui le contraignirent, à l'époque où il devint abbé, à renoncer à la vie commune et à vivre dans son couvent, en dehors de la règle, comme un simple particulier; il ne le fit d'abord, selon Guillaume, que pour céder à la volonté expresse de Guillaume, évêque de Châlons, et des abbés de son ordre; mais les progrès du mal ne tardèrent pas à le mettre dans l'impossibilité de faire autrement (Vie de saint Bernard, liv. I, n. 33 et 40). Quand il fut déchargé de l'administration spirituelle et temporelle de sa maison, l'abbé Guillaume le vit dans la joie de n'avoir plus à penser qu'à Dieu et au salut de son âme, tressaillir d'aise et de bonheur comme s'il était déjà plongé dans les délices du Paradis, et il l'entendit paraphraser alors le Cantique des cantiques, comme il le fit plus longuement dans la suite.
Quand saint Bernard eut recouvré un peu de santé, il se déchargea d'une partie de l'administration du monastère sur son cousin Gérard, ce qui lui laissa, pour l'étude de l’Ecriture sainte assez de loisir pour que dans son cinquante et unième sermon sur le Cantique des cantiques il lui attribuât tous les progrès qu'il avait faits dans ses études spirituelles. Or ces études consistaient dans la prière, la lecture, la composition par écrit, la méditation et autres exercices semblables, comme nous le voyons par le troisième paragraphe du cinquante et unième sermon sur le Cantique des cantiques. C'est dans ces exercices que notre Saint passa les quinze années de sa vie qui s'écoulèrent depuis la fondation de Clairvaux jusqu'au schisme de Pierre de Léon. A cette époque, il fut mêlé aux affaires publiques, si importantes alors et si embarrassées, et il se montra, dans ces circonstances, digne de l'admiration qu'il excita dans toute l'Europe, pour ne pas dire dans le monde entier.
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À SA SAINTETÉ LE PAPE ALEXANDRE VIII.
§ II — Science et sainteté de saint Bernard, son autorité dans l'Église.
XXVI. — Ce n'est pas sans raison que Nicolas Lefèvre, précepteur de Louis le Juste, avait coutume de dire, au rapport de François le Bègue, qui a écrit l'histoire de sa vie, qu'il tenait tous les Pères dans la plus haute estime, mais qu'il faisait un cas tout particulier du divin Augustin, dont les œuvres étaient sa lecture habituelle, et de saint Bernard, qu'il appelait le dernier des Pères de l'Église. Certainement on peut dire que s'il n'y a pas un ancien qui soit plus digne que saint Bernard d'être placé le premier après saint Augustin, il n'y a personne non plus parmi les modernes qui l'ait mérité autant que lui; car on ne peut citer une sainteté plus éclatante et démontrée par un plus grand nombre de faits et de miracles, une doctrine plus pure, un respect plus sévère de la tradition, une éloquence et un style plus divins, ni enfin une influence plus considérable.
En effet, pour me servir des propres expressions de Guillaume, "quel homme soumit jamais avec plus d'empire à sa volonté, et courba avec plus d'autorité, sous le poids de ses conseils, non-seulement les puissances de la terre, mais encore celles de l'Église elle-même ? Les rois dans leur orgueil, les princes, les tyrans, les gens de guerre et de rapines avaient pour lui un respect mêlé de tant de crainte, qu'il semblait que c'était de lui que le Seigneur avait dit en parlant à ses disciples: "Je vous ai donné le pouvoir de fouler les serpents aux pieds, etc..." Mais son pouvoir était tout autre sur les puissances spirituelles. Car, de même qu'il est dit dans le Prophète, au sujet des animaux de la vision, que lorsque la voix se faisait entendre dans le ciel placé au-dessus de leur tête, ils s'arrêtaient et abaissaient respectueusement leurs ailes, ainsi voit-on partout aujourd'hui les puissances spirituelles, lorsqu'il élève la voix, s'arrêter aussi pleines de déférence, et soumettre leurs sentiments et leur manière de voir à son sens à lui et à son propre jugement; ses écrits en donnent la preuve, etc... (Vie de saint Bernard, liv. Ier, n. 70)."
C'est ce qui fait dire au moine Césaire d'Heisterbach: "Son autorité fut si grande, que ceux qui sont revêtus de la pourpre, les rois et les princes du monde, ne parlaient que par Bernard, comme par l'oracle reconnu du monde entier. (Césaire, liv. XIV de Mirac., c. XVII)." L'estime qu'on faisait alors de notre saint Docteur a continué jusqu'à notre époque, comme on peut s'en convaincre à la manière dont en parlent ces hommes illustres, tels qu'un Barthélemy-des-Martyrs, le pieux évêque de Braga, grand lecteur et grand admirateur de saint Bernard.
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À SA SAINTETÉ LE PAPE ALEXANDRE VIII.
§ II — Science et sainteté de saint Bernard, son autorité dans l'Église.
XXVII. — Ce qui, de son vivant, lui acquit aux yeux de tous une si grande autorité, ce fut, entre autres choses, son excessive humilité au sein même des honneurs; il n'est pas de vertu qu'il estimât davantage (voy. Bernard, hom. 4 des Gloires de Marie, II. 9). Écoutons là-dessus le récit d'Ernald: "Sa vie, dit-il, est pleine de choses admirables et qu'on ne saurait trop louer; toutefois, si on vante sa doctrine, ses mœurs ou ses miracles, je les exalterai moi-même autant que qui que ce soit.
Mais il est quelque chose que je place avant tout cela et que je trouve bien autrement admirable, c'est qu'étant un vase d'élection destiné à porter le nom du Sauveur devant les princes et les nations, se voyant obéi des princes de la terre, écouté de tous les évêques du monde, traité avec la plus grande déférence par l'Église même de Rome, maître de disposer, en vertu d'une sorte de délégation générale, des royaumes et des empires, et, ce qui est plus encore, appuyant ses démarches et ses paroles par des miracles, jamais on ne le vit s'enfler d'orgueil ou se laisser aller à des mouvements de vaine complaisance en lui-même. Au contraire, ayant de sa personne les sentiments les plus humbles, il ne se regardait pas comme l'auteur, mais seulement comme le ministre des choses admirables qu'il faisait. Chacun, dans sa pensée, l'élevait au-dessus de tout le monde, tandis qu'à ses yeux il était le moindre des hommes, car l'humilité du cœur l'emportait en lui sur l'élévation des titres (Vie de saint Bernard, liv. III, n. 22).". Mais ces profonds sentiments d'humilité, bien loin de lui nuire dans l'esprit des hommes, le relevaient beaucoup au contraire, "et plus il se montrait humble et modeste, plus il rendait de services importants au peuple de Dieu dans la science du salut (Vie de saint Bernard, liv.III., n. 8)."
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XXVIII. — A la sainteté du père répondaient dans ses enfants des sentiments de piété et une perfection de vie qui tournaient à sa gloire. On le sentit, bien quand la cour romaine tout entière suivit le pape Innocent à Clairvaux. "Tout le monde pleurait, les évêques, le souverain Pontife lui-même ne pouvaient retenir leurs larmes; chacun admirait le recueillement de tous ces religieux; dans une occasion si solennelle et si heureuse pour eux, on les voyait tous, les yeux baissés vers la terre, s'interdire le moindre regard de curiosité sur ce qui se passait autour d'eux. On aurait dit qu'ils avaient les yeux fermés; ils ne virent personne, quoique placés eux-mêmes sous les yeux de tout le monde. Il n'y eut rien de précieux qui vint frapper les regards du souverain Pontife dans l'église de ce monastère, pas un meuble de prix qui fixât son attention, il n'y avait que les quatre murs: la seule chose qui pût faire envie aux visiteurs étaient la vie et les mœurs des religieux, il est vrai qu'on pouvait sans inconvénient pour eux chercher à satisfaire son envie en ce point puisqu'on ne devait pas diminuer le trésor de leur sainte vie en le partageant avec eux (Vie de saint Bernard, liv. II, n. 6)."
C'était sur ces colonnes que s'appuyait l'autorité de saint Bernard; "mais la douceur des mœurs tempérait en lui l'austérité de la vie, et la sainteté était le sûr gardien de l'autorité dont il jouissait; on aurait dit qu'elle avait puisé dans le ciel pour le faire briller sur la terre quelque chose de plus que la pureté dont les hommes sont capables (Vie de saint Bernard, liv. III, n. 21; — liv. I, n. 28)." Des miracles éclatants attestaient la sainteté de Bernard; ils furent si remarquables et si saisissants que ses ennemis mêmes ne purent en contester la certitude; si multipliés et si nombreux que saint Bernard en était confondu, au dire de Geoffroy (Vie de saint Bernard, liv. III, n. 20).
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À SA SAINTETÉ LE PAPE ALEXANDRE VIII.
§ II — Science et sainteté de saint Bernard, son autorité dans l'Église.
XXIX. — Comment s'étonner après cela qu'il ait pu, comme Guillaume le rapporte, "raviver le feu éteint de l'antique ferveur religieuse (Guillaume liv. I, n. 42),et, selon le récit de Geoffroy, "corriger les mœurs corrompues des chrétiens, mettre un terme aux dissensions du schisme et confondre les erreurs de l'hérésie (Geoffroy, liv. III, n, 12) ?" Or c'est à quoi il réussit parfaitement, comme on peut s'en convaincre par l’histoire de sa vie, par ses écrits, et surtout par ses lettres.
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