Suite de Saint Jean (Chap. XI, vv.1-29) Par Saint Jean Chrysostôme (extraits).
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Suite de Saint Jean (Chap. XI, vv.1-29) Par Saint Jean Chrysostôme (extraits).
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Gras ajoutés.
à suivre…
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IL Y AVAIT UN HOMME MALADE, NOMMÉ LAZARE, QUI ÉTAIT DU BOURG DE BÉTHANIE,
OÙ DEMEURAIT MARIE, ET MARTHE, SA SŒUR. — CETTE MARIE ÉTAIT CELLE QUI RÉPANDIT
SUR LE SEIGNEUR UNE HUILE DE PARFUM.
(CHAP. XI, vv.1-29)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. Difficulté proposée sur Marie, sœur de Lazare. — Jésus-Christ déclare une fois de plus que sa gloire est la même que celle de son Père.
2. C'est la crainte qui fit dire à saint Thomas cette parole: Allons aussi mourir avec lui. — Jésus se rend à Béthanie pour ressusciter Lazare.
3. Je suis la résurrection et la vie. — Jésus-Christ a attendu que Lazare sentît mauvais pour le ressusciter, pourquoi ?
4 et 5. (Extraits).
1. Plusieurs, quand ils voient des hommes agréables à Dieu, tomber dans quelque affliction, comme la maladie, la pauvreté, ou quelque autre pareil accident, se troublent, ne sachant point que c'est là l'état qui convient le plus aux amis du Seigneur. Lazare était un des amis de Jésus-Christ, et il était malade. Ses sœurs envoyèrent à Jésus, et lui firent dire : "Celui que vous aimez est malade".
Mais reprenons notre texte plus haut: "Il y avait", dit l'évangéliste, "un homme malade, nommé Lazare, qui était du bourg de Béthanie". Ce n'est pas sans sujet qu'il a marqué le lieu d'où était Lazare; c'est pour une raison qu'il nous découvrira dans la suite. Mais en attendant, expliquons ce qui se présente ici. Il nous a utilement nommé ses sœurs: et de Marie, qui s'est rendue illustre et célèbre par une belle action, il a dit: "Cette Marie était celle qui répandit sur le Seigneur une huile de parfum".
Quelques-uns font ici une question: ils demandent pourquoi Jésus-Christ permit que cette femme répandît ce parfum. C'est pourquoi il faut d'abord vous avertir que celle-ci n'est point la femme de mauvaise vie dont parle saint Matthieu, ni celle dont parle saint Luc, mais une autre, et une femme vertueuse: celles-là étaient des pécheresses, mais celle-ci est une honnête femme, et une femme attentive et appliquée à ses devoirs: Car elle eut grand soin de bien recevoir Jésus-Christ. L'évangéliste rapporte que ces deux sœurs aimaient aussi Jésus-Christ: et cependant il laissa mourir Lazare. Pourquoi, comme le centenier et l'officier, ne quittèrent-elles pas leur frère malade, pour aller elles-mêmes chercher le Sauveur, au lieu de se borner à lui envoyer quelqu'un ? C'est qu'elles avaient en lui une grande confiance, et qu'elles étaient fort liées avec lui. De plus, c'étaient des femmes délicates, de peu de santé, et accablées de leur affliction. Elles firent voir dans la suite que ce n'était point par mépris qu'elles en avaient usé de la sorte. Au reste, il est évident que Marie, sœur de Lazare, n'est point la femme de mauvaise vie dont ailleurs il est fait mention.
Saint Jean Chrysostome — ŒUVRES COMPLÈTES — TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FRANÇAIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN
Licencié ès-lettres, professeur de rhétorique au collège de l’Immaculée-Conception de Saint-Dizier, Bar-Le-Duc, L. Guérin & Ce, Éditeurs 1865, TOME HUITIÈME Pages 93 à 556.
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OÙ DEMEURAIT MARIE, ET MARTHE, SA SŒUR. — CETTE MARIE ÉTAIT CELLE QUI RÉPANDIT
SUR LE SEIGNEUR UNE HUILE DE PARFUM.
(CHAP. XI, vv.1-29)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. Difficulté proposée sur Marie, sœur de Lazare. — Jésus-Christ déclare une fois de plus que sa gloire est la même que celle de son Père.
2. C'est la crainte qui fit dire à saint Thomas cette parole: Allons aussi mourir avec lui. — Jésus se rend à Béthanie pour ressusciter Lazare.
3. Je suis la résurrection et la vie. — Jésus-Christ a attendu que Lazare sentît mauvais pour le ressusciter, pourquoi ?
4 et 5. (Extraits)
1. (suite) Mais, direz-vous, cette femme débauchée; pourquoi Jésus-Christ la reçut-il ? Pour la convertir, pour lui remettre ses péchés, pour montrer son humanité, pour vous apprendre qu'il n'est point de maladie que sa bonté ne guérisse, point de péché qui surpasse sa miséricorde. Ne vous arrêtez donc pas seulement à ce que Jésus l'a reçue, mais considérez aussi de quelle manière il l'a convertie. Et pourquoi l'évangéliste raconte-t-il cette histoire, ou plutôt que veut-il nous apprendre par ces paroles: "Or, Jésus aimait Marthe, et sa sœur, et Lazare (Jean XI, 5) ?" Il veut que nous ne nous indignions pas, ou que nous ne nous chagrinions pas, lorsque nous voyons des gens de bien et les amis de Dieu tomber dans des maladies. "Celui que vous aimez est malade (Jean XI, 3)". Ils voulaient toucher Jésus-Christ de compassion, le regardant encore comme un homme, ce que la suite de leur discours fait bien voir: "Si vous eussiez été ici, il ne serait pas mort"; et ils ne dirent pas: Lazare est malade, mais: "Celui que vous aimez est malade". Que leur répondit donc Jésus-Christ ? "Cette maladie ne va point à la mort, mais elle n'est que pour la gloire de Dieu; et afin que le Fils de Dieu en soit glorifié (Jean XI, 4)". Remarquez que Jésus-Christ déclare encore que sa gloire est la même que celle du Père; car ayant dit: "La gloire de Dieu", il a ajouté: "Afin que le Fils de Dieu en soit glorifié".
"Cette maladie ne va point à la mort". Comme il devait demeurer encore deux jours au lieu où il était, il renvoya ceux qu'on lui avait envoyés pour porter cette réponse aux deux sœurs. Sur quoi il y a lieu de s'étonner qu'elles ne se soient point offensées, ni scandalisées de voir mourir leur frère, après que Jésus avait répondu que sa maladie n'allait point à la mort: de voir arriver le contraire de ce qu'avait dit l'auteur de la vie. Mais, sans se troubler, elles allèrent au-devant de Jésus, et ne crurent pas qu'il leur eût fait dire une chose fausse. Au reste, cette particule: "Afin que", ne marque point la cause de la maladie, mais l'effet qu'elle devait produire: elle avait une autre origine, mais Jésus-Christ s'en servit pour la gloire de Dieu.
Saint Jean Chrysostome — ŒUVRES COMPLÈTES — TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FRANÇAIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN
Licencié ès-lettres, professeur de rhétorique au collège de l’Immaculée-Conception de Saint-Dizier, Bar-Le-Duc, L. Guérin & Ce, Éditeurs 1865, TOME HUITIÈME Pages 93 à 556.
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(CHAP. XI, vv.1-29)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. Difficulté proposée sur Marie, sœur de Lazare. — Jésus-Christ déclare une fois de plus que sa gloire est la même que celle de son Père.
2. C'est la crainte qui fit dire à saint Thomas cette parole: Allons aussi mourir avec lui. — Jésus se rend à Béthanie pour ressusciter Lazare.
3. Je suis la résurrection et la vie. — Jésus-Christ a attendu que Lazare sentît mauvais pour le ressusciter, pourquoi ?
4 et 5. (Extraits).
1. (suite) "Et ayant dit ces choses, il demeura encore deux jours au lieu où il était (Jean XI, 6)". Pourquoi y demeura-t-il ? Afin que Lazare mourût et fût enseveli, et qu'on ne dît pas: Lazare n'était point encore mort, lorsque Jésus l'a ressuscité: il était seulement assoupi, ou il était tombé en défaillance: il n'était pas mort. Jésus demeura donc assez longtemps pour que, le corps de Lazare s'étant corrompu, ils eussent lieu de dire: "Il sent déjà mauvais (Jean XI, 39)". Et il dit ensuite à ses disciples: "Allons en Judée (Jean XI, 7)". Pourquoi le Sauveur, qui n'avait jamais prévenu de ce qu'il allait faire, prévient-il ici ses disciples ? C'est parce qu'il les voyait dans une grande consternation: il leur annonce ce qu'il va faire, de peur que, dans la crainte où ils étaient, ils ne fussent tout troublés de ce départ inattendu.
Mais que répondirent les disciples ? "Il n'y a qu'un moment que les J.uifs vous voulaient lapider, et vous retournez chez eux (Jean XI, 8)?". Ils craignaient effectivement pour leur Maître, mais beaucoup plus pour eux-mêmes, étant encore bien imparfaits. C'est pourquoi, Thomas, tout tremblant de peur, dit: "Allons-y aussi, nous, pour mourir avec lui (Jean XI, 16)", car il était plus faible et plus incrédule que les autres apôtres. Mais faites attention à la manière dont Jésus-Christ les fortifie par ces paroles: "N'y a-t-il pas douze heures au jour (Jean XI, 9) ?" Il fit cette réponse, ou pour montrer que celui qui ne se sent coupable d'aucun péché, ne doit rien craindre; mais que celui qui a fait le mal, sera puni (de sorte que nous n'avons rien à craindre, nous qui n'avons rien fait qui mérite la mort); ou bien voici ce qu'a voulu dire Jésus-Christ: Celui qui voit la lumière de ce monde est en sûreté: or, s'il est en sûreté, celui qui est avec moi, s'il ne me quitte, pas, l'est beaucoup plus.
Il les rassura par ces paroles, et leur fit connaître la raison pour laquelle il fallait faire ce voyage. Et leur ayant ensuite déclaré qu'ils n'iraient point à Jérusalem, mais à Béthanie, il dit: "Notre ami Lazare dort, mais je m'en vais l'éveiller (Jean XI, 11)"; c'est-à-dire, je ne vais point disputer et combattre une seconde fois avec les J.uifs, mais je vais éveiller notre ami. "Ses disciples lui répondirent: Seigneur, s'il dort, il sera guéri (Jean XI, 12)". Ils avaient leur intention en lui faisant cette réponse, c'était de le dissuader d'y aller. Vous dites, répondirent-ils, qu'il, dort ? Rien ne vous oblige donc d'aller là. Toutefois Jésus-Christ n'avait dit: "Notre ami", que pour faire voir la nécessité de ce voyage.
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Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. Difficulté proposée sur Marie, sœur de Lazare. — Jésus-Christ déclare une fois de plus que sa gloire est la même que celle de son Père.
2. C'est la crainte qui fit dire à saint Thomas cette parole: Allons aussi mourir avec lui. — Jésus se rend à Béthanie pour ressusciter Lazare.
3. Je suis la résurrection et la vie. — Jésus-Christ a attendu que Lazare sentît mauvais pour le ressusciter, pourquoi ?
4 et 5. (Extraits).
2. Mais comme ils montraient peu de bonne volonté, il leur dit enfin: "Lazare est mort (Jean XI, 4)". Le Sauveur avait donc dit d'abord par modestie, et pour qu'il ne parût ni faste, ni ostentation dans ce qu'il allait faire: "Notre ami Lazare dort", mais comme ils ne le comprenaient pas, il ajoute: "Lazare est mort, et je me réjouis à cause de vous (Jean XI, 15)". Pourquoi à cause de vous ? Parce qu'en étant éloigné, je vous l'ai prédit: ainsi, lorsque je le ressusciterai, vous ne pourrez nullement douter de la vérité du miracle. Le remarquez-vous, mes frères, combien les disciples étaient encore faibles et imparfaits, et comment ils n'avaient pas de la vertu et de la puissance de leur Maître cette juste opinion qu'ils en devaient avoir?
Tel est l'effet que produisait en eux la crainte qui avait troublé leur esprit. Jésus, après avoir dit: "Lazare dort", avait ajouté: "Je m'en vais l'éveiller"; mais lorsqu'il eut dit: "Lazare est mort", il n'a point alors ajouté: Je m'en vais le ressusciter, parce qu'il ne voulait pas annoncer d'avance par ses paroles ce qu'il allait opérer, et ce qu'il ne devait faire voir que par l'action même: ainsi le Sauveur nous apprend continuellement qu'il faut fuir la vaine gloire, et ne rien promettre témérairement. Que s'il promit à la prière du centenier, car il dit: "J'irai, et je le guérirai" (Matthieu VIII, 7): il le fit pour montrer la foi de cet homme.
Mais si quelqu'un dit: Pourquoi les disciples pensaient-ils que c'était là un sommeil, pourquoi ne connurent-ils pas que Lazare était mort, lorsque Jésus disait: J'irai, et je le guérirai; en effet, il y avait de la folie de croire que leur Maître ferait quinze stades pour aller éveiller Lazare ? Je répondrai qu'ils crurent que c'était là une énigme, une parabole, comme bien d'autres choses qu'il disait. Les disciples craignaient donc la violence des J.uifs, et Thomas la craignait plus que tous les autres, c'est pourquoi il dit: "Allons aussi mourir avec lui (Jean XI, 16)". Quelques-uns ont dit qu'il avait véritablement souhaité de mourir, mais ils se sont trompés: c'est sûrement la crainte qui faisait parler Thomas de la sorte. Jésus néanmoins ne le reprit pas, car il tolérait encore sa faiblesse. D'ailleurs, Thomas devint dans la suite invincible et le plus fort des apôtres. Et, ce qui est digne d'admiration, cet homme, que nous avons vu si faible avant la croix, avant la mort et la résurrection de son Maître, nous le voyons, après, le plus ardent de tous: tant est grande la vertu de Jésus-Christ ! Car celui-là même qui n'osait pas aller à Béthanie avec son Maître, a parcouru dans la suite presque tout le monde, quoique Jésus-Christ ne fût point présent, et a demeuré parmi des peuples barbares et sanguinaires, qui n'en voulaient qu'à sa vie.
Saint Jean Chrysostome — ŒUVRES COMPLÈTES — TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FRANÇAIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN
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ANALYSE.
1. Difficulté proposée sur Marie, sœur de Lazare. — Jésus-Christ déclare une fois de plus que sa gloire est la même que celle de son Père.
2. C'est la crainte qui fit dire à saint Thomas cette parole: Allons aussi mourir avec lui. — Jésus se rend à Béthanie pour ressusciter Lazare.
3. Je suis la résurrection et la vie. — Jésus-Christ a attendu que Lazare sentît mauvais pour le ressusciter, pourquoi ?
4 et 5. (Extraits).
2. (suite) Mais si Béthanie n'était éloignée que de quinze stades, qui font deux milles, comment, lorsque Jésus y arriva, y avait-il déjà quatre jours que Lazare était mort ? L'envoyé l'était venu avertir la veille du jour même que Lazare mourut; mais le Sauveur demeura deux jours où il était: ainsi il n'arriva à Béthanie que le quatrième jour. S'il attendit qu'on vînt l'appeler, et ne partit point qu'on ne le fût venu chercher, ce fut de peur qu'il ne s'élevât quelque soupçon sur le miracle. Et celles qui étaient aimées ne vinrent point elles-mêmes, mais se contentèrent d'envoyer.
"Et comme Béthanie n'était éloignée de Jérusalem que d'environ quinze stades (Jean XI, 18)", cela marque que plusieurs personnes de Jérusalem devaient être venues à Béthanie; et, en effet, l'évangéliste ajoute incontinent que quantité de J.uifs étaient venus voir Marthe et Marie pour les consoler (Jean XI, 19). Comment les J.uifs allèrent-ils consoler celles que Jésus-Christ aimait, ayant résolu ensemble que quiconque reconnaîtrait Jésus pour être le Christ, serait chassé de la synagogue ? Ils furent visiter Marthe et Marie, ou à cause de leur grande affliction , ou parce qu'ils les honoraient comme des personnes respectables pour leur qualité, ou peut-être ce sont ici ces J.uifs qui n'étaient pas méchants; car plusieurs d'entre eux crurent en Jésus-Christ.
Au reste, l'évangéliste rapporte ces choses pour confirmer la mort de Lazare. Pourquoi enfin Marthe fut-elle seule au-devant de Jésus-Christ, sans se faire accompagner de sa sœur? Elle voulut voir Jésus en particulier et apprendre ensuite à sa sœur ce qu'il aurait dit. Mais aussitôt que le Sauveur lui eût donné une bonne espérance, elle fut prendre Marie, qui accourut promptement, malgré l'affliction où elle était.
Remarquez-vous la grandeur de son amour ? C'est d'elle que Jésus a dit: "Marie a choisi la meilleure part qui ne lui sera point ôtée". (Luc X, 42) Comment donc, direz-vous, Marthe paraît-elle maintenant avoir plus d'empressement et d'ardeur ? Ce n'est pas pour cela que Marthe eut plus d'ardeur, mais c'est que Marie n'avait point appris l'arrivée de Jésus. Marthe était la plus faible, puisqu'ayant ouï tout ce que le Sauveur lui avait dit de consolant sur la mort de son frère, elle répond pourtant encore: "Il sent déjà mauvais, car il y a quatre jours qu'il est là". Mais Marie, quoiqu'elle n'eût point encore appris ce que Jésus avait répondu à sa sœur, ne dit rien de semblable, mais elle crut aussitôt, et dit: "Seigneur, si vous eussiez été ici , mon frère e ne serait pas mort".
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ANALYSE.
1. Difficulté proposée sur Marie, sœur de Lazare. — Jésus-Christ déclare une fois de plus que sa gloire est la même que celle de son Père.
2. C'est la crainte qui fit dire à saint Thomas cette parole: Allons aussi mourir avec lui. — Jésus se rend à Béthanie pour ressusciter Lazare.
3. Je suis la résurrection et la vie. — Jésus-Christ a attendu que Lazare sentît mauvais pour le ressusciter, pourquoi ?
4 et 5. (Extraits).
3. Considérez quelle sagesse font paraître ces femmes, malgré la faiblesse d'esprit naturelle à leur sexe. A la vue de Jésus-Christ, elles ne se répandent pas aussitôt en pleurs, en cris, en gémissements, comme nous avons coutume de faire, lorsqu'étant dans le deuil et dans l'affliction, nous voyons arriver quelqu'un de notre connaissance: celles-ci, au contraire, aussitôt qu'elles voient leur Maître, elles lui rendent hommage. Véritablement, elles croyaient toutes les deux en Jésus-Christ, mais non comme il fallait y croire. Car elles ne le connaissaient pas encore parfaitement; elles ne le connaissaient pas comme Dieu; elles ne savaient pas qu'il agissait par sa propre puissance et par son autorité: le Sauveur leur apprit l'une et l'autre chose. Qu'elles ignoraient que Jésus était Dieu, et qu'il agissait par son autorité et sa propre puissance; ces paroles: "Dieu vous accordera tout ce que vous lui demanderez (Jean XI, 22)", qu'elles ajoutent à celles-ci: "Si vous eussiez été ici, notre frère ne serait pas mort", le font manifestement voir. Elles lui parlent comme d'un homme d'une grande vertu, comme d'un homme illustre et célèbre.
Mais voyez ce que leur répond Jésus-Christ: "Votre frère ressuscitera (Jean XI, 23)"; par là il réfute, il rejette ces paroles: "Tout ce que vous demanderez". Il n'a point dit: Je demanderai, mais quoi ? "Votre frère ressuscitera". S'il eût dit: O femme ! Regardez-vous encore la terre ? Je n'ai nullement besoin d'un secours étranger, je fais tout par moi-même, ces paroles auraient fait de la peine à cette femme, elles l'auraient offensée. Mais en disant: "Votre frère ressuscitera", le Sauveur tient un milieu, et par les paroles qui suivent il a insinué ce que je viens de dire. Marthe ayant dit: "Je sais qu'il ressuscitera en la résurrection qui se fera « au dernier jour (Jean XI, 24)", Jésus-Christ lui découvre plus clairement son pouvoir par sa réponse: "Je suis la résurrection et la vie (Jean XI, 25)", lui montrant qu'il n'a nullement besoin du secours d'autrui, puisqu'il est lui-même la vie. S'il avait besoin de l'assistance d'un autre, comment serait-il lui-même la résurrection et la vie ?
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(CHAP. XI, vv.1-29)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. Difficulté proposée sur Marie, sœur de Lazare. — Jésus-Christ déclare une fois de plus que sa gloire est la même que celle de son Père.
2. C'est la crainte qui fit dire à saint Thomas cette parole: Allons aussi mourir avec lui. — Jésus se rend à Béthanie pour ressusciter Lazare.
3. Je suis la résurrection et la vie. — Jésus-Christ a attendu que Lazare sentît mauvais pour le ressusciter, pourquoi ?
4 et 5. (Extraits).
3. (suite) A la vérité, il ne l'a pas si clairement expliqué, mais néanmoins il en a assez dit pour le faire entendre. Et encore, Marthe ava(i)t répondu: "Tout ce que vous demanderez", etc. Jésus lui explique: "Celui qui croit en moi, quand il serait mort, vivra" faisant connaître que c'est lui qui distribue tous les biens, et que c'est à lui qu'il faut s'adresser pour les obtenir.
"Et quiconque vit et croit en moi, ne mourra point à jamais (Jean XI, 26)". Considérez de quelle manière le Sauveur élève l'esprit de Marthe; car son œuvre n'était pas limitée à la seule résurrection de Lazare. Il fallait aussi que cette femme et ceux qui se trouvaient là présents avec elle connussent ce mystère c'est pour cela qu'avant de ressusciter Lazare il fait un discours. Que si Jésus-Christ est la résurrection et la vie, sa puissance n'est point circonscrite dans un lieu: partout et en quelque endroit qu'il soit, il peut ressusciter, il peut donner la vie. Encore, si ces femmes avaient dit, comme le centenier: "Dites une parole, et mon serviteur sera guéri" (Matthieu VIII, 8), sans doute le Sauveur aurait aussitôt ressuscité leur frère. Mais comme elles l'avaient envoyé chercher et prié de venir, il vint en effet, mais pour les tirer de la basse opinion qu'elles avaient de lui: et il se rendit au lieu où on avait mis Lazare; mais en même temps qu'il condescend à leur faiblesse, il fait voir qu'il peut guérir et ressusciter, quoique absent et très éloigné; voilà pourquoi il diffère, il retarde l'exécution du miracle. Une grâce obtenue sur-le-champ fût demeurée ensevelie dans le silence: il fallait que la corruption du cadavre fît des progrès.
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OÙ DEMEURAIT MARIE, ET MARTHE, SA SŒUR. — CETTE MARIE ÉTAIT CELLE QUI RÉPANDIT
SUR LE SEIGNEUR UNE HUILE DE PARFUM.
(CHAP. XI, vv.1-29)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. Difficulté proposée sur Marie, sœur de Lazare. — Jésus-Christ déclare une fois de plus que sa gloire est la même que celle de son Père.
2. C'est la crainte qui fit dire à saint Thomas cette parole: Allons aussi mourir avec lui. — Jésus se rend à Béthanie pour ressusciter Lazare.
3. Je suis la résurrection et la vie. — Jésus-Christ a attendu que Lazare sentît mauvais pour le ressusciter, pourquoi ?
4 et 5. (Extraits).
3. (suite) Mais cette femme, d'où pouvait-elle savoir que Jésus ressusciterait son frère ? Elle lui avait ouï dire bien des choses sur la résurrection; mais c'est depuis peu qu'elle désirait en voir l'effet. Remarquez-le, elle a encore des sentiments bien bas et bien terrestres. Jésus lui ayant dit: "Je suis la résurrection et la vie", elle ne répondit pas: Ressuscitez mon frère; mais que répond-elle ? "Je crois que vous êtes le Christ, le Fils de Dieu". Que lui réplique donc Jésus-Christ ? "Quiconque croit en moi, quand il serait mort, vivra" c'est-à-dire, s'il est mort de la mort du corps. "Et quiconque vit et croit en moi, ne mourra point (Jean XI, 26)" ; savoir, de la mort de l'âme. Puis donc que je suis la résurrection, si votre frère est maintenant mort, n'en soyez point inquiète, ne vous troublez point, mais croyez "en moi".
Car la mort du corps n'est point une mort. Par ces discours le Sauveur console Marthe de la mort de son frère: il lui donne aussi une bonne espérance, et en lui promettant que son frère ressuscitera, et en disant hautement: "Je suis la résurrection", et encore, en assurant que si, après être ressuscité, il meurt une seconde fois, il n'en souffrira aucun dommage. C'est pourquoi la mort d'ici-bas n'est point à craindre; en d'autres termes, votre frère n'est point mort, et vous aussi vous ne mourrez point: "Croyez-vous cela ?" Elle répondit: "je crois que vous êtes le Christ, le Fils de Dieu, qui êtes venu en ce monde". Il paraît bien que cette femme n'a pas compris ce que lui disait Jésus-Christ. A la vérité, elle sentit que c'était quelque chose de grand, mais elle ne comprit pas tout: c'est pour cela qu'interrogée sur une chose, elle répond sur une autre: mais cependant elle eut cet avantage, que son affliction se dissipa entièrement. Telle est en effet la vertu de la parole de Jésus-Christ. Ainsi l'une des sœurs avait pris les devants, l'autre la suivit. L'amour dont elles étaient animées pour leur Maître ne leur permettait pas de ressentir vivement leur infortune: l'influence de la grâce communiquait la sagesse au cœur même de ces femmes.
Saint Jean Chrysostome — ŒUVRES COMPLÈTES — TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FRANÇAIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN
Licencié ès-lettres, professeur de rhétorique au collège de l’Immaculée-Conception de Saint-Dizier, Bar-Le-Duc, L. Guérin & Ce, Éditeurs 1865, TOME HUITIÈME Pages 93 à 556.
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Gras ajoutés.
à suivre…
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Re: Suite de Saint Jean (Chap. XI, vv.1-29) Par Saint Jean Chrysostôme (extraits).
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à suivre…
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IL Y AVAIT UN HOMME MALADE, NOMMÉ LAZARE, QUI ÉTAIT DU BOURG DE BÉTHANIE,
OÙ DEMEURAIT MARIE, ET MARTHE, SA SŒUR. — CETTE MARIE ÉTAIT CELLE QUI RÉPANDIT
SUR LE SEIGNEUR UNE HUILE DE PARFUM.
(CHAP. XI, vv.1-29)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. Difficulté proposée sur Marie, sœur de Lazare. — Jésus-Christ déclare une fois de plus que sa gloire est la même que celle de son Père.
2. C'est la crainte qui fit dire à saint Thomas cette parole: Allons aussi mourir avec lui. — Jésus se rend à Béthanie pour ressusciter Lazare.
3. Je suis la résurrection et la vie. — Jésus-Christ a attendu que Lazare sentît mauvais pour le ressusciter, pourquoi ?
4 et 5. (Extraits).
4. EXTRAITS :
… Les femmes de Sparte exhortaient ainsi leurs enfants: Ou rapportez vos boucliers du combat, ou qu'on vous rapporte morts sur vos boucliers…
…Ceux qui n'ont aucune idée de la résurrection, se conduisent comme s'ils en avaient une vraie connaissance ; et nous qui en sommes parfaitement instruits, nous vivons comme si nous n'en avions point entendu parler…
…le Seigneur dit: "Bienheureux ceux qui pleurent" (Matthieu V, 5), mais il parle de ceux qui pleurent leurs péchés, et la douleur du péché ne fait pleurer personne; nul ne se met en peine de la perte de son âme…
…pleurez, mais doucement, mais modestement, mais avec la crainte de Dieu. Si vous pleurez de cette sorte, vous ne pleurez pas comme ne croyant point à la résurrection, mais comme ne pouvant supporter la séparation.
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ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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Re: Suite de Saint Jean (Chap. XI, vv.1-29) Par Saint Jean Chrysostôme (extraits).
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IL Y AVAIT UN HOMME MALADE, NOMMÉ LAZARE, QUI ÉTAIT DU BOURG DE BÉTHANIE,
OÙ DEMEURAIT MARIE, ET MARTHE, SA SŒUR. — CETTE MARIE ÉTAIT CELLE QUI RÉPANDIT
SUR LE SEIGNEUR UNE HUILE DE PARFUM.
(CHAP. XI, vv.1-29)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. Difficulté proposée sur Marie, sœur de Lazare. — Jésus-Christ déclare une fois de plus que sa gloire est la même que celle de son Père.
2. C'est la crainte qui fit dire à saint Thomas cette parole: Allons aussi mourir avec lui. — Jésus se rend à Béthanie pour ressusciter Lazare.
3. Je suis la résurrection et la vie. — Jésus-Christ a attendu que Lazare sentît mauvais pour le ressusciter, pourquoi ?
4 et 5. (Extraits).
5. EXTRAITS:
…Ignorez-vous que la tristesse cause la mort ? La douleur aveuglant l'esprit, non seulement ne permet pas de voir les choses comme il faut, mais elle produit de grands maux…
Je ne dis point qu'il ne faut pas pleurer, mais je dis qu'il ne faut pas pleurer avec excès…
…Pleurons nos péchés, voilà un deuil salutaire, voilà un acte de vraie philosophie. Ne cessons donc jamais de les pleurera afin qu'en l'autre vie nous puissions jouir de la joie et du repos éternels, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient la gloire, dans tous les siècles des siècles ! Ainsi soit-il.
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