Une belle histoire pour les mamans...et les enfants!
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Une belle histoire pour les mamans...et les enfants!
Une belle histoire pour les mamans et les enfants, tirée du site:
http://www.maintenantunehistoire.fr/
A suivre...
http://www.maintenantunehistoire.fr/
Les petits gestes de chaque jour.
Un beau jour, cela cassa… Simplement, la maîtresse du logis ne se leva pas ce matin-là. Les enfants, encore dans un demi-sommeil, n’entendirent pas, comme d’habitude, les volets de la salle commune claquer contre la muraille, le feu ne ronfla pas dans l’âtre, la corde du puits ne grinça pas. Personne n’ouvrit la porte du poulailler où la volaille piaillait et caquetait. Et la petite Élise resta a pleurer interminablement dans ses langes humides.
Ce fut le père qui donna l’alarme ; il vint frapper à la porte des enfants en criant rudement : « La mère est malade. Levez-vous. » Et un grand malaise, une grande angoisse, une grande désorganisation tombèrent sur la maison.* * *
A suivre...
Catherine- Nombre de messages : 2399
Age : 39
Date d'inscription : 02/04/2009
Re: Une belle histoire pour les mamans...et les enfants!
Le médecin vint ; il en vint même deux. Matin et soir, on alla au bourg pour faire faire des ordonnances, acheter des remèdes. Personne ne pouvait dire le mal qui minait la maîtresse. Pourtant, quelqu’un le savait : c’était l’innocent.
Thomas, l’innocent, avait été recueilli tout petit par la maîtresse. Elle l’avait recueilli parce que personne n’en voulait. Elle lui avait donné une place au foyer, en défendant qu’on lui fit des misères car, disait-elle, les souffrants portent Dieu. Et elle prétendait que s’il n’en savait pas tant que les autres, il avait cependant le secret des choses mystérieuses que les autres ne connaîtraient jamais.
Peut-être que c’était vrai. En tout cas, pendant que les médecins discutaient, écrivaient, cherchaient et prescrivaient, il branlait tristement la tête et répétait :
« Je sais ben, moué, je sais ben qui c’est qui l’a rendue malade… »
Gaspard, l’aîné des enfants, et José, la seconde, et Lucas, et Mathieu et même Mariette qui n’avait que six ans, le prirent à parti :
« Eh ! bien, dis-le, Thomas, si tu le sais ; dis-le nous qui lui a fait son mal à notre maman, et nous irons le battre jusqu’à le faire tomber. »
Mais Thomas les regardait étrangement et secouait la tête :
« Si vous le saviez… si vous le saviez… répondait-il, mais je ne cré point que je devions vous le dire. »
A la fin, les enfants insistèrent tant et tant que l’innocent se rendit a leur désir :
« Si vous voulez savouère, dit-il, descendez à minuit dans la grand-salle. Et là, sans bruit ni lumière, écoutez ben ce qui se dira. »
* * *
A suivre...
Dernière édition par Catherine le Dim 03 Juin 2012, 12:21 pm, édité 1 fois (Raison : rajout de à suivre)
Catherine- Nombre de messages : 2399
Age : 39
Date d'inscription : 02/04/2009
Re: Une belle histoire pour les mamans...et les enfants!
A la minuit, pieds nus et silencieux comme des ombres, les cinq enfants descendirent. Ils avaient bien un peu le cœur battant, et si ce n’eut été que des trois petits, bien sûr, ils fussent restés blottis dans leur lit chaud. Mais Gaspard et José voulaient savoir, car la mère qui sentait la maison en détresse s’en tourmentait ; son mal empirait et les deux aînés étaient plein d’angoisse et de peine.
Dans la salle qu’éclairait doucement un reste de braise, tout était en l’air : la table mal desservie, les chaudrons depuis trois jours sous l’évier, les chaussures boueuses accumulées près de la porte, les chaises en désordre, tout cela se devinait dans l’ombre et semblait dire : « Plus de maîtresse, plus de maîtresse… » Où était le temps ou, lorsque la mère refermait sur elle la porte de la salle avant d’aller se coucher, tout y respirait un ordre parfait et apaisant ?
Plus de maîtresse, plus de maîtresse… En vérité, cela devenait un cauchemar, car un léger chuchotement montait de partout. Et voilà que les choses se mettaient à parler et à se plaindre.
« Quand même, disait l’horloge, en arriver là ! Quel malheur, quel malheur…
— A qui la faute ? » grinça aigrement la porte du placard.
« Dame, dit le balai, s’ils avaient toujours quitté sagement leurs galoches sur le seuil les jours de pluie, la mère n’aurait pas tant usé ses forces à nettoyer le carrelage…
— S’ils avaient toujours mis sagement leurs tabliers, siffla la lessiveuse, la mère n’aurait pas tant usé ses forces à laver et relaver les tricots, les vestes et les culottes…
— Et ce jour, dit une des bûches au coin du fourneau, ce jour pas si lointain où la pauvre femme a failli s’évanouir de fatigue en coupant le bois pour cuire le dîner…
— Elle avait pourtant appelé Gaspard, répondit une poignée de paille qui se trouvait dans un sabot. Mais il lisait dans le grenier, et a fait semblant de ne pas entendre…
— Et le jour, dit une des chaises, où Lucas a négligé de fermer la porte du clapier ! Tous les lapins se sont sauvés, et c’est encore elle qui a dû courir après. J’étais dehors, je l’ai vu…
— Et le jour, dit la table, où Mathieu n’a pas voulu aller décrocher les volets dehors ! Il faisait aigre et elle venait d’avoir chaud : c’est à ce moment qu’elle a pris froid…
— Et si vous saviez les heures de nuit qu’elle a passées à raccommoder des trous énormes aux chaussettes parce que José ou Mariette avaient eu la paresse de les changer alors qu’il n’y avait encore qu’un tout petit trou…
— Et les mouchoirs perdus ! les lits pas faits ! le couvert mal mis ! l’eau pas tirée ! les chambres pas rangées ! les petits gestes de tous les jours pas faits ou mal faits… »
Les chuchotements partaient maintenant de tous les coins de la pièce. Dans la chambre au-dessus, on marcha. Alors, tout se tut de nouveau. On n’entendit plus que les enfants qui sanglotaient.
« Ce n’est pas possible, cria Gaspard, ce n’est pas possible : c’étaient de si petites choses… et jamais nous n’avons fait à Maman le moindre mal. »
L’innocent, qui s’était glissé dans l’ombre de la salle, répondit :
« Tu te souviens du chêne, le grand chêne qu’étions planté près de la source ? Un jour, il a tombé. Tous les jours, tous les jours, goutte à goutte, la petite source avait mangé la terre autour des racines. Alors, un jour, il a tombé… comme ça… personne pourtant ne lui avait fait le moindre mal…
— Pourtant, dit José en pleurant, Dieu sait si nous aimons Maman !
— Si on n’aime pas plus que soi-même, répondit rudement Thomas, ça ne sert à rien d’aimer… »* * *
A suivre...
Dernière édition par Catherine le Dim 03 Juin 2012, 12:20 pm, édité 1 fois (Raison : rajout de à suivre)
Catherine- Nombre de messages : 2399
Age : 39
Date d'inscription : 02/04/2009
Re: Une belle histoire pour les mamans...et les enfants!
Le lendemain, tôt levés, Gaspard et José se mirent à l’ouvrage. Les petits suivirent l’exemple et firent de leur mieux.
Lorsque, de son lit, la maman vit que la maison cessait d’être en détresse (car les maîtresses de logis n’ont pas besoin d’être présentes pour sentir ces choses-là !) elle s’apaisa. Petit à petit, elle alla mieux. Elle guérit. La maison recommença à vivre, à rire, à chanter.
FIN.
Catherine- Nombre de messages : 2399
Age : 39
Date d'inscription : 02/04/2009
Re: Une belle histoire pour les mamans...et les enfants!
Merci pour la belle histoire, Catherine !!
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Une belle histoire pour les mamans...et les enfants!
Très belle histoire et une belle leçon pour les enfants.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
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