SUITE DE SAINT JEAN (CHAP. V, VV. 39-47) PAR SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.
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Gras ajoutés.
à suivre…
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LISEZ AVEC SOIN LES ÉCRITURES, PUISQUE VOUS CROYEZ Y TROUVER LA VIE ÉTERNELLE:
ET CE SONT ELLES QUI RENDENT TÉMOIGNAGE DE MOI.
— MAIS VOUS NE VOULEZ PAS VENIR À MOI POUR AVOIR LA VIE ÉTERNELLE.
(Chap. V, vv. 39-47)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. Il ne faut pas lire l'Ecriture sainte seulement en courant et à la légère.
2. Les J.uifs auront pour accusateur Moïse lui-même.
3. Réfutation des prétextes et vaines excuses des J.uifs: leur malice et leur méchanceté. — Description d'un fourbe et de la malignité. — La vertu produit la prudence. — Description de la vertu. — Le péché naît de la folie. — Celui qui a la crainte de Dieu est très sage: celui qui ne l'a pas est un insensé.
1. Ayons grand soin, mes très chers frères, de rechercher les choses spirituelles, et ne croyons pas qu'il nous suffise, pour le salut, d'y donner une part quelconque de notre application. Si, dans les affaires terrestres de ce monde, nul ne fait de grands profits, lorsqu'il s'y applique mollement et légèrement, à plus forte raison en sera-t-il ainsi dans les choses spirituelles et célestes, parce que celles-ci requièrent et plus de soin et plus de vigilance. Voilà pourquoi Jésus-Christ, quand il renvoie les J.uifs aux Ecritures, ne les y renvoie pas pour en faire une simple lecture, mais pour les étudier avec soin et avec attention. Car il n'a point dit: lisez les Ecritures, mais: approfondissez les Ecritures. Pour y découvrir le témoignage qu'elles rendent de lui, il fallait beaucoup chercher, beaucoup travailler.
En effet, à l'égard des J.uifs, ces témoignages étaient cachés sous des ombres et des figures. C'est pour cette raison que Jésus-Christ leur commande de fouiller et de creuser dans les Ecritures, afin qu'ils puissent trouver ce qu'elles recèlent dans leur profondeur. Ces témoignages ne sont pas à la surface ni apparents, ils sont très profondément cachés comme un trésor. Or, celui qui veut découvrir un trésor profondément enfoui, ne le trouvera jamais sans beaucoup de soin et de peine.
Voilà pourquoi Jésus-Christ, après avoir dit: "Lisez avec soin les Ecritures", a ajouté: "puisque vous croyez y trouver la vie éternelle". Il n'a point dit: vous pouvez, mais: vous croyez y trouver. Par où il leur montre qu'ils ne feront pas un grand profit, tant qu'ils croiront pouvoir acquérir le salut par la seule lecture; sans la foi. C'est comme s'il disait: N'admirez-vous pas les Ecritures, ne les regardez-vous pas comme des sources de vie ? C'est sur elles maintenant que je me fonde moi-même, car ce sont elles qui rendent témoignage de moi; mais vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie éternelle.
Saint Jean Chrysostome — ŒUVRES COMPLÈTES — TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FRANÇAIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN
Licencié ès-lettres, professeur de rhétorique au collège de l’Immaculée-Conception de Saint-Dizier, Bar-Le-Duc, L. Guérin & Ce, Éditeurs 1865, TOME HUITIÈME Pages 93 à 556.
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(Chap. V, vv. 39-47)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. Il ne faut pas lire l'Ecriture sainte seulement en courant et à la légère.
2. Les J.uifs auront pour accusateur Moïse lui-même.
3. Réfutation des prétextes et vaines excuses des J.uifs: leur malice et leur méchanceté. — Description d'un fourbe et de la malignité. — La vertu produit la prudence. — Description de la vertu. — Le péché naît de la folie. — Celui qui a la crainte de Dieu est très sage: celui qui ne l'a pas est un insensé.
1. (suite) Jésus-Christ avait donc raison de dire: "Vous croyez", puisqu'ils ne voulaient pas écouter sa doctrine, et qu'ils tiraient vanité de la lecture simple qu'ils faisaient des Ecritures. Ensuite, de peur qu'on ne le soupçonnât de vaine gloire, à cause du grand soin qu'il avait de se faire connaître, et qu'on ne pensât que, dans son désir d'inspirer la foi en lui , il avait en vue ses propres intérêts (car il avait cité le témoignage de Jean et celui de Dieu le Père, il avait fait mention de ses œuvres; et il avait promis la vie éternelle, se servant de toutes ces choses pour les attirer et les gagner) comme, dis-je, il était croyable que plusieurs le soupçonneraient de rechercher la gloire, voici ce qu'il a ajouté, faites-y attention: "Je ne tire point ma gloire des hommes (Jean V,41)" ; c’est-à-dire: je n'en ai point besoin; je ne suis pas de nature à avoir besoin de la gloire qui vient des hommes. Si la lumière du soleil ne reçoit point d'accroissement de celle d'une lampe, moi, je dois avoir bien moins besoin de la gloire humaine.
Mais si vous n'en avez point besoin, pourquoi avez-vous apporté ces témoignages? "Afin que vous soyez sauvés". Jésus-Christ l'avait déclaré ci-dessus, ici encore il l'indique par ces paroles: "Afin que vous ayez la vie éternelle". Il apporte même une autre raison, que voici: "Mais je vous connais: je sais que vous n'avez point en vous l'amour de Dieu (Jean V, 42)". Comme, sous prétexte de zèle et d'amour de Dieu, souvent ils le persécutaient, parce qu'il se prétendait égal à Dieu; comme il savait aussi qu'ils ne croiraient point en lui, il a voulu les prévenir et les empêcher de dire: Pourquoi parlez-vous de la sorte? Je le fais, leur dit-il, pour vous reprendre, parce que ce n'est pas l'amour de Dieu qui vous porte à me persécuter.
Saint Jean Chrysostome — ŒUVRES COMPLÈTES — TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FRANÇAIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN
Licencié ès-lettres, professeur de rhétorique au collège de l’Immaculée-Conception de Saint-Dizier, Bar-Le-Duc, L. Guérin & Ce, Éditeurs 1865, TOME HUITIÈME Pages 93 à 556.
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ANALYSE.
1. Il ne faut pas lire l'Ecriture sainte seulement en courant et à la légère.
2. Les J.uifs auront pour accusateur Moïse lui-même.
3. Réfutation des prétextes et vaines excuses des J.uifs: leur malice et leur méchanceté. — Description d'un fourbe et de la malignité. — La vertu produit la prudence. — Description de la vertu. — Le péché naît de la folie. — Celui qui a la crainte de Dieu est très sage: celui qui ne l'a pas est un insensé.
1. (suite) Car Dieu rend témoignage de moi, et par les œuvres et par les Ecritures. Si donc, dans la pensée que j'étais contraire à Dieu, auparavant vous me chassiez, vous me persécutiez, maintenant que je vous ai fait connaître la vérité, vous devriez vous empresser de venir à moi, pour peu que vous eussiez d'amour pour Dieu; mais vous ne l'aimez pas véritablement. J'ai dit ces choses pour vous prouver que l'orgueil et la vanité vous animent, et que vous ne cherchez qu'à couvrir l'envie que vous me portez. Voilà ce que Jésus-Christ démontre, non seulement par ce qu'il vient de dire, mais encore par ce qu'il ajoute ensuite, car il dit: "Je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas: SI UN AUTRE VIENT EN SON PROPRE NOM, VOUS LE RECEVREZ (JEAN V, 43)". Vous voyez, mes frères, que si partout Jésus-Christ dit qu'il a été envoyé, qu'il a reçu du Père le pouvoir de juger, et qu'il ne peut rien faire de lui-même, c'est pour ôter tout prétexte à l'endurcissement des J.uifs.
Mais de qui dit-il qu'il viendra en son propre nom? De l'ANTÉCHRIST, et il démontre la malice et la méchanceté des J.uifs par des preuves incontestables. Si c'est effectivement l'amour de Dieu qui vous porte à me persécuter, vous devrez donc, à plus forte raison, persécuter l'Antéchrist. L'ANTÉCHRIST NE VOUS PRÊCHERA PAS UNE DOCTRINE SEMBLABLE À LA MIENNE; IL NE DIRA PAS QUE: LE PÈRE L'A ENVOYÉ, NI QU'IL VIENT DE SA PART ET PAR SON ORDRE. MAIS, AU CONTRAIRE, IL EXERCERA UN EMPIRE TYRANNIQUE, USURPANT CE QUI NE LUI APPARTIENT PAS, ET S'ANNONÇANT COMME LE DIEU DE TOUT L’UNIVERS, selon les paroles de saint Paul: "il s'élèvera au-dessus de tout ce qui est appelé Dieu, ou qui est adoré, voulant lui-même passer pour Dieu". (II Thessaloniciens II, 4.) Car c'est là venir en son propre nom.
Pour moi, je ne parle pas de même; mais je déclare que je suis venu au nom de mon Père. Or, qu'après un tel aveu, qu'après avoir si manifestement déclaré qu'il était envoyé du Père, ils ne le reçussent pas, cette obstination suffisait seule pour faire voir à tout le monde qu'ils n'aimaient point Dieu. Et maintenant, par le contraste de l'accueil qu'ils devaient faire à l'Antéchrist, il met au jour leur impudente malignité. Car, puisqu'ils ne recevaient pas celui qui se déclarait envoyé de Dieu, et qu'ils devaient adorer celui qui ne connaîtrait point Dieu, mais qui se vanterait d'être le Dieu de tout l'univers, il était visible que leurs persécutions contre Jésus-Christ partaient de leur envie et dé la haine contre Dieu. C'est pourquoi Jésus-Christ donne deux raisons de ce qu'il a dit; d'abord, la meilleure: "Afin que vous soyez sauvés, afin que, vous ayez la vie"; mais, sachant qu'ils riraient et se moqueraient de lui, il leur en expose une seconde, plus forte que celle-là, à savoir, que s'ils ne se soumettent pas et s'ils n'obéissent pas à sa parole, Dieu ne cessera point pour cela d'agir en toutes choses selon sa coutume.
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Par Saint Jean Chrysostôme.
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1. Il ne faut pas lire l'Ecriture sainte seulement en courant et à la légère.
2. Les J.uifs auront pour accusateur Moïse lui-même.
3. Réfutation des prétextes et vaines excuses des J.uifs: leur malice et leur méchanceté. — Description d'un fourbe et de la malignité. — La vertu produit la prudence. — Description de la vertu. — Le péché naît de la folie. — Celui qui a la crainte de Dieu est très sage: celui qui ne l'a pas est un insensé.
2. Saint Paul, parlant prophétiquement de l’Antéchrist, dit: "Dieu leur enverra une opération d'erreur, afin que ceux qui, au lieu d'ajouter foi à la vérité, ont consenti à l'iniquité, soient tous condamnés". (II Thessaloniciens II, 11-12.) Le Sauveur ne dit pas que l'Antéchrist viendra; mais "s'il vient", s'abaissant ainsi à la portée de ses auditeurs; leur iniquité n'était pas encore arrivée à son comble; c'est pourquoi il a eu la raison de cet avènement.
Mais saint Paul l'a ouvertement déclarée pour ceux qui sont intelligents: c'est l'Antéchrist qui ôte aux J.uifs toute excuse. Jésus-Christ découvre ensuite la cause de leur incrédulité, en disant: "Comment pouvez-vous croire, vous qui recherchez la gloire que vous vous donnez les uns aux autres, et qui ne recherchez point la gloire qui vient de Dieu seul ? (Jean V, 44)" Par où il montre encore qu'ils n'avaient pas en vue les intérêts de Dieu, mais qu'ils couvraient de ce prétexte leurs propres passions. Ils étaient, en effet, si éloignés de faire ce qu'ils faisaient pour la gloire de Dieu, qu'ils recherchaient moins sa gloire que celle des hommes: Comment auraient-ils donc conçu un si grand zèle pour la gloire de Dieu, eux qui la méprisaient si fort; qu'ils lui préféraient même la gloire humaine ? Puis, après avoir dit que les J.uifs n'avaient point d'amour de Dieu, et le leur avoir prouvé par deux raisons: l'une, par ce qu'ils avaient fait contre lui; l'autre, par ce qu'ils feraient pour l'Antéchrist, et leur avoir démontré clairement qu'ils étaient indignes de tout pardon, Jésus-Christ fait comparaître Moïse pour prononcer contre eux une nouvelle accusation.
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(Chap. V, vv. 39-47)
Par Saint Jean Chrysostôme.
ANALYSE.
1. Il ne faut pas lire l'Ecriture sainte seulement en courant et à la légère.
2. Les J.uifs auront pour accusateur Moïse lui-même.
3. Réfutation des prétextes et vaines excuses des J.uifs: leur malice et leur méchanceté. — Description d'un fourbe et de la malignité. — La vertu produit la prudence. — Description de la vertu. — Le péché naît de la folie. — Celui qui a la crainte de Dieu est très sage: celui qui ne l'a pas est un insensé.
2. (suite) "Ne pensez pas que ce soit moi qui vous doive accuser devant le Père : vous avez un accusateur, qui est Moïse, en qui vous espérez (Jean V, 45)." "Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, parce que c'est de moi qu'il a écrit (Jean V, 46)." "Que si vous ne croyez pas ce qu'il a écrit; comment croirez-vous ce que je vous dis ? (Jean V, 47)". C'est-à-dire, dans ce que vous faites contre moi, c'est Moïse que vous outragez avant moi: le refus que vous faites de croire atteint Moïse plus que moi-même. Vous voyez de quelle manière il les pousse jusque dans leurs retranchements; et leur ôte tout moyen de justification. Lorsque vous me persécutiez, vous alléguiez l'amour que vous avez pour Dieu ?
Or, j'ai fait voir que c'est la haine de Dieu qui vous a poussés à agir de la sorte. Vous m'accusez de ne point garder le sabbat et de violer la loi ? Je me sais justifié de cette accusation. Vous assurez que vous marquez votre fidélité à Moïse dans ce que vous avez la hardiesse de faire contre moi ? Et moi je montre que c'est là principalement en quoi vous désobéissez à Moïse. Et tant s'en faut que je m'oppose à la loi; que vous n'aurez point d'autre accusateur que celui-là même qui vous a donné la loi. Comme donc, parlant des Ecritures, Jésus-Christ disait: "Vous croyez y trouver la vie éternelle"; maintenant de même, parlant de Moïse, il dit "En qui vous espérez": où l'on voit que le Sauveur les prend en tout par leurs propres paroles.
Et par où saurons-nous, diront les J.uifs, que Moïse doit être notre accusateur, et que vous ne parlez pas en l'air? Qu'y a-t-il de commun entre vous et Moïse ? vous n'avez point gardé le sabbat qu'il a ordonné de garder: comment donc se portera-t-il pour accusateur contre nous ? Et comment prouverez-vous que nous croirons en un autre qui viendra en son propre nom ? Toutes ces choses vous les dites sans témoins et sans preuves. Bien au contraire, elles trouvent toutes leurs preuves dans ce que j'ai dit ci-dessus: puisque, par mes œuvres, par le témoignage de Jean, par celui du Père, il est évident et certain que c'est Dieu qui m'a envoyé, sûrement il l'est aussi que Moïse sera votre accusateur. En effet, qu'a dit Moïse ? "S'il vient quelqu'un qui fasse des prodiges et des miracles, qui amène à Dieu, et qui prédise véritablement l'avenir, ne faudra-t-il pas le croire ? (Deutéronome XIII 1)"
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1. Il ne faut pas lire l'Ecriture sainte seulement en courant et à la légère.
2. Les J.uifs auront pour accusateur Moïse lui-même.
3. Réfutation des prétextes et vaines excuses des J.uifs: leur malice et leur méchanceté. — Description d'un fourbe et de la malignité. — La vertu produit la prudence. — Description de la vertu. — Le péché naît de la folie. — Celui qui a la crainte de Dieu est très sage: celui qui ne l'a pas est un insensé.
2. (suite) Jésus-Christ n'a-t-il pas fait toutes ces choses ? Il a opéré de vrais miracles dont on ne peut contester la vérité, il a attiré tous les hommes à Dieu, il a confirmé ses prédictions par l'accomplissement des choses qu'il a prédites. Mais où est la preuve que les J.uifs croiront à un autre ? En ce qu'ils ont haï et persécuté Jésus-Christ. Ceux qui se déclarent contre celui qui vient avec l'aveu de Dieu recevront sans doute celui qui est son ennemi. Au reste, si le Sauveur, après avoir dit: "Ce n'est pas d'un homme que je reçois le témoignage", cite maintenant Moïse, ne vous en étonnez pas, ce n'est point à Moïse qu'il renvoie les J.uifs, mais à la sainte et divine Ecriture: et parce qu'ils la craignaient moins que leur législateur, il le leur présente en personne comme leur accusateur, pour leur inspirer plus de crainte et d'effroi. Après quoi il réfute un à un tous leurs discours.
Donnez à ceci, mes frères, toute votre attention: les J.uifs disaient qu'ils persécutaient Jésus pour l'amour de Dieu; et Jésus-Christ leur montre que c'est par haine de Dieu qu'ils le persécutent. Les J.uifs se vantaient d'être attachés à Moïse, et le Sauveur leur prouve que leur persécution venait de ce qu'ils ne croyaient point à Moïse; car s'ils étaient zélés pour la loi, ils devaient recevoir celui qui accomplissait la loi. S'ils aimaient Dieu, ils auraient dû croire à celui qui attirait à Dieu; s'ils croyaient à Moïse, il fallait qu'ils adorassent celui qu'il a lui-même prédit.
Saint Jean Chrysostome — ŒUVRES COMPLÈTES — TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FRANÇAIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN
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2. Les J.uifs auront pour accusateur Moïse lui-même.
3. Réfutation des prétextes et vaines excuses des J.uifs: leur malice et leur méchanceté. — Description d'un fourbe et de la malignité. — La vertu produit la prudence. — Description de la vertu. — Le péché naît de la folie. — Celui qui a la crainte de Dieu est très sage: celui qui ne l'a pas est un insensé.
2. (suite) Puisqu'avant de refuser de me croire, vous avez refusé de croire à Moïse; que maintenant vous me chassiez, moi qu'il vous a annoncé, c'est de quoi on ne doit nullement s'étonner. Comme donc Jésus-Christ fait voir que ceux qui admiraient Jean le méprisaient eux-mêmes en se déclarant contre lui, Jésus, et le persécutant de même, il prouve que ces mêmes J.uifs, lorsqu'ils s'imaginaient croire Moïse, ne le croyaient point; et il rétorque contre eux tout ce qu'ils alléguaient pour se justifier. Je suis si éloigné, dit-il, de vous détourner de la loi, que j'appelle à témoin contre vous votre législateur même. Jésus-Christ déclare donc que les Ecritures rendent ce témoignage: mais où ?
Il ne le marque pas, et c'est pour leur inspirer plus de crainte et de terreur, et les engager à chercher, à examiner et à l'interroger. S'il leur avait marqué les endroits, sans qu'ils l'eussent demandé, ils auraient rejeté le témoignage. Mais pour peu qu'ils fissent attention à ce que leur disait Jésus-Christ, avant toutes choses ils l'interrogeraient et s'instruiraient auprès de lui. Voilà pourquoi, non seulement il leur donne des preuves et des témoignages clairs et évidents, mais souvent aussi il leur fait des reproches et des menaces, pour les ramener du moins par la crainte: et cependant ils gardent le silence. Telle, en effet, est la malice: quoi qu'on dise ou qu'on fasse, elle ne change point, elle conserve toujours son venin.
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2. Les J.uifs auront pour accusateur Moïse lui-même.
3. Réfutation des prétextes et vaines excuses des J.uifs: leur malice et leur méchanceté. — Description d'un fourbe et de la malignité. — La vertu produit la prudence. — Description de la vertu. — Le péché naît de la folie. — Celui qui a la crainte de Dieu est très sage: celui qui ne l'a pas est un insensé.
3. C'est pourquoi il faut, mes frères, se dépouiller de toute malice et se garder d'user d'artifice et de déguisement. "CAR DIEU ENVOIE", dit l'Ecriture, "DES VOIES PERVERSES AUX PERVERS". (Proverbes XXI, 8, Septante) Et: "L'Esprit-Saint, qui est le maître de la science, fuit le déguisement, et il se retire des pensées qui sont sans intelligence ». (Sagesse I, 5) Rien ne rend l'homme si fou que la malice. Un fourbe, un homme pervers, ingrat (car tout cela tient à la malice), UN HOMME QUI PERSÉCUTE CEUX QUI NE L'OFFENSENT PAS, QUI EMPLOIE CONTRE EUX L'ARTIFICE ET LE DÉGUISEMENT, NE DONNE-T-IL PAS LES MARQUES D'UNE EXTRÊME FOLIE.
Rien, au contraire, n'inspire plus de prudence que la vertu: elle rend l'homme reconnaissant, honnête, miséricordieux, doux, humble, modeste: c'est elle qui produit toutes les sortes de biens. Et qu'est-il de plus sage que celui dont l'âme est dans de si heureuses dispositions ? En effet, la vertu est véritablement la source et la racine de la prudence: la malice au contraire est la fille de la folie. L'homme superbe, arrogant et colère, n'est infecté de tous ces maux que parce que la prudence lui manque. C'est pourquoi le prophète disait: "Ma chair est toute malade.... mes plaies ont été remplies de corruption et de pourriture, à cause de mon extrême folie" (Psaume XXXVII 3-5): par où il montre que le péché, de quelque nature qu'il soit, naît de da folie; et que celui qui est doué de vertu et qui craint Dieu, est le plus sage de tous les hommes. Voilà pourquoi le Sage dit: "La crainte du Seigneur est le commencement de la sagesse". (Proverbes 1, 7) Or, si celui qui craint Dieu possède la sagesse, le méchant, qui ne le craint point, en est donc absolument dépourvu: et puisqu'il est privé de la vraie sagesse, il est le plus fou de tous les hommes. Cependant, plusieurs respectent les méchants comme pouvant leur nuire et leur faire du mal, et ils ne voient pas, ils ne comprennent pas, qu'il les faut regarder comme les plus malheureux de tous les hommes, parce que c'est dans leur propre sein qu'ils plongent leur épée, lorsqu'ils croient en frapper les autres: signe visible d'une étrange folie, que de se percer soi-même, sans le savoir, et de se tuer, en pensant faire du mal à autrui.
Voilà pourquoi saint Paul qui savait parfaitement que lorsque nous voulons frapper les autres, nous nous tuons nous-mêmes, disait: "Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt les injustices ? Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt qu'on vous trompe ?" (1 Corinthiens VI, 7) Car celui qui n'offense personne n'est point offensé, et celui qui ne fait point de mal n'en reçoit point: je soutiens, quoique cela puisse paraître une énigme et un paradoxe à la foule incapable de raisonner: Sachant cela, mes frères, disons malheureux, et plaignons, non ceux qui sont offensés et outragés, mais ceux qui offensent et qui outragent. C'est véritablement se faire tort à soi-même que d'attaquer Dieu et lui déclarer la guerre, d'ouvrir la bouche à mille accusateurs, et de se faire une mauvaise réputation en ce monde, en se préparant des supplices immenses dans l'autre: comme, au contraire, souffrir courageusement les injures et les outrages , c'est de quoi se rendre Dieu propice et favorable, et s'attirer la pitié, l'approbation et les louanges de tout le monde: ceux donc qui donnent un si grand et si bel exemple de philosophie chrétienne, seront illustres et célèbres en cette vie, et en l'autre ils jouiront des biens éternels, que je prie Dieu de nous accorder à tous; par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec qui la gloire soit au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans tous les siècles ! Ainsi soit-il.
Saint Jean Chrysostome — ŒUVRES COMPLÈTES — TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FRANÇAIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN
Licencié ès-lettres, professeur de rhétorique au collège de l’Immaculée-Conception de Saint-Dizier, Bar-Le-Duc, L. Guérin & Ce, Éditeurs 1865, TOME HUITIÈME Pages 93 à 556.
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Gras et majuscules ajoutés.
à suivre…
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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