L'objet de la Foi.

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Message  ROBERT. Sam 06 Juin 2009, 3:00 pm


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IIa-IIæ, qu. 1, par R. Bernard, O.P., Éd. Des Jeunes, Paris, 1950, et notes explicatives a écrit:

ARTICLE 7.



Les articles de foi ont-ils augmenté au cours des temps? (suite)




SOLUTIONS : 1. C'est vrai, tous les hommes ont toujours eu à recevoir du Christ les mêmes espérances. Cependant, comme ils ne sont parvenus à de telles espérances que par le Christ, plus ils furent éloignés de lui dans le temps, plus ils furent éloignés de la réalisation de ces espérances. D'où cette parole de l'Apôtre :« Tous ceux-là sont partis dans leur foi, sans avoir reçu l'effet des promesses, mais en y portant de loin leur regard.»


Mais on voit une chose d'autant moins distinctement qu'on la voit de plus loin. Voilà pourquoi, ces biens que nous devons espérer, ceux qui ont été plus voisins de l'avènement du Christ les ont connus plus distinctement. [26]




2. Le progrès dans la connaissance se réalise de deux façons. Il se réalise chez l'enseignant si celui-ci avance effectivement dans la connaissance, soit à lui seul, soit à plusieurs, par la suite même des temps; et c'est là l'aspect sous lequel se présente l'accroissement dans les sciences qu'a découvertes la raison humaine.


Autrement, le progrès se réalise chez l'enseigné ; un maître qui connaît tout son métier ne le transmet pas tout d'un coup dès le début à son disciple, parce que celui-ci ne pourrait pas saisir, mais il le transmet peu à peu, en condescendant à la capacité du disciple; et c'est sous cet aspect que les hommes ont progressé dans la connaissance de foi par la suite des temps : aussi l'Apôtre compare-t-il à une enfance l'état de l'Ancien Testament.



3. Pour une génération naturelle, deux causes sont exigées d'avance, l'agent et la matière. Dans l'ordre de la cause agissante, il est exact que ce qui est naturellement premier, c'est ce qui est plus parfait, et à cet égard la nature prend sa source dans du parfait, car l'imparfait n'est conduit à la perfection que par l'effet de quelque chose qui préexiste dans un état parfait. En revanche, dans l'ordre de la cause matérielle, ce qui est premier, c'est ce qui est plus imparfait, et la nature va, de ce côté-là, de l'imparfait au parfait.


Or, dans la révélation de la foi, Dieu est comme un agent, puisqu'il possède de toute éternité une science parfaite; l'homme est, lui, comme la matière recevant l'influx du Dieu agent. Et c'est pourquoi il a fallu que la connaissance de foi avançât de l'imparfait au parfait parmi les hommes. Il est vrai que certains d'entre eux ont bien rempli un rôle de cause agissante, puisqu'ils furent docteurs de la foi.


Cependant « la révélation de l'Esprit est donnée à de tels hommes, dit l'Apôtre, pour l'utilité de tous». Et c'est pourquoi, aux Pères qui étaient instructeurs de la foi, il était seulement donné autant de connaissance de foi qu'il en devait être transmis au peuple de ce temps-là, soit ouvertement soit en figure. [27]



4. L'ultime consommation de la grâce s'est faite par le Christ : aussi le temps du Christ est-il appelé « le temps de la plénitude ». A cause de cela, ceux qui ont été plus près du Christ, soit avant, comme Jean-Baptiste, soit après, comme les Apôtres, ont connu plus pleinement les mystères de la foi. C'est ainsi qu'en ce qui concerne l'état de l'homme, nous voyons ce fait que la perfection est dans la jeunesse et qu'on se maintient, soit avant soit après, dans un état d'autant plus parfait qu'on est plus près de sa jeunesse.











Notes explicatives:



[26] Qu. 1, art. 7, sol. 1. — Joignez la sol. 4, et comprenez que la Tradition au cours de sa durée a trouvé son point culminant dans la venue du Christ. Elle reçoit en lui son couronnement et sa consécration. Il est la plus prodigieuse révélation de Dieu aux hommes, il est la plus décisive réalisation de Dieu pour le salut du monde. Il remplit tout, il est au-dessus de tout. Aussi toute la Tradition s'est-elle organisée par rapport à lui. Avant lui, elle était seulement commencée et demeurait foncièrement progressive. Avec lui, elle a été consommée et elle est dans sa teneur définitive. Après lui et sous lui, elle est fidèlement conservée et richement expansive, sans qu'on y puisse pourtant rien ajouter ni qu'on en puisse rien retrancher.




[27] Qu. 1, art. 7, sol. 3. — Vous avez ici et à la sol. 2, un aperçu des divers éléments de la Tradition. Dieu demeure le Grand Maître de la foi, le seul qui soit vraiment la cause active de tout, le seul qui fasse école et qui enseigne. Toute l'humanité, en revanche, est comme la matière réceptive où veut s'imprimer l’enseignement divin : nous sommes tous les écoliers de Dieu et ensemble nous sommes son Eglise. Dans cette Eglise, il y a cependant, par rapport à la Tradition, une partie qui reste purement enseignée et une autre qui peut être appelée enseignante : il y a les petits qui sont surtout réceptifs, et il y a les grands qui sont associés plus ou moins à l'activité du divin Maître. Tout cela se vérifie avant et après le Christ, bien que dans des conditions différentes suivant qu'on le précède ou qu'on le suit.


à suivre...


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Message  ROBERT. Mar 09 Juin 2009, 3:08 pm


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IIa-IIæ, qu. 1, par R. Bernard, O.P., Éd. Des Jeunes, Paris, 1950, et notes explicatives a écrit:


ARTICLE 8.



Les articles de foi sont-ils dénombrés comme il faut?


DIFFICULTES : 1. Il n'y paraît pas. Nous avons dit que ce qui peut être su par des raisons vraiment démonstratives n'appartient pas à la foi au point d'être pour tous un objet à croire. Mais, l'existence d'un seul Dieu, c'est une chose qui peut être sue par démonstration : le Philosophe le prouve au 12e livre de ses Métaphysiques, et beaucoup d'autres philosophes ont apporté a cela leurs démonstrations. On ne doit donc pas compter comme un article de foi, l'existence d'un Dieu unique.



2. Autant la foi nous oblige à croire Dieu Tout-Puissant, autant elle nous oblige à le croire sachant tout et pourvoyant à tout ; du reste, sur ces deux points, il en est qui sont tombés dans l'erreur. On devait donc entre les articles de foi faire mention de la sagesse et de la providence divine comme on fait de sa toute-puissance.


3. Avoir la notion du Père c'est avoir celle du Fils. Il est écrit en saint Jean : « Qui me voit voit aussi le Père ». Il ne doit donc y avoir qu'un seul article sur le Père et sur le Fils, et, pour la même raison, sur le Saint-Esprit.


4. La personne du Père n'est pas moindre que celle du Fils ni que celle du Saint-Esprit. Mais il y a plusieurs articles concernant la personne du Saint-Esprit et plusieurs pareillement concernant la personne du Fils. On doit donc en mettre plusieurs concernant la personne du Père.


5. Si quelque chose est approprié à la personne du Père et quelque chose à la personne du Saint-Esprit, quelque chose doit l'être aussi à celle du Fils dans sa divinité. On trouve bien dans les articles une œuvre appropriée au Père, c'est celle de la création; et, semblablement, une œuvre appropriée au Saint-Esprit, c'est « qu'il a parlé par les Prophètes ». Parmi ces articles de la foi il doit donc y avoir aussi une œuvre qui soit appropriée au Fils dans sa divinité.


6. Le sacrement de l'Eucharistie présente une difficulté spéciale, plus que beaucoup d'articles. On devrait donc faire à son sujet un article spécial. Il ne semble donc pas que le nombre des articles soit suffisant.

à suivre...


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Message  ROBERT. Mer 10 Juin 2009, 10:40 pm


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IIa-IIæ, qu. 1, par R. Bernard, O.P., Éd. Des Jeunes, Paris, 1950, et notes explicatives a écrit:


ARTICLE 8.



Les articles de foi sont-ils dénombrés comme il faut? (suite)



CEPENDANT, en sens contraire, il y a l'autorité de l'Eglise : l'Eglise s'en tient à ce dénombrement de son Symbole.



CONCLUSION : Comme nous l'avons dit, ce qui fait essentiellement partie de la foi, ce sont les choses que nous verrons et dont nous jouirons complètement clans la vie éternelle, et celles qui serviront à nous conduire à cette vie éternelle.


Or, elles nous sont proposées au nombre de deux, comme étant ce qui doit être vu là-haut : il y a lé secret de la Divinité, dont la vision fait de nous des bienheureux, et il y a le mystère de l'Humanité de ce Christ par qui « nous avons accès à la gloire des enfants de Dieu » comme dit l’Apôtre. D'où cette parole en saint Jean : « La vie éternelle c'est qu'ils te connaissent toi le vrai Dieu et celui que tu as envoyé Jésus-Christ ». Et c'est là une première distinction entre les choses de la foi : certaines se rapportent à la Majesté de la Divinité, tandis que certaines se réfèrent à ce mystère de l'Humanité du Christ, mystère que saint Paul appelle «le sacrement de la religion » comme il est dit dans la Ire à Timothée. [28]


— En ce qui concerne la Majesté même de la Divinité, trois choses nous sont proposées, que nous devons croire : 1o l'unité de la Déité : c'est l'objet du premier article; 2° la trinité des Personnes : il y a là-dessus trois articles comme il y a trois personnes; 3° enfin nous sont proposées les œuvres propre à la Divinité. La première de ces œuvres se rapporte à l'existence même de la nature, et ainsi nous est proposé l'article de la création. La seconde se rapporte, elle, à l'existence de la grâce, et ainsi nous sont proposées dans un seul article toutes les choses qui se rapportent à la sanctification humaine. La troisième œuvre, enfin, se rapporte à l'existence de la gloire, et l'on a ainsi un autre article sur la résurrection de la chair et la vie éternelle. Ce qui fait sept articles se rapportant à la Divinité.


— En ce qui concerne l'Humanité du Christ, c'est pareil, nous avons aussi sept articles : le premier est sur l'incarnation ou conception du Christ; le second sur sa naissance de la Vierge ; le troisième sur sa passion, sa mort et sa sépulture; le quatrième sur sa descente aux enfers; le cinquième sur sa résurrection; le sixième sur son ascension ; le septième sur son retour pour le jugement. Et cela fait en tout quatorze articles.


— Certains cependant ne distinguent que douze articles, six pour la Divinité et six pour l'Humanité. Ils ramassent en un seul les trois articles sur les trois personnes, parce que nous connaissons d'un seul coup les trois personnes. En revanche, de l'article sur notre glorification ils font deux articles, un sur la résurrection de la chair, l'autre sur la gloire de l'âme. De même, ils rassemblent en un seul l'article de la conception et celui de la nativité.







note explicative:


[28] Qu. 1, art. 8, concl. — Le second aspect à considérer dans la Tradition, c'en est le contenu même. On y a déjà touché, en ramenant la foi à ses données primordiales. On va creuser davantage, par cette profonde idée que le contenu final ne fait que confirmer ce contenu initial. Ce que Dieu nous donnera à voir en récompense de la foi, c'est cela même qu'il nous donne à croire depuis le commencement. Deux grands objets en tout :

1° ce qu'il a de dépassant dans l'Etre divin, la Majesté de Dieu, le Secret de sa Divinité;

2° ce qu'il y a de dépassant dans sa Providence envers nous, le Mystère de Jésus, dans le Secret de la sainte Humanité. Tout est là et il n'y a qu'à voir comment les autres grands articles se rapportent à ces deux plus grands-là. Ceux-ci sont premiers, les autres sont subséquents, dit l'auteur.

à suivre...


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Message  ROBERT. Jeu 11 Juin 2009, 6:09 pm


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IIa-IIæ, qu. 1, par R. Bernard, O.P., Éd. Des Jeunes, Paris, 1950, et notes explicatives a écrit:


ARTICLE 8.



Les articles de foi sont-ils dénombrés comme il faut? (suite)



SOLUTIONS [29] : 1. Par la foi nous tenons de Dieu beaucoup de choses que les philosophes n'ont pas pu découvrir par la raison naturelle : par exemple, en ce qui regarde la providence de Dieu, et sa toute-puissance, et que nous ne devons adorer que lui seul. C'est tout cela qui est contenu sous l'article de l'unité de Dieu.



2. Le nom même de Dieu, comme nous l'avons remarqué dans la Première Partie, implique une idée de providence. La puissance, d'ailleurs, chez ceux qui ont l'intelligence ne s'exerce que selon la volonté et selon la connaissance. Et c'est pourquoi la toute-puissance de Dieu renferme d'une certaine manière la science et la providence qu'il étend sur toutes choses, car il ne pourrait pas faire en ce bas monde tout ce qu'il voudrait s'il ne connaissait les choses et n'en avait la providence. [30]



3. La connaissance qu'on a du Père, du Fils et du Saint-Esprit, est unique pour ce qui est de l'unité de leur essence, et c'est l'objet du premier article. En ce qui concerne, il est vrai, la distinction des personnes, comme elle se fait par leurs relations d'origine, d'une certaine manière la connaissance qu'on a du Père renferme celle qu'on a du Fils : il ne serait pas le Père s'il n'avait le Fils, et leur lien à tous deux est l'Esprit-Saint. Aussi, à cet égard, ceux qui ont fait pour les trois Personnes un seul article ont été poussés par un bon motif.


Mais, comme on doit veiller, en ce qui concerne chacune des Personnes, à quelques points autour desquels il arrive qu'il y ait erreur, à cet égard on peut faire au sujet des trois Personnes trois articles. Arius, en effet, a cru le Père tout- puissant et éternel ; mais il n'a pas cru le Fils co-égal et consubstantiel au Père, et à cause de cela on a dû apposer un article sur la personne du Fils afin que ce point fût bien défini. Et, pour la même raison, contre Macédonius, on a dû poser un troisième article touchant la personne de l'Esprit-Saint. [31]


— Quelque chose de semblable se produit aussi à propos de la conception du Christ et de sa naissance, et aussi à propos de la résurrection et de la vie éternelle. Ces mystères selon un aspect peuvent être compris sous un seul article, en tant qu'ils sont ordonnés à une chose; et selon un autre aspect, ils peuvent être distincts, en tant qu'ils présentent séparément des difficultés spéciales.








notes explicatives:



[29] Qu. 1, art. 8, sol. — Il y a dans les réponses que vous lirez ici, ainsi qu'aux solutions 2, 4, 6 de l'article 9, de très précieuses indications sur deux problèmes qui ont été fort agités de nos jours, celui de l'évolution et celui de la définition des choses de la foi. Une définition, ou un dogme, somme toute, c'est un article. L'auteur nous montre, par plusieurs exemples empruntés à l'histoire des dogmes catholiques et qui sont particulièrement bien choisis, comment de très importants et très profonds mystères ont été amenés, tantôt à s'affirmer et pour ainsi dire à se condenser plusieurs ensemble dans un seul article, tantôt à se répéter et à s'expliquer en plusieurs articles séparément et même successivement.


C'est qu'il y a dans cette élaboration de la foi à tenir compte, comme le fait très bien observer l'auteur, de deux conditions, de ce qu'on pourrait appeler la matière des mystères, et de la formalité de leur révélation. Ces deux conditions ont chacune ses exigences. Parfois, des mystères s'appellent l'un l'autre, ils s'enchaînent ou s'englobent mutuellement par la force même des choses, ils font bloc en quelque sorte. Mais il arrive aussi qu'un mystère, simple en soi, offre de telles difficultés, dans sa tradition à nous, qu'il faut le dire en plusieurs manières et à plusieurs reprises.



[30] Qu. 1, art. 8, sol. 2. — Cette remarque et la précédente indiquent ce que la croyance en Dieu qui a sa source dans la révélation ajoute à la connaissance de Dieu qu'on peut tirer de la raison. On voit aussi comment toute cette croyance en Dieu s'accroche premièrement à l'article de l'Unité de Dieu. Cet article nous fait concevoir que Dieu existe souverainement, comme un Etre véritablement unique, qui est tout Esprit, toute-science, toute-puissance, et qui ne peut s'accommoder d'aucune espèce d'idolâtrie. On sait combien la révélation, durant longtemps, appuya sur cet article : tout le monothéisme d'Israël découlait de là.



[31] Qu. 1, art. 8, sol. 3. — La suprême révélation que Jésus-Christ ait eue à faire concernant son propre mystère et concernant le mystère de Dieu est celle qui regarde les Trois Personnes en Dieu. C'est le grand article des temps nouveaux. Chacun sait que cet article de la très sainte Trinité n'est pas un effacement de celui de l'Unité; il en est au contraire l'épanouissement inouï.

Il est clair que les trois Personnes divines ont entre elles un lien assez étroit pour s'affirmer dans un seul article. Mais l'histoire montre aussi que pour chacune d'elles, et principalement pour le Fils et pour le Saint-Esprit, il y a eu des raisons de procéder à des affirmations spéciales et réitérées.




à suivre: solutions (suite)


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Message  ROBERT. Sam 13 Juin 2009, 3:43 pm


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IIa-IIæ, qu. 1, par R. Bernard, O.P., Éd. Des Jeunes, Paris, 1950, et notes explicatives a écrit:


ARTICLE 8.



Les articles de foi sont-ils dénombrés comme il faut? (suite)





Solutions (suite)



4. Il sied que le Fils et l'Esprit-Saint soient en missions pour la sanctification de la créature : autour de cela se rencontrent plusieurs choses qu'on doit croire, et c'est pourquoi autour de la personne du Fils et de l'Esprit-Saint les articles se sont multipliés en plus grand nombre qu'autour de la personne du Père qui, comme on l'a dit dans la Première Partie, jamais n'est envoyé en mission. [32]


5. La sanctification de la créature par la grâce avec la consommation par la gloire est une chose qui s'accomplit aussi bien par le don de charité, approprié au Saint-Esprit, que par le don de sagesse, approprié au Fils. C'est pourquoi, l'une et l'autre œuvre, la grâce et la gloire, appartient par appropriation aussi bien au Fils qu'à l'Esprit, sous des aspects divers. [33]


6. On peut dans le sacrement de l'Eucharistie considérer deux choses. L'une, c'est qu'il y a là un sacrement, et cela offre le même aspect que les autres effets de la grâce sanctifiante. L'autre, c'est qu'il y a là, miraculeusement contenu, le corps du Christ, et ceci est compris dans la toute-puissance divine au même titre que tous les autres miracles attribués à cette toute-puissance. [34]








notes explicatives:




[32] Qu.1, art. 8, sol. 4. — Si les articles se sont multipliés autour de la personne du Fils et autour de celle du Saint-Esprit en plus grand nombre qu'ils n'ont fait autour de la personne du Père, ce n'est pas seulement à cause de la distinction et de la procession de ces personnes au sein de la divinité, c'est aussi à cause de leurs missions visibles et invisibles au milieu de nous. On doit se souvenir qu'il y a sous ces mots de grandes choses (cf. Ia, qu. 43).



[33]qu.1, art. 8, sol. 5. — On dirait que l'auteur s'est ingénié à reproduire ici les plus beaux enchaînements de la foi et les plus essentiels. C'est ainsi qu'il rattache le mystère de notre sanctification à celui même de l'habitation de Dieu en nous et au mystère des divines missions. Du même coup, ayant ramené notre sanctification à sa source même, il la réduit à sa plus pure essence qui est un état de grâce capable de nous conduire à un état de gloire. Impossible de dire plus de choses en moins de mots, et d'en mieux montrer le lien.



[34j Qu. 1, art. 8, sol. 6. — Un autre important mystère contenu dans la foi est assurément celui de la très sainte Eucharistie. En tant que sacrement, il se rattache à l'œuvre de notre sanctification, dont on peut dire qu'il est présentement le chef-d'œuvre. En tant que présence réelle de Jésus-Christ, il est comme-un prolongement de l'Incarnation.

à suivre...


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Message  ROBERT. Lun 15 Juin 2009, 3:49 pm


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IIa-IIæ, qu. 1, par R. Bernard, O.P., Éd. Des Jeunes, Paris, 1950, et notes explicatives a écrit:







ARTICLE 9. Sied-il de mettre en un symbole les articles de la foi? [35]


DIFFICULTÉS : 1. Ça ne semble pas convenable. Car la sainte Ecriture est la règle de la foi, règle à laquelle il n'est permis ni d'ajouter ni de retrancher : « A la parole que je vous adresse, est-il dit au Deutéronome, vous n'ajouterez ni vous n'ôterez ». Il n'était donc plus permis de constituer un symbole qui fût une règle de foi, après que la sainte Ecriture avait été publiée.


2. Au surplus, comme le dit l'Apôtre, « la foi est une ». Mais le symbole est une profession de la foi. Il y a donc inconvénient à transmettre plus d'un symbole.


3. Du reste, la profession de foi qui est contenue dans le symbole appartient à tous les fidèles. Or, ce ne sont pas tous les fidèles qui, comme il faut, croient vraiment « en Dieu », mais ce sont ceux-là seulement qui ont la foi « formée ». Il ne convient donc pas que le symbole de la foi soit transmis sous la forme de ces mots : « Je crois en un seul Dieu ».






note explicative:



[35] Qu.1, art. 9 titres. — Après avoir considéré à l'art. 7 la perpétuité de la Tradition et à l'art. 8 la sublimité de son contenu, on étudie aux art. 9 et 10 les instruments de cette Tradition et on remarque l'infaillibilité dont Dieu les couvre pour que la foi ne défaille pas. L'instrument principal, celui qui renferme en lui tous les autres, c'est la sainte Eglise : aussi est-ce lui que saint Thomas a le plus en vue. On peut dire que la Tradition divine de la foi est incorporée à l'Eglise et que celle-ci s'identifie avec la Tradition. C'est à son Eglise que Dieu s'est pleinement confié. C'est elle qui a vraiment la foi : elle croit comme un seul homme, elle croit d'une foi une, elle croit d'une foi vive. Et cette foi doit se retrouver chez tous ceux qui sont membres de cette Eglise non seulement par le nombre mais par le mérite.


Les promesses divines les plus formelles sont assurées à la sainte Eglise : elle est gouvernée par le Saint-Esprit, elle a infaillibilité et elle fait autorité pour ce qui touche à la foi. Ce privilège d'infaillibilité, l'auteur fait observer qu'il appartient à toute la Grande Eglise catholique qui a su demeurer dans l'unité de la foi : c'est un point qu'on oublie trop.

Cette sorte d'infaillibilité diffuse se concentre et se confirme dans l'assemblée des chefs et dans le haut enseignement officiel et traditionnel du premier d'entre eux. A la sainte Eglise sont adressées et laissées les saintes Ecritures : elle a la faculté d'en tirer la vérité de la foi et de la mettre en des Symboles précis, prenants et voyants, bien faits par là même pour la propagation de la foi. Vous allez voir tout cela ici par des allusions significatives; vous pourrez le revoir avec plus de liaison ci-après.

à suivre... suite des difficultés


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Message  ROBERT. Mar 16 Juin 2009, 1:08 pm


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ARTICLE 9. Sied-il de mettre en un symbole les articles de la foi? (suite)




DIFFICULTÉS. (suite)



4. En outre, la descente aux enfers est un des articles de foi. Or il n'en est pas fait mention dans le symbole des Pères. Il semble donc qu'on y ait insuffisamment rassemblé les points de foi.



5. Comme le fait observer saint Augustin lorsqu'il explique cette parole : « Vous croyez en Dieu, eh bien croyez aussi en moi », nous croyons Pierre ou Paul, mais il n'est jamais question que de croire « en Dieu ». L'Eglise catholique étant donc purement quelque chose de créé, il semble inconvenant de dire qu'on croît «en la sainte Eglise, une, catholique et apostolique ».



6. Un symbole est donné pour cette fin, de servir de règle à la foi. Mais une règle de foi doit être proposée à tous et publiquement. Par conséquent, tous les symboles devraient être chantés à la messe, aussi bien que le symbole des Pères. Il ne semble donc pas que l'on fasse aux articles de foi dans le symbole la publicité qu'il faudrait.


à suivre...


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Message  ROBERT. Mer 17 Juin 2009, 2:07 pm


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ARTICLE 9. Sied-il de mettre en un symbole les articles de la foi? (suite)


CEPENDANT, l'Eglise en son universalité ne peut pas se tromper, gouvernée qu'elle est par l'Esprit-Saint qui est l'Esprit de vérité. Le Seigneur l'a promis à ses disciples en leur disant : « Lorsque sera venu cet Esprit de vérité, il vous enseignera toute vérité ». Mais quand un symbole est publié, c'est par l'autorité de l'Eglise universelle. C'est donc qu'il n'y a rien en lui qui ne soit comme il faut.



CONCLUSION : L'Apôtre le dit bien : « Lorsqu’on s'approche de Dieu il faut croire ». Croire, nul ne le peut si la vérité qui doit faire l'objet de sa foi ne lui est bien proposée. C'est pourquoi il a été nécessaire de rassembler en un tout la vérité de foi afin que la proposition en pût être faite à tous plus facilement et que personne ne fût en défaut par ignorance à l'endroit de ce qui est vérité de foi. Eh bien, c'est cette espèce de recueil des sentences de la foi qui a pris le nom de « symbole ».


à suivre...


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Message  ROBERT. Jeu 18 Juin 2009, 3:57 pm


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IIa-IIæ, qu. 1, par R. Bernard, O.P., Éd. Des Jeunes, Paris, 1950, et notes explicatives a écrit:







ARTICLE 9. Sied-il de mettre en un symbole les articles de la foi? (suite)



SOLUTIONS : 1. La vérité de foi est bien contenue dans la sainte Ecriture. Mais elle s'y trouve d'une manière diffuse, sous des modes fort divers, et par endroits obscurément, à tel point que pour l'extraire de cette Ecriture il faut de longues études et beaucoup d'expérience. C'est à quoi ne peuvent parvenir tous ceux à qui il est pourtant nécessaire de connaître la vérité de foi : la plupart d'entre eux, occupés à d'autres affaires, ne peuvent se livrer à une étude. Voilà pourquoi il a été nécessaire de tirer des sentences mômes de la sainte Ecriture un recueil sommaire qui fût une sorte de manifeste qu'on pût proposer à croire à tout le monde. Ce n'est assurément pas ajouté à la sainte Ecriture, c'est plutôt emprunté à la sainte Ecriture. [36]



2. Tous les symboles enseignent la même vérité de foi. Mais le peuple doit en être instruit avec plus de soin chaque fois que des erreurs surgissent, si l'on veut que la foi des simples ne soit pas gâtée par les hérétiques. Telle est la cause qui a rendu nécessaire la publication de plusieurs symboles. Ils ne diffèrent en rien d'autre qu'en ceci : l'un explique plus pleinement ce que l'autre contient implicitement, suivant que l'exigeait l'instance des hérétiques.



3. La profession de foi est transmise dans le symbole pour ainsi dire au nom de toute l'Eglise en personne, de celle qui demeure unie dans la foi. Or la foi de cette Eglise, c'est « la foi formée »( "fides formata"), car telle est celle que l'on rencontre chez ceux qui sont de l'Eglise par le nombre et aussi par le mérite. C'est pourquoi la profession de foi dans le symbole est livrée comme il sied à la foi « formée » ("fides formata"). On veut aussi par là que, s'il y a des fidèles qui n'ont pas cette foi, ils s'étudient à y parvenir. [37]



notes explicatives:


[36] Qu. 1 art. 9, sol. 1. — On ne peut mieux dire le sens et la portée des Symboles de la foi. Ils sont comme le pur reflet de la vérité de foi : ils sont un recueil des principales révélations, un abrégé substantiel des principaux mystères, un manifeste de la croyance catholique.

— Remarquez que l'auteur dans ces parages parle toujours de la vérité de foi au singulier. Je ne sais s'il faut traduire : la vérité de foi; ou : la vérité de la foi. Mais je vois la force que prend ce mot de vérité au singulier. J'inclinerais donc à penser que cette expression met en relief le sceau de la Vérité première et son empreinte révélatrice sur tout ce qui sert à sa tradition.

— Remarquez également, par ce que dit ici l'auteur, combien il est vain d'opposer l'Ecriture à l'Eglise. Au contraire, l'Eglise a le sens inné de l'Ecriture : elle sait ce qui s'y trouve et ce qu'elle en peut tirer, elle ne cesse d'y puiser les plus belles formules de la foi. Le trait divin, c'a été d'incorporer l'Ecriture à l'Eglise : plus loin nous dirons pourquoi.



[37] Qu. 1 art. 9, sol. 3. — Nous verrons en son lieu toute la différence qu'il faut faire entre la foi formée et la foi informe. Aujourd'hui on dit plus couramment la foi vive et la foi morte.

(Voir ci-après, qu. 4, art. 3-4.)

à suivre: suite des solutions.


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Message  ROBERT. Ven 19 Juin 2009, 6:33 pm


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IIa-IIæ, qu. 1, par R. Bernard, O.P., Éd. Des Jeunes, Paris, 1950, et notes explicatives a écrit:





ARTICLE 9. Sied-il de mettre en un symbole les articles de la foi? (suite)



Solutions (suite)



4. Au sujet de la descente aux enfers, aucune erreur ne s'était levée chez les hérétiques. Aussi il n'avait pas été nécessaire de fournir sur ce point quelque explication, et à cause de cela, l'article n'est pas réitéré dans le symbole des Pères. Mais il est toujours supposé comme étant déjà défini dans le symbole des Apôtres, car le symbole suivant n'abolit pas le précédent, mais l'expose plutôt.


5. Lorsqu'on dit « en la sainte Eglise catholique », on doit l'entendre en ce sens que notre foi se réfère à l'Esprit-Saint qui sanctifie l'Eglise. On veut dire : « Je crois au Saint-Esprit sanctifiant son Eglise ». Mais il est préférable, et d'un usage plus général, de ne pas mettre là le mot « en », et de dire simplement « la sainte Eglise catholique », comme fait aussi le pape saint Léon. [38]



6. Le symbole des Pères est explicatif de celui des Apôtres; de plus, il a été établi alors que la foi n'avait pas encore été rendue publique : aussi est-il récité secrètement à Prime et à Complies, comme pour conjurer les ténèbres des erreurs passées et futures. [39]








notes explicatives:




[38] Qu. 1, art. 9, sol. 5. — On voit par cette réflexion quel est le rôle de l'Eglise par rapport à la foi. Elle n'est pas l'objet de foi, ni matériellement ni formellement : Dieu seul est cet objet. L'Eglise n'est matière de foi qu'en tant qu'elle est elle-même œuvre de Dieu, création du Christ, et toute imprégnée d'eux et de leur Esprit. Elle ne donne forme à la foi qu'en tant qu'elle est l'organe pensant et parlant de la divine révélation, le haut-parleur que Dieu s'est constitué.



[39] Qu. 1, art. 9, sol. 6. — Vous avez ici, ainsi qu'aux sol. 2 et 4, des aperçus pénétrants sur les vicissitudes de la Tradition dans
l’Eglise. L'assistance divine qui enveloppe cette Tradition ne l'empêche pas d'être mêlée à des contingences bien humaines. Voyez tout ce qui peut, dans la phase actuelle de la révélation, phase qui se distingue pourtant de l'ancienne d'avant le Christ (cf. art. 10, sol. 1), concourir encore à une certaine évolution de la foi : l'état de sécurité ou d'insécurité de l'Eglise, l'attitude du monde environnant, l'état des esprits au dehors et aussi au dedans de la chrétienté, tout peut servir à Dieu.


à suivre...


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Message  ROBERT. Sam 20 Juin 2009, 4:02 pm



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IIa-IIæ, qu. 1, par R. Bernard, O.P., Éd. Des Jeunes, Paris, 1950, et notes explicatives a écrit:





ARTICLE 10.

Appartient-il au Souverain Pontife de constituer le symbole de la foi?



DIFFICULTÉS : 1. Il ne semble pas que ce soit dans ses prérogatives. Si une nouvelle édition du symbole est nécessaire, c'est, avons-nous dit, pour une explication des articles de la foi. Dans l'Ancien Testament, si les articles de la foi s'expliquaient effectivement de plus en plus, c'est parce que la vérité de la foi se révélait aussi de plus en plus à mesure qu'on approchait davantage du Christ. Une telle cause n'existe plus dans la Loi Nouvelle : les articles de la foi n'ont donc pas à s'expliquer de plus en plus. Il ne semble donc pas que le Souverain Pontife ait autorité pour une nouvelle édition du symbole.


2. De plus, ce qui est interdit sous peine d'anathème par l'Eglise universelle n'est plus au pouvoir d'un homme. Mais l'autorité de l'Eglise universelle a précisément interdit sous peine d'anathème de publier un nouveau symbole. Nous lisons en effet clans les actes du premier concile d'Ephèse que ce concile "après avoir entendu la lecture du symbole de Nicée, décréta qu'il n'était permis à personne de proférer, de consigner ou de composer une autre foi que celle définie par les saints pères qui se sont assemblés à Nicée avec le Saint-Esprit ". Et la peine d'anathème est enjointe. La même chose est également réitérée dans les actes du concile de Chalcédoine. C'est donc qu'une nouvelle publication du symbole échappe, à ce qu'il semble, à l'autorité du Souverain Pontife.


3. D'ailleurs, saint Athanase ne fut pas Souverain Pontife, il lut Patriarche d'Alexandrie. Et pourtant il a composé un symbole qui est chanté dans l'Eglise. C'est dire que la publication d'un symbole ne paraît pas appartenir au Souverain Pontife plus qu'à d'autres.

à suivre...


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Message  ROBERT. Lun 22 Juin 2009, 5:43 pm


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IIa-IIæ, qu. 1, par R. Bernard, O.P., Éd. Des Jeunes, Paris, 1950, et notes explicatives a écrit:




ARTICLE 10.

Appartient-il au Souverain Pontife de constituer le symbole de la foi?(suite)



CEPENDANT la publication du symbole s'est faite en concile général. Mais il est établi clans les Décrétales qu'un concile de cette sorte ne peut être réuni que par l'autorité du Souverain Pontife. C'est donc que cette autorité s'étend jusque sur la publication du symbole.



CONCLUSION : Une publication nouvelle est nécessaire, avons-nous dit, pour parer à des erreurs qui surgissent. Elle appartient donc à l'autorité que celui qui a justement autorité pour définir en dernier ressort ce qui est de foi, et le définir de telle sorte que tous n'aient plus qu'à s'y tenir d'une foi inébranlable. C'est précisément le Souverain Pontife qui a autorité pour cela : « C'est à lui que sont portées les questions dans l'Eglise les plus graves et les plus difficiles », comme on le dit dans les Décrétales. D'où la parole du Seigneur à Pierre lorsqu'il l'a constitué Souverain Pontife : "J'ai prié pour toi, Pierre, afin que ta foi ne soit pas en défaut, et toi, une fois revenu, confirme tes frères".


Et la raison de ceci, c'est qu'il ne doit y avoir qu'une seule foi dans toute l'Eglise, suivant la recommandation de l'Apôtre : " Dites bien tous la même chose, et qu'il n'y ait point de schismes parmi vous." Une pareille unité ne pourrait être sauvegardée si une question de foi soulevée en matière de foi ne pouvait être tranchée par celui qui préside à toute Eglise, et tranchée de telle sorte que toute l'Eglise n'ait plus qu'à se rallier fermement au jugement qu'il aura porté. C'est pourquoi seul le Souverain Pontife a autorité pour une nouvelle publication du symbole, comme du reste pour toutes les autres choses qui intéressent toute l'Eglise, par exemple, réunir un concile général et d'autres affaires du même genre. [40]



note explicative:

[40] Qu. 1, art. 10, concl. — Voici paraître celui qui possède dans l'Eglise la plus haute autorité pour la Tradition de la foi. A propos de la confection du Symbole, saint Thomas soulève la question de l'autorité pontificale, et il la résout dans le sens qui a toujours été traditionnel mais s'est trouvé solennellement défini depuis. A la tête de toute l'Eglise il y a un Pontife Souverain qui en est l'évêque en chef parce qu'il est le successeur de Pierre sur lequel l'Eglise est bâtie. Or ce Pape est avant tout le Père dans la foi.

S'il est la plus haute autorité dans le gouvernement de l'Eglise, il atteint lui-même sa plus haute et sa plus singulière prérogative dans l'enseignement qu'il doit à l'Eglise en matière de foi, et il est doué, à cet égard et pour cette fonction, d'une véritable infaillibilité. En peu de mots saint Thomas dit tout cela : il rappelle que la primauté infaillible de Pierre repose sur la parole formelle du Seigneur, et qu'elle a pour raison d'être de maintenir et d'assurer dans toute l'Eglise l'unité de la foi. L'auteur évoque aussi (sol. 2) les grands Conciles où les successeurs des Apôtres s'assemblent autour du successeur de Pierre.

à suivre...


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Message  ROBERT. Mar 23 Juin 2009, 5:43 pm


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IIa-IIæ, qu. 1, par R. Bernard, O.P., Éd. Des Jeunes, Paris, 1950, et notes explicatives a écrit:






ARTICLE 10.


Appartient-il au Souverain Pontife de constituer le symbole de la foi?(suite)





SOLUTIONS : 1. Certes, dans l'enseignement du Christ et des Apôtres la vérité de foi se trouve expliquée d'une manière bien suffisante. Mais, parce qu'il s'est trouvé des hommes pervers qui, selon Je mot de saint Pierre, " pervertissent pour leur propre perdition à eux-mêmes " la doctrine apostolique et le reste des Ecritures, à cause de cela un éclaircissement de la foi est devenu nécessaire au cours des temps contre les erreurs qui surgissaient.


2. La défense et l'anathème portés par le concile d'Ephèse ne s'étendent qu'aux personnes privées qui n'ont nullement à trancher en matière de foi. Il est clair que cette décision d'un concile général n'a pas enlevé au concile suivant le pouvoir de faire une nouvelle édition du symbole, non certes une édition qui dût contenir une autre foi, mais la même foi plus expliquée. C'est à cela en effet qu'ont veillé tous les conciles : le suivant a toujours eu soin d'exposer quelque chose de plus que ce qu'avait exposé le précédent, sous le coup de quelque hérésie qui a surgi. Et tout cela relève du Souverain Pontife puisqu'il faut son autorité pour réunir un concile et pour en confirmer les décisions.


3. Saint Athanase n'avait pas composé un éclaircissement de la foi par manière de symbole, mais plutôt par manière d'enseignement doctrinal : ça se voit à la façon même dont il s'exprime. Mais parce que son exposé doctrinal contenait intégralement en peu de mots la vérité de foi, PAR L'AUTORITE DU SOUVERAIN PONTIFE IL FUT REÇU POUR ETRE GARDÉ COMME UNE REGLE DE LA FOI.


FIN

sur un prochain fil: l'acte intérieur de la Foi.
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