Il faut pendant la vie apprendre à bien mourir

I. Vous appréhendez la mort : vous avez raison de l'appréhender, si vous ne vivez pas en chrétien. Comment ne pas craindre la mort quand ou ne s'y prépare pas , et que l'on n'a jamais appris à mourir? Il est bien tard au dernier moment d’apprendre à faire une chose qui demande une préparation de toute la vie.

Les saints, sur la terre, ne faisaient autre chose que d'apprendre à bien mourir, et craignaient toujours de ne pas réussir. J'apprends chaque jour à mourir, disait S. Paul. Le cardinal Bellarmin, après avoir vécu dans la sainteté, demandait à Dieu, à l'heure de la mort, encore une année pour se disposer à ce terrible moment.

Un saint homme ayant passé dans le désert plus de quarante ans dans la pénitence, disait qu'il n'avait fait pendant tout ce temps, que d'apprendre à mourir. C'est là en effet l'unique chose qu'on devrait avoir à cœur, puisque la vie ne nous est donnée que pour apprendre à bien finir.

A quoi sert l'étude des sciences profanes, et les mouvements qu'on se donne pour se faire un grand nom, pour augmenter sa fortune et sa réputation, si on s'oublie soi-même? Notre vie est un voyage pour l'éternité; elle passe comme une ombre: c'est donc être bien insensé, dit S. Eucher, de s'amuser à tant de choses inutiles pendant un temps si court, tandis qu'on oublie le terme qui doit décider de tout.

Noé travailla cent ans à bâtir l'arche pour se préserver d'un déluge d'eau. Vous n'avez pas cent ans à vivre, vous qui, peut-être avant trois jours, serez dans le tombeau; et cependant, loin de penser à votre dernière heure, pour vous préserver d'un déluge de feu, à peine y pensez-vous une fois dans une année. Un déluge de feu, un enfer , qui est la suite d'une mauvaise mort, est-il donc une chose qui mérite si peu vos réflexions ?

II. Apprenez tous les jours à mourir. Pensez chaque jour que la mort est à vos côtés; qu'elle vous arrêtera bientôt, peut-être demain : pensez-y sérieusement; on ne meurt qu'une fois, une mauvaise mort est un mal sans remède. Ce n'est pas assez d'y penser, il faut être toujours sur vos gardes, il faut même, dit J.-C., à chaque moment être prêts, parce que le Seigneur viendra quand vous n'y penserez pas. Ceux qui vous ont précédé ont été surpris, vous le serez vous-même; leur mort inopinée est un présage de la vôtre.

Si vous étiez menacé d'être servi, dans un repas , d'une viande empoisonnée, vous seriez toujours en garde contre ce qu'on vous présenterait. A tous les moments de votre vie vous êtes menacé de la mort; il y a un de ces moments qui sera le dernier, qui est connu de Dieu seul : pourquoi ne les appréhendez-vous pas tous? Pourquoi n'êtes-vous pas sur vos gardes, en vivant comme si, à chaque moment, Dieu devait vous appeler ! Celui-là est indigne de vivre, et de porter le nom de chrétien, dit S. Jérôme , qui a l'assurance de vivre dans un état dans lequel il ne voudrait pas mourir.

Oh! si tous les jours, comme S. Antoine, on avait à son réveil cette pensée : Ce jour est peut-être le dernier de ma vie ! si chacun se regardait, à tous moments, comme un criminel à qui l'on va prononcer la sentence, serait-il possible qu'on commit le péché? y aurait-il un jour qu'on ne vécût comme on voudrait mourir ? Méditez cette pensée tous les jours, puisque chaque jour vous pouvez mourir.

ROBERT. a écrit:.
Ceux qui faisaient les meilleurs sermons, c'était les prêtres-missionnaires.

Merci Monique.
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Monique a écrit:

ROBERT. a écrit:.
Ceux qui faisaient les meilleurs sermons, c'était les prêtres-missionnaires.

Merci Monique.
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Bien d'accord avec vous cher Robert.
Leurs sermons ont au premier coup d'oeil de pénétrer l'âme.