De la conformité à la volonté de Dieu

Tous ceux qui disent: Seigneur, Seigneur ! n'entreront pas dans le royaume des cieux, dit J.-C ; mais ceux qui font la volonté de mon père. Le Sauveur lui-même n'a point eu d'autre règle de sa conduite, que la volonté du père céleste. Il faut donc, pouc marquer à Dieu notre amour, et nous sauver, vouloir tout ce que Dieu veut, faire tout ce que Dieu veut, souffrir tout ce que Dieu veut.

I. Vouloir tout ce que Dieu veut. Dans cette disposition, on commencée mourir à soi-même, et à vivre pour Dieu. On est mort à soi-même, quand on n'a point de volonté propre: on vit pour Dieu, quand on veut tout ce qui lui plaît. Vous êtes mort, dit S.Paul, et votre vie est cachée en Dieu avec J.-C.

Or, de même qu'un mort est insensible à tout, soit qu'on le foule aux pieds ou qu'on l'élève sur le trône, qu'on le maltraite ou qu'on le caresse; de même aussi le chrétien qui est soumis à la volonté de Dieu, n'est point ému de tous les événements de la vie, parce qu'il regarde en tout l'ordre de Dieu. Les louanges, les richesses ne lui enflent point le cœur; le mépris et les disgrâces n'abattent point son courage.

S'il sent les répugnances de la nature dans les afflictions, il adore les desseins de Dieu. Dans le fond de l'âme, il est soumis, et trouve dans la volonté de Dieu la joie et le repos. Attaché à Dieu seul, rien ne l'afflige que ce qui déplaît à Dieu. Vivre de la sorte, c'est mener une vie cachée en Dieu avec J.-C. c'est vraiment servir Dieu, parce c'est servir Dieu que de l'aimer, et c'est l'aimer, que d'admirer sa sainte volonté.

II. Faites ce que Dieu veut. En vain on se flatte de vouloir ce que Dieu veut, si l'on ne fait pas ce qu'il ordonne, et si l'on n'évite pas ce qui lui déplaît. Souvent nous croyons faire la volonté de Dieu, et c'est plutôt la nôtre, parce que nous croyons qu'une chose est sainte, lorsqu'elle nous plaît , dit. S. Augustin.

On s'imagine que pour devenir saint, il faut beaucoup agir et faire de grandes choses ; on se trompe. Dieu veut nous conduire à la sainteté par un chemin plus court, c'est de faire ce qu'il demande dans notre état. Voilà le point essentiel de la vertu. Sans cela on n'a qu'une vertu de fantaisie et d'humeur, une vertu à contretemps ; une vertu fausse, suspecte; on fait de grands pas, mais hors du chemin.

Un père, un maître fait des visites de charité, de longues lectures de piété, tandis que ses enfants et ses gens se livrent au libertinage. Un homme fait de louables dépenses en libéralités, tandis qu'il ne paie point ses dettes; un domestique emploie le temps à des dévotions indiscrètes, pendant que son ouvrage est à faire, et qu'un maître s'emporte de colère. Illusion. Réglez votre maison et vos dépenses, payez vos dettes; veillez sur vos enfants; sanctifiez votre famille; obéissez à vos maîtres; remplissez chacun les devoirs de votre état; réparez par de fréquents retours à Dieu, ce que vous ne pouvez faire par de longues prières. Voilà la volonté de Dieu, et c'est là le servir.

Une personne fait des mortifications plus que sa santé et ses occupations ne permettent; toute dévotion d'humeur et de volonté propre, qui n'est pas selon la prudence ou la subordination, n'est pas selon Dieu. L'attache à notre propre volonté fait que nos bonnes œuvres cessent d'être bonnes, et ce qui plairait à Dieu, cesse de lui plaire.

Si Dieu nous appelle tous à la sainteté, ce n'est pas au même degré, ni par les mêmes moyens, ni dans la même vocation. Mais examiner la volonté de Dieu qui n'exige pas les mêmes choses de tout le monde. De longues méditations, de grandes austérités ne sont pas également pour tous. Le plus sur, c'est de faire dans notre vocation, ce que Dieu demande. Le vrai chrétien ne veut faire ni plus ni moins, ni autrement que Dieu ne veut.

Il serait plus sur pour le salut, de vivre au milieu des dangers du monde avec la volonté de Dieu, que d'être dans l'état le plus saint, contre son gré. On peut se perdre où l'on ne voit point de danger; mais on ne risque rien en suivant la volonté de Dieu, et les conseils prudents de ceux qui doivent veiller sur nous.

III. Souffrir tout ce que Dieu veut. Vouloir et faire tout selon la volonté de Dieu, est une disposition sainte; mais être disposé à souffrir tout ce que Dieu veut, c'est la vraie grandeur d'âme. S. Louis fut un grand roi, mais il a été encore plus grand par ses soumissions à Dieu dans ses disgrâces, que par ses conquêtes. S. Paul a plus mérité le titre de grand apôtre par sa patience à souffrir toutes ses tribulations, que par les prodiges de son apostolat.

Si Dieu veut que vous souffriez la maladie, les persécutions, la pauvreté, pourquoi ne le voudriez-vous pas ? Vous lui dites tous les jours : Votre volonté soit faite. Laissez-lui donc faire sa sainte volonté. Vous voudriez avoir de la santé, des richesses; mais Dieu ne le veut pas. Voudriez-vous qu'Il ne fût pas le maître ?

Vous désirez la santé pour mieux servir Dieu; tâchez de vous la procurer par des remèdes convenables; s'ils sont sans effet, adorez la volonté de Dieu. Il ne demande pas d'autre service de vous, que de souffrir pour son amour. Vous voudriez des richesses pour soulager des misérables; mais Dieu n'exige pas ce que vous ne pouvez faire. Si vous les désirez pour une fin légitime, pour l'établissement de votre famille, tâchez d'en acquérir sans cupidité, par des moyens raisonnables; s'ils ne réussissent pas soumettez-vous à Dieu, qui donne et ôte les biens à qui il lui plaît.

Après tout, si Dieu veut vous affliger, c'est pour votre salut; Il voit que votre âme serait en danger s'Il vous traitait autrement. C'est donc parce qu'iI vous aime, qu'Il vous éprouve. Oh! combien de prédestinés dans la gloire bénissent sa providence qui leur a faitt rouver la sainteté et le salut dans les disgrâces et dans l'indigence! Combien de réprouvés dans les flammes maudissent les délices et les richesses qui les ont perdus !

Ce que vous désirez n'est donc pas toujours le meilleur pour vous. Contentez-vous de ce que Dieu veut que vous soyez ou que vous ayez. Les délices et les richesses sout accompagnées de peines, et souvent de grands crimes. Dieu vous a fait une grâce de vous en priver. Les plus belles roses ne sont pas sans épines; de même les plus brillantes fortunes ne sont pas sans inquiétudes et sans dangers.

Il vaut mieux être privé de ce que vous n'avez pas, que de l'avoir pour vous nuire ou pour vous perdre. Il vaut mieux habiter dans une maison incommode avec la santé, que d'être malade dans un palais. De même aussi vaut-il mieux vivre dans une tranquille pauvreté, que d'être dévoré par les chagrins inséparables des richesses; et se sanctifier par la maladie, que de se perdre en santé.

Le meilleur pour nous est de nous confier en Dieu, et de le laisser agir. Il n'est rien de plus raisonnable que de se soumettre à sa volonté, qui est toujours réglée par sa sagesse. Il sait mieux que nous ce qui doit contribner à sa gloire et à notre prédestination. C'est pour cette raison que les croix et les pénitences les plus salutaires sont celles que Dieu nous envoie, et celles qui sont attachées à notre état. Dans celles qui sont de notre choix, il y a quelquefois de l'amour-propre, de l'indiscrétion , et du danger d'en perdre le mérite.

On est sans danger d'illusion, quand on est soumis à la volonté de Dieu. On est même content de tout, parce que rien n'arrive contre notre volonté, quand nous voulons ce que Dieu veut. Je suis content, disait un vertueux laboureur, de ce que la grêle a ravagé mes moissons, parce que rien ne me fait plaisir en ce monde que la volonté de Dieu; elle s'est accomplie par la perte de mes blés; c'est pour mon salut et pour sa gloire. Son saint nom soit béni.

Il ne vous en coûtera jamais tant pour vous soumettre à Dieu dans vos afflictions, qu'il en coûta au Sauveur pour se soumettre à la passion et à la mort. Cette parole, mon père, votre volonté soit faite, lui coûta une sueur de sang. Dût-il vous en coûter autant, vous n'êtes pas meilleur que J.-C. votre maître.

gabrielle a écrit:Excellent..merci Monique.

On est même content de tout, parce que rien n'arrive contre notre volonté, quand nous voulons ce que Dieu veut.

Catherine a écrit:Merci chère Monique!

On est même content de tout, parce que rien n'arrive contre notre volonté, quand nous voulons ce que Dieu veut.

C'est le secret du bonheur, cela! Un bonheur que seuls ceux qui aiment Dieu peuvent connaître...

ROBERT. a écrit:

Si je vous lis bien tous et toutes, la clef c'est la pratique de la sainte indifférence ?
.

Diane a écrit:

ROBERT. a écrit:

Si je vous lis bien tous et toutes, la clef c'est la pratique de la sainte indifférence ?
.

Non, le secret du bonheur c'est la soumission à la Sainte Volonté de Dieu dans les moindres détails.

ROBERT. a écrit:

La pratique de la sainte indifférence dans tout ce que Dieu nous envoie.
.

ROBERT. a écrit:

Catherine a écrit:Merci chère Monique!

On est même content de tout, parce que rien n'arrive contre notre volonté, quand nous voulons ce que Dieu veut.

C'est le secret du bonheur, cela! Un bonheur que seuls ceux qui aiment Dieu peuvent connaître...

Si je vous lis bien tous et toutes, la clef c'est la pratique de la sainte indifférence ?
.

Diane a écrit:

ROBERT. a écrit:

Si je vous lis bien tous et toutes, la clef c'est la pratique de la sainte indifférence ?
.

Non, le secret du bonheur c'est la soumission à la Sainte Volonté de Dieu dans les moindres détails.

ROBERT. a écrit:

Diane a écrit:

ROBERT. a écrit:

Si je vous lis bien tous et toutes, la clef c'est la pratique de la sainte indifférence ?
.

Non, le secret du bonheur c'est la soumission à la Sainte Volonté de Dieu dans les moindres détails.

La pratique de la sainte indifférence dans tout ce que Dieu nous envoie.
.

Diane a écrit:

ROBERT. a écrit:

La pratique de la sainte indifférence dans tout ce que Dieu nous envoie.
.

Je pense que cela va encore plus loin. Je crois que la soumission parfaite à la volonté de Dieu implique que si nous avions le pouvoir de changer une situation nous ne le ferions pas, car cette situation (exemple maladie, épreuves de toutes sortes) nous vient de la Sagesse même.

Entièrement d’accord.

Souvent la sainte indifférence est confondue avec une sorte de négligence ou un "je-m'en-foutisme".

Malheureusement ! Les Papes ont toujours tonné contre l’indifférentisme religieux. A ce propos les Papes, notamment S.S. Grégoire XVI dans Mirari Vos; S.S. Léon XIII dans Immortale Dei; S.S. Pie IX condamna par le Syllabus les 77e, 78e et 79e propositions, entre autres; S.S. Pie disait également: " La liberté civile de tous les cultes propage la peste de l’indifférentisme."

Incroyable ou encore avec la fausse notion qu'elle implique une absence de sentiment dans notre nature. A l'Agonie Notre-Seigneur n'est pas indifférent à ce que lui demande son Père, mais soumis.

Et Notre-Seigneur qui a prouvé toute Sa vie, qu’Il est Vrai Dieu et vrai Homme !!! Pauvre Seigneur !
.

Merci Diane de m’avoir répondu NON au début…

Cela m’incitera dorénavant à être moins tête de linotte

et à écrire ma pensée, en plus clair, en plus approfondi.

J’écris pour la plus grande gloire de Dieu.

Je dois le faire d’une manière simple et claire.

Merci Diane.