Mardi Saint ( 2012)
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Mardi Saint ( 2012)
LE MARDI SAINT.
Cette journée voit encore Jésus se diriger dès le matin vers Jérusalem. Il veut se rendre au Temple, et y confirmer ses derniers enseignements. Mais il est aisé de voir que le dénouement de sa mission est au moment d'éclater. Lui-même, aujourd'hui, a dit à ses disciples : « Vous savez que c'est dans deux jours que l'on fera la Pâque, et que le Fils de l'homme sera livré pour être crucifié (1). »
Sur la route de Béthanie à Jérusalem, les disciples qui marchent en la compagnie de leur maître sont frappés d'étonnement à la vue du figuier que Jésus avait maudit le jour précédent. Il était desséché, comme un bois mort,des racines au sommet. Pierre alors s'adressant à Jésus : « Maître, lui dit-il, voici le figuier que vous avez maudit ; voyez comme il s'est desséché. » Jésus, profitant de l'occasion pour nous apprendre à tous que la nature physique est subordonnée à l'élément spirituel, quand celui-ci se tient uni à Dieu par la foi, leur dit : « Ayez foi en Dieu. Je vous le dis : celui qui dira à cette montagne : Ote-toi, et va te jeter dans la mer ; s'il n'hésite pas dans son cœur, mais s'il croit fermement à l'accomplissement de ce qu'il vient de dire, celui-là verra l'effet de sa parole. Quand vous demandez, une chose dans la prière, croyez que vous l'obtiendrez, et il en sera ainsi (1). »
Continuant la route, bientôt on entre dans la ville, et à peine Jésus est-il arrivé dans le Temple, que les princes des prêtres, les scribes et les anciens l'accostent et lui disent : « Par quelle autorité faites-vous ce que vous faites ? qui vous a donné ce pouvoir (2). » On peut voir dans le saint Evangile la réponse de Jésus, ainsi que les divers enseignements qu'il donna en cette rencontre. Nous ne faisons qu'indiquer d'une manière générale remploi des dernières heures de la vie mortelle du Rédempteur ; la méditation du livre sacré suppléera à ce que nous ne disons pas.
Comme les jours précédents, Jésus sort de la ville vers le soir, et franchissant la montagne des Oliviers, il se retire à Béthanie, auprès de sa mère et de ses amis fidèles.
L'Eglise lit aujourd'hui, à la Messe, le récit de la Passion selon saint Marc. Dans l'ordre des temps, l'Evangile de saint Marc fut écrit après celui de saint Matthieu : c'est la raison pour laquelle cette Passion vient au second rang. Elle est plus courte que celle de saint Matthieu, dont elle semble le plus souvent l'abrégé ; mais on y trouve certains détails qui sont propres à cet Evangéliste, et attestent les remarques d'un témoin oculaire. On sait que saint Marc était disciple de saint Pierre, et que ce fut sous les yeux du Prince des Apôtres qu'il écrivit son Evangile.
A Rome, la Station est aujourd'hui dans l'Eglise de Sainte-Prisque, qui fut la maison où habitèrent les deux époux Aquila et Prisca, auxquels saint Paul envoie ses salutations dans son Epître aux Romains. Plus tard, au IIIe siècle, le Pape saint Eutychien y transporta, à cause de la similitude du nom, le corps de sainte Prisque, vierge romaine et martyre.ÉPÎTRE. Lecture du Prophète Jérémie. Chap. XI.
En ces jours-là, Jérémie dit : Seigneur, vous m'avez fait voir, et j'ai connu ; alors vous m'avez découvert leurs desseins. Pour moi, j'étais comme un agneau plein de douceur, que l'on porte pour en faire une victime ; j'ignorais qu'ils eussent formé contre moi une entreprise, en disant : Mettons du bois dans son pain : exterminons-le de la terre des vivants ; et que son nom ne soit jamais rappelé. Mais vous, Seigneur des armées, qui jugez selon l'équité, et qui sondez les reins et les cœurs, faites-moi voir la vengeance que vous devez tirer d'eux ; car c'est en vos mains que j'ai remis ma cause, ô Seigneur mon Dieu.
C'est encore une fois Jérémie qui nous fait entendre sa voix plaintive. Il nous donne aujourd'hui les propres paroles de ses ennemis, qui ont conspiré de le faire mourir. Tout y est mystérieux; et l'on sent que le Prophète est ici la figure d'un plus grand que lui. « Mettons, disent-ils, du bois dans son pain », c'est-à-dire : Jetons un bois vénéneux dans sa nourriture, afin de lui causer la mort. Tel est le sens littéral, quand il ne s'agit que du Prophète ; mais combien ces paroles s'accomplissent plus pleinement dans notre Rédempteur ! Sa chair divine est, nous dit-il, un Pain véritable descendu du ciel ; ce Pain, ce corps de l'Homme-Dieu, est meurtri, déchiré, sanglant ; les poldève le clouent sur le bois, en sorte qu'il en est tout pénétré, en même temps que ce bois est tout arrosé de son sang. C'est sur le bois de la croix que l'Agneau de Dieu est immolé ; c'est par son immolation que nous sommes mis en possession d'un Sacrifice digne de Dieu; et c'est par ce Sacrifice que nous participons au Pain céleste, qui est en même temps la chair de l'Agneau et notre Pâque véritable.La Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Marc. Chap. XIV.
En ce temps-là, la Pâque et les azymes étaient à deux jours de là, et les princes des prêtres avec les scribes cherchaient le moyen de se saisir de Jésus par ruse et de le faire mourir. Car ils disaient : Que ce ne soit pas le jour de la fête, de peur que peut-être il ne s'élève quelque tumulte parmi le peuple.
Et comme il était à table à Béthanie, dans la maison de Simon le Lépreux , une femme vint avec un vase d'albâtre plein d'un parfum de nard précieux : et ayant rompu le vase, elle répandit le parfum sur sa tête. Plusieurs s'en indignèrent en eux-mêmes, disant : A quoi bon perdre ainsi ce parfum? On aurait pu le vendre plus de trois cents deniers, et les donner aux pauvres. Et ils fiaient indignés contre elle. Mais Jésus dit: Laissez-la ; pourquoi lui faites-vous de la peine ? Ce qu'elle vient de taire à mon égard est une bonne action. Car vous avez toujours parmi vous des pauvres, et vous pouvez leur faire du bien quand vous voudrez ; mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. Elle a fait ce qui était en son pouvoir : elle a embaumé d'avance mon corps pour la sépulture En vérité, je vous le dis : Partout où sera prêché cet Evangile, dans le monde entier, on racontera ce qu'elle a fait : et elle en sera louée.
Et Judas Iscariote, un des douze, s'en alla vers les princes des prêtres, pour le leur livrer. Ceux-ci l'ayant écouté, furent dans la joie, et promirent de lui donner de l'argent. Et il cherchait une occasion favorable pour le leur livrer.
Et le premier jour des azymes, où on immole la Pâque, ses disciples lui dirent : Où voulez-vous que nous allions vous préparer ce qu'il faut pour manger la Pâque ? Et il envoya deux de ses disciples, et leur dit : Allez dans la ville ; vous rencontrerez un homme portant une cruche d'eau ; suivez-le ; et quelque part qu'il entre, dites au maître e la maison : Le Maître dit : Où est le lieu où je dois manger la Pâque avec mes disciples ? Et il vous montrera une grande salle meublée ; préparez-nous là ce qu'il faut. Ses disciples s'en allèrent, et vinrent dans la ville, et trouvèrent les choses comme il leur avait dit, et préparèrent la Pâque.
Sur le soir, il vint avec les douze. Et comme ils étaient à table et qu'ils mangeaient, Jésus leur dit : En vérité je vous le dis, un de vous, qui mange avec moi, me trahira. Alors ils commencèrent à s'attrister et à lui dire chacun : Est ce moi ? Il leur dit : L'un des douze, oui met avec moi la main dans le plat. Pour le Fils de l'homme, il s'en va, selon qu'il est écrit de lui; mais malheur à l'homme par qui le Fils de l'homme sera livré; il vaudrait mieux pour cet homme qu'il ne fût pas né. Et pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain, et l'ayant béni, il le leur donna, disant : Prenez : Ceci est mon corps. Et, ayant pris la coupe et rendu grâces, il la leur donna ; et ils en burent tous. Et il leur dit : Ceci est mon sang de la nouvelle alliance, qui sera répandu pour plusieurs. En vérité, je vous le dis : Je ne boirai plus de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où je le boirai de nouveau dans le royaume de Dieu.
Et après avoir dit le cantique, ils s'en allèrent au mont des Oliviers. Et Jésus leur dit : Je vous serai cette nuit à tous un sujet de scandale ; car il est écrit : Je frapperai le pasteur, et les brebis se disperseront. Mais après que je serai ressuscité, je vous précéderai en Galilée. Pierre lui dit : Quand tous seraient scandalisés à votre sujet, moi je ne le serai pas. Jésus lui dit : Je te le dis en vérité : Aujourd'hui, cette nuit même, avant que le coq ait chanté Jeux fois, tu m auras renié trois fois. Mais Pierre insistait encore plus : Quand je devrais mourir avec vous, je ne vous renoncerai pas. Et tous disaient la même chose.
Et ils arrivèrent en un lieu nommé Gethsémani; et il dit à ses disciples : Asseyez-vous ici pendant que je prierai. Et il prit avec lui Pierre, et Jacques et Jean; et il commença à être saisi de frayeur et d'angoisse. Et il leur dit : Mon âme est triste jusqu'à la mort : demeurez ici et veillez. Et s'étant avancé un peu, il tomba la lace contre terre ; et il priait que cette heure, s'il se pouvait, s'éloignât de lui. Et il dit : Mon Père, tout vous est possible: éloignez de moi ce calice; cependant non ce que je veux, mais ce que vous voulez. Il vint, et il les trouva endormis; et il dit à Pierre: Simon, tu dors; n'as-tu pu veiller une heure? Veillez, afin que vous n'entriez point en tentation. A la vérité, l'esprit est prompt; mais la chair est faible. Et, s'en allant de nouveau, il priait, disant les mêmes paroles. Etant revenu, il les trouva encore endormis (car leurs yeux étaient appesantis), et ils ne savaient que lui répondre. Il vint une troisième fois, et leur dit : Dormez maintenant, et reposez-vous. C'est assez : l'heure est venue ; voici que le Fils de l'homme va être livré aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons ; voilà qu'il approche, celui qui doit me livrer.
Comme il parlait encore, Judas Iscariote, l'un des douze, arriva ; et avec lui une grande foule armée d'épées et de bâtons, et envoyée par les princes des prêtres, et les scribes, et les anciens. Or le traître leur avait donné ce signe : Celui que je baiserai, c'est lui, saisissez-le, et emmenez-le avec précaution. Etant venu, aussitôt il s'approcha de lui, disant: Salut, Maître; et il le baisa. Mais eux mirent aussitôt la main sur lui, et le saisirent. Un de ceux qui étaient avec lui, tirant une épée, en frappa un des serviteurs du grand-prêtre, et lui coupa une oreille. Mais Jésus prenant la parole leur dit : Vous êtes venus avec des bâtons pour me prendre comme un voleur. J'étais tous les jours parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m'avez qoint pris. Mais il faut que les Ecritures s'accomplissent. Alors ses disciples, l'abandonnant, s'enfuirent tous. Un jeune homme le suivait, couvert seulement d'un linceul ; ils se saisirent de lui. Mais lui, laissant aller le linceul, s'échappa nu de leurs mains.
Ils menèrent Jésus chez le grand-prêtre où s'assemblèrent tous les prêtres, et les scribes, et les anciens. Pierre le suivit de loin jusque dans le vestibule du grand-prêtre, et assis près du feu avec les serviteurs, il se chauffait. Or les princes des prêtres et tout le conseil cherchaient un témoignage contre Jésus, pour e faire mourir, et ils n'en trouvaient point. Car plusieurs rendaient de taux témoignages contre lui; mais ces dépositions ne s'accordaient pas. Quelques-uns, se levant, portèrent contre lui un faux témoignage : Nous l'avons entendu dire : Je détruirai ce temple fait de main d'homme; et en trois jours j'en rebâtirai un autre qui ne sera pas fait de la main des hommes. Mais ce témoignage ne suffisait point.
Alors le grand-prêtre se levant interrogea Jésus,disant : Vous ne répondez rien à ce dont ceux-ci vous accusent ! Mais Jésus se taisait, et il ne répondit rien. Le grand-prêtre l'interrogea de nouveau, et lui dit : Etes-vous le Christ, Fils du Dieu béni? Jésus lui dit: Je le suis; et vous verrez le Fils de l'homme, assis à la droite de la Vertu de Dieu, et venant sur les nuées du ciel. Alors le grand-prêtre, déchirant ses vêtements, dit: Qu'avons-nous encore besoin de témoins? vous avez entendu le blasphème : que vous en semble ? Tous jugèrent qu'il méritait la mort. Et quelques-uns commencèrent à cracher sur lui et à voiler sa face, et à le souffleter, en lui disant: Prophétise. Et les valets le frappaient du poing.
Et Pierre étant en bas dans le vestibule, il vint une des servantes du grand-prêtre ; et avant vu Pierre qui se chauffait, le regardant, elle dit : Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth. Mais il le nia, disant : Je ne sais, ni ne connais ce que tu dis. Et il sortit devant le vestibule; et le coq chanta, fine servante qui l'aperçut encore, dit à ceux qui étaient présents : Cet homme était de ces gens-là. Mais il le nia de nouveau. Et peu après, ceux qui étaient là dirent à Pierre: Tu es certainement l'un d'entre eux, car toi aussi tu es Galiléen. Alors il se mit à faire des imprécations, et dit avec serment : Je ne connais point cet homme dont vous parlez. Et aussitôt le coq chanta encore. Et Pierre se ressouvint de la parole que lui avait dite Jésus : Avant que le coq ait chanté deux fois, trois fois tu me renieras. Et il se mit à pleurer.
Et dès le matin, les princes des prêtres s’étant assemblés avec les anciens, et les scribes, et tout le conseil, ils emmenèrent Jésus. après l'avoir lié, et ils le livrèrent à Pilate. Et Pilate l'interrogea : Etes-vous le Roi des poldève ? Il lui répondit : Vous le dites. Et les princes des prêtres l'accusaient sur plusieurs chefs. Pilate l'interrogea de nouveau, et lui dit ; Vous ne répondez rien? Voyez de combien de choses ils vous accusent. Mais Jésus ne répondit plus rien, de sorte que Pilate était étonné.
Le jour de la fête, il avait coutume de leur remettre un prisonnier, celui qu'ils demandaient. Or un nommé Barabbas était en prison avec d'autres séditieux, pour avoir commis un meurtre dans une sédition. Et le peuple, étant monté devant e prétoire, commença à demander ce qu'il avait accoutumé de leur accorder. Pilate leur répondant, dit : Voulez-vous que je vous délivre le Roi des poldève? Car il savait que c'était par envie que les princes des prêtres l'avaient livré. Mais les pontifes excitèrent le peuple à demander qu'il leur délivrât plutôt Barabbas. Pilate, leur parlant de nouveau, dit : Que voulez-vous donc que je fasse au Roi des poldève ? Mais de nouveau ils crièrent : Crucifiez-le. Pilate cependant leur disait : Mais quel mal a-t-il fait? Et eux criaient encore plus : Crucifiez-le.
Pilate donc, voulant contenter le peuple, leur remit Barabbas ; et après que Jésus eut été flagellé, il le leur livra pour être crucifié. Les soldats le conduisirent dans le vestibule du prétoire. Et, avant convoqué toute la cohorte, ils le vêtirent de pourpre et lui mirent une couronne d'épines entrelacées. Et ils commencèrent à le saluer, disant : Salut, Roi des poldève. Et ils lui frappaient la tête avec un roseau, et ils crachaient sur lui, et, fléchissant le genou, ils l'adoraient.
Et après s'être ainsi joués de lui, ils le dépouillèrent de la pourpre, et le revêtirent de ses vêtements, et l'emmenèrent pour le crucifier. Et un certain Simon de Cyrène, père d'Alexandre et de Rufus, passant par là en revenant de sa maison des champs, ils le contraignirent de porter la croix de Jésus. Et ils le conduisirent au lieu appelé Golgotha, c'est-à-dire le lieu du Calvaire. Et ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de myrrhe ; mais il n'en prit point. Et l'ayant crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, tirant au sort ce que chacun aurait. Et il était la troisième heure lorsqu'ils le crucifièrent. Et le sujet de sa condamnation était ainsi écrit : Le Roi des poldève. Et ils crucifièrent avec lui deux voleurs, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche. Et ainsi fut accomplie l'Ecriture qui dit : Il a été rangé parmi les criminels.
Et les passants le blasphémaient, branlant la tête et disant : Toi qui détruis le Temple de Dieu, et le rebâtis en trois jours sauve-toi toi-même, et descends de la croix. Les princes des prêtres et les scribes le raillaient aussi, se disant l'un à l'autre : Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même. Que le Christ, Roi d'Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous croyions. Et ceux qui avaient été crucifiés avec lui l'outrageaient aussi.
Et à la sixième heure, les ténèbres couvrirent toute la terre jusqu'à la neuvième. Et à la neuvième heure, Jésus jeta un grand cri, disant : Eloï, Eloï, lamma sabacthani ; ce qui veut dire :
Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous délaissé ? Et quelques-uns de ceux qui étaient là, l'entendant, disaient : Il appelle Elie. L'un d'eux courut emplir de vinaigre une éponge , et l'ayant mise au bout d'un roseau, la lui présenta pour boire, disant : Laissez , voyons si Elie viendra le délivrer. Mais Jésus, ayant jeté un grand cri, expira.
Ici on fait une pause, comme au Dimanche des Rameaux. Toute l'assistance se met à genoux; et, selon l'usage des lieux, on se prosterne et on baise humblement la terre.
Et le voile du temple se déchira en deux depuis le haut jusqu'en bas. Le centurion qui était debout devant lui, voyant qu'il avait expire en jetant un grand cri, dit : Cet homme était vraiment le Fils de Dieu. Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin,parmi lesquelles étaient Marie-Madeleine, et Marie mère de Jacques le Mineur et de Joseph et Salomé, lesquelles, lorsqu'il était en Galilée, le suivaient et le servaient, et plusieurs autres qui avaient monté à Jérusalem avec lui.
Le soir étant déjà venu (comme c'était le jour de la préparation qui précède le Sabbat), Joseph d'Arimathie, qui était du conseil et fort considéré, et qui attendait, luiaussi, le royaume de Dieu, vint hardiment trouver Pilate, et lui demanda le corps de Jésus. Pilate, s'étonnant qu'il fût mort sitôt, lit venir le centurion, et lui demanda s'il était déjà mort. S'en étant assuré par le centurion, il donna le corps à Joseph. Et Joseph, ayant acheté un linceul, détacha Jésus de la croix, l'enveloppa dans le linceul, et le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc, et roula une pierre à l'entrée du sépulcreNous terminerons cette journée en insérant ici quelques strophes empruntées à l'Eglise grecque sur la Passion du Sauveur.
(In Parasceve.)
Votre côté ouvert, ô Christ, semblable à la fontaine qui jaillissait d'Eden, arrose votre Eglise comme un jardin spirituel ; la source qui en émane se divise en quatre fleuves qui sont les quatre Evangiles ; le monde en est arrosé, la création vivifiée, les nations instruites à vénérer dans la foi votre règne.
O Christ, auteur de la vie, vous avez été crucifié pour moi, afin de verser sur mon âme, comme d'une fontaine. la rémission des péchés. Votre côté a été traversé par la lance, afin d'ouvrir sur moi les sources de la vie ; vous avez été percé par les clous, afin que, découvrant dans la profondeur de vos souffrances l'immensité de votre souverain pouvoir, je m'écrie : Gloire à votre Croix et à votre Passion, ô Sauveur !
Vous avez déchiré, ô Christ, la cédule de notre condamnation sur votre Croix ; mis au rang des morts, vous avez enchaîné le tyran et délivré tous les captifs par votre résurrection. C est elle qui nous a illuminés, ô Seigneur, ami des hommes! Nous vous crions : Souvenez-vous de nous aussi, ô Sauveur, dans votre Royaume !
Votre Mère, ô Christ, qui vous a enfanté sans le secours de l'homme, et qui est demeurée vierge après l'enfantement, nous l'amenons devant vous, Seigneur miséricordieux, afin qu'elle intercède pour nous, et que vous accordiez l'éternel pardon à ceux qui crient : Souvenez-vous de nous aussi, Seigneur, dans votre Royaume !
1. Matth. XXVI, 2.
1. MARC, XI, 20-24.
2. Ibid. 27, 28.
Dom Guéranger., Temps de la Passion. Pages 283 -300
gabrielle- Nombre de messages : 19801
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