"Nouveau fondement" pour D.H. dans V2 ?
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"Nouveau fondement" pour D.H. dans V2 ?
MISE AU POINT
Ci-dessous, un texte de Mgr Lefebvre expliquant que le "nouveau" fondement sur lequel est basé D.H. de V2 est de la poudre aux yeux, pour faire avaliser leur texte mensonger.
Cette publication ne fait pas que nous appuyons la FSSPX et al, et nous tenons à nous en dissocier absolument. En effet, soutenir, entres autres, que l'on peut reconnaître quelqu'un comme Pape et ne pas lui obéir et que le Pape n'est infaillible que lorsque qu'il ne parle qu'ex cathedra n'est pas un enseignement catholique et nous n'y souscrivons aucunement et, par la grâce de Dieu, nous n'y souscrirons jamais; que Dieu nous en garde et vous aussi, mes amis.
S'il y a des gens qui ne partagent pas les conclusions de celui qui, il y a bien des lustres, était appelé « l’évêque de fer » , eh bien !... à la bonne heure : qu’ils étayent leurs arguments et qu’ils les démontrent en se basant sur la doctrine catholique.
Quant à ceux qui nous diraient, par exemple, « Oui, mais vous savez… il a été consacré par un F.M…. il a fait ceci, il a dit cela… » ces derniers seraient refusés dans ce fil car ils feraient que nous nous écarterions de notre propos.
Il faut être honnête : si l’affirmation ci-dessous est catholique, peut importe de qui elle émane : elle demeure catholique. Quand Mgr a raison, il a raison ; quand il dévie de la foi catholique, il dévie de la foi catholique.
Vous savez, je ne suis pas une « 100 watts »… ici sur Te Deum, j’avais initié un dossier mettant en avant le R.P. Gardeil O.P. qui parlait du thomisme. Dès que j’ai appris qu’il cherchait avec d’autres à trouver dans S. Thomas un élément pour le faire concilier avec la philosophie d’Emmanuel Kant, la déplaçant vers l'idéalisme ; j’ai tout de suite arrêté ce dossier…(Deo Gratias !)
Bien à vous,
et, sur ce, bonne lecture.
Louis.
p.s. Les soulignements, les caractères gras et les italiques du texte sont tel quel.
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La dignité de la personne humaine, fondement de la liberté religieuse ?
§. 1. Nouvelle thèse de la liberté religieuse : un nouveau fondement.
Dans les années qui précédèrent le concile Vatican II, naquit une nouvelle thèse de la liberté religieuse, entendue elle aussi comme droit négatif à l'exercice de tout culte religieux. Cette théorie est devenue célèbre par l'usage qu'en a fait le concile Vatican II.
Selon cette théorie, la liberté d'action de tout individu en matière religieuse se fonde sur la dignité de la personne humaine. Cette dignité de la personne consiste, en dehors de toute considération de la vérité, dans le simple fait que l'homme est par nature, ontologiquement, "relié" à Dieu par l'ordination transcendantale et inamissible dont nous avons parlé plus haut (note 1.).
Dans cette optique, tout homme quelles que soient ses dispositions subjectives (vérité ou erreur, bonne au mauvaise foi), est inviolable dans les actes par lesquels il tend à mettre en œuvre sa "relation" à Dieu, autrement dit dans sa quête personnelle du divin, qui s'accompagne d'actes religieux cultuels, privés et publics, individuels ou collectifs.
Dans cette perspective, le droit à la liberté d'action en matière religieuse n'est plus, comme le voulait le libéralisme du XIXe siècle, celui d'un sujet absolu de droits, "sans Dieu ni maître", mais celui d'un sujet essentiellement relié à Dieu; même s'il se trompe dans son libre choix et ne satisfait pas "en acte" à son devoir d'honorer Dieu ou de l'honorer selon le culte de la vraie religion.
Pour parfaire l'argument, on croit pouvoir préciser : le même droit à la liberté religieuse a pu être condamné par les papes du XIXe siècle à cause de sa prémisse du libéralisme rationaliste et individualiste, et peut aujourd'hui au contraire être proclamé au nom de la dignité de la personne humaine ; le contenu est le même, mais le fondement est radicalement différent :
"On ne peut nier que l'affirmation de la liberté religieuse par le Concile Vatican II (Dignitatis Humanæ n. 2) ne dise matériellement autre chose que le Syllabus de 1864, et même à peu près le contraire des propositions 15, 17 et 19 de ce document
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(R.P. Yves Congar o.p., cité par l'abbé Georges de Nantes, CRC. n. 113, p.3).
"Le P. John Courtney Murray, qui appartenait à l'élite de l'élite intellectuelle et religieuse, a montré que, tout en disant matériellement le contraire du Syllabus - celui-ci est de 1864 et il est, Roger Aubert l'a prouvé, conditionné par des circonstances historiques précises -, la Déclaration (sur la liberté religieuse) était la suite du combat par lequel, face au jacobinisme et aux totalitarismes, les papes avaient de plus en plus fortement mené le combat pour la dignité et la liberté de la personne humaine face à l'image de Dieu".
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(Y. Congar, DC. 1704, 789)
"Ce qui est nouveau dans cette doctrine par rapport à l'enseignement de Léon XIII, et même de Pie XII, bien que le mouvement s'amorçât alors, c'est la détermination du fondement propre et prochain de cette liberté, qui est cherché non dans la vérité objective du bien moral ou religieux, mais dans la qualité ontologique de la personne humaine".
(Y. Congar, bulletin "Études et documents" du Secrétariat de l'épiscopat français, n. 5, 15 juin 1965, p. 5).
On ne saurait mieux caractériser cette théorie du fondement nouveau de la liberté religieuse et mieux affirmer qu'elle a été l'âme de la déclaration conciliaire "Dignitatis Humanæ".
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Note 1.§. 1. La dignité ontologique de la personne humaineLa dignité ontologique de la personne humaine consiste dans l'intellectualité de sa nature, autrement dit, dans la noblesse d'une nature douée d'intelligence et de volonté libre. Par là, l'homme est essentiellement appelé à connaître Dieu Son auteur et Sa fin ultime : à "louer, honorer et servir Dieu", comme dit saint Ignace ; l'homme est de plus "capax beatitudinis", capable de la béatitude céleste, comme dit saint Thomas, et d'abord capable d'être élevé à un état surnaturel par la grâce sanctifiante.
"Deus qui humanæ substantiæ dignitatem mirabiliter condidisti, et mirabilius reformasti", fait dire l'Eglise au prêtre à l'offertoire de la messe.
On peut dire que cette dignité ontologique de l'homme consiste principalement dans une ordination transcendantale à Dieu, qui est comme un "appel au divin" et qui fonde chez l'homme le devoir de chercher le vrai Dieu et la vraie religion, et d'y adhérer dès qu'il les connaît.
Enfin, puisque tous les hommes ont la même nature humaine et qu'ils ne peuvent la participer sans être parfaitement hommes, on doit affirmer que la dignité ontologique de l'homme est égale chez tous et inamissible. N.B. Il convient de rappeler que par le péché originel, la nature humaine a été profondément blessée dans ses facultés, en particulier dans sa capacité de connaître Dieu (note 2.). La dignité naturelle de l'homme, en conséquence, a subi une déchéance universelle, que la grâce du baptême ne répare même pas totalement chez les chrétiens.
De plus, toutes les races et tous les peuples, déjà pourvus diversement de dons naturels par le Créateur, ne sont pas blessés de la même façon par le péché originel : les uns sont marqués davantage par l'aveuglement de l'intelligence, les autres par la faiblesse de la volonté, d'autres par la haine qui a pour siège l'appétit concupiscible déréglé, d'autres enfin par la crainte dans l'appétit irascible, etc. Il en résulte des inégalités radicales entre les peuples dans la dignité naturelle concrète des personnes, inégalités qui demandent des traitements inégaux de la part de l'autorité divine au humaine.
Note 2.§. 2. Toute âme honnête peut-elle par sa libre recherche parvenir à la connaissance de la vérité religieuse ?
b) Naturalisme de la libre recherche.
Elle oublie le péché originel et ses conséquences, surtout la "blessure de l'ignorance" dont souffre désormais l'intelligence de l'homme. Celle-ci est bien relevée par Saint Paul en Rom. 1, 18-23 et Eph. 4, 14 et 17-18, passages auxquels nous renvoyons le lecteur. Voici ce qu'en dit le R.P. Bernard (Somme théologique de Saint Thomas, Revue des Jeunes, la Foi II, p. 370) : "Par l'acte du premier chef qui porta la destinée de tous (Adam), l'humanité est en faute : elle n'est pas demeurée ce que Dieu l'avait faite et voulait qu'elle fût. De là, dérive la lourde ignorance de la Vérité de Dieu, tout comme l'indifférence à l'amitié de Dieu. De là, son espèce d'impuissance à rejoindre la révélation divine, à la découvrir, à la distinguer, à s'en pénétrer. Personne assurément n'est abandonné de Dieu, chacun est touché par Lui assez pour être sauvé. Mais il pèse sur toute la race une sorte d'obscurcissement affligeant : la plupart ont peu de facilités dans leur vie et peu de lumières dans l'esprit pour s'ouvrir à la lumière venue de Dieu ; le plus souvent ils s'appliquent sottement, se croyant très sages, à former des nuées autour de cette lumière d'en-haut, ils en empêchent le rayonnement."
Saint Thomas disait simplement : "(par le péché originel) toutes les forces de l'âme demeurent en quelque sorte destituées de leur ordre propre, par lequel elles étaient naturellement ordonnées à la vertu : et cette destitution s'appelle blessure de la nature (...). En tant que la raison est destituée de son ordre au vrai, il y a la blessure de l'ignorance" (I II, 85, 3).
De l(à) vient la nécessité d'une révélation externe pour que l'homme puisse connaître non seulement les vérités surnaturelles, mais même les vérités naturelles concernant Dieu et la religion :"A cette divine révélation il faut attribuer ceci, que dans l'état présent de l'humanité tous puissent connaître aisément, avec une ferme certitude et sans mélange d'erreur ce qui dans les choses divines n'est pas inaccessible de soi à la raison humaine" (Vatican I, constitution dogmatique "Dei Filius", Dz 1785).
"Si quelqu'un dit qu'il ne peut advenir ou qu'il n'est pas expédient que par la Révélation divine l'homme soit instruit de Dieu et du culte qu'on doit lui rendre, qu'il soit anathème" (Vatican I, canon 2 "de revelatione", Dz 1807).
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A suivre... : §. 2. Réfutation de la nouvelle théorie de la liberté religieuse.
Dernière édition par Louis le Dim 20 Juil 2014, 4:11 pm, édité 1 fois (Raison : Déposer un lien sur Emmanuel Kant.)
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Louis- Admin
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Re: "Nouveau fondement" pour D.H. dans V2 ?
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§. 2. Réfutation de la nouvelle théorie de la liberté religieuse.
a) La thèse nouvelle de la liberté religieuse fonde la liberté d'action (ne pas être empêché) en matière religieuse sur la dignité ontologique de la personne. C'est une erreur : la dignité ontologique de l'homme signifie seulement son libre-arbitre, nullement la liberté morale ni la liberté d'action. En effet, la liberté morale et la liberté d'action sont relatives à l'agir de la personne, non à son être essentiel, elles ont donc pour fondement la dignité operative de l'homme, ou, ce qui revient au même, la vérité : l'adhésion en acte de la personne à la vérité (note 3.).
Or, quand au contraire l'homme adhère à l'erreur ou au mal moral, il perd sa dignité opérative (note 3.) et on ne peut plus rien fonder sur elle !
Par conséquent, si l'on veut absolument fonder un droit de la personne à la liberté religieuse sur la dignité de la personne humaine, c'est seulement le droit à la liberté religieuse relatif à la vraie religion que l'on fonde, et en aucune manière un droit relatif aux religions erronées, ou relatif à toutes les religions sans distinction, tel est le sens, acceptable, que Léon XIII donne au terme "liberté de conscience" liberté selon la vraie religion, et liberté qui seule concorde avec la véritable dignité humaine ( : )
Il est à peine besoin de souligner que "suivre la volonté de Dieu", "accomplir ses préceptes", "dans cette liberté chrétienne", désignent évidemment les devoirs de la vraie religion....
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A suivre : §. 2. Réfutation de la nouvelle théorie de la liberté religieuse. (suite )
La dignité de la personne humaine, fondement de la liberté religieuse ?
(suite)
(suite)
§. 2. Réfutation de la nouvelle théorie de la liberté religieuse.
a) La thèse nouvelle de la liberté religieuse fonde la liberté d'action (ne pas être empêché) en matière religieuse sur la dignité ontologique de la personne. C'est une erreur : la dignité ontologique de l'homme signifie seulement son libre-arbitre, nullement la liberté morale ni la liberté d'action. En effet, la liberté morale et la liberté d'action sont relatives à l'agir de la personne, non à son être essentiel, elles ont donc pour fondement la dignité operative de l'homme, ou, ce qui revient au même, la vérité : l'adhésion en acte de la personne à la vérité (note 3.).
Or, quand au contraire l'homme adhère à l'erreur ou au mal moral, il perd sa dignité opérative (note 3.) et on ne peut plus rien fonder sur elle !
"Si l'intelligence adhère à des idées fausses, si la volonté choisit le mal et s'y attache, ni l'une ni l'autre n'atteint sa perfection, toutes deux déchoient de leur dignité native et se corrompent. Il n'est donc pas permis de mettre au jour et d'exposer aux yeux des hommes ce qui est contraire à la vertu et à la vérité, et bien moins encore de placer cette licence sous la tutelle et la protection des lois".
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(Léon XIII, "Immortale Dei", PIN. 149)
"Une argumentation (...) ferait reposer la liberté, pour chaque homme, de pratiquer intérieurement et extérieurement la religion de son choix, sur "la dignité de la personne humaine". Donc ce serait cette dignité qui fonderait la liberté, qui lui donnerait sa raison d'être. L'homme pourrait adhérer à n'importe quelle erreur au nom de sa dignité. Ce serait mettre la charrue avant les bœufs, présenter les choses à l'envers. Car celui qui adhère à l'erreur déchoit de sa dignité et on ne peut plus rien fonder sur celle-ci. D'autre part, ce qui fonde la liberté, ce n'est pas la dignité, mais la vérité : "La Vérité vous rendra libres", a dit Notre-Seigneur".
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(Mgr Marcel Lefebvre, Lettre ouverte aux catholiques perplexes, Albin Michel, 1985, p.103-104. - Nous avons remplacé intentionnellement les imparfaits par des conditionnels -).
Par conséquent, si l'on veut absolument fonder un droit de la personne à la liberté religieuse sur la dignité de la personne humaine, c'est seulement le droit à la liberté religieuse relatif à la vraie religion que l'on fonde, et en aucune manière un droit relatif aux religions erronées, ou relatif à toutes les religions sans distinction, tel est le sens, acceptable, que Léon XIII donne au terme "liberté de conscience" liberté selon la vraie religion, et liberté qui seule concorde avec la véritable dignité humaine ( : )
"Une autre liberté que l'on proclame aussi bien haut est celle que l'on nomme liberté de conscience. Que si l'on entend par là que chacun peut indifféremment, à son gré, rendre ou ne pas rendre un culte à Dieu, les arguments qui ont été donnés plus haut suffisent à le réfuter Mais on peut l'entendre aussi en ce sens que l'homme a dans l'Etat le droit de suivre, d'après la conscience de son devoir, la volonté de Dieu, et d'accomplir ses préceptes sans que rien puisse l'en empêcher. Cette liberté, la vraie liberté, la liberté digne des enfants de Dieu, qui protège si glorieusement la dignité de la personne humaine, est au-dessus de toute violence et de toute oppression, elle a toujours été l'objet des vœux de l'Eglise et de sa particulière affection C'est cette liberté que les Apôtres ont revendiquée avec tant de constance, que les apologistes ont défendue dans leurs écrits, qu'une foule innombrable de martyrs ont consacrée de leur sang Et ils ont eu raison, car la grande et très juste puissance de Dieu sur les hommes et, d'autre part, le grand et le suprême devoir des hommes envers Dieu trouvent l'un et l'autre dans cette liberté chrétienne un éclatant témoignage"
(Libertas, PIN 215)
Il est à peine besoin de souligner que "suivre la volonté de Dieu", "accomplir ses préceptes", "dans cette liberté chrétienne", désignent évidemment les devoirs de la vraie religion....
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Note 3.
§. 2. La dignité opérative de l'homme
La dignité opérative de l'homme résulte de l'exercice de ses puissances, essentiellement l'intelligence et la volonté.
Autrement dit, à la perfection de la nature va s'ajouter chez l'homme une perfection "surajoutée", qui dépend de ses opérations.
Les puissances, en effet, sont ordonnées à leur opération, et la perfection de l'opération consiste pour une puissance à atteindre sa fin : la fin de l'intelligence, c'est le vrai, la fin de la volonté, c'est le bien.
Dès lors, la dignité opérative de l'homme, consiste à adhérer en acte au vrai et au bien, et ultérieurement, à acquérir les vertus qui rendent les actes bons "prompts, faciles et délectables", comme dit Aristote ; sans parler des vertus surnaturelles infuses.
Mais il s'ensuit que si l'homme faillit au bien, adhère à l'erreur ou au mal moral, il déchoit de sa dignité : l'acte bon fait place à un acte qui, même s'il n'est pas nécessairement un péché formel, n'en est pas moins un acte objectivement mauvais, et la vertu fait rapidement place à l'habitude mauvaise, c'est-à-dire au vice.
Textes"Praesta quaesumus Omnipotens Deus, ut dignitas conditionis humanae per immoderantiam sauciata, medicinalis parsimoniæ studio reformetur"
(Collecte du jeudi de la Passion)."Si l'intelligence adhère à des idées fausses, si la volonté choisit le mal et s'y attache, ni l'une ni l'autre n'atteint sa perfection, toutes deux déchoient de leur dignité native et se corrompent" (Léon XIII, Immortale Dei, PIN. 149). "D'où, en effet, la personne tire-t-elle sa dignité ? La personne tire sa dignité de sa perfection. Or la perfection de la personne humaine consiste en la connaissance de la vérité et l'acquisition du Bien. C'est le début de la vie éternelle et celle-ci "est qu'ils Vous connaissent, Vous, seul véritable Dieu et Votre envoyé, Jésus-Christ" (Jn 17, 3). Par conséquent, pour autant qu'elle adhère à l'erreur, la personne déchoit de sa dignité (...). L'erreur est de soi un mensonge objectif, sinon subjectif. Et par Notre-Seigneur nous connaissons aussi celui-là qui "lorsqu'il dit ses mensonges, les tire de son propre fonds" (Jn 8,44). Comment alors pouvoir dire d'une personne humaine qu'elle est digne de respect, quand elle fait mauvais usage de son intelligence et de sa liberté, même sans culpabilité de sa part ?
"La dignité de la personne humaine provient aussi de la rectitude de sa volonté ordonnée au Bien. Or l'erreur engendre le péché. "Le serpent m'a trompée", dit celle qui fut la première pécheresse. Cette vérité est on ne peut plus évidente pour tout le monde. Il suffit de réfléchir aux conséquences de cette erreur, sur la sainteté du mariage, sainteté du plus haut intérêt pour le genre humain. Cette erreur dans la religion conduit peu à peu à la polygamie, au divorce, à la régulation des naissances, c'est-à-dire à la déchéance de la dignité humaine, surtout chez la femme"
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(Mgr Lefebvre, texte d'une intervention à Vatican II déposée au Secrétariat du Concile, non lue publiquement, 26 novembre 1963).
Conclusion
La dignité de la personne humaine, dès lors qu'on considère la personne dans son agir, consiste à adhérer à la vérité et au bien. Pas de dignité hors de la vérité !
A suivre : §. 2. Réfutation de la nouvelle théorie de la liberté religieuse. (suite )
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Louis- Admin
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Re: "Nouveau fondement" pour D.H. dans V2 ?
La dignité de la personne humaine, fondement de la liberté religieuse ?
(suite)
(suite)
§. 2. Réfutation de la nouvelle théorie de la liberté religieuse. (suite)
Il est à peine besoin de souligner que "suivre la volonté de Dieu", "accomplir ses préceptes", "dans cette liberté chrétienne", désignent évidemment les devoirs de la vraie religion.
b) Sans doute la capacité ontologique de l'homme à "louer, honorer et servir Dieu" est déjà en elle-même, avant sa mise en œuvre, quelque chose de très digne et d'inamissible : tout homme, aussi dépravé soit-il, conserve cette "faculté du divin" à l'état potentiel, que Dieu pourra toujours "actuer" s'il le veut, Lui qui, par sa grâce sanctifiante, peut faire d'un pécheur un saint. Et tout cela fonde assurément chez autrui, dans certaines limites, un devoir de prudence et de charité envers une personne qui se trouve dans l'erreur religieuse : à l'exemple de Jésus-Christ, qui, selon le prophète Isaïe, "ne briserait pas le roseau froissé et n'éteindrait pas la mèche fumante". (Mt. 12, 20).
Mais un devoir de mansuétude ou même de tolérance charitables, envers un égaré dont on espère la conversion, n'implique chez cette personne égarée aucun droit, c'est-à-dire en vertu de la justice, à la liberté d'action. Ne confondons pas charité (je te donne du "mien") et justice (je te donne ton "tien", ton dû) ! En justice, seul ce qui répond à la vérité et au bien moral a droit à la liberté d'action.
c) Enfin l'argument clef qui prétend légitimer la possibilité même de la nouvelle théorie de la liberté religieuse…
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Louis- Admin
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Re: "Nouveau fondement" pour D.H. dans V2 ?
La dignité de la personne humaine, fondement de la liberté religieuse ?
(suite)
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§. 2. Réfutation de la nouvelle théorie de la liberté religieuse. (fin)
c) Enfin l'argument clef qui prétend légitimer la possibilité même de la nouvelle théorie de la liberté religieuse, à savoir le "changement de fondement", s'avère être un sophisme cousu de fil blanc !
En bonne logique, si la liberté religieuse relative à toutes les religions était bonne en soi, on ne pouvait pas la condamner "à cause des mauvais principes" dont elle se réclamait au XIXe siècle, à savoir le rationalisme individualiste et aussi le monisme étatique ; on pouvait seulement condamner ces principes ! Une liberté est bonne ou mauvaise selon son objet, non selon les motifs qu'elle invoque :
Plus généralement, les actes humains sont spécifiés essentiellement par leur objet moral et non par l'intention de celui qui agit. Peu importe donc qu'on invoque le rationalisme du XIXe siècle ou je ne sais quel personnalisme du XXe, c'est la liberté religieuse elle-même qu'il faut juger, soit en elle-même, soit d'après ses fruits."Papa", déclare un jour Valérie, 17 ans, catholique, "j'entre chez les Moon".
- "Et pourquoi donc, mon enfant", demande le père avec une grande bienveillance ?
- "Parce que je suis libre de faire ce qui me plaît !"
- "Alors, hélas, ma fille, dans ces conditions tu n'en as pas le droit", balbutie le père désolé.
Le lendemain Valérie revient à la charge. "Papa, j'entre chez les Krishna".
- "Pourquoi donc, mon enfant?" demande le père avec une non moindre bienveillance qu'hier.
- "Au nom de ma dignité de personne humaine"... "et puis", ajoute-t-elle pensive, "je suis en recherche, je suis branchée".
- "A la bonne heure", répartit le père enthousiaste, "cette fois tu as le droit" (extrait d'une Nouvelle).
Et justement, la liberté religieuse (liberté d'action en matière religieuse relative à toutes les religions sans distinction) a été condamnée, par les papes du XIXe siècle, en elle-même, comme "liberté de perdition", et aussi en raison de sa conséquence, ou plutôt de son corollaire immédiat, qui est l'atteinte au droit public de l'Eglise. Elle n'a nullement été condamnée en raison de sa motivation historique du moment ; c'est ce qu'une lecture attentive des textes nous a fait voir (note 4.).
Conclusion:
Le "nouveau fondement" que l'on prétend poser pour la liberté religieuse, à savoir la dignité de la personne humaine, n'est qu'un faux prétexte. La liberté religieuse relative à toutes les religions, est et demeure condamnée , comme fausse , absurde , attentatrice aux droits de Jésus-Christ et de l'Eglise à régner, enfin comme versant dans les âmes le poison de l'indifférentisme religieux.[/size]
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Note 4.
Motif de la condamnation de la «liberté de conscience et des cultes » par les papes au XIXe.
a) considérée en elle-même, cette liberté est fausse et absurde , c'est-à-dire contraire à l'ordre naturel perçu par la raison.
— Pie VI, Lettre "Quod aliquantulum", du 10 mars 1791, sur la "constitution civile du clergé" en France : "On établit, comme droit de l'homme en société, cette liberté absolue qui non seulement assure le droit de ne pas être inquiété sur ses opinions religieuses, mais qui accorde encore cette licence de penser, de dire, d'écrire et même de faire imprimer impunément en matière religieuse tout ce que peut suggérer l'imagination la plus déréglée ; droit monstrueux..." (PIN. 1).
— Pie VII, Lettre apostolique "Post tam diuturnitas", déjà citée, premier motif de condamnation : "par cela même qu'on établit la liberté de tous les cultes sans distinction, on confond la vérité avec l'erreur..." (PIN. 19).
— Grégoire XVI, dans "Mirari vos", condamne la "liberté de conscience" comme une "maxime fausse et absurde ou plutôt un délire" comme étant la "liberté de l'erreur" que saint Augustin qualifie de "mort on ne peut plus funeste pour les âmes" (PIN 24).
— Pie IX, dans "Quanta cura", condamne la première proposition citée plus haut, comme étant "contraire à la doctrine des Ecritures, de l'Église et des saints Pères", et idée absolument fausse du gouvernement social. Il condamne de plus, à la suite de Grégoire XVI, le droit à la liberté de conscience et des cultes comme étant une "opinion erronée, on ne peut plus fatale à l'Église catholique et au salut des âmes" et une "liberté de perdition". (PIN. 40).
b) Considérée d'après ses fruits immédiats, elle attente au droit public de l'Église, qui est un ensemble de principes qui, découlant nécessairement du dogme de la Royauté Sociale de Jésus-Christ et de la divine constitution de l'Eglise, sont connexes à la Révélation et absolument immuables.
— Pie VII, "Post tam diuturnitas"... second et principal motif de condamnation : "Par cela même qu'on établit la liberté de tous les cultes sans distinction (...), l'on met au rang des sectes hérétiques et même de la perfidie judaïque l'Épouse sainte et immaculée du Christ, l'Eglise, hors de laquelle il ne peut y avoir de salut. (PIN. 19).
—Léon XIII, "Immortale Dei" , déjà citée, conséquences immédiates de la liberté religieuse : "Étant donné que l'Etat repose sur ces principes, aujourd'hui en grande faveur, il est aisé de voir à quelle place on relègue injustement l'Eglise. - Là, en effet, où la pratique est d'accord avec de telles doctrines, la religion catholique est mise dans l'Etat sur le pied d'égalité, ou même d'infériorité, avec des sociétés qui lui sont étrangères. Il n'est tenu nul compte des lois ecclésiastiques ; l'Eglise, qui a reçu de Jésus-Christ ordre et mission d'enseigner toutes les nations, se voit interdire toute ingérence dans l'instruction publique. - Dans les matières qui sont de droit mixte, les chefs d'Etat portent d'eux-mêmes des décrets arbitraires et sur ces points affichent un superbe mépris des saintes lois de l'Eglise. Ainsi, ils font ressortir à leur juridiction les mariages des chrétiens ; portent des lois sur le lien conjugal, son unité, sa stabilité; mettent la main sur les biens des clercs et dénient à l'Eglise le droit de posséder. En somme, ils traitent l'Eglise comme si elle n'avait ni le caractère, ni les droits d'une société parfaite, et qu'elle fût simplement une association semblable aux autres qui existent dans l'Etat. Aussi, tout ce qu'elle a de droits, de puissance légitime d'action, ils le font dépendre de la concession et de la faveur des gouvernements. Dans les Etats où la législation civile laisse à l'Eglise son autonomie, et où un concordat public est intervenu entre les deux puissances, d'abord on crie qu'il faut séparer les affaires de l'Eglise des affaires de l'Etat, et cela dans le but de pouvoir agir impunément contre la foi jurée, et se faire arbitre de tout, en écartant tous les obstacles..." (PIN. 144-145).
c) Autre fruit désastreux de la liberté de conscience et des cultes : elle propage la peste de l'indifférentisme religieux (père du faux œcuménisme actuel).
— Pie VII, "Post tarn diuturnitas", déjà citée : "En outre, en promettant faveur et appui aux sectes des hérétiques et à leurs ministres, on tolère et on favorise, non seulement leurs personnes, mais encore leurs erreurs. C'est implicitement la désastreuse et à jamais déplorable hérésie que saint Augustin mentionne en ces termes : "Elle affirme que tous les hérétiques sont dans la bonne voie et disent vrai, absurdité si monstrueuse que je ne puis croire qu'une secte la professe réellement". (PIN. 19).
— Pie IX, "Syllabus", proposition condamnée n°79 : "Il est faux que la liberté civile de tous les cultes et pareillement la pleine puissance accordée à tout le monde de manifester ouvertement et publiquement ses opinions aboutissent à corrompre plus facilement les mœurs et les esprits des peuples et à propager la peste de l'indifférentisme".
Conclusions
Il faut affirmer sans hésitation que, sous le terme de "liberté de conscience et des cultes", la liberté religieuse, entendue comme le droit naturel et civil à la liberté d'action en matière religieuse, reconnu à tous les sectateurs de tous les cultes, a été condamnée au XIXe siècle :
— non pas à cause de sa "prémisse" qui est le libéralisme absolu de l'époque,
— mais en elle-même , comme absurde et erronée, et en raison de ses fruits immédiats : atteinte au droit public de l'Eglise et indifférentisme religieux des individus.
FIN
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Louis- Admin
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Re: "Nouveau fondement" pour D.H. dans V2 ?
Louis a écrit :
Alors, il faut dire que Lefèbvre a raison quand il signe de sa propre main TOUS les documents hérétiques de Vatican II y compris Dignitatis humanae et qu’il s’établi ainsi hérésiarque et fondateur de la Nouvelle église et il a raison quand il affirme « que le "nouveau" fondement sur lequel est basé D.H. de V2 est de la poudre aux yeux, pour faire avaliser leur texte mensonger. »…et qu’il laisse croire qu’il est parfaitement catholique et défenseur de l’Eglise catholique et qu’ils se fait reconnaître pour tel aux p’tits naïfs de Te Deum comme si ce n’est pas lui qui a avalisé ce texte mensonger.
Cpendant, le p’tit Louis annonce la couleur et avertit d’avance que ceux qui vont se permettre de critiquer Marcel seront « refusés dans ce fil car ils feraient que nous nous écarterions de notre propos. »
Le bon propos de Louis, c’est d’aller chercher un des loups pour savoir qui de ses compagnons a bien pu manger les brebis.
Il faut être honnête : si l’affirmation ci-dessous est catholique, peu importe de qui elle émane : elle demeure catholique. Quand Mgr a raison, il a raison ; quand il dévie de la foi catholique, il dévie de la foi catholique.
Alors, il faut dire que Lefèbvre a raison quand il signe de sa propre main TOUS les documents hérétiques de Vatican II y compris Dignitatis humanae et qu’il s’établi ainsi hérésiarque et fondateur de la Nouvelle église et il a raison quand il affirme « que le "nouveau" fondement sur lequel est basé D.H. de V2 est de la poudre aux yeux, pour faire avaliser leur texte mensonger. »…et qu’il laisse croire qu’il est parfaitement catholique et défenseur de l’Eglise catholique et qu’ils se fait reconnaître pour tel aux p’tits naïfs de Te Deum comme si ce n’est pas lui qui a avalisé ce texte mensonger.
Cpendant, le p’tit Louis annonce la couleur et avertit d’avance que ceux qui vont se permettre de critiquer Marcel seront « refusés dans ce fil car ils feraient que nous nous écarterions de notre propos. »
Le bon propos de Louis, c’est d’aller chercher un des loups pour savoir qui de ses compagnons a bien pu manger les brebis.
Gérard- Nombre de messages : 2681
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: "Nouveau fondement" pour D.H. dans V2 ?
C'est incroyable votre manière de comprendre une mise au point.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: "Nouveau fondement" pour D.H. dans V2 ?
« Alors, il faut dire que… » Si vous voulez le dire et le croire… c’est libre à vous…. Ce n’est pas le sujet dont nous traitons ici. Ce dont nous parlons c’est que, pour justifier leur D.H. , les intrus auraient un nouveau fondement comme principe de leur liberté religieuse :Gérard a écrit:Alors, il faut dire que Lefèbvre a raison quand il signe de sa propre main TOUS les documents hérétiques de Vatican II y compris Dignitatis humanae et qu’il s’établi ainsi hérésiarque et fondateur de la Nouvelle église et il a raison quand il affirme « que le "nouveau" fondement sur lequel est basé D.H. de V2 est de la poudre aux yeux, pour faire avaliser leur texte mensonger. »…et qu’il laisse croire qu’il est parfaitement catholique et défenseur de l’Eglise catholique et qu’ils se fait reconnaître pour tel aux p’tits naïfs de Te Deum comme si ce n’est pas lui qui a avalisé ce texte mensonger.
"Ce qui est NOUVEAU dans cette doctrine par rapport à l'enseignement de Léon XIII, et même de Pie XII, bien que le mouvement s'amorçât alors, c'est la détermination du fondement propre et prochain de cette liberté, qui est cherché non dans la vérité objective du bien moral ou religieux, mais dans la qualité ontologique de la personne humaine".
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(Y. Congar, bulletin "Études et documents" du Secrétariat de l'épiscopat français, n. 5, 15 juin 1965, p. 5).
Si je vous comprends bien, les paroles que vous attribuez à Mgr à savoir : « que le "nouveau" fondement sur lequel est basé D.H. de V2 est de la poudre aux yeux, pour faire avaliser leur texte mensonger. » ne sont pas de lui ; il n’a pas prononcé ces paroles, elles viennent de la préparation de la MISE AU POINT placée au début de cette étude .
Nous ne disons pas queGérard a écrit:Cpendant, le p’tit Louis annonce la couleur et avertit d’avance que ceux qui vont se permettre de critiquer Marcel seront « refusés dans ce fil car ils feraient que nous nous écarterions de notre propos. »
Gérard a écrit:
« ceux qui vont se permettre de critiquer Marcel seront « refusés dans ce fil car ils feraient que nous nous écarterions de notre propos. »
nous disons, tout simplement, que ceux qui ne partagent pas les conclusions de Mgr Lefebvre à savoir que :
Le "nouveau fondement" que l'on prétend poser pour la liberté religieuse, à savoir la dignité de la personne humaine, n'est qu'un faux prétexte. La liberté religieuse relative à toutes les religions, est et demeure condamnée , comme fausse , absurde , attentatrice aux droits de Jésus-Christ et de l'Eglise à régner, enfin comme versant dans les âmes le poison de l'indifférentisme religieux.
n’ont qu’à étayer leurs arguments et qu’ils les démontrent en se basant sur la doctrine catholique.
Bien à vous.
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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17607
Date d'inscription : 26/01/2009
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