LIVRE TROISIÈME. DE LA CÈNE À L'ASCENSION. NUL DÉSACCORD ENTRE LES 4 ÉVANGÉLISTES. (Par Saint Augustin)

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Message  ROBERT. Dim 22 Jan 2012, 2:41 pm

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NUL DÉSACCORD ENTRE LES QUATRE ÉVANGÉLISTES,

Par Saint Augustin.



CHAPITRE V. ON SE SAISIT DE JÉSUS.

16. "Or," dit saint Luc, "ceux qui l'environnaient, voyant ce qui allait arriver, lui dirent : Seigneur, si nous frappions de l'épée ? Et l'un d'eux," les quatre évangélistes sont unanimes sur ce point, "frappa un serviteur du grand-prêtre et lui coupa l'oreille droite," disent saint Luc et saint Jean. Or, selon saint Jean, celui qui frappa ainsi, ce fut saint Pierre, et celui qu'il frappa, se nommait Malchus. D'après saint Luc, "Jésus élevant la voix leur dit : Laissez aller jusque là," et d'après saint Matthieu il continua ainsi :" Remets ton épée dans le fourreau. Car tous ceux qui auront pris l'épée, périront par l'épée. Crois-tu que je ne puisse pas prier mon Père, qui m'enverrait aussitôt plus de douze légions d'anges? Comment donc s'accompliront les Écritures, qui ont annoncé qu'il doit en être ainsi ?" On peut ajouter à cela ce que rapporte saint Jean: "Ce calice que mon Père m'a donné, ne veux-tu pas que je le boive? " Saint Luc continue son récit en disant que Jésus toucha l'oreille de celui qui avait été frappé, et le guérit.


Œuvres Complètes de Saint Augustin, Traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Tome Vème, Commentaires sur l'Écriture, Bar-le-Duc, L. Guérins & Cie éditeurs, 1867. p. 114-256. Les deux premiers livres ont été traduits par M. l'abbé TASSIN, les deux derniers par M. l'Abbé BURLERAUX.


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Message  ROBERT. Lun 23 Jan 2012, 10:01 am


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Par Saint Augustin.



CHAPITRE V. ON SE SAISIT DE JÉSUS.



17. On soulève des difficultés au sujet de ce passage de saint Luc, où le Seigneur interrogé par ses apôtres, s'ils devaient frapper de l'épée, répondit : "Laissez aller jusque-là," comme s'il eût approuvé ce qui venait de se passer, tout en défendant d'aller plus loin. Dans saint Matthieu, au contraire, on voit clairement que ce coup de hardiesse de saint Pierre a déplu au Sauveur. Voici la vérité, je crois. A cette question des apôtres : "Maître, si nous frappions de l'épée ?" le Sauveur répondit : "Laissez aller jusque-là," c'est-à-dire, ne vous opposez point à ce qui va arriver, car je dois permettre à mes ennemis de pousser la haine envers moi, jusqu'à s'emparer de ma personne, afin que les Écritures s'accomplissent. Mais dans l'intervalle qui suivit la demande et précéda la réponse, Pierre, saisi d'un enthousiasme plus vif pour son Maître et du désir de le défendre, frappe le serviteur du grand-prêtre.


Or, il est évident qu'il fallut plus de temps pour poser la question et y répondre qu'il n'en fallut a saint Pierre pour frapper son ennemi. En effet, le texte porte : "Et Jésus répondit," c'était donc à la question qu'il répondit et non à l'acte de Pierre. Saint Matthieu, seul, nous fait connaître la pensée du Sauveur, sur l'empressement de son disciple. Dans ce passage, saint Matthieu ne dit pas de Jésus : "Il répondit à Pierre : Remets ton épée dans le fourreau;" nous lisons : "Alors il dit à Pierre : Remets ton épée;" ce qui n'a pu être dit qu'après l'acte de Pierre. Si saint Luc porte : "Jésus répondit : Laissez aller jusque là;" cette réponse dut évidemment être faite à ceux qui l'avaient interrogé; mais parce que, comme nous l'avons observé, le coup fut porté dans l'intervalle de la demande et de la réponse, l'écrivain sacré, pour suivre l'ordre des faits, a cru devoir mentionner l'action entre la demande et ta réponse. Il n'y a donc aucune contradiction à tirer de ces paroles de saint Matthieu : "Tous ceux qui prendront l'épée, qui en feront usage périront par l'épée." Il en serait autrement si le Seigneur, dans sa réponse, avait paru approuver l'usage spontané du glaive, ne fût-ce que pour une seule blessure, et ne fût-elle pas mortelle.


Enfin, rien ne s'oppose à ce que l'on applique à saint Pierre la réponse tout entière, telle que nous la trouvons dans saint Luc et saint Matthieu : "Laissez aller jusque-là; remets a ton glaive dans le fourreau. Tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée, etc." J'ai expliqué le sens de ces expressions : "Laissez aller jusque-là;" si l'on peut en donner une meilleure interprétation, j'y consens; pourvu cependant qu'on n'ébranle pas la vérité ni l'accord des récits évangéliques.


Œuvres Complètes de Saint Augustin, Traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Tome Vème, Commentaires sur l'Écriture, Bar-le-Duc, L. Guérins & Cie éditeurs, 1867. p. 114-256. Les deux premiers livres ont été traduits par M. l'abbé TASSIN, les deux derniers par M. l'Abbé BURLERAUX.


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Message  ROBERT. Lun 23 Jan 2012, 4:06 pm

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CHAPITRE V. ON SE SAISIT DE JÉSUS.

18. Saint Matthieu continue, et met sur les lèvres du Sauveur ces autres paroles, prononcées à l'heure même : "Vous êtes venus, armés d'épées et de bâtons, pour me prendre, comme un larron. Cependant, je me suis trouvé tous les jours au milieu de vous, siégeant et enseignant dans le temple ; et vous n'avez pas mis la main sur moi. Mais, selon le texte de saint Luc, voici votre heure et celle de la puissance des ténèbres. Or, selon saint Matthieu, tout cela se passa afin que toutes les prophéties fussent accomplies. Alors tous les disciples l'abandonnèrent et s'enfuirent," comme l'atteste aussi saint Marc, qui continue ainsi : "Jésus était suivi par un jeune homme couvert d'un linceul; et comme on voulait le saisir, il abandonna son linceul aux mains de ceux qui le tenaient et s'enfuit sans aucun vêtement."


Œuvres Complètes de Saint Augustin, Traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Tome Vème, Commentaires sur l'Écriture, Bar-le-Duc, L. Guérins & Cie éditeurs, 1867. p. 114-256. Les deux premiers livres ont été traduits par M. l'abbé TASSIN, les deux derniers par M. l'Abbé BURLERAUX.


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Message  ROBERT. Mar 24 Jan 2012, 9:46 am

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CHAPITRE VI. JÉSUS DEVANT LE PRINCE DES PRÊTRES. — RENIEMENT DE SAINT PIERRE.


19. "Ces gens, s'étant donc saisis de Jésus, le conduisirent chez Caïphe, prince des prêtres, où les Scribes et les anciens du peuple s'étaient rassemblés (1)." Mais, d'après saint Jean, Jésus fut d'abord conduit chez Anne beau-père de Caïphe (2). Saint Marc et saint Luc ne désignent pas le nom du pontife (3). Or Jésus fut conduit garrotté, parce que, d'après saint Jean, il y avait dans la foule un tribun, une cohorte et les ministres des J.uifs.

"Cependant Pierre le suivait de loin, jusque dans la cour du palais du grand-prêtre, et étant entré il se tenait assis au milieu des serviteurs, afin de voir le dénouement." A ce récit de saint Matthieu, saint Marc ajoute, que "Pierre se chauffait auprès du feu". Saint Luc signale le même fait: "Pierre suivait de loin, dit-il ; or, il y avait du feu allumé au milieu de la cour, une grande foule s'assit tout autour, et Pierre était au milieu d'eux." D'après saint Jean : "Pierre le suivait de loin, ainsi qu'un autre disciple. Or ce disciple était de la connaissance du grand-prêtre, et il entra avec Jésus dans la cour du pontife. Quant à Pierre, il demeura en dehors, à la porte. Alors cet autre disciple qui était commis du grand-prêtre, sortit, parla à la portière et introduisit Pierre dans la cour." Voilà ce qui nous explique pourquoi saint Pierre pénétra dans l'intérieur de la cour, comme nous l'attestent les autres évangélistes.


1.Matt. XXVI, 57-75.
2 Jean, XVIII, 12-27.
3 Marc, XIV, 53-72 ; Luc, XXII, 54-62.



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Message  ROBERT. Mar 24 Jan 2012, 4:44 pm

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CHAPITRE VI. JÉSUS DEVANT LE PRINCE DES PRÊTRES. — RENIEMENT DE SAINT PIERRE.


20. "Or," dit saint Matthieu, les princes des prêtres et tout le conseil, cherchaient un faux témoignage contre Jésus, afin de pouvoir le livrer à la mort. Mais il ne s'en trouvait point. Il se présenta bien plusieurs faux témoins qui déposaient mensongèrement contre lui, mais leurs dépositions ne s'accordaient pas." C'est saint Marc qui en fait l'observation, en rapportant ce passage. "Enfin il se trouva deux faux témoins, dit saint Matthieu, qui déposèrent contre lui en ces termes : Il a dit : Je puis détruire le temple de Dieu et je le relèverai après trois jours." Saint Marc signale d'autres témoins qui dirent : "Nous l'avons entendu s'écriant : Je renverserai ce temple, fait de main d'homme, et après trois jours j'en bâtirai un autre, qui ne sera pas fait de main d'homme, et il n'y avait pas accord dans leurs dépositions.


Alors le grand-prêtre se leva et dit à Jésus. Vous n'avez rien à répondre à ce que ces gens déposent contre vous ? Mais Jésus gardait le silence. Et le prince des prêtres lui dit : Je vous adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si vous êtes le Christ, Fils de Dieu. Jésus lui répondit: Vous l'avez dit." Ces paroles sont de saint Matthieu. Saint Marc exprime les mêmes pensées avec d'autres termes, seulement il ne parle pas de l'adjuration portée par le grand-prêtre ; mais cette réponse du Sauveur : "Tu l'as dit," revient à celle-ci : "Je le suis." Cet auteur ajoute : "Jésus lui répondit : Je le suis, et vous verrez le Fils de l'homme, assis à la droite de la puissance divine, venir sur les nuées du ciel." Saint Matthieu s'exprime de même, mais il ne dit pas que Jésus eut répondu : "Je le suis. Alors le grand-prêtre déchira ses vêtements en s'écriant : Il a blasphémé ; qu'avons nous encore besoin de témoins ? " Après ces paroles, saint Matthieu ajoute : "Vous venez d'entendre son blasphème. Que vous en semble? Et tous de répondre : Il est digne de mort."


Saint Marc s'exprime de même, et saint Matthieu continue : "Alors ils lui crachèrent au visage et l'accablèrent de soufflets. D'autres lui portant des coups sur la face, lui disaient : Christ, prophétise, et dis-nous qui t'a frappé." Saint Marc ajoute à cela qu'ils lui voilèrent la face. Saint Luc s'exprime de la même manière.


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Message  ROBERT. Mer 25 Jan 2012, 2:19 pm

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CHAPITRE VI. JÉSUS DEVANT LE PRINCE DES PRÊTRES. — RENIEMENT DE SAINT PIERRE.

21. Cette scène d'outrages se passa dans la maison du grand-prêtre, où le Sauveur avait d'abord été conduit et dura jusqu'au matin; et c'est pendant ce même temps que Pierre fut tenté. Quant à cette tentation, qui eut lieu pendant que le Seigneur était couvert d'outrages, les évangélistes ne la racontent pas tous dans le même ordre: Saint Matthieu et saint Marc décrivent d'abord toutes les injures lancées à Jésus-Christ ; puis seulement ils racontent la tentation. Saint Luc parle d'abord de cette tentation; de là il passe aux souffrances du Seigneur. Quant à saint Jean, il commence à décrire la tentation, puis il intercale quelque chose des humiliations du Sauveur chez Anne, ensuite il nous le montre conduit chez Caïphe. Avant de nous dire ce qui se passa devant ce second tribunal, il revient sur ses pas, pour reprendre la description déjà commencée de la tentation de Pierre dans la maison où il avait d'abord été conduit; puis il remonte à la suite naturelle des événements, en commentant par l'arrivée du Sauveur chez Caïphe.


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Message  ROBERT. Mer 25 Jan 2012, 7:05 pm

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CHAPITRE VI. JÉSUS DEVANT LE PRINCE DES PRÊTRES. — RENIEMENT DE SAINT PIERRE.


22. Saint Matthieu continue : "Or, Pierre était assis au dehors dans la cour, une servante s'approcha de lui, en disant : Et toi aussi tu étais avec Jésus de Nazareth ? Pierre nia en face de toute la foule, en disant : Je ne sais ce que tu dis. Il sortit alors et comme il franchissait la porte, une autre servantele vit et dit à ceux qui étaient là : Celui-ci était aussi avec Jésus de Nazareth. Il nia de nouveau avec serment, et dit: Je ne connais pas- cet homme. Peu de temps après, ceux qui étaient d'abord assis s'approchèrent et dirent à Pierre : Assurément tu es de ces gens-là, car ton accent te fait assez connaître. Alors Pierre se prit à faire des exécrations et des serments, et dit qu'il ne connaissait pas cet homme. Et aussitôt le coq chanta." Il ne faut pas oublier que quand Pierre sortit et eut nié une première fois, le coq chanta aussi pour la première fois ; saint Matthieu n'en dit rien, mais saint Marc signale expressément cette circonstance.


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Message  ROBERT. Jeu 26 Jan 2012, 9:18 am

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CHAPITRE VI. JÉSUS DEVANT LE PRINCE DES PRÊTRES. — RENIEMENT DE SAINT PIERRE.


23. Remarquons aussi qu'il n'y eut aucun reniement prononcé en dehors de la cour, mais bien dans l'intérieur et quand Pierre fut revenu près du feu. Il est vrai qu'il n'est pas dit à quel moment Pierre y rentra; mais quel besoin y avait-il de nous marquer ce détail ? Voici le narré de saint Marc : "Il sortit en dehors de la cour et le coq chanta. Il fut aperçu de nouveau par une servante, qui se mit à dire à ceux qui étaient là : Celui-ci est aussi d'avec eux. Et Pierre protesta de nouveau." Cette servante n'est pas la même que la première, saint Matthieu en fait la remarque. Cela se comprend d'autant mieux que dans le second reniement, Pierre fut interpellé par deux témoins; d'abord par la servante dont parlent saint Matthieu et saint Marc, et aussi par un autre témoin mentionné par saint Luc.


Voici comment ce dernier s'exprime: "Or, Pierre suivait de loin. On avait allumé du feu dans la cour, la foule prit place auprès, et Pierre se tenait parmi eux. Une servante le voyant assis près du foyer, le fixa attentivement et s'écria: Celui-ci était aussi à sa suite. Pierre le renia en disant : Femme, je ne le connais pas. Peu de temps après, un autre homme l'aperçut et lui dit : Toi aussi tu es d'avec eux." C'est pendant cet intervalle, mentionné par saint Luc, que Pierre était sorti et qu'on avait entendu le premier chant du coq; il était rentré aussitôt, s'était rapproché du foyer, et c'est là qu'il était, quand, comme le dit saint Jean, il énonça sa seconde protestation.


Dans le premier reniement de Pierre, saint Jean ne dit pas que le coq ait chanté ni même qu'une servante ait reconnu l'Apôtre auprès du feu ; il se contente de dire : "La portière dit à Pierre: n'es-tu pas aussi l'un des disciples de cet homme ? Non, répondit-il." Ensuite cet évangéliste nous raconte ainsi ce qu'il a cru devoir rapporter de ce qui se passa à l'égard de Jésus, dans cette même maison : "Or les serviteurs se tenaient auprès du feu et se chauffaient, parce qu'il faisait froid; Pierre était avec eux et se chauffait aussi." Il faut supposer qu'avant ceci Pierre était sorti et rentré ; avant sa sortie il était assis auprès du feu; après son retour il se tenait debout.


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Message  ROBERT. Jeu 26 Jan 2012, 2:49 pm

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CHAPITRE VI. JÉSUS DEVANT LE PRINCE DES PRÊTRES. — RENIEMENT DE SAINT PIERRE.



24. On m'objectera peut-être qu'il n'était pas sorti, mais qu'il s'était levé pour sortir. Pour soutenir cette assertion, il faut admettre que ce fut en dehors de la cour que Pierre fut interrogé et répondit pour la seconde fois. Voyons la suite du récit de saint Jean: "Or, le grand-prêtre interrogea Jésus au sujet de ses disciples et de sa doctrine; Jésus lui répondit: J'ai parlé publiquement au monde, j'ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple où tous les J-uifs se rassemblent, et je n'ai rien dit en secret. Pourquoi m'interroges-tu ? Interroge ceux qui ont entendu ce que je leur ai dit : ceux-ci savent ce que j'ai dit. Il avait à peine prononcé ces paroles, que l'un des serviteurs lui donna un soufflet en disant: Est-ce ainsi que tu réponds au grand-prêtre ? Jésus lui dit: Si j'ai mal parlé, rends témoignage du mal que j'ai dit; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ? Anne le fit donc garrotter et conduire à Caïphe." On voit ici qu'Anne était grand-prêtre, car Caïphe n'était pas là, quand il fut dit au Sauveur: "Est-ce ainsi que tu réponds au grand-prêtre ?" Saint Luc, au commencement de son Evangile, parle aussi d'Anne et de Caïphe comme étant tous deux grands-prêtres (1).


Après ces paroles, saint Jean reprend le récit du reniement de saint Pierre et nous reporte ainsi à la maison où tout ce qu'il vient de dire s'est passé, et d'où Jésus fut envoyé chez Caïphe, vers qui on le conduisait dès le début, au rapport de saint Matthieu. Après avoir fait une sorte de récapitulation, saint Jean complète ainsi le narré du troisième reniement: "Or, Simon Pierre se tenait debout et se chauffait. Ils lui dirent: N'es-tu pas aussi l'un de ses disciples ? Pierre nia et répondit: Je ne le suis pas." Il suit de là que ce n'est pas au dehors, mais auprès du feu qu'eut lieu cette seconde négation ; et puisqu'il était sorti, il avait donc dû rentrer. Ce n'est pas après sa sortie et au dehors, que la servante le vit, c'est quand il était déjà levé pour sortir; c'est alors qu'elle l'aperçut et dit à ceux qui étaient là, c’est-à-dire auprès du feu dans la cour: "Celui-ci était aussi avec Jésus de Nazareth." Pierre qui sortait alors, entendant cette apostrophe, rentra et dit avec serment à ceux qui l'entouraient, et prenaient parti pour la servante: "Je jure que je ne connais pas cet homme."



Saint Marc, parlant de la même servante, raconte qu'elle dit à ceux qui étaient là: "Celui-ci est du nombre de ses disciples." Ce n'est pas à Pierre qu'elle s'adressait, mais à ceux qui pendant son départ restaient, et elle le disait de manière que l'apôtre pût entendre. Pierre rentra, s'approcha du feu sans s'asseoir et réfutait les attaques par des négations. Saint Jean raconte: "Ils lui dirent: N'es-tu pas un de ses disciples?" Au moment où cette question lui était faite, Pierre rentrait et se tenait debout, et voilà ce qui nous explique pourquoi à cette seconde question il n'y avait pas seulement la servante dont parlent saint Matthieu et saint Marc, mais encore un autre accusateur signalé par saint Luc. Saint Jean écrit de même: "Ils lui dirent."


On peut donc admettre que ce fut après le départ de saint Pierre, que la servante dit à ceux qui étaient avec elle dans la cour: "Celui-ci est un des disciples," parole qui fit rentrer saint Pierre pour se justifier de l'accusation portée contre lui; mais il est plus vraisemblable de penser qu'il n'entendit pas ce que l'on disait et que ce ne fut qu'après son retour, qu'une servante et une autre assistant, dont parle saint Luc, lui dirent: "N'es tu pas un de ses disciples ? Non, répondit-il;" l'autre insista plus fortement et lui dit: "Mais tu es un d'entre eux. O homme, je n'en suis pas, répliqua Pierre." Quoiqu'il en soit; il est un point qui résulte clairement du contexte des Évangiles, c'est que ce ne fut pas en dehors de la cour, mais dans l'intérieur, et auprès du feu, que Pierre formula sa seconde négation. Si donc saint Matthieu et saint Marc ont mentionné sa sortie, sans relater son retour, c'est uniquement pour éviter les longueurs.


1 Luc, III, 2.




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Message  ROBERT. Ven 27 Jan 2012, 9:56 am

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CHAPITRE VI. JÉSUS DEVANT LE PRINCE DES PRÊTRES. — RENIEMENT DE SAINT PIERRE.


25. Examinons maintenant la troisième négation que nous n'avons rapportée que d'après saint Matthieu. Voici le récit de saint Marc: "Peu de temps après, ceux qui étaient là, disaient à Pierre : Assurément tu es un des disciples, car tu es Galiléen. Et Pierre se prit à répéter, avec force anathèmes et serments: Je ne connais pas cet homme dont tu parles. Et aussitôt le coq chanta pour la seconde fois." Saint Luc raconte : "Et après une heure environ d'intervalle, un autre affirmait et disait : Assurément tu es son disciple, car tu es Galiléen. O homme, répondit Pierre, je ne sais ce que tu dis. Et il parlait encore quand le coq chanta."


Saint Jean s'explique ainsi, sur cette troisième négation: "Un des serviteurs du grand-prêtre, et parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, lui dit: Est-ce que je ne t'ai pas vu dans le jardin avec lui ? Pierre nia de nouveau et aussitôt le coq chanta." Saint Matthieu et saint Luc se contentent de dire: "Peu de temps après;" saint Luc mesure cet intervalle en disant qu'il fut d'une heure à peu près. Saint Jean n'en dit rien. De même saint Matthieu et saint Marc supposent que la troisième interrogation fut faite par plusieurs personnes; saint Luc n'énonce qu'un interrogateur, et saint Jean le désigne, en disant qu'il était parent de celui à qui Pierre coupa l'oreille.


Or, cette apparente diversité s'explique facilement, ou en admettant que saint Matthieu et saint Marc ont suivi l'usage, assez général, de prendre le pluriel pour le singulier; ou en supposant que l'un des témoins, par ce qu'il avait vu et qu'il connaissait, commençait l’attaque à laquelle les autres prenaient part aussitôt; deux évangélistes ont suivi la première voie, les autres ont voulu seulement signaler celui qui paraissait le plus ardent. Enfin saint Matthieu affirme qu'il fut dit à Pierre: "Assurément tu es un des disciples, car ton langage te fait connaître;" saint Jean assure qu'il fut dit à Pierre: "Est-ce que je ne t'ai pas vu dans le jardin avec lui ? "


Saint Marc raconte que les assistants se disaient: "Il est vraiment un d'entre eux, car il est aussi Galiléen;" de même, saint Luc nous représente un J-uif disant, non pas à Pierre, mais de lui: "Un autre affirmait et disait: Assurément il était avec lui, car il est Galiléen." Cela nous fait entendre qu'on s'est attaché à la pensée seulement en rapportant que Pierre avait été apostrophé; en effet quand on parlait de lui, et devant lui, c'était comme si on se fût adressé à lui-même. On peut dire également que ses accusateurs tantôt s'adressaient à lui directement, tantôt échangeaient entre eux leurs accusations. Chacune des deux interprétations peut être admise. Quant au chant du coq qui suivit le troisième reniement, saint Marc nous dit expressément que c'était la seconde fois qu'il se faisait entendre.


Œuvres Complètes de Saint Augustin, Traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Tome Vème, Commentaires sur l'Écriture, Bar-le-Duc, L. Guérins & Cie éditeurs, 1867. p. 114-256. Les deux premiers livres ont été traduits par M. l'abbé TASSIN, les deux derniers par M. l'Abbé BURLERAUX.


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Message  ROBERT. Ven 27 Jan 2012, 2:14 pm

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CHAPITRE VI. JÉSUS DEVANT LE PRINCE DES PRÊTRES. — RENIEMENT DE SAINT PIERRE.



26. Saint Matthieu poursuit ainsi: "Et Pierre se souvint de là parole que Jésus avait dite: Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois; et étant sorti il pleura amèrement." Saint Marc écrit: "Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite: Avant que le coq chante deux fois, tu me renieras trois fois: et il commença à pleurer." D'après saint Luc: "Le Seigneur s'étant retourné, regarda Pierre, et Pierre se souvint de la parole du Seigneur qui avait dit: Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois; et étant sorti, Pierre pleura amèrement." Saint Jean ne dit rien ni du souvenir ni des larmes de Pierre. Mais ce qui mérite une attention particulière, ce sont ces paroles de saint Luc: "Et Jésus, s'étant retourné, regarda Pierre."


Quoiqu'il y ait aussi des cours intérieures, c'était dans la cour extérieure que Pierre était avec les J-uifs alors occupés à se chauffer. Or, on ne peut pas supposer que Jésus était entendu dans cette cour extérieure par les J-uifs, ni par conséquent que son regard ait été un regard corporel. Écoutons plutôt le récit de saint Matthieu: "Alors ils lui crachèrent au visage et le couvrirent de soufflets; d'autres le frappèrent en disant: Prophétise maintenant, ô Christ, et dis-nous quel est celui qui t'a frappé." Puis il ajoute immédiatement: "Or Pierre se tenait au dehors dans la cour." Il faut nécessairement en conclure que Jésus était à l'intérieur.


II faudrait même croire, d'après saint Marc, que Jésus était dans la partie la plus élevée de l'habitation. En effet, voici ce que dit saint Marc après avoir rapporté la scène décrite par saint Matthieu: "Et comme Pierre se tenait dans la cour en bas." En disant: "Pierre se tenait au dehors, dans la cour," saint Matthieu indique clairement que la scène d'outrages avait lieu dans l'intérieur; de même en disant: "Et comme Pierre était dans la cour en bas," saint Marc montre que les faits qu'il vient de raconter, se sont passés dans la partie supérieure.


Comment donc le regard du Seigneur sur Pierre a-t-il pu être un regard corporel ? Aussi me semble-t-il que ce regard ne fut qu'un regard divin qui rappelait à l'apôtre le nombre de ses reniements, la prédiction du Sauveur; et, par l'infinie miséricorde de Dieu, ce regard amenait Pierre à la pénitence, et la lui rendait salutaire. C'est ainsi que chaque jour nous disons: Seigneur regardez-moi; celui que le Seigneur a regardé a été délivré par la miséricorde divine du danger, ou de la souffrance. De même donc que nous lisons: "Regardez et exaucez-moi (1)," et encore: "Tournez-vous, Seigneur, et délivrez mon âme (2)," dans le même sens il a été dit: "Le Seigneur s'étant retourné regarda Pierre, et Pierre se souvint de la parole de Jésus."


Il est à remarquer, enfin, que tandis que les évangélistes emploient plus souvent le nom de Jésus que celui de Seigneur, saint Luc emploie ici cette dernière expression: "Le Seigneur s'étant retourné regarda Pierre, et Pierre se souvint de la parole du Seigneur." Comme saint Matthieu et saint Marc gardent le silence sur ce regard, il n'est pas étonnant de leur entendre dire que Pierre se souvint de la parole, non pas du Seigneur, mais de Jésus. Ne devons-nous donc pas comprendre que ce regard de Jésus fut tout divin et nullement charnel ?

1 Ps. XII, 4.
2 Ps, VI, 6.



Œuvres Complètes de Saint Augustin, Traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Tome Vème, Commentaires sur l'Écriture, Bar-le-Duc, L. Guérins & Cie éditeurs, 1867. p. 114-256. Les deux premiers livres ont été traduits par M. l'abbé TASSIN, les deux derniers par M. l'Abbé BURLERAUX.


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Message  ROBERT. Sam 28 Jan 2012, 9:50 am

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CHAPITRE VII. JUGEMENT DU MATIN. — JÉRÉMIE CITÉ AU LIEU DE ZACHARIE.


27. Nous lisons dans saint Matthieu: "Le lendemain, de grand matin, tous les princes des prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus, pour le livrer à mort. Puis ils le garrottèrent, l'emmenèrent enchaîné, et le remirent au gouverneur Ponce-Pilate (1)." Saint Marc raconte ainsi le même fait: "Dès le matin, les princes des prêtres tinrent conseil avec les anciens du peuple et tout le sanhédrin, conduisirent Jésus enchaîné et le livrèrent à Pilate (2)." Après avoir raconté le reniement de Pierre, saint Luc récapitule ce qui s'est fait dès le matin à l'égard de Jésus et lie ainsi sa narration. "Ceux qui le gardaient se mirent à l'insulter et à le maltraiter; ils lui voilèrent la tête et le frappant au visage ils lui disaient: Prophétise; quel est celui qui t'a frappé ? Et ils ajoutaient à cela beaucoup d'autres blasphèmes. Et dès que le jour fut venu, les anciens du peuple, les princes des prêtres et les Scribes se réunirent et le conduisirent au conseil, en disant: Si tu es le Christ, dis-le nous. Jésus leur répondit: Si je vous le dis, vous ne me croirez pas, et si je vous interroge, vous ne me répondrez rien et vous ne me renverrez pas. Mais désormais, le Fils de l'homme sera assis à la droite de la majesté divine. Ils lui dirent tous: Tu es donc le Fils de Dieu ? Il leur répondit: Vous le dites et je le suis. Ils s'écrièrent: Qu'avons nous encore besoin d'autre témoignage, car nous venons d'entendre ses propres paroles ? Toute la multitude se leva et ils le conduisirent à Pilate (3)."


Tel est le narré de saint Luc; c'est la confirmation de ce qui est rapporté par saint Matthieu et par saint Marc sur l'interrogation adressée au Seigneur au sujet de sa filiation divine: "Je vous déclare, répond le Sauveur, que vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite de la majesté divine et venant sur les nuées du ciel." Ceci dut se passer au lever du jour, suivant cette parole de saint Luc: "Dès qu'il fut jour." Du reste son récit est le même que celui des autres évangélistes, excepté qu'il mentionne certains détails sur lesquels les autres gardent le silence.


Toujours est-il que tout ce qui regarde les dépositions des faux témoins s'est passé pendant la nuit; on peut en lire le récit dans saint Matthieu et saint Marc; quant à saint Luc, omettant ce qui concerne les faux témoins, il nous a raconté se qui s'est passé le matin. Les deux premiers, après avoir suivi les événements jusqu'au matin, nous ont rapporté le reniement de saint Pierre, puis ils ont repris la suite de leur récit sans mentionner les faits du matin (1). Quant à saint Jean, après avoir raconté ce qui concerne le Seigneur et le reniement de saint Pierre, il ajoute: "Ils conduiront donc Jésus au prétoire devant Caïphe. Or c'était le matin (2)." De là nous sommes portés à conclure, ou bien que quelque raison avait forcé Caïphe de se trouver au prétoire, au lieu d'être présent à l'assemblée des princes des prêtres; ou bien qu'il y avait un prétoire dans sa maison. Toujours est-il que le Seigneur, arriva enfin près de lui et que dès le principe on voulait le lui présenter. Quoiqu'il en soit, les ennemis du Sauveur le considèrent comme un accusé convaincu; de son côté Caïphe depuis longtemps croit qu'il doit mourir; rien n'empêchait dès lors de le conduire immédiatement à Pilate, pour le condamner au dernier supplice. Voici comment saint Matthieu raconte ce qui s'est passé au tribunal de Pilate.


1 Matt. XXVII, 1-40.
2 Marc, XV, 1.
3 Luc, XXII, 63; XXII, 1.
1 Matt. XXVI, 59-75 ; 2 Marc. XIV, 55-72.
2 Jean, XVIII, 28.




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Message  ROBERT. Sam 28 Jan 2012, 4:29 pm

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CHAPITRE VII. JUGEMENT DU MATIN. — JÉRÉMIE CITÉ AU LIEU DE ZACHARIE.



28. Il débute par le triste sort de Judas, dont il a été seul à parler: "Alors Judas, dit-il, qui l'avait livré, voyant que Jésus avait été condamné, rapporta, poussé parle repentir, les trente pièces d'argent aux princes des prêtres et aux anciens du peuple, en leur disant : J'ai péché en livrant le sang innocent. Mais ils lui répondirent : Que nous importe ? C’est ton affaire. Jetant alors les pièces d'argent dans le temple, il s'en alla et se pendit. Mais les princes des prêtres après avoir recueilli l'argent se dirent: Il n'est pas permis de le mettre dans le trésor du temple, parce que c'est le prix du sang. Ayant donc délibéré à ce sujet, ils achetèrent le champ d'un potier, pour la sépulture des étrangers. C'est pour cela que ce champ fut appelé Haceldama, c'est-à-dire le champ du sang, nom qu'il porte encore aujourd'hui. Alors fut accomplie cette parole du prophète Jérémie: Ils ont reçu les trente pièces d'argent, somme donnée pour le paiement de celui qui a été mis à prix par les enfants d'Israël, et ils en ont acheté le champ d'un potier, ainsi que le Seigneur me l'a fait entendre. "


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Message  ROBERT. Dim 29 Jan 2012, 11:30 am




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CHAPITRE VII. JUGEMENT DU MATIN. — JÉRÉMIE CITÉ AU LIEU DE ZACHARIE.


29. Peut-être va-t-on se laisser ébranler par cette considération que ce passage ne se trouve nulle part dans les prophéties de Jérémie et dès lors qu'on ne peut plus ajouter foi à la véracité évangélique. Mais d'abord il ne faut pas oublier que le mot: Jérémie, ne se trouve pas dans tous les exemplaires des Évangiles; on n'y voit que le mot prophète. Pourquoi ne pas admettre qu'on ne doit regarder en ce point, comme dignes de confiance, que les exemplaires qui ne portent pas le nom de Jérémie ? En effet, ce texte se trouve réellement dans la prophétie de Zacharie. Il suit de là que les exemplaires qui portent le nom de Jérémie ont été interpolés; car ou bien ils doivent porter le nom de Zacharie, ou bien ils doivent ne parler que d'un prophète en général, et ce prophète c'est Zacharie. Ceux à qui ce moyen de défense sourit, peuvent s'en servir: pour moi il ne me sourit point, précisément parce que je rencontre un trop grand nombre d'exemplaires qui portent le nom de Jérémie. De plus, les auteurs qui ont fait des manuscrits grecs une étude particulière, ont trouvé que même les plus anciens portaient ce nom de Jérémie. Or, quel avantage pouvait-il y avoir à commettre une interpolation mensongère, dans ce cas en particulier ? Au contraire l'impossibilité où l'on était de vérifier ce texte dans Jérémie a pu déterminer une ignorance audacieuse à effacer le nom de ce prophète afin d'enlever ainsi toute la difficulté.


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Message  ROBERT. Lun 30 Jan 2012, 7:13 pm

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CHAPITRE VII. JUGEMENT DU MATIN. — JÉRÉMIE CITÉ AU LIEU DE ZACHARIE.



30. Il est bien plus sage de voir dans ce fait un secret dessein de la providence divine, qui dirige l'intelligence des évangélistes. Il a pu se faire, en effet, que saint Matthieu en écrivant son Evangile ait vu se présenter à son esprit le nom de Jérémie au lieu de celui de Zacharie. Mais comment admettre qu'il n'ait pas corrigé sa faute, ou qu'il n'ait pas été averti de la corriger par quelqu'un des lecteurs, sous les yeux de qui son Evangile dut tomber de son vivant, s'il n'avait été retenu par cette pensée qu'en écrivant il était sous la direction du Saint-Esprit, que ce n'était pas sans raison que le nom d'un prophète avait été substitué à celui d'un autre, puisque Dieu l'avait ainsi permis ?


Or, Dieu peut l'avoir permis pour faire briller davantage le caractère divin des prophéties qui, dirigées par un seul et même Esprit, se réunissent toutes dans un accord parfait bien plus admirable qu'il ne serait si toutes ces prophéties étaient l'œuvre d'un seul écrivain. Avec cette diversité de prophètes, le Saint-Esprit nous apparaît dictant leurs révélations comme si chacune d'elles était l'œuvre de tous et comme si toutes étaient l'œuvre de chacun. Il suit de là que les prophéties écrites par Jérémie, sont autant de Zacharie que de Jérémie, et celles de Zacharie autant de Jérémie que de Zacharie. Pourquoi, dès lors, saint Matthieu eût-il attaché tant d'importance à corriger le nom d'un prophète, qu'il avait cité pour un autre ? N'était-il par préférable que, se soumettant d'une manière absolue à la direction du Saint-Esprit, dont il sentait plus que nous l'action puissante, il laissât écrit ce qui était écrit, pour nous rappeler qu'il règne entre tous les prophètes une concordance telle, que loin devoir une absurdité on ne vit qu'une haute convenance à attribuer à Jérémie, ce qui avait été réellement dit par Zacharie ?


Je suppose qu'aujourd'hui un auteur, voulant citer les paroles d'un autre, se trompe de nom et prenne pour le nom de l'auteur véritable, le nom d'un homme qui lui est très lié par l'amitié et par les idées. S'apercevant de sa méprise, il se recueille et pour toute correction, il s'écrie je ne me suis pas trompé, en ce sens du moins qu'il a voulu prononcer qu'il y avait une telle similitude de pensées entre le nom cité et celui de l'auteur réel, que l'un est censé avoir dit ce que l'autre a dit réellement. Une telle réponse ne donnerait que plus de force à son témoignage. Or, combien cela n'est-il pas plus vrai encore des prophètes, puisque les livres de chacun doivent être envisagés par nous comme étant les livres d'un seul, ce qui leur donne un caractère bien plus frappant d'unité et de véracité qu'ils n'en auraient s'ils étaient réellement l'œuvre d'un seul ? Laissons donc aux infidèles et aux ignorants le soin de profiter de cette circonstance pour publier le désaccord des saints Évangiles ; que les fidèles et les chrétiens instruits y voient clairement l'unité divine des saintes prophéties.


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Message  ROBERT. Lun 30 Jan 2012, 7:16 pm

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CHAPITRE VII. JUGEMENT DU MATIN. — JÉRÉMIE CITÉ AU LIEU DE ZACHARIE.


31. Pour expliquer pourquoi l'Esprit-Saint a permis, ou plutôt a prescrit de substituer le nom de Jérémie à celui de Zacharie, il y a une autre raison; je la développerai avec plus de soin ailleurs, car je sens le besoin de terminer ce livre. Nous lisons dans Jérémie qu'il acheta le champ du fils de son frère et lui en donna l'argent. Il ne s'agit pas ici, sans doute, du prix dont il est parlé dans Zacharie, c'est-à-dire de trente pièces d'argent; mais ce dernier prophète ne parle pas davantage de l'achat du champ, en sorte que c'est uniquement l'Évangéliste qui, interprétant la prophétie a réuni et l'achat du champ et les trente pièces de monnaie qui furent le prix de la trahison du Sauveur. Nous trouvons ici l'accomplissement d'une double prophétie, celle de Jérémie parlant de l'achat du champ, et celle de Zacharie parlant des trente pièces d'argent. Si donc, après, avoir lu l'Évangile et y avoir rencontré le nom de Jérémie, on est tenté de lire la prophétie elle-même, on n'y trouvera aucune mention des trente pièces d'argent, mais bien de l'achat du champ; le lecteur n'aura plus qu'à réunir ces différents passages et à en chercher l'accomplissement dans la personne du Sauveur.


Qu'on n'oublie pas toutefois qu'on ne doit pas s'attendre à lire soit dans Zacharie, soit dans Jérémie ces paroles qui terminent le passage de saint Matthieu: "Celui qui a été mis à prix par les enfants d'Israël, et ils en ont acheté le champ d'un potier, ainsi que le Seigneur me fa fait entendre." Nous devons donc voir, dans ces paroles, une interprétation élégante et mystique de la prophétie, interprétation inspirée divinement et appliquant à Jésus-Christ le prix dont parle le prophète. En lisant Jérémie nous voyons que le prix d'achat du champ doit être jeté dans un vase de terre (1); ici le prix de la trahison du Sauveur sert à acheter le champ d'un potier, lequel champ est destiné à la sépulture des étrangers; image du repos réservé à ceux qui, dans le voyage de cette vie, auront été ensevelis en Jésus-Christ par le baptême. Aussi le Seigneur fait-il entendre à Jérémie que l'achat de ce champ désignait le séjour qu'on ferait, même après la délivrance, sur la terre étrangère. Tels sont les points de vue que je tenais à esquisser pour inviter à examiner plus attentivement ces témoignages prophétiques en les rapprochant l'un de l’autre et en les comparant au récit évangélique. — Voilà ce qu'a dit saint Matthieu du traître Judas.

1 Jérém. XXXII, 9-44.



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Message  ROBERT. Mar 31 Jan 2012, 9:26 am

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NUL DÉSACCORD ENTRE LES QUATRE ÉVANGÉLISTES,


Par Saint Augustin.




CHAPITRE VIII. JÉSUS DEVANT PILATE.


32. Voici la suite du récit évangélique: "Jésus s'arrêta devant le préteur qui l'interrogea en ces termes : Es-tu le Roi des J.uifs ? Jésus lui répondit: Tu le dis. Et étant accusé par les princes des prêtres et les anciens du peuple, il ne répondit rien. Alors Pilate lui dit: N'entends-tu pas de combien de choses on t'accuse ? Mais il ne fit aucune réponse à ce qu'il put lui dire, en sorte que le gouverneur en était tout étonné. Ce dernier avait coutume, au jour de la fête, de remettre au peuple celui des prisonniers qu'ils voulaient. Or, il y en avait alors un fameux, nommé Barabbas. Comme ils étaient donc tous assemblés, Pilate leur dit: Lequel voulez-vous que je vous délivre, de Barabbas, ou de Jésus qui est appelé le Christ ? Car il savait bien que c'était par envie qu'ils l'avaient livré. Or, pendant qu'il était assis sur son tribunal, sa femme toi envoya dire: Qu'il n'y ait rien entre toi et ce juste, car j'ai été aujourd'hui étrangement tourmentée en songe à son sujet. Mais les princes des prêtres et les anciens persuadèrent au peuple de demander Barabbas et de faire mourir Jésus. Alors le gouverneur reprenant la parole, leur dit : Lequel des deux voulez-vous que je vous délivre ? Mais ils répondirent : Barabbas. Pilate répartit: Que ferai-je donc de Jésus, qui est appelé le Christ ? Ils répondirent tous: Qu'il soit crucifié. Le gouverneur leur répliqua: Mais quel mal a-t-il fait ? Et ils se mirent à crier encore plus fort: Qu'il soit crucifié. Pilate voyant qu'il ne gagnait rien et que le tumulte croissait de plus en plus, se fit apporter de l'eau, et se lavant les mains devant le peuple, il leur dit : Je suis innocent du sang de ce juste, c'est votre affaire. Et tout le peuple de répondre: Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants. Alors il leur délivra Barabbas, et ayant fait flageller Jésus, il le leur abandonna pour être crucifié." C'est ainsi que saint Matthieu raconte la conduite de Pilate à l'égard du Seigneur (1).


1 Matt. XXVII, 11-26.



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Message  ROBERT. Mar 31 Jan 2012, 4:51 pm



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NUL DÉSACCORD ENTRE LES QUATRE ÉVANGÉLISTES,

Par Saint Augustin.



CHAPITRE VIII. JÉSUS DEVANT PILATE.


33. Saint Marc rapporte les mêmes événements et à peu près dans les mêmes termes. Quant aux paroles adressées par Pilate à la multitude demandant la délivrance d'un prisonnier, les voici telles que saint Marc les rapporte : "Pilate leur répondit : Voulez-vous que je délivre le Roi des J.uifs ? " Saint Matthieu avait dit: "La foule s'étant rassemblée, Pilate leur dit: Lequel voulez-vous que je vous délivre, de Barabbas ou de Jésus qui est appelé le Christ ?"

On ne voit pas ici qu'il y ait eu une demande formulée par le peuple pour obtenir la délivrance d'un prisonnier, mais ce n'est pas une difficulté; seulement on peut se demander lequel de saint Matthieu ou de saint Marc rapporte exactement les paroles de Pilate. Il semble en effet que ces mots: "Qui voulez-vous que je vous délivre, de Barabbas on de Jésus qui est appelé le Christ ?" soient bien différents de ceux-ci: "Voulez-vous que je vous délivre le Roi des J.uifs ?" Mais cette différence n'est qu'apparente.


En effet, tous les rois étaient appelés Christs ou oints, et quelle que soit l'expression, il est clair que Pilate leur demanda s'ils voulaient qu'on leur remit le Roi des J.uifs ou le Christ. Qu'importe que saint Marc ait tu le nom de Barabbas ! Il lui suffisait de raconter ce qui concernait le Seigneur. Du reste on voit suffisamment, dans leur réponse, que le choix leur avait été proposé entre Barabbas et Jésus: "Les pontifes, dit saint Marc, soulevèrent la foule dans le but d'obtenir la délivrance de Barabbas; " il ajoute: "Pilate leur répondit: Que voulez-vous donc que je fasse du roi des J.uifs ?" Ceci prouve évidemment que saint Marc, en parlant du Roi des J.uifs, exprimait la même pensée que saint Matthieu en disant: "Le Christ."


C'était seulement chez les J.uifs que les rois étaient nommés Christs; et en effet, dans le même passage, saint Matthieu ajoute: "Pilate leur dit: Que ferai-je donc de Jésus qui est appelé le Christ ? " Mais voici la suite de saint Marc: "Ils s'écrièrent de nouveau: Crucifie-le." Saint Matthieu avait dit: "Tous s'écrient: Qu'il soit crucifié." Saint Marc: "Or Pilate leur disait: Quel mal a-t-il donc fait ? Mais ils criaient encore plus fort: Crucifie-le." Saint Matthieu ne parle pas de cette insistance; il ajoute seulement: " Pilate voyant qu'il n'obtenait rien et que le tumulte allait toujours croissant." Il ajoute aussi que Pilate se lava les mains en présence du peuple afin d'attester qu'il était innocent du sang du juste.


Ce fait n'est rapporté ni par saint Marc ni par aucun autre évangéliste; mais on voit que dans la pensée de saint Matthieu, Pilate n'en agit ainsi que dans le but d'obtenir plus facilement la délivrance de Jésus. On trouve la même idée dans ces paroles de saint Marc: "Quel mal a-t-il donc fait ? " Enfin le même évangéliste conclut: "Pilate voulant satisfaire le peuple, leur remit Barabbas; et après avoir fait flageller Jésus il le leur abandonna pour le crucifier."C'est ainsi que Saint Marc rapporte ce qui se passa au prétoire (1).

1 Marc, XV, 2-15.



Œuvres Complètes de Saint Augustin, Traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Tome Vème, Commentaires sur l'Écriture, Bar-le-Duc, L. Guérins & Cie éditeurs, 1867. p. 114-256. Les deux premiers livres ont été traduits par M. l'abbé TASSIN, les deux derniers par M. l'Abbé BURLERAUX.


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Message  ROBERT. Mer 01 Fév 2012, 11:02 am

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NUL DÉSACCORD ENTRE LES QUATRE ÉVANGÉLISTES,


Par Saint Augustin.




CHAPITRE VIII. JÉSUS DEVANT PILATE.



34. Voici le récit des mêmes événements en saint Luc: "Ils se mirent donc à l'accuser en disant: Nous l'avons trouvé soulevant le peuple, défendant de payer le tribut à César et disant qu'il est le Christ-Roi." Les deux premiers évangélistes s'étaient contentés de dire, en général, que les J.uifs accusaient le Sauveur ; saint Luc va plus loin, il précise les chefs d'accusation portés contre lui. Puis, taisant cette demande de Pilate: "Ne réponds-tu rien ? ne vois-tu pas toutes les accusations formulées contre toi ? " il ajoute avec les autres évangélistes: Pilate lui demanda: Es-tu le Roi des poldève ? Et Jésus lui répondit: Tu le dis."


Saint Matthieu et saint Marc relatent cette réponse, avant de parler du silence gardé par Jésus en face de ses accusateurs. Mais la vérité n'a pas à souffrir de ce que saint Luc raconte les faits dans tel ou tel ordre, ou de ce que l'un tait ce que l'autre rapporte. Saint Luc continue ainsi: "Pilate dit aux princes des prêtres et à la foule: Je ne trouve aucun sujet de condamnation dans cet homme. Et les autres de s'indigner plus fort en disant: Il soulève le peuple par les enseignements qu'il répand dans toute la Judée, en commençant par la Galilée. A ce mot de Galilée, Pilate demanda s'il était Galiléen; et dès qu'il sut qu'il était de la dépendance d'Hérode, il le lui renvoya, car Hérode était lui-même, dans ces jours, à Jérusalem. Hérode fut très content de voir Jésus; car il y avait longtemps qu'il désirait le rencontrer et qu'il espérait lui voir faire quelque miracle. Il lui adressa donc une foule de que: fions ; mais Jésus ne lui fit aucune réponse. Cependant les princes des prêtres et les scribes étaient là qui l'accusaient avec une grande opiniâtreté. Hérode le méprisa, imité en cela par toute son armée, le traita avec moquerie, le revêtit d'une robe blanche et le renvoya à Pilate. Et dès ce moment Hérode et Pilate devinrent amis, car avant cela ils étaient ennemis." Ce renvoi de Pilate à Hérode ne nous est rapporté que par saint Luc, qui insère pourtant dans ce récit des traits analogues à ce que rapportent ailleurs les autres évangélistes; car ceux-ci n'ont voulu nous raconter que ce qui s'est passé au tribunal de Pilate jusqu’à la condamnation.



Après cette digression du renvoi à Hérode, saint Luc reprend le récit de ce qui s'est passé an tribunal de Pilate et continue ainsi: "Pilate ayant donc convoqué les princes de prêtre, les magistrats et le peuple, leur dit: Vous m'avez présenté cet homme comme pervertissant le peuple; je l'ai interrogé moi-même en votre présence, et dans tout ce que vous alléguez contre lui je ne trouve pas de quoi le mettre eu cause." On voit que saint Luc ne parle pas de la question posée au Seigneur par Pilate pour lui demander ce qu'il avait à répondre. Saint Luc continue: "Ni Hérode non plus, car je vous ai renvoyés à lui et on n'a rien pu produire qui fût de nature à faire condamner cet homme à mort. Je vais donc le faire flageller et je le renverrai. Or, il était obligé de délivrer, le jour de la fête, un prisonnier. La foule s'écria comme un seul homme: Fais mourir celui-ci et remets-nous Barabbas, qui avait été jeté en prison comme coupable d'avoir excité une sédition dans la ville, et commis homicide. Pilate leur parla de nouveau, voulant renvoyer Jésus. Mais ils s'écriaient: Crucifie, crucifie-le. Il leur parla une troisième fois et leur dit : Quel mal a-t-il donc fait ? Car je ne trouve en lui aucune cause de mort; je le châtierai donc et le mettrai en liberté. Mais la foule redoublait ses cris, demandant qu'il fût crucifié, et leurs clameurs s'élevaient toujours davantage."


Saint Matthieu a résumé en quelques mots les efforts tentés par Hérode pour délivrer Jésus: "Pilate, dit-il, voyant qu'il ne gagnait rien, et que le tumulte allait toujours croissant." Ces paroles supposent en effet que Pilate fit de violents efforts pour obtenir cette délivrance ; seulement l'écrivain sacré ne nous dit pas le nombre de fois qu'il renouvela ses tentatives. Saint Luc achève ainsi le récit de ce qui s'est passé chez Pilate: "Celui-ci, dit-il, consentit à ce qui lui était demandé. Il leur remit celui qui avait été jeté en prison, pour crime de sédition et de meurtre, et il abandonna Jésus à leur volonté (1)."


1 Luc, XXIII, 2-25¬




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Message  ROBERT. Mer 01 Fév 2012, 8:14 pm

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CHAPITRE VIII. JÉSUS DEVANT PILATE.


35. Voyons maintenant comment saint Jean raconte cette même scène du prétoire: "Ils n'entrèrent pas au prétoire, de crainte de se souiller et afin de pouvoir manger la Pâque Pilate s'avança donc vers eux et leur dit: Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? Ils lui répondirent: Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions point livré."


N'y-a-t-il pas ici une contradiction entre saint Jean et saint Luc ? Car ce dernier spécifie les principaux chefs d'accusation, dans les paroles suivantes: "Ils se mirent donc à l'accuser en disant: Nous l'avons surpris soulevant le peuple, défendant de payer le tribut à César et disant qu'il est le Christ-Roi." Saint Jean, dans les paroles que nous avons citées, semble nous faire croire que les J.uifs ont refusé d'articuler le crime et qu'à cette question: "Quelle accusation apportez-vous contre cet homme," ils se sont contentés de répondre: "Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré." C'était lui dire clairement qu'il devait s'en remettre absolument à leur autorité, ne plus s'occuper de chercher ce dont ils l'accusaient et se contenter pour le croire coupable de savoir qu'il avait mérité de lui être livré par eux.


Concluons de là que le récit de saint Jean est vrai, aussi bien que celui de saint Luc. Il y eut en effet un long échange de questions et de réponses, parmi lesquelles chaque évangéliste fit son choix et se contenta de ce qui lui parut suffisant. Saint Jean lui-même cite plus loin certains chefs d'accusation, comme nous le verrons en son lieu et place. Il continue: "Pilate leur dit: Prenez-le vous-mêmes et jugez le selon votre loi. Les J.uifs lui répondirent: Nous n'avons pas le droit de condamner à mort, afin que s’accomplisse la parole par laquelle Jésus avait annoncé, de quelle mort il devait être frappé. Pilate rentra donc de nouveau dans le prétoire, appela Jésus et lui dit: Es-tu le Roi des J.uifs ? Jésus lui répondit: Dis-tu cela de toi-même, ou d'autres te l'ont-ils dit de moi ? " Ceci ne paraît pas conforme à cette réponse citée par les autres écrivains: "Jésus répondit: Tu le dis." Mais attendons la suite. Car saint Jean montre plutôt que ce qu'il rapporte maintenant, a été omis par les autres auteurs, et prononcé réellement par le Sauveur.


Œuvres Complètes de Saint Augustin, Traduites pour la première fois en français, sous la direction de M. Raulx, Tome Vème, Commentaires sur l'Écriture, Bar-le-Duc, L. Guérins & Cie éditeurs, 1867. p. 114-256. Les deux premiers livres ont été traduits par M. l'abbé TASSIN, les deux derniers par M. l'Abbé BURLERAUX.


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Message  ROBERT. Jeu 02 Fév 2012, 4:22 pm

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CHAPITRE VIII. JÉSUS DEVANT PILATE.


35. (suite) Écoutons ce qui suit: "Pilate répondit Est-ce que je suis J.uif ? Ton peuple et les prêtres t'ont livré entre mes mains, qu'as-tu fait ? Jésus répondit: Mon royaume n'est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes ministres combattraient pour m'empêcher de tomber entre les mains des J.uifs; mais mon royaume n'est par d'ici. Tu es donc roi ? reprit Pilate. Jésus lui répondit: Tu le dis, Je suis roi." Ces dernières paroles nous amènent au récit déjà fait par les autres évangélistes, qui nous les ont rapportées. Saint Jean continue et met pur les lèvres du Sauveur ces mots que les autres ont passés sous silence: "Voici pourquoi je suis venu dans le monde, c'est pour rendre témoignage à la vérité; quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. Pilate lui répondit : QU'EST-CE QUE LA VÉRITÉ ?Et après avoir dit ces mots, il sortit de nouveau vers les J.uifs et leur dit: Je ne trouve rien en cet homme qui puisse le faire mettre en cause. Or, c'est pour vous une coutume que je vous délivre un prisonnier à la fête de Pâque: voulez-vous que je vous remette le Roi des J.uifs ? Tous crièrent de nouveau: Non pas lui, mais Barabbas; or Barabbas était un scélérat. Pilate se saisit donc de Jésus, et le fit flageller. Et les soldats, tressant une couronne d'épines, la lui mirent sur la tète, le couvrirent d'un vêtement de pourpre, et s'approchant, ils lui disaient: Salut, Roi des J.uifs, et ils le souffletaient. Pilate sortit de nouveau et dit aux J.uifs: Voici que je vous le présente de nouveau afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime. Jésus parut donc, portant la couronne d'épines et le vêtement de pourpre, et Pilate dit aux J.uifs: Voilà l'homme. A cette vue les pontifes et les ministres criaient: Crucifie, crucifie-le. Pilate leur répondit: Prenez le vous-mêmes et le crucifiez; car pour moi je ne le trouve coupable d'aucun crime. Les J.uifs répliquèrent: Nous avons une loi; et selon cette loi il doit mourir, parce qu'il s'est fait le Fils de Dieu."


Ceci se rapporte à cette accusation énumérée par saint Luc: "Nous l'avons surpris soulevant notre nation;" il aurait pu ajouter: "parce qu'il s'est fait le Fils de Dieu." Saint Jean continue : "En entendant ces paroles Pilate eut peur; il rentra aussitôt dans le prétoire et dit à Jésus: D'où es-tu ? Jésus ne lui fit aucune réponse. Pilate lui dit: Tu ne me parle pas ? Ignores-tu que j'ai le pouvoir de te crucifier comme aussi le pouvoir de te renvoyer ? Jésus lui répondit: Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été donné d'en haut. Voilà pourquoi celui qui m'a livré à toi, a commis un plus grand péché. Depuis ce moment Pilate cherchait à le renvoyer. Mais les J.uifs criaient: Si tu le renvoies, tu n'es pas l'ami de César; car quiconque se donne pour roi, se met en opposition avec César."


On peut rapprocher de ces paroles, les paroles suivantes de saint Luc: "Nous l'avons surpris soulevant notre nation, empêchant de payer le tribut à César et disant qu'il est le Christ-Roi." C'est ainsi que se trouve résolue la question posée précédemment, à l'occasion de ces paroles: "S'il n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré;" car on voulait en conclure que dans l'Evangile de saint Jean, les J.uifs ne formulaient aucun crime contre le Sauveur. Saint Jean continue: "Pilate ayant entendu ces discours, fit sortir Jésus et s'assit sur son tribunal, dans le lieu appelé Lithostrotos, en hébreu Gabbata. Or, on était à la veille de Pâque, vers la sixième heure; et Pilate dit aux J.uifs: Voici votre Roi. Ils s'écrièrent: Enlève, enlève-le, crucifie-le. Pilate leur dit: Crucifierai-je votre roi ? Les prêtres répondirent: Nous n'avons pas d'autre roi que César. Alors Pilate le leur livra pour le crucifier" Voilà, d'après saint Jean, ce qui se passa au tribunal de Pilate (1).


1 Jean, XVIII, 28; XIX, 16.


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Message  ROBERT. Jeu 02 Fév 2012, 8:17 pm

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CHAPITRE IX. JÉSUS JOUET DE LA SOLDATESQUE.


36. Il nous reste à parcourir les témoignages des quatre évangélistes, relatifs à la passion même du Sauveur. Saint Matthieu commence ainsi: "Alors les soldats du gouverneur ayant emmené Jésus dans le prétoire, rassemblèrent autour de lui toute la cohorte, et après lui avoir ôté ses vêtements, ils le couvrirent d'un manteau d'écarlate. Et entrelaçant une couronne d'épines, ils la lui mirent sur la tête, avec un roseau dans la main droite, et fléchissant le genou devant lui, ils le raillaient en disant: Salut, Roi des J.uifs (2)." Saint Marc raconte ainsi le même fait et au même endroit de sa narration: "Les soldats le conduisirent dans la cour intérieure du prétoire; là ils convoquent toute la cohorte; puis ils le revêtent de pourpre, lui mettent sur la tête une couronne d'épines, tressée par eux, et se mettent à le saluer: Salut, roi des J.uifs; et ils lui frappaient la tête avec un roseau, et ils le couvraient de mépris, et ployant le genou ils l'adoraient (3)." Ce que saint Matthieu appelle un manteau d'écarlate, saint Marc l'appelle un vêtement de pourpre. A la place de la pourpre royale, on se servit par dérision de ce vêtement d'écarlate; la pourpre a en effet le rouge de l'écarlate. Il peut se faire aussi que saint Marc ait entendu désigner la pourpre, attachée au manteau d'écarlate. Saint Luc n'a pas parlé de cette circonstance.



Saint Jean, avant de rapporter la sentence de Pilate livrant le Sauveur au supplice de la croix, raconte le même fait en ces termes: "Pilate se saisit donc de Jésus et le fit flageller. Les soldats, après avoir fait une couronne d'épines, la lui mirent sur la tête, le couvrirent d'un manteau de pourpre et s'approchaient de lui en disant: Salut, roi des J.uifs, et ils le souffletaient (1)." Il suit delà que saint Matthieu et saint Marc racontent cet événement sous forme de récapitulation, et non pour marquer qu'il eut lieu après la sentence de crucifiement, portée par Pilate. Aussi saint Jean annonce clairement que ce fut chez Pilate que le Sauveur subit cette honteuse humiliation, et les autres évangélistes ne font que rappeler ce qui s'était fait. On doit aussi rapporter à cela ce qu'ajoute saint Matthieu: "Et le couvrant de crachats, ils prirent un roseau et lui en frappaient la tête ; et après qu'ils l'eurent tourné en dérision, ils le dépouillèrent de son manteau, le couvrirent de ses propres vêtements et le conduisirent au lieu où il devait être crucifié." Ce dépouillement du manteau que devaient remplacer ses vêtements, n'eut lieu qu'à la fin de cette scène, quand on allait le conduire au supplice. Saint Marc rapporte le même fait en ces termes: "Et après qu'ils l'eurent tourné en dérision, ils le dépouillèrent de la pourpre et le couvrirent de ses vêtements."


1 Jean, XVIII, 28; XIX, 16
2 Matt XXVII, 27-31.
3 Marc, XV, 16- 20.
1 Jean, XIX, 1-3




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Message  ROBERT. Ven 03 Fév 2012, 1:07 pm

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CHAPITRE X. JÉSUS AIDÉ À PORTER SA CROIX.


37. Nous lisons en saint Matthieu: "Pendant qu'ils le conduisaient, ils rencontrèrent un homme de Cyrène, nommé Simon, et le mirent en réquisition pour porter la croix de Jésus (2)." En saint Marc: "Et ils le conduisent, pour le crucifier. Et voyant passer un certain Simon de Cyrène, venant de sa villa, et père d'Alexandre et de Rufus, ils le mirent en réquisition pour porter la croix de Jésus (3)." En saint Luc: "Pendant qu'ils le conduisaient, ils se saisirent d'un certain Simon de Cyrène, qui revenait de sa villa et le chargèrent de la croix pour la porter après Jésus (4)." Voici le récit de saint Jean: "Ils prirent donc Jésus et l'emmenèrent ; ainsi chargé de sa croix il se dirigea vers le lieu du Calvaire, en hébreu Golgotha; c'est là qu'ils le crucifièrent (5)."



Ces paroles nous font conclure que Jésus portait lui- même sa croix quand il se dirigea vers cette montagne. Ce fut seulement en chemin que l'on mit en réquisition ce Simon, dont le nom nous est cité par trois évangélistes, et qu'on le chargea de porter la croix jusqu'au lieu désigné. C'est ainsi que tout se concilie parfaitement; Jésus porta d'abord seul sa croix, comme le rapporte saint Jean; puis il fut aidé par Simon de Cyrène, comme nous le racontent les autres évangélistes.



2 Matt. XXVII, 32.
3 Marc. XV, 20-21.
4 Luc, XXIII, 26.
5 Jean, XIX,16-18.



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Message  ROBERT. Ven 03 Fév 2012, 3:49 pm

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CHAPITRE XI. DU BREUVAGE DONNÉ A JÉSUS.


38. Saint Matthieu continue: "Ils arrivèrent à un lieu appelé Golgotha, c'est-à-dire le Calvaire." Il n'y a aucune différence dans la désignation de ce lieu; nous lisons ensuite: "Ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel. Mais quand il en eut goûté, il ne voulut point en boire (1)." D'après saint Marc: "Ils lui donnaient à boire du vin mêlé de myrrhe et il n'en voulut point (2)."


Le texte de saint Matthieu a la même signification; car le mot fiel désigne ici quelque chose de très amer, et cette amertume est le caractère du vin mêlé de myrrhe. Il peut se faire cependant que le fiel et la myrrhe aient été mêlés pour rendre le vin très amer. Ce mot de saint Marc: "Il n'en le voulut pas," doit s'entendre dans ce sens que Jésus refusa de le boire. Il goûta néanmoins, selon le témoignage de saint Matthieu; mais il ne voulut point le prendre. Saint Marc sans nous dire qu'il ait goûté, affirme seulement qu'il ne voulut point le recevoir.

1 Matt. XXVII, 33-34.
2 Marc, XV, 23.



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Message  ROBERT. Sam 04 Fév 2012, 11:24 am

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CHAPITRE XII. DU PARTAGE DES VÊTEMENTS.


39. "Or," dit saint Matthieu, "après qu'ils l'eurent crucifié, ils partagèrent ses vêtements au moyen du sort, et s'étant assis, ils le gardaient (3)". "Et le crucifiant," dit saint Marc, "ils partagèrent ses vêtements et firent la part à chacun au moyen du sort (4)." — "Ils partagèrent ses vêtements," dit saint Luc, "et les tirèrent au sort, et le peuple les regardait (5)"


Ce fait ne nous est raconté que brièvement par ces trois évangélistes; saint Jean est plus explicite: "Après, dit-il, qu'ils l'eurent crucifié, les soldats prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une pour chacun d'eux. Ils prirent aussi la tunique; mais comme elle était sans couture et d'un seul tissu du haut en bas, ils se dirent entre eux: Ne la divisons pas, mais tirons au sort à qui de nous l'aura. C'est ainsi que s'accomplit la parole de l'Écriture: Ils se sont partagé mes vêtements et ils ont tiré ma robe au sort (1)."


3 Matt. XXVII, 36,36.
4 Marc, XV, 24.
5 Luc, XXIII, 34, 35.
1 Jean, XIX, 23, 24.



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