La Sainte Vierge et l'Art au XIXe siècle

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Message  Monique Mer 07 Déc 2011, 6:50 pm

La Sainte Vierge et l'Art au XIXe siècle 2719-210


La Sainte Vierge et l'Art au XIXe siècle



Louis Veuillot, dans son ravissant chapitre sur les Madones (1), après avoir constaté dans le grand maître qu'est Raphaël, une première déchéance de l'art, la voit s'accentuer de nos jours ! « Que nous donne l'art maintenant ? dit-il. Des figures mélancoliques, pâles, maladives, des figures à la mode, souvent des figures tout à fait viles. On rencontre de ces dernières jusque dans les églises. Œuvres de peintres impies, qu'acceptent des juges trop peu vigilants.

» Il convient d'abandonner ce style efféminé qui trahit la sévère beauté de Marie. Il faut remonter aux sources, étudier ces belles vieilles images que l'antiquité nous a laissées, et dont la Vierge de Sainte-Marie Majeure est le type, à la fois doux, attirant et imposant (2). »

Grâce à Dieu, même avant que ces préceptes fussent donnés, de grands artistes contemporains mettaient en pratique ce qu'ils commandent.

En Allemagne, Frédéric Overbeck fut un peintre de la Vierge ; né de parents protestants, protestant lui-même, il aimait, tout enfant, à se glisser dans l'unique chapelle catholique de Lubeck, sa ville natale ; là, il contemplait pendant de longues heures le tableau d'autel, représentant Notre-Dame; et, se laissant aller à ses désirs enfantins : « Plus tard, se disait-il, je veux créer de semblables peintures. »

L'âge mûr réalisa les désirs de l'enfance; à vingt-quatre ans, Overbeck se convertit au catholicisme. Dès lors, il fit ses délices de peindre le Christ et sa Mère; ses quarante tableaux, gravés sur cuivre, montrent bien l'esprit chrétien dont il était pénétré.

En France, Hippolyte Flandrin, peintre profondément religieux, était digne de représenter la Mère de Dieu sur les murailles de nos églises. On a dit avec raison que son pinceau fit pour le relèvement de la peinture, ce qu'avait fait, pour la littérature, la plume de Chateaubriand; Ses fresques de Saint-Paul à Nîmes, de Notre-Dame d'Ainay à Lyon, de Notre-Dame à Strasbourg, de Saint-Vincent de Paul et de Saint-Germain-des-Prés, à Paris, ont fait revivre en longues et magnifiques théories, sous les yeux d'un siècle étonné, les héros et le génie du christianisme.

Allez un jour à Saint-Germain-des-Prés, contemplez les Mages, prosternés devant la Vierge et son Fils; il y a, dans cette scène, je ne sais quoi de simple et d'émouvant, qui rappelle les bonnes peintures des meilleurs siècles.



1. Le Parfum de Rome, tome I, pages 335 et suivantes.
2. Le Parfum de Rome, pages 387-389.



Référence ICI


A suivre...
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Message  Monique Mar 13 Déc 2011, 8:38 pm

Guffens, le peintre flamand, a plus d'une analogie avec Flandrin : rendez-vous à Saint-Nicolas, petite ville de la Flandre Orientale; contemplez le beau Calvaire de l'église de Notre-Dame, et vous verrez comment Guffens savait peindre la Mère de Douleurs, debout au pied de la croix, prêtresse magnanime de la Nouvelle Loi.

Dans un rapide aperçu des toiles modernes, dignes de la Mère de Dieu, citons encore plusieurs œuvres de M. Bouguereau, de l'Institut. Bien recueillie est son Adoration des Mages, bien naturelle et bien attachante est son Adoration des Bergers (1). Avec quelle grâce la Vierge écarte les langes qui enveloppent son Fils, avec quelle fierté elle montre aux pauvres pasteurs le Verbe fait chair !

Nous ne pouvons oublier l'œuvre Mariale de Bonassieux. Son ciseau a créé de bien jolis bas-reliefs, représentant Noël ou la Fuite en Égypte. Regardez ce dernier sujet; quel naturel, quel charme ! on croirait voir revivre une scène esquissée par Giotto. Bonassieux a un autre titre encore à la reconnaissance de l'art chrétien du XIXe siècle.

On sait qu'en 1855, les catholiques de France voulurent élever une gigantesque statue à la Vierge, vénérée depuis des siècles sous le nom de Notre-Dame du Puy. « Sur la demande de Mgr de Morlhon, dit l'éloquent historien de l'antique sanctuaire (1), l'empereur Napoléon III promit pour la statue, les canons que l'armée française devait prendre à Sébastopol. On était alors au 5 septembre 1855. Le 8, fête de la Nativité de la Sainte Vierge, Sébastopol avec ses arsenaux, ses forteresses et son port rempli de pièces d'artillerie, tombait aux mains de nos valeureux soldats. A la suite de cette victoire, la paix ayant été signée (30 mars 1856), deux cent treize canons, représentant un poids de 150.000 kilogrammes de fonte de fer, furent mis par l'empereur à la disposition de Mgr l'évêque du Puy. Grâce à cela et aux ressources de la souscription nationale qui s'éleva à plus de 300,000 francs, la statue de Notre-Dame de France put être coulée à Givors. Grande et chrétienne pensée que celle d'avoir ainsi converti l'airain tonnant des batailles en un symbole de miséricorde et d'amour ! »

Et maintenant cette statue gigantesque s'élève sur son rocher à cent trente-deux mètres au-dessus du sol.
Le piédestal mesure sept mètres au-dessus du rocher, et la statue seize mètres au-dessus du piédestal.
De son pied virginal elle écrase un serpent colossal dont la longueur totale atteint dix-sept mètres.
O Notre-Dame de France, ce serpent d'airain n'est qu'un symbole............ L'hydre maçonnique étreint aujourd'hui notre patrie de ses formidables replis; de votre talon, écrasez-lui la tête; et que de vos bras qui lui servent de trône, votre divin Fils répande une large et abondante bénédiction sur la France et sur le monde !


1. Salon de 1885.
1. Le P. Nampon, cité par A. Drive, Marie et la Compagnie de Jésus, page 357.



Fin
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