Les causes du scrupule, et ses remèdes
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Les causes du scrupule, et ses remèdes
Les causes du scrupule, et ses remèdes
I. LES causes ordinaires des scrupules et des inquiétudes d'une âme, sont, 1° une crainte excessive des jugements de Dieu. Cette crainte n'est point la vraie crainte de Dieu; car la véritable crainte n'est jamais sans la confiance en la miséricorde; au lieu que la crainte excessive n'apporte que le trouble, et donne de fausses idées de la justice et de la miséricorde de Dieu, qu'elle regarde comme un maître dur et impitoyable; illusion qui trompe, qui décourage, qui séduit l'âme.
II. La seconde, c'est un secret amour-propre, une délicatesse de conscience mal entendue, qui fait qu'on ne voudrait rien avoir dans l'âme qui gênât et qui embarrassât. On voudrait avoir une paix sensible, quelques assurances qu'on est en état de grâce, ou du moins quelques témoignages de sa conscience qu'on fait son devoir, que nos confessions sont bonnes, que les fautes qu'on commet ne sont pas mortelles; effet d'un amour-propre trop délicat.
Dieu veut ou permet ces peines de l'âme; souffrez-les avec patience, comme celles du corps. Il ne veut pas que vous ayez cette assurance que vous faites votre devoir, ou que vous êtes en état de grâce. Les saints n'ont pas eu cette assurance sur la terre, ils ne l'ont pas même cherchée; ils se confiaient en Dieu, et trouvaient leur repos dans cette confiance.
Vous vous abusez, et vous ne prenez pas garde qu'en vous inquiétant de la sorte sur l'état de votre âme, vous faites injure à la miséricorde de Dieu; que vous manquez de confiance et que vous voudriez fonder sur vos œuvres l'assurance de votre salut. Quand vous seriez assuré que vos actions sont saintes, qu'elles sont sans défauts; que vous seriez même assuré d'être en grâce, ce n'est point tout cela précisément qui vous sauvera. C'est de la miséricorde de Dieu que vous devez attendre votre salut. Laissez à Dieu le jugement de vos œuvres et de l'état de votre âme; et après avoir tâché de faire votre devoir, reconnaissez humblement que vous n'avez encore rien fait, que vous êtes un serviteur, une servante inutile: ensuite attendez tout de sa miséricorde, et vous en tenez là. Celui qui se confie ainsi en Dieu ne périra pas.
Extraits: PENSÉES
sur
LES PLUS IMPORTANTES VÉRITÉS
DE LA RELIGION
et sur
LES PRINCIPAUX DEVOIRS
DU CHRISTIANISME
Par M. HUMBERT, prêtre-missionnaire
Supérieur de la Mission du diocèse de Besançon.
NOUVELLE ÉDITION,
DOLE,
CHEZ PRUDONT, IMPRIMEUR - LIBRAIRE.
1825. ESR.
A suivre...
I. LES causes ordinaires des scrupules et des inquiétudes d'une âme, sont, 1° une crainte excessive des jugements de Dieu. Cette crainte n'est point la vraie crainte de Dieu; car la véritable crainte n'est jamais sans la confiance en la miséricorde; au lieu que la crainte excessive n'apporte que le trouble, et donne de fausses idées de la justice et de la miséricorde de Dieu, qu'elle regarde comme un maître dur et impitoyable; illusion qui trompe, qui décourage, qui séduit l'âme.
II. La seconde, c'est un secret amour-propre, une délicatesse de conscience mal entendue, qui fait qu'on ne voudrait rien avoir dans l'âme qui gênât et qui embarrassât. On voudrait avoir une paix sensible, quelques assurances qu'on est en état de grâce, ou du moins quelques témoignages de sa conscience qu'on fait son devoir, que nos confessions sont bonnes, que les fautes qu'on commet ne sont pas mortelles; effet d'un amour-propre trop délicat.
Dieu veut ou permet ces peines de l'âme; souffrez-les avec patience, comme celles du corps. Il ne veut pas que vous ayez cette assurance que vous faites votre devoir, ou que vous êtes en état de grâce. Les saints n'ont pas eu cette assurance sur la terre, ils ne l'ont pas même cherchée; ils se confiaient en Dieu, et trouvaient leur repos dans cette confiance.
Vous vous abusez, et vous ne prenez pas garde qu'en vous inquiétant de la sorte sur l'état de votre âme, vous faites injure à la miséricorde de Dieu; que vous manquez de confiance et que vous voudriez fonder sur vos œuvres l'assurance de votre salut. Quand vous seriez assuré que vos actions sont saintes, qu'elles sont sans défauts; que vous seriez même assuré d'être en grâce, ce n'est point tout cela précisément qui vous sauvera. C'est de la miséricorde de Dieu que vous devez attendre votre salut. Laissez à Dieu le jugement de vos œuvres et de l'état de votre âme; et après avoir tâché de faire votre devoir, reconnaissez humblement que vous n'avez encore rien fait, que vous êtes un serviteur, une servante inutile: ensuite attendez tout de sa miséricorde, et vous en tenez là. Celui qui se confie ainsi en Dieu ne périra pas.
Extraits: PENSÉES
sur
LES PLUS IMPORTANTES VÉRITÉS
DE LA RELIGION
et sur
LES PRINCIPAUX DEVOIRS
DU CHRISTIANISME
Par M. HUMBERT, prêtre-missionnaire
Supérieur de la Mission du diocèse de Besançon.
NOUVELLE ÉDITION,
DOLE,
CHEZ PRUDONT, IMPRIMEUR - LIBRAIRE.
1825. ESR.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Les causes du scrupule, et ses remèdes
Les causes du scrupule, et ses remèdes
III. La troisième cause des peines d'esprit et des scrupules c'est un secret orgueil qui rend l'âme indocile, et qui l'attache avec obstination à ses pensées: de là ces réflexions infinies, ces raisonnements, ces doutes, ces répliques.
Un scrupuleux est esclave de ses idées; il veut, malgré tout ce qu'on lui dit, avoir, par ses propres lumières, le témoignage de sa conscience; il s'aveugle jusqu'à se persuader qu'il se connaît bien, qu'il n'est point si scrupuleux, (...)
En vain lui dit-on qu'il doit avoir une aveugle docilité; qu'il doit se soumettre, malgré ses propres lumières, à-ce que lui dit le confesseur.(l'Église et ses Pontifes) Note de Monique dans notre cas.
Si, en se soumettant, il éprouve de la peine et du trouble, qu'il les supporte avec patience et avec simplicité. Celui qui va à Dieu avec celle simplicité, marche en assurance, dit le sage. Sans cette humble soumission, le scrupuleux n'aura jamais de repos, s'éloignera peu à peu de Dieu, éprouvera la vérité de ces parole de St. Augustin: Malheur à l'âme orgueilleuse qui, en s'éloignant de vous , ô mon Dieu! espère trouver quelque chose qui la console, et qui soit meilleure que vous.
A suivre...
III. La troisième cause des peines d'esprit et des scrupules c'est un secret orgueil qui rend l'âme indocile, et qui l'attache avec obstination à ses pensées: de là ces réflexions infinies, ces raisonnements, ces doutes, ces répliques.
Un scrupuleux est esclave de ses idées; il veut, malgré tout ce qu'on lui dit, avoir, par ses propres lumières, le témoignage de sa conscience; il s'aveugle jusqu'à se persuader qu'il se connaît bien, qu'il n'est point si scrupuleux, (...)
En vain lui dit-on qu'il doit avoir une aveugle docilité; qu'il doit se soumettre, malgré ses propres lumières, à-ce que lui dit le confesseur.(l'Église et ses Pontifes) Note de Monique dans notre cas.
Si, en se soumettant, il éprouve de la peine et du trouble, qu'il les supporte avec patience et avec simplicité. Celui qui va à Dieu avec celle simplicité, marche en assurance, dit le sage. Sans cette humble soumission, le scrupuleux n'aura jamais de repos, s'éloignera peu à peu de Dieu, éprouvera la vérité de ces parole de St. Augustin: Malheur à l'âme orgueilleuse qui, en s'éloignant de vous , ô mon Dieu! espère trouver quelque chose qui la console, et qui soit meilleure que vous.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: Les causes du scrupule, et ses remèdes
Les causes du scrupule, et ses remèdes
IV. La quatrième cause des scrupules, c'est une imagination vive et frappée, qui fait juger des choses autrement qu'elles ne sont; semblable à ces verres qui grossissent et multiplient les objets. L'imagination est comme le miroir et le signe de la volonté; elle imite les opérations de l'âme. Et de même qu'une personne qui n'aurait jamais vu de miroir, prendrait tout ce qui est représenté pour un objet véritable, et ne pourrait distinguer si c'est une représentation ou une réalité, de même aussi le scrupuleux , livré à son imagination, n'est pas en état de discerner ce qui est péché d'avec ce qui ne l'est pas.
Faut-il s'étonner si le scrupuleux prend le change? Il prend pour une opération libre, ce qui est délibéré; ses tentations, pour des actes de sa volonté; les impressions des sens et les sentiments, pour des consentements; toutes les délectations, pour des péchés; toutes les sensibilités, les mouvement des passions, et les ressentiments, pour des actes délibérés et volontaires. Le démon qui se joue de son imagination, fait de telle sorte qu'il le lui persuade.
Il semble au scrupuleux voir tantôt une foule d'obligations et de vœux qu'il ne remplit pas; tantôt un grand nombre de péchés qu'il n'a point accusés, qu'il n'a même osé déclarer; beaucoup de circonstances qu'il a omises, et qu'il croit avoir cachées volontairement. Tantôt, il lui semble qu'il n'a jamais la volonté de faire ce qu'il promet à Dieu; qu'il n'a plus de confiance; que toutes ses prières sont défectueuses; qu'elles sont de nouveaux péchés; qu'il doit toujours les répéter, etc.
En vain lui dit-on de passer sur tout; il se persuade qu'il ne le peut, qu'il sait, qu'il voit, qu'il sent, qu'il éprouve tout le contraire de ce qu'on lui dit. Voilà l'effet de ses rêveries et de son imagination échauffée. Il a peut-être plus besoin de médecin que de confesseur; il faut lui rafraîchir le sang, et le dissiper, pour calmer le feu de son imagination.
A suivre...
IV. La quatrième cause des scrupules, c'est une imagination vive et frappée, qui fait juger des choses autrement qu'elles ne sont; semblable à ces verres qui grossissent et multiplient les objets. L'imagination est comme le miroir et le signe de la volonté; elle imite les opérations de l'âme. Et de même qu'une personne qui n'aurait jamais vu de miroir, prendrait tout ce qui est représenté pour un objet véritable, et ne pourrait distinguer si c'est une représentation ou une réalité, de même aussi le scrupuleux , livré à son imagination, n'est pas en état de discerner ce qui est péché d'avec ce qui ne l'est pas.
Faut-il s'étonner si le scrupuleux prend le change? Il prend pour une opération libre, ce qui est délibéré; ses tentations, pour des actes de sa volonté; les impressions des sens et les sentiments, pour des consentements; toutes les délectations, pour des péchés; toutes les sensibilités, les mouvement des passions, et les ressentiments, pour des actes délibérés et volontaires. Le démon qui se joue de son imagination, fait de telle sorte qu'il le lui persuade.
Il semble au scrupuleux voir tantôt une foule d'obligations et de vœux qu'il ne remplit pas; tantôt un grand nombre de péchés qu'il n'a point accusés, qu'il n'a même osé déclarer; beaucoup de circonstances qu'il a omises, et qu'il croit avoir cachées volontairement. Tantôt, il lui semble qu'il n'a jamais la volonté de faire ce qu'il promet à Dieu; qu'il n'a plus de confiance; que toutes ses prières sont défectueuses; qu'elles sont de nouveaux péchés; qu'il doit toujours les répéter, etc.
En vain lui dit-on de passer sur tout; il se persuade qu'il ne le peut, qu'il sait, qu'il voit, qu'il sent, qu'il éprouve tout le contraire de ce qu'on lui dit. Voilà l'effet de ses rêveries et de son imagination échauffée. Il a peut-être plus besoin de médecin que de confesseur; il faut lui rafraîchir le sang, et le dissiper, pour calmer le feu de son imagination.
A suivre...
Monique- Nombre de messages : 13764
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Re: Les causes du scrupule, et ses remèdes
Les causes du scrupule, et ses remèdes
V. (...) Le chemin qu'on croit assuré n'est pas toujours bon. Il y a, dit le sage, un chemin qui parait droit et qui conduit à la mort, et c'est celui qu'on suit par son propre esprit.
Le scrupuleux doit donc bien prendre garde de ne pas trop s'écouter soi-même. Qu'il s'en rapporte, sur l'état de son âme, qu'il adore les desseins de Dieu, qu'il prie, qu'il ait confiance en J.-C, qui veut sincèrement le sauver.
L'état de scrupules et de tentations est un état d'autant plus méritoire, qu'il est plus pénible.
C'est par là que Dieu éprouve et purifie certaines âmes en cette vie. Plus ces âmes se croient vides et misérables, plus elles sont dignes de miséricorde , et moins doivent-elles se décourager.
Fin
V. (...) Le chemin qu'on croit assuré n'est pas toujours bon. Il y a, dit le sage, un chemin qui parait droit et qui conduit à la mort, et c'est celui qu'on suit par son propre esprit.
Le scrupuleux doit donc bien prendre garde de ne pas trop s'écouter soi-même. Qu'il s'en rapporte, sur l'état de son âme, qu'il adore les desseins de Dieu, qu'il prie, qu'il ait confiance en J.-C, qui veut sincèrement le sauver.
L'état de scrupules et de tentations est un état d'autant plus méritoire, qu'il est plus pénible.
C'est par là que Dieu éprouve et purifie certaines âmes en cette vie. Plus ces âmes se croient vides et misérables, plus elles sont dignes de miséricorde , et moins doivent-elles se décourager.
Fin
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