La raison nous persuade une religion
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La raison nous persuade une religion
La raison nous persuade une religion
Il n'est aucun homme de bon sens qui puisse douter s'il y a une religion, comme il n'en est aucun qui puisse douter s'il y a un Dieu. Les incrédules n'ont jamais allégué une seule bonne raison contre la religion ; cela prouve déjà qu'il la faut croire. Plus de cent raisons solides la démontrent ; mais sans entrer dans le détail, je me borne à deux réflexions, et je leur demande: Pourquoi ne croyez-vous pas une religion? et quel avantage auriez-vous en ne la croyant pas ?
I. Pourquoi ne croiriez-vous pas une religion? serait-ce parce que vous pensez que Dieu ne se soucie point de l'homme, ni des hommages de sa créature ; qu'il n'y a ni récompense à espérer, ni châtiments à craindre pour l'autre vie, et que votre âme rentrera dans le néant comme les bêtes ? Mais je vous demande si vous en êtes bien assuré? Pour moi je suis assuré du contraire. Ma raison me dit, comme elle dit à tout homme qui pense sainement, qu'il y a un Dieu, qu'il est souverainement parfait, qu'il est puissant, qu'il aime les hommes, que les hommes ont besoin de son secours. Je comprends qu'il mérite donc d'être aimé, adoré, invoqué des hommes; je sens que je le puis, pourquoi ne le ferais-je pas?
Quoiqu'il n'ait pas besoin de mes hommages, il ne les mérite pas moins. Ma raison me dit que je les lui dois, et qu'il doit lui-même les exiger de moi. Il ne peut donc qu'être offensé, si je les lui refuse. Quoiqu'un roi n'ait pas besoin des hommages d'un esclave, les mérite-t-il moins? et sa majesté en est-elle moins offensée, si ce vil sujet les lui refuse?
Ma raison me dit que, si Dieu a créé tant de choses pour mon usage, je dois lui en rendre grâces: que, s'il m'a donné la liberté, je ne dois pas en abuser; que, s'il m'a donné un corps, je dois le conserver dans l'honnêteté; que, s'il m'a donné la raison, je dois vivre en créature raisonnable; que, puisqu'il m'a placé sur la terre avec les autres hommes, je dois vivre avec eux dans la subordination et dans la paix, et que, si je manque à tout cela, en agissant contre ses desseins et contre ses ordres, je mérite ses châtiments; et qu'au contraire je mérite ses récompenses, si je l'observe. S'il en était autrement, l'homme serait sans règle; la société des mortels ne serait qu'un assemblage de monstres, et un ouvrage indigne du créateur.
Ma raison me dit encore que je suis d'une nature infiniment supérieure aux bêtes; qu'un Dieu souverainement sage n'a pu créer les hommes que pour une fin digne de sa sagesse; qu'il n'aurait pas agi en Dieu, s'il ne s'était proposé que de faire des hommes cruels, méchants et voluptueux; qu'en formant les cieux et ce vaste univers, avec l'assemblage prodigieux de tant de créatures pour le service de l'homme, il a destiné l'homme à quelque chose de grand et d'immortel; que, puisque tant d'admirables ouvrages ont été créés pour l'homme, il faut que l'homme soit lui-même pour Dieu, c'est-à-dire, pour le glorifier: toute autre fin serait indigne de Dieu.
Je ne puis le glorifier parfaitement en cette vie, à raison de ma faiblesse; je ne puis l'y glorifier longtemps, parce que la vie présente est courte; il est donc digne de Dieu qu'il y ait une autre vie plus parfaite, où je puisse le glorifier parfaitement et éternellement.
Enfin, je sens en moi-même un désir d'être heureux. Ce désir ne vient pas de moi, c'est le créateur qui l'a imprimé dans mon âme. Je ne puis être heureux en cette vie, où je n'éprouve que disgrâces ; il faut donc qu'il y ait une autre Vie où je puisse être heureux : autrement Dieu qui m'a donné ce désir de la béatitude, aurait agi en vain, en me donnant un désir qui aurait un objet chimérique; c'est ce qu'on ne peut dire d'un Dieu souverainement sage. Or, ce bonheur de l'autre vie, cette béatitude, n'est-il pas juste que je travaille pour la mériter?
Croire tout cela, c'est déjà croire une religion et voilà ce que ma raison me persuade; voilà ce que tous les peuples croient, ce que les plus grands hommes ont cru dans tous les siècles. C'en est assez pour m'assurer que je ne crois pas en téméraire. Il m'est évident que tout cela est raisonnable, et que j'agis en homme prudent, en croyant de la sorte.
Il n'est aucun homme de bon sens qui puisse douter s'il y a une religion, comme il n'en est aucun qui puisse douter s'il y a un Dieu. Les incrédules n'ont jamais allégué une seule bonne raison contre la religion ; cela prouve déjà qu'il la faut croire. Plus de cent raisons solides la démontrent ; mais sans entrer dans le détail, je me borne à deux réflexions, et je leur demande: Pourquoi ne croyez-vous pas une religion? et quel avantage auriez-vous en ne la croyant pas ?
I. Pourquoi ne croiriez-vous pas une religion? serait-ce parce que vous pensez que Dieu ne se soucie point de l'homme, ni des hommages de sa créature ; qu'il n'y a ni récompense à espérer, ni châtiments à craindre pour l'autre vie, et que votre âme rentrera dans le néant comme les bêtes ? Mais je vous demande si vous en êtes bien assuré? Pour moi je suis assuré du contraire. Ma raison me dit, comme elle dit à tout homme qui pense sainement, qu'il y a un Dieu, qu'il est souverainement parfait, qu'il est puissant, qu'il aime les hommes, que les hommes ont besoin de son secours. Je comprends qu'il mérite donc d'être aimé, adoré, invoqué des hommes; je sens que je le puis, pourquoi ne le ferais-je pas?
Quoiqu'il n'ait pas besoin de mes hommages, il ne les mérite pas moins. Ma raison me dit que je les lui dois, et qu'il doit lui-même les exiger de moi. Il ne peut donc qu'être offensé, si je les lui refuse. Quoiqu'un roi n'ait pas besoin des hommages d'un esclave, les mérite-t-il moins? et sa majesté en est-elle moins offensée, si ce vil sujet les lui refuse?
Ma raison me dit que, si Dieu a créé tant de choses pour mon usage, je dois lui en rendre grâces: que, s'il m'a donné la liberté, je ne dois pas en abuser; que, s'il m'a donné un corps, je dois le conserver dans l'honnêteté; que, s'il m'a donné la raison, je dois vivre en créature raisonnable; que, puisqu'il m'a placé sur la terre avec les autres hommes, je dois vivre avec eux dans la subordination et dans la paix, et que, si je manque à tout cela, en agissant contre ses desseins et contre ses ordres, je mérite ses châtiments; et qu'au contraire je mérite ses récompenses, si je l'observe. S'il en était autrement, l'homme serait sans règle; la société des mortels ne serait qu'un assemblage de monstres, et un ouvrage indigne du créateur.
Ma raison me dit encore que je suis d'une nature infiniment supérieure aux bêtes; qu'un Dieu souverainement sage n'a pu créer les hommes que pour une fin digne de sa sagesse; qu'il n'aurait pas agi en Dieu, s'il ne s'était proposé que de faire des hommes cruels, méchants et voluptueux; qu'en formant les cieux et ce vaste univers, avec l'assemblage prodigieux de tant de créatures pour le service de l'homme, il a destiné l'homme à quelque chose de grand et d'immortel; que, puisque tant d'admirables ouvrages ont été créés pour l'homme, il faut que l'homme soit lui-même pour Dieu, c'est-à-dire, pour le glorifier: toute autre fin serait indigne de Dieu.
Je ne puis le glorifier parfaitement en cette vie, à raison de ma faiblesse; je ne puis l'y glorifier longtemps, parce que la vie présente est courte; il est donc digne de Dieu qu'il y ait une autre vie plus parfaite, où je puisse le glorifier parfaitement et éternellement.
Enfin, je sens en moi-même un désir d'être heureux. Ce désir ne vient pas de moi, c'est le créateur qui l'a imprimé dans mon âme. Je ne puis être heureux en cette vie, où je n'éprouve que disgrâces ; il faut donc qu'il y ait une autre Vie où je puisse être heureux : autrement Dieu qui m'a donné ce désir de la béatitude, aurait agi en vain, en me donnant un désir qui aurait un objet chimérique; c'est ce qu'on ne peut dire d'un Dieu souverainement sage. Or, ce bonheur de l'autre vie, cette béatitude, n'est-il pas juste que je travaille pour la mériter?
Croire tout cela, c'est déjà croire une religion et voilà ce que ma raison me persuade; voilà ce que tous les peuples croient, ce que les plus grands hommes ont cru dans tous les siècles. C'en est assez pour m'assurer que je ne crois pas en téméraire. Il m'est évident que tout cela est raisonnable, et que j'agis en homme prudent, en croyant de la sorte.
Monique- Nombre de messages : 13758
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: La raison nous persuade une religion
II. Quelle raison auriez-vous donc de ne pas croire une religion, et quel avantage trouvez-vous en ne la croyant pas ? Vous n'avez pour raison que quelques doutes fondés sur un peut-être.
Vous devez donc être persuadé que vous pouvez vous tromper; et si vous vous trompez (comme je suis assuré que vous vous trompez en effet), comprenez-vous à quoi vous vous exposez?
Quand à moi, outre que je suis assuré que je ne me trompe pas, je suis de plus assuré que je ne risque rien en croyant. Cette croyance me retient dans mon devoir, me rend content, et adoucit les peines de la vie présente, en me faisant espérer un bonheur sans fin dans la vie future. Vous, au contraire, si vous ne croyez ni religion, ni autre vie, vous n'avez ni motif pour le bien, ni frein contre le vice, ni consolation solide dans vos peines, ni espérance d'être heureux. Ce n'est pas tout, vous risquez de plus d'être misérable pour toujours. Au lieu de tomber dans le néant comme vous vous l'imaginez, vous risquez de tomber dans un malheur éternel. Or, où est votre raison, sur des conjectures douteuses et chimériques, de risquer ainsi tout et pour toujours?
Les incrédules sentent le poids de ce raisonnement, qui les accable. Si le plus déterminé d'entre eux était assuré de mourir dans huit jours , serait-il content de lui-même? Quelles frayeurs, quel désespoir aux approches de la mort ! ils se glorifient d'avoir l'esprit fort; c'est une gloire qui tourne à leur confusion. Car à quoi se réduit toute cette force d'esprit? à se dégrader, à se persuader qu'ils sont de la condition des bêtes, que leur âme, comme celle des brutes, est de matière et de boue; qu'il n'y a point de châtiments pour punir le vice. Ils tâchent de le croire, afin de se livrer à leurs passions avec plus de liberté; est-ce donc là la marque d'un esprit fort? Disons plutôt qu'il n'y a rien dans cet affreux système qui ne ressente la faiblesse, la bassesse du cœur et la dépravation, rien qui ne soit indigne de l'honnête homme, et indigne du créateur.
Il est impossible, quand on a une juste idée de la dignité de l'homme et de la grandeur de Dieu, qu'on ne reconnaisse qu'il faut une religion.
Extraits: PENSÉES
sur
LES PLUS IMPORTANTES VÉRITÉS
DE LA RELIGION
et sur
LES PRINCIPAUX DEVOIRS
DU CHRISTIANISME
Par M. HUMBERT, prêtre-missionnaire
Supérieur de la Mission du diocèse de Besançon.
NOUVELLE ÉDITION,
DOLE,
CHEZ PRUDONT, IMPRIMEUR - LIBRAIRE.
1825. ESR.
Vous devez donc être persuadé que vous pouvez vous tromper; et si vous vous trompez (comme je suis assuré que vous vous trompez en effet), comprenez-vous à quoi vous vous exposez?
Quand à moi, outre que je suis assuré que je ne me trompe pas, je suis de plus assuré que je ne risque rien en croyant. Cette croyance me retient dans mon devoir, me rend content, et adoucit les peines de la vie présente, en me faisant espérer un bonheur sans fin dans la vie future. Vous, au contraire, si vous ne croyez ni religion, ni autre vie, vous n'avez ni motif pour le bien, ni frein contre le vice, ni consolation solide dans vos peines, ni espérance d'être heureux. Ce n'est pas tout, vous risquez de plus d'être misérable pour toujours. Au lieu de tomber dans le néant comme vous vous l'imaginez, vous risquez de tomber dans un malheur éternel. Or, où est votre raison, sur des conjectures douteuses et chimériques, de risquer ainsi tout et pour toujours?
Les incrédules sentent le poids de ce raisonnement, qui les accable. Si le plus déterminé d'entre eux était assuré de mourir dans huit jours , serait-il content de lui-même? Quelles frayeurs, quel désespoir aux approches de la mort ! ils se glorifient d'avoir l'esprit fort; c'est une gloire qui tourne à leur confusion. Car à quoi se réduit toute cette force d'esprit? à se dégrader, à se persuader qu'ils sont de la condition des bêtes, que leur âme, comme celle des brutes, est de matière et de boue; qu'il n'y a point de châtiments pour punir le vice. Ils tâchent de le croire, afin de se livrer à leurs passions avec plus de liberté; est-ce donc là la marque d'un esprit fort? Disons plutôt qu'il n'y a rien dans cet affreux système qui ne ressente la faiblesse, la bassesse du cœur et la dépravation, rien qui ne soit indigne de l'honnête homme, et indigne du créateur.
Il est impossible, quand on a une juste idée de la dignité de l'homme et de la grandeur de Dieu, qu'on ne reconnaisse qu'il faut une religion.
Extraits: PENSÉES
sur
LES PLUS IMPORTANTES VÉRITÉS
DE LA RELIGION
et sur
LES PRINCIPAUX DEVOIRS
DU CHRISTIANISME
Par M. HUMBERT, prêtre-missionnaire
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