COMMENTAIRE DU 1er VERSET DE L'ÉVANGILE DE S. JEAN (PAR S. JEAN CHRYSOSTÔME)

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Message  ROBERT. Jeu 05 Mai 2011, 8:09 pm

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SERMON SUR LE PREMIER VERSET DE L’ÉVANGILE DE SAINT JEAN :

AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE.


Par SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.



1. Jean était pauvre et sans lettres.

2. Combien néanmoins l'apôtre de Jésus-Christ l'emporte sur les plus fameux philosophes. — Les peuples barbares, en embrassant le Christianisme, ont appris à philosopher.

3. Contre les doctrines des philosophes et en particulier contre la métempsycose.

4. Pourquoi saint Jean a parlé du Fi!s sans parler du Père. — Quelle est la vraie philosophie ?

5. L'esprit ne peut tout à la fois s'appliquer à plusieurs choses. — Avec quelle attention on doit lire l'Evangile de saint Jean.



1. Saint Jean était pauvre et sans lettres.

Si c'était Jean qui dût nous parler lui-même et nous entretenir de ce qui le regarde personnellement, il serait de mon sujet, mes frères, de vous rapporter l'histoire de sa famille, de sa patrie et de son éducation ; mais comme ce n'est point lui, comme c'est Dieu qui parle par sa bouche, il semble qu'il soit inutile et superflu d'entrer dans ce détail mais non, ce n'est pas inutile; bien au contraire, il est important et nécessaire de vous en faire le récit. Quand vous saurez d'où, et de quels parents il est sorti, quel il était, et que vous entendrez ensuite sa voix et toute sa doctrine, alors vous connaîtrez que ce qu'il vous dit, il ne vous le dit pas de lui-même ; mais qu'il parle sous l'impulsion de la puissance divine.


Quelle est donc sa patrie? il n'en eut point, à vrai dire : il naquit dans un pauvre bourg et dans un pays décrié qui ne produisait rien de bon. En effet, c'est par mépris pour la Galilée que les Scribes disent : "Demandez et apprenez qu'il ne sort point de prophète de a la Galilée". (Jean, VII, 52.) Le vrai Israélite(1) de même n'en fait point de cas, quand il dit : "Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth ? "(Jean, I, 46.) Le lieu même de ce pays où il était né, n'avait rien d'illustre, ni de recommandable; son nom n'y était point connu, son père était un pauvre pêcheur, et si pauvre, qu'il élevait ses enfants dans sa profession.

Or, vous le savez tous, mes frères, nul artisan n'aime à laisser son métier pour héritage à son fils, s'il n'y est forcé par son extrême pauvreté, et surtout si l'art qu'il professe est vil et abject : vous savez aussi qu'il n'est rien de plus pauvre, de plus dédaigné, et même de plus ignorant que les pêcheurs. Là cependant, comme partout, il y a des degrés et des rangs. Mais l'apôtre était d'un rang inférieur : car il ne pêchait même pas dans la mer, mais dans un petit étang : et c'est là que Jésus-Christ l'appela, comme il était avec son père (1), et Jacques, son frère, raccommodant ensemble leurs filets (Matth. IV, 21), ce qui est la marque d'une très grande indigence. C'est dire assez qu'il était complètement étranger à toutes les sciences profanes : et d'ailleurs saint Luc nous assure que non seulement il était du commun du peuple, mais aussi un homme sans lettres. (Act. IV, 13.)
[à suivre…]

1. Nathanaël

1. Zébédée



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Licencié ès-lettres, professeur de rhétorique au collège de l’Immaculée-Conception de Saint-Dizier, Bar-Le-Duc, L. Guérin & Ce, Éditeurs 1865, TOME HUITIÈME , pp.. 105-112


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Message  ROBERT. Ven 06 Mai 2011, 8:46 pm

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SERMON SUR LE PREMIER VERSET DE L’ÉVANGILE DE SAINT JEAN :

AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE.


Par SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.




1. Saint Jean était pauvre et sans lettres. (suite)


Et pouvait-il en être autrement? un homme qui ne fréquentait ni le barreau, ni ce qu'il y a d'honnêtes gens dans une ville, qui s'occupait uniquement de pêche et n'avait de société et de commerce qu'avec des marchands de poissons et des cuisiniers, comment aurait-il pu être au-dessus des animaux et des brutes ? comment n'aurait-il pas été aussi muet, que les poissons eux-mêmes ?


Voyons néanmoins; mes chers frères, voyons ce que dit et ce qu'avait appris ce pêcheur, qui passait sa vie autour des étangs, occupé de filets et de poissons, cet homme de Bethsaïde de Galilée, ce fils d'un pêcheur pauvre, extrêmement pauvre, cet ignorant dont l'ignorance était si profonde et qui demeura illettré et avant et après qu'il se fût attaché à Jésus-Christ. Ne va-t-il pas nous parler de champs, de rivières et de commerce de poissons ? On ne s'attend peut-être pas à d'autres discours d'un pêcheur; mais ne craignez point. Nous n'entendrons rien de ce genre, il ne nous entretiendra que de choses célestes, que de choses que personne ne savait avant lui : il va nous enseigner une doctrine aussi sublime, une morale aussi excellente, et une philosophie aussi belle que le peut et le doit celui qui a puisé dans les trésors de l'Esprit-Saint, et qui vient tout présentement de descendre du ciel : ou plutôt, il est à croire que les anges mêmes qui sont dans le ciel ne savaient pas encore, avant qu'il eût parlé, ce qu'il va nous apprendre.


Je vous le demande : Est-ce là le langage d'un pêcheur, ou même d'un rhéteur ? d'un sophiste, d'un philosophe? de l'homme le plus profondément versé dans la science humaine ? Non, certes. Car il n'est point d'intelligence humaine capable de philosopher, ou de raisonner comme lui sur la nature bienheureuse et immortelle ; sur les puissances qui lui sont subordonnées; sur l'immortalité et la vie éternelle, ni sur les corps mortels qui doivent dans la suite devenir immortels; sur le supplice et le jugement futurs; sur le compte que chacun rendra de ses paroles, de ses actions, de ses pensées; ni de savoir ce que c'est que l'homme, ce que c'est que le monde, ce qu'est véritablement l'homme, à la différence de ce qui semble l'être, et ne l'est pourtant point; en quoi consiste le vice, en quoi consiste la vertu.



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Message  ROBERT. Dim 08 Mai 2011, 6:08 pm

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SERMON SUR LE PREMIER VERSET DE L’ÉVANGILE DE SAINT JEAN :

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Par SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.


2. Combien néanmoins l'apôtre de Jésus-Christ l'emporte sur les plus fameux philosophes. — Les peuples barbares, en embrassant le Christianisme, ont appris à philosopher ?

Platon et Pythagore ont agité quelques-unes de ces questions : pour les autres philosophes, ils ne méritent pas qu'on les nomme, tant ils se sont rendus ridicules : les plus célèbres chez les païens, ceux qui sont regardés par eux comme les princes de la science, je les ai nommés : c'est à eux qu'on doit, par exemple, certains traités sur la République et les lois : tout cela ne les a pas empêchés de se ridiculiser par des opinions dont rougiraient des enfants, la communauté des femmes, le bouleversement de la société l'avilissement du mariage. C'est à promulguer ces absurdités et d'autres encore, qu'ils ont dépensé leur vie tout entière. Mais rien de plus honteux que leurs doctrines sur la nature de l'âme : ils ont enseigné que les âmes des hommes devenaient des mouches, des moucherons, des arbrisseaux; que Dieu même était l'âme, et d'autres infamies pareilles. Et ce n'est pas seulement pour cela qu'ils sont à reprendre, ils le sont encore pour leurs innombrables contradictions : agités comme l'Euripe (1), ce n'est que flux et reflux dans leurs sentiments et dans leur doctrine; aussi n'avaient-ils rien de vrai, rien de solide à dire.


Mais le pêcheur ne dit rien que de certain, rien que de vrai; fondé sur la pierre, il est inébranlable et ne peut chanceler. Admis dans le sanctuaire même du ciel, parlant par l'inspiration du Seigneur, sa parole n'éprouve aucune des défaillances de l'humanité.


Les philosophes, au contraire, qui n'ont jamais été reçus à cette cour céleste, pas même en songe, qui pêle-mêle avec le reste des hommes n'ont hanté que les places publiques, voulant s'élever jusqu'aux êtres invisibles, par la seule force de leur esprit, sont tombés dans de grandes erreurs : ils ont osé discourir de choses ineffables, et, comme des aveugles ou des ivrognes, ils se sont heurtés mutuellement dans leur course à l'aventure; que dis-je? ils se sont contredits eux-mêmes, perpétuellement infidèles à leurs propres opinions.
(à suivre..)

1. L'Euripe est un canal, ou détroit entre la Béotie et l'Eubée, continuellement agité par le flux et le reflux. D'où sont venus ces dictons proverbiales : Homme euripe, pour dire homme inégal : Esprit euripe, pour dire esprit flottant : Fortune euripe, pour fortune changeante. Euripixein, être dans une agitation continuelle. Cicéron compare les assemblées du peuple romain à l'Euripe. Quel détroit, dit-il, quel Euripe, avec ses agitations et ses bourrasques, apprécie, des bourrasques et des agitations qui règnent dans nos assemblées !

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Message  ROBERT. Dim 08 Mai 2011, 9:29 pm

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2. Combien néanmoins l'apôtre de Jésus-Christ l'emporte sur les plus fameux philosophes. — Les peuples barbares, en embrassant le Christianisme, ont appris à philosopher ? (suite)


Saint Jean est un homme sans lettres, grossier, de Bethsaïde, fils de Zébédée. Que les Grecs se moquent et rient de la rudesse de ces noms ; je ne parlerai pas pour cela avec moins de confiance, j'en aurai même davantage: car plus cette nation leur paraît barbare et éloignée de leurs mœurs et de leurs coutumes, plus aussi ce que j'en dirai paraîtra grand et admirable. En effet, un barbare, un ignorant dit des choses qui ont été jusqu'à présent inconnues au reste des hommes; et non seulement il les dit, mais il les persuade : se fût-il borné à les dire, ce serait déjà une grande merveille : mais voici qui la surpasse : il ne cesse de persuader tous ceux qui l'écoutent, et confirme par cette nouvelle preuve qu'il est inspiré de Dieu. Qui n'admirerait un pareil pouvoir ? Ce talent, ce don de persuasion, comme je l'ai fait voir, prouve manifestement que la doctrine et les préceptes qu'il enseigne ne sont pas de lui.

Ce barbare a donc fait entendre sa voix jusqu'aux extrémités de la terre (Ps. XVIII, 4), et a répandu son Evangile dans tout le monde. Il l'a semé par lui-même en personne dans la moitié de l'Asie, là où les sages, où les philosophes grecs tenaient leurs écoles de philosophie. C’est en quoi il est formidable aux démons, car il brille au milieu des ennemis, il dissipe leurs ténèbres et renverse leurs forts : mais son âme s'est élevée au ciel, dans le séjour qui convient à Celui qui opère de si grands prodiges. Et voici que tous les dogmes des philosophes sont tombés et anéantis, tandis que la doctrine de Jean acquiert tous les jours plus de force et une nouvelle splendeur. A peine a-t-il paru avec les autres pêcheurs que les doctrines de Platon et de Pythagore, naguère puissantes, tombent dans le silence et l'oubli, jusque-là que la plupart ignorent aujourd'hui le nom même de ces philosophes.



Cependant Platon passe pour avoir été appelé à la cour des tyrans; il eut, dit-on, beaucoup d'amis et fit le voyage de Sicile. Pythagore domina sur la grande Grèce; et mit en œuvre mille prestiges : ainsi s'explique ce qu'on raconte de lui, qu'il parlait avec les bœufs. En quoi il paraît visiblement qu'un philosophe qui parlait ainsi avec les bêtes n'était nullement utile aux hommes, ou plutôt qu'il ne pouvait que leur être très nuisible. C'est à l'homme qu'il appartient spécialement par sa nature de s'élever à la philosophie; toutefois celui-ci parlait, à ce que l'on dit, ou feignait de parler avec les aigles et avec les bœufs. Non que d'une nature irraisonnable, il sût faire (ce qui est interdit à l'homme) quelque chose de raisonnable (ce que l'homme ne peut point), il ne faisait que tromper les sots par des prestiges et des illusions. Au lieu d'enseigner aux hommes une doctrine utile, il leur disait que manger des fèves et avaler la tête de leurs parents c'était une même chose. Il persuadait à ses disciples que l'âme de leur maître devenait tantôt un arbrisseau, tantôt une jeune fille, tantôt un poisson. N'est-il pas naturel que de semblables rêveries aient fini par tomber dans un profond oubli ? Oui, certes, et la raison le voulait ainsi.

Mais on n'en peut pas dire autant de ce qu'a enseigné l'homme grossier et sans lettres : les Syriens, les Indiens, les Perses, les Egyptiens, et une infinité d'autres nations, ayant traduit en leurs langues la doctrine et les instructions qu'il leur a données, ont appris à philosopher, quoique ce ne fussent que des barbares.


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Message  ROBERT. Lun 09 Mai 2011, 7:30 pm

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3 . Contre les doctrines des philosophes et en particulier contre la métempsycose. (suite)

Je n'ai donc pas eu tort de dire que tout le monde entier lui a servi de théâtre. Il n'a pas, comme Pythagore, quitté et rejeté ceux qui étaient de même nature que lui, pour aller vainement instruire les bêtes : travail infructueux et inutile, qui marque une très grande folie en celui qui l'entreprend. Mais exempt de ce vice, aussi bien que de tout autre, il s'attachait uniquement à apprendre aux hommes ce qui leur est utile, et ce qui peut les élever de la terre au ciel. C'est pourquoi il n'a point enveloppé ses dogmes de nuages et de ténèbres, comme ceux qui couvraient d'obscurités, ou d'une espèce de voile la mauvaise doctrine qu'ils débitaient : mais la doctrine de saint Jean est plus lumineuse que les rayons du soleil; aussi généralement tous les hommes la voient à découvert.

Car il ne prescrivait pas à ses disciples cinq années de silence : de même que ce philosophe, il ne leur ordonnait pas de rester immobiles comme des pierres en l'écoutant (1); enfin il ne soutenait pas faussement qu'on pouvait tout définir, tout expliquer par les nombres : mais, rejetant toute cette vaine et fastueuse doctrine, écartant de nous ces pernicieux pièges de Satan, il a mêlé et répandu tant de lumière et de facilité dans ses paroles, qu'il n'a rien dit qui ne soit clairement entendu , non-seulement des hommes et des sages, mais des plus simples femmes et des enfants.

Car il croyait cette parole véritable et bonne pour tous ceux qui l'écouteraient : et c'est ce qui résulte de toute la suite des temps, car elle a attiré à soi tous les hommes qui l'ont écoutée, et les a délivrés de tous les maux et des tragiques événements dont leur vie était perpétuellement agitée. Voilà pourquoi, nous tous qui l'avons entendue, nous aimerions mieux perdre la vie que l'héritage de vérité qui nous a été légué par ce saint apôtre.
(à suivre…)

1. Comme s'il eût eu à instruire des pierres insensibles. Autrement: Comme s'il eût été assis au milieu d'un monceau de pierres insensibles, etc.


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Message  ROBERT. Mar 10 Mai 2011, 4:31 pm

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3. Contre les doctrines des philosophes et en particulier contre la métempsycose. (suite)

Tout ce récit vous fait clairement voir, mes chers frères, que saint Jean ne nous a rien dit, ni rien enseigné d'humain, mais qu'au contraire tout ce qui part de cette âme sublime, tout ce qui d'elle est venu jusqu'à nous renferme une doctrine toute céleste et toute divine. Sa voix n'éclatera point, elle ne fera point retentir nos oreilles. Nous entendrons un discours simple, sans enflure, sans fard, sans vains ornements, toutes choses très-éloignées de l'amour de la vraie sagesse ; nous n'y trouverons qu'une force invincible et divine, une abondance inépuisable de vérités, un trésor sans pareil.


Le prédicateur doit dédaigner un vain faste qui ne sied qu'à des sophistes, ou plutôt à de jeunes sots : à ce point qu'un philosophe païen (1) nous montre son maître (2) rougissant de sa profession et disant à ses juges qu'il leur répondra dans les premiers termes venus, et non point par un discours apprêté ni orné de mots étudiés et choisis. "Car", disait-il, "il ne serait pas convenable et à mon âge, ô citoyens, de venir devant tous comme un enfant, avec un discours soigneusement composé (3)". Mais considérez, je vous prie, le ridicule qui éclate en ceci : ce philosophe, qui nous montre son maître fuyant l'éloquence et les ornements , comme une chose honteuse, indigne de la philosophie et bonne pour des jeunes gens, s'y est lui-même appliqué plus que personne, tant il est vrai que ces philosophes n'avaient en vue que leur vanité ! et il n'y a pas autre chose à admirer chez Platon. De même donc que si vous ouvriez des sépulcres blanchis au dehors, vous les trouveriez au dedans pleins de pourriture, d'infection et d'ossements hideux et corrompus ; ainsi, si vous dépouillez des ornements de l'éloquence la doctrine de ce philosophe, vous y verrez bien des sentiments et des préceptes abominables, et surtout quand il raisonne sur l'âme qu'il exalte jusqu'au blasphème.


1. Platon.
2. Socrate.
3. Apologie de Socrate.



Car c'est un des pièges du diable de ne garder aucune mesure, de ne point tenir de milieu, mais de pousser à l'une et à l'autre extrémité ceux qu'il a infectés d'une mauvaise doctrine. Tantôt Platon dit que l'âme est formée de la substance de Dieu ; tantôt, après l'avoir ainsi excessivement élevée, et d'une manière impie, il la déshonore par une autre hyperbole, et la fait passer dans les pourceaux , dans les ânes et dans les plus vils animaux (1); mais en voilà assez sur la doctrine de ces philosophes, nous nous y sommes même un peu trop étendus. On aurait raison de s'y arrêter davantage, s'il en pouvait revenir quelque profit : mais comme nous n'en avons dû parler qu'autant qu'il fallait, pour en découvrir la honte et l'infamie, ce que nous en avons rapporté est plus que suffisant. C'est pourquoi laissons là leurs fables et passons à notre doctrine qui nous est envoyée du Ciel par le canal et l'entremise de ce pêcheur : venons, dis-je, à cette doctrine qui n'a rien d'humain. (à suivre…)


1. Platon avait pris la métempsycose de Pythagore. S'il l'a véritablement crue et enseignée, c'est sur quoi il me semble que les sentiments sont partagés. Il a exposé ses opinions d'une manière si enveloppée, qu'il n'y a pas lieu de s'étonner que les uns les expliquent d'une façon, et les autres d'une autre : que les uns prennent sa métempsycose dans un sens physique et réel, les autres dans un sens moral : une âme passe dans un lion, disent-ils, et en prend la figure, lorsque la fureur de la colère l'agite et l'emporte; elle passe dans un pourceau, lorsqu'elle se livre aux sales voluptés, etc. Quoi qu'il en soit, il est certain qu'après avoir fait un fort beau dialogue sur l'immortalité de l'âme, il est tombé dans de grandes erreurs sur cette matière, soit par rapport à la substance de l'âme, soit par rapport à son origine, soit encore par rapport à ses autres opinions. Platon mourut la première année de la 108e Olympiade, à l'âge de 81 ans, et le même jour qu'il était né.



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Message  ROBERT. Mer 11 Mai 2011, 6:17 pm

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3. Contre les doctrines des philosophes et en particulier contre la métempsycose.(suite)

Commençons donc, exposons ses paroles, et comme nous vous avons exhorté au commencement à les écouter avec une grande attention, nous vous y exhortons encore. Par où l'évangéliste commence-t-il donc? "Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu". Voyez, mes frères, avec quelle confiance et quelle énergie il s'exprime. Considérez qu'il ne doute point, qu'il ne forme point de conjectures, mais qu'il parle d'un ton terme et décisif. En effet, il est d'un docteur de ne point vaciller dans ce qu'il avance. Celui qui, voulant enseigner les autres, a besoin d'un second pour appuyer et confirmer ce qu'il dit, ne mérite pas d'être mis au rang des docteurs, mais seulement parmi les disciples. Que si quelqu'un me demande la raison pour laquelle saint Jean, omettant la cause première, passe tout à coup à la seconde, je répondrai que nous ne connaissons point ici de premier ni de second: car la divinité est au-dessus du nombre, du temps et des siècles. C'est aussi pour cela que, passant là-dessus, nous confessons que le Père ne tire son origine de personne, et que le Fils est engendré du Père.



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Message  ROBERT. Jeu 12 Mai 2011, 7:32 pm

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4. Pourquoi saint Jean a parlé du Fi!s sans parler du Père. — Quelle est la vraie philosophie ?

Nous l'entendons, direz-vous, mais pourquoi omettant le Père parle-t-il du Fils ? Le voici : c'est parce que le Père était très connu de tous, sinon comme Père, du moins comme Dieu : et qu'au contraire le Fils unique n'était point connu. Il a donc raison de se hâter d'en donner d'abord au commencement la connaissance à ceux qui ne le connaissaient point; mais cependant il ne laisse pas de parler du Père dans ce discours. Considérez avec moi l'esprit et la prudence de ce saint docteur. Il sait que les hommes, depuis très longtemps, et même avant toute autre connaissance, ont celle de Dieu, et qu'ils l'adorent sur toutes choses. C'est pourquoi, sur ce fondement il établit son principe, et en tirant la conséquence, et avançant ensuite, il assure que le Fils est Dieu.


Il ne fait pas comme Platon, qui dit que l'un est esprit, l'autre âme : idées très indignes de cette nature divine et immortelle. Car elle n'a rien de commun avec nous, mais elle est très éloignée de rien avoir qui participe des créatures : je dis quant à la substance, et non quant à la forme extérieure (1); c'est pour cela qu'il l'a appelé Verbe. Car voulant nous apprendre que ce Verbe était le fils unique de Dieu ; de peur que quelqu'un ne pensât que c'était par une génération passible, il écarte toutes les fausses idées qui pourraient naître dans l'esprit; faisant précéder le nom de Verbe, et déclarant que ce Verbe est né de lui, et qu'il est né de lui impassiblement (2)
(à suivre…).



1. "Quant à là forme extérieure", ou "Quant à ce qui a paru de lui au dehors". Le grec dit skesis, en latin, habitus. J'explique ce mot sur ce que saint Paul nous apprend du Verbe, lorsqu'il dit : "Il s'est anéanti lui-même, en prenant la forme de serviteur, en se rendant semblable aux hommes, et étant reconnu pour homme, par tout ce qui a paru de lui au dehors." Voilà la forme extérieure; voilà en quoi et comment le Verbe divin, qui n'a rien de commun avec l'homme, quant à la substance, participe des créatures dans son incarnation, s'étant revêtu de cette chair et rendu semblable aux hommes.

2. "Impassiblement", d'une manière impassible, c'est-à-dire, "sans passion, ni altération, ni diminution, ni changement de la part du Père qui engendre, ni du Fils qui est engendré. C'est là la vraie idée, ou explication du mot apathos; dans le langage des Pères grecs. Comme apathos appliqué à Dieu , marque que la nature divine est inaltérable, immuable, imperturbable, incapable de rien recevoir de nouveau en elle-même, ni d'être jamais autre chose que ce qu'elle a été une fois , et par conséquent, " Indivisible". Voyez le premier avertissement aux protestants, de M. Bossuet, évêque de Meaux.


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Message  ROBERT. Ven 13 Mai 2011, 7:35 pm

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SERMON SUR LE PREMIER VERSET DE L’ÉVANGILE DE SAINT JEAN :

AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE.


Par SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.





4. Pourquoi saint Jean a parlé du Fi!s sans parler du Père. — Quelle est la vraie philosophie ? (suite]


Vous voyez, mes chers frères, ce que je viens de dire, que saint Jean, en parlant du Fils, ne tait et n'omet pas le Père. Que si cela ne suffit pas encore pour vous mettre cette vérité dans toute son évidence, ne vous en étonnez pas : c'est de Dieu que nous vous parlons, dont la nature ne se peut représenter dignement ni en paroles, ni en pensées. Voilà pourquoi saint Jean ne se sert point ici du nom de substance, parce que personne ne peut dire ce que Dieu est selon sa substance ; mais partout il nous le fait connaître par ses ouvrages. On voit que dans la suite ce Verbe est appelé lumière, et que la lumière est aussi appelée vie : ce n'est point pour cette seule raison qu'il l'a ainsi appelé ; mais c'est la première, et voici la seconde : le Verbe devait nous apprendre ce qui regarde le Père; car il dit : "Je vous ai fait savoir tout ce que j'ai appris de mon Père". (Jean, XV, 15.)


L'évangéliste appelle le Verbe et lumière et vie, parce qu'il nous a donné la lumière qui nous éclaire et fait connaître toutes choses, et que par la lumière il nous a donné la vie. En un mot : un seul, ni deux, ni trois, ni plusieurs noms ne suffisent pour nous faire connaître ce que Dieu est ; mais il faut se tenir pour content, si par plusieurs noms même nous pouvons, du moins obscurément, nous former une idée de ses attributs. Saint Jean ne l'a pas simplement appelé "Verbe", mais en ajoutant l'article "le", il l'a désigné comme un être à part.

Faites ici attention, mon cher auditeur, que je n'ai pas vainement dit que cet évangéliste nous parle du haut du ciel; et pour cela remarquez jusqu'à quelle sublimité il a d'abord, dès le commencement, élevé l'esprit et l'âme de ses auditeurs. Car après l'avoir élevée au-dessus de tout ce qui peut tomber sous les sens, au-dessus de la terre, de la mer et du ciel, il lui fait entendre qu'il faut qu'elle monte encore plus haut, et qu'elle s'élève au-dessus même des Chérubins, des Séraphins, des Trônes, des Principautés, des Puissances, et enfin au-dessus de toutes les créatures. Quoi donc! Est-ce qu'après nous avoir élevé à de si hautes et de si sublimes idées, il a pu nous y arrêter ? nullement ; mais il en est comme d'un homme qui , voyant quelqu'un arrêté sur le bord de la mer, pour considérer les villes, les côtes et les ports, après l'avoir transporté au milieu de l'Océan, et lui avoir ôté la vue des premiers objets qui l’occupaient, le placerait en un lieu qui, n'étant point borné, offrirait à ses yeux un spectacle immense.
(à suivre…)

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Message  ROBERT. Sam 14 Mai 2011, 6:40 pm

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SERMON SUR LE PREMIER VERSET DE L’ÉVANGILE DE SAINT JEAN :

AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE.


Par SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.


4. Pourquoi saint Jean a parlé du Fi!s sans parler du Père. — Quelle est la vraie philosophie ? (suite)

Ainsi l'évangéliste nous élève au-dessus de toutes les créatures, nous envoie au delà des siècles qui ont précédé la création, et nous tient les yeux en l'air et en suspens, sans nous fixer[de] terme, parce qu'il n'y en a point car la raison, qui veut pénétrer dans ce commencement, cherche quel est ce commencement; et trouvant qu'il est dit du Verbe : "Il était" , elle veut encore aller plus loin , et ne voit point où se fixer ; elle regarde sans relâche jusqu'à ce qu'enfin la fatigue la force à redescendre : car ce mot "Au commencement était" , ne désigne et ne montre que ce qui a toujours été, et ce qui est éternel.


Vous le voyez, mes fières, qu'il n'en est pas de la vraie philosophie, et des dogmes divins, comme de ceux des Grecs : les païens reconnaissent et assignent des temps, et disent qu'entre leurs dieux, il y en a de vieux et de jeunes, d'anciens et de nouveaux : mais on ne trouve parmi nous rien de semblable. Car s'il y a un Dieu, comme il y en a sûrement un, il n'y a rien avant lui : s'il est le Créateur de toutes choses, il est avant toutes choses : s'il est le Seigneur et le Souverain de tous les êtres, rien ne vient qu'après lui, et les créatures et les siècles.

J'avais dessein d'entrer dans d'autres questions, mais peut-être votre esprit est déjà fatigué; c'est pourquoi, après avoir donné quelques avis utiles et nécessaires pour l'intelligence de ce que j'ai dit et de, ce qui me reste à vous dire, je finirai ce discours. De quoi veux-je donc vous avertir ? Le voici : Je sais que les longs sermons fatiguent bien des gens ; mais cela n'arrive que lorsque l'esprit des auditeurs est préoccupé et accablé du soin et de l'embarras des affaires séculières. Car comme l'œil, quand il est pur et net, voit les objets clairement et distinctement, et ne se fatigue point, lors même qu'il regarde les corps les plus petits et les plus subtils, tandis qu'au contraire, quand il découle du cerveau quelque mauvaise humeur, ou qu'il s'élève des entrailles quelque nuage épais qui vient s'attacher sur la prunelle, il ne peut même pas clairement distinguer les corps les plus gros et les plus matériels : ainsi, tant que l'âme reste pure et saine , et n'est infectée d'aucune maladie, elle regarde sans défaillance tout ce qu'elle doit voir; mais quand elle est souillée de mille passions, et qu'elle a perdu son ancienne vigueur, elle ne peut pas, facilement atteindre aux choses célestes, mais elle se fatigue aussitôt, elle tombe dans l'accablement, se laisse gagner par le sommeil et par la paresse, et néglige et abandonne ainsi ce qui la conduirait à la vertu et à une vie honnête, ou elle ne s'y porte que mollement et faiblement.



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Message  ROBERT. Dim 15 Mai 2011, 5:17 pm

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SERMON SUR LE PREMIER VERSET DE L’ÉVANGILE DE SAINT JEAN :

AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE.


Par SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.


5. L'esprit ne peut tout à la fois s'appliquer à plusieurs choses. — Avec quelle attention on doit lire l'Evangile de saint Jean.

Pour ne pas tomber dans ce malheur, mes chers frères (car je ne cesserai point de vous répéter ce que je viens de vous dire), ranimez votre courage; de cette manière vous ne nous obligerez pas de vous faire le reproche que saint Paul faisait aux Hébreux nouvellement convertis à la foi : "Nous aurions", leur disait-il, "beaucoup de choses à dire qui sont difficiles à expliquer" : Non qu'elles le soient de leur nature, "mais à cause de notre lenteur et de notre peu d'application à les entendre". (Héb. V, 11.) En effet, celui qui a l'esprit lourd et paresseux se fatigue également d'un court comme d'un long discours, et trouve difficile à entendre ce qui est clair et aisé. Loin d'ici donc de tels auditeurs ! mais qu'après s'être déchargé de tout le soin des choses terrestres, chacun vienne écouter la divine parole qu'on va vous expliquer.


Lorsque l'auditeur est prévenu de l'amour des richesses, il ne peut plus être possédé de celui de l'instruction, attendu qu'un même coeur ne peut suffire à plusieurs passions, qu'une passion chasse l'autre, et qu'étant partagé il en devient plus faible (1) : la passion dominante attire tout à soi. C'est ce qu'on a coutume de voir dans les pères à l'égard de leurs enfants. Si un père n'a qu'un seul enfant, il lui donné toute son affection et sa tendresse, mais quand il en a plusieurs, son amour se partage et s'affaiblit d'autant. Que s'il en est ainsi pour les attachements les plus impérieux de la nature et du sang, et quand l'affection, tout en se dispersant, ne sort pas de la famille, que sera-ce des amours qui proviennent de la volonté, surtout lorsqu'ils sont inconciliables à ce point? car l'amour des richesses est contraire à l'amour d'une telle doctrine.
(à suivre…)



1. Nul ne peut servir deux maîtres, dit notre souverain Maître, car ou il haïra l’un, et aimera l’autre, ou il se soumettra à l'un, et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et les richesses. (Matth. VI, 24.)



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Message  ROBERT. Lun 16 Mai 2011, 8:44 pm

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SERMON SUR LE PREMIER VERSET DE L’ÉVANGILE DE SAINT JEAN :

AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE.


Par SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.



5. L'esprit ne peut tout à la fois s'appliquer à plusieurs choses. — Avec quelle attention on doit lire l'Evangile de saint Jean. (suite)

Nous entrons dans le ciel quand nous entrons dans ce temple. Ce n'est pas du lieu, mais c'est du sentiment et de la disposition du coeur que je parlé. Celui qui est encore sur la terre peut être habitant du ciel, il peut se représenter les choses célestes, il peut les entendre. Que nul ne porte donc rien de terrestre dans le ciel ; que nul ne s'occupe de ses affaires domestiques, lorsqu'il est en ce lieu. Il faudrait au contraire emporter dans sa maison et à la place publique les trésors que l'on amasse ici, bien loin d'embarrasser et de charger l'Eglise du bagage des maisons et des places. Si nous montons dans cette chaire de doctrine, c'est pour vous purifier de toute cette fange mondaine. Si ce peu d'attention et de tranquillité que nous demandons de vous, vous allez l'affaiblir et le perdre par des soins et des pensées vaines et étrangères, mieux eût valu ne pas venir.


Gardez-vous donc, mes très-chers frères, de penser dans l’[é]glise à vos affaires domestiques, mais plutôt quand vous serez chez vous, entretenez-vous de ce qu'on vous apprend ici. Ces choses doivent vous être plus précieuses que toutes les autres : celles-ci regardent l’âme, celles-là le corps, ou plutôt ce qu'on vous enseigne ici sert au corps et à l'âme. Voilà pourquoi vous devez vous attacher aux unes comme étant les plus importantes et les plus nécessaires, et faire les autres par manière d'acquit : car celles-là sont utiles et pour la vie future et pour la vie présente, mais celles-ci ne servent ni à l'une ni à l'autre, si l'on ne se conforme à ce que prescrit la loi. En effet, nous devons apprendre ici, non seulement quelle sera notre vie dans l'autre monde, mais encore comment nous devons nous conduire en celle-ci.
(à suivre…)

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Message  ROBERT. Mer 18 Mai 2011, 8:38 pm

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SERMON SUR LE PREMIER VERSET DE L’ÉVANGILE DE SAINT JEAN :

AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE.


Par SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.


5. L'esprit ne peut tout à la fois s'appliquer à plusieurs choses. — Avec quelle attention on doit lire l'Evangile de saint Jean. (suite)

Cette maison est un laboratoire spirituel, où l'on prépare les médicaments, afin que nous y trouvions de quoi guérir les plaies que nous fait le monde : n'y venons donc pas nous en faire de nouvelles, pour en sortir ensuite en plus mauvais état que nous n'y étions entrés. Si nous ne sommes attentifs à la voix de l'Esprit-Saint qui nous parle, non seulement nous ne laverons pas nos premiers péchés, mais encore nous nous souillerons de taches nouvelles. Soyons donc soigneusement attentifs à la lecture et à l'explication du Livre saint. Nous n'aurons pas dans la suite beaucoup de peine à l'entendre, si une fois nous en avons bien compris les principes et les bu[t]s : et si nous nous sommes donné un peu de peine au commencement, nous serons ensuite en état d'instruire les autres, comme saint Paul nous y exhorte. L'Evangile de l'apôtre saint Jean est très élevé et très-sublime, et les dogmes surtout y abondent. Ne l'écoutons point négligemment, je vous en prie, mes chers frères : je vous l'expliquerai peu à peu, afin qu'il vous soit plus facile de tout entendre et de ne rien oublier.


Nous devons craindre que la sentence que prononce Jésus-Christ, quand il dit : "SI JE N'ÉTAIS POINT VENU, ET QUE JE NE LEUR EUSSE POINT PARLÉ, ILS N'AURAIENT POINT LE PÉCHÉ QU'ILS ONT (JEAN, XV, 22)", ne soit prononcée contre nous-mêmes. Quel avantage aurons-nous sur ceux qui n'ont rien entendu, si nous sortons du sermon sans en rien rapporter avec nous, et si nous nous sommes contentés d'admirer la beauté des paroles ? Faites donc en sorte que nous jetions la semence dans une bonne terre ; faites-le si vous voulez nous encourager toujours davantage : et si quelqu'un a des épines, qu'il les consume par le feu du Saint-Esprit; s'il a un coeur dur et obstiné, que par le même feu il l'amollisse, et le rende docile ; s'il est attaqué dans le chemin d'une foule de pensées, qu'il se retire dans le secret de son coeur et qu'il n'écoute point ces ennemis, qui n'y voudraient entrer que pour voler. [D]e cette sorte nous aurons la consolation de vous voir faire de riches et d'abondantes moissons. Si nous veillons ainsi sur nous, et si nous écoutons la parole de Dieu avec soin, nous nous débarrasserons de tous les intérêts séculiers, sinon sur-le-champ, du moins peu à peu. Faisons donc en sorte qu'on ne dise pas de nous : "LEURS OREILLES SONT SEMBLABLES À CELLES DE L'ASPIC QUI EST SOURD" . (PS. LVII, 4.)
(à suivre…)

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Message  ROBERT. Jeu 19 Mai 2011, 5:36 pm

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SERMON SUR LE PREMIER VERSET DE L’ÉVANGILE DE SAINT JEAN :

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Par SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.



5. L'esprit ne peut tout à la fois s'appliquer à plusieurs choses. — Avec quelle attention on doit lire l'Evangile de saint Jean. (suite)

Un auditeur sourd, dites-le-moi, en quoi diffère-t-il de la bête ? Comment ! celui qui n'écoute pas Dieu, lorsqu'il lui parle, n'est-il pas plus irraisonnable que tout ce qu'il y a de plus irraisonnable ? Si plaire à Dieu, c'est là le tout de l'homme, qu'on n'appelle point autrement que bête celui qui ne veut pas apprendre ce qui lui procurerait ce bonheur. (Eccl. XII, 13.) Considérons donc quel mal nous commettons, lorsque Jésus-Christ voulant rendre les hommes semblables aux anges, nous, d'hommes que nous sommes, nous nous changeons en bêtes : car se rendre esclave de la sensualité, avoir de la passion pour les richesses, être colère , mordre et regimber, ce n'est pas d'un homme, mais d'une bête : or, chaque bête, pour ainsi dire, a les passions de son espèce mais l'homme qui a éteint en lui-même la lumière de la raison , et abandonné la manière de vivre que Dieu lui a prescrite, tombe sous le joug de toutes les passions : ce n'est plus une bête , c'est un monstre informe et bizarre qui n'a pas même l'excuse de la nature; car toute sa méchanceté vient de son libre arbitre et de sa volonté.


Mais à Dieu ne plaise que nous concevions jamais une telle idée de l'Eglise de Jésus-Christ ! nous avons une meilleure opinion de vous, et de votre salut (Héb. VI, 9), mes très chers frères, mais plus elle est grande et forte chez nous, cette bonne opinion, moins aussi cesserons-nous de vous mettre en garde par nos discours, afin qu'après que vous serez parvenus au comble des plus éminentes vertus, vous acquériez l'héritage qui nous est promis. Puissions-nous tous en être gratifiés, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par qui et avec qui la gloire soit au Père et au Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles ! Ainsi soit-il.



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Message  ROBERT. Ven 20 Mai 2011, 9:00 pm

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SERMON SUR LE PREMIER VERSET DE L’ÉVANGILE DE SAINT JEAN : AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE.

Par SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.



ANALYSE.

[6]. Consacrer au Seigneur un des sept jours de la semaine. — Quelle éducation il faut donne à la jeunesse.

[7]. Sentiment des hérétiques anoméens sur le Verbe.

[8] et [9]. Preuves de l'éternité du Verbe.


[10] et[11]. Contre la vaine gloire. — Maux qu'elle produit. — On lui sacrifie ses richesses. — On imagine tout, on fait tout pour plaire au peuple. — Belle définition du peuple. — La gloire du peuplé n'est point une vraie gloire. — Cas qu'on doit faire de la multitude. — Ne chercher que Dieu seul pour spectateur et pour panégyriste des bonnes œuvres que l'on fait.



6. Consacrer au Seigneur un des sept jours de la semaine. — Quelle éducation il faut donner à la jeunesse.

Il serait à présent inutile de vous exhorter à être assidus et attentifs aux sermons, tant vous êtes empressés de mettre à profit ma dernière exhortation. Ce concours, cette persévérance à rester debout, cette ardeur, cet empressement à venir occuper les places les plus proches de la chaire , d'où vous pouvez plus facilement entendre ma voix ; cette constance à ne point sortir d'ici jusqu'à ce que tout soit fini , quoique vous y soyiez bien à l'étroit, et fort gênés, ces acclamations, ces applaudissements , tout en un mot , montre visiblement et la ferveur de votre âme , et l'attention de votre esprit : voilà pourquoi il serait superflu de vous parler davantage sur ce sujet : mais il est à propos de vous dire, et il importe même de vous avertir de persévérer dans le même esprit, et non seulement d'apporter ici ce zèle et cette affection , mais encore de vous entretenir dans vos maisons de ce que vous avez entendu au sermon : le mari avec sa femme, le père avec son fils : que chacun dise ce qu'il a retenu et interroge les autres : que tous, à tour de rôle, apportent au trésor commun leur contribution.
(à suivre…)


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Message  ROBERT. Sam 21 Mai 2011, 7:17 pm

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SERMON SUR LE PREMIER VERSET DE L’ÉVANGILE DE SAINT JEAN :

AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE.


Par SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.



6. Consacrer au Seigneur un des sept jours de la semaine. — Quelle éducation il faut donner à la jeunesse. (suite)

Et ne me dites point qu'il n'est pas temps encore d'occuper les enfants de ces choses; car je vous répondrai que non-seulement il leur serait nécessaire d'en faire leur, étude, mai, aussi leur unique occupation. [

Toutefois, je ne vous l'ordonne point à cause de votre faiblesse; je ne veux pas détourner les jeunes gens de l'étude des auteurs profanes, pas plus que vous des affaires civiles : des sept jours de la semaine, je vous prie seulement d'en consacrer un à Notre-Seigneur.

Ne serait-il pas ridicule à nous, qui obligeons nos domestiques de nous servir, sans y manquer un seul jour, de ne pas donner à Dieu au moins quelques petits moments de notre loisir, et surtout puisque nos services, qui ne sont nullement utiles à Dieu, car le Seigneur n'a besoin de rien, tournent entièrement à notre profit et à notre avantage ?

Mais quand vous menez vos enfants au théâtre et aux spectacles, vous n'avez point d'études, ni d'autres occupations à prétexter il n'en est plus question ; et lorsqu'il s'agit de quelque profit spirituel, vous dites que c'est un dérangement ! Comment n'irriteriez-vous pas la colère de Dieu ? Vous trouvez du temps de reste pour toute autre chose, mais pour le service de Dieu, vous jugez que le loisir manque à vos enfants ! Ne vous conduisez pas ainsi, mes chers frères, ne vous conduisez pas ainsi. C'est principalement cet âge qui a besoin de nos leçons: comme il est tendre, l'instruction que l'on donne entre facilement dans l'esprit, et s'y imprime comme le cachet sur la cire; sans compter que c'est le moment critique qui décide du penchant de la vie entière ou au vice, ou à la vertu.


Si donc au commencement, et dès les premières années, on détourne les enfants du vice, et qu'on les mette dans le droit chemin, on leur inculquera certaines habitudes qui resteront en eux comme une seconde nature : ils ne se porteront pas d'eux-mêmes facilement au mal, la coutume les retiendra et les entraînera au bien. Par là, nous les rendrons plus respectables et plus utiles à l'état que les vieillards eux-mêmes, et nous leur inspirerons, dès la jeunesse, les vertus de la maturité.
(à suivre…)


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Message  ROBERT. Mar 05 Juil 2011, 7:58 pm

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SERMON SUR LE PREMIER VERSET DE L’ÉVANGILE DE SAINT JEAN :

AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE.


Par SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.



6. Consacrer au Seigneur un des sept jours de la semaine. — Quelle éducation il faut donner à la jeunesse. (suite)


Il est impossible, comme je l'ai dit ailleurs, que ceux qui assistent à ces sermons , et fréquentent un si grand apôtre, n'en retirent un très-grand fruit : homme ou femme, jeune ou vieux, nul ne prendra en vain sa part d'un tel banquet. Si, par la parole , nous apprivoisons les bêtes que nous avons prises, à combien plus forte raison ne porterons-nous pas les hommes à la vertu par la parole spirituelle , quand il y a tant de disproportion entre ces deux objets de nos soins comme entre ces deux espèces de remèdes? Il n'y a pas en nous autant de férocité que dans les bêtes , car dans les bêtes la férocité naît de leur nature ; mais dans les hommes elle vient de leur libre arbitre.

Et aussi, il y a une grande différence dans les paroles : les unes rie sont qu'une production de l'homme; mais les autres viennent de la vertu et de la grâce du Saint-Esprit. Si quelqu'un désespère donc de soi , qu'il pense à ces bêtes qu'on a apprivoisées, et jamais il ne tombera dans le désespoir ; qu'il vienne souvent en ce lieu de guérison ; qu'il écoute assidûment la parole de Dieu; et, de retour dans sa maison, qu'il repasse dans son esprit ce qu'il a entendu ; de cette sorte, il s'affermira dans la bonne espérance et dans la confiance, averti de ses progrès par sa propre expérience.

Quand le diable voit la loi de Dieu gravée dans une âme, et que le coeur est la table où elle est écrite, il n'ose aller plus avant. Lorsque les édits du roi, non gravés sur une colonne de bronze, mais empreints dans une âme pieuse par le Saint-Esprit , font rejaillir au dehors leur beauté et leur lumière, il ne peut les regarder en face, il leur tourne le dos et s'enfuit promptement (1) : rien en effet n'est si formidable au démon, et n'écarte mieux les pensées qu'il inspire, qu'une âme qui médite la loi de Dieu, et qui demeure toujours penchée sur cette fontaine. Aucun accident, quelque fâcheux qu'il soit, ne pourra la troubler : nulle prospérité ne pourra l'enfler, ni l'enorgueillir; mais, au milieu des orages et de la tempête, elle jouira d'un grand calme.



1. On peut regarder cet endroit comme une allusion au verset 3 du chapitre III de la deuxième Epître de saint Paul aux Corinthiens. — Voyez-le.




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Message  ROBERT. Ven 08 Juil 2011, 5:30 pm

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SERMON SUR LE PREMIER VERSET DE L’ÉVANGILE DE SAINT JEAN :

AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE.


Par SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.



[7]. Sentiment des hérétiques anoméens sur le Verbe.

Non, ce ne sont pas les choses en soi qui nous agitent et nous troublent, mais bien l'infirmité de notre coeur. Sinon, il faudrait nécessairement que tous les hommes fussent dans le trouble. Nous naviguons tous sur la même mer, nous sommes donc tous exposés aux mêmes flots et aux mêmes tempêtes. Que s'il y a des gens qui s'élèvent au-dessus de la tempête et des furieux orages de la mer, il est évident que ce n'est pas la fortune qui produit ces orages, mais l'état de notre coeur : si nous nous tenons donc prêts à toute sorte d'événements, nous ne serons nullement exposés aux flots et à la tempête, mais nous jouirons toujours d'un calme parfait.

Je ne m'étais point proposé d'entrer dans ce détail: je ne sais comment j'en suis venu à m'étendre aussi longuement là-dessus. Pardonnez cet écart, je vous en prie, mes chers frères, à la crainte, à la vive crainte que j'éprouve devoir se refroidir votre zèle. Si j'avais été rassuré sur ce point, certainement je ne vous aurais point parlé de toutes ces choses, car votre zèle eût suffi pour vous rendre tout aisé et facile.


Il est temps de commencer, de peur que vous n'entriez au combat étant déjà fatigués. Nous avons à combattre les ennemis de la vérité, ceux qui font tous leurs efforts pour renverser la gloire du Fils de Dieu, ou plutôt la leur propre : car la gloire du Fils de Dieu ne peut recevoir de changement (1); elle est toujours la même, les langues médisantes ne peuvent l'affaiblir; mais eux, lorsqu'ils s'étudient et s'efforcent d'abattre Celui qu'ils adorent (à ce qu'ils disent), ils se couvrent d'infamie et condamnent leurs âmes aux supplices.


1. Car Dieu, dit saint Jacques , ne peut recevoir ni de changement, ni d'ombre par aucune révolution. [Jac. I, 17]
(à suivre…)


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Message  ROBERT. Dim 10 Juil 2011, 4:27 pm

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SERMON SUR LE PREMIER VERSET DE L’ÉVANGILE DE SAINT JEAN :

AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE.


Par SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.



[7]. Sentiment des hérétiques anoméens sur le Verbe. (suite)


Mais comme il se trouve des gens assez insensés pour s'abuser encore après cela sur le rang qui leur appartient, l'Écriture arrête tout à coup à leur esprit, et renverse toute leur impudence par ce mot : "Il a fait", et cet autre : "II était un homme". Car tout ce qui a été fait, le ciel, la terre, a été fait dans le temps, a eu un commencement temporel, et aucune de toutes ces choses n'est sans un commencement, par cela seul qu'elle a été créée.

Ainsi donc, quand vous entendez ces mots : "il a créé la terre", et : "l'homme était", toutes vos objections ne sont plus qu'un bavardage inutile. Je vais plus loin. Quand bien même il serait dit de la terre : Au commencement était l'homme, il n'en faudrait penser rien de plus que ce que nous en connaissons maintenant, quoique l'Écriture se fût servie de ces expressions, parce qu'ayant fait précéder le nom de terre , et celui d'homme, quelque chose qu'elle en dise après, l'esprit ne peut rien concevoir au delà de ce que nous en savons : et, tout au contraire, le nom de Verbe, quelques basses expressions qu'on emploie ensuite en parlant de lui, ne permet pas néanmoins qu'on s'en forme une idée basse et indigne. Mais de plus l'Ecriture parle après de la terre en ces termes : "Or, la terre était invisible et tout en désordre". (Gen. I, 1.) Ayant dit que Dieu avait créé la terre, et qu'il lui avait prescrit ses bornes (Ps. CXIII, 9), elle rapporte ensuite ce qui suit en toute assurance, sachant bien qu'il n'y aura personne d'assez insensé pour penser que la terre n'a point eu de commencement, et qu'elle n'a point été créée. En effet, le mot : "terre", et cet autre : "il a créé", sont plus que suffisants pour persuader à l'homme le plus déraisonnable, qu'elle n'est ni éternelle, ni incréée, mais qu'elle est du nombre des choses qui ont été faites dans le temps.


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Message  ROBERT. Lun 11 Juil 2011, 8:32 pm

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SERMON SUR LE PREMIER VERSET DE L’ÉVANGILE DE SAINT JEAN :

AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE.


Par SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.



[8] et [9]. Preuves de l'éternité du Verbe.

En outre, ce mot : "il était", étant dit de la terre et de l'homme, ne signifie pas simplement l'existence de l'un et de l'autre ; il sert à expliquer, pour ce qui regarde l'homme, son origine; pour ce qui concerne la terre, sa forme ; car l'Ecriture n'a pas simplement dit: la terre était; elle n'en est pas restée là, mais elle a fait connaître sa forme après sa création; elle a dit : "La terre était invisible et toute en désordre", elle était encore couverte d'eau, et mêlée dans les eaux. Et parlant d'Elcana, elle n'a pas seulement dit : "II était un homme" , mais elle a ajouté le lieu de sa naissance, "d'Armathaïm Sipha".


Mais quand il s'agit du Verbe, ce n'est pas ainsi qu'elle en parle. Et en vérité, j'ai honte d'examiner ces choses ensemble. Si nous blâmons ceux qui font ces sortes d'examens et de comparaisons à l'égard des hommes, lorsqu'il y a une grande différence dans la vertu de ceux que l'on compare ensemble , quoique néanmoins ils soient tous d'une seule et même nature ; quand au contraire il y a une distance infinie entre les personnes comparées pour la nature et à tout égard, n'est-il pas alors d'une extrême folie d'oser agiter ces sortes de questions ? mais, veuille Celui qu'outragent ces blasphèmes nous excuser et nous pardonner ! la faute n'est point à nous, mais à ces ennemis de leur propre salut, qui nous forcent d'entrer dans de semblables explications.


Que dis-je donc ? je dis que ce mot : "il était", étant dit du Verbe, ne marque autre chose qu'une existence éternelle, car l'Evangéliste dit : "Au commencement était le Verbe"; et que le second, "il était" qui vient après, signifie que le Verbe était avec quelqu'un. Comme c'est le plus spécial attribut de Dieu, d'être éternel et sans principe, c'est aussi ce que l'Evangéliste a premièrement posé et établi. Ensuite, de peur qu'en entendant cette parole : "Au commencement il était", quelqu'un ne dît que le Verbe était aussi non engendré, "comme le Père", il le prévient aussitôt et l'arrête, en disant : "Il était avec Dieu", avant de dire ce qu'il était : et encore, de peur qu'on ne pensât que le Fils était la parole externe ou interne, il en détruit le soupçon et la pensée par l'article qu'il fait précéder, comme je l'ai dit plus haut, et par ce qu'il joint après; car il n'a point dit : Le Verbe était dans Dieu, mais "il était avec Dieu" ; en quoi il marque l'éternité de son hypostase, ce qu'il exprime ensuite plus clairement, en ajoutant : "Le Verbe était Dieu".
(à suivre…)



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Message  ROBERT. Mar 12 Juil 2011, 5:19 pm

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AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE.


Par SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.



[8] et [9]. Preuves de l'éternité. du Verbe. (suite)



Je le vois, vous m'allez dire : "Le Verbe était Dieu" ; mais c'est parce qu'il a été fait Dieu. Rien n'empêchait donc que saint Jean ne dît : Au commencement Dieu a fait le Verbe ? Moïse parlant de la terre n'a point dit : Au commencement était la terre, mais il a dit Dieu a fait la terre (Gen. I, 1), et la terre a été faite. Qu'est-ce donc qui a empêché Jean de dire : Au commencement Dieu a fait le Verbe ? le voici. Si Moïse a dit : la terre a été faite, parce qu'il craignait que quelqu'un ne dît qu'elle n'avait point été faite, saint Jean aurait eu bien plus de raison de craindre, si le Fils eût été créé, qu'on n'eût dit de lui qu'il n’avait point été créé , car la terre étant visible, annonce par elle-même le Créateur : "Les Cieux", dit le Prophète, "racontent la gloire de Dieu". (Ps. XVIII, 1) : mais le Fils est invisible, et il est infiniment au-dessus de toutes les créatures. Si donc, quoiqu'il n'y eût nul besoin ni de paroles, ni de doctrine, pour nous apprendre que le monde avait été fait, le Prophète, toutefois, le marque clairement, et avant toutes choses, saint Jean avait bien plus de raison de le dire du Fils, s'il eût été créé.


Vous m'objecterez encore: Mais saint Pierre le dit clairement et manifestement : Où et quand le dit-il ? c'est lorsqu' adressant la parole aux Juifs, il leur dit : "Dieu l'a fait Seigneur et Christ." (Act. II, 36.) Mais, dites-moi vous-mêmes pourquoi vous n'avez point ajouté ce qui suit: "Ce Jésus que vous avez crucifié". Ignorez-vous que de ces paroles, les unes se rapportent à la nature immortelle, et les autres à l'Incarnation. Si cela n'est point ainsi, et si vous appliquez tout à la divinité, vous conclurez et vous nous prouverez que Dieu est passible ; mais s'il n'est point passible, il s'ensuit aussi qu'il n'a point été fait. Car si c'est de la nature divine et ineffable qu'a coulé le sang qui a été répandu, et si c'est elle qui, au lieu de la chair, a été déchirée et percée de clous sur la croix, le sophisme que vous me faites est appuyé sur la raison. Mais si le diable même n'a point blasphémé de la sorte, toi, pourquoi feins-tu une ignorance impardonnable, dont jamais les démons mêmes ne se sont avisés ?


Mais de plus, ces noms: Seigneur et Christ, sont des noms de dignité, et ne désignent point la substance. L'un marque la puissance, l'autre l'onction. Que diras-tu donc du Fils de Dieu ? S'il est créé, comme tu le dis, tout ce qui est écrit de lui tombe et n'a plus de lieu. En effet, il n'a pas été créé auparavant, afin qu'alors Dieu lui tendît la main pour marquer son choix et l'élever : il n'a pas non plus une origine, un commencement vil et abject; mais ce qu'il est, il l'est par sa nature et par sa substance. Quand on lui demanda s'il était roi, il répondit : "C'est pour cela que je suis né". (Jean, XVIII, 37.) Saint Pierre parle donc comme de quelqu'un qui a été choisi et destiné, parce que c'est de l'homme qu'il parle.
(à suivre…]



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Message  ROBERT. Sam 16 Juil 2011, 8:44 pm

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[8] et [9]. Preuves de l'éternité. du Verbe. (suite)




Pourquoi vous étonner de ces paroles de saint Pierre ? Saint Paul, prêchant aux Athéniens, qualifie le Fils seulement d'homme, disant : "Par un homme qu'il a destiné pour être le juge, et il en a donné des preuves à tout le monde lorsqu'il l'a ressuscité". (Act. XVII, 31.) Il ne dit point qu'il a la forme de Dieu, ni qu'il est égal à Dieu, ni qu'il est la splendeur de sa gloire, et c'est avec raison. Il n'était pas encore temps de le dire, et c'était alors assez pour eux de croire qu'il était homme et qu'il était ressuscité. Jésus-Christ lui-même l'a ainsi pratiqué; saint Paul, qui avait appris de lui, dispensait de même la parole de l'Evangile. Car Jésus-Christ ne nous a pas d'abord révélé sa divinité; mais auparavant le Prophète, et le Christ était simplement regardé comme un homme; et ensuite, par ses paroles et par ses œuvres, il a fait connaître ce qu'il était véritablement: voilà pourquoi saint Pierre en use de la sorte au commencement les paroles que vous m'avez alléguées sont du premier sermon qu'il a prêché aux Juifs.


Comme ils n'étaient point capables encore de rien apprendre de la divinité de Jésus-Christ, il leur parle de sa nature humaine, afin que leurs oreilles y étant accoutumées, fussent après plus propres et plus disposées à recevoir toute la suite de la doctrine. Que si quelqu'un veut reprendre de plus haut cette prédication de l'Apôtre, il y trouvera la preuve évidente de ce que je dis, il verra que saint Pierre appelle Jésus-Christ homme, et qu'il parle fort au long de sa passion, de sa résurrection et de sa génération selon la chair. Quant à ce que dit saint Paul du Fils de Dieu, qu' "il lui est né selon la chair, du sang et de la race de David (Rom. I, 3)", il ne nous apprend rien autre chose, sinon que par ce mot : "il est né", il a en vue l'incarnation, et il ne fait en cela que confirmer notre sentiment.


Mais l'enfant du tonnerre nous parle maintenant de son ineffable existence, qui est avant tous les siècles. C'est pourquoi il ne dit point "il a été fait" ; mais "il était". Et c'est ce qu'il fallait expressément marquer ici, s'il eût été créé. Saint Paul a pu craindre que quelque insensé ne pensât que le Fils était plus grand que le Père, et que le Père était assujetti au Fils; car c'est cette crainte qui lui fait dire aux Corinthiens : "Quand l'Ecriture dit que tout lui est assujetti, il est indubitable "qu'il en faut excepter celui qui lui a assujetti toutes choses". ( I Cor. XV, 26, 27.) Et qui pourrait penser que le Père fût assujetti au Fils avec toutes choses ? Et néanmoins saint Paul a craint qu'il n'y eût des hommes capables de concevoir des pensées si absurdes, et a dit pour cela, même : "Excepté celui qui lui a assujetti toutes choses" , saint Jean avait bien plus de raison de craindre, si le Fils eût été créé, que quelqu'un ne crût qu'il était incréé, et de nous l'apprendre préférablement à toute autre chose.


(à suivre…)



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Message  ROBERT. Dim 17 Juil 2011, 8:24 pm

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[8] et [9]. Preuves de l'éternité. du Verbe. (suite)


Mais comme il est engendré, ni saint Jean, ni aucun autre, ou apôtre ou prophète, ne disent comme de juste qu'il ait été créé. Bien plus, le Fils unique lui-même n'aurait pas manqué de le dire, si véritablement il eût été créé. Celui qui dit de soi tant de choses basses par condescendance, aurait encore beaucoup moins tu qu'il n'était qu'une créature : je crois même qu'il est plus vraisemblable qu'il a plutôt tu et caché une partie de sa grandeur et de son excellence, que caché et tu ce qui lui manquait, et omis de déclarer qu'il ne l'avait pas. Voulant enseigner l'humilité aux hommes, il avait un sujet raisonnable de garder le silence sur ses plus sublimes attributs : mais ici, "à l'égard de sa prétendue création", vous ne sauriez m'alléguer la moindre raison un peu spécieuse de la taire. Car pourquoi Celui qui passait sous silence une infinité de ses titres, s'il eût été créé, l'aurait-il caché ? Celui qui, pour enseigner l'humilité, a souvent parlé dans des termes qui ne lui étaient ni propres, ni convenables, n'aurait pas omis, à plus forte raison, qu'il était créé, s'il eût été créé.


Ne vois-tu pas qu'il n'est rien qu'il ne fasse et ne dise pour empêcher qu'on pense qu'il n'est point engendré ; qu'il dit même des choses qui sont au-dessous de sa dignité et de sa nature, et qu'il s'abaisse jusqu'à l'humble qualité de prophète ? car ces paroles : "Je juge selon ce que j'entends" (Jean, V, 30), et ces autres : "C'est lui, c'est mon Père, qui m'a enseigné ce que je dois dire, et ce que je dois enseigner (1)", sont des paroles qui n'appartiennent qu'à des prophètes. Si donc, pour prévenir ce soupçon, il n'a pas dédaigné de tenir un si humble langage, à plus forte raison s'il eût été créé se serait-il encore exprimé de la sorte de peur que quelqu'un ne pensât qu'il était incréé : il eût dit, par exemple : Gardez-vous de croire que j'aie été engendré par le Père : j'ai été fait, et je ne suis point engendré, je ne suis pas non plus de la même substance que le Père.

Mais maintenant il fait tout le contraire, il dit des choses qui nous forcent, même malgré nous, d'embrasser le sentiment opposé, comme par exemple : "Je suis dans mon Père, et mon Père est en moi". (Jean, XIV, 10.) Et : "Il y a si longtemps que je suis avec vous, et vous ne me connaissez pas encore ? Philippe, celui qui me voit, voit mon Père". (Jean, XIV, 9.) Et : "Afin que tous honorent le Fils, comme ils honorent le Père ». (Jean, v, 23.) "Comme le Père ressuscite les morts, et leur rend la vie, ainsi le Fils donne la vie à qui il lui plaît" . (Jean, V, 21.) "Mon Père ne cesse point d'agir jusqu'à présent, et j'agis aussi incessamment". (Jean, V, 1.) "Comme mon Père me connaît je connais mon Père". (Jean, X, 15.) "Mon Père et moi nous sommes une même chose". (Jean, X, 30.) Et partout il met : "comme" et "ainsi" : il dit que son Père et lui sont une même chose, et il déclare qu'il n'y a aucune différence entre eux.


1. Le saint Docteur cite ici le sens; et non les paroles; mais ces paroles, quant au sens, se trouvent en plusieurs endroits de saint Jean.


(à suivre…)



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Message  ROBERT. Lun 18 Juil 2011, 5:56 pm

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[8] et [9]. Preuves de l'éternité. du Verbe. (suite)

Mais encore : il montre et manifeste sa puissance, et par ces paroles et par plusieurs autres. Comme lorsqu'il dit : "Tais-toi, calme-toi" (Marc, IV, 39), "je le veux, soyez guéri" (Match. VIII, 3), "je te le commande : Démon sourd et muet, sors de cet enfant". (Marc, IX, 24.) Et ceci encore : "Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : vous ne tuerez point; mais moi je vous dis, que quiconque se mettra en colère sans sujet contre son frère, méritera d'être condamné". (Matth. V, 21, 22.) Et tant d'autres préceptes ou miracles qui suffisent pour prouver sa puissance; que dis-je? c'est bien des fois plus qu'il n'en faut pour gagner et convaincre tout homme qui n'aura pas perdu le sens et la raison.



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Message  ROBERT. Mar 19 Juil 2011, 5:45 pm

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AU COMMENCEMENT ÉTAIT LE VERBE.


Par SAINT JEAN CHRYSOSTÔME.




[10] Et [11]. Contre la vaine gloire. — Maux qu'elle produit. — On lui sacrifie ses richesses. — On imagine tout, on fait tout pour plaire au peuple. — Belle définition du peuple. — La gloire du peuple n'est point une vraie gloire. — Cas qu'on doit faire de la multitude. — Ne chercher que Dieu seul pour spectateur et pour panégyriste des bonnes œuvres que l'on fait.


1. Mais telle est la force de la vaine gloire, que, même dans les choses les plus claires et les plus évidentes, elle peut aveugler l'esprit de ceux qui en sont possédés, leur persuader de combattre ce qui est le mieux avéré; elle peut même pousser au mensonge et à la révolte ceux qui sont le mieux convaincus de la vérité. C'est là ce qu'ont fait les Juifs : car ils ne niaient pas le Fils de Dieu par ignorance, mais pour se concilier la faveur du vulgaire : "Ils croyaient en lui", dit l'Écriture, "mais ils craignaient d'être chassés de la synagogue". (Jean, XII, 42.) Et ils perdaient leur salut pour l'amour des autres. Celui qui recherche ainsi la gloire du monde ne peut acquérir celle qui vient de Dieu. Voilà pourquoi Jésus-Christ leur fait ce reproche: "Comment pouvez-vous croire, vous qui recherchez la gloire des hommes, et qui ne recherchez point celle qui vient de Dieu ? " (Jean, V, 44.)


La vaine gloire, mes frères, est en quelque sorte une profonde ivresse. Voilà pourquoi celui qui est attaqué de cette maladie s'en délivre difficilement : elle est un cruel tyran qui, arrachant du ciel l'âme de ses esclaves, l'attache à la terre, ne lui permet pas de voir la vraie lumière, la pousse à se vautrer toujours dans la boue, et lui donne des maîtres si puissants, qu'ils la font obéir sans lui faire aucun commandement : car celui qui est infecté de cette passion, fait volontairement, quoique personne ne l'y engage et ne l'y force; fait, dis-je, tout ce qu'il imagine pouvoir plaire à ces maîtres. C'est pour l'amour d'eux, c'est afin de leur plaire qu'il se revêt de beaux vêtements, qu'il orne son visage, non pour soi, mais pour les autres; qu'il se fait accompagner à la place d'une foule de domestiques, afin de s'attirer les regards et l'admiration de tout le monde; enfin, tout ce qu'il fait, c'est pour les autres qu'il le fait.


Est-il une pire et plus dangereuse maladie que celle-là ? souvent pour se faire regarder et admirer, il se précipite dans quelque abîme. Certes, ce qu'en a dit Jésus-Christ suffit pour en montrer toute la tyrannie. Mais je veux encore la faire connaître par d'autres endroits. Demandez à ces citoyens qui répandent leurs richesses avec tant de profusion pourquoi ils donnent de si grosses sommes d'argent, à quelle fin cette prodigieuse dépense ? ils n'auront que cette seule réponse à vous faire : c'est pour plaire au peuple. Mais interrogez-les encore, demandez-leur ce que c'est que le peuple? c'est quelque chose, diront-ils, qui est plein de tumulte et d'agitation, où la déraison domine, qui va au hasard, comme les flots de la mer, un chaos d'idées et de sentiments contradictoires: est-il donc rien de plus misérable que celui qui se donne un tel maître ?


(à suivre…)


Saint Jean Chrysostome — OEUVRES COMPLÈTES — TRADUITES POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FRANÇAIS SOUS LA DIRECTION DE M. JEANNIN
Licencié ès-lettres, professeur de rhétorique au collège de l’Immaculée-Conception de Saint-Dizier, Bar-Le-Duc, L. Guérin & Ce, Éditeurs 1865, TOME HUITIÈME Pages 113-119

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Gras ajoutés.
à suivre…

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ROBERT.
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