Lundi de Pâques - Apparition du Christ à Emmaüs
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gabrielle
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Lundi de Pâques - Apparition du Christ à Emmaüs
Evangile du jour: Apparition du Christ à Emmaüs
Saint Thomas d'Aquin, Aurea Catena
Explications sur L'Évangile de St Luc
CHAPITRE XXIV
vv. 13-24.
La Glose. Après que les anges ont fait connaître aux saintes femmes la résurrection de Jésus-Christ, le Sauveur apparaît lui-même à ses disciples, pour leur apprendre qu'il est ressuscité : " Or, ce jour-là même deux d'entre s'en allaient à un village nommé Emmaüs. " – Théophyl. Il en est qui prétendent que l'un de ces deux disciples était saint Luc lui-même, et que c'est la raison pour laquelle il a caché son nom. – S. Ambr. Le Sauveur se manifeste sur le soir et séparément à ces deux disciples nommés Ammaon et Cléophas, comme il se manifesta plus tard séparément aux onze Apôtres. – S. Aug. (De l'accord des Evang., 3, 25.) Saint Marc a pu sans absurdité appeler campagne le bourg d'Emmaüs. Saint Luc fait connaître ensuite la situation de ce bourg, en ajoutant : Il était éloigné d'environ soixante stades de Jérusalem et s'appelait Emmaüs. – Bède. C'est aujourd'hui Nicopolis, ville célèbre de la Palestine, qui après que la Judée eut été réduite en servitude, fut rebâtie par l'empereur Marc-Aurèle, et changea d'aspect et de nom. Le stade qui, selon les Grecs, fut inventé par Hercule pour mesurer les distances, est la huitième partie du mille, ainsi soixante stades font sept mille cinq cents pas, ce fut la distance qu'eurent à parcourir ceux qui étaient certains de la mort et de la sépulture du Seigneur, mais qui doutaient encore de sa résurrection ; on ne peut nier en effet que la résurrection qui eut lieu après le septième jour de la semaine, ne soit figurée par le nombre huit. Or, ces deux disciples qui marchaient en s'entretenant du Seigneur, avaient déjà parcouru six mille de chemin, parce qu'ils s'affligeaient qu'on eût mis à mort (le sixième jour), un homme innocent de tout crime. Ils avaient même parcouru le septième mille, parce qu'ils ne doutaient nullement que son corps n'eût reposé dans le sépulcre, mais ils n'avaient encore parcouru que la moitié du huitième, parce qu'ils ne croyaient qu'imparfaitement à la gloire de la résurrection qui s'était déjà accomplie.
Théoph. Ces deux disciples s'entretenaient donc entre eux des choses qui étaient arrivées, sans y croire, et comme tout étonnés de ces événements extraordinaires " Et ils s'entretenaient de tout ce qui s'était passé. " – Bède. Pendant qu'ils s'entretiennent ainsi du Seigneur Jésus, il s'approche et fait route avec eux pour allumer dans leurs âmes la foi de sa résurrection, et accomplir cette promesse qu'il avait faite : " Là où deux où trois sont rassemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux. " (Mt 18.) " Pendant qu'ils discouraient et se communiquaient leurs pensées, Jésus lui-même vint les joindre et se mit à marcher avec eux. " – Théophyl. Le corps de Jésus étant doué de spiritualité depuis sa résurrection, la distance des, lieux ne l'empêchait plus de se manifester au milieu de ceux auxquels il voulait apparaître ; son corps n'était plus soumis aux lois naturelles, mais aux lois surnaturelles qui régissent les esprits. Voilà pourquoi saint Marc rapporte qu'il apparut aux deux disciples sous une autre forme qui ne leur permettait pas de le reconnaître. (Mc 16.) " Et quelque chose empêchait que leurs yeux ne le reconnussent. " Le Sauveur se conduit de la sorte à leur égard pour leur donner lieu de révéler le doute qui assiége leur esprit, et d'obtenir la guérison de leurs blessures en les découvrant à ce divin médecin. Son intention est encore de leur apprendre que bien que son corps ressuscité fût le même qui avait souffert, cependant il n'était plus dans un état où il pût être vu de tous indifféremment, mais seulement de ceux à qui il voulait se manifester. Il veut enfin qu'ils sachent pourquoi désormais il ne vit plus au milieu des hommes, c'est que depuis sa résurrection les hommes ne sont plus dignes de cette vie nouvelle et toute divine qui est une image de notre résurrection future, où notre vie sera celle des anges et des enfants de Dieu.
S. Grég. (hom. 23 sur les Evang.) C'est par un dessein plein de sagesse que Jésus n'apparaît pas aux deux disciples sous une forme qui le fit reconnaître ; il reproduit extérieurement pour les yeux du corps ce qui se passait intérieurement pour les yeux de leur âme. En effet, l'amour pour Jésus et le doute se partageaient à la fois leur coeur. Il leur manifeste donc sa présence, pendant qu'ils s'entretenaient de lui, mais il leur apparaît sous une forme qui ne leur permettait pas de le reconnaître, parce que leur âme est en proie au doute. Cependant il leur adresse la parole : " Et il leur dit : De quoi vous entretenez-vous ainsi en marchant et d'où vient votre tristesse ? " – Ch. des Pèr. gr. Ils s'entretenaient ensemble comme ayant perdu toute espérance de revoir le Christ vivant, et ils s'affligeaient vivement de la mort du Sauveur : " L'un d'eux, nommé Cléophas, lui répondit : Êtes-vous seul si étranger dans Jérusalem que vous ne sachiez pas les choses qui y sont arrivées ces jours-ci ? " – Théophyl. C'est-à-dire, êtes-vous donc seul étranger, habitez-vous si loin de Jérusalem et vous inquiétez-vous si peu de ce qui s'est passé au milieu de cette ville que vous l'ignoriez complètement ? – Bède. Ils lui tiennent ce langage, parce qu'ils le prenaient pour un étranger dont le visage leur était inconnu ; en effet, il était véritablement pour eux un étranger, la gloire de sa résurrection mettait entre lui et leur faible nature une distance immense, et il demeurait aussi comme un étranger pour leur foi qui ne pouvait croire à sa résurrection. Cependant il continue de les interroger : " Quelles choses, leur dit-il ? Ils répondirent : Ce qui est arrivé au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète. " Ils reconnaissent hautement qu'il est un prophète mais non qu'il est le Fils de Dieu, soit que leur foi sur ce point fût encore imparfaite, soit par crainte de tomber dans les mains persécutrices des Juifs. Ils ne savaient donc qui il était, ou ils dissimulaient ce qu'ils regardaient comme la vérité : ils ajoutent cependant à sa louange : " Puissant en oeuvres et en paroles. " – Théophyl. Les oeuvres d'abord, ensuite les paroles ; aucune doctrine, en effet, n'est acceptable, si celui qui l'enseigne ne commence par la mettre en pratique ; les oeuvres doivent précéder les considérations, et si vous ne purifiez pas vos bonnes oeuvres, le miroir de votre intelligence, elle n'aura pas l'éclat que vous désirez. Ils ajoutent encore : " Devant Dieu et devant tout le peuple, " car nous devons chercher avant tout à plaire à Dieu, et veiller ensuite autant qu'il est possible, à ce que notre vertu édifie les hommes, c'est-à-dire, que nous devons mettre au premier rang le service de Dieu, et éviter ensuite tout ce qui peut scandaliser nos frères.
Ch. des Pèr. gr. Ils font connaître ensuite la cause de leur tristesse, c'est la passion du Christ livré à la fureur de ses ennemis : " Et comment les princes des prêtres et nos anciens l'ont livré pour être condamné à mort. " Et ils laissent ensuite échapper cette parole de désespoir : " Nous espérions qu'il était celui qui doit délivrer Israël " Nous espérions, disent-ils, nous n'espérons plus, comme si la mort de Jésus-Christ était semblable à la mort des autres hommes. – Théophyl. Lorsqu'ils espéraient, en effet, que le Christ délivrerait le peuple d'Israël des maux qui l'accablaient et de la servitude des Romains, ils croyaient qu'il serait roi à la manière des rois de la terre, et qu'il aurait pu par conséquent échapper à la sentence de mort portée contre lui. – Bède. C'est donc avec raison qu'ils sont dans la tristesse, ils se reprochent pour ainsi dire d'avoir placé leurs espérances de rédemption dans celui qu'ils ont vu mourir sur la croix, et à la résurrection duquel ils ne peuvent croire, et ils s'affligent de la mort injuste de celui dont ils connaissaient l'innocence. Théophyl. Les paroles qui suivent prouvent toutefois qu'ils ne sont pas complètement incrédules : " Et cependant après tout cela, c'est aujourd'hui le troisième jour que ces choses se sont passées. " Ils avaient donc quelque souvenir de ce que le Seigneur leur avait dit qu'il ressusciterait le troisième jour.
Ch. des Pèr. gr. Ils rapportent même le bruit que les saintes femmes avaient répandu de la résurrection de Jésus : " A la vérité, quelques-unes des femmes qui sont avec nous, nous ont fort étonnés, " etc. ils rapportent ce bruit sans y croire, la seule impression qu'il ait produite sur eux, c'est l'étonnement, la frayeur, car ils ne pouvaient supposer la vérité de ce qui leur était raconté ni croire à l'apparition des anges, cette nouvelle les jetait donc dans l'étonnement et le trouble. Le témoignage de Pierre lui-même ne leur paraissait pas certain, car il n'affirmait pas qu'il avait vu le Seigneur, mais de ce que son corps n'était plus dans le sépulcre, il conjecturait qu'il pouvait être ressuscité : " Quelques-uns des nôtres sont allés au sépulcre, et ont trouvé toutes choses comme les femmes les leur avaient rapportées, mais pour lui, ils ne l'ont point trouvé. " – S. Aug. (de l'acc. des Evang.) Saint Luc vient de dire précédemment que Pierre courut au sépulcre, et en rapportant les paroles de Cléophas : " Quelques-uns des nôtres sont allés au sépulcre, " il confirme le récit de Jean, d'après lequel deux disciples (Jn 20) allèrent au sépulcre ; mais saint Luc n'a parlé d'abord que de Pierre, comme étant le premier à qui Marie annonça ce qu'elle avait vu.
A suivre...
Saint Thomas d'Aquin, Aurea Catena
Explications sur L'Évangile de St Luc
CHAPITRE XXIV
vv. 13-24.
La Glose. Après que les anges ont fait connaître aux saintes femmes la résurrection de Jésus-Christ, le Sauveur apparaît lui-même à ses disciples, pour leur apprendre qu'il est ressuscité : " Or, ce jour-là même deux d'entre s'en allaient à un village nommé Emmaüs. " – Théophyl. Il en est qui prétendent que l'un de ces deux disciples était saint Luc lui-même, et que c'est la raison pour laquelle il a caché son nom. – S. Ambr. Le Sauveur se manifeste sur le soir et séparément à ces deux disciples nommés Ammaon et Cléophas, comme il se manifesta plus tard séparément aux onze Apôtres. – S. Aug. (De l'accord des Evang., 3, 25.) Saint Marc a pu sans absurdité appeler campagne le bourg d'Emmaüs. Saint Luc fait connaître ensuite la situation de ce bourg, en ajoutant : Il était éloigné d'environ soixante stades de Jérusalem et s'appelait Emmaüs. – Bède. C'est aujourd'hui Nicopolis, ville célèbre de la Palestine, qui après que la Judée eut été réduite en servitude, fut rebâtie par l'empereur Marc-Aurèle, et changea d'aspect et de nom. Le stade qui, selon les Grecs, fut inventé par Hercule pour mesurer les distances, est la huitième partie du mille, ainsi soixante stades font sept mille cinq cents pas, ce fut la distance qu'eurent à parcourir ceux qui étaient certains de la mort et de la sépulture du Seigneur, mais qui doutaient encore de sa résurrection ; on ne peut nier en effet que la résurrection qui eut lieu après le septième jour de la semaine, ne soit figurée par le nombre huit. Or, ces deux disciples qui marchaient en s'entretenant du Seigneur, avaient déjà parcouru six mille de chemin, parce qu'ils s'affligeaient qu'on eût mis à mort (le sixième jour), un homme innocent de tout crime. Ils avaient même parcouru le septième mille, parce qu'ils ne doutaient nullement que son corps n'eût reposé dans le sépulcre, mais ils n'avaient encore parcouru que la moitié du huitième, parce qu'ils ne croyaient qu'imparfaitement à la gloire de la résurrection qui s'était déjà accomplie.
Théoph. Ces deux disciples s'entretenaient donc entre eux des choses qui étaient arrivées, sans y croire, et comme tout étonnés de ces événements extraordinaires " Et ils s'entretenaient de tout ce qui s'était passé. " – Bède. Pendant qu'ils s'entretiennent ainsi du Seigneur Jésus, il s'approche et fait route avec eux pour allumer dans leurs âmes la foi de sa résurrection, et accomplir cette promesse qu'il avait faite : " Là où deux où trois sont rassemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux. " (Mt 18.) " Pendant qu'ils discouraient et se communiquaient leurs pensées, Jésus lui-même vint les joindre et se mit à marcher avec eux. " – Théophyl. Le corps de Jésus étant doué de spiritualité depuis sa résurrection, la distance des, lieux ne l'empêchait plus de se manifester au milieu de ceux auxquels il voulait apparaître ; son corps n'était plus soumis aux lois naturelles, mais aux lois surnaturelles qui régissent les esprits. Voilà pourquoi saint Marc rapporte qu'il apparut aux deux disciples sous une autre forme qui ne leur permettait pas de le reconnaître. (Mc 16.) " Et quelque chose empêchait que leurs yeux ne le reconnussent. " Le Sauveur se conduit de la sorte à leur égard pour leur donner lieu de révéler le doute qui assiége leur esprit, et d'obtenir la guérison de leurs blessures en les découvrant à ce divin médecin. Son intention est encore de leur apprendre que bien que son corps ressuscité fût le même qui avait souffert, cependant il n'était plus dans un état où il pût être vu de tous indifféremment, mais seulement de ceux à qui il voulait se manifester. Il veut enfin qu'ils sachent pourquoi désormais il ne vit plus au milieu des hommes, c'est que depuis sa résurrection les hommes ne sont plus dignes de cette vie nouvelle et toute divine qui est une image de notre résurrection future, où notre vie sera celle des anges et des enfants de Dieu.
S. Grég. (hom. 23 sur les Evang.) C'est par un dessein plein de sagesse que Jésus n'apparaît pas aux deux disciples sous une forme qui le fit reconnaître ; il reproduit extérieurement pour les yeux du corps ce qui se passait intérieurement pour les yeux de leur âme. En effet, l'amour pour Jésus et le doute se partageaient à la fois leur coeur. Il leur manifeste donc sa présence, pendant qu'ils s'entretenaient de lui, mais il leur apparaît sous une forme qui ne leur permettait pas de le reconnaître, parce que leur âme est en proie au doute. Cependant il leur adresse la parole : " Et il leur dit : De quoi vous entretenez-vous ainsi en marchant et d'où vient votre tristesse ? " – Ch. des Pèr. gr. Ils s'entretenaient ensemble comme ayant perdu toute espérance de revoir le Christ vivant, et ils s'affligeaient vivement de la mort du Sauveur : " L'un d'eux, nommé Cléophas, lui répondit : Êtes-vous seul si étranger dans Jérusalem que vous ne sachiez pas les choses qui y sont arrivées ces jours-ci ? " – Théophyl. C'est-à-dire, êtes-vous donc seul étranger, habitez-vous si loin de Jérusalem et vous inquiétez-vous si peu de ce qui s'est passé au milieu de cette ville que vous l'ignoriez complètement ? – Bède. Ils lui tiennent ce langage, parce qu'ils le prenaient pour un étranger dont le visage leur était inconnu ; en effet, il était véritablement pour eux un étranger, la gloire de sa résurrection mettait entre lui et leur faible nature une distance immense, et il demeurait aussi comme un étranger pour leur foi qui ne pouvait croire à sa résurrection. Cependant il continue de les interroger : " Quelles choses, leur dit-il ? Ils répondirent : Ce qui est arrivé au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète. " Ils reconnaissent hautement qu'il est un prophète mais non qu'il est le Fils de Dieu, soit que leur foi sur ce point fût encore imparfaite, soit par crainte de tomber dans les mains persécutrices des Juifs. Ils ne savaient donc qui il était, ou ils dissimulaient ce qu'ils regardaient comme la vérité : ils ajoutent cependant à sa louange : " Puissant en oeuvres et en paroles. " – Théophyl. Les oeuvres d'abord, ensuite les paroles ; aucune doctrine, en effet, n'est acceptable, si celui qui l'enseigne ne commence par la mettre en pratique ; les oeuvres doivent précéder les considérations, et si vous ne purifiez pas vos bonnes oeuvres, le miroir de votre intelligence, elle n'aura pas l'éclat que vous désirez. Ils ajoutent encore : " Devant Dieu et devant tout le peuple, " car nous devons chercher avant tout à plaire à Dieu, et veiller ensuite autant qu'il est possible, à ce que notre vertu édifie les hommes, c'est-à-dire, que nous devons mettre au premier rang le service de Dieu, et éviter ensuite tout ce qui peut scandaliser nos frères.
Ch. des Pèr. gr. Ils font connaître ensuite la cause de leur tristesse, c'est la passion du Christ livré à la fureur de ses ennemis : " Et comment les princes des prêtres et nos anciens l'ont livré pour être condamné à mort. " Et ils laissent ensuite échapper cette parole de désespoir : " Nous espérions qu'il était celui qui doit délivrer Israël " Nous espérions, disent-ils, nous n'espérons plus, comme si la mort de Jésus-Christ était semblable à la mort des autres hommes. – Théophyl. Lorsqu'ils espéraient, en effet, que le Christ délivrerait le peuple d'Israël des maux qui l'accablaient et de la servitude des Romains, ils croyaient qu'il serait roi à la manière des rois de la terre, et qu'il aurait pu par conséquent échapper à la sentence de mort portée contre lui. – Bède. C'est donc avec raison qu'ils sont dans la tristesse, ils se reprochent pour ainsi dire d'avoir placé leurs espérances de rédemption dans celui qu'ils ont vu mourir sur la croix, et à la résurrection duquel ils ne peuvent croire, et ils s'affligent de la mort injuste de celui dont ils connaissaient l'innocence. Théophyl. Les paroles qui suivent prouvent toutefois qu'ils ne sont pas complètement incrédules : " Et cependant après tout cela, c'est aujourd'hui le troisième jour que ces choses se sont passées. " Ils avaient donc quelque souvenir de ce que le Seigneur leur avait dit qu'il ressusciterait le troisième jour.
Ch. des Pèr. gr. Ils rapportent même le bruit que les saintes femmes avaient répandu de la résurrection de Jésus : " A la vérité, quelques-unes des femmes qui sont avec nous, nous ont fort étonnés, " etc. ils rapportent ce bruit sans y croire, la seule impression qu'il ait produite sur eux, c'est l'étonnement, la frayeur, car ils ne pouvaient supposer la vérité de ce qui leur était raconté ni croire à l'apparition des anges, cette nouvelle les jetait donc dans l'étonnement et le trouble. Le témoignage de Pierre lui-même ne leur paraissait pas certain, car il n'affirmait pas qu'il avait vu le Seigneur, mais de ce que son corps n'était plus dans le sépulcre, il conjecturait qu'il pouvait être ressuscité : " Quelques-uns des nôtres sont allés au sépulcre, et ont trouvé toutes choses comme les femmes les leur avaient rapportées, mais pour lui, ils ne l'ont point trouvé. " – S. Aug. (de l'acc. des Evang.) Saint Luc vient de dire précédemment que Pierre courut au sépulcre, et en rapportant les paroles de Cléophas : " Quelques-uns des nôtres sont allés au sépulcre, " il confirme le récit de Jean, d'après lequel deux disciples (Jn 20) allèrent au sépulcre ; mais saint Luc n'a parlé d'abord que de Pierre, comme étant le premier à qui Marie annonça ce qu'elle avait vu.
A suivre...
Invité- Invité
Re: Lundi de Pâques - Apparition du Christ à Emmaüs
vv. 25-35.
Théophyl. Notre-Seigneur voyant l'âme de ses deux disciples en proie à d'aussi grands doutes, les en reprend avec sévérité : " Alors il leur dit : O insensés (ils venaient en effet de tenir le même langage que les Juifs au pied de la croix : Il a sauvé les autres, il ne peut se sauver lui-même) et lents de coeur, à croire tout ce qu'ont dit les prophètes ! " On en voit, en effet, qui croient à quelques-uns des oracles prophétiques, mais non pas à toutes les prophéties ; ainsi ils ajouteront foi aux prophéties qui ont pour objet la croix de Jésus-Christ, à celle-ci par exemple : " ils ont percé mes pieds et mes mains ; " (Ps 21) mais ils ne croiront pas à celles qui ont annoncé sa résurrection, comme à cette autre du même Roi-prophète : " Vous ne souffrirez point que votre saint soit sujet à la corruption. " (Ps 15.) Or, nous devons croire indistinctement à toutes les prophéties, à celles qui ont prédit ses gloires, comme à celles qui ont annoncé ses humiliations ; car c'est justement par ses humiliations et ses souffrances qu'il est entré dans sa gloire : " Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu'il entrât ainsi dans sa gloire ? " ce qu'il faut entendre de son humanité.
S. Isid. de Péluse. Mais bien qu'il fallût que le Christ passât par les souffrances, ceux qui l'ont crucifié n'en sont pas moins coupables ; car ils ne cherchaient point à accomplir les desseins de Dieu ; aussi leur action a-t-elle été souverainement impie, tandis que la providence de Dieu s'est montrée pleine de sagesse en faisant servir leur iniquité au salut du genre humain, comme on se sert de la chair des vipères pour composer un antidote efficace et salutaire. – S. Chrys. Aussi le Sauveur leur explique comment les choses ne sont pas arrivées naturellement, mais par un dessein depuis longtemps prémédité de Dieu : " Et parcourant tous les prophètes, en commençant par Moïse, il leur expliquait ce qui le concerne dans toutes les Écritures. " Il semble leur dire : Puisque vous êtes ai lents à croire, je vais vous rendre une sainte activité en vous expliquant les mystères des Écritures ; ainsi le sacrifice d'Abraham, immolant un bélier à la place d'Isaac, a été la figure du sacrifice de la croix (Gn 22, 12), et c'est ainsi que les mystères de la croix et de la résurrection de Jésus-Christ se trouvent annoncés ça et là dans tous les oracles prophétiques. – Bède. Or, si Moise et les prophètes ont parlé de Jésus-Christ et prédit qu'il n'entrerait dans sa gloire que par le chemin des souffrances, comment peut-on se glorifier d'être chrétien, et ne point examiner avec soin le rapport que les Écritures ont avec Jésus-Christ, et surtout ne point vouloir obtenir par les souffrances la gloire qu'on désire partager avec Jésus-Christ ?
Ch. des Pèr. gr. L'Évangéliste nous a fait observer précédemment que les yeux des deux disciples étaient comme fermés, et qu'ils ne purent le reconnaître, jusqu'à ce que les paroles du Sauveur eurent disposé leur âme à la foi ; il raconte maintenant comment Jésus se découvrit à eux après les avoir préparés par ses enseignements : " Cependant ils approchèrent du village où ils allaient, et Jésus feignit d'aller plus loin. " – S. Aug. (Quest. évang., 2, 51.) Il n'y a point ici de mensonge de la part du Sauveur, car toute feinte n'est pas un mensonge. il y a mensonge toutes les fois que l'action que nous, feignons de faire ne signifie absolument rien, mais lorsque cette action a une signification, ce n'est plus un mensonge, mais une figure de la vérité ; autrement il faudrait regarder comme autant de mensonges tout ce que les saints et Notre-Seigneur lui-même ont dit en termes figurés, puisque ces paroles, prises dans leur sens naturel et ordinaire, n'ont rien de vrai. On peut donc sans mensonge user de feinte dans ses actions aussi bien que dans ses paroles, en se proposant, dans ces actions, la signification d'une vérité quelconque.
S. Grèg. (hom. 22 sur les Evang.) Jésus feint d'aller plus loin, parce qu'il était encore étranger pour leurs coeurs qui avaient si peu de foi en lui. Feindre veut dire façonner, de là vient le nom que nous donnons à ceux qui façonnent l'argile. La vérité qui est simple, n'a donc rien fait ici par duplicité, elle s'est montrée extérieurement aux yeux de leur corps, telle qu'elle était pour les yeux de leur âme. Cependant comme ils ne pouvaient rester étrangers à la charité, alors qu'ils avaient pour compagnon de voyage la charité elle-même, ils lui offrent l'hospitalité comme à un étranger : " Et ils le pressèrent. " Apprenons par cet exemple, que nous devons non seulement inviter les étrangers, mais encore les forcer à accepter l'hospitalité. – La Glose. Non contents de le forcer, ils lui apportent une raison déterminante : " Ils le pressèrent, en disant : Demeurez avec nous, car il se fait tard, et le jour est déjà sur son déclin. "
S. Grég. (hom. 22.) Lorsque Jésus-Christ est reçu dans la personne de ses membres, il s'approche lui-même de ceux qui le reçoivent : " Et il entra avec eux. " Ils dressent la table, servent les aliments, et ils vont reconnaître dans la fraction du pain le Dieu qu'ils n'ont pas reconnus quand il leur expliquait les saintes Écritures : " Etant avec eux à table, il prit le pain et le bénit, et l'ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent. " – S. Chrys. (Ch. des Pèr. gr.) Ils le reconnurent non pas des yeux du corps, mais des yeux de l'âme. – S. Aug. (de l'acc. des Evang., 3, 25.) Ce n'est pas qu'ils eussent les yeux fermés en marchant avec lui, mais quelque chose les empêchait de reconnaître ce qu'ils voyaient par un effet semblable à celui que produit un brouillard, ou une humeur répandue sur les yeux). Notre-Seigneur aurait pu sans doute transformer son corps et lui donner une autre forme apparente que eau, qu'ils avaient coutume de voir, lui qui, avant sa passion, s'était transfiguré sur la montagne, et avait donné à son visage la splendeur du soleil. Mais il n'en fut point ainsi, et nous sommes fondés à croire que ç'est le démon qui avait placé ce bandeau sur leurs yeux, pour les empêcher de reconnaître Jésus-Christ. Or le Sauveur ne laissa ce bandeau sur leurs yeux que jusqu'au moment où il leur distribua le sacrement du pain, pour nous faire comprendre que la communion à son corps sacré, a la puissance d'écarter les obstacles qui nous empêchent de reconnaître Jésus-Christ. – Théophyl. Il veut encore nous apprendre que la participation au pain sacré nous ouvre les yeux, pour que nous puissions le reconnaître, tant est grande et ineffable la vertu de la chair de Jésus-Christ.
S. Aug. (Quest. évang.) Lorsque le Seigneur, marchant avec ses disciples qui ne le reconnaissent pas, et leur expliquant les Écritures, feint ensuite d'aller plus loin, il veut nous enseigner. encore qu'en pratiquant les devoirs de l'hospitalité, les hommes peuvent arriver à le connaître, et qu'il sera toujours avec ceux qui exerceront l'hospitalité à l'égard de ses serviteurs, lors même qu'il se sera plus éloigné des hommes en remontant dans les cieux. Celui donc qui, après avoir été instruit des choses de la foi, communique tous ses biens à celui qui l'a instruit (Ga 6), est sûr de retenir Jésus-Christ et de l'empêcher de s'éloigner de lui. En effet, les disciples d'Emmaüs avaient reçu l'enseignement de la parole, lorsque le Sauveur leur expliquait les Écritures. Et c'est parce qu'ils ont pratiqué à son égard l'hospitalité, qu'ils ont mérité de connaître lors de la fraction du pain celui qu'ils n'avaient pas reconnu lorsqu'il leur expliquait les Écritures, " car ce ne sont pas ceux qui écoutent la loi, qui sont justes aux yeux de Dieu, mais ce sont ceux qui la pratiquent qui seront justifiés. (Rm 2.)
S. Grég. (hom. 22.) Que celui donc qui veut comprendre les enseignements qu'il a reçus, se hâte de mettre en pratique ce qu'il a déjà pu comprendre. Voyez, le Seigneur n'a pas été connu pendant qu'il parlait, et il daigne se faire connaître lorsqu'il se donne en nourriture. L'Évangéliste ajoute : " Et il disparut de devant leurs yeux. " – Théophyl. La nature de son corps ressuscité ne lui permettait pas de demeurer plus longtemps avec eux, et il voulait aussi par là augmenter leur amour : " Aussi ils se dirent alors l'un à l'autre : N'est-il pas vrai que notre coeur était tout brûlant au dedans de nous, lorsqu'il nous parlait dans le chemin, et qu'il nous expliquait les Écritures ? " – Orig. Nous voyons ici que les paroles du Sauveur embrasaient du feu de l'amour divin ceux qui les écoutaient. – S. Grég. (hom. pour la Pentec.) Lorsque la parole divine se fait entendre, le coeur s'enflamme, la froide langueur disparaît, et l'âme est comme agitée par les saintes inquiétudes du désir des cieux. Elle se plaît à entendre les divins préceptes, et les enseignements qu'elle reçoit sont comme autant de feux qui l'embrasent.
Théophyl. Leur coeur était donc brûlant, soit du feu des paroles du Sauveur qu'ils recevaient comme la vérité, soit parce qu'en l'écoutant expliquer les Écritures, ils comprenaient à la vive émotion de leurs coeur qu'il était le Seigneur. Aussi leur joie était si grande que, sans tarder, ils retournèrent aussitôt à Jérusalem : " Et se levant à l'heure même, ils retournèrent à Jérusalem. " Ils partirent à l'heure même, mais ils n'arrivèrent que quelques heures après, car ils avaient à parcourir une distance de soixante stades.
S. Aug. (de l'acc. des Evang., 3, 25.) Déjà le bruit que Jésus. était ressuscité avait été répandu et par les saintes femmes, et par Simon Pierre, à qui il était apparu, et les deux disciples, étant arrivés à Jérusalem, trouvèrent les Apôtres qui s'entretenaient de ce grand événement : " Et ils trouvèrent assemblés les onze, et ceux qui étaient avec eux, disant : Le Seigneur est vraiment ressuscité, et il est apparu à Simon. " – Bède. C'est donc à saint Pierre, le premier de tous, que Notre-Seigneur est apparu d'après le témoignage des quatre Évangélistes et de l'Apôtre saint Paul. Il ne se manifestait, pas à tous, parce qu'il voulait jeter les semences de la foi ; en effet, celui à qui le Seigneur apparaissait le premier, et qu'il rendait ainsi certain de sa résurrection, racontait cette apparition aux autres ; et ce récit, se propageant, préparait ceux qui l'entendaient à voir le Sauveur lui-même. C'est donc pour cette raison qu'il apparut d'abord au plus digne et au plus fidèle de tous ses Apôtres. Il fallait, en effet, une âme dont la fidélité fût à toute épreuve pour recevoir cette apparition sans être troublé d'une vision aussi inattendue. Il apparaît donc à Pierre qui méritait d'être le premier témoin de la résurrection, parce qu'il avait confessé le premier qu'il était le Christ. Il lui apparaît encore le premier, parce que Pierre l'avait renié, et qu'il voulait ainsi le consoler et le préserver du désespoir. Il apparût ensuite à d'autres, tantôt plus, tantôt moins nombreux, au rapport des deux disciples : " Eux-mêmes, à leur tour, racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin, et comment ils l'avaient reconnu dans la fraction du pain. "
S. Aug. (de l'acc. des Evang., 3, 25.) Saint Marc dit, il est vrai, que les Apôtres ne crurent pas au rapport des deux disciples, tandis que d'après saint Luc, ils déclarent eux-mêmes que le Seigneur est vraiment ressuscité ; mais cette contradiction apparente s'explique en disant que quelques-uns seulement de ceux. qui étaient présents refusèrent de croire au récit des deux disciples.
Théophyl. Notre-Seigneur voyant l'âme de ses deux disciples en proie à d'aussi grands doutes, les en reprend avec sévérité : " Alors il leur dit : O insensés (ils venaient en effet de tenir le même langage que les Juifs au pied de la croix : Il a sauvé les autres, il ne peut se sauver lui-même) et lents de coeur, à croire tout ce qu'ont dit les prophètes ! " On en voit, en effet, qui croient à quelques-uns des oracles prophétiques, mais non pas à toutes les prophéties ; ainsi ils ajouteront foi aux prophéties qui ont pour objet la croix de Jésus-Christ, à celle-ci par exemple : " ils ont percé mes pieds et mes mains ; " (Ps 21) mais ils ne croiront pas à celles qui ont annoncé sa résurrection, comme à cette autre du même Roi-prophète : " Vous ne souffrirez point que votre saint soit sujet à la corruption. " (Ps 15.) Or, nous devons croire indistinctement à toutes les prophéties, à celles qui ont prédit ses gloires, comme à celles qui ont annoncé ses humiliations ; car c'est justement par ses humiliations et ses souffrances qu'il est entré dans sa gloire : " Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu'il entrât ainsi dans sa gloire ? " ce qu'il faut entendre de son humanité.
S. Isid. de Péluse. Mais bien qu'il fallût que le Christ passât par les souffrances, ceux qui l'ont crucifié n'en sont pas moins coupables ; car ils ne cherchaient point à accomplir les desseins de Dieu ; aussi leur action a-t-elle été souverainement impie, tandis que la providence de Dieu s'est montrée pleine de sagesse en faisant servir leur iniquité au salut du genre humain, comme on se sert de la chair des vipères pour composer un antidote efficace et salutaire. – S. Chrys. Aussi le Sauveur leur explique comment les choses ne sont pas arrivées naturellement, mais par un dessein depuis longtemps prémédité de Dieu : " Et parcourant tous les prophètes, en commençant par Moïse, il leur expliquait ce qui le concerne dans toutes les Écritures. " Il semble leur dire : Puisque vous êtes ai lents à croire, je vais vous rendre une sainte activité en vous expliquant les mystères des Écritures ; ainsi le sacrifice d'Abraham, immolant un bélier à la place d'Isaac, a été la figure du sacrifice de la croix (Gn 22, 12), et c'est ainsi que les mystères de la croix et de la résurrection de Jésus-Christ se trouvent annoncés ça et là dans tous les oracles prophétiques. – Bède. Or, si Moise et les prophètes ont parlé de Jésus-Christ et prédit qu'il n'entrerait dans sa gloire que par le chemin des souffrances, comment peut-on se glorifier d'être chrétien, et ne point examiner avec soin le rapport que les Écritures ont avec Jésus-Christ, et surtout ne point vouloir obtenir par les souffrances la gloire qu'on désire partager avec Jésus-Christ ?
Ch. des Pèr. gr. L'Évangéliste nous a fait observer précédemment que les yeux des deux disciples étaient comme fermés, et qu'ils ne purent le reconnaître, jusqu'à ce que les paroles du Sauveur eurent disposé leur âme à la foi ; il raconte maintenant comment Jésus se découvrit à eux après les avoir préparés par ses enseignements : " Cependant ils approchèrent du village où ils allaient, et Jésus feignit d'aller plus loin. " – S. Aug. (Quest. évang., 2, 51.) Il n'y a point ici de mensonge de la part du Sauveur, car toute feinte n'est pas un mensonge. il y a mensonge toutes les fois que l'action que nous, feignons de faire ne signifie absolument rien, mais lorsque cette action a une signification, ce n'est plus un mensonge, mais une figure de la vérité ; autrement il faudrait regarder comme autant de mensonges tout ce que les saints et Notre-Seigneur lui-même ont dit en termes figurés, puisque ces paroles, prises dans leur sens naturel et ordinaire, n'ont rien de vrai. On peut donc sans mensonge user de feinte dans ses actions aussi bien que dans ses paroles, en se proposant, dans ces actions, la signification d'une vérité quelconque.
S. Grèg. (hom. 22 sur les Evang.) Jésus feint d'aller plus loin, parce qu'il était encore étranger pour leurs coeurs qui avaient si peu de foi en lui. Feindre veut dire façonner, de là vient le nom que nous donnons à ceux qui façonnent l'argile. La vérité qui est simple, n'a donc rien fait ici par duplicité, elle s'est montrée extérieurement aux yeux de leur corps, telle qu'elle était pour les yeux de leur âme. Cependant comme ils ne pouvaient rester étrangers à la charité, alors qu'ils avaient pour compagnon de voyage la charité elle-même, ils lui offrent l'hospitalité comme à un étranger : " Et ils le pressèrent. " Apprenons par cet exemple, que nous devons non seulement inviter les étrangers, mais encore les forcer à accepter l'hospitalité. – La Glose. Non contents de le forcer, ils lui apportent une raison déterminante : " Ils le pressèrent, en disant : Demeurez avec nous, car il se fait tard, et le jour est déjà sur son déclin. "
S. Grég. (hom. 22.) Lorsque Jésus-Christ est reçu dans la personne de ses membres, il s'approche lui-même de ceux qui le reçoivent : " Et il entra avec eux. " Ils dressent la table, servent les aliments, et ils vont reconnaître dans la fraction du pain le Dieu qu'ils n'ont pas reconnus quand il leur expliquait les saintes Écritures : " Etant avec eux à table, il prit le pain et le bénit, et l'ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent, et ils le reconnurent. " – S. Chrys. (Ch. des Pèr. gr.) Ils le reconnurent non pas des yeux du corps, mais des yeux de l'âme. – S. Aug. (de l'acc. des Evang., 3, 25.) Ce n'est pas qu'ils eussent les yeux fermés en marchant avec lui, mais quelque chose les empêchait de reconnaître ce qu'ils voyaient par un effet semblable à celui que produit un brouillard, ou une humeur répandue sur les yeux). Notre-Seigneur aurait pu sans doute transformer son corps et lui donner une autre forme apparente que eau, qu'ils avaient coutume de voir, lui qui, avant sa passion, s'était transfiguré sur la montagne, et avait donné à son visage la splendeur du soleil. Mais il n'en fut point ainsi, et nous sommes fondés à croire que ç'est le démon qui avait placé ce bandeau sur leurs yeux, pour les empêcher de reconnaître Jésus-Christ. Or le Sauveur ne laissa ce bandeau sur leurs yeux que jusqu'au moment où il leur distribua le sacrement du pain, pour nous faire comprendre que la communion à son corps sacré, a la puissance d'écarter les obstacles qui nous empêchent de reconnaître Jésus-Christ. – Théophyl. Il veut encore nous apprendre que la participation au pain sacré nous ouvre les yeux, pour que nous puissions le reconnaître, tant est grande et ineffable la vertu de la chair de Jésus-Christ.
S. Aug. (Quest. évang.) Lorsque le Seigneur, marchant avec ses disciples qui ne le reconnaissent pas, et leur expliquant les Écritures, feint ensuite d'aller plus loin, il veut nous enseigner. encore qu'en pratiquant les devoirs de l'hospitalité, les hommes peuvent arriver à le connaître, et qu'il sera toujours avec ceux qui exerceront l'hospitalité à l'égard de ses serviteurs, lors même qu'il se sera plus éloigné des hommes en remontant dans les cieux. Celui donc qui, après avoir été instruit des choses de la foi, communique tous ses biens à celui qui l'a instruit (Ga 6), est sûr de retenir Jésus-Christ et de l'empêcher de s'éloigner de lui. En effet, les disciples d'Emmaüs avaient reçu l'enseignement de la parole, lorsque le Sauveur leur expliquait les Écritures. Et c'est parce qu'ils ont pratiqué à son égard l'hospitalité, qu'ils ont mérité de connaître lors de la fraction du pain celui qu'ils n'avaient pas reconnu lorsqu'il leur expliquait les Écritures, " car ce ne sont pas ceux qui écoutent la loi, qui sont justes aux yeux de Dieu, mais ce sont ceux qui la pratiquent qui seront justifiés. (Rm 2.)
S. Grég. (hom. 22.) Que celui donc qui veut comprendre les enseignements qu'il a reçus, se hâte de mettre en pratique ce qu'il a déjà pu comprendre. Voyez, le Seigneur n'a pas été connu pendant qu'il parlait, et il daigne se faire connaître lorsqu'il se donne en nourriture. L'Évangéliste ajoute : " Et il disparut de devant leurs yeux. " – Théophyl. La nature de son corps ressuscité ne lui permettait pas de demeurer plus longtemps avec eux, et il voulait aussi par là augmenter leur amour : " Aussi ils se dirent alors l'un à l'autre : N'est-il pas vrai que notre coeur était tout brûlant au dedans de nous, lorsqu'il nous parlait dans le chemin, et qu'il nous expliquait les Écritures ? " – Orig. Nous voyons ici que les paroles du Sauveur embrasaient du feu de l'amour divin ceux qui les écoutaient. – S. Grég. (hom. pour la Pentec.) Lorsque la parole divine se fait entendre, le coeur s'enflamme, la froide langueur disparaît, et l'âme est comme agitée par les saintes inquiétudes du désir des cieux. Elle se plaît à entendre les divins préceptes, et les enseignements qu'elle reçoit sont comme autant de feux qui l'embrasent.
Théophyl. Leur coeur était donc brûlant, soit du feu des paroles du Sauveur qu'ils recevaient comme la vérité, soit parce qu'en l'écoutant expliquer les Écritures, ils comprenaient à la vive émotion de leurs coeur qu'il était le Seigneur. Aussi leur joie était si grande que, sans tarder, ils retournèrent aussitôt à Jérusalem : " Et se levant à l'heure même, ils retournèrent à Jérusalem. " Ils partirent à l'heure même, mais ils n'arrivèrent que quelques heures après, car ils avaient à parcourir une distance de soixante stades.
S. Aug. (de l'acc. des Evang., 3, 25.) Déjà le bruit que Jésus. était ressuscité avait été répandu et par les saintes femmes, et par Simon Pierre, à qui il était apparu, et les deux disciples, étant arrivés à Jérusalem, trouvèrent les Apôtres qui s'entretenaient de ce grand événement : " Et ils trouvèrent assemblés les onze, et ceux qui étaient avec eux, disant : Le Seigneur est vraiment ressuscité, et il est apparu à Simon. " – Bède. C'est donc à saint Pierre, le premier de tous, que Notre-Seigneur est apparu d'après le témoignage des quatre Évangélistes et de l'Apôtre saint Paul. Il ne se manifestait, pas à tous, parce qu'il voulait jeter les semences de la foi ; en effet, celui à qui le Seigneur apparaissait le premier, et qu'il rendait ainsi certain de sa résurrection, racontait cette apparition aux autres ; et ce récit, se propageant, préparait ceux qui l'entendaient à voir le Sauveur lui-même. C'est donc pour cette raison qu'il apparut d'abord au plus digne et au plus fidèle de tous ses Apôtres. Il fallait, en effet, une âme dont la fidélité fût à toute épreuve pour recevoir cette apparition sans être troublé d'une vision aussi inattendue. Il apparaît donc à Pierre qui méritait d'être le premier témoin de la résurrection, parce qu'il avait confessé le premier qu'il était le Christ. Il lui apparaît encore le premier, parce que Pierre l'avait renié, et qu'il voulait ainsi le consoler et le préserver du désespoir. Il apparût ensuite à d'autres, tantôt plus, tantôt moins nombreux, au rapport des deux disciples : " Eux-mêmes, à leur tour, racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin, et comment ils l'avaient reconnu dans la fraction du pain. "
S. Aug. (de l'acc. des Evang., 3, 25.) Saint Marc dit, il est vrai, que les Apôtres ne crurent pas au rapport des deux disciples, tandis que d'après saint Luc, ils déclarent eux-mêmes que le Seigneur est vraiment ressuscité ; mais cette contradiction apparente s'explique en disant que quelques-uns seulement de ceux. qui étaient présents refusèrent de croire au récit des deux disciples.
Invité- Invité
Re: Lundi de Pâques - Apparition du Christ à Emmaüs
Merci Guillaume pour votre excellent travail.
Quoi de mieux que de lire les explications des saints Pères.
Quoi de mieux que de lire les explications des saints Pères.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Lundi de Pâques - Apparition du Christ à Emmaüs
Excellent travail, merci beaucoup cher Guillaume! !
UDP
UDP
Diane + R.I.P- Nombre de messages : 5488
Date d'inscription : 28/01/2009
Re: Lundi de Pâques - Apparition du Christ à Emmaüs
.
Félicitations pour votre bon travail, cher, --j'allais écrire EMMAÜS ! pardon, -- félicitations donc pour votre beau travail cher Guillaume... Quoi de mieux en effet que l'Aurea Catena!! pour nous donner des explications profondes sur les Sainte Écritures..
Félicitations pour votre bon travail, cher, --j'allais écrire EMMAÜS ! pardon, -- félicitations donc pour votre beau travail cher Guillaume... Quoi de mieux en effet que l'Aurea Catena!! pour nous donner des explications profondes sur les Sainte Écritures..
Dernière édition par ROBERT. le Dim 21 Nov 2010, 6:02 pm, édité 1 fois
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Lundi de Pâques - Apparition du Christ à Emmaüs
Merci cher Guillaume , pour toutes ses explications et tous ses enseignements...
Monique- Nombre de messages : 13764
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Lundi de Pâques - Apparition du Christ à Emmaüs
Merci Guillaume
les paroles de NSJC et de son Eglise (qui vous écoute m'écoute ) peuvent rendre notre coeur tout brûlant et l'Eucharistie fait encore beaucoup plus !
D'ailleurs la plupart de ceux qui ont représenté les disciples d'Emmaus les ont représentés avec Jésus-Eucharistie.
les paroles de NSJC et de son Eglise (qui vous écoute m'écoute ) peuvent rendre notre coeur tout brûlant et l'Eucharistie fait encore beaucoup plus !
D'ailleurs la plupart de ceux qui ont représenté les disciples d'Emmaus les ont représentés avec Jésus-Eucharistie.
Gérard- Nombre de messages : 2681
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: Lundi de Pâques - Apparition du Christ à Emmaüs
Merci Guillaume d'avoir mis en ligne les Pères de l'Église.
_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
Louis- Admin
- Nombre de messages : 17614
Date d'inscription : 26/01/2009
Re: Lundi de Pâques - Apparition du Christ à Emmaüs
Parabole a écrit:Merci Guillaume
les paroles de NSJC et de son Eglise (qui vous écoute m'écoute ) peuvent rendre notre coeur tout brûlant et l'Eucharistie fait encore beaucoup plus !
D'ailleurs la plupart de ceux qui ont représenté les disciples d'Emmaus les ont représentés avec Jésus-Eucharistie.
Saviez-vous, cher Parabole, que ce dernier post fut un spectaculaire essai pour me montrer que je ne m'étais pas forcé beaucoup pour illustrer la scène avec les disciples d'Emmaüs et sachez que je vous en remercie charitablement et vivement... Je me rachète:
Dernière édition par ROBERT. le Dim 21 Nov 2010, 6:10 pm, édité 1 fois
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Lundi de Pâques - Apparition du Christ à Emmaüs
Cher Confiteor,
Avec un tel pseudo, il n'est pas étonnant que vous ayez tendance à avoir trop de scrupules!
Votre représentation des disciples d'Emmaus n'était pas impie ! Elle était même bien édifiante.
Evidemment, vous nous avez comblé par celle que vous y avez rajouter !
D'ailleurs en faisant remarquer que la sainte Communion est bien le sommet du message que l'on peut tirer d'Emmaus, on peut aussi faire une autre remarque que j'aurai pu faire. En effet, Jésus-Christ a voulu placer l'Eucharistie le plus proche avant sa Passion puisqu'il ne pouvait pas l'instituer plus proche de son sacrifice et lorsqu'il fût ressucité, il n'a pas de hate plus grande de nous rappeler l'importance de ce don incomparable et de son utilité pour combler nos coeurs ! Je lisais hier l'oeuvre de Sainte Catherine de Sienne qui nous dit que nous devons désirer avec des larmes, avec douleur ce que nous attendons de Dieu. Cette démarche est très utile pour nous qui sommes privés de l'Eucharistie. Nous devons y remmèdier par un si grand désir (communion spirituelle) que ce désir doit être dans les sentiments que nous explique la sainte pour qu'il soit à la hauteur de l'estime que l'on doit à un tel don de la part de NSJC.
Avec un tel pseudo, il n'est pas étonnant que vous ayez tendance à avoir trop de scrupules!
Votre représentation des disciples d'Emmaus n'était pas impie ! Elle était même bien édifiante.
Evidemment, vous nous avez comblé par celle que vous y avez rajouter !
D'ailleurs en faisant remarquer que la sainte Communion est bien le sommet du message que l'on peut tirer d'Emmaus, on peut aussi faire une autre remarque que j'aurai pu faire. En effet, Jésus-Christ a voulu placer l'Eucharistie le plus proche avant sa Passion puisqu'il ne pouvait pas l'instituer plus proche de son sacrifice et lorsqu'il fût ressucité, il n'a pas de hate plus grande de nous rappeler l'importance de ce don incomparable et de son utilité pour combler nos coeurs ! Je lisais hier l'oeuvre de Sainte Catherine de Sienne qui nous dit que nous devons désirer avec des larmes, avec douleur ce que nous attendons de Dieu. Cette démarche est très utile pour nous qui sommes privés de l'Eucharistie. Nous devons y remmèdier par un si grand désir (communion spirituelle) que ce désir doit être dans les sentiments que nous explique la sainte pour qu'il soit à la hauteur de l'estime que l'on doit à un tel don de la part de NSJC.
Gérard- Nombre de messages : 2681
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: Lundi de Pâques - Apparition du Christ à Emmaüs
Pour information:
Les enseignements des Pères de l'Eglise sont disponibles gratuitement ici:
http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Stthomas/table.html
Les enseignements des Pères de l'Eglise sont disponibles gratuitement ici:
http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Stthomas/table.html
Invité- Invité
Re: Lundi de Pâques - Apparition du Christ à Emmaüs
Merci, cher Guillaume ! !
Diane + R.I.P- Nombre de messages : 5488
Date d'inscription : 28/01/2009
Re: Lundi de Pâques - Apparition du Christ à Emmaüs
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Merci Parabole pour vos commentaires et surtout le rapport entre le texte de Sainte Catherine de Sienne et la situation que nous vivons aujourd'hui...
Merci Parabole pour vos commentaires et surtout le rapport entre le texte de Sainte Catherine de Sienne et la situation que nous vivons aujourd'hui...
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
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