Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII
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Re: Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII
Merci pour l'accueil chaleureux. Le forum est très intéressant.
Bonne continuation
Roberto
Bonne continuation
Roberto
wildkater- Nombre de messages : 7
Date d'inscription : 03/02/2011
Re: Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII
wildkater a écrit:Merci pour l'accueil chaleureux. Le forum est très intéressant.
Bonne continuation
Roberto
Vous parlez français...
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII
gabrielle a écrit:wildkater a écrit:Merci pour l'accueil chaleureux. Le forum est très intéressant.
Bonne continuation
Roberto
Vous parlez français...
Ouf! Vous parlez français!
Binevenue à vous, wildkater!
Catherine- Nombre de messages : 2399
Age : 39
Date d'inscription : 02/04/2009
Re: Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII
Très peu, malheureusement.
Mais je comprends ce que vous écrivez.
Un catholique traditionnel (même italien ) qui ne comprends pas le français est perdu!
Mais je comprends ce que vous écrivez.
Un catholique traditionnel (même italien ) qui ne comprends pas le français est perdu!
wildkater- Nombre de messages : 7
Date d'inscription : 03/02/2011
Re: Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII
wildkater a écrit:Très peu, malheureusement.
Mais je comprends ce que vous écrivez.
Un catholique traditionnel (même italien ) qui ne comprends pas le français est perdu!
Alors, écrivez-nous en iltalien, nous nous rabattrons sur google pour avoir le sens général.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII
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Bienvenue sur TE DEUM Wildkater.
Nous serons heureux de vous lire en français et/ou en italien..
.
Bienvenue sur TE DEUM Wildkater.
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ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII
DISCOURS AU SACRÉ COLLÈGE EN LA FÊTE DE SAINT EUGÈNE Ier
(2 juin 1944)
[...]
Volonté du Christ dans l'institution de la primauté pontificale.
Entre le Christ et Pierre subsiste depuis le jour de la promesse près de Césarée de Philippe et de son accomplissement sur la mer de Tiberiade un lien mystérieux, mais éminemment réel, survenu une fois dans le temps, mais qui plonge ses racines dans les éternels desseins du Tout-Puissant. Le Père céleste qui a révélé à Simon, fils de Jonas, le mystère de la filiation divine du Christ et l'a ainsi rendu apte à répondre par une profession nette et prompte à la demande du Rédempteur, avait, de toute éternité, prédestiné le pêcheur de Bethsaïde à sa charge spéciale ; le Christ lui-même ne faisait qu'accomplir la volonté du Père, quand dans la promesse et la collation de la primauté, il se servait de formules qui devaient fixer la place unique et privilégiée attribuée à Pierre.
Dès lors, ceux qui, comme il n'y a pas longtemps il a été affirmé (ou mieux répété) par certains représentants de confessions religieuses qui se disent chrétiennes, déclarent qu'il n'y a pas de Vicaire du Christ sur la terre, parce que le Christ lui-même a promis de demeurer avec son Eglise comme son Chef et Seigneur jusqu'à la consommation des siècles, ceux-là non seulement suppriment le fondement de toute charge épiscopale, mais méconnaissent et faussent le sens profond de la primauté pontificale, qui n'est pas la négation, mais la réalisation de cette promesse du Christ. C'est pourquoi, s'il est vrai que le Christ, du fait de la plénitude de son pouvoir divin, dispose des moyens les plus divers pour éclairer et sanctifier, moyens grâce auxquels il est réellement avec ceux qui le confessent, il est non moins certain qu'il a voulu confier à Pierre et à ses successeurs la conduite et le gouvernement de l'Eglise universelle, et les trésors de vérité et de grâce de son oeuvre rédemptrice. Les paroles du Christ à Pierre ne laissent aucun doute sur leur signification. Ainsi ont jugé et cru, avec une admirable entente, l'Occident et l'Orient, à une époque non suspecte. Vouloir créer une opposition entre le Christ comme Chef de l'Eglise et son Vicaire, prétendre voir dans l'affirmation de l'un la négation de l'autre, équivaut à dénaturer les pages les plus claires et les plus lumineuses de l'Evangile, à fermer les yeux devant les témoignages les plus anciens et les plus vénérables de la tradition, à priver la chrétienté de cet héritage précieux dont la saine connaissance et l'estime pourront, au moment connu de lui seulement, et grâce à la lumière de la grâce accordée par lui, éveiller chez nos frères séparés la nostalgie de la maison paternelle et la volonté efficace d'y retourner.
Ce texte signifie que le Christ sera avec Pierre et ses successeurs jusqu'à la consommation des siècles.
ALLOCUTION LORS DE LA CLOTURE DES EXERCICES SPIRITUELS AU VATICAN
(9 décembre 1944)
Lorsqu'aux heures de prospérité et de consolation, passe en nous-mêmes et dans toute l'Eglise un rayon de la félicité qui resplendit en lui, nous nous écrions avec Pierre sur la montagne : « Seigneur, il nous est bon de rester ici » (Mt 17,4). Mais avec lui aussi, prémunis et fortifiés contre le scandale de la Passion par les splendeurs de la Transfiguration, il convient de descendre, et avec lui, pareillement, le chrétien, l'Eglise portent la croix sur la montée du Calvaire. Attachée avec lui sur la croix, Christo confixa cruci (cf. Gal. Ga 2,19), l'Eglise offre le sacrifice dont nous devons être en même temps les prêtres, l'autel, la victime, de manière à « achever dans notre chair ce qui manque aux souffrances du Christ » (cf. Col. Col 1,24). Devant notre incompréhension, devant notre faiblesse, il a, durant ces journées, dévoilé les Ecritures, et notre coeur, comme celui des disciples d'Emmaiis, était brûlant dans nos poitrines parce que nous entrevoyions, avec une intelligence éclairée plus intimement par l'Esprit divin, le grand Mystère de la douleur et de la mort qui conduit à la béatitude dans la gloire. L'heure est venue de redescendre dans la plaine, parmi les âmes confiées à nos soins, coopérant avec le Christ à l'oeuvre de salut accomplie par son Eglise, avec laquelle il a promis de rester jusqu'à la consommation des siècles.
L'Eglise toujours jeune.
Et, en vérité, jusqu'à la consommation des siècles, parce que le Christ le veut ainsi, parce que sa toute-puissance la soutient divinement, l'Eglise vit et vivra dans un état de fraîcheur toujours juvénile. C'est un profond réconfort pour nous tous, qui avons consacré notre vie à son service. Notre temps, que l'on pourrait bien qualifier d'apocalyptique, voit chanceler des organisations, des puissances, des systèmes terrestres qui existaient depuis des siècles ou que l'on avait voulu créer pour les siècles, et la guerre présente semble vouloir sanctionner des transformations et des événements si formidables, et en achever la réalisation. Et n'est-il pas vrai que pourraient se vérifier terriblement encore de nos jours, pour certains qui méprisent ou persécutent l'Eglise, les paroles du Prophète : Arrogantia tua decepit te, et superbia cordis tui... ; cum exaltaveris quasi aquila nidum tuum, inde detraham te, dicit Dominus, « Cela t'a égaré, de répandre l'effroi, de t'exalter en ton coeur... ; quand tu hausserais ton nid comme l'aigle, je t'en précipiterais, oracle de Yahvé » (Jr 49,16).
Sans doute, les grands bouleversements politiques et sociaux entraînent d'ordinaire, extérieurement, même dans l'Eglise, des conséquences profondes, mais ils ne peuvent toucher ni ne toucheront jamais sa vie. La divine Providence a étendu jusqu'à maintenant sur nous aussi sa main protectrice. Confions-nous à elle avec tranquillité pour l'avenir. De violents ouragans peuvent faire crouler les sanctuaires de pierre, symboles de l'Eglise ; ils peuvent exiger le sacrifice d'existences humaines, et tous nous serions certainement prêts, si le Seigneur le voulait ainsi, à immoler notre vie, cette courte vie mortelle, pour nos frères. Mais l'Eglise et la papauté — nous en avons une sûre garantie dans les promesses divines — le roc de Pierre et la cathédrale mondiale élevée sur ce roc ne pourraient sortir de l'ouragan que de nouveau renforcés et encore plus raffermis.
LETTRE A L'ARCHEVÊQUE DE TRENTE POUR LE IVe CENTENAIRE DU CONCILE DE TRENTE
(21 novembre 1945)
La situation de la chrétienté au moment du concile de Trente.
En songeant à cette époque très agitée, dont le prochain centenaire évoquera le souvenir, en songeant aux tristes événements qui déterminèrent la convocation du concile ; en passant, en même temps, avec attention, en revue les résultats consolants et les fruits salutaires qui en sont sortis et qui la suivirent, Nous voyons de nouveau avec une évidence qui frappe tous les regards cette vérité, déjà garantie par le Christ et confirmée par les témoignages de l'histoire, à savoir que l'Eglise peut être combattue, mais ne peut être vaincue. En effet, de même qu'elle est unie à son divin Fondateur par un intime et indéfectible lien d'amour, ainsi elle est unie à lui dans les mêmes luttes et dans les mêmes triomphes. C'est pourquoi chaque fois que la barque de Pierre est ballottée par les flots en furie et paraît sur le point de sombrer, alors le Christ se montre présent avec tout son pouvoir et, commandant aux vents et aux tempêtes, il redit ses divins avertissements : « Pourquoi craignez-vous, hommes de peu de foi ? » (Mt 8,26). « Ayez confiance, j'ai vaincu le monde » (Jn 16,33).
C'est exactement ce qui s'est produit lors de cette succession perfide des événements et des temps qui fait l'objet du prochain centenaire. En effet, on pouvait voir les hérétiques tenter, avec une audace téméraire, de déchirer la robe sans couture de l'Eglise catholique ; on voyait des peuples troublés par des révoltes et des soulèvements ; les princes placés à la tête des Etats en lutte et en guerre entre eux ; le peuple chrétien ou bien atterré ou bien oscillant de côté et d'autre et incertain ; un clergé qui, bien souvent, ne brillait pas par les vertus et la discipline exigées par ses devoirs sacrés et qui n'était pas à la hauteur des besoins croissants du moment, et « enfin le monde catholique d'alors depuis longtemps fortement troublé et presque étouffé » 2. C'est pourquoi, si l'Eglise du Christ s'était appuyée seulement sur les forces humaines, il eût fallu sans nul doute craindre sa décadence et même sa disparition : mais alors, de nouveau brilla la promesse jamais trompeuse de son divin Fondateur : « Voici que je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles » (Mt 28,20).
Au milieu d'un tel naufrage des esprits et des choses, les Pontifes romains auxquels est confié le divin mandat de paître toute l'Eglise (cf. Jean, Jn 21,15-17) et de confirmer dans la foi les frères qui chancellent ou qui s'égarent (cf. Luc, Lc 22,32), sachant très bien que « souvent, dans les périls extrêmes qui menaçaient la chrétienté, on a appliqué le remède excellent et très opportun à des conciles oecuméniques et à des assemblées générales d'évêques » 3 s'appliquèrent à mettre en oeuvre ce moyen.
Convocation du concile de Trente.
Ils invitèrent à prendre part à un concile général, en vue de régler heureusement, avec l'aide de Dieu, toute la controverse, cause de l'effroyable crise au sein du monde chrétien, tous les évêques et les les autres Pères que la question pouvait concerner — comme aussi, mais ce fut en vain, ceux qui s'étaient écartés du droit chemin de la vérité et de l'unité nécessaire du troupeau. Surmontant d'énormes difficultés provenant de la situation d'alors, fort troublée, et d'autres causes susceptibles de retarder et d'entraver son très sage projet, Notre prédécesseur d'heureuse mémoire, Paul III, avec une énergie apostolique et une prudence virile, vint à bout de tous les empêchements et convoqua enfin, il y a quatre siècles, le concile oecuménique qui devait se tenir à Trente « pour la gloire et la louange de Dieu et pour le salut de tout le peuple chrétien » 4. On peut affirmer à bon droit qu'« aucun autre concile oecuménique ne fut, en fait, plus long en durée, plus important par les articles de foi qui y furent décidés, plus efficace par le changement des moeurs et des lois, plus ardu par les obstacles rencontrés, plus exact par le soin qu'il prit à examiner les matières qui lui étaient présentées » 5.
2 Paul III, bulle d'indiction du concile de Trente.
3 Idem, ibid.
4 Idem, ibid.
Dernière édition par Lucie le Sam 19 Fév 2011, 9:04 am, édité 1 fois
Lucie- Nombre de messages : 1241
Date d'inscription : 02/04/2009
Re: Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII
http://nouvl.evangelisation.free.fr/pastor_aeternus.htmConcile du Vatican I
PASTOR AETERNUS
PREMIÈRE CONSTITUTION DOGMATIQUE
Chapitre 2
La perpétuité de la primauté du bienheureux Pierre
dans les Pontifes romains
Ce que le Christ notre Seigneur, chef des pasteurs, pasteur suprême des brebis, a institué pour le salut éternel et le bien perpétuel de l'Église doit nécessairement, par cette même autorité, durer toujours dans l'Église, qui, fondée sur la pierre, subsistera ferme jusqu'à la fin des siècles. " Personne ne doute, et tous les siècles savent que le saint et très bienheureux Pierre, chef et tête des Apôtres, colonne de la foi, fondement de l'Église catholique, a reçu les clés du Royaume de notre Seigneur Jésus-Christ, Sauveur et Rédempteur du genre humain : jusqu'à maintenant et toujours, [Lucie : même en période de vacance, d'interrègne] c'est lui qui, dans la personne de ses successeurs ", les évêques du Saint-Siège de Rome, fondé par lui et consacré par son sang, " vit ", préside " et exerce le pouvoir de juger " [2].
Dès lors, quiconque succède à Pierre en cette chaire reçoit, de par l'institution du Christ lui-même, la primauté de Pierre sur toute l'Église. " Ainsi demeure ce qu'ordonna la vérité, et le bienheureux Pierre, gardant toujours cette solidité de pierre qu'il a reçue, n'a pas laissé le gouvernail de l'Église.
[3]. " Voilà pourquoi c'est vers l'Église romaine, " par suite de son origine supérieure " [4], qu'il a toujours été nécessaire que chaque Église, c'est-à-dire les fidèles de partout, se tournent, afin qu'ils ne fassent qu'un en ce Saint-Siège, d'où découlent sur tous " les droits de la vénérable communion " [5], comme des membres unis à la tête dans l'assemblage d'un seul corps.
Si donc quelqu'un dit que ce n'est pas par l'institution du Christ ou de droit divin que le bienheureux Pierre a des successeurs dans sa primauté sur l'Église universelle, ou que le Pontife romain n'est pas le successeur du bienheureux Pierre en cette primauté, qu'il soit anathème.
[2] Concile d'Éphèse (IIIe oecuménique), 3e session (11 juillet 431), discours du prêtre Philippe.
[3] LÉON LE GRAND, Sermo 4, 3 : PL 54, 164 B.
[4] IRÉNÉE DE LYON, Adversus haereses, l. 3, c. 3, 1 : PG 7, 849 A.
[5] AMBROISE DE MILAN, Epist. 11, c. 4 : PL 16, 946 A.
Même en temps de vacance, la Papauté subsistera jusqu'à la consommation des siècles. Il n'y a pas de temps défini de vacance que l'Eglise ait donné à croire de Foi.
Lucie- Nombre de messages : 1241
Date d'inscription : 02/04/2009
Re: Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII
ALLOCUTION POUR LA CLOTURE DES EXERCICES SPIRITUELS AU VATICAN
(8 décembre 1945)
[...]
La haute valeur et les effets bienfaisants des Exercices spirituels.
C'est le propre des Exercices spirituels de mettre en relief les vérités essentielles de la foi catholique, ces vérités qui, tels de solides piliers, soutiennent l'édifice de toute la vie chrétienne, et de les présenter dans un ordre qui, par sa logique serrée, saisit, secoue et subjugue la pensée et la volonté humaines. C'est dans cette qualité caractéristique, dans ce rappel constant à ce qui est fondamental, que consiste la haute valeur des Exercices spirituels, et en particulier pour les jours actuels. Aujourd'hui, en ce temps de calamités et d'afflictions redoutables non seulement pour les personnes mais aussi pour des peuples entiers, on voit les doctrines et les systèmes qui s'efforcent d'attirer l'humanité à leur suite, perdre tout ornement accessoire, toute beauté et tout attrait purement extérieur ; réduits, pourrait-on dire, comme à des murs nus, ces systèmes doivent être capables de rendre les hommes résistants, forts, et sachant borner leurs désirs à ce qui est essentiel ; sinon, ils manquent complètement leur but et s'écroulent comme des châteaux de cartes, qui ne laissent dans leur ruine que le vide.
Qui donc pourrait douter de voir un jour l'Eglise catholique sortir victorieuse de cette épreuve difficile, au milieu des vicissitudes où se débattent tant de peuples ? Elle est l'Eglise du Christ, immortelle et indéfectible, pour tous les temps et pour toutes les générations, comme pour toutes les conditions de vie, jusqu'à la consommation des siècles. Néanmoins, les hommes qui la composent, chacun des fidèles que l'Eglise n'englobe pas d'une manière purement mécanique, mais qui doivent eux-mêmes, dans les agitations et les tempêtes présentes, coopérer jour par jour, heure par heure, à l'action secrète de la grâce pour former et perfectionner en soi le vrai chrétien, sentent le besoin d'implanter solidement leur vie religieuse dans les vérités essentielles de la foi. Les Exercices spirituels façonnent précisément des hommes de cette structure spirituelle, de cette trempe solide.
ALLOCUTION AU CONSISTOIRE SECRET
(18 février 1946)
[...]
En outre, en ces derniers mois, de nombreux diocèses ont été privés de leurs pasteurs : la charge apostolique dont Nous sommes investi de par la volonté divine exige donc que Nous pourvoyions régulièrement à ces vacances. Ainsi que vous le savez pertinemment, c'est affaire de très grande importance, car la situation, la discipline, le progrès de la chrétienté tout entière sont en dépendance très étroite de cette chose. Nous sommes appelé, en effet, à choisir, parmi les plus prudents et les plus religieux, des hommes qui, « devenus vraiment les modèles du troupeau » (1P 5,3), devront conduire les peuples qui leur seront confiés aux pâturages de la vérité éternelle, les nourrir de la nourriture de la divine grâce, les gouverner et les guider autant par le bon exemple de leur vie et l'éclat de leur vertu que par leur autorité.
« Grand est l'honneur, pour emprunter le langage de Notre prédécesseur saint Grégoire le Grand, mais la responsabilité de cet honneur est lourde. » 2 C'est pourquoi, chaque fois que Nous devons prendre une décision en cette sorte d'affaire, Nous le faisons avec un soin réfléchi et diligent, en Nous appuyant sur l'aide de la grâce que Jésus-Christ lui-même a promise à l'Eglise, son Epouse, et à son Vicaire sur la terre, jusqu'à la consommation des siècles.
Après avoir adressé au Saint-Esprit Nos humbles supplications, afin qu'il daigne, dans sa bonté, éclairer Notre esprit de l'éclat de sa lumière surnaturelle, Nous nommons et publions ces nouveaux êvêques.
ALLOCUTION AUX NOUVEAUX CARDINAUX
(20 février 1946)
[...]
LES VERTUS CACHÉES DU SAINT SACRIFICE DE LA MESSE POUR LE BIEN DE LA SOCIÉTÉ HUMAINE
Seule l'Eglise peut ramener l'homme de ces ténèbres à la lumière ; seule elle peut lui rendre la conscience d'un passé vigoureux, la maîtrise du présent, la sécurité de l'avenir. Mais sa supranationalité n'opère pas à la manière d'un empire, qui étend ses tentacules dans toutes les directions en vue d'une domination mondiale. Comme une mère de famille, elle rassemble chaque jour dans l'intimité tous ses fils épars dans le monde : elle les réunit dans l'unité du principe divin de sa vie. Ne voyons-nous pas tous les jours, sur ses innombrables autels, comment le Christ, Victime divine, les bras étendus d'une extrémité du monde à l'autre, enveloppe et contient en même temps dans son passé, son présent et son avenir la société humaine tout entière ? C'est la sainte messe, ce sacrifice non sanglant, institué par le Rédempteur à la dernière Cène, « destiné à représenter le sacrifice sanglant accompli une fois sur la croix, à en perpétuer la mémoire jusqu'à la fin des siècles et à en appliquer les vertus salutaires pour la rémission de ces péchés que nous commettons chaque jour » 10. Par ces paroles lapidaires du Concile de Trente gravées à perpétuité en une heure des plus graves de son histoire, l'Eglise défend et proclame ses valeurs les meilleures et les plus hautes, qui sont aussi les valeurs les meilleures et les plus hautes pour le bien de la société ; elles unissent indissolublement son passé, son présent et son avenir, et jettent une vive lumière sur les énigmes inquiétantes de notre temps. Dans la sainte messe, les hommes prennent toujours une conscience plus vive de leur passé coupable et, en même temps, des immenses bienfaits de Dieu. Dans le souvenir du Golgotha, le plus grand événement de l'histoire de l'humanité, ils reçoivent la force pour se libérer de la plus profonde misère du présent, la misère
des péchés de chaque jour ; de leur côté, même les plus abandonnés y sentent un souffle de l'amour personnel du Dieu miséricordieux, et leur regard se dirige vers un avenir assuré, vers la consommation des temps dans la victoire du Seigneur qui est là sur l'autel, de ce Juge suprême qui prononcera un jour la sentence dernière et définitive.
Vénérables Frères, dans la sainte messe, l'Eglise donne donc son plus grand appui au fondement de la société humaine. Tous les jours, du levant au couchant du soleil, sans distinction de peuples et de nations, s'offre une oblation pure (cf. Mal. Ml 1,11), à laquelle participent dans une intime fraternité tous les enfants de l'Eglise répandus dans l'univers, et tous y trouvent un refuge dans leurs besoins et la sécurité dans leurs dangers.
10 Concile de Trente, sess. XXII, cap. 1, ed. Guerres, tom. octavus (Actorum pars quinta), p. 960.
DISCOURS AUX PRÉSIDENTS DIOCÉSAINS DE LA JEUNESSE MASCULINE DE L'ACTION CATHOLIQUE ITALIENNE
(20 avril 1946)
[...]
3. L'objet contre lequel l'adversaire dirige aujourd'hui ses assauts, ouverts ou dissimulés, n'est plus, comme ordinairement dans le passé, l'un ou l'autre point particulier de la doctrine ou de la discipline de l'Eglise, mais l'ensemble de la doctrine et de la morale chrétiennes jusqu'à leurs dernières conséquences. En d'autres termes, il s'agit d'un assaut total. Il s'agit d'un oui absolu ou d'un non absolu. Dans ces conditions, le vrai catholique doit rester d'autant plus ferme et inébranlable sur le terrain de sa foi catholique et le montrer dans sa conduite. Dans la chaleur de la lutte, un christianisme purement extérieur et de pure forme fond comme la cire au soleil. C'est donc un très urgent devoir de l'Action catholique en ces moments critiques de défendre et d'inculquer clairement et profondément dans les esprits la doctrine de l'Eglise et de mettre tout son zèle à ramener ceux qui vivent en dehors de la pratique religieuse, à Dieu, à la prière, à la foi chrétienne, à la fréquentation des sacrements, au coeur de l'Eglise, afin qu'ils suivent ses enseignements et ses préceptes : « Soyez forts, vous dirons-Nous avec la Sainte Ecriture, et prenez courage ; n'ayez ni crainte ni frayeur devant eux, car c'est le Seigneur votre Dieu qui marche avec vous. Il ne vous délaissera point et nie vous abandonnera pas » (cf. Deut. Dt 31,6).
L'* Alléluia » pascal.
Ce matin, une fois de plus, le joyeux Alléluia a retenti dans toutes nos églises. Il en est ainsi presque depuis deux mille ans, et il en sera ainsi jusqu'à la fin des temps. Les calamités présentes, les ruines, les menaces ne doivent pas précisément en arrêter sur vos lèvres et dans votre coeur le retour annuel. L'incrédule, l'ignorant peuvent s'en étonner. Le croyant qui sait que le Christ ressuscité sera avec nous jusqu'à la consommation des siècles, que celui qui croit au Christ triomphe du monde (1Jn 5,5), continue à chanter, intrépide et imperturbable, son triomphal Alléluia. A présent, la foi au Christ vit toujours, et vigoureuse, dans l'âme du peuple italien, et vous pouvez avec confiance résister à quiconque veut l'attaquer.
Au-dessus du tumulte de toutes les guerres et de toutes les discordes, de toutes les malédictions, de toutes les plaintes, de tous les cris de l'orgueil dans l'ivresse d'un heureux succès passager ou dans l'irritation d'une déroute, au-dessus des fluctuations continuelles de la lutte, domine l'Alléluia pascal, l'Alléluia de la victoire définitive du Christ, vainqueur de la mort et des portes de l'enfer, vainqueur de la puissance des ténèbres. Que sa force, son amour, sa grâce remplissent votre âme ! Vous avez consacré votre vie à la diffusion de son règne pour le salut, la paix, le bonheur des hommes et des peuples. Quant à Nous, comme gage de ces dons précieux du Rédempteur, Nous accordons de grand coeur, à vous, chers fils, et à toute l'Action catholique italienne, Notre paternelle Bénédiction apostolique.
DISCOURS AUX HOMMES DE L'ACTION CATHOLIQUE ITALIENNE
(7 septembre 1947)
[...]
Progresser et conquérir les âmes comme l'Eglise des premiers siècles.
Ne vous renfermez pas en vous-mêmes, mais pénétrez dans les rangs étrangers pour ouvrir les yeux des gens égarés et trompés aux richesses de la foi catholique. Parfois des malentendus seulement, plus souvent encore une complète ignorance, les séparent de vous. Nombreux sont ceux qui parmi eux attendent peut-être de votre part un coeur aimant, une franche explication, une parole libératrice. Dans l'art de gagner les hommes, vous pouvez apprendre quelque chose même de vos adversaires. Mieux encore : faites comme les chrétiens des premiers siècles ! Ainsi seulement, par une action et une pénétration toujours nouvelles dans le monde païen, l'Eglise après d'humbles commencements peut croître et progresser, souvent au milieu d'indicibles souffrances et martyres, alternant avec des périodes de plus ou moins grande tranquillité, de plus ou moins larges moments de souffle, jusqu'à ce que, au bout de trois siècles, le puissant Empire se vît contraint de s'avouer vaincu et de conclure la paix avec l'Eglise.
La jeunesse immortelle de l'Eglise.
C'est vrai, dira peut-être quelqu'un, mais l'Eglise était jeune alors. L'Eglise est toujours jeune ! Force et vertu de Dieu, gardienne et dispensatrice éternelle du divin dans le monde, elle ne peut, au cours des siècles, succomber sous le poids de l'âge, mais, pure de toute erreur, elle vit une vie indestructible et retrouve toujours à nouveau sa vigueur juvénile, suivant la volonté et avec la grâce de Celui qui est à ses côtés jusqu'à la consommation des siècles.
Mais la jeunesse immortelle de l'Eglise se manifeste — ô chose admirable ! — spécialement dans la douleur. Elle est « Epouse de sang » (cf. Ex.,IV, 25). Ses enfants, ses ministres, calomniés, emprisonnés, tués, égorgés sont dans le sang. Qui jamais aurait cru possible, en ce XXe siècle, après tant de progrès de civilisation, après tant d'affirmations de liberté, tant d'oppressions, tant de persécutions, tant de violences ? Cependant l'Eglise ne craint pas. Elle veut être Epouse de sang et de douleur pour reproduire en elle-même l'image de son divin Epoux, pour souffrir, pour combattre, pour triompher avec lui.
ENCYCLIQUE « MEDIATOR DEI » SUR LA SAINTE LITURGIE
(20 novembre 1947)
[...]
Quelques abus téméraires
L'Eglise, sans doute, est un organisme vivant ; donc, même en ce qui regarde la liturgie sacrée elle croît, se développe, évolue, et s'accommode aux formes que requièrent les nécessités et les circonstances au cours des temps, pourvu que soit sauvegardée l'intégrité de la doctrine. Néanmoins, il faut réprouver l'audace tout à fait téméraire de ceux qui, de propos délibéré, introduisent de nouvelles coutumes liturgiques ou font revivre des rites périmés, en désaccord avec les lois et rubriques maintenant en vigueur. Or, Nous avons appris avec grande douleur, Vénérables Frères, que cela se produisait, et en des choses, non seulement de faible, mais aussi de très grave importance ; il en est, en effet, qui dans la célébration de l'auguste sacrifice eucharistique, se servent de la langue vulgaire, qui transfèrent à d'autres époques des jours de fête — lesquels avaient été décrétés et établis après mûre délibération — qui enfin suppriment des livres de la prière publique approuvés par l'Eglise les textes sacrés de l'Ancien Testament, parce qu'ils les jugent insuffisamment adaptés à notre temps et inopportuns.
L'emploi de la langue latine, en usage dans une grande partie de l'Eglise, est un signe d'unité manifeste et éclatant, et une protection efficace contre toute corruption de la doctrine originale. Dans bien des rites cependant, se servir du langage vulgaire peut être très profitable au peuple : mais c'est au seul Siège apostolique qu'il appartient de le concéder ; et sans son avis et son approbation, il est
Cf. C. I. C, can. 1261.
absolument interdit de rien faire en ce genre, car, comme Nous l'avons dit, la réglementation de la sainte liturgie dépend entièrement de son appréciation et de sa volonté.
Attachement exagéré aux rites anciens
Il faut juger de même des efforts de certains pour remettre en usage d'anciens rites et cérémonies. Sans doute, la liturgie de l'antiquité est-elle digne de vénération ; pourtant, un usage ancien ne doit pas être considéré, à raison de son seul parfum d'antiquité, comme plus convenable et meilleur, soit en lui-même, soit quant à ses effets et aux conditions nouvelles des temps et des choses. Les rites liturgiques plus récents eux aussi, sont dignes d'être honorés et observés, puisqu'ils sont nés sous l'inspiration de l'Esprit-Saint, qui assiste l'Eglise à toutes les époques jusqu'à la consommation des siècles (cf. Matth. Mt 28,20) ; et ils font partie du trésor dont se sert l'insigne Epouse du Christ pour provoquer et procurer la sainteté des hommes.
Revenir par l'esprit et le coeur aux sources de la liturgie sacrée est chose certes sage et louable, car l'étude de cette discipline, en remontant à ses origines, est d'une utilité considérable pour pénétrer avec plus de profondeur et de soin la signification des jours de fêtes, le sens des formules en usage et des cérémonies sacrées ; mais il n'est pas sage ni louable de tout ramener en toute manière à l'antiquité. De sorte que, par exemple, ce serait sortir de la voie droite de vouloir rendre à l'autel sa forme primitive de table, de vouloir supprimer radicalement des couleurs liturgiques le noir, d'exclure des temples les images saintes et les statues, de faire représenter le divin Rédempteur sur la croix de telle façon que n'apparaissent point les souffrances aiguës qu'il a endurées, de répudier et rejeter enfin les chants polyphoniques ou à plusieurs voix, même s'ils se conforment aux normes données par le Siège apostolique.
ALLOCUTION AUX JEUNES FILLES DE L'ACTION CATHOLIQUE ITALIENNE
(5 septembre 1948)
C'est pourquoi la jeune fille d'Action Catholique écoute l'Église:
Interrogez l'Église qui, seule, a reçu de Lui le dépôt de la vérité éternelle. Combien de vos contemporains, sceptiques à l'égard de cette doctrine infaillible, accueillent, au contraire, aveuglément, ce que leur font accroire, sur les questions de religion, de dogme, de morale, d'insensés compagnons ou compagnes d'école, de laboratoire, de bureau !
Mais la jeune catholique adhère solidement aux enseignements de la Chaire de Pierre, qu'elle consulte et étudie dans leur texte original, sans tenir compte de ce qu'on propose, mutilé et travesti aux lecteurs ignorants dans les publications des ennemis de la religion catholique qui ne cherchent qu'à frapper à mort dans le coeur des fidèles le respect et la confiance envers le prêtre, l'Église et le Vicaire du Christ lui-même1.
1. Le Saint-Père dénonce ici toute une littérature d'inspiration principalement communiste, assez largement répandue en Italie, qui se plaît à déformer sans cesse la pensée du Pape et de l'Église.
La vérité transparaîtra si le coeur des militants reste pur.
Mais pour être vraiment et pleinement lumineuses, ayez soin que votre lumière ne soit voilée ni offusquée par aucune image ni aucune ombre. Ne laissez pas obscurcir par le brouillard des passions désordonnées les rayons qui font l'enchantement et la force de votre jeunesse, ni tourner au mal les saines et saintes aspirations de tout jeune coeur vers la beauté, la joie, l'amour. Maintenez ces rayons dans leur splendeur intacte ; ils sont les reflets sur terre du divin Soleil, défendez-les contre l'esprit mondain, qui ne pourrait vous donner en échange que des feux follets errant tristement à la surface des fétides marécages.
Aujourd'hui, la Papauté est plus vivante que jamais ; comme la jeunesse catholique, elle aussi déborde de vie.
Chères Filles, on a rappelé récemment une injure violente lancée à plusieurs reprises, il y a un siècle, contre le Pontife Romain par un homme politique célèbre : « La Papauté est morte» \ Morte la Papauté ! Mais toute cette jeunesse vivante, ardente et pure, débordante de joie, enthousiaste, championne de droits sacrés, dévouée aux plus hauts idéaux et aux plus nobles entreprises, dans la pleine ferveur de son activité, est donc venue ici rendre hommage à un mort, mort depuis cent ans, mort « dans le sang et dans la boue? » Ou bien est-elle aussi, en réalité une jeunesse morte qui s'approche d'un mort? Non, jeunes filles, vous êtes vivantes, parce que le Christ vit en vous; la Papauté est vivante parce qu'elle est la pierre sur laquelle est édifiée l'Église, laquelle vivra pour le Christ et dans le Christ jusqu'à la consommation des siècles, et le Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande et son règne n'aura pas de fin !
RADIOMESSAGE AU CONGRÈS EUCHARISTIQUE DE PORTO ALEGRE (Brésil)
(31 octobre 1948)
Lorsque le Roi divin, sur le point de quitter ce monde pour aller au Père, décida dans l'excès de son amour infini de rester avec nous jusqu'à la consommation des siècles, ce ne fut pas pour se condamner à être un prisonnier éternel, oublié dans l'obscurité des Tabernacles abandonnés. Ce ne fut pas non plus, ni principalement, pour en sortir de temps en temps, afin de recevoir dans des trônes resplendissants de lumières et couverts de fleurs, les hommages d'adoration et de gloire qui sont d'autant plus dus à sa Majesté infinie qu'elle est plus cachée ! S'il resta, ce fut pour être le Cœur éternellement vivant et palpitant de son Corps mystique; pour être le centre propulseur, la source intarissable de vie, et de vie abondante pour son Église et pour tous et chacun de ses membres.
Il savait que le monde « in maligno positus » continuerait à se noyer dans des déluges d'iniquité, même après que la Rédemption serait consommée; c'est pour cela que vous l'avez là, à toutes les heures du jour et de la nuit, Victime Sainte en des milliers d'autels, comme en autant de Calvaires, s'immolant en holocauste latreutique et propitiatoire à la Sainteté et à la Justice éternelle. Il savait, et II l'avait répété à plusieurs reprises, que son Église à travers les siècles ressemblerait à une armée sans cesse engagée en d'acharnées et continuelles batailles, dont personne ne pourrait s'en dispenser, et où la victoire appartiendrait aux héros qui sauraient persévérer jusqu'à la fin, sans se rendre ni aux flatteries ni aux menaces, sans reculer devant le travail que le devoir impose, ni devant le sacrifice qui tient Heu de croix, sans craindre ceux qui peuvent tuer le corps, mais n'arrivent pas à tuer l'âme; qui sont toujours prêts à renoncer à tout et à se renoncer eux-mêmes pour suivre le Christ, pour servir et gagner Dieu, comme pèlerins dans le temps et citoyens dans l'éternité. Cependant II savait aussi que, pour faire cela, le chrétien, après tout n'est qu'un homme, n'avait pas en lui-même les ressources suffisantes. Et c'est pour cela que nous l'avons là sous les apparences de pain, devenu non seulement le compagnon inséparable dans notre marche vers l'éternité, mais l'aliment quotidien, la source de salut, de force et de vie divine.
« O si scires donum Dei ! » Si les fidèles, si tous les fidèles comprenaient bien le don de Dieu, avec quelle ferveur ils se précipiteraient pour puiser la vie dans la source de la vie !
parce qu'enfin « pour être bons catholiques — ce qui veut dire saints — nous devons être les sarments de cette vigne plantureuse, nous devons nous désaltérer dans cette fontaine qui jaillit pour la vie éternelle, boire de cette eau qui étanche toute soif, manger de ce pain qui donne la vie et l'immortalité ». (B. Contardo Ferrini, Scritti religiosi raccolti dal Sac. Carlo Pellegrini, ed. 2P 299-300)
Que veut dire "holocauste latreutique" ?
HOMÉLIE PRONONCÉE LORS DE LA CANONISATION DE SAINT VINCENT STRAMBI
(11 juin 1950)
Aussi, lorsqu'il fut choisi, encore dans la force de l'âge, comme évêque de Macerata et Tolentino, il se révéla comme doué de toutes les qualités requises pour faire face à une si lourde tâche. Et tout d'abord, comme il brûlait d'un ardent amour pour Dieu, et qu'il savait fort bien ne rien pouvoir, si ce n'est en s'appuyant sur la force divine, il ne forma jamais un projet et n'entreprit jamais rien, sans implorer auparavant du ciel la lumière et la force. Et c'est ainsi qu'il put ramener à l'intégrité de la foi de nombreuses âmes égarées par de fausses opinions, remettre dans le droit chemin des dévoyés, former le clergé à la sainteté, défendre son troupeau contre les attaques de l'erreur, le préserver avec soin contre tout genre de dangers, et, par ses discours et ses exemples, l'entraîner à travers de bons pâturages vers la poursuite de la perfection chrétienne.
Il fut en effet doué d'une âme indomptable et apostolique, détaché des biens de ce monde, remarquable par son zèle pour la foi catholique et son amour pour le culte divin, tout à fait éminent par la sagesse de ses actes et ses autres vertus. Et, comme durant le cours de son épiscopat, la religion chrétienne connut des troubles, au point de paraître succomber, il défendit avec force les droits de Dieu et de l'Eglise, contre ceux qui paraissaient jouir d'une puissance immense et presque absolue, affirmant qu'il n'y avait pas de plus solide fondement pour les Etats que la sauvegarde de la liberté ecclésiastique.
Cette grande force lui valut d'être chassé de son diocèse ; il fut contraint d'abandonner le cher troupeau confié à ses soins. Mais il arriva peu d'années plus tard — non sans la volonté de Celui qui « renverse les puissants de leurs trônes et élève les humbles » 3 — que celui qu'on avait vu dominer l'Europe presque entière, qui s'était efforcé, avec une audace téméraire, de soumettre à sa volonté le clergé, de nombreux evêques, et même le Pontife romain, se trouva complètement vaincu, après tant de victoires et de triomphes, renversé et exilé, demanda pardon à Dieu et, l'âme ulcérée, chercha auprès de la sainte religion de suprêmes consolations.
Au même moment, pendant que Notre prédécesseur, Pie VII, pouvait regagner la Ville Eternelle, au milieu de l'enthousiasme universel, Vincent-Marie Strambi regagna son siège épiscopal, à la joie de tous, et reprit, encore plus ardent, l'oeuvre interrompue.
De tous ces événements, comme d'innombrables autres rapportés par l'histoire « maîtresse de vie » 4, il apparaît de façon lumineuse, vénérables frères et très chers fils, que si l'Eglise de Dieu peut être assaillie, elle ne peut être vaincue ; car « les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle » 5, et son divin Fondateur a promis à ses Apôtres : « Je suis avec vous tous les
3 Luc, 1, 52.
i Cio, De Ora:., z, g.
5 Matth., 16, is.
jours jusqu'à la consommation des siècles » '. Aussi, ceux qui, dans les difficultés actuelles — qui semblent en certains endroits, être plus graves que celles que Nous évoquions —, sont déconcertés, ébranlés, bouleversés, doivent affermir leurs âmes, et s'efforcer de reproduire en eux la force invincible de ce saint et ses autres vertus.
Lucie- Nombre de messages : 1241
Date d'inscription : 02/04/2009
Re: Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII
Difficile de ne pas frissonner en voyant Montini apparaître au-dessus de documents très orthodoxes. On comprend que face un tel camouflage, il était difficile de discerner l'ennemi.
LETTRE DE MGR J.-B. MONTINI SUBSTITUT A LA SECRÉTAIRERIE D'ETAT A LA MÈRE PRIEURE DU CARMEL DE LISIEUX
(22 mai 1952)
En cette année 1952, le Carmel de Lisieux célébrait le XXVe anniversaire de la proclamation de Sainte Thérèse comme Patronne des missions ; c'est pourquoi la Mère Prieure reçut la Lettre suivante :
Ce n'est pas sans une douce émotion que Sa Sainteté voit s'accomplir les noces d'argent du patronage missionnaire de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus. En 1927, deux ans seulement après sa canonisation, le grand Pape Pie XI, qui en avait fait l'Etoile de son Pontificat, exauçant les voeux de la catholicité entière et surtout du monde des Missions, la donnait, au même titre que Saint François-Xavier, comme l'Ange gardien spécialement commis à la protection des ouvriers de l'Evangile en terres infidèles.
Peut-être alors d'aucuns s'étonnèrent-ils qu'une humble carmélite, morte à 24 ans, dans son couvent lexovien, fût placée à la tête de l'armée missionnaire, aux côtés du vaillant Capitaine que fut, au XVIe siècle, l'intrépide apôtre des Indes et du Japon. Ce serait bien mal connaître l'économie surnaturelle de la grâce. Sans doute, les grandes et héroïques actions qu'accomplit un Saint François-Xavier, à la conquête des âmes encore assoupies dans les ténèbres et à l'ombre de la mort, ne seront-elles jamais assez applaudies et exaltées. Saint Paul, le premier, n'en a-t-il pas donné un retentissant exemple par ses entreprises apostoliques ? Mais n'estimait-il pas lui-même que tant de voyages et de travaux n'eussent pourtant servi à rien, si la divine charité n'en eût été le principe et l'accompagnement ? C'est cette haute et salutaire leçon, qu'à coup sûr, l'Eglise a voulu nous donner en nommant la vierge de Lisieux patronne des Missions. N'a-t-elle pas montré, en effet, que, pour être missionnaire, il fallait d'abord avoir l'âme missionnaire ? Cette flamme surnaturelle, elle l'a eue, elle-même, au plus haut degré, comme en font foi ses écrits ou ses mots brillants comme les éclairs qu'a recueillis son procès de béatification.
Ne rapporterait-on que cette parole de l'Histoire d'une âme, qu'on aurait déjà tout dit des aspirations apostoliques de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus : « Je voudrais être missionnaire, écrivait-elle, non seulement pendant quelques années, mais je voudrais l'avoir été depuis le commencement du monde et continuer de l'être jusqu'à la consommation des siècles. » Une telle ardeur missionnaire, embrassant le monde entier et tous les âges, lui faisait donc choisir (dussent les esprits superficiels en être surpris), la profession carmélitaine, où l'holocauste qu'elle ferait d'elle-même, — holocauste silencieux et caché, — mais complet — donnerait à sa sublime vocation son efficacité la plus entière, son achèvement le plus parfait. Et, n'eût été la maladie, qui la retenait au rivage, elle se fût embarquée pour le Carmel d'Hanoï pour mieux déclarer ainsi tout ensemble ses incoercibles aspirations contemplatives et missionnaires.
CONSTITUTION APOSTOLIQUE CONCERNANT LE JEUNE EUCHARISTIQUE
(6 janvier 1953) 1
Cette Constitution intitulée « Christus Dominus » formule de nouvelles règles concernant le jeûne eucharistique. Elle est entrée en vigueur le jour de sa publication aux « Acta Apostolicee Sedis », c'est-à-dire le 16 janvier 2953. Elle est complétée par une Instruction de la Sacrée Congrégation du Saint-Office, datée elle aussi du 6 janvier 2.
1 D'après le texte latin des A. A. S., XXXXV, 1953, p. 15.
2 Cf. p. 26.
Pie XII rappelle d'abord l'institution par Notre-Seigneur de l'Eucharistie.
Lorsque Notre-Seigneur Jésus-Christ, « la nuit où il fut livré » (1Co 11,23), célébra pour la dernière fois la Pâque de l'Ancien Testament, il distribua, après la Cène (Lc 22,20), le pain à ses disciples en disant : « Ceci est mon corps, qui sera immolé pour vous » (1Co 11,24); de même il leur présenta le calice en disant : « Ceci est mon sang, le sang de la Nouvelle Alliance, qui va être versé pour un grand nombre » (Mt 26,28), « Faites cela en mémoire de moi » (1Co 11,24-25).
D'après la volonté de Notre-Seigneur, le Sacrifice de la Messe devait remplacer le Sacrifice de l'Ancienne Alliance.
Ces passages de la Sainte Ecriture manifestent clairement que le Divin Rédempteur voulut substituer à cette dernière célébration pascale, où l'on mangeait l'agneau selon le rite hébraïque, la nouvelle Pâque, destinée à durer jusqu'à la fin des siècles, c'est-à-dire la consommation de l'Agneau immaculé qui devait être immolé pour le salut du monde, afin que la nouvelle Pâque de la nouvelle Loi clôturât l'antique Phase et que la vérité chassât l'ombre 8.
ENCYCLIQUE ECCLESIAE FASTOS A L'OCCASION DU XIIS CENTENAIRE DE LA MORT DE SAINT BONIFACE
(5 juin 1954)
Il y a encore pour vous tous, Vénérables Frères, un enseignement à tirer de la vie de saint Boniface que Nous avons brièvement résumée. Sur le piédestal de la statue qui fut érigée en 1842 dans le monastère de Fulda, et qui représente l'apôtre de la Germanie, les visiteurs peuvent lire : « La parole du Seigneur demeure à jamais »45. Et à la vérité aucune inscription ne pouvait être plus significative ni plus vraie. Douze siècles sont passés l'un après l'autre ; divers peuples se sont déplacés, de nombreux changements sont intervenus, de terribles guerres se sont succédé, des schismes et des hérésies ont essayé et essaient encore de déchirer la tunique sans couture de l'Eglise, des empires très puissants et des hommes dont le pouvoir semblait ne rien craindre, ne rien redouter, se sont subitement écroulés ; des doctrines philosophiques qui s'efforcent d'atteindre au sommet de la connaissance humaine se suivent les unes les autres au cours des temps et prennent souvent l'apparence d'une vérité nouvelle.
Cependant la parole que Boniface a prêchée à la Germanie, à la Gaule et à la Frise, parce qu'elle avait été reçue de Celui qui demeure à jamais, est encore valable à notre époque, et pour tous ceux qui l'ont librement acceptée, elle est la voie, la vérité et la vie "6. Il y a bien des gens assurément qui aujourd'hui encore la rejettent, qui s'efforcent de la souiller d'erreurs, qui enfin — foulant aux pieds la liberté due à l'Eglise et aux citoyens eux-mêmes — s'efforcent par des mensonges, des attaques et des vexations de l'arracher complètement des esprits. Mais, vous le savez fort bien, Vénérables Frères, cet art n'est pas nouveau ; il a été connu dès les premiers âges du christianisme ; déjà le Divin Rédempteur lui-même voulut en avertir d'avance ses disciples en ces termes : « Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : il n'y a pas de serviteur plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi » . Toutefois le même Rédempteur ajoutait aussi pour nous consoler : « Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, parce que le Royaume des cieux est à eux » 48. Et de même : « Bienheureux serez-vous quand les hommes vous maudiront et vous persécuteront et diront faussement toute sorte de mal contre vous à cause de moi : réjouissez-vous et exultez parce que votre récompense est grande dans les cieux 49. »
C'est pourquoi Nous ne sommes pas étonné qu'aujourd'hui encore le nom chrétien soit haï en certains endroits, que l'Eglise dans l'accomplissement de la mission qu'elle a reçue de Dieu soit gênée de diverses manières et par diverses méthodes, qu'un certain nombre de catholiques se laissent tromper par de fausses doctrines et se trouvent ainsi en péril grave de manquer leur salut éternel. Que la promesse du Divin Rédempteur soit pour nous tous un encouragement : « ...Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation des siècles » ; et que saint Boniface nous obtienne la force d'en-haut, lui qui pour étendre le Règne de Jésus-Christ parmi des nations hostiles n'a redouté ni de longues fatigues, ni de durs voyages, ni la mort même, mais qui en répandant son sang est allé avec courage et confiance au-devant de celle-ci.
Qu'il obtienne par son patronage une semblable force d'âme à ceux-là surtout qui aujourd'hui se trouvent dans
Jean XV, 20. Matt. V, 10. Ibiâ., 11, 12. Matt. XXVIII, 20.
une situation difficile à cause des artifices des ennemis de Dieu ; qu'il rappelle aussi tous les hommes à l'unité de l'Eglise, qui fut sa règle constante de vie et d'action et pendant tout le cours de sa vie son désir le plus ardent, à la réalisation duquel il travailla avec générosité et intelligence.
RADIOMESSAGE PASCAL
(6 avril 1958)
La Pâque chrétienne répand pour toujours la lumière depuis que l'aube bienheureuse, promise et attendue durant de longs siècles, vit la nuit de la passion se transformer en lumière éclatante et joyeuse quand le Christ, ayant détruit les liens de la mort, sortit du tombeau en Roi victorieux pour commencer une vie nouvelle et glorieuse, délivrant ainsi la race humaine des ténèbres de l'erreur et des entraves du péché. Depuis ce jour de gloire pour le Christ et de libération pour les hommes, les âmes et les peuples n'ont plus cessé d'accourir vers Celui qui, par sa résurrection, a confirmé d'un sceau divin la vérité de sa parole :
« Je suis la lumière du monde ; qui me suit, ne marche pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie » (Jn 8,12). De partout se dirigent vers lui, assoiffés et confiants, tous ceux qui aiment et croient à la lumière ; ceux qui sentent peser sur leur esprit l'angoisse du doute et de l'incertitude, ceux qui sont fatigués d'errer sans fin entre des doctrines contraires, ceux qui se perdent dans les ombres vaines du siècle, ceux qui souffrent de leurs propres fautes et de celles d'autrui. Pour tous ceux qui, comme vous, ont ouvert leur esprit et leur cœur à la lumière divine du Christ, s'est renouvelé le prodige de la résurrection à une vie nouvelle, dans la joie et la paix intime. L'alléluia que l'Eglise chante aujourd'hui en tout lieu de la terre et auquel vous vous associez dans l'exultation, est la preuve vivante que le Christ est encore maintenant la « lumière du monde » et le restera jusqu'à la consommation des siècles : lumière de vérité, d'unité, de vie pour les générations humaines.
ALLOCUTION AU COLLÈGE PONTIFICAL PIO-BRASILEIRO
(20 juin 1958)
[...]
Devant ce consolant panorama, avec vous, Nous louons, bénissons et remercions le Seigneur ; en même temps Nous implorons du ciel pour le collège Pio-Brasileiro de nouvelles et plus abondantes bénédictions, afin que chaque jour et toujours davantage vivat, floreat, crescat !
l'expansion de l'Eglise au Brésil
Nous le faisons d'autant plus volontiers que Nous voyons les besoins de l'Eglise dans votre grande patrie croître rapidement et démesurément. Beaucoup de Séminaires requièrent du personnel dirigeant et enseignant plus nombreux et plus spécialisé. Les diocèses se multiplient : pour qu'ils vivent et puissent fleurir davantage, il est urgent de les pourvoir de petits et de grands Séminaires, d'établissements d'éducation de la jeunesse, d'éléments bien formés pour la direction et l'épanouissement de tant d'ceuvres.
Il y a plus encore, l'Eglise du Christ est et doit être en tous lieux, jusqu'à la consommation des siècles et la victoire finale, une Eglise militante. Avec les forces qui maintiennent l'ordre et collaborent au progrès dans la paix, il est indispensable de recruter continuellement et de renforcer les troupes de choc, pour contrecarrer l'avance des forces du mal qui, aujourd'hui, sont partout terriblement actives et formidablement organisées.
ALLOCUTION AU COLLÈGE PONTIFICAL PIO-BRASILEIRO
(20 juin 1958)
Le Seigneur n'abandonnera jamais son Eglise
Aussi est-ce avec un profond sentiment d'appréhension que Nous voyons diminuer l'effectif du collège, précisément à l'heure où il est plus urgent et plus nécessaire qu'il augmente et fleurisse.
Il est certain que l'inquiétude dans laquelle vit le monde et particulièrement la crise économique qui afflige le Brésil font sentir leurs effets et sont même l'une des causes principales d'une si pénible diminution.
Cependant, il ne faut pas se décourager ! Le collège et ceux qui y travaillent avec tant de dévouement ne recherchent pas leurs intérêts personnels et ne se sacrifient pas pour des fins terrestres. C'est avant tout et uniquement pour le royaume de Dieu ! Or, la parole infaillible de l'éternelle vérité résonne constamment à nos oreilles. Abandonnez toute préoccupation inquiétante et exagérée qui tourmente l'âme et paralyse l'activité ! Quaerite primum Regnum Dei... et le reste vous sera donné par surcroît. Quand les apôtres partirent pour leur mission, ce fut sine sacculo et pera (Lc 22,35) ; et malgré cela ils purent affirmer allègrement que rien ne leur manquait, car dans les moments critiques et à l'heure opportune, la Providence était là, avec la bourse suffisamment garnie, pour les pourvoir du nécessaire.
Nous avons confiance que les très dignes prélats du Brésil, toujours exemplairement déférents envers le Saint-Siège apostolique et conscients de la gravité de l'heure présente, concentreront tous leurs efforts pour que leur collège, qui est aussi le Nôtre, puisse non seulement se maintenir au niveau qu'il a atteint, mais encore le dépasser en proportion des besoins auxquels il doit subvenir.
TEXTE POSTHUME SUR LE SACERDOCE
(préparé pour LE 19 octobre 1958)
A l'exemple du divin Maître, qui se plaisait à s'isoler avec ses Apôtres pour infuser dans leurs esprits les trésors de sa sagesse et de sa bonté infinie, seorsum autem discipulis suis disserebat omnia (Mc 4,34), Nous aussi, son indigne Vicaire sur la terre, Nous sommes heureux de vous accueillir dans Notre demeure, chers fils, supérieurs, anciens élèves et élèves du Séminaire régional des Fouilles, guidés par Son Eminence le cardinal préfet de la Sacrée Congrégation des Séminaires et des Universités, et, avec lui par les très zélés archevêques et évêques de la région des Pouilles, tous venus en Notre présence, dans le désir de couronner avec solennité et fruit la célébration de la cinquantième année de la fondation de votre Institut. Si Nous n'estimons jamais étranger à Notre charge de Pasteur universel de Nous rencontrer avec les parties distinctes du troupeau du Christ, que dire de cette rencontre avec vous, chers Séminaristes, espérance de l'Eglise, Notre espérance aussi, jeunes sarments de la vigne du Seigneur, futurs héritiers du dépôt de salut et de sainteté, appelés à être, de façon particulière, le « sel de la terre » et la « lumière du monde » (Mt 5,13-14) ? En effet après avoir veillé avec diligence aux nécessités présentes des fidèles, le Pontife Romain ne peut faire rien de plus convenable et de plus digne pour toute l'Eglise, comme tout évêque pour son diocèse, que de pourvoir avec toutes les sollicitudes à la formation complète de ceux qui devront perpétuer sur la terre, pour le salut de tous les peuples, la présence mystique du Prêtre Suprême le Christ, rendu visible en ceux qui ont jusqu'à la consommation des siècles, la promesse de s'identifier en quelque sorte avec Lui et avec le Père : Qui vos audit me audit et qui vos spernit me spernit. Qui autem me spernit, spernit eum qui misit me (Lc 10,16).
Lucie- Nombre de messages : 1241
Date d'inscription : 02/04/2009
Re: Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII
QU'EST-CE QUI EST INDÉFECTIBLE, SELON S.S. PIE XII
Recherche des occurrences de "consommation des siècles"
INDEX :
Qu'est ce que la consommation des siècles ? la fin des siècles ?
Jésus-Christ avec nous jusqu'à la consommation des siècles dans le Tabernacle.
L'indéfectibilité et la visibilité de l'Eglise.
Indéfectibilité du christianisme.
Jésus-Christ et l'Eglise.
Exemple de l'indéfectibilité de l'Eglise : La situation de la chrétienté au moment du concile de Trente.
Triomphe de l'Eglise.
Jésus-Christ et l'Eglise militante.
Jésus-Christ et la hiérarchie.
Jésus-Christ et le Pape.
Jésus-Christ et les prêtres.
La Sainte Messe.
L'assistance de Jésus-Chris envers l'Eglise dans la liturgie jusqu'à la consommation des siècles.
Triomphe de la charité jusqu'à la consommation des siècles dans l'Eglise militante.
Qu'est ce que la consommation des siècles ? la fin des siècles ?
Il [Jésus-Christ] est la voie, la vérité et la vie ; à son berceau commence l'ère nouvelle de la Rédemption et de l'histoire du genre humain jusqu'à ce jour dernier qui jugera le monde et ses paix et ses guerres. Héritier immortel de toutes les promesses et des victoires du Fils de l'homme, son règne n'aura pas de fin et se prolongera à partir de la consommation des siècles humains dans les siècles éternels.[...]la consommation des siècles, lorsque les troupes innombrables des fils d'Adam se présenteront au tribunal du Christ, juge des vivants et des morts, pour rendre compte de leurs oeuvres bonnes et mauvaises.[...]Ces vertus d'humilité et de charité qui triompheront à la fin des siècles quand le Christ exaltera les humbles et récompensera les charitables
Jésus-Christ avec nous jusqu'à la consommation des siècles dans le Tabernacle :
Non, il n'est pas un fantôme, le Dieu des tabernacles que nous adorons. C'est celui-là même qui dit alors aux disciples effrayés : « Ayez confiance ; c'est moi, ne craignez point. » C'est celui-là même qui dit : « Me voici avec vous tous les jours jusqu'à la consommation des temps. » [...] aujourd'hui comme hier, le Christ est avec nous jusqu'à la consommation des siècles ; qu'il est avec son Eglise invincible et indéfectible prêtre et pontife des âmes pour l'éternité, roi immortel des siècles, souverain ordonnateur des vicissitudes humaines passées, présentes et futures.[...]Christ présent avec nous jusqu'à la consommation des siècles.[...]Dans le sacrement de l'autel se trouve le centre de tout le christianisme; là vit et se tient au milieu de nous et avec nous jusqu'à la consommation des siècles, Dieu lui-même, Notre-Seigneur Jésus-Christ, jadis pèlerin sur la terre de Judée et de Galilée, et aujourd'hui roi triomphant dans le ciel[...] N'est-il pas aussi le mystère de nos autels : le Dieu présent et caché au milieu de nous jusqu'à la consommation des siècles ? [...]
Voilà le Christ qui, notre avocat (1Jn 2,1), siège à la droite du Père. Il n'est plus visible dans sa nature humaine parmi nous. Mais il daigne rester avec nous jusqu'à la consommation des siècles, invisible sous les apparences du pain et du vin dans le sacrement de son amour.[...] notre divin Capitaine, tout en étant remonté au ciel, reste toujours avec nous tous les jours jusqu'à la consommation des siècles, et sur cet autel, dans les combats de l'âme, il se fait notre nourriture et notre breuvage sous le voile des espèces sacramentelles.
[...]Lorsque le Roi divin, sur le point de quitter ce monde pour aller au Père, décida dans l'excès de son amour infini de rester avec nous jusqu'à la consommation des siècles, ce ne fut pas pour se condamner à être un prisonnier éternel, oublié dans l'obscurité des Tabernacles abandonnés. Ce ne fut pas non plus, ni principalement, pour en sortir de temps en temps, afin de recevoir dans des trônes resplendissants de lumières et couverts de fleurs, les hommages d'adoration et de gloire qui sont d'autant plus dus à sa Majesté infinie qu'elle est plus cachée ! S'il resta, ce fut pour être le Cœur éternellement vivant et palpitant de son Corps mystique; pour être le centre propulseur, la source intarissable de vie, et de vie abondante pour son Église et pour tous et chacun de ses membres.
Il savait que le monde « in maligno positus » continuerait à se noyer dans des déluges d'iniquité, même après que la Rédemption serait consommée; c'est pour cela que vous l'avez là, à toutes les heures du jour et de la nuit, Victime Sainte en des milliers d'autels, comme en autant de Calvaires, s'immolant en holocauste latreutique et propitiatoire à la Sainteté et à la Justice éternelle.
L'indéfectibilité et la visibilité de l'Eglise.
Le Seigneur qui dirige l'univers nous gouverne nous aussi et dirige toutes les destinées du genre humain par ses conseils impénétrables. Parmi les mystères de la Providence inscrutables à notre intelligence, il en est un que Dieu veut que nous touchions pour ainsi dire du doigt : le mystère visible de l'indéfectibilité de l'Eglise dans le monde pendant que, à ses côtés, se sont écroulés, oh ! combien de trônes, d'empires, d'institutions publiques, laissant leurs ruines et les ruines de leur grandeur sur le sentier que l'Eglise suit depuis vingt siècles, afin de conduire au divin Pasteur les brebis errantes ou égarées sur les chemins de l'erreur, de purifier, de perfectionner et de sanctifier celles qui vivent déjà dans le bercail du Christ et se nourrissent de son corps et de son sang. Cette mission qu'elle assigne avec amour à ses prêtres, leur impose surtout aujourd'hui de très graves obligations à l'égard d'eux-mêmes, de responsabilité et de très hauts devoirs à l'égard des fidèles confiés à leurs soins.
L'Eglise catholique est le grand mystère visible parce que visible est son Chef sur la terre, le Vicaire du Christ, visibles sont ses ministres, visible sa vie, visible son culte, visibles son œuvre et son action pour le salut et la perfection des hommes. Visible aussi son indéfectibilité, en ce qu'elle est historiquement démontrable, et que son passé est garant de son avenir. D'où un grand historien non catholique du siècle passé, après avoir reconnu contre son gré que l'Eglise catholique est restée « pleine de vie et de force juvénile » observait : « Si nous réfléchissons aux assauts terribles auxquels elle a survécu, nous trouvons difficile de concevoir de quelle manière elle pourrait périr. » 2 Mais si cette indéfectibilité peut se montrer par la voie de l'expérience, elle est tout de même un mystère parce qu'elle n'est pas explicable naturellement, mais seulement par le fait que nous connaissons par la révélation divine que le Christ, son Fondateur, est avec elle dans toutes ses épreuves jusqu'à la consommation des siècles. [...] si l'Eglise de Dieu peut être assaillie, elle ne peut être vaincue ; car « les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle » 5, et son divin Fondateur a promis à ses Apôtres : « Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation des siècles ».
Indéfectibilité du christianisme :
Non : le christianisme, dont la force dérive de Celui qui est Voie, Vérité et Vie, qui est et sera avec lui jusqu'à la consommation des siècles, n'a pas failli à sa mission, mais les hommes se sont révoltés contre le christianisme vrai et fidèle au Christ et à sa doctrine ; ils se sont forgé un christianisme à leur guise, une nouvelle idole qui ne sauve pas, qui ne s'oppose pas aux passions de la concupiscence de la chair, à l'avidité de l'or et de l'argent qui fascine les yeux, à l'orgueil de la vie, une nouvelle religion sans âme ou une âme sans religion, un masque de christianisme mort privé de l'esprit du Christ ; et ils ont proclamé que le christianisme a failli à sa mission.
Jésus-Christ et l'Eglise :
L'Eglise, née pour l'humanité, finira avec l'humanité ; mais toujours, jusqu'à la consommation des siècles, elle aura avec elle son divin Fondateur, comme lui-même l'a promis : « Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation des siècles » (Mt 28,20).[...]L'heure est venue de redescendre dans la plaine, parmi les âmes confiées à nos soins, coopérant avec le Christ à l'oeuvre de salut accomplie par son Eglise, avec laquelle il a promis de rester jusqu'à la consommation des siècles. Et, en vérité, jusqu'à la consommation des siècles, parce que le Christ le veut ainsi, parce que sa toute-puissance la soutient divinement, l'Eglise vit et vivra dans un état de fraîcheur toujours juvénile. l'Eglise peut être combattue, mais ne peut être vaincue. En effet, de même qu'elle est unie à son divin Fondateur par un intime et indéfectible lien d'amour, ainsi elle est unie à lui dans les mêmes luttes et dans les mêmes triomphes. C'est pourquoi chaque fois que la barque de Pierre est ballottée par les flots en furie et paraît sur le point de sombrer, alors le Christ se montre présent avec tout son pouvoir et, commandant aux vents et aux tempêtes, il redit ses divins avertissements : « Pourquoi craignez-vous, hommes de peu de foi ? » (Mt 8,26). « Ayez confiance, j'ai vaincu le monde » (Jn 16,33).[...]Qui donc pourrait douter de voir un jour l'Eglise catholique sortir victorieuse de cette épreuve difficile, au milieu des vicissitudes où se débattent tant de peuples ? Elle est l'Eglise du Christ, immortelle et indéfectible, pour tous les temps et pour toutes les générations, comme pour toutes les conditions de vie, jusqu'à la consommation des siècles. Néanmoins, les hommes qui la composent, chacun des fidèles que l'Eglise n'englobe pas d'une manière purement mécanique, mais qui doivent eux-mêmes, dans les agitations et les tempêtes présentes, coopérer jour par jour, heure par heure, à l'action secrète de la grâce pour former et perfectionner en soi le vrai chrétien, sentent le besoin d'implanter solidement leur vie religieuse dans les vérités essentielles de la foi.
[...]l'aide de la grâce que Jésus-Christ lui-même a promise à l'Eglise, son Epouse, et à son Vicaire sur la terre, jusqu'à la consommation des siècles.[...] La jeunesse immortelle de l'Eglise. C'est vrai, dira peut-être quelqu'un [que les premiers chrétiens ont converti l'Empire païen], mais l'Eglise était jeune alors. L'Eglise est toujours jeune ! Force et vertu de Dieu, gardienne et dispensatrice éternelle du divin dans le monde, elle ne peut, au cours des siècles, succomber sous le poids de l'âge, mais, pure de toute erreur, elle vit une vie indestructible et retrouve toujours à nouveau sa vigueur juvénile, suivant la volonté et avec la grâce de Celui qui est à ses côtés jusqu'à la consommation des siècles. Mais la jeunesse immortelle de l'Eglise se manifeste — ô chose admirable ! — spécialement dans la douleur. Elle est « Epouse de sang » (cf. Ex.,IV, 25). Ses enfants, ses ministres, calomniés, emprisonnés, tués, égorgés sont dans le sang.
[...] « Bienheureux serez-vous quand les hommes vous maudiront et vous persécuteront et diront faussement toute sorte de mal contre vous à cause de moi : réjouissez-vous et exultez parce que votre récompense est grande dans les cieux 49. » C'est pourquoi Nous ne sommes pas étonné qu'aujourd'hui encore le nom chrétien soit haï en certains endroits, que l'Église dans l'accomplissement de la mission qu'elle a reçue de Dieu soit gênée de diverses manières et par diverses méthodes, qu'un certain nombre de catholiques se laissent tromper par de fausses doctrines et se trouvent ainsi en péril grave de manquer leur salut éternel. Que la promesse du Divin Rédempteur soit pour nous tous un encouragement : « ...Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation des siècles »
Exemple de l'indéfectibilité de l'Eglise :
La situation de la chrétienté au moment du concile de Trente :
[...]on pouvait voir les hérétiques tenter, avec une audace téméraire, de déchirer la robe sans couture de l'Eglise catholique ; on voyait des peuples troublés par des révoltes et des soulèvements ; les princes placés à la tête des Etats en lutte et en guerre entre eux ; le peuple chrétien ou bien atterré ou bien oscillant de côté et d'autre et incertain ; un clergé qui, bien souvent, ne brillait pas par les vertus et la discipline exigées par ses devoirs sacrés et qui n'était pas à la hauteur des besoins croissants du moment, et « enfin le monde catholique d'alors depuis longtemps fortement troublé et presque étouffé » 2. C'est pourquoi, si l'Eglise du Christ s'était appuyée seulement sur les forces humaines, il eût fallu sans nul doute craindre sa décadence et même sa disparition : mais alors, de nouveau brilla la promesse jamais trompeuse de son divin Fondateur : « Voici que je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles » (Mt 28,20).
Au milieu d'un tel naufrage des esprits et des choses, les Pontifes romains auxquels est confié le divin mandat de paître toute l'Eglise (cf. Jean, Jn 21,15-17) et de confirmer dans la foi les frères qui chancellent ou qui s'égarent (cf. Luc, Lc 22,32), sachant très bien que « souvent, dans les périls extrêmes qui menaçaient la chrétienté, on a appliqué le remède excellent et très opportun à des conciles oecuméniques et à des assemblées générales d'évêques » 3 s'appliquèrent à mettre en oeuvre ce moyen.
Triomphe de l'Eglise :
une fois de plus, le joyeux Alléluia a retenti dans toutes nos églises. Il en est ainsi presque depuis deux mille ans, et il en sera ainsi jusqu'à la fin des temps. Les calamités présentes, les ruines, les menaces ne doivent pas précisément en arrêter sur vos lèvres et dans votre coeur le retour annuel. L'incrédule, l'ignorant peuvent s'en étonner. Le croyant qui sait que le Christ ressuscité sera avec nous jusqu'à la consommation des siècles, que celui qui croit au Christ triomphe du monde (1Jn 5,5), continue à chanter, intrépide et imperturbable, son triomphal Alléluia.
[...]Au-dessus du tumulte de toutes les guerres et de toutes les discordes, de toutes les malédictions, de toutes les plaintes, de tous les cris de l'orgueil dans l'ivresse d'un heureux succès passager ou dans l'irritation d'une déroute, au-dessus des fluctuations continuelles de la lutte, domine l'Alléluia pascal, l'Alléluia de la victoire définitive du Christ, vainqueur de la mort et des portes de l'enfer, vainqueur de la puissance des ténèbres. Que sa force, son amour, sa grâce remplissent votre âme !
[...]Pour tous ceux qui, comme vous, ont ouvert leur esprit et leur cœur à la lumière divine du Christ, s'est renouvelé le prodige de la résurrection à une vie nouvelle, dans la joie et la paix intime. L'alléluia que l'Eglise chante aujourd'hui en tout lieu de la terre et auquel vous vous associez dans l'exultation, est la preuve vivante que le Christ est encore maintenant la « lumière du monde » et le restera jusqu'à la consommation des siècles : lumière de vérité, d'unité, de vie pour les générations humaines.
Jésus-Christ et l'Eglise militante :
Le Christ avec son Eglise militante est vainqueur jusqu'à la consommation des siècles. [...]Il y a plus encore, l'Eglise du Christ est et doit être en tous lieux, jusqu'à la consommation des siècles et la victoire finale, une Eglise militante.
Jésus-Christ et la hiérarchie :
pour la hiérarchie, héritière de la mission apostolique, vaut l'indéfectible promesse du Christ : « Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation des siècles (Mt 28,20).
Jésus-Christ et le Pape :
Vatican I, Pastor Aeternus :Si donc quelqu'un dit que ce n'est pas par l'institution du Christ ou de droit divin que le bienheureux Pierre a des successeurs dans sa primauté sur l'Église universelle, ou que le Pontife romain n'est pas le successeur du bienheureux Pierre en cette primauté, qu'il soit anathème.
le Christ lui-même a promis de demeurer avec son Eglise comme son Chef et Seigneur jusqu'à la consommation des siècles [...] le sens profond de la primauté pontificale[...] n'est pas la négation, mais la réalisation de cette promesse du Christ. [...] Sans doute, les grands bouleversements politiques et sociaux entraînent d'ordinaire, extérieurement, même dans l'Eglise, des conséquences profondes, mais ils ne peuvent toucher ni ne toucheront jamais sa vie. La divine Providence a étendu jusqu'à maintenant sur nous aussi sa main protectrice. Confions-nous à elle avec tranquillité pour l'avenir. De violents ouragans peuvent faire crouler les sanctuaires de pierre, symboles de l'Eglise ; ils peuvent exiger le sacrifice d'existences humaines, et tous nous serions certainement prêts, si le Seigneur le voulait ainsi, à immoler notre vie, cette courte vie mortelle, pour nos frères. Mais l'Eglise et la papauté — nous en avons une sûre garantie dans les promesses divines — le roc de Pierre et la cathédrale mondiale élevée sur ce roc ne pourraient sortir de l'ouragan que de nouveau renforcés et encore plus raffermis.[...]Aujourd'hui, la Papauté est plus vivante que jamais ; comme la jeunesse catholique, elle aussi déborde de vie.[...]on a rappelé récemment une injure violente lancée à plusieurs reprises, il y a un siècle, contre le Pontife Romain par un homme politique célèbre : « La Papauté est morte» \ Morte la Papauté ! Mais toute cette jeunesse vivante, ardente et pure, débordante de joie, enthousiaste, championne de droits sacrés, dévouée aux plus hauts idéaux et aux plus nobles entreprises, dans la pleine ferveur de son activité, est donc venue ici rendre hommage à un mort, mort depuis cent ans, mort « dans le sang et dans la boue? » Ou bien est-elle aussi, en réalité une jeunesse morte qui s'approche d'un mort? Non, jeunes filles, vous êtes vivantes, parce que le Christ vit en vous; la Papauté est vivante parce qu'elle est la pierre sur laquelle est édifiée l'Église, laquelle vivra pour le Christ et dans le Christ jusqu'à la consommation des siècles, et le Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande et son règne n'aura pas de fin !
Jésus-Christ et les prêtres :
prêtre éternel, Il nous a laissée à nous, prêtres dans le temps, pour la commémorer et la renouveler au saint autel par un rite non sanglant jusqu'à la consommation des siècles. [...] après avoir veillé avec diligence aux nécessités présentes des fidèles, le Pontife Romain ne peut faire rien de plus convenable et de plus digne pour toute l'Eglise, comme tout évêque pour son diocèse, que de pourvoir avec toutes les sollicitudes à la formation complète de ceux qui devront perpétuer sur la terre, pour le salut de tous les peuples, la présence mystique du Prêtre Suprême le Christ, rendu visible en ceux qui ont jusqu'à la consommation des siècles, la promesse de s'identifier en quelque sorte avec Lui et avec le Père : Qui vos audit me audit et qui vos spernit me spernit. Qui autem me spernit, spernit eum qui misit me (Lc 10,16).
La Sainte Messe :
C'est la sainte messe, ce sacrifice non sanglant, institué par le Rédempteur à la dernière Cène, « destiné à représenter le sacrifice sanglant accompli une fois sur la croix, à en perpétuer la mémoire jusqu'à la fin des siècles et à en appliquer les vertus salutaires pour la rémission de ces péchés que nous commettons chaque jour » 10.
10 Concile de Trente, sess. XXII, cap. 1, ed. Guerres, tom. octavus (Actorum pars quinta), p. 960.
Pie XII rappelle d'abord l'institution par Notre-Seigneur de l'Eucharistie.
Lorsque Notre-Seigneur Jésus-Christ, « la nuit où il fut livré » (1Co 11,23), célébra pour la dernière fois la Pâque de l'Ancien Testament, il distribua, après la Cène (Lc 22,20), le pain à ses disciples en disant : « Ceci est mon corps, qui sera immolé pour vous » (1Co 11,24); de même il leur présenta le calice en disant : « Ceci est mon sang, le sang de la Nouvelle Alliance, qui va être versé pour un grand nombre » (Mt 26,28), « Faites cela en mémoire de moi » (1Co 11,24-25).
D'après la volonté de Notre-Seigneur, le Sacrifice de la Messe devait remplacer le Sacrifice de l'Ancienne Alliance.
Ces passages de la Sainte Ecriture manifestent clairement que le Divin Rédempteur voulut substituer à cette dernière célébration pascale, où l'on mangeait l'agneau selon le rite hébraïque, la nouvelle Pâque, destinée à durer jusqu'à la fin des siècles, c'est-à-dire la consommation de l'Agneau immaculé qui devait être immolé pour le salut du monde, afin que la nouvelle Pâque de la nouvelle Loi clôturât l'antique Phase et que la vérité chassât l'ombre 8.
L'assistance de Jésus-Chris envers l'Eglise dans la liturgie jusqu'à la consommation des siècles :
Les rites liturgiques plus récents eux aussi, sont dignes d'être honorés et observés, puisqu'ils sont nés sous l'inspiration de l'Esprit-Saint, qui assiste l'Eglise à toutes les époques jusqu'à la consommation des siècles (cf. Matth. Mt 28,20) ; et ils font partie du trésor dont se sert l'insigne Epouse du Christ pour provoquer et procurer la sainteté des hommes.
Triomphe de la charité jusqu'à la consommation des siècles dans l'Eglise militante :
Avec l'humilité, il y a la charité, vie du cœur, qui triomphe toujours dans le cours du siècle et du siècle triomphera jusqu'à la consommation des siècles.
Dernière édition par Lucie le Lun 21 Fév 2011, 4:27 pm, édité 1 fois
Lucie- Nombre de messages : 1241
Date d'inscription : 02/04/2009
Re: Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII
Occurence de "fin des siècles"
DISCOURS AU III\2e\0 CONGRÈS NATIONAL DE L'ASSOCIATION DES PRÊTRES-ADORATEURS D'ITALIE
(28 avril 1939)
[...]
Les fondations du P. Eymard.
De l'accomplissement de cette magnifique et si bienveillante promesse du Christ, durant le cours des siècles, personne plus que le prêtre, n'est le témoin fidèle et le coopérateur ; car, en sa qualité de ministre des sources de la grâce, il a reçu du Christ la sublime mission de renouveler, en mémoire de lui, à l'autel non sanglant, ce que lui -même a accompli la veille de sa Passion : Pro Christo ergo, vous dirons-Nous avec saint Paul, ô prêtres bien-aimés, legatione fungimur. Nous sommes les mandataires et les ambassadeurs du Christ, non seulement par la parole, mais encore par l'action. Cette mission de la parole et de l'action, avec quelle force le bienheureux Eymard l'a ressentie en son coeur ! Prêtre, il savait bien que le Christ est avec son Eglise et avec nous, tous les jours, par son autorité et par sa grâce, mais sachant aussi qu'il est présent, bien que voilé sur nos autels, et considérant combien sa qualité de Roi et de Pasteur de nos âmes est oubliée et ignorée, il voulait, par la parole et l'action, obtenir que le monde chrétien lui offrit l'adoration, l'action de grâces, la propitiation, la prière, tous les jours jusqu'à la fin des siècles.
DISCOURS AUX JEUNES ÉPOUX
(3 juillet 1940)
[...]
La dévotion au Précieux Sang.
Renouvelez donc en vos coeurs, chers fils et filles, la salutaire dévotion au Précieux Sang ; ineffaçable est le signe que le baptême a imprimé en vous. Dans la nature même, le sang versé semble se coller aux mains du criminel, comme le délit et le remords s'attachent à sa conscience. La poésie et l'art dramatique ont tiré de cette persistance si tenace des effets impressionnants. En vain Pilate lava, devant le peuple, les mains qui avaient signé la condamnation à mort du Juste (Mt 27,24) : jusqu'à la fin des siècles, l'empreinte du Sang divin restera attachée, ineffaçable, à sa mémoire : Passus sub Pontio Pilato, « il a souffert sous Ponce Pilate ».
DISCOURS AUX JEUNES ÉPOUX
(16 octobre 1940)
[...]
Interrogez la série des mystères : joyeux et douloureux, de l'Annonciation au Crucifiement, ils représentent, comme en dix tableaux, toute la vie mortelle du Sauveur ; les mystères glorieux ne commencent, eux, que le jour de Pâques, pour ne plus cesser, ni pour le Christ ressuscité, qui monte à la droite du Père et envoie l'Esprit-Saint présider jusqu'à la fin des siècles à la propagation de son règne ; ni pour Marie, qui, emportée au Ciel sur les ailes ardentes des anges, y reçoit l'éternelle couronne des mains du Père céleste.
HOMÉLIE
AU COURS DE LA MESSE POUR LA PAIX ET LES VICTIMES DE LA GUERRE
(24 novembre 1940) 1
Le dimanche 24 novembre, en la basilique vaticane, le Souverain Pontife célébra le saint sacrifice aux intentions qu'il avait indiquées au monde entier dans son « Motu proprio » du 27 octobre (voir p. 336). Après l'Evangile, en face du peuple recueilli, il prononça l'homélie suivante :
L'Evangile de ce jour, très chers fils, nous présente une grande partie du discours où Notre-Seigneur Jésus-Christ répondit aux questions posées par les apôtres : quand donc surviendra la destruction du magnifique temple de Jérusalem, dont il ne restera plus pierre sur pierre, et quel sera le signe de son second avènement et de la fin du monde ?
La parole du Christ demeure.
Le Christ, comme le raconte saint Matthieu en son Evangile, parlait à ses disciples assis sur les pentes du Mont des Oliviers le regard tourné vers Jérusalem et vers l'imposante masse du temple : sombre scène, divinement austère, au centre de laquelle le Verbe de Dieu fait chair, en route vers une éternité que déjà il contemple, s'élève en sublime prophète au-dessus des prophètes. Lui, le Créateur de l'homme et de l'univers, Lui, l'arbitre du passé comme de l'avenir suspendu à ses mains, se tient au partage des siècles et annonce la ruine du vieux temple et la dispersion des fils d'Israël, comme il a promis naguère d'édifier sur Pierre le temple nouveau de son indestructible Eglise ; il annonce aussi son second avènement et l'heure où « apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de l'homme et alors toutes les nations de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec une grande puissance et une grande majesté. Et il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité du ciel jusqu'à l'autre » (Mt 24,30-31). Ecce praedixi vobis... Caelum et terra transibunt, verba autem mea non praeteribunt (Mt 24,25 et 35).
Le ciel et la terre passeront. Elle passera cette terre que foulent nos pieds, que fendent et que baignent de sueur nos mains, et que nos yeux cherchent à scruter. Cette terre, que le fer transperce et tourmente en ses entrailles, pour creuser les cachettes des forêts disparues, des monstres contemporains de rivages inconnus, des vapeurs de volcans éteints, des veines de métaux et de liquides brûlants qui troublent le repos de l'homme et en ébranlent la paix. Il passera ce vieux globe terrestre qui semble ne plus suffire aux hommes, ne plus pouvoir satisfaire leurs aspirations frémissantes et contraires, d'où a surgi de nos jours une lutte gigantesque qui paraît devoir surpasser et rejeter dans l'ombre les plus grands épisodes et les plus grands bouleversements de l'histoire mondiale. Elle passera la terre et, tous, nous devrons comparaître devant le tribunal du Christ, afin que chacun y reçoive la récompense ou la punition méritée, suivant qu'il aura fait le bien ou le mal (cf. 2Co 5,10) ; mais elles ne passeront pas les paroles du Christ annonçant et prédisant, avant l'heure, à ses apôtres l'histoire de l'Eglise et du monde et les tristes vicissitudes qu'ils rencontreront au cours des siècles. Et là, en ce même discours du Mont des Oliviers, face à Jérusalem, il les met en garde et les prévient de ne se laisser séduire par personne : « Vous entendrez parler de guerres, leur dit-il, et de bruits de guerre ; n'en soyez pas troublés, car il faut que ces choses arrivent ; mais ce ne sera pas encore la fin » : Audituri enim estis praelia et opiniones praeliorum. Videte ne turbemini ; oportet enim haec fieri, sed nondum est finis (Mt 24,6).
Le pape et la guerre.
Non, la fin des siècles n'est pas encore venue. Le Christ, remonté au ciel, est cependant toujours et tous les jours avec nous, même au milieu des guerres et des bruits de guerre. Nous ne devons pas nous en troubler, pas plus que les apôtres, en prêchant l'Evangile.
Mais, si ces remous ne Nous abattent point, Nous pensons, au plus profond de Nous-même, que l'heure présente constitue une phase de cette sévère histoire de l'humanité prédite par le Christ.
Et vous, très chers fils, vous n'ignorez pas combien cette nouvelle et sauvage guerre, pesant sur l'Europe et le monde, accable nécessairement aussi Notre propre coeur, puisque Dieu Nous a imposé des devoirs de Père à l'égard de toutes les nations et que vous savez fort bien que la souffrance est fille de la tendresse et de l'amour. La douloureuse passion du Christ n'est-elle pas le fruit de son amour pour nous ? Sic Deus dilexit mundum (Jn 3,16). Et lors de sa triomphale entrée à Jérusalem, tandis qu'il s'approchait déjà de la ville tant aimée et qu'il la considérait, n'a-t-il pas pleuré sur elle et dit : « Si tu connaissais, toi aussi, et surtout en ce jour, ce qui ferait ta paix ! » (Lc 19,41).
Cette ineffable plainte du Sauveur contemplant Jérusalem ne pouvait pas ne pas sourdre au coeur de son humble Vicaire à la vue de l'Europe et du monde plongés dans un épouvantable conflit. Quant à nous, Nous n'avons rien épargné pour que règne la paix entre les nations, conscient d'être le serviteur et le ministre d'un grand Roi pacifique et qui veut « pacifier, non dans le sang des batailles mais par le sang de sa croix, les choses de la terre et celles du ciel » (Col 1,20).
RADIOMESSAGE AU IVe CONGRÈS EUCHARISTIQUE NATIONAL DU BRÉSIL
(7 septembre 1942)
L'Eucharistie, mystère d'amour et d'union.
Dans l'Hostie divine est concentré tout l'amour infini du Coeur de Jésus, lequel s'est manifesté dans les grandes heures de la Rédemption, puisque la très sainte Eucharistie est le Cénacle et le Calvaire étendus dans l'espace jusqu'aux confins de la terre, prolongés dans le temps jusqu'à la fin des siècles... Et comme l'amour est union, cet amour infini veut être union portée jusqu'à l'identité mystique : « Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui.. Comme je vis en mon Père et par mon Père, qui me mange vivra de moi et par moi » (Jn 6,57-58). Ou comme chantait Anchieta : « Je vous mange, vivant en vous, je vis en vous en vous mangeant, doux Amour ! » 6
Que le culte de la divine Eucharistie et la communion fréquente servent à exciter toujours plus l'amour et l'union avec le Coeur de Jésus, afin que de là ils se reversent en charité et en union fraternelle entre les ouvriers et les patrons, entre les fidèles et le clergé, entre les sujets et les autorités, entre le Nord et le Sud, entre les citoyens du même Etat et les Etats entre eux, pour le bien commun de tous dans cette unique grande famille qu'est la patrie brésilienne. Même humainement parlant, c'est l'union qui fait la force, comme la désunion la ruine. Par conséquent, combien davantage, s'il y a avant tout l'union des âmes en Dieu, vivifiée par l'amour de Jésus-Christ et, par lui, cimentée et bénie.
LETTRE ENCYCLIQUE « FULGENS RADIATUR » RAPPELANT LA GRANDE FIGURE DE SAINT BENOIT
(21 mars 1947)1
Cette encyclique a été adressée par le Saint-Père à l'occasion du quatorzième centenaire de la mort de saint Benoît pour rappeler la grande figure du « père de l'Europe » et l'oeuvre grandiose accomplie par lui.
Rayonnant comme un astre dans les ténèbres de la nuit, Benoît de Nursie honore non seulement l'Italie, mais l'Eglise entière. Celui qui observe sa vie illustre et étudie sur les documents authentiques l'époque ténébreuse et trouble qui fut la sienne éprouve sans aucun doute la vérité des divines paroles par lesquelles le Christ promit à ses apôtres et à la société fondée par lui : « Je serai avec vous tous les jours jusqu'à la fin des siècles » (Mt 27,20). Certainement, à aucune époque ces paroles et cette promesse ne perdent de leur force, mais elles se réalisent au cours de tous les siècles qui sont entre les mains de la divine Providence. Davantage quand les ennemis du nom chrétien l'attaquent avec plus de fureur, quand la barque portant le sort de Pierre est agitée par des bourrasques plus violentes, quand tout semble aller à la dérive et que ne luit plus aucun espoir de secours humain, voici qu'alors apparaît le Christ, garant consolateur, pourvoyeur de force surnaturelle par laquelle il excite ses nouveaux athlètes à défendre le monde catholique, à le renouveler, et à lui susciter, avec l'inspiration et le secours de la grâce divine, des progrès toujours plus étendus.
ENCYCLIQUE « MEDIATOR DEI » SUR LA SAINTE LITURGIE
(20 novembre 1947)
Le Christ, notre Seigneur, « prêtre éternel selon l'ordre de Melchisedech » (Ps., CIX, 4), « ayant aimé les siens qui étaient dans le monde » (Jn 13,1), durant la dernière Cène, la nuit où il fut trahi, voulut, comme l'exige la nature humaine, laisser à l'Eglise, son Epouse bien-aimée, un sacrifice visible, pour représenter le sacrifice sanglant qui devait s'accomplir une fois seulement sur la croix, afin donc que son souvenir demeurât jusqu'à la fin des siècles et que la vertu en fût appliquée à la rémission de nos péchés de chaque jour... Il offrit à Dieu son Père son corps et son sang sous les apparences du pain et du vin, symboles sous lesquels il les fit prendre aux apôtres, qu'il constitua alors prêtres du Nouveau Testament, et il ordonna, à eux et à leurs successeurs, de l'offrir »
[...]
Valeur infinie du divin sacrifice
Il est donc facile de comprendre pourquoi le saint concile de Trente affirme que la vertu salutaire de la croix nous est communiquée par le sacrifice eucharistique pour la rémission de nos péchés quotidiens.33
33 Missale Rom., Canon.
L'apôtre des Gentils, en proclamant la surabondante plénitude et perfection du sacrifice de la croix, a déclaré que le Christ, par une seule oblation, a rendu parfaits à jamais tous les sanctifiés (cf. Hebr. He 10,14). De fait, les mérites de ce sacrifice, infinis et sans mesure, n'ont pas de limites : ils s'étendent à l'universalité des hommes de tous les lieux et de tous les temps, parce que l'Homme-Dieu en est le Prêtre et la Victime ; parce que son immolation, comme son obéissance à la volonté du Père éternel, fut absolument parfaite, et parce qu'il a voulu mourir comme Chef du genre humain : « Vois comment fut traité notre rachat : le Christ pend au bois, vois à quel prix il a acheté... il a versé son sang, il a acheté avec son sang, il a acheté avec le sang de l'Agneau immaculé, avec le sang du Fils unique de Dieu... L'acheteur est le Christ, le prix, le sang ; l'achat, le monde entier » 3e.
Ce rachat, cependant, n'atteint pas aussitôt son plein effet : il faut que le Christ, après avoir racheté le monde au prix très précieux de lui-même, entre effectivement en possession réelle des âmes des hommes. Aussi, pour que leur rédemption et leur salut, en ce qui concerne les individus et toutes les générations qui se succéderont jusqu'à la fin des siècles, se réalisent et soient agréés de Dieu, il faut absolument que chaque homme en particulier entre en contact vital avec le sacrifice de la croix, et donc que les mérites qui en découlent lui soient transmis. On peut dire d'une certaine manière que sur le Calvaire le Christ a établi une piscine d'expiation et de salut, qu'il a remplie de son sang répandu, mais si les hommes ne se plongent pas dans ses eaux et n'y lavent les taches de leurs fautes, ils ne peuvent assurément obtenir purification ni salut.
EXHORTATION « MENTI NOSTRAE AU CLERGÉ DU MONDE .
(23 septembre 1950)
[...]
Pie XII exalte le grand don fait par le Christ en instituant le sacerdoce :
Comme l'ont enseigné Nos prédécesseurs et particulièrement Pie X 10 et Pie XI11, et que Nous-même l'avons touché dans Nos-Lettres encycliques Mystici Corporis12 et Mediator Dei13 ; le sacerdoce est vraiment le grand don du divin Rédempteur qui pour perpétuer jusqu'à la fin des siècles l'oeuvre de salut du genre humain qu'il avait consommée sur la croix, a transmis ses pouvoirs à l'Eglise qu'il voulut ainsi faire participer à son unique et éternel sacerdoce.
10 Exhortation Hserent animo, Actes de Pie X, vol. IV, p. 237 et seq.
11 Lettre-encyclique Ad Catholici Sacerdotii, A. A. S., 28, 1936, p. 3 et seq.
LETTRE APOSTOLIQUE AUX CATHOLIQUES DE CHINE
(18 janvier 1952)
[...]
L'Eglise catholique est supra-nationale :
L'Eglise catholique n'appelle pas à elle un seul peuple ou une seule nation, mais ce sont tous les hommes, à quelque race qu'ils appartiennent, qu'elle aime de la divine charité du Christ, qui doit les unir tous par des liens fraternels. Personne ne peut donc prétendre qu'elle est au service d'une puissance particulière ; de même qu'on ne peut exiger d'elle que, brisant l'unité dont son divin Fondateur lui-même a voulu la marquer, elle laisse se constituer dans chaque nation des églises séparées, qui pour leur malheur, soient détachées du Siège Apostolique où Pierre, Vicaire de Jésus-Christ, vit dans ses successeurs jusqu'à la fin des siècles. Une communauté chrétienne qui agirait ainsi, se desséchera comme le sarment coupé du cep 7 et ne pourra pas produire de fruits de salut8.
[...]
L'Eglise ne demande que la liberté d'action nécessaire à son mandat divin :
Comme vous le savez bien, l'Eglise catholique agit ainsi par le mandat et sur l'ordre reçus de son divin Fondateur ; elle agit ainsi, disons-Nous, sans rien demander d'autre que de jouir parmi vous de la légitime liberté de pouvoir accomplir sa mission pour le bien et le salut du peuple lui-même.
Il ne faut pas s'étonner si l'Esprit du mal s'attaque aux représentants de l'Eglise :
Et si elle tombe sous le coup des calomnies et des fausses accusations, que ses Pasteurs et ses fidèles ne se troublent pas ; qu'ils s'appuient plutôt avec confiance sur les promesses de Jésus-Christ, exprimées en ces solennelles paroles : « Les Portes de l'Enfer ne prévaudront pas contre elle » 11 ; « voici que je suis parmi vous tous les jours jusqu'à la fin des siècles » 12. Bien plus, faites monter vers Dieu les plus ardentes prières pour les persécuteurs eux-mêmes : afin que, dans sa bonté, Il illumine et touche leurs esprits de sa lumière et de sa grâce persuasive, qu'il les oriente vers les célestes vérités. Poursuivez donc votre action, Vénérables Frères et chers fils, sans crainte des périls ni des difficultés, mais vous souvenant des sublimes sentences du Divin Rédempteur : « Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés ; Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés... Bienheureux êtes-vous quand on vous maudit, quand on vous persécute ou que l'on dit par mensonge toute sorte de mal contre vous à cause de moi : réjouissez-vous et soyez dans l'allégresse, car votre récompense est grande dans les cieux » I3. De même qu'aux premiers âges les Apôtres allaient pleins de joie... parce qu'ils avaient été trouvés dignes de souffrir des outrages pour le nom de Jésus14, ainsi vous-mêmes, ne craignez point, mais tournant vers le ciel vos regards, vos esprits et vos coeurs, soyez remplis de cette sainte joie et des célestes consolations qui dérivent d'une bonne conscience et sont nourries de la ferme espérance de la récompense éternelle.
En d'autres circonstances déjà, au cours des siècles, votre Eglise a connu la persécution et elle en a subi de très violentes ; déjà le sang sacré des martyrs empourpra votre sol ; et toutefois vous pouvez à bon droit répéter : « Nous moissonner, c'est nous multiplier ; c'est une semence que le sang des chrétiens » 15.
L'Eglise sortira victorieuse de toutes ces épreuves :
En vérité, comme chacun peut l'observer, toutes les réalités humaines, tristes ou heureuses, débiles ou puissantes, disparaissent tôt ou tard ; mais la société que le Christ Notre-Seigneur a fondée, c'est jusqu'à la fin des siècles, qu'à travers les adversités et les contradictions, les embûches et les triomphes, les combats et les victoires, elle poursuit sa route sous la conduite de la Toute-Puissance éternelle, s'acquittant de sa mission de paix et de salut : elle peut être combattue, elle ne peut être vaincue. C'est pourquoi, animés d'une ferme confiance dans les divines promesses, ne craignez rien ; de même qu'après l'orage et la tempête, le soleil brille à nouveau ; ainsi sur votre Eglise, après tant de souffrances, d'angoisses et de troubles, la paix, la tranquillité, la liberté resplendiront un jour enfin par la grâce de Dieu.
Le Pape exhorte tous les chrétiens à prier pour les catholiques de Chine :
Mais entre temps, Nos supplications et celles de tout le peuple chrétien s'unissent très étroitement et ardemment à vos prières ; elles font comme une douce violence au ciel pour obtenir du Père des miséricordes qu'au plus tôt et au mieux se réalisent ces espérances.
ALLOCUTION A DES OUVRIERS ITALIENS
(14 mai 1953)
Les mouvements ouvriers d'inspiration marxiste nient la vie éternelle.
Mais le son de ces paroles rappelle une autre demande, que vous avez entendue, qui sait combien de fois, dans un sens complètement opposé : « O hommes, pourquoi regardez-vous le ciel ? Le paradis n'existe pas ; il serait donc vain d'espérer l'atteindre. Il n'y a pas de Dieu ; l'âme n'est pas immortelle. Regardez donc plutôt la terre avec ses problèmes ; appliquez-vous à trouver ici leur solution. O hommes, ne regardez pas le ciel ; et si quelqu'un désire le paradis, qu'il se soucie de se le créer ici-bas par tous les moyens ».
Naturellement ces paroles ne sont pas prononcées par une seule voix. Cependant elles sont toujours dites par le même ennemi, unique et multiforme, qui jusqu'à la fin des siècles tentera de rompre le front du bien, pour y semer la destruction et la mort. Elles ne sont pas non plus toujours prononcées aussi brutalement. En effet, quand c'est utile, l'esprit des ténèbres sait se déguiser également en ange de lumière. Alors selon les lieux, les circonstances, l'état d'âme de celui qui l'écoute, il change de ton et de langage ; mais le fond même du discours demeure toujours pareil : « Hommes, ne regardez pas le ciel ; pensez seulement à la terre ».
ENCYCLIQUE ECCLESIAE FASTOS A L'OCCASION DU XIIS CENTENAIRE DE LA MORT DE SAINT BONIFACE
(5 juin 1954)
[...]
C'est donc à très juste titre que Notre Prédécesseur d'heureuse mémoire Benoît XV à l'occasion du douzième centenaire de la mission apostolique commencée par ce glorieux martyr près des Germains écrivait aux Evêques de cette Nation : « Poussé par cette foi très ferme, enflammé par cette piété et cette charité, Boniface maintint constamment la fidélité et l'union au Saint-Siège qu'il avait puisée d'abord dans sa patrie en pratiquant la vie monastique, qu'il avait ensuite jurée solennellement sur la tombe de saint Pierre, Prince des Apôtres, au moment de commencer la lutte ouverte de son apostolat, qu'il avait enfin proclamée au milieu des batailles et des combats comme la caractéristique de son apostolat et la règle de la mission qu'il avait acceptée ; non seulement il la garda mais il ne cessa jamais de la recommander chaudement, de l'inculquer avec tant de sollicitude qu'il semblait la laisser comme testament à tous ceux qu'il avait conquis à l'Evangile 41. »
Cette manière d'agir de saint Boniface, qui montre de manière éclatante sa fidélité envers les Pontifes Romains, fut toujours suivie, comme vous le savez, Vénérables Frères, par tous ceux qui n'ont jamais perdu du vue que le Prince des Apôtres a été posé par le divin Rédempteur comme la pierre solide sur laquelle est construite toute l'Eglise qui durera jusqu'à la fin des siècles ; que c'est à lui qu'ont été confiées les clefs du Royaume des cieux et le pouvoir de lier ou de délier toute chose 42. Ceux qui rejettent cette pierre et s'efforcent de bâtir en dehors d'elle établissent sans aucun doute les fondations de leur branlant édifice sur le sable mouvant ; leurs tentatives, leur travail, leurs entreprises, comme toutes les choses humaines ne peuvent être solides, fermes et stables ; mais — ainsi que l'histoire ancienne et moderne nous en avertit — à cause de la diversité des opinions et de la vicissitude des événements, elles changent au cours des temps en vertu d'une certaine fatalité.
LETTRE ENCYCLIQUE A L'ÉPISCOPAT AU CLERGÉ ET AUX FIDÈLES DE CHINE
(octobre 1954)
Catholicité et internationalité de l'Eglise.
Vous voyez donc, vénérables frères et chers fils, qu'ils ne peuvent pas être considérés ni honorés comme catholiques ceux qui professent ou enseignent différemment les vérités que Nous avons exposées brièvement. Tels sont, par exemple, ceux qui ont adhéré aux principes pernicieux que l'on nomme les « trois autonomies » ou à d'autres principes du même genre.
Les promoteurs d'un tel mouvement cherchent avec duplicité et habileté à tromper les timides ou les âmes simples pour les écarter du droit chemin. Dans ce but, ils affirment faussement que seuls sont de vrais patriotes ceux qui adhèrent à l'Eglise qu'ils ont façonnée : celle des « trois autonomies ». En réalité, ils cherchent à constituer chez vous une Eglise nationale. Cette Eglise, si elle existait, ne pourrait jamais être catholique puisqu'elle serait la négation de cette universalité qui est le propre de la catholicité.
Cette société fondée par le Christ comprend toutes les nations et les rassemble toutes dans leur universalité. Il sied de répéter les paroles de Notre Lettre Apostolique déjà mentionnée : l'Eglise catholique « n'appela pas à elle un seul peuple ou une seule nation, mais ce sont tous les hommes, à quelque race qu'ils appartiennent, qu'elle aime de la divine charité du Christ, qui doit les unir tous par des liens fraternels ».
Personne ne peut donc prétendre qu'elle est au service d'une puissance particulière ; de même qu'on ne peut exiger d'elle que, brisant l'unité dont son Divin Fondateur lui-même a voulu la marquer, elle laisse se constituer dans chaque nation des églises séparées, qui pour leur malheur soient détachées du Siège apostolique où Pierre, Vicaire de Jésus-Christ, vit dans ses successeurs jusqu'à la fin des siècles. « Une communauté chrétienne qui agirait ainsi, se desséchera comme le sarment coupé du cep 19 et ne pourra pas produire des fruits de salut20. »
DISCOURS AUX JURISTES CATHOLIQUES ITALIENS
(5 février 1955)
[...]
Mais si, maintenant, l'homme repentant redevient soumis à la majesté de Dieu, si, dans un don conscient et complet de son moi au bien suprême infini, il se détache de son acte coupable jusqu'à sa racine profonde, pour être de nouveau libre dans le bien et en son Dieu, il se trouve toutefois dans l'impossibiUté de réparer adéquatement par ses propres forces (c'est-à-dire son être, son vouloir et son pouvoir) ce que par son acte il a commis à l'égard de Dieu. Il a offensé et méprisé un bien absolument infini, un droit absolument illimité, une Majesté absolue. Dans la gravité de sa faute intervient ainsi cette infinité absolue, alors que tout ce que l'homme peut offrir ou réaliser est essentiellement fini en intensité et en extension : la réparation durerait-elle jusqu'à la fin des siècles, elle ne pourra à aucun moment parvenir à l'égalité — tantum quantum — entre l'exigence de Dieu et la prestation de l'homme 4. Dieu a comblé cet abîme ; il a placé entre les mains de l'homme fini un prix infini ; il a accepté comme prestation en faveur de l'homme coupable le rachat opéré par le Christ, surabondant du fait de l'union hypostatique et en raison de sa valeur infinie de soumission, d'honneur et de glorification ; ainsi tant que dureront les siècles, l'homme repentant recevra rémission de sa faute devant Dieu à cause des mérites de Jésus-Christ.
RADIOMESSAGE AU CONGRÈS EUCHARISTIQUE DE RIO DE JANEIRO
(24 juillet 1955)
[...]
Sous la présidence d'honneur et avec la protection de Notre-Dame « Aparecida », patronne du Brésil et siège de la Sagesse, vous avez médité et étudié les mystères de la royauté eucharistique du Rédempteur sous tous ses aspects par rapport à l'Eglise ; de son règne eucharistique, sur les individus, la famille et la société.
Science bénie, qui doit être une science de salut pour vous et pour beaucoup ! La science de l'Eucharistie est une lumière et un feu : une lumière qui tend à illuminer, un feu qui veut brûler. Ne la laissez pas s'affaiblir ! Maintenez-la bien haut, pour qu'elle illumine et enflamme tout, autour de vous !
Il y a aujourd'hui dans le monde d'épaisses ténèbres d'ignorance, un si grand froid d'indifférence ! Qui sait réellement ce qu'est l'Eucharistie-sacrifice et l'Eucharistie-communion ?
L'Eucharistie-sacrifice : le Calvaire élargi dans l'espace au point de remplir toute la terre, prolongé dans le temps jusqu'à la fin des siècles. Au Calvaire, à l'heure la plus auguste de l'univers, le sacrifice sanglant par lequel le Fils de Dieu incarné accomplit, en s'immolant, la Rédemption du monde. Dans l'Eucharistie, le même sacrifice, renouvelé, sans effusion de sang, chaque jour, deux cent, trois cent mille fois en autant de points de la terre.
L'Eucharistie est une source de gloire infinie pour le Père céleste.
Coeli enarrant gloriam Dei ! Les deux chantent la gloire de Dieu ! et aujourd'hui que la science en a pénétré tant d'immenses abîmes, combien plus puissante résonne dans notre pensée cette louange de la gloire divine ! Mais qu'est-elle, même si elle était des millions de fois plus puissante, qu'est-elle en comparaison de la gloire littéralement infinie que rend au Père éternel, dans le silence de nos autels, le Dieu eucharistique, en s'immolant sans cesse ?
La terre : un point dans l'immensité de l'univers ! Mais le sacrifice eucharistique la transforme en un immense encensoir, qui, à travers les espaces, s'élève en spirales de gloire infinie vers le Créateur.
ENCYCLIQUE « HAURIETIS AQUAS » SUR LE CULTE DU SACRÉ-COEUR DE JÉSUS
(15 mai 1956)
[...]
C'est aussi Notre désir le plus cher que le culte du coeur de Jésus soit considéré comme l'emblème et la source de l'unité, du salut et de la paix par tous ceux qui se glorifient du nom chrétien et qui combattent laborieusement pour l'établissement du règne du Christ dans le monde. Qu'on n'aille pas croire cependant que cette dévotion enlève quoi que ce soit aux autres formes de piété par lesquelles le peuple chrétien, sous la direction de l'Eglise, honore le divin Rédempteur. Bien au contraire, une vive dévotion au coeur de Jésus favorisera sans nul doute, en particulier le culte de la sainte croix et l'amour envers l'auguste sacrement de l'autel. On peut affirmer, en effet, — et les révélations faites par Jésus-Christ à sainte Gertrude et a sainte Marguerite-Marie le montrent admirablement — que nul ne peut vraiment bien comprendre Jésus crucifié s'il n'a d'abord pénétré dans le mystérieux sanctuaire de son coeur. Et on ne saisira bien la force de l'amour qui poussa le Christ à se donner à nous comme aliment spirituel, qu'en honorant d'un culte particulier le coeur eucharistique de Jésus, qui a pour but de nous rappeler, selon les termes de Notre prédécesseur d'heureuse mémoire Léon XIII, « l'acte d'amour suprême par lequel notre Rédempteur, répandant toutes les richesses de son coeur, afin de demeurer avec nous jusqu'à la fin des siècles, institua l'adorable sacrement de l'Eucharistie » 48. Et certes « ce n'est pas une part minime de son coeur que l'Eucharistie, qu'il a tirée pour nous de la si grande charité de son coeur » 49.
48 Litt. Apost. quibus Archisodalitas a Corde Eucharistico Jesu ad S. Joachim de Urbe Silur, 17 febr. 1005, Acta Leonis, vol. XXII, 1903, p. 307 sq. ; cf. Enc. Mirse caritatis, maii 1902, Acta Leonis, vol. XXII, 1903, p. 116.
49 S. Albertus M., De Eucharistia, dist. VI, tr. 1 ?. I, Opera Omnia, ed. Borgnet, XXXVIII, Parisiis, 1890, p. 358.
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