Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII

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Message  Lucie Ven 11 Fév 2011, 12:47 pm

« Votre Sainteté, à qui irions-nous ? Vous avez les paroles de la vie éternelle »

Sa Sainteté Pie XII :
DISCOURS AU III\2e\0 CONGRÈS NATIONAL DE L'ASSOCIATION DES PRÊTRES-ADORATEURS D'ITALIE
(28 avril 1939)1

A l'issue du IIIe Congrès national de l'Association des Prêtres-Adorateurs d'Italie, le Saint-Père reçut en audience l'importante assemblée de 3000 prêtres guidés par trois cardinaux et 150 archevêques et évêques, à laquelle il adressa en italien l'admirable discours dont voici la traduction :

La mission du bienheureux Pierre-Julien Eymard.

Quel spectacle offre à nos regards cette assemblée de prêtres dont le but, digne des anges, est d'adorer, d'une manière toute spéciale, ce Dieu qui a promis aux apôtres d'être avec eux jusqu'à la consommation des siècles ! Cette promesse, Nous la voyons réalisée en vous, Vénérables Frères et fils bien-aimés ; en vous qui continuez et perpétuez la mission apostolique d'instruire les nations, de les baptiser et de leur enseigner tout ce que le Christ a ordonné à ses apôtres. Le Christ n'a-t-il pas proclamé aussi que, là ou deux ou trois seraient réunis en son nom, il serait au milieu d'eux ? Le divin Sauveur est avec nous, non pas comme l'ombre fugitive de la célébrité et du nom gravé sur les tombeaux des grands hommes qui passent ; il est avec nous, non pas comme le Dieu présent avec sa dignité et son humanité, comme le Dieu caché sous le voile du pain transsubstantié : ombre qui, Nous semble-t-il, était figurée par les ténèbres du lac de Tiberiade, durant cette nuit où le Christ marchait sur les flots soulevés et que les disciples occupés à ramer péniblement prirent pour un fantôme. Non, il n'est pas un fantôme, le Dieu des tabernacles que nous adorons. C'est celui-là même qui dit alors aux disciples effrayés : « Ayez confiance ; c'est moi, ne craignez point. » C'est celui-là même qui dit : « Me voici avec vous tous les jours jusqu'à la consommation des temps. »

[...]

Au milieu du monde actuel, dans cet abandon du Christ par la société moderne, par la famille, par les moeurs, Pierre-Julien avait compris que ce même Christ ne cesse pas d'être présent sur son autel, bien que souvent ignoré, abandonné, et privé de l'hommage souverain qui lui est dû. Il avait compris qu'il est avec nous tous les jours, compagnon fidèle de son ministre et de son peuple, dans toutes les avenues et les parties de la cité, aussi bien dans les régions civilisées que dans les contrées encore sauvages du globe, partout où se trouvent un prêtre et un autel. Il avait compris que, aujourd'hui comme hier, le Christ est avec nous jusqu'à la consommation des siècles ; qu'il est avec son Eglise invincible et indéfectible prêtre et pontife des âmes pour l'éternité, roi immortel des siècles, souverain ordonnateur des vicissitudes humaines passées, présentes et futures. Cela, il le sentait profondément, et c'est pourquoi il se prosternait devant lui, dans cette adoration qui est un désir immense de le voir adoré, honoré, exalté, particulièrement par les âmes qui lui sont consacrées, et en premier lieu par les prêtres qui doivent être la lumière du monde, le sel de la terre, les maîtres et les ministres du peuple, les médiateurs entre Dieu et les hommes, entre le ciel et la terre.

[...]

Ah ! permettez que nous parcourions les champs où se livrent ces luttes saintes et se remportent ces victoires, que nous rassemblions, dans tous les pays, en deçà comme au-delà des océans, les glorieux trophées et les lauriers des congrès eucharistiques, des pieuses assemblées et des réunions sacerdotales, que nous réunissions les phalanges des adorateurs et des adoratrices, les légions des enfants si chers au Dieu d'amour, et que joignant tout cela à la couronne et aux fleurs de votre piété, de votre zèle, ô bien-aimés prêtres-adorateurs, nous le déposions devant la glorieuse figure du bienheureux Eymard, en hommage et en reconnaissance pour cette flamme ardente d'apostolat eucharistique qui, faisant de lui le héraut du Christ présent avec nous jusqu'à la consommation des siècles, nous montre en lui, de la manière la plus vive et la plus encourageante, comment nous pouvons trouver, dans le saint tabernacle, la force constante et puissante de la prière, de l'action et du sacrifice, cette force qui fera de nous, pour le bonheur des peuples et le salut des âmes trompées par l'erreur ou insouciantes de la religion, la divine lumière du monde et le sel de la terre, puis, comme de bons et fidèles serviteurs, nous élèvera devant Dieu dans la joie de la vision éternelle, où nous contemplerons à découvert le mystère de foi, de cette foi qui perce tous les voiles.
DISCOURS POUR L'INAUGURATION DE LA NOUVELLE ANNÉE JUDICIAIRE DE LA SACRÉE ROTE ROMAINE
(2 octobre 1939)1

Recevant les auditeurs, officiers et avocats de la Sacrée Rote romaine au commencement de la nouvelle année judiciaire, le Saint-Père leur a adressé le discours suivant, riche de sagesse juridique et de sollicitude pastorale :

[...]

Parmi les sentences émanées de la Rote romaine viennent en premier lieu, par le nombre, les sentences matrimoniales, qui regardent la dignité et l'inviolabilité de ce sacrement qui est grand dans le Christ et dans l'Eglise. L'amour et l'union du Christ avec l'Eglise est lien sublime de l'époux et de l'épouse, communauté de sainteté, fécondité des bienheureux, inséparabilité de la vie éternelle. Le Christ avec son Eglise militante est vainqueur jusqu'à la consommation des siècles ; avec l'Eglise souffrante il est miséricordieux et réconfortant par les mérites infinis de son sang divin ; avec l'Eglise triomphante il couronne ses victoires dans les luttes du monde. Ces noces mystiques du Christ et de l'Eglise, indissolubles à travers les routes du salut dans le monde et dans l'au-delà, impriment comme un sceau leur haute image sur le mariage chrétien ; elles l'élèvent dans la lumière du sacrement qui sanctifie dans le monde entier les affections, la communauté de vie et les berceaux de la famille catholique, partout où les hérauts de la foi plantent une croix et initient au bain de régénération.
HOMÉLIE AUX DÉLÉGATIONS DES PAROISSES DE ROME RÉUNIES A LA BASILIQUE SAINT-PIERRE
(3 mars 1940)

Le 3 mars, lendemain du premier anniversaire de son élévation au souverain pontificat, le Saint-Père célébra la messe dans la basilique vaticane, en présence de nombreuses délégations des paroisses de Rome. Après l'Evangile il s'adressa à l'assemblée en ces termes :

[...]

Ces dernières paroles reçoivent un merveilleux confirmatur dans l'Evangile d'aujourd'hui, qui raconte comment Jésus nourrit avec cinq pains d'orge et deux poissons toute une multitude (Jean, vi). Mais Dieu donne à ceux qui croient en lui bien plus que la simple nourriture du corps ; la prodigieuse distribution des pains figurait, en effet, la future institution de la sainte Eucharistie et la multiplication, qui serait indéfiniment renouvelée à travers les siècles, de cette nourriture des âmes.

C'est un mystère d'amour, une vision admirable et sublime, qui s'ouvre et se déploie sous notre regard. Ne voyez-vous pas en Jésus, qui multiplie le pain matériel, le prêtre éternel, qui lève les yeux au ciel, bénit le pain qu'il change dans son Corps très saint, le rompt et le donne à ses ministres pour qu'ils le distribuent à la foule des fidèles ? Ne reconnaissez-vous pas dans les apôtres, qui donnent à la multitude le pain reçu du Christ, les chefs lointains des évêques et des prêtres qui nourrissent du pain de la vie éternelle le peuple chrétien ? Elevez le regard de votre foi, chers fils. Dans le sacrement de l'autel se trouve le centre de tout le christianisme; là vit et se tient au milieu de nous et avec nous jusqu'à la consommation des siècles, Dieu lui-même, Notre-Seigneur Jésus-Christ, jadis pèlerin sur la terre de Judée et de Galilée, et aujourd'hui roi triomphant dans le ciel, qui mille fois chaque jour se cache dans nos tabernacles sous les espèces du pain transformé par les paroles et les mains des prêtres, et nous attend, nous invite, nous appelle près de lui à un repas divin, dans lequel il se donne lui-même en nourriture, comme un prélude du paradis, où, le voile de la foi s'étant déchiré, il se donnera face à face dans une vision d'éternelle joie.

Sur nos autels triomphe l'amour du Christ pour nous : là, il trouve ses délices à demeurer avec les enfants des hommes ; là, il assemble son peuple, les brebis avec les pasteurs ; il réunit les assises sacrées de toutes les nations chrétiennes dans un commun et universel hommage de foi, d'adoration, d'amour, de réparation, de propitiation et de prière pour la tranquillité et la paix des peuples.

Quand les empires du monde bondissent et se heurtent comme les flots de l'océan, quand la terre tremble sous le fracas des canons, quand les mers ouvrent leurs abîmes pour engloutir hommes et richesses, quand dans les cieux, des tempêtes plus implacables que les ouragans jettent la terreur sur les populations, que pouvons-Nous faire, chers fils, sinon tourner le regard vers le Dieu de nos tabernacles, vainqueur du monde, Roi des siècles, qui gouverne les éclairs et les tonnerres retentissants, et qui tient dans les mains le coeur des rois et des chefs, qu'il dirige où il veut.
ALLOCUTION AUX DIRIGEANTS DE L'ACTION CATHOLIQUE ITALIENNE
(4 septembre 1940)

[...]

A la hiérarchie appartiennent l'autorité et la mission d'enseigner et de guider. L'Action catholique en est la docile collaboratrice qui met à sa disposition toutes ses énergies. Dans l'amour, dans l'obéissance, dans le dévouement soumis et prompt au Souverain Pontife et aux évêques, ses membres trouvent leur joie, leur force, non moins que la garantie de leur succès fructueux, parce que pour la hiérarchie, héritière de la mission apostolique, vaut l'indéfectible promesse du Christ : « Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation des siècles (Mt 28,20).

DISCOURS POUR L'INAUGURATION DE LA NOUVELLE ANNÉE JUDICIAIRE DE LA SACRÉE ROTE ROMAINE
(Ie' octobre 1940)

[...]

Et puisque dans votre Tribunal prédominent les causes matrimoniales, la Sacrée Rote romaine possède la gloire d'être le tribunal de la famille chrétienne, humble ou élevée, riche ou pauvre, dans laquelle entre la justice pour faire triompher la loi divine dans l'union conjugale, vengeresse du lien indissoluble, de la pleine liberté du consentement dans l'unité de vie et dans la sainteté du sacrement. C'est pourquoi, vous examinez et vous pesez avec un soin extrême les dépositions des parties, les témoignages, les rapports des compétences, les documents, les indices, afin de dévoiler les fraudes possibles et d'empêcher ainsi la violation du lit nuptial, où le Créateur a placé la source de la multiplication du genre humain, des époux des anges bienheureux jusqu'à la consommation des siècles, lorsque les troupes innombrables des fils d'Adam se présenteront au tribunal du Christ, juge des vivants et des morts, pour rendre compte de leurs oeuvres bonnes et mauvaises.
où le Créateur a placé la source de la multiplication du genre humain, des époux?des anges bienheureux jusqu'à la consommation des siècles
Lucie : ??? coquille ? Quelqu'un pourrait vérifier si vous avez le texte ?

DISCOURS AUX CURÉS ET PRÉDICATEURS DE CARÊME DE ROME
(25 février 1941)
Pour la deuxième fois, le Saint-Père a voulu réunir autour de lui les curés et prédicateurs de carême de Rome pour leur donner des directives précises pour la pastoration des fidèles de son diocèse. Voici la traduction de cet important discours :

[...]

Les hommes d'aujourd'hui, éblouis par la vive splendeur du progrès matériel en presque tous les domaines, sont devenus en grande partie aveugles et fermés à la lumière des vérités surnaturelles, de sorte que, non seulement ils n'y croient plus, mais ne comprennent même pas comment la foi peut être encore pour d'autres une réalité et une valeur. Conduisez ces âmes à la connaissance et à l'amour du Christ, lumière du monde resplendissant dans les ténèbres de l'humanité et les générations qui passent et qui se succèdent sur la terre. Ce Roi des âmes est encore trop peu connu, lui qui nous a sortis de la puissance des ténèbres pour nous mettre dans la lumière, lui en qui nous avons la Rédemption par le moyen de son Sang et la rémission des péchés. C'est lui qui est le mystère qui éclaire le mystère de l'Unité et de la Trinité de Dieu ; l'image du Dieu invisible, c'est le Dieu caché dans une chair humaine ; en lui sont tous les trésors de la sagesse et de la science, de la grâce et de la gloire ; c'est lui qui est la tête du corps de l'Eglise. N'est-il pas aussi le mystère de nos autels : le Dieu présent et caché au milieu de nous jusqu'à la consommation des siècles ?
ALLOCUTION AUX ÉTUDIANTS D'UNIVERSITÉ DE L'ACTION CATHOLIQUE ITALIENNE
(20 avril 1941)

[...]

... vertus qui sont le fondement des relations sociales.

Ces vertus d'humilité et de charité qui triompheront à la fin des siècles quand le Christ exaltera les humbles et récompensera les charitables, ne sont ni ennemies ni honteuses pour la dignité humaine, elles ne diminuent ni l'amour de la patrie, ni la valeur, elles n'empêchent pas le citoyen de lutter dans une guerre vraiment juste pour la défense, l'honneur et le salut de son pays, de combattre de toutes ses forces un adversaire armé et de le vaincre. Mais la charité, bienfaisante comme elle l'est, ne se réjouit pas de l'iniquité même sur les champs de bataille et dans les circonstances les plus dures défend à celui qui combat de sévir contre les innocents ou de punir les coupables au-delà des limites de la justice ; elle le prémunit contre ce sentiment intérieur, que saint Augustin réprouvait en ces termes : « Ce que l'on blâme avec raison dans les guerres, c'est le désir de faire du mal, la cruauté dans la vengeance, une âme implacable et ennemie de la paix, la fureur des représailles, la passion de la domination et tous les autres sentiments semblables. » 5

A cette heure où les ferments mauvais semblent l'emporter sur les bons et avoir changé le temps de la charité en temps de haine (Qo 3,8) ; en cette saison d'ouragan qui donne le vertige et fait

5 Contra Faustum, lib. 22, c. 74 ; Migne, P. L.t t. 42, col. 447.

oublier tant de choses dans le formidable tourbillon du choc des passions ; voilà, chers fils et filles, la grande leçon du Christ, maître des nations, qui est en vous espérance de gloire, que vous devez faire comprendre et rappeler autour de vous par l'affirmation loyale et hardie de votre foi catholique, davantage encore par l'exemple de votre vie humble et charitable dans toute la splendeur de sa haute culture et de son rayonnement scientifique. Vie humble dans une cordialité franche et épanouie et dans l'oubli de vous-mêmes dans vos rapports à l'égard de ceux surtout que la Providence a destinés à une place plus modeste ; vie humble également dans la filiale et confiante soumission aux autorités ecclésiastiques représentées près de vous par vos très méritants assistants ecclésiastiques qui vous aident et vous guident dans l'accomplissement de votre belle et difficile mission. Avec l'humilité, il y a la charité, vie du coeur, qui triomphe toujours dans le cours du siècle et du siècle triomphera jusqu'à la consommation des siècles ; charité qui vous unit dans le Christ en vue de l'oeuvre commune ardemment aimée ; charité qui vous lie d'un lien fraternel dans une confiante collaboration avec toutes les autres sections de l'Action catholique ; charité qui, surpassant toute différence de condition, s'étend et s'épanche largement, éclairante et bienfaisante, à l'égard de tous ceux qui vous entourent à l'université, à l'école, au bureau, comme dans l'exercice de votre profession, de tous ceux vers qui vous envoie et où vous donne accès votre devoir ou votre zèle. Ce programme, Nous le savons bien et Nous Nous en réjouissons avec vous, chers fils et filles, est le but à la fois excellent et saint, que vous vous appliquez et que vous vous employez à fortifier et à réaliser avec de si heureux résultats dans vos réunions de piété et d'étude, dans votre activité et vos publications.
ALLOCUTION POUR LA CLOTURE DES EXERCICES SPIRITUELS AU VATICAN
(6 décembre 1941)

[...]

Mais à quelle hauteur vous avez rappelé à notre âme que nous vivons, que nous nous mouvons et que nous sommes « dans le Christ Jésus, lequel a été fait pour nous par Dieu sagesse, et justice et sanctification et rédemption » (1Co 1,30) ; parce que nous possédons tout en Lui ; parce qu'il est la voie, la vérité et la vie ; résurrection et vie ; lumière du monde et lumière de vie. Pour accroître en nous l'esprit de pureté, d'humilité, d'obéissance, de prière, d'action, de sacrifice, votre parole nous a conduits à Lui par la voie illuminative de sa vie cachée, de son divin apostolat, de sa passion ineffable et de sa mort, acceptée pour le salut des âmes et que, prêtre éternel, Il nous a laissée à nous, prêtres dans le temps, pour la commémorer et la renouveler au saint autel par un rite non sanglant jusqu'à la consommation des siècles.
RADIOMESSAGE DE NOËL AU MONDE ENTIER
(24 décembre 1941)

[...]

Quand on recherche les causes des ruines actuelles, devant lesquelles l'humanité qui les contemple reste perplexe, il n'est pas rare d'entendre affirmer que le christianisme a failli à sa mission. De qui et d'où vient une semblable accusation ? Serait-ce de ces apôtres, gloire du Christ, de ces héroïques zélateurs de la foi et de la justice, de ces pasteurs et de ces prêtres, hérauts du christianisme, qui, à travers persécutions et martyres, civilisèrent la barbarie et la jetèrent à genoux devant l'autel du Christ, donnèrent naissance à la civilisation chrétienne, sauvèrent les restes de la sagesse et de l'art d'Athènes et de Rome, unirent les peuples sous le nom chrétien, répandirent le savoir et la vertu, élevèrent la croix sur les pinacles aériens et sur les voûtes des cathédrales, images du ciel, monuments de foi et de piété, qui dressent encore leur tête vénérable parmi les ruines de l'Europe ? Non : le christianisme, dont la force dérive de Celui qui est Voie, Vérité et Vie, qui est et sera avec lui jusqu'à la consommation des siècles, n'a pas failli à sa mission, mais les hommes se sont révoltés contre le christianisme vrai et fidèle au Christ et à sa doctrine ; ils se sont forgé un christianisme à leur guise, une nouvelle idole qui ne sauve pas, qui ne s'oppose pas aux passions de la concupiscence de la chair, à l'avidité de l'or et de l'argent qui fascine les yeux, à l'orgueil de la vie, une nouvelle religion sans âme ou une âme sans religion, un masque de christianisme mort privé de l'esprit du Christ ; et ils ont proclamé que le christianisme a failli à sa mission.

ALLOCUTION A LA GARDE NOBLE PONTIFICALE
(26 décembre 1941)

[...]

Elevez votre esprit en accomplissant votre noble service. Que votre foi vivante fasse grandir votre vertu ! Que votre vertu anime et accompagne chacun de vos pas ! Que chacun de ces pas soit un mérite pour le ciel ! Ne craignez pas, dans vos allées et venues, d'entrer dans la grotte lointaine et humble de Bethléem où sont présents la Vierge Mère et le gardien virginal des mystères de Dieu, où le Verbe de Dieu a daigné naître homme parmi les hommes et habiter parmi nous, Verbe de Dieu par qui l'univers a été fait et sans qui rien n'a été fait. Prosternez-vous devant ce petit enfant, souverainement beau de toute la noblesse de l'être divin. Dans ses veines coule le sang très noble de David ; dans son coeur palpite un amour immense qui embrasse toutes les nations ; dans ses yeux brille une sagesse plus grande que celle de Salomon. Il est plus qu'un prophète. Il est Celui que les prophètes attendaient. En lui s'accomplissent et s'accompliront toutes leurs prophéties. Il est la voie, la vérité et la vie ; à son berceau commence l'ère nouvelle de la Rédemption et de l'histoire du genre humain jusqu'à ce jour dernier qui jugera le monde et ses paix et ses guerres. Héritier immortel de toutes les promesses et des victoires du Fils de l'homme, son règne n'aura pas de fin et se prolongera à partir de la consommation des siècles humains dans les siècles éternels. Prosternez-vous devant Lui ; adorez-le avec sa mère et avec son père gardien et nourricier, avec les anges et avec les sages de l'Orient ; priez-le pour vous, pour Nous, pour son Eglise, pour les peuples et pour les nations, afin que la paix si désirée sourie aux hommes de bonne volonté.

ALLOCUTION AUX CURÉS DE ROME ET AUX PRÉDICATEURS DE CARÊME
(17 février 1942)

[...]

Voilà le Christ qui, notre avocat (1Jn 2,1), siège à la droite du Père. Il n'est plus visible dans sa nature humaine parmi nous. Mais il daigne rester avec nous jusqu'à la consommation des siècles, invisible sous les apparences du pain et du vin dans le sacrement de son amour. C'est le grand mystère d'un Dieu présent et caché, de ce Dieu qui viendra un jour juger les vivants et les morts : inde venturus est judicare vivos et mortuos. Quand nous courbons la tête en méditant le cours inexorable du temps et en contemplant les ruines de cités et de peuples que l'ouragan de la présente guerre accumule sur la surface de la terre et que nous comparons l'envol du temps à l'inflexible immuabilité de la parole du Christ qui ne passera pas, alors que le ciel et la terre passeront (Mt 24,35) ; quand au centre de la plénitude du temps nous regardons le Christ affirmer, devant le tribunal de Caïphe, qu'il est le Fils de Dieu qui viendra un jour sur les nuées du ciel (Mt 26,64) ; notre foi, alors que le coeur est saisi par la peur, franchit les siècles, voit se terminer l'incessante succession des guerres et des paix dans le monde ; elle voit s'achever et se clore le grand volume de l'histoire du genre

' S. Augustin, De civitate Dei, lib. x, c. xxxii.

humain ; elle voit passer le ciel et la terre et, au milieu des nuées entrouvertes, apparaître le signe du Fils de l'homme (Mt 24,30) descendant de la droite du Père pour le jugement universel des élus et des réprouvés. Maintenant, c'est le temps favorable de la grâce, le temps du chemin de notre vie d'ici-bas, le temps de notre heureux ou malheureux pèlerinage vers le tribunal du Juge éternel, là où apparaîtra à la face de l'univers notre gloire ou notre infamie, notre joie ou notre désespoir éternel. Quel jour sera ce jour-là : Dies irae, dies illa!


HOMÉLIE AU PEUPLE ROMAIN LORS DE LA CÉLÉBRATION DE SON JUBILÉ ÉPISCOPAL
(14 mai 1942)

[...]

Le jeudi 14 mai 1942, solennité de l'Ascension, le Saint-Père a célébré, dans la basilique de Saint-Pierre, la messe commemoratae du XXV" anniversaire de sa consécration episcopale. Après l'Evangile, s'adressant en particulier aux Romains, ses diocésains, il a prononcé cette homélie :

Oui ! votre espérance s'élève par la force du céleste Paraclet qui vient en nous ; espérance que ne confond pas, que n'obscurcit pas la nuée qui voile à nos regards le Christ montant au ciel. Par le chrême de l'Esprit-Saint, le chrétien est un soldat qui résiste jusqu'au sang, en combattant contre le péché ; à l'exemple et sous la conduite du Christ son Roi, il ne se lasse pas, en perdant courage ; parce que notre divin Capitaine, tout en étant remonté au ciel, reste toujours avec nous tous les jours jusqu'à la consommation des siècles, et sur cet autel, dans les combats de l'âme, il se fait notre nourriture et notre breuvage sous le voile des espèces sacramentelles. Présent et caché, il combat avec nous ; dans les dangers et dans les angoisses, dans les tribulations et dans les peines, dans les deuils et dans les morts, il sublime notre espérance. Dure, future, mais possible encore pour nous, avec notre Capitaine tout-puissant qui nous a précédés au ciel, est la conquête du ciel, couronne de notre espérance. Non, en mourant dans le Christ, nous ne périrons pas. « Si nous avons placé dans le Christ nos espoirs pour cette vie terrestre seulement, criait saint Paul aux nations, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes » (1Co 15,19).

DISCOURS AUX CURÉS ET AUX PRÉDICATEURS DE CARÊME DE ROME
(13 mars 1943)

[...]

Si vous voulez que les fidèles prient volontiers, avec piété, précédez-les à l'église, par votre exemple, en faisant oraison en leur présence. Un prêtre agenouillé devant le tabernacle dans une attitude digne, dans un profond recueillement, est un modèle d'édification pour le peuple, un avertissement et un appel à l'émulation dans la prière.

Si les fidèles vous demandent comment arriver vite et sûrement à bien prier, répondez-leur que la prière trouve un soutien très puissant dans l'abnégation de soi-même, dans la pénitence, dans la charité envers le prochain. Cette vérité est aussi claire qu'il est certain que les bonnes oeuvres sont une condition essentielle d'une prière digne et efficace.

Si enfin vous Nous demandez ce que Nous attendons actuellement de Nos diocésains, Nous vous répondrons : leur prière et l'offrande à Dieu de leurs sacrifices. L'humanité vit aujourd'hui l'une des heures les plus dures et les plus douloureuses. Nous naviguons sur un lac, une mer, un océan soulevé par des vents contraires. L'Eglise, née pour l'humanité, finira avec l'humanité ; mais toujours, jusqu'à la consommation des siècles, elle aura avec elle son divin Fondateur, comme lui-même l'a promis : « Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation des siècles » (Mt 28,20). Sur cette mer, la nef de l'Eglise avance au milieu des peuples vers le port de l'éternité, avec ses apôtres, son chef, sa doctrine, ses sacrements, son action pacifique, entourée des flots écumants et des bourrasques, tandis que le Christ Sauveur dort mystérieusement. Que fait l'Eglise, que font les apôtres dans la terreur du naufrage redouté ? Ils s'approchent du Christ, le réveillent et lui crient : « Maître, nous périssons ! » (Lc 8,24). Voilà la prière et la sécurité de l'Eglise qui sait que « les portes de l'enfer ne prévaudront pas » (Mt 16,18). Aussi la prière est-elle l'arme la plus forte, la plus invincible contre tous les dangers et assauts du monde ; car si le Christ semble dormir, son coeur veille toujours, avec son amour, sa fidélité et sa toute-puissance, et il sait se dresser et commander aux flots et aux tempêtes, à l'heure que son divin conseil a fixée, et qui est conjointe à notre invocation. Ne craignons pas, mais prions. Crions nous aussi au Sauveur : « Lève-toi ; pourquoi dors-tu, Seigneur ? Ne nous rejette pas toujours ! Lève-toi à notre secours, Seigneur » (Ps 43,24 Ps 43,27). Unissons à notre prière les innombrables sacrifices de l'heure présente, triste et grave, les larmes, les souffrances, les deuils qui affligent l'humanité. Notre prière s'imprégnera de nos sanglots, et par son accent douloureux elle touchera le coeur miséricordieux du Christ qui, dans son sommeil apparent, veille sur l'Eglise, sur nous, sur le monde. Comment l'Eglise pourrait-elle manquer à sa mission qui, dans de telles circonstances, fut toujours d'implorer la grâce de Dieu et sa miséricorde par la prière et par la pénitence, en union avec le sacrifice eucharistique de l'Homme-Dieu ?

ALLOCUTION POUR LA CLOTURE DES EXERCICES SPIRITUELS AU VATICAN
(4 décembre 1943)

A la fin des Exercices prêches par le R. P. Fiocchi, S. /., le Saint-Père a pris la parole pour mettre en lumière la mission de l'Eglise dans le monde et la reconnaissance envers la Providence.

Au cours de ces pieux exercices que nous terminons ce matin, nous tous, Vénérables Frères et chers Fils, nous avons écouté la voix de Dieu, dont la Providence toujours bienveillante nous a conduits dans la solitude pour parler à notre coeur, pendant que dans le monde extérieur les orages de l'heure présente troublent les esprits et ne laissent tranquille aucun coin de la terre. Nous avons fait en nous le silence pour pénétrer dans tous les replis de notre coeur, en faire l'introspection spirituelle et pouvoir entendre ce que Dieu devait nous dire, car la solitude a coutume d'être mère de la méditation et inspiratrice des grandes pensées et des saintes résolutions.

L'indéfectibilité de l'Eglise.

Le Seigneur qui dirige l'univers nous gouverne nous aussi et dirige toutes les destinées du genre humain par ses conseils impénétrables. Parmi les mystères de la Providence inscrutables à notre intelligence, il en est un que Dieu veut que nous touchions pour ainsi dire du doigt : le mystère visible de l'indéfectibilité de l'Eglise dans le monde pendant que, à ses côtés, se sont écroulés, oh ! combien de trônes, d'empires, d'institutions publiques, laissant leurs ruines et les ruines de leur grandeur sur le sentier que l'Eglise suit depuis vingt siècles, afin de conduire au divin Pasteur les brebis errantes ou égarées sur les chemins de l'erreur, de purifier, de perfectionner et de sanctifier celles qui vivent déjà dans le bercail du Christ et se nourrissent de son corps et de son sang. Cette mission qu'elle assigne avec amour à ses prêtres, leur impose surtout aujourd'hui de très graves obligations à l'égard d'eux-mêmes, de responsabilité et de très hauts devoirs à l'égard des fidèles confiés à leurs soins.

L'Eglise catholique est le grand mystère visible parce que visible est son Chef sur la terre, le Vicaire du Christ, visibles sont ses ministres, visible sa vie, visible son culte, visibles son œuvre et son action pour le salut et la perfection des hommes. Visible aussi son indéfectibilité, en ce qu'elle est historiquement démontrable, et que son passé est garant de son avenir.
D'où un grand historien non catholique du siècle passé, après avoir reconnu contre son gré que l'Eglise catholique est restée « pleine de vie et de force juvénile » observait : « Si nous réfléchissons aux assauts terribles auxquels elle a survécu, nous trouvons difficile de concevoir de quelle manière elle pourrait périr. » 2 Mais si cette indéfectibilité peut se montrer par la voie de l'expérience, elle est tout de même un mystère parce qu'elle n'est pas explicable naturellement, mais seulement par le fait que nous connaissons par la révélation divine que le Christ, son Fondateur, est avec elle dans toutes ses épreuves jusqu'à la consommation des siècles.
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Message  Rosalmonte Ven 11 Fév 2011, 1:46 pm

Chère Lucie,

Tout d'abord merci de poster ces nombreux textes fort utiles à notre édification.

Mais je vous vois déjà venir, ou plutôt partir dans tous les sens, ma pétillante Lucie.

Avant tout, je dois vous dire que votre long message ici https://messe.forumactif.org/t2831p390-citation-gregoire-xvi#58694 où vous disiez

Je sais bien que c'est une idée à laquelle vous tenez et que vous avez tenu longtemps, ce qui fait qu'elle est d'autant plus dangereuse que vous y êtes trop attaché, et que comme moi, vous avez peut-être parfois des problèmes de lecture en lisant certaines personnes. Par exemple, il faut que je n'oublie pas de relire trois fois Gérard pour m'assurer que je l'ai bien lu. J'ai déjà fait des erreurs en le lisant, ce qui signifie que je le lis trop subjectivement. Ou JP B aussi et d'autres. Et peut-être que vous voyant têtu, insensiblement, je me dirais que vous êtes têtu dans votre idée donc je vous lirai comme tel.

Eh ben j'ai rien compris à ce que vous m'attribuez à tort ici. Il faudra un jour m'expliquer en une ou deux phrases votre définition de mon idée à laquelle je tiens et que j'ai tenu longtemps...lorsque ça ne sera pas hors sujet.

Quant au reste, vue que

Caté S. Pie X a écrit:Le sacerdoce catholique, malgré la guerre que lui fait l’enfer, durera jusqu’à la fin des siècles, car Jésus-Christ a promis que les puissances de l’enfer ne prévaudraient jamais contre son Eglise.

et que

Caté du Concile de Trente a écrit:Le Sacerdoce catholique est nécessaire dans l'Eglise parce que, sans lui, les fidèles seraient privés du saint sacrifice de la Messe et de la plus grande partie des sacrements ; ils n'auraient personne pour les instruire dans la foi, ils resteraient comme des brebis sans pasteur à la merci des loups, en un mot l'Eglise n'existerait plus comme Jésus-Christ l'a instituée.

Le Sacerdoce catholique ne cessera donc jamais sur la terre ?

Le Sacerdoce catholique, malgré la guerre que lui fait l'enfer, durera jusqu'à la fin des siècles, car Jésus-Christ a promis que les puissances de l'enfer ne prévaudraient jamais contre son Eglise.

citez-nous, s'il vous plaît, un Evêque catholique romain Ordinaire du lieu.

Ou même, pour vous faciliter la tâche, un Evêque titulaire (diocèse in partibus).

Allez, juste un nom, un tout petit...
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Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII Empty Re: Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII

Message  Lucie Ven 11 Fév 2011, 2:44 pm

En ce qui concerne la consommation des siècles, c'est un synonyme de fin du monde.
https://messe.forumactif.org/t1866-consommation-des-siecles-fin-du-monde-fin-des-temps-et-parousie?highlight=fin+des+si%C3%A8cles

la fin du monde, a une double acception :

la période finale de ce dernier état (état de grâce, après celui de nature, et celui de la Loi mosaïque) de l’histoire humaine,

et l’instant final de cette période finale :


d’où la double précision de la seconde partie de mon titre : et le temps de la fin du monde.
Vous confondez ces deux sens de façon erronée, et depuis longtemps. Il faut donc que des textes vous permettent de les distinguer. Et ces textes mettent en évidence que "consommation des siècles", tiré de l'Evangile, concerne le Saint-Sacrifice jusqu'au dernier jour.

Je crois avant tout en l'indéfectibilité de l'Eglise. Qu'aucun nom ne se présente n'y changera rien. Vous pouvez ne pas croire en ce que dit le Pape parce que vous interprétez mal, refuser qu'il dise avec le Cardinal Billot que le Saint-Sacrifice se fera même à l'époque de l'Antéchrist dans les catacombes, même si nous ne savons pas qui en sera l'auteur.

Même si Dom Guéranger, l'Abbé Arminjon, admettent ce que vous dites, le Pape ne l'admet pas, et cela, c'est sans réplique.

Abbé Arminjon :
D’où il suit, que le moment où Jésus-Christ cessera d’être présent sur nos autels et de s’y offrir comme victime à la justice de son Père. afin de faire contrepoids aux crimes des hommes.. doit se compter à partir du jour où l’Antéchrist aura obtenu la domination universelle : alors seulement le sacrifice non sanglant de l’autel cessera d’être célébré ; mais jusqu’à ce jour et pendant le temps que l’Antéchrist mettra à conquérir sa royauté, le sacrifice de la messe continuera à subsister.

Aucun Docteur n'arrive à la cheville du Pape comme Docteur, car aucun n'est infaillible comme lui. Mais puisque vous insistez pour que je réponde à une question, permettez moi d'insister : vérifiez bien le contexte des citations, et de ce que signifie dedans "Consommation des siècles".
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Message  Rosalmonte Ven 11 Fév 2011, 2:59 pm

Merci chère Lucie pour votre réponse. Je comprends mieux maintenant.

Vous confondez ces deux sens de façon erronée, et depuis longtemps. Il faut donc que des textes vous permettent de les distinguer. Et ces textes mettent en évidence que "consommation des siècles", tiré de l'Evangile, concerne le Saint-Sacrifice jusqu'au dernier jour.

Je crois avant tout en l'indéfectibilité de l'Eglise. Qu'aucun nom ne se présente n'y changera rien. Vous pouvez ne pas croire en ce que dit le Pape parce que vous interprétez mal, refuser qu'il dise avec le Cardinal Billot que le Saint-Sacrifice se fera même à l'époque de l'Antéchrist dans les catacombes, même si nous ne savons pas qui en sera l'auteur.

Je vous assure que je crois en ce que dit le pape. Et je vous assure aussi que je ne suis pas en train de dire qu'il n'y a actuellement plus de Saint Sacrifice.
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Message  Lucie Ven 11 Fév 2011, 3:48 pm

Vous me rassurez. Very Happy
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Message  ROBERT. Ven 11 Fév 2011, 5:06 pm

Lucie a écrit:
DISCOURS POUR L'INAUGURATION DE LA NOUVELLE ANNÉE JUDICIAIRE DE LA SACRÉE ROTE ROMAINE
(Ie' octobre 1940)

[...]

Et puisque dans votre Tribunal prédominent les causes matrimoniales, la Sacrée Rote romaine possède la gloire d'être le tribunal de la famille chrétienne, humble ou élevée, riche ou pauvre, dans laquelle entre la justice pour faire triompher la loi divine dans l'union conjugale, vengeresse du lien indissoluble, de la pleine liberté du consentement dans l'unité de vie et dans la sainteté du sacrement. C'est pourquoi, vous examinez et vous pesez avec un soin extrême les dépositions des parties, les témoignages, les rapports des compétences, les documents, les indices, afin de dévoiler les fraudes possibles et d'empêcher ainsi la violation du [b]lit nuptial, où le Créateur a placé la source de la multiplication du genre humain, des époux des anges bienheureux jusqu'à la consommation des siècles, lorsque les troupes innombrables des fils d'Adam se présenteront au tribunal du Christ
, juge des vivants et des morts, pour rendre compte de leurs oeuvres bonnes et mauvaises.
où le Créateur a placé la source de la multiplication du genre humain, des époux?des anges bienheureux jusqu'à la consommation des siècles
Lucie : ??? coquille ? Quelqu'un pourrait vérifier si vous avez le texte ?

Savez-vous si je pourrais trouver ce texte dans Enseignements Pontificaux ? Et dans quel sujet ?
.
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Message  Carolus.Magnus.Imperator. Ven 11 Fév 2011, 5:36 pm

La phrase est authentique, je l'ai vérifiée dans la version papier des documents pontificaux de Pie XII ...

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Message  Eric Ven 11 Fév 2011, 5:43 pm

Rosalmonte a écrit:Chère Lucie,

(....)

citez-nous, s'il vous plaît, un (....) Ordinaire du lieu.

(....)

Allez, juste un nom, un tout petit...

Trop fastoche !
Voici un endroit bien connu (de ma Normandie natale) où l'on trouve, d'ordinaire, du lieu :

Le lieu peut être pêché à partir de la plage d'Étretat, en Normandie, aux mois de mars et avril, avec des artifices rouge et jaune.

Source : Wiki
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Message  ROBERT. Ven 11 Fév 2011, 7:44 pm

Carolus.Magnus.Imperator. a écrit:La phrase est authentique, je l'ai vérifiée dans la version papier des documents pontificaux de Pie XII ...

Merci C.M.I. Wink
,
ROBERT.
ROBERT.

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Message  Lucie Sam 12 Fév 2011, 12:01 pm

Carolus.Magnus.Imperator. a écrit:La phrase est authentique, je l'ai vérifiée dans la version papier des documents pontificaux de Pie XII ...
Alors c'est une coquille de départ sur la version papier pour la traduction peut-être, parce que la phrase ne veut rien dire. Very Happy Merci C.M.I.
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Message  Rosalmonte Dim 13 Fév 2011, 7:12 pm

Eric a écrit:
Rosalmonte a écrit:Chère Lucie,

(....)

citez-nous, s'il vous plaît, un (....) Ordinaire du lieu.

(....)

Allez, juste un nom, un tout petit...

Trop fastoche !
Voici un endroit bien connu (de ma Normandie natale) où l'on trouve, d'ordinaire, du lieu :

Le lieu peut être pêché à partir de la plage d'Étretat, en Normandie, aux mois de mars et avril, avec des artifices rouge et jaune.

Source : Wiki
sunny clown geek

AUTREMENT.... CHAIS PAS ! .... pale Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII 390245

Cher Eric, vu votre pays natal, faites-vous du lieu votre ordinaire?

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Message  wildkater Lun 14 Fév 2011, 3:19 am

Lucie a écrit:
Carolus.Magnus.Imperator. a écrit:La phrase est authentique, je l'ai vérifiée dans la version papier des documents pontificaux de Pie XII ...
Alors c'est une coquille de départ sur la version papier pour la traduction peut-être, parce que la phrase ne veut rien dire. Very Happy Merci C.M.I.

Pio XII, Discorso alla Rota Romana, 2 ottobre 1939, in L’Osservatore Romano, 2-3 ottobre 1939, n. 232, p. 1
[...]
E poiché nel vostro Foro predominano le cause matrimoniali, la Sacra Romana Rota ha la gloria di essere il Tribunale della famiglia cristiana, umile o alta, ricca o povera, nella quale entra la giustizia a far trionfare la legge divina nell’unione coniugale, come vindice del vincolo indissolubile, della piena libertà del consenso nell’unità di vita, della santità del sacramento. Perciò voi con attentissima cura esaminate e vagliate le deposizioni delle parti, le testimonianze, le relazioni dei periti, i documenti, gli indizi, al fine di svelare possibili frodi e di impedire così la violazione di un talamo benedetto, dove il Creatore pose la fonte della moltiplicazione del genere umano, dei consorti degli angeli beati fino alla consumazione dei secoli, quando le innumerevoli schiere dei figli di Adamo si presenteranno al Tribunale di Cristo, giudice dei vivi e dei morti, a render conto delle opere loro, buone o malvage. [...]
(http://bibliotecanonica.net/docsaa/btcaah.htm#_Toc283578766)

it. Consorti = lat. consortes (consors, -tis = fr. "époux" mais aussi "cohéritier"

S. Aurelii Augustini OPERA OMNIA - editio latina > PL 35 > Quaestionum Evangeliorum libri duo
LIBER SECUNDUS
QUAESTIONES IN EVANGELIUM SECUNDUM LUCAM
[...]
33. 7. Quid deinde sibi vult quod, cum pater diceret: Tu mecum es semper, quod iam tractatum est, addidit: et omnia mea tua sunt? Qua in re primo cavendum est, ne intellegas ita dictum omnia mea tua sunt, quasi non sint et fratris aut tamquam terrena hereditate patiaris angustias, quomodo possint esse omnia maioris, si habet ibi etiam iunior partem suam. Sic enim a perfectis et perpurgatis ac iam immortalibus filiis habentur omnia, ut sint et omnium singula et omnia singulorum. Ut enim cupiditas nihil sine angustia, ita nihil cum angustia caritas tenet. Sed quomodo omnia? Num et Angelos, ait aliquis, et virtutes sublimes ac potestates atque universa caelestia Dei ministeria Deus in possessionem tali filio subiecisse putandus est? Si possessionem sic accipias, ut eius possessor ipse sit dominus, non utique omnia. Non enim domini erunt, sed consortes potius Angelorum, de quibus dictum est: Erunt aequales Angelis Dei ( Mt 22, 30). [...]
(http://www.sant-agostino.it/latino/questioni_vangeli/questioni_vangeli_2.htm)

trad. it.:
33. 7. Abbiamo esposto le parole del padre: Tu sei sempre con me. Ma che cosa significa quell’aggiunta: E tutte le cose mie sono tue? A questo proposito bisogna guardarsi dall’intendere le parole: Tutte le cose mie sono tue come se non fossero anche del fratello. Bisogna anche non supporre che se ne possa soffrire penuria quasi che si tratti d’una eredità terrena, dove è evidentemente impossibile che tutto appartenga al maggiore se anche il minore vi ha la sua parte. Quando si tratta di figli giunti alla perfezione, completamente purificati e divenuti immortali, tutte le cose le si possiedono in modo che esse sono ciascuna di tutti e tutte di ciascuno. Come infatti la cupidigia non sa possedere nulla senza egoistiche strettezze, così la carità non le sa possedere con la benché minima restrizione. Ma in che senso: Tutte le cose? Forse che, dirà qualcuno, Dio darà in possesso a quel figlio anche gli angeli e le virtù celesti e le potenze e tutti gli esseri che in cielo sono al suo servizio? Se prendi la parola "possesso" nel senso che il possessore ne sarà anche il padrone, certo non gli darà tutto. Gli eletti infatti non saranno padroni degli angeli ma coeredi, come è detto: Saranno uguali agli angeli di Dio 66.
(http://www.sant-agostino.it/italiano/questioni_vangeli/questioni_vangeli_2.htm)

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Message  gabrielle Lun 14 Fév 2011, 7:49 am

Benvenuti...wildkater
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Message  Diane + R.I.P Lun 14 Fév 2011, 9:32 am

Benvenuti...wildkater
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Message  Louis Lun 14 Fév 2011, 9:55 am

.
Benvenuti...wildkater.


_________________
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Message  wildkater Lun 14 Fév 2011, 10:03 am

Merci pour l'accueil chaleureux. Le forum est très intéressant.
Bonne continuation

Roberto

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Message  gabrielle Lun 14 Fév 2011, 10:06 am

wildkater a écrit:Merci pour l'accueil chaleureux. Le forum est très intéressant.
Bonne continuation

Roberto


cheers Vous parlez français...
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Message  Catherine Lun 14 Fév 2011, 10:30 am

gabrielle a écrit:
wildkater a écrit:Merci pour l'accueil chaleureux. Le forum est très intéressant.
Bonne continuation

Roberto


cheers Vous parlez français...

Ouf! Very Happy Vous parlez français! cheers

Binevenue à vous, wildkater! sunny
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Message  wildkater Lun 14 Fév 2011, 10:34 am

Très peu, malheureusement.
Mais je comprends ce que vous écrivez.

Un catholique traditionnel (même italien Shocked ) qui ne comprends pas le français est perdu! Very Happy

wildkater

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Message  gabrielle Lun 14 Fév 2011, 10:48 am

wildkater a écrit:Très peu, malheureusement.
Mais je comprends ce que vous écrivez.

Un catholique traditionnel (même italien Shocked ) qui ne comprends pas le français est perdu! Very Happy

Alors, écrivez-nous en iltalien, nous nous rabattrons sur google pour avoir le sens général.
gabrielle
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Message  ROBERT. Lun 14 Fév 2011, 2:19 pm

.

Bienvenue sur TE DEUM Wildkater.

Nous serons heureux de vous lire en français et/ou en italien..
Wink
.
ROBERT.
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Message  Lucie Sam 19 Fév 2011, 8:41 am

DISCOURS AU SACRÉ COLLÈGE EN LA FÊTE DE SAINT EUGÈNE Ier

(2 juin 1944)

[...]

Volonté du Christ dans l'institution de la primauté pontificale.

Entre le Christ et Pierre subsiste depuis le jour de la promesse près de Césarée de Philippe et de son accomplissement sur la mer de Tiberiade un lien mystérieux, mais éminemment réel, survenu une fois dans le temps, mais qui plonge ses racines dans les éternels desseins du Tout-Puissant. Le Père céleste qui a révélé à Simon, fils de Jonas, le mystère de la filiation divine du Christ et l'a ainsi rendu apte à répondre par une profession nette et prompte à la demande du Rédempteur, avait, de toute éternité, prédestiné le pêcheur de Bethsaïde à sa charge spéciale ; le Christ lui-même ne faisait qu'accomplir la volonté du Père, quand dans la promesse et la collation de la primauté, il se servait de formules qui devaient fixer la place unique et privilégiée attribuée à Pierre.

Dès lors, ceux qui, comme il n'y a pas longtemps il a été affirmé (ou mieux répété) par certains représentants de confessions religieuses qui se disent chrétiennes, déclarent qu'il n'y a pas de Vicaire du Christ sur la terre, parce que le Christ lui-même a promis de demeurer avec son Eglise comme son Chef et Seigneur jusqu'à la consommation des siècles, ceux-là non seulement suppriment le fondement de toute charge épiscopale, mais méconnaissent et faussent le sens profond de la primauté pontificale, qui n'est pas la négation, mais la réalisation de cette promesse du Christ. C'est pourquoi, s'il est vrai que le Christ, du fait de la plénitude de son pouvoir divin, dispose des moyens les plus divers pour éclairer et sanctifier, moyens grâce auxquels il est réellement avec ceux qui le confessent, il est non moins certain qu'il a voulu confier à Pierre et à ses successeurs la conduite et le gouvernement de l'Eglise universelle, et les trésors de vérité et de grâce de son oeuvre rédemptrice. Les paroles du Christ à Pierre ne laissent aucun doute sur leur signification. Ainsi ont jugé et cru, avec une admirable entente, l'Occident et l'Orient, à une époque non suspecte. Vouloir créer une opposition entre le Christ comme Chef de l'Eglise et son Vicaire, prétendre voir dans l'affirmation de l'un la négation de l'autre, équivaut à dénaturer les pages les plus claires et les plus lumineuses de l'Evangile, à fermer les yeux devant les témoignages les plus anciens et les plus vénérables de la tradition, à priver la chrétienté de cet héritage précieux dont la saine connaissance et l'estime pourront, au moment connu de lui seulement, et grâce à la lumière de la grâce accordée par lui, éveiller chez nos frères séparés la nostalgie de la maison paternelle et la volonté efficace d'y retourner.

Ce texte signifie que le Christ sera avec Pierre et ses successeurs jusqu'à la consommation des siècles.


ALLOCUTION LORS DE LA CLOTURE DES EXERCICES SPIRITUELS AU VATICAN
(9 décembre 1944)

Lorsqu'aux heures de prospérité et de consolation, passe en nous-mêmes et dans toute l'Eglise un rayon de la félicité qui resplendit en lui, nous nous écrions avec Pierre sur la montagne : « Seigneur, il nous est bon de rester ici » (Mt 17,4). Mais avec lui aussi, prémunis et fortifiés contre le scandale de la Passion par les splendeurs de la Transfiguration, il convient de descendre, et avec lui, pareillement, le chrétien, l'Eglise portent la croix sur la montée du Calvaire. Attachée avec lui sur la croix, Christo confixa cruci (cf. Gal. Ga 2,19), l'Eglise offre le sacrifice dont nous devons être en même temps les prêtres, l'autel, la victime, de manière à « achever dans notre chair ce qui manque aux souffrances du Christ » (cf. Col. Col 1,24). Devant notre incompréhension, devant notre faiblesse, il a, durant ces journées, dévoilé les Ecritures, et notre coeur, comme celui des disciples d'Emmaiis, était brûlant dans nos poitrines parce que nous entrevoyions, avec une intelligence éclairée plus intimement par l'Esprit divin, le grand Mystère de la douleur et de la mort qui conduit à la béatitude dans la gloire. L'heure est venue de redescendre dans la plaine, parmi les âmes confiées à nos soins, coopérant avec le Christ à l'oeuvre de salut accomplie par son Eglise, avec laquelle il a promis de rester jusqu'à la consommation des siècles.

L'Eglise toujours jeune.

Et, en vérité, jusqu'à la consommation des siècles, parce que le Christ le veut ainsi, parce que sa toute-puissance la soutient divinement, l'Eglise vit et vivra dans un état de fraîcheur toujours juvénile.
C'est un profond réconfort pour nous tous, qui avons consacré notre vie à son service. Notre temps, que l'on pourrait bien qualifier d'apocalyptique, voit chanceler des organisations, des puissances, des systèmes terrestres qui existaient depuis des siècles ou que l'on avait voulu créer pour les siècles, et la guerre présente semble vouloir sanctionner des transformations et des événements si formidables, et en achever la réalisation. Et n'est-il pas vrai que pourraient se vérifier terriblement encore de nos jours, pour certains qui méprisent ou persécutent l'Eglise, les paroles du Prophète : Arrogantia tua decepit te, et superbia cordis tui... ; cum exaltaveris quasi aquila nidum tuum, inde detraham te, dicit Dominus, « Cela t'a égaré, de répandre l'effroi, de t'exalter en ton coeur... ; quand tu hausserais ton nid comme l'aigle, je t'en précipiterais, oracle de Yahvé » (Jr 49,16).

Sans doute, les grands bouleversements politiques et sociaux entraînent d'ordinaire, extérieurement, même dans l'Eglise, des conséquences profondes, mais ils ne peuvent toucher ni ne toucheront jamais sa vie. La divine Providence a étendu jusqu'à maintenant sur nous aussi sa main protectrice. Confions-nous à elle avec tranquillité pour l'avenir. De violents ouragans peuvent faire crouler les sanctuaires de pierre, symboles de l'Eglise ; ils peuvent exiger le sacrifice d'existences humaines, et tous nous serions certainement prêts, si le Seigneur le voulait ainsi, à immoler notre vie, cette courte vie mortelle, pour nos frères. Mais l'Eglise et la papauté — nous en avons une sûre garantie dans les promesses divines — le roc de Pierre et la cathédrale mondiale élevée sur ce roc ne pourraient sortir de l'ouragan que de nouveau renforcés et encore plus raffermis.

LETTRE A L'ARCHEVÊQUE DE TRENTE POUR LE IVe CENTENAIRE DU CONCILE DE TRENTE
(21 novembre 1945)

La situation de la chrétienté au moment du concile de Trente.

En songeant à cette époque très agitée, dont le prochain centenaire évoquera le souvenir, en songeant aux tristes événements qui déterminèrent la convocation du concile ; en passant, en même temps, avec attention, en revue les résultats consolants et les fruits salutaires qui en sont sortis et qui la suivirent, Nous voyons de nouveau avec une évidence qui frappe tous les regards cette vérité, déjà garantie par le Christ et confirmée par les témoignages de l'histoire, à savoir que l'Eglise peut être combattue, mais ne peut être vaincue. En effet, de même qu'elle est unie à son divin Fondateur par un intime et indéfectible lien d'amour, ainsi elle est unie à lui dans les mêmes luttes et dans les mêmes triomphes. C'est pourquoi chaque fois que la barque de Pierre est ballottée par les flots en furie et paraît sur le point de sombrer, alors le Christ se montre présent avec tout son pouvoir et, commandant aux vents et aux tempêtes, il redit ses divins avertissements : « Pourquoi craignez-vous, hommes de peu de foi ? » (Mt 8,26). « Ayez confiance, j'ai vaincu le monde » (Jn 16,33).

C'est exactement ce qui s'est produit lors de cette succession perfide des événements et des temps qui fait l'objet du prochain centenaire. En effet, on pouvait voir les hérétiques tenter, avec une audace téméraire, de déchirer la robe sans couture de l'Eglise catholique ; on voyait des peuples troublés par des révoltes et des soulèvements ; les princes placés à la tête des Etats en lutte et en guerre entre eux ; le peuple chrétien ou bien atterré ou bien oscillant de côté et d'autre et incertain ; un clergé qui, bien souvent, ne brillait pas par les vertus et la discipline exigées par ses devoirs sacrés et qui n'était pas à la hauteur des besoins croissants du moment, et « enfin le monde catholique d'alors depuis longtemps fortement troublé et presque étouffé » 2. C'est pourquoi, si l'Eglise du Christ s'était appuyée seulement sur les forces humaines, il eût fallu sans nul doute craindre sa décadence et même sa disparition : mais alors, de nouveau brilla la promesse jamais trompeuse de son divin Fondateur : « Voici que je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles » (Mt 28,20).

Au milieu d'un tel naufrage des esprits et des choses, les Pontifes romains auxquels est confié le divin mandat de paître toute l'Eglise (cf. Jean, Jn 21,15-17) et de confirmer dans la foi les frères qui chancellent ou qui s'égarent (cf. Luc, Lc 22,32), sachant très bien que « souvent, dans les périls extrêmes qui menaçaient la chrétienté, on a appliqué le remède excellent et très opportun à des conciles oecuméniques et à des assemblées générales d'évêques » 3 s'appliquèrent à mettre en oeuvre ce moyen.

Convocation du concile de Trente.

Ils invitèrent à prendre part à un concile général, en vue de régler heureusement, avec l'aide de Dieu, toute la controverse, cause de l'effroyable crise au sein du monde chrétien, tous les évêques et les les autres Pères que la question pouvait concerner — comme aussi, mais ce fut en vain, ceux qui s'étaient écartés du droit chemin de la vérité et de l'unité nécessaire du troupeau. Surmontant d'énormes difficultés provenant de la situation d'alors, fort troublée, et d'autres causes susceptibles de retarder et d'entraver son très sage projet, Notre prédécesseur d'heureuse mémoire, Paul III, avec une énergie apostolique et une prudence virile, vint à bout de tous les empêchements et convoqua enfin, il y a quatre siècles, le concile oecuménique qui devait se tenir à Trente « pour la gloire et la louange de Dieu et pour le salut de tout le peuple chrétien » 4. On peut affirmer à bon droit qu'« aucun autre concile oecuménique ne fut, en fait, plus long en durée, plus important par les articles de foi qui y furent décidés, plus efficace par le changement des moeurs et des lois, plus ardu par les obstacles rencontrés, plus exact par le soin qu'il prit à examiner les matières qui lui étaient présentées » 5.

2 Paul III, bulle d'indiction du concile de Trente.
3 Idem, ibid.
4 Idem, ibid.



Dernière édition par Lucie le Sam 19 Fév 2011, 9:04 am, édité 1 fois
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Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII Empty Re: Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII

Message  Lucie Sam 19 Fév 2011, 9:01 am

Concile du Vatican I

PASTOR AETERNUS
PREMIÈRE CONSTITUTION DOGMATIQUE

Chapitre 2

La perpétuité de la primauté du bienheureux Pierre
dans les Pontifes romains

Ce que le Christ notre Seigneur, chef des pasteurs, pasteur suprême des brebis, a institué pour le salut éternel et le bien perpétuel de l'Église doit nécessairement, par cette même autorité, durer toujours dans l'Église, qui, fondée sur la pierre, subsistera ferme jusqu'à la fin des siècles. " Personne ne doute, et tous les siècles savent que le saint et très bienheureux Pierre, chef et tête des Apôtres, colonne de la foi, fondement de l'Église catholique, a reçu les clés du Royaume de notre Seigneur Jésus-Christ, Sauveur et Rédempteur du genre humain : jusqu'à maintenant et toujours, [Lucie : même en période de vacance, d'interrègne] c'est lui qui, dans la personne de ses successeurs ", les évêques du Saint-Siège de Rome, fondé par lui et consacré par son sang, " vit ", préside " et exerce le pouvoir de juger " [2].

Dès lors, quiconque succède à Pierre en cette chaire reçoit, de par l'institution du Christ lui-même, la primauté de Pierre sur toute l'Église. " Ainsi demeure ce qu'ordonna la vérité, et le bienheureux Pierre, gardant toujours cette solidité de pierre qu'il a reçue, n'a pas laissé le gouvernail de l'Église.

[3]. " Voilà pourquoi c'est vers l'Église romaine, " par suite de son origine supérieure " [4], qu'il a toujours été nécessaire que chaque Église, c'est-à-dire les fidèles de partout, se tournent, afin qu'ils ne fassent qu'un en ce Saint-Siège, d'où découlent sur tous " les droits de la vénérable communion " [5], comme des membres unis à la tête dans l'assemblage d'un seul corps.

Si donc quelqu'un dit que ce n'est pas par l'institution du Christ ou de droit divin que le bienheureux Pierre a des successeurs dans sa primauté sur l'Église universelle, ou que le Pontife romain n'est pas le successeur du bienheureux Pierre en cette primauté, qu'il soit anathème.

[2] Concile d'Éphèse (IIIe oecuménique), 3e session (11 juillet 431), discours du prêtre Philippe.

[3] LÉON LE GRAND, Sermo 4, 3 : PL 54, 164 B.

[4] IRÉNÉE DE LYON, Adversus haereses, l. 3, c. 3, 1 : PG 7, 849 A.

[5] AMBROISE DE MILAN, Epist. 11, c. 4 : PL 16, 946 A.
http://nouvl.evangelisation.free.fr/pastor_aeternus.htm

Même en temps de vacance, la Papauté subsistera jusqu'à la consommation des siècles. Il n'y a pas de temps défini de vacance que l'Eglise ait donné à croire de Foi.
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Message  Lucie Sam 19 Fév 2011, 9:29 am

ALLOCUTION POUR LA CLOTURE DES EXERCICES SPIRITUELS AU VATICAN
(8 décembre 1945)

[...]
La haute valeur et les effets bienfaisants des Exercices spirituels.

C'est le propre des Exercices spirituels de mettre en relief les vérités essentielles de la foi catholique, ces vérités qui, tels de solides piliers, soutiennent l'édifice de toute la vie chrétienne, et de les présenter dans un ordre qui, par sa logique serrée, saisit, secoue et subjugue la pensée et la volonté humaines. C'est dans cette qualité caractéristique, dans ce rappel constant à ce qui est fondamental, que consiste la haute valeur des Exercices spirituels, et en particulier pour les jours actuels. Aujourd'hui, en ce temps de calamités et d'afflictions redoutables non seulement pour les personnes mais aussi pour des peuples entiers, on voit les doctrines et les systèmes qui s'efforcent d'attirer l'humanité à leur suite, perdre tout ornement accessoire, toute beauté et tout attrait purement extérieur ; réduits, pourrait-on dire, comme à des murs nus, ces systèmes doivent être capables de rendre les hommes résistants, forts, et sachant borner leurs désirs à ce qui est essentiel ; sinon, ils manquent complètement leur but et s'écroulent comme des châteaux de cartes, qui ne laissent dans leur ruine que le vide.

Qui donc pourrait douter de voir un jour l'Eglise catholique sortir victorieuse de cette épreuve difficile, au milieu des vicissitudes où se débattent tant de peuples ? Elle est l'Eglise du Christ, immortelle et indéfectible, pour tous les temps et pour toutes les générations, comme pour toutes les conditions de vie, jusqu'à la consommation des siècles. Néanmoins, les hommes qui la composent, chacun des fidèles que l'Eglise n'englobe pas d'une manière purement mécanique, mais qui doivent eux-mêmes, dans les agitations et les tempêtes présentes, coopérer jour par jour, heure par heure, à l'action secrète de la grâce pour former et perfectionner en soi le vrai chrétien, sentent le besoin d'implanter solidement leur vie religieuse dans les vérités essentielles de la foi. Les Exercices spirituels façonnent précisément des hommes de cette structure spirituelle, de cette trempe solide.

ALLOCUTION AU CONSISTOIRE SECRET
(18 février 1946)

[...]

En outre, en ces derniers mois, de nombreux diocèses ont été privés de leurs pasteurs : la charge apostolique dont Nous sommes investi de par la volonté divine exige donc que Nous pourvoyions régulièrement à ces vacances. Ainsi que vous le savez pertinemment, c'est affaire de très grande importance, car la situation, la discipline, le progrès de la chrétienté tout entière sont en dépendance très étroite de cette chose. Nous sommes appelé, en effet, à choisir, parmi les plus prudents et les plus religieux, des hommes qui, « devenus vraiment les modèles du troupeau » (1P 5,3), devront conduire les peuples qui leur seront confiés aux pâturages de la vérité éternelle, les nourrir de la nourriture de la divine grâce, les gouverner et les guider autant par le bon exemple de leur vie et l'éclat de leur vertu que par leur autorité.

« Grand est l'honneur, pour emprunter le langage de Notre prédécesseur saint Grégoire le Grand, mais la responsabilité de cet honneur est lourde. » 2 C'est pourquoi, chaque fois que Nous devons prendre une décision en cette sorte d'affaire, Nous le faisons avec un soin réfléchi et diligent, en Nous appuyant sur l'aide de la grâce que Jésus-Christ lui-même a promise à l'Eglise, son Epouse, et à son Vicaire sur la terre, jusqu'à la consommation des siècles.

Après avoir adressé au Saint-Esprit Nos humbles supplications, afin qu'il daigne, dans sa bonté, éclairer Notre esprit de l'éclat de sa lumière surnaturelle, Nous nommons et publions ces nouveaux êvêques.


ALLOCUTION AUX NOUVEAUX CARDINAUX
(20 février 1946)

[...]

LES VERTUS CACHÉES DU SAINT SACRIFICE DE LA MESSE POUR LE BIEN DE LA SOCIÉTÉ HUMAINE

Seule l'Eglise peut ramener l'homme de ces ténèbres à la lumière ; seule elle peut lui rendre la conscience d'un passé vigoureux, la maîtrise du présent, la sécurité de l'avenir. Mais sa supranationalité n'opère pas à la manière d'un empire, qui étend ses tentacules dans toutes les directions en vue d'une domination mondiale. Comme une mère de famille, elle rassemble chaque jour dans l'intimité tous ses fils épars dans le monde : elle les réunit dans l'unité du principe divin de sa vie. Ne voyons-nous pas tous les jours, sur ses innombrables autels, comment le Christ, Victime divine, les bras étendus d'une extrémité du monde à l'autre, enveloppe et contient en même temps dans son passé, son présent et son avenir la société humaine tout entière ? C'est la sainte messe, ce sacrifice non sanglant, institué par le Rédempteur à la dernière Cène, « destiné à représenter le sacrifice sanglant accompli une fois sur la croix, à en perpétuer la mémoire jusqu'à la fin des siècles et à en appliquer les vertus salutaires pour la rémission de ces péchés que nous commettons chaque jour » 10. Par ces paroles lapidaires du Concile de Trente gravées à perpétuité en une heure des plus graves de son histoire, l'Eglise défend et proclame ses valeurs les meilleures et les plus hautes, qui sont aussi les valeurs les meilleures et les plus hautes pour le bien de la société ; elles unissent indissolublement son passé, son présent et son avenir, et jettent une vive lumière sur les énigmes inquiétantes de notre temps. Dans la sainte messe, les hommes prennent toujours une conscience plus vive de leur passé coupable et, en même temps, des immenses bienfaits de Dieu. Dans le souvenir du Golgotha, le plus grand événement de l'histoire de l'humanité, ils reçoivent la force pour se libérer de la plus profonde misère du présent, la misère

des péchés de chaque jour ; de leur côté, même les plus abandonnés y sentent un souffle de l'amour personnel du Dieu miséricordieux, et leur regard se dirige vers un avenir assuré, vers la consommation des temps dans la victoire du Seigneur qui est là sur l'autel, de ce Juge suprême qui prononcera un jour la sentence dernière et définitive.

Vénérables Frères, dans la sainte messe, l'Eglise donne donc son plus grand appui au fondement de la société humaine. Tous les jours, du levant au couchant du soleil, sans distinction de peuples et de nations, s'offre une oblation pure (cf. Mal. Ml 1,11), à laquelle participent dans une intime fraternité tous les enfants de l'Eglise répandus dans l'univers, et tous y trouvent un refuge dans leurs besoins et la sécurité dans leurs dangers.

10 Concile de Trente, sess. XXII, cap. 1, ed. Guerres, tom. octavus (Actorum pars quinta), p. 960.
DISCOURS AUX PRÉSIDENTS DIOCÉSAINS DE LA JEUNESSE MASCULINE DE L'ACTION CATHOLIQUE ITALIENNE
(20 avril 1946)
[...]

3. L'objet contre lequel l'adversaire dirige aujourd'hui ses assauts, ouverts ou dissimulés, n'est plus, comme ordinairement dans le passé, l'un ou l'autre point particulier de la doctrine ou de la discipline de l'Eglise, mais l'ensemble de la doctrine et de la morale chrétiennes jusqu'à leurs dernières conséquences. En d'autres termes, il s'agit d'un assaut total. Il s'agit d'un oui absolu ou d'un non absolu. Dans ces conditions, le vrai catholique doit rester d'autant plus ferme et inébranlable sur le terrain de sa foi catholique et le montrer dans sa conduite. Dans la chaleur de la lutte, un christianisme purement extérieur et de pure forme fond comme la cire au soleil. C'est donc un très urgent devoir de l'Action catholique en ces moments critiques de défendre et d'inculquer clairement et profondément dans les esprits la doctrine de l'Eglise et de mettre tout son zèle à ramener ceux qui vivent en dehors de la pratique religieuse, à Dieu, à la prière, à la foi chrétienne, à la fréquentation des sacrements, au coeur de l'Eglise, afin qu'ils suivent ses enseignements et ses préceptes : « Soyez forts, vous dirons-Nous avec la Sainte Ecriture, et prenez courage ; n'ayez ni crainte ni frayeur devant eux, car c'est le Seigneur votre Dieu qui marche avec vous. Il ne vous délaissera point et nie vous abandonnera pas » (cf. Deut. Dt 31,6).

L'* Alléluia » pascal.

Ce matin, une fois de plus, le joyeux Alléluia a retenti dans toutes nos églises. Il en est ainsi presque depuis deux mille ans, et il en sera ainsi jusqu'à la fin des temps. Les calamités présentes, les ruines, les menaces ne doivent pas précisément en arrêter sur vos lèvres et dans votre coeur le retour annuel. L'incrédule, l'ignorant peuvent s'en étonner. Le croyant qui sait que le Christ ressuscité sera avec nous jusqu'à la consommation des siècles, que celui qui croit au Christ triomphe du monde (1Jn 5,5), continue à chanter, intrépide et imperturbable, son triomphal Alléluia. A présent, la foi au Christ vit toujours, et vigoureuse, dans l'âme du peuple italien, et vous pouvez avec confiance résister à quiconque veut l'attaquer.

Au-dessus du tumulte de toutes les guerres et de toutes les discordes, de toutes les malédictions, de toutes les plaintes, de tous les cris de l'orgueil dans l'ivresse d'un heureux succès passager ou dans l'irritation d'une déroute, au-dessus des fluctuations continuelles de la lutte, domine l'Alléluia pascal, l'Alléluia de la victoire définitive du Christ, vainqueur de la mort et des portes de l'enfer, vainqueur de la puissance des ténèbres. Que sa force, son amour, sa grâce remplissent votre âme !
Vous avez consacré votre vie à la diffusion de son règne pour le salut, la paix, le bonheur des hommes et des peuples. Quant à Nous, comme gage de ces dons précieux du Rédempteur, Nous accordons de grand coeur, à vous, chers fils, et à toute l'Action catholique italienne, Notre paternelle Bénédiction apostolique.

DISCOURS AUX HOMMES DE L'ACTION CATHOLIQUE ITALIENNE
(7 septembre 1947)

[...]

Progresser et conquérir les âmes comme l'Eglise des premiers siècles.

Ne vous renfermez pas en vous-mêmes, mais pénétrez dans les rangs étrangers pour ouvrir les yeux des gens égarés et trompés aux richesses de la foi catholique. Parfois des malentendus seulement, plus souvent encore une complète ignorance, les séparent de vous. Nombreux sont ceux qui parmi eux attendent peut-être de votre part un coeur aimant, une franche explication, une parole libératrice. Dans l'art de gagner les hommes, vous pouvez apprendre quelque chose même de vos adversaires. Mieux encore : faites comme les chrétiens des premiers siècles ! Ainsi seulement, par une action et une pénétration toujours nouvelles dans le monde païen, l'Eglise après d'humbles commencements peut croître et progresser, souvent au milieu d'indicibles souffrances et martyres, alternant avec des périodes de plus ou moins grande tranquillité, de plus ou moins larges moments de souffle, jusqu'à ce que, au bout de trois siècles, le puissant Empire se vît contraint de s'avouer vaincu et de conclure la paix avec l'Eglise.

La jeunesse immortelle de l'Eglise.

C'est vrai, dira peut-être quelqu'un, mais l'Eglise était jeune alors. L'Eglise est toujours jeune ! Force et vertu de Dieu, gardienne et dispensatrice éternelle du divin dans le monde, elle ne peut, au cours des siècles, succomber sous le poids de l'âge, mais, pure de toute erreur, elle vit une vie indestructible et retrouve toujours à nouveau sa vigueur juvénile, suivant la volonté et avec la grâce de Celui qui est à ses côtés jusqu'à la consommation des siècles.


Mais la jeunesse immortelle de l'Eglise se manifeste — ô chose admirable ! — spécialement dans la douleur. Elle est « Epouse de sang » (cf. Ex.,IV, 25). Ses enfants, ses ministres, calomniés, emprisonnés, tués, égorgés sont dans le sang. Qui jamais aurait cru possible, en ce XXe siècle, après tant de progrès de civilisation, après tant d'affirmations de liberté, tant d'oppressions, tant de persécutions, tant de violences ? Cependant l'Eglise ne craint pas. Elle veut être Epouse de sang et de douleur pour reproduire en elle-même l'image de son divin Epoux, pour souffrir, pour combattre, pour triompher avec lui.

ENCYCLIQUE « MEDIATOR DEI » SUR LA SAINTE LITURGIE
(20 novembre 1947)

[...]

Quelques abus téméraires

L'Eglise, sans doute, est un organisme vivant ; donc, même en ce qui regarde la liturgie sacrée elle croît, se développe, évolue, et s'accommode aux formes que requièrent les nécessités et les circonstances au cours des temps, pourvu que soit sauvegardée l'intégrité de la doctrine. Néanmoins, il faut réprouver l'audace tout à fait téméraire de ceux qui, de propos délibéré, introduisent de nouvelles coutumes liturgiques ou font revivre des rites périmés, en désaccord avec les lois et rubriques maintenant en vigueur. Or, Nous avons appris avec grande douleur, Vénérables Frères, que cela se produisait, et en des choses, non seulement de faible, mais aussi de très grave importance ; il en est, en effet, qui dans la célébration de l'auguste sacrifice eucharistique, se servent de la langue vulgaire, qui transfèrent à d'autres époques des jours de fête — lesquels avaient été décrétés et établis après mûre délibération — qui enfin suppriment des livres de la prière publique approuvés par l'Eglise les textes sacrés de l'Ancien Testament, parce qu'ils les jugent insuffisamment adaptés à notre temps et inopportuns.

L'emploi de la langue latine, en usage dans une grande partie de l'Eglise, est un signe d'unité manifeste et éclatant, et une protection efficace contre toute corruption de la doctrine originale. Dans bien des rites cependant, se servir du langage vulgaire peut être très profitable au peuple : mais c'est au seul Siège apostolique qu'il appartient de le concéder ; et sans son avis et son approbation, il est

Cf. C. I. C, can. 1261.

absolument interdit de rien faire en ce genre, car, comme Nous l'avons dit, la réglementation de la sainte liturgie dépend entièrement de son appréciation et de sa volonté.

Attachement exagéré aux rites anciens

Il faut juger de même des efforts de certains pour remettre en usage d'anciens rites et cérémonies. Sans doute, la liturgie de l'antiquité est-elle digne de vénération ; pourtant, un usage ancien ne doit pas être considéré, à raison de son seul parfum d'antiquité, comme plus convenable et meilleur, soit en lui-même, soit quant à ses effets et aux conditions nouvelles des temps et des choses. Les rites liturgiques plus récents eux aussi, sont dignes d'être honorés et observés, puisqu'ils sont nés sous l'inspiration de l'Esprit-Saint, qui assiste l'Eglise à toutes les époques jusqu'à la consommation des siècles (cf. Matth. Mt 28,20) ; et ils font partie du trésor dont se sert l'insigne Epouse du Christ pour provoquer et procurer la sainteté des hommes.

Revenir par l'esprit et le coeur aux sources de la liturgie sacrée est chose certes sage et louable, car l'étude de cette discipline, en remontant à ses origines, est d'une utilité considérable pour pénétrer avec plus de profondeur et de soin la signification des jours de fêtes, le sens des formules en usage et des cérémonies sacrées ; mais il n'est pas sage ni louable de tout ramener en toute manière à l'antiquité. De sorte que, par exemple, ce serait sortir de la voie droite de vouloir rendre à l'autel sa forme primitive de table, de vouloir supprimer radicalement des couleurs liturgiques le noir, d'exclure des temples les images saintes et les statues, de faire représenter le divin Rédempteur sur la croix de telle façon que n'apparaissent point les souffrances aiguës qu'il a endurées, de répudier et rejeter enfin les chants polyphoniques ou à plusieurs voix, même s'ils se conforment aux normes données par le Siège apostolique.

ALLOCUTION AUX JEUNES FILLES DE L'ACTION CATHOLIQUE ITALIENNE
(5 septembre 1948)

C'est pourquoi la jeune fille d'Action Catholique écoute l'Église:

Interrogez l'Église qui, seule, a reçu de Lui le dépôt de la vérité éternelle. Combien de vos contemporains, sceptiques à l'égard de cette doctrine infaillible, accueillent, au contraire, aveuglément, ce que leur font accroire, sur les questions de religion, de dogme, de morale, d'insensés compagnons ou compagnes d'école, de laboratoire, de bureau !

Mais la jeune catholique adhère solidement aux enseignements de la Chaire de Pierre, qu'elle consulte et étudie dans leur texte original, sans tenir compte de ce qu'on propose, mutilé et travesti aux lecteurs ignorants dans les publications des ennemis de la religion catholique qui ne cherchent qu'à frapper à mort dans le coeur des fidèles le respect et la confiance envers le prêtre, l'Église et le Vicaire du Christ lui-même1.

1. Le Saint-Père dénonce ici toute une littérature d'inspiration principalement communiste, assez largement répandue en Italie, qui se plaît à déformer sans cesse la pensée du Pape et de l'Église.

La vérité transparaîtra si le coeur des militants reste pur.

Mais pour être vraiment et pleinement lumineuses, ayez soin que votre lumière ne soit voilée ni offusquée par aucune image ni aucune ombre. Ne laissez pas obscurcir par le brouillard des passions désordonnées les rayons qui font l'enchantement et la force de votre jeunesse, ni tourner au mal les saines et saintes aspirations de tout jeune coeur vers la beauté, la joie, l'amour. Maintenez ces rayons dans leur splendeur intacte ; ils sont les reflets sur terre du divin Soleil, défendez-les contre l'esprit mondain, qui ne pourrait vous donner en échange que des feux follets errant tristement à la surface des fétides marécages.

Aujourd'hui, la Papauté est plus vivante que jamais ; comme la jeunesse catholique, elle aussi déborde de vie.

Chères Filles, on a rappelé récemment une injure violente lancée à plusieurs reprises, il y a un siècle, contre le Pontife Romain par un homme politique célèbre : « La Papauté est morte» \ Morte la Papauté ! Mais toute cette jeunesse vivante, ardente et pure, débordante de joie, enthousiaste, championne de droits sacrés, dévouée aux plus hauts idéaux et aux plus nobles entreprises, dans la pleine ferveur de son activité, est donc venue ici rendre hommage à un mort, mort depuis cent ans, mort « dans le sang et dans la boue? » Ou bien est-elle aussi, en réalité une jeunesse morte qui s'approche d'un mort? Non, jeunes filles, vous êtes vivantes, parce que le Christ vit en vous; la Papauté est vivante parce qu'elle est la pierre sur laquelle est édifiée l'Église, laquelle vivra pour le Christ et dans le Christ jusqu'à la consommation des siècles, et le Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande et son règne n'aura pas de fin !
RADIOMESSAGE AU CONGRÈS EUCHARISTIQUE DE PORTO ALEGRE (Brésil)
(31 octobre 1948)

Lorsque le Roi divin, sur le point de quitter ce monde pour aller au Père, décida dans l'excès de son amour infini de rester avec nous jusqu'à la consommation des siècles, ce ne fut pas pour se condamner à être un prisonnier éternel, oublié dans l'obscurité des Tabernacles abandonnés. Ce ne fut pas non plus, ni principalement, pour en sortir de temps en temps, afin de recevoir dans des trônes resplendissants de lumières et couverts de fleurs, les hommages d'adoration et de gloire qui sont d'autant plus dus à sa Majesté infinie qu'elle est plus cachée ! S'il resta, ce fut pour être le Cœur éternellement vivant et palpitant de son Corps mystique; pour être le centre propulseur, la source intarissable de vie, et de vie abondante pour son Église et pour tous et chacun de ses membres.

Il savait que le monde « in maligno positus » continuerait à se noyer dans des déluges d'iniquité, même après que la Rédemption serait consommée; c'est pour cela que vous l'avez là, à toutes les heures du jour et de la nuit, Victime Sainte en des milliers d'autels, comme en autant de Calvaires, s'immolant en holocauste latreutique et propitiatoire à la Sainteté et à la Justice éternelle. Il savait, et II l'avait répété à plusieurs reprises, que son Église à travers les siècles ressemblerait à une armée sans cesse engagée en d'acharnées et continuelles batailles, dont personne ne pourrait s'en dispenser, et où la victoire appartiendrait aux héros qui sauraient persévérer jusqu'à la fin, sans se rendre ni aux flatteries ni aux menaces, sans reculer devant le travail que le devoir impose, ni devant le sacrifice qui tient Heu de croix, sans craindre ceux qui peuvent tuer le corps, mais n'arrivent pas à tuer l'âme; qui sont toujours prêts à renoncer à tout et à se renoncer eux-mêmes pour suivre le Christ, pour servir et gagner Dieu, comme pèlerins dans le temps et citoyens dans l'éternité. Cependant II savait aussi que, pour faire cela, le chrétien, après tout n'est qu'un homme, n'avait pas en lui-même les ressources suffisantes. Et c'est pour cela que nous l'avons là sous les apparences de pain, devenu non seulement le compagnon inséparable dans notre marche vers l'éternité, mais l'aliment quotidien, la source de salut, de force et de vie divine.

« O si scires donum Dei ! » Si les fidèles, si tous les fidèles comprenaient bien le don de Dieu, avec quelle ferveur ils se précipiteraient pour puiser la vie dans la source de la vie !

parce qu'enfin « pour être bons catholiques — ce qui veut dire saints — nous devons être les sarments de cette vigne plantureuse, nous devons nous désaltérer dans cette fontaine qui jaillit pour la vie éternelle, boire de cette eau qui étanche toute soif, manger de ce pain qui donne la vie et l'immortalité ». (B. Contardo Ferrini, Scritti religiosi raccolti dal Sac. Carlo Pellegrini, ed. 2P 299-300)

Que veut dire "holocauste latreutique" ?

HOMÉLIE PRONONCÉE LORS DE LA CANONISATION DE SAINT VINCENT STRAMBI
(11 juin 1950)

Aussi, lorsqu'il fut choisi, encore dans la force de l'âge, comme évêque de Macerata et Tolentino, il se révéla comme doué de toutes les qualités requises pour faire face à une si lourde tâche. Et tout d'abord, comme il brûlait d'un ardent amour pour Dieu, et qu'il savait fort bien ne rien pouvoir, si ce n'est en s'appuyant sur la force divine, il ne forma jamais un projet et n'entreprit jamais rien, sans implorer auparavant du ciel la lumière et la force. Et c'est ainsi qu'il put ramener à l'intégrité de la foi de nombreuses âmes égarées par de fausses opinions, remettre dans le droit chemin des dévoyés, former le clergé à la sainteté, défendre son troupeau contre les attaques de l'erreur, le préserver avec soin contre tout genre de dangers, et, par ses discours et ses exemples, l'entraîner à travers de bons pâturages vers la poursuite de la perfection chrétienne.

Il fut en effet doué d'une âme indomptable et apostolique, détaché des biens de ce monde, remarquable par son zèle pour la foi catholique et son amour pour le culte divin, tout à fait éminent par la sagesse de ses actes et ses autres vertus. Et, comme durant le cours de son épiscopat, la religion chrétienne connut des troubles, au point de paraître succomber, il défendit avec force les droits de Dieu et de l'Eglise, contre ceux qui paraissaient jouir d'une puissance immense et presque absolue, affirmant qu'il n'y avait pas de plus solide fondement pour les Etats que la sauvegarde de la liberté ecclésiastique.

Cette grande force lui valut d'être chassé de son diocèse ; il fut contraint d'abandonner le cher troupeau confié à ses soins. Mais il arriva peu d'années plus tard — non sans la volonté de Celui qui « renverse les puissants de leurs trônes et élève les humbles » 3 — que celui qu'on avait vu dominer l'Europe presque entière, qui s'était efforcé, avec une audace téméraire, de soumettre à sa volonté le clergé, de nombreux evêques, et même le Pontife romain, se trouva complètement vaincu, après tant de victoires et de triomphes, renversé et exilé, demanda pardon à Dieu et, l'âme ulcérée, chercha auprès de la sainte religion de suprêmes consolations.

Au même moment, pendant que Notre prédécesseur, Pie VII, pouvait regagner la Ville Eternelle, au milieu de l'enthousiasme universel, Vincent-Marie Strambi regagna son siège épiscopal, à la joie de tous, et reprit, encore plus ardent, l'oeuvre interrompue.

De tous ces événements, comme d'innombrables autres rapportés par l'histoire « maîtresse de vie » 4, il apparaît de façon lumineuse, vénérables frères et très chers fils, que si l'Eglise de Dieu peut être assaillie, elle ne peut être vaincue ; car « les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle » 5, et son divin Fondateur a promis à ses Apôtres : « Je suis avec vous tous les

3 Luc, 1, 52.

i Cio, De Ora:., z, g.

5 Matth., 16, is.

jours jusqu'à la consommation des siècles » '. Aussi, ceux qui, dans les difficultés actuelles — qui semblent en certains endroits, être plus graves que celles que Nous évoquions —, sont déconcertés, ébranlés, bouleversés, doivent affermir leurs âmes, et s'efforcer de reproduire en eux la force invincible de ce saint et ses autres vertus.
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Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII Empty Re: Consommation des siècles ou indéfectibilité de l'Eglise selon S.S. Pie XII

Message  Lucie Sam 19 Fév 2011, 10:08 am

Difficile de ne pas frissonner en voyant Montini apparaître au-dessus de documents très orthodoxes. On comprend que face un tel camouflage, il était difficile de discerner l'ennemi.

LETTRE DE MGR J.-B. MONTINI SUBSTITUT A LA SECRÉTAIRERIE D'ETAT A LA MÈRE PRIEURE DU CARMEL DE LISIEUX
(22 mai 1952)

En cette année 1952, le Carmel de Lisieux célébrait le XXVe anniversaire de la proclamation de Sainte Thérèse comme Patronne des missions ; c'est pourquoi la Mère Prieure reçut la Lettre suivante :

Ce n'est pas sans une douce émotion que Sa Sainteté voit s'accomplir les noces d'argent du patronage missionnaire de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus. En 1927, deux ans seulement après sa canonisation, le grand Pape Pie XI, qui en avait fait l'Etoile de son Pontificat, exauçant les voeux de la catholicité entière et surtout du monde des Missions, la donnait, au même titre que Saint François-Xavier, comme l'Ange gardien spécialement commis à la protection des ouvriers de l'Evangile en terres infidèles.

Peut-être alors d'aucuns s'étonnèrent-ils qu'une humble carmélite, morte à 24 ans, dans son couvent lexovien, fût placée à la tête de l'armée missionnaire, aux côtés du vaillant Capitaine que fut, au XVIe siècle, l'intrépide apôtre des Indes et du Japon. Ce serait bien mal connaître l'économie surnaturelle de la grâce. Sans doute, les grandes et héroïques actions qu'accomplit un Saint François-Xavier, à la conquête des âmes encore assoupies dans les ténèbres et à l'ombre de la mort, ne seront-elles jamais assez applaudies et exaltées. Saint Paul, le premier, n'en a-t-il pas donné un retentissant exemple par ses entreprises apostoliques ? Mais n'estimait-il pas lui-même que tant de voyages et de travaux n'eussent pourtant servi à rien, si la divine charité n'en eût été le principe et l'accompagnement ? C'est cette haute et salutaire leçon, qu'à coup sûr, l'Eglise a voulu nous donner en nommant la vierge de Lisieux patronne des Missions. N'a-t-elle pas montré, en effet, que, pour être missionnaire, il fallait d'abord avoir l'âme missionnaire ? Cette flamme surnaturelle, elle l'a eue, elle-même, au plus haut degré, comme en font foi ses écrits ou ses mots brillants comme les éclairs qu'a recueillis son procès de béatification.

Ne rapporterait-on que cette parole de l'Histoire d'une âme, qu'on aurait déjà tout dit des aspirations apostoliques de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus : « Je voudrais être missionnaire, écrivait-elle, non seulement pendant quelques années, mais je voudrais l'avoir été depuis le commencement du monde et continuer de l'être jusqu'à la consommation des siècles. » Une telle ardeur missionnaire, embrassant le monde entier et tous les âges, lui faisait donc choisir (dussent les esprits superficiels en être surpris), la profession carmélitaine, où l'holocauste qu'elle ferait d'elle-même, — holocauste silencieux et caché, — mais complet — donnerait à sa sublime vocation son efficacité la plus entière, son achèvement le plus parfait. Et, n'eût été la maladie, qui la retenait au rivage, elle se fût embarquée pour le Carmel d'Hanoï pour mieux déclarer ainsi tout ensemble ses incoercibles aspirations contemplatives et missionnaires.

CONSTITUTION APOSTOLIQUE CONCERNANT LE JEUNE EUCHARISTIQUE
(6 janvier 1953) 1


Cette Constitution intitulée « Christus Dominus » formule de nouvelles règles concernant le jeûne eucharistique. Elle est entrée en vigueur le jour de sa publication aux « Acta Apostolicee Sedis », c'est-à-dire le 16 janvier 2953. Elle est complétée par une Instruction de la Sacrée Congrégation du Saint-Office, datée elle aussi du 6 janvier 2.

1 D'après le texte latin des A. A. S., XXXXV, 1953, p. 15.
2 Cf. p. 26.

Pie XII rappelle d'abord l'institution par Notre-Seigneur de l'Eucharistie.

Lorsque Notre-Seigneur Jésus-Christ, « la nuit où il fut livré » (1Co 11,23), célébra pour la dernière fois la Pâque de l'Ancien Testament, il distribua, après la Cène (Lc 22,20), le pain à ses disciples en disant : « Ceci est mon corps, qui sera immolé pour vous » (1Co 11,24); de même il leur présenta le calice en disant : « Ceci est mon sang, le sang de la Nouvelle Alliance, qui va être versé pour un grand nombre » (Mt 26,28), « Faites cela en mémoire de moi » (1Co 11,24-25).


D'après la volonté de Notre-Seigneur, le Sacrifice de la Messe devait remplacer le Sacrifice de l'Ancienne Alliance.

Ces passages de la Sainte Ecriture manifestent clairement que le Divin Rédempteur voulut substituer à cette dernière célébration pascale, où l'on mangeait l'agneau selon le rite hébraïque, la nouvelle Pâque, destinée à durer jusqu'à la fin des siècles, c'est-à-dire la consommation de l'Agneau immaculé qui devait être immolé pour le salut du monde, afin que la nouvelle Pâque de la nouvelle Loi clôturât l'antique Phase et que la vérité chassât l'ombre 8.

ENCYCLIQUE ECCLESIAE FASTOS A L'OCCASION DU XIIS CENTENAIRE DE LA MORT DE SAINT BONIFACE
(5 juin 1954)

Il y a encore pour vous tous, Vénérables Frères, un enseignement à tirer de la vie de saint Boniface que Nous avons brièvement résumée. Sur le piédestal de la statue qui fut érigée en 1842 dans le monastère de Fulda, et qui représente l'apôtre de la Germanie, les visiteurs peuvent lire : « La parole du Seigneur demeure à jamais »45. Et à la vérité aucune inscription ne pouvait être plus significative ni plus vraie. Douze siècles sont passés l'un après l'autre ; divers peuples se sont déplacés, de nombreux changements sont intervenus, de terribles guerres se sont succédé, des schismes et des hérésies ont essayé et essaient encore de déchirer la tunique sans couture de l'Eglise, des empires très puissants et des hommes dont le pouvoir semblait ne rien craindre, ne rien redouter, se sont subitement écroulés ; des doctrines philosophiques qui s'efforcent d'atteindre au sommet de la connaissance humaine se suivent les unes les autres au cours des temps et prennent souvent l'apparence d'une vérité nouvelle.

Cependant la parole que Boniface a prêchée à la Germanie, à la Gaule et à la Frise, parce qu'elle avait été reçue de Celui qui demeure à jamais, est encore valable à notre époque, et pour tous ceux qui l'ont librement acceptée, elle est la voie, la vérité et la vie "6. Il y a bien des gens assurément qui aujourd'hui encore la rejettent, qui s'efforcent de la souiller d'erreurs, qui enfin — foulant aux pieds la liberté due à l'Eglise et aux citoyens eux-mêmes — s'efforcent par des mensonges, des attaques et des vexations de l'arracher complètement des esprits. Mais, vous le savez fort bien, Vénérables Frères, cet art n'est pas nouveau ; il a été connu dès les premiers âges du christianisme ; déjà le Divin Rédempteur lui-même voulut en avertir d'avance ses disciples en ces termes : « Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : il n'y a pas de serviteur plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi » . Toutefois le même Rédempteur ajoutait aussi pour nous consoler : « Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, parce que le Royaume des cieux est à eux » 48. Et de même : « Bienheureux serez-vous quand les hommes vous maudiront et vous persécuteront et diront faussement toute sorte de mal contre vous à cause de moi : réjouissez-vous et exultez parce que votre récompense est grande dans les cieux 49. »

C'est pourquoi Nous ne sommes pas étonné qu'aujourd'hui encore le nom chrétien soit haï en certains endroits, que l'Eglise dans l'accomplissement de la mission qu'elle a reçue de Dieu soit gênée de diverses manières et par diverses méthodes, qu'un certain nombre de catholiques se laissent tromper par de fausses doctrines et se trouvent ainsi en péril grave de manquer leur salut éternel. Que la promesse du Divin Rédempteur soit pour nous tous un encouragement : « ...Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation des siècles » ; et que saint Boniface nous obtienne la force d'en-haut, lui qui pour étendre le Règne de Jésus-Christ parmi des nations hostiles n'a redouté ni de longues fatigues, ni de durs voyages, ni la mort même, mais qui en répandant son sang est allé avec courage et confiance au-devant de celle-ci.

Qu'il obtienne par son patronage une semblable force d'âme à ceux-là surtout qui aujourd'hui se trouvent dans

Jean XV, 20. Matt. V, 10. Ibiâ., 11, 12. Matt. XXVIII, 20.

une situation difficile à cause des artifices des ennemis de Dieu ; qu'il rappelle aussi tous les hommes à l'unité de l'Eglise, qui fut sa règle constante de vie et d'action et pendant tout le cours de sa vie son désir le plus ardent, à la réalisation duquel il travailla avec générosité et intelligence.

RADIOMESSAGE PASCAL
(6 avril 1958)

La Pâque chrétienne répand pour toujours la lumière depuis que l'aube bienheureuse, promise et attendue durant de longs siècles, vit la nuit de la passion se transformer en lumière éclatante et joyeuse quand le Christ, ayant détruit les liens de la mort, sortit du tombeau en Roi victorieux pour commencer une vie nouvelle et glorieuse, délivrant ainsi la race humaine des ténèbres de l'erreur et des entraves du péché. Depuis ce jour de gloire pour le Christ et de libération pour les hommes, les âmes et les peuples n'ont plus cessé d'accourir vers Celui qui, par sa résurrection, a confirmé d'un sceau divin la vérité de sa parole :

« Je suis la lumière du monde ; qui me suit, ne marche pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie » (Jn 8,12). De partout se dirigent vers lui, assoiffés et confiants, tous ceux qui aiment et croient à la lumière ; ceux qui sentent peser sur leur esprit l'angoisse du doute et de l'incertitude, ceux qui sont fatigués d'errer sans fin entre des doctrines contraires, ceux qui se perdent dans les ombres vaines du siècle, ceux qui souffrent de leurs propres fautes et de celles d'autrui. Pour tous ceux qui, comme vous, ont ouvert leur esprit et leur cœur à la lumière divine du Christ, s'est renouvelé le prodige de la résurrection à une vie nouvelle, dans la joie et la paix intime. L'alléluia que l'Eglise chante aujourd'hui en tout lieu de la terre et auquel vous vous associez dans l'exultation, est la preuve vivante que le Christ est encore maintenant la « lumière du monde » et le restera jusqu'à la consommation des siècles : lumière de vérité, d'unité, de vie pour les générations humaines.

ALLOCUTION AU COLLÈGE PONTIFICAL PIO-BRASILEIRO
(20 juin 1958)

[...]

Devant ce consolant panorama, avec vous, Nous louons, bénissons et remercions le Seigneur ; en même temps Nous implorons du ciel pour le collège Pio-Brasileiro de nouvelles et plus abondantes bénédictions, afin que chaque jour et toujours davantage vivat, floreat, crescat !

l'expansion de l'Eglise au Brésil

Nous le faisons d'autant plus volontiers que Nous voyons les besoins de l'Eglise dans votre grande patrie croître rapidement et démesurément. Beaucoup de Séminaires requièrent du personnel dirigeant et enseignant plus nombreux et plus spécialisé. Les diocèses se multiplient : pour qu'ils vivent et puissent fleurir davantage, il est urgent de les pourvoir de petits et de grands Séminaires, d'établissements d'éducation de la jeunesse, d'éléments bien formés pour la direction et l'épanouissement de tant d'ceuvres.

Il y a plus encore, l'Eglise du Christ est et doit être en tous lieux, jusqu'à la consommation des siècles et la victoire finale, une Eglise militante. Avec les forces qui maintiennent l'ordre et collaborent au progrès dans la paix, il est indispensable de recruter continuellement et de renforcer les troupes de choc, pour contrecarrer l'avance des forces du mal qui, aujourd'hui, sont partout terriblement actives et formidablement organisées.

ALLOCUTION AU COLLÈGE PONTIFICAL PIO-BRASILEIRO
(20 juin 1958)

Le Seigneur n'abandonnera jamais son Eglise

Aussi est-ce avec un profond sentiment d'appréhension que Nous voyons diminuer l'effectif du collège, précisément à l'heure où il est plus urgent et plus nécessaire qu'il augmente et fleurisse.

Il est certain que l'inquiétude dans laquelle vit le monde et particulièrement la crise économique qui afflige le Brésil font sentir leurs effets et sont même l'une des causes principales d'une si pénible diminution.

Cependant, il ne faut pas se décourager ! Le collège et ceux qui y travaillent avec tant de dévouement ne recherchent pas leurs intérêts personnels et ne se sacrifient pas pour des fins terrestres. C'est avant tout et uniquement pour le royaume de Dieu ! Or, la parole infaillible de l'éternelle vérité résonne constamment à nos oreilles. Abandonnez toute préoccupation inquiétante et exagérée qui tourmente l'âme et paralyse l'activité ! Quaerite primum Regnum Dei... et le reste vous sera donné par surcroît. Quand les apôtres partirent pour leur mission, ce fut sine sacculo et pera (Lc 22,35) ; et malgré cela ils purent affirmer allègrement que rien ne leur manquait, car dans les moments critiques et à l'heure opportune, la Providence était là, avec la bourse suffisamment garnie, pour les pourvoir du nécessaire.

Nous avons confiance que les très dignes prélats du Brésil, toujours exemplairement déférents envers le Saint-Siège apostolique et conscients de la gravité de l'heure présente, concentreront tous leurs efforts pour que leur collège, qui est aussi le Nôtre, puisse non seulement se maintenir au niveau qu'il a atteint, mais encore le dépasser en proportion des besoins auxquels il doit subvenir.

TEXTE POSTHUME SUR LE SACERDOCE
(préparé pour LE 19 octobre 1958)

A l'exemple du divin Maître, qui se plaisait à s'isoler avec ses Apôtres pour infuser dans leurs esprits les trésors de sa sagesse et de sa bonté infinie, seorsum autem discipulis suis disserebat omnia (Mc 4,34), Nous aussi, son indigne Vicaire sur la terre, Nous sommes heureux de vous accueillir dans Notre demeure, chers fils, supérieurs, anciens élèves et élèves du Séminaire régional des Fouilles, guidés par Son Eminence le cardinal préfet de la Sacrée Congrégation des Séminaires et des Universités, et, avec lui par les très zélés archevêques et évêques de la région des Pouilles, tous venus en Notre présence, dans le désir de couronner avec solennité et fruit la célébration de la cinquantième année de la fondation de votre Institut. Si Nous n'estimons jamais étranger à Notre charge de Pasteur universel de Nous rencontrer avec les parties distinctes du troupeau du Christ, que dire de cette rencontre avec vous, chers Séminaristes, espérance de l'Eglise, Notre espérance aussi, jeunes sarments de la vigne du Seigneur, futurs héritiers du dépôt de salut et de sainteté, appelés à être, de façon particulière, le « sel de la terre » et la « lumière du monde » (Mt 5,13-14) ? En effet après avoir veillé avec diligence aux nécessités présentes des fidèles, le Pontife Romain ne peut faire rien de plus convenable et de plus digne pour toute l'Eglise, comme tout évêque pour son diocèse, que de pourvoir avec toutes les sollicitudes à la formation complète de ceux qui devront perpétuer sur la terre, pour le salut de tous les peuples, la présence mystique du Prêtre Suprême le Christ, rendu visible en ceux qui ont jusqu'à la consommation des siècles, la promesse de s'identifier en quelque sorte avec Lui et avec le Père : Qui vos audit me audit et qui vos spernit me spernit. Qui autem me spernit, spernit eum qui misit me (Lc 10,16).

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