LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
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LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
La Voie du Salut
par Saint Alphonse-Marie de Liguori
1 - LE SALUT ÉTERNEL
1. Une affaire dépasse en importance toutes les autres: c'est l'affaire de notre salut éternel; il y va de notre fortune ou de notre ruine éternelle. Impossible, en effet, d'échapper à l'une de ces deux alternatives: nous sauver ou nous perdre pour toujours, mériter une éternité de joies ou une éternité de supplices, vivre à jamais heureux ou malheureux.
Mon Dieu, qu'en sera-t-il de moi? Me sauverai-je? Me perdrai-je? Il est possible que je me sauve, il est possible que je me perde. Mais si je puis me perdre, pourquoi ne pas prendre la résolution d'embrasser une vie qui assure la vie éternelle?
Mon Jésus, vous êtes mort pour me sauver. Et moi, je me suis perdu tant de fois, en vous perdant vous, le Bien infini! Ne permettez pas que j'en vienne encore à me perdre.
2. Aux yeux des hommes, une grande affaire, c'est de gagner un procès, d'obtenir une place, d'acquérir un domaine; mais rien de ce qui finit tôt ou tard ne mérite le nom de grand. Tous les biens de ce monde doivent finir un jour pour nous: ou c'est nous qui les quitterons, ou ce sont eux qui nous quitteront. Il ne faut donc appeler grande que la seule affaire du salut, d'où dépend un bonheur, ou un malheur sans fin.
Ô Jésus, mon Sauveur, je vous en supplie, ne me rejetez pas de devant votre face, comme je ne le mérite que trop. Je suis un pécheur, c'est vrai; mais je regrette de tout mon coeur de vous avoir offensé, vous, Bonté infinie. Par le passé, je vous ai méprisé; mais maintenant, je vous aime plus que toute chose. À l'avenir, vous serez mon unique bien, mon unique amour. Ayez pitié d'un pécheur que le repentir ramène à vos pieds et qui veut vous aimer. Si je vous ai beaucoup outragé, je veux vous aimer beaucoup. Qu'en serait-il de moi, si vous m'aviez fait mourir, quand j'étais dans votre disgrâce? Seigneur, puisque vous avez eu tant de bonté pour moi, donnez-moi maintenant la force de me sanctifier.
3. Ranimons notre foi en ces vérités: il y a un enfer éternel, un paradis éternel; il faut que l'un ou l'autre devienne un jour notre partage.
Ah! Mon Dieu, comment ai-je pu, sachant que par mes péchés je me condamnais à une éternité de tourments, tant de fois pécher et perdre volontairement votre grâce? Sachant que vous êtes mon Dieu et mon Rédempteur, comment ai-je pu tant de fois vous tourner le dos pour un misérable plaisir? Seigneur, je suis affligé plus que de tout autre mal de vous avoir ainsi méprisé. Maintenant je vous aime par-dessus toute chose et j'aime mieux désormais tout perdre que de perdre votre amitié. Donnez-moi la force de vous être fidèle.
Vous aussi, aidez-moi, ô Marie, mon Espérance.
À suivre...
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
LE PÉCHÉ DÉSHONORE DIEU
1. « Par la violation de la loi, tu déshonores Dieu » (Rm 2, 23).
Quand le pécheur se met à délibérer s'il donnera, ou refusera son consentement au péché, il prend, pour ainsi parler, une balance en main, puis il examine de quel côté doit pencher son choix: sur la divine grâce, ou sur cette vengeance, cet avantage temporel, ce plaisir. Quand, après avoir délibéré, il donne son consentement à la tentation, que fait-il? Il déclare qu'à ses yeux un misérable plaisir a plus de valeur que la grâce de Dieu. Voilà donc comment il déshonore Dieu; par son choix délibéré, il déclare que, pour lui, cette misérable satisfaction l'emporte sur l'amitié de Dieu.
Que de fois, ô mon Dieu, je vous ai déshonoré de la sorte! Que de fois je vous ai préféré mes mauvais penchants!
2. C'est de cette injure que se plaint le Seigneur : « Ils me déshonoreraient, dit-il, pour une poignée d'orge et pour un morceau de pain » (Ez 13, 19). Si le pécheur échangeait Dieu contre un monceau de pierres précieuses, contre un royaume, ce serait un grand mal, parce que Dieu vaut infiniment plus que tous les biens et tous les royaumes de la terre. Mais ce Dieu, contre quoi tant de malheureux l'échangent-ils? Contre un vain point d'honneur, contre un peu d'argent ou de terre, contre un plaisir empoisonné, qui s'évanouit, à peine goûté.
Oh! Mon Dieu, comment ai-je pu avoir si souvent le courage de vous mépriser pour des choses de rien, vous qui m'avez tant aimé? Mais daignez considérer, ô mon Rédempteur, que je vous aime maintenant plus que toute chose; et, parce que je vous aime, je suis plus affligé de vous avoir perdu, vous, mon Dieu, que si j'avais perdu tous mes biens, même la vie. Ayez pitié de moi et pardonnez-moi, je ne veux plus me voir en votre disgrâce. Si je devais encore vous offenser, je vous en supplie, faites-moi plutôt mourir.
3. « Qui est semblable à Dieu? » (Ps 35/34, 10). Oui, mon Dieu, quel bien peut-on comparer à vous, qui êtes le Bien infini? Comment, alors, ai-je pu vous tourner le dos, pour m'attacher aux viles jouissances, aux misérables avantages que me présentait le péché? Votre sang est mon espérance, ô mon Jésus! Vous avez promis d'exaucer l'âme qui vous prie. Ce ne sont pas les biens de la terre que je vous demande; je demande le pardon de toutes les offenses que je vous ai faites; je m'en repens comme du plus grand des maux. Je vous demande la persévérance dans votre grâce jusqu'à la mort. Je vous demande le don de votre saint amour; car mon âme s'est éprise de votre beauté: Seigneur, exaucez-moi. Faites que je vous aime à jamais en cette vie et en l'autre; puis, disposez de moi comme il vous plaît. Ô Seigneur, mon Dieu et mon unique Bien, ne permettez pas que je vous perde encore.
Vous aussi, ô Marie, Mère de Dieu, exaucez-moi; obtenez que je sois toujours à Dieu et que Dieu soit toujours à moi.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
PATIENCE DE DIEU À L'ÉGARD DES PÉCHEURS
1. Où trouver en ce monde quelqu'un dont la patience envers ses semblables égale la patience du Seigneur envers nous, ses créatures? Après tant d'offenses que nous lui avons faites, non seulement il nous supporte, mais il attend notre repentir.
Ah! Mon Dieu, si l'un de nos frères, si mon propre père avait reçu de moi les injures que je n'ai pas craint de vous faire, depuis combien de temps ne m'aurait-il pas interdit de paraître en sa présence? Mais vous, ô Père des miséricordes, « ne me rejetez pas de devant votre face » (Ps 51-50, 13); ayez pitié de moi.
2. « Seigneur, s'écrie le sage, en s'adressant à Dieu lui-même, vous avez pitié de tous, parce que vous pouvez tout; et vous fermez les yeux sur les péchés des hommes, pour qu'ils se repentent » (Sg 11, 23).
Les hommes ferment les yeux sur les injures qu'ils ont reçues: les uns par vertu, car ils savent qu'ils n'ont pas le droit de se venger; les autres par impuissance, car ils n'ont pas la force nécessaire pour se venger. Mais vous, ô mon Dieu, vous avez le droit de tirer vengeance des injures commises contre votre Majesté infinie; et vous avez le pouvoir de vous venger toutes les fois que vous voulez. Néanmoins vous fermez les yeux. Ces hommes vous méprisent, ils vous font des promesses, puis ils vous manquent de parole: vous feignez de ne pas vous en apercevoir, comme si vous étiez indifférent à votre honneur.
Telle fut, Seigneur, votre miséricorde envers moi. Aussi je ne veux plus jamais vous mépriser, ô mon Dieu, Bonté infinie; je ne veux plus jamais provoquer votre colère, ni vous forcer à me châtier. Eh quoi! Voudrai-je donc, pour revenir à vous, attendre que vous m'ayiez abandonné définitivement, et irrévocablement condamné à l'enfer? Je me repens, ô souverain Bien, de tous les déplaisirs que je vous ai causés. Que ne suis-je mort plutôt que de vous offenser! Vous êtes mon souverain Seigneur et Maître, vous m'avez racheté par votre mort; vous seul m'avez aimé, vous seul méritez d'être aimé; et c'est vous seul que je veux aimer.
3. Comment as-tu pu, ô mon âme, te conduire envers ton Dieu avec tant d'ingratitude et de témérité? Au moment même où tu l'offensais, il pouvait te frapper de mort subite et te précipiter en enfer; mais il t'attendait; au lieu de te punir, il te conservait la vie et te comblait de bienfaits. Et toi, au lieu de lui témoigner de la reconnaissance et de répondre par ton amour à son immense amour, tu continuais à l'offenser!
Ô Seigneur mon Dieu, vous m'avez attendu vraiment avec une miséricorde étonnante; je vous en remercie; je me repens de vous avoir offensé et je vous aime. Je devrais maintenant me trouver en enfer, où je ne pourrais ni me repentir ni vous aimer. Mais, à cette heure je le puis; je me repens donc de tout mon coeur de vous avoir offensé, vous, la Bonté infinie; je vous aime plus que toute chose, je vous aime plus que moi-même. Pardonnez-moi, et faites que, désormais, je vous aime vous seul qui m'avez tant aimé. Que je vive uniquement pour vous, mon Rédempteur, qui êtes mort pour moi! J'espère tout par les mérites de votre Passion.
Ô Marie, Mère de Dieu, aidez-moi, priez pour moi.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
IL FAUT MOURIR
1. IL faut mourir. Oh! La terrible parole! Il faut mourir; telle est la sentence déjà portée: « Il a été décrété que les hommes mourront une fois » (He 9, 27).
Vous êtes homme, vous devez mourir. Chacun de nous, dit saint Cyprien, naît la corde au cou, et chaque pas fait dans la vie, rapproche du gibet (S. Cyprien, Du bien de la Sagesse, n. 12; PL 4, 630; De la mortalité, n. 22; PL 4, 597), je veux dire de la maladie qui mettra fin à nos jour d'ici-bas. Insensé serait l'homme qui se flatterait de ne pas mourir. Un pauvre peut espérer devenir riche; un sujet, ambitionner de monter sur un trône; mais qui peut se promettre d'échapper à la mort? Les uns prolongent leurs jours jusqu'à la vieillesse, d'autres se voient arrêtés à l'entrée de la vie; mais tous aboutissent inévitablement à la tombe.
Voilà donc mon sort, à moi aussi; un jour je mourrai, et j'entrerai dans l'éternité. Mais quelle éternité sera la mienne? L'Éternité malheureuse? Sauvez-moi, ô Jésus, mon Sauveur.
2. De tous ceux qui vivaient sur la terre, au commencement du siècle dernier, en est-il un seul qui vive encore? Les princes les plus puissants et les plus renommés ont disparu; à peine en conserve-t-on le souvenir et quelques ossements desséchés dans un mausolée de pierre!
De grâce, ô mon Dieu, faites-moi comprendre de plus en plus la folie de ceux qui s'attachent aux biens de ce monde et qui, pour se les procurer, vous abandonnent, vous, le Bien infini! Hélas! Cet aveuglement fut le mien; combien je le regrette, et combien je vous remercie de m'avoir ouvert les yeux!
3. Avant cent ans révolus, mon cher lecteur, ni vous qui me lisez, ni moi qui écris ceci, ne serons plus sur cette terre; nous aurons l'un et l'autre fait notre entrée dans la maison de notre éternité. Pour vous comme pour moi, un jour, une heure, un moment viendra qui sera le dernier. Cette heure, ce moment, Dieu les a déjà fixés; comment pouvons-nous avoir à coeur autre chose que d'aimer ce Dieu, notre futur souverain Juge!
Hélas! Quelle sera ma mort? Que deviendrai-je, ô Jésus, mon Juge, quand je comparaîtrai devant votre tribunal pour vous rendre compte de toute ma vie? De grâce, pardonnez-moi avant qu'arrive le moment décisif de mon bonheur ou de mon malheur éternel. Je me repens de vous avoir méprisé, ô mon souverain Bien. Jusqu'ici je ne vous ai pas aimé, mais maintenant je vous aime de toute mon âme. Donnez-moi la sainte persévérance.
Ô Marie, Refuge des pécheurs, ayez pitié de moi.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
À LA MORT, ON PERD TOUT
1. « Il est proche le jour de perdition » (Dt 32, 35). Pourquoi l'Écriture appelle-t-elle « jour de perdition » le jour de la mort? C'est parce que, ce jour-là, l'homme perd tout ce qu'il a possédé pendant sa vie. Honneurs, amis, richesses, domaines, puissance, tout lui est enlevé.
Quelle utilité, donc, dans la possession de l'univers entier, s'il faut tout laisser sur le lit de mort, sans pouvoir rien emporter?
« A-t-on jamais vu, disait saint Ignace à François-Xavier, dans cet entretien où la grâce fit la conquête du grand apôtre des Indes, a-t-on jamais vu monarque emporter au-delà de la tombe un seul fil de son manteau de pourpre, en signe de sa dignité? Quel riche, en quittant ce monde, a pu se faire suivre d'une seule pièce d'argent, ou d'un seul serviteur? » (O. Bartoli, Saint Ignace de Loyola, trad. J. Terrien, liv. 2, Ch. 1, Paris, 1893, 217 « en est-il un seul (riche) qui ait emporté seulement un denier, pour s'en servir au-delà de la tombe, qui ait emmené avec lui un esclave... pour l'avoir à sa suite; un seul qui ait gardé même un fil de pourpre usé par le temps, pour montrer au moins, dans cet autre monde, qu'il avait été roi sur la terre? »). Mourir, c'est tout laisser. L'âme entre seule dans l'éternité; seules, la suivent ses oeuvres.
Malheureux que je suis! Où sont les oeuvres dont je puisse me faire un cortège pour me présenter à la porte de l'éternité bienheureuse? Je ne découvre en ma vie que des péchés, des titres à l'enfer.
2. Inégale est la condition des hommes, lorsqu'ils viennent au monde. L'un naît riche, l'autre pauvre, celui-ci noble, celui-là roturier. Mais la mort vient tôt ou tard établir entre tous la plus complète égalité.
Entrez dans un cimetière; considérez tous ces cadavres; cherchez une différence entre le cadavre du maître et celui du serviteur, entre le cadavre du monarque et celui du sujet; vous ne la trouverez pas. Suivant l'expression d'Horace « entre le sceptre et la houe, la mort met l'égalité: sceptra ligonibus oequat » (Saint Alphonse cite ici une partie d'un vers latin qu'il attribue à Horace, et que saint Antonin cite en entier: « Mors dominum servo, mors sceptra ligonibus aequat », en l'attribuant seulement au poète sans préciser le nom. S. Antonin, Summa Theologica, tome 4, Vérone 1740, 812. Horace, dans Odes I, 4, 13-14, dit l'équivalent: « Pallida mors aequo pulsat pede pauperum tabernas regumque turres »).
Ah! Mon Dieu, que les autres courent après les richesses de ce monde! Je ne veux, moi, d'autres richesses que votre grâce. Mon unique Trésor, c'est Vous pour cette vie et pour l'autre.
3. Somme toute, rien sur cette terre qui n'ait un terme. Richesses et misères finiront; honneurs et humiliations finiront; plaisirs et souffrances finiront.
Heureux au moment de la mort, non pas celui dont la vie s'écoula dans les richesses, les honneurs et les plaisirs, mais heureux celui qui supporta patiemment la pauvreté, les mépris et les souffrances! Au moment de la mort, ce qui console, ce n'est pas ce qu'on possède, mais cela seulement qu'on a fait et souffert pour Dieu.
Mon Jésus, détachez-moi de ce monde, avant que la mort m'en arrache. Vous connaissez ma faiblesse; venez donc m'aider de votre grâce; ne permettez pas que je vous sois encore infidèle comme je l'ai été jusqu'ici. Je me repens, ô mon bien-aimé Seigneur, de vous avoir si souvent méprisé. Maintenant je vous aime plus que tous les biens de la terre; je suis résolu de perdre la vie mille fois plutôt que de perdre votre amitié. Mais l'enfer ne cesse pas de me tenter; ayez pitié de moi, ne m'abandonnez pas. Ne permettez pas que je me sépare encore de votre amour.
Ô Marie, mon Espérance, obtenez-moi la sainte persévérance.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
LA GRANDE PENSÉE DE L'ÉTERNITÉ
1. C'est saint Augustin qui proclame grande la pensée de l'Éternité: « Magna cogitatio » (S. Augustin, Enarrations sur les Psaumes, Ps. 76, n. 8; PL 36, 976). Au fait, quelle pensée a porté tant de solitaires à passer leur vie dans les déserts; ? tant de chrétiens, même des rois et des reines, à s'enfermer dans les cloîtres; ? tant de martyrs à subir toutes sortes de tortures? C'est la pensée de l'Éternité, de l'Éternité bienheureuse du ciel pour la mériter, de l'Éternité malheureuse de l'enfer pour l'éviter.
Le vénérable Jean d'Avila convertit une dame avec ce sermon très court: « Madame, pensez à ces deux mots: « Toujours, jamais » (C.A. Cattaneo, Esercizio della buona morte, disc. 11 Milan 1713, 47: « Jean d'Avila, voyant venir à lui une dame toute infatuée de vanité, lui dit sur un ton dramatique ces simples mots: « Toujours, Jamais », qui, médités par cette personne, emportèrent caprices et frivolités comme feuilles mortes au vent d'automne »).
Un moine s'était réfugié dans un tombeau pour penser sans cesse à l'Éternité; là, sans cesse il s'écriait: « Ô Éternité! Ô Éternité! » (Il serait question de S. Jean le Reclus, dont Theororet a tracé un portrait: Histoire Ecclésiastique 21; PG 82, 1431).
Mon Dieu, que de fois j'ai mérité l'Éternité de l'enfer! Que ne vous ai-je jamais offensé! Donnez-moi la douleur de mes péchés, ayez pitié de moi.
2. « Celui qui croit à l'Éternité et ne se sanctifie pas, disait le même Jean d'Avila, mérite d'être consigné dans une maison de fous » (Jean d'Avila, dans Oeuvres très complètes de sainte Thérèse, tome 4, liv. 1, lettre 23, Paris, 1845, 55-61). Quand un homme se bâtit une maison, il s'efforce de la faire commode, saine et belle. « Sans doute, ? dit-il, ? je me fatigue; mais c'est ici que je dois passer toute ma vie. » Cet homme, que fait-il pour la demeure de son éternité?
À notre entrée dans l'Éternité, il ne s'agira pas de nous installer dans un maison plus ou moins confortable plus ou moins belle; il s'agira de nous fixer dans un palais de délices ou dans un abîme de maux; et pour combien de temps? Non pas pour quarante ou cinquante années, mais pour toujours, tant que Dieu sera Dieu!
Les saints croyaient faire peu pour leur salut, en passant toute leur vie dans les pénitences, les oraisons et les bonnes oeuvres. Et nous, que faisons-nous?
Ah! Mon Dieu! Tant d'années de ma vie se sont écoulées, déjà la mort approche: jusqu'ici qu'ai-je fait pour vous? De grâce, éclairez-moi; donnez-moi la force de consacrer à votre service le reste de mes jours. Je ne vous ai que trop offensé. Désormais je veux vous aimer.
3. « Opérez votre salut avec crainte et tremblement » (Ph 2, 12).
Pour nous sauver, il faut craindre de nous damner, de façon, toutefois, à craindre moins l'enfer que le péché; car le péché seul peut nous conduire en enfer. Qu'est-ce que craindre le péché? C'est fuir les occasions dangereuses, se recommander souvent à Dieu, prendre les moyens de se tenir en état de grâce. Agir ainsi, c'est se sauver; agir autrement, c'est rendre son salut moralement impossible. Réfléchissons sur cette sentence de saint Bernard: « Quand l'éternité est en danger, on ne peut prendre trop de précautions: nulla nimia securitas ubi periclitatur aeternitas » (Cette sentence bien connue résume la pensée de saint Bernard qui s'est exprimé plusieurs fois à ce sujet, par ex. Sermon 30, n. 1, PL 183, 622. S. Paul de la Croix dans Lettres, 25 oct. 1768, tome 4, Rome 1924, 77, la cite également en l'attribuant à S. Grégoire le Grand, Morales sur Job, 1, 9, ch. 45; PL 75, 897).
C'est votre Sang, ô mon Rédempteur, qui fait toute mon assurance. Mes péchés m'ont perdu; mais vous m'offrez de me les pardonner, si je me repens de les avoir commis. Eh bien! Oui, Bonté infinie, je me repens de tout mon coeur de vous avoir offensé. Ô Bien suprême, je vous aime plus que tous les biens. Je vois que vous voulez mon salut; moi, je veux me sauver, pour vous aimer à jamais.
Ô Marie, Mère de Dieu, priez Jésus pour moi.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
LA MORT DE JÉSUS CHRIST
1. Est-il possible de croire que le Créateur ait voulu mourir pour les hommes, ses créatures? La Foi nous l'enseigne. Il est nécessaire de le croire. Voici l'article de foi que nous impose le concile de Nicée: « Je crois en un seul Seigneur Jésus Christ, le Fils unique de Dieu... Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel... Crucifié pour nous... il souffrit sa passion et fut mis au tombeau » (Concile de Nicée I, Le Symbole de Nicée; Denzinger-Schonmetzer, Fribourg 1976, n. 125).
S'il est vrai, ô Dieu, comme on n'en peut douter, que vous êtes mort par amour pour les hommes, pourra-t-on, parmi les hommes, en rencontrer un seul qui croie ce prodige d'amour et ne vous aime pas? Hélas! Combien grand le nombre des ingrats, et moi-même je suis l'un d'eux! Non seulement je ne vous ai pas aimé; mais que de fois, pour me procurer de misérables jouissances, des plaisirs empoisonnés, n'ai-je pas sacrifié votre grâce et votre amour!
2. Ainsi donc, ô mon Seigneur et mon Dieu, vous êtes mort pour moi, je le savais, comment ai-je pu tant de fois vous méconnaître et vous tourner le dos? Mais ô mon Sauveur, vous êtes descendu du ciel sur la terre pour nous tirer de l'abîme: « Le fils de l'homme, disiez-vous, est venu sauver ce qui était perdu » (Lc 19, 10). Mon ingratitude ne peut donc me faire désespérer du pardon.
Oui, mon Jésus, j'espère que vous me pardonnerez toutes les injures que je vous ai faites, et que vous me les pardonnerez précisément à cause de votre mort endurée pour moi sur le Calvaire. Que ne puis-je mourir de douleur et d'amour, chaque fois que je me rappelle mes offenses contre vous et votre amour pour moi! Dites-moi vous-même, Seigneur, ce que je dois faire à l'avenir pour réparer une si noire ingratitude. Faites-moi ressouvenir toujours de la mort amère que vous avez subie pour moi, afin que je vous aime et ne vous offense plus jamais.
3. Un Dieu est donc mort pour moi, et moi, je pourrais aimer autre chose que ce Dieu? Non, ô mon Jésus, cela ne sera pas: vous êtes l'unique objet de mon amour, je le veux; vous m'avez trop aimé. Vous ne pouvez rien faire de plus pour me contraindre à vous aimer. Par mes péchés, je vous ai mis dans l'obligation de me chasser loin de vous. Je vois cependant que vous ne m'avez pas encore abandonné, je vois que vous me regardez encore d'un oeil bienveillant; je sens que vous continuez de m'appeler à votre amour. Je ne veux pas résister davantage. Je vous aime, ô mon souverain Bien; je vous aime, ô mon Dieu, digne d'un amour infini; je vous aime, ô mon Dieu, mort pour moi. Je vous aime; mais je vous aime trop peu, donnez-moi plus d'amour. Faites que j'abandonne tout, que j'oublie tout, pour n'avoir plus qu'une occupation: vous aimer, vous faire plaisir, ô mon Rédempteur, mon Amour, mon Tout!
Ô Marie, mon Espérance, recommandez-moi à votre Divin Fils.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
ABUS DE LA MISÉRICORDE DE DIEU
1. Pour tromper l'homme et le perdre éternellement, le démon emploie sans cesse deux ruses.
Après le péché, il le pousse au désespoir en lui mettant sous les yeux la divine justice avec toutes ses rigueurs.
Avant le péché, et pour l'y faire tomber, il excite dans son coeur une confiance excessive en la divine miséricorde. Cette seconde ruse lui réussit mieux que la première, et l'espoir du pardon perd beaucoup plus d'âmes que la crainte du jugement.
« Dieu est miséricordieux », telle est la réponse habituelle des pécheurs obstinés, quand on les presse de se convertir. Sans doute, Dieu est miséricordieux; mais il faut remarquer ce que dit la Sainte Vierge dans son cantique: « La miséricorde s'étende sur ceux qui le craignent » (Lc 1, 50); en d'autres termes, le Seigneur use de miséricorde envers ceux qui craignent de l'offenser, mais non pas envers ceux qui comptent sur sa miséricorde pour l'offenser davantage.
Seigneur, je vous remercie de la lumière que vous m'accordez en ce moment: vous me faites connaître votre longue patience à supporter mes égarements. Hélas! Je suis un de ces malheureux qui se sont prévalus de votre bonté pour multiplier leurs offenses.
2. « Dieu est miséricordieux. » Assurément, mais il est juste aussi. Les pécheurs voudraient que Dieu se contentât d'exercer la miséricorde sans jamais sévir.
Or, pardonner toujours et ne punir jamais, Dieu ne le peut pas; c'en serait fait de sa justice. « Si Dieu tolérait indéfiniment les pécheurs présomptueux qui s'appuyent sur sa miséricorde, disait le vénérable Jean d'Avila, il attenterait à sa justice » (Jean d'Avila, Oeuvres très complètes de sainte Thérèse, liv. 3, lettre 21, tome 4, Paris, 1845, 119). Il est obligé de châtier les ingrats. Il les supporte quelque temps, mais il finit toujours par les livrer aux rigueurs de sa colère.
Mon bien-aimé Seigneur, je vois que vous ne m'avez pas frappé comme je l'ai mérité; si vous l'aviez fait, à cette heure, je gémirais en enfer, ou, tout au moins, abandonné de vous, je m'obstinerais dans le mal. Je veux, au contraire, me convertir, je ne veux plus vous offenser; je déteste de tout mon coeur les offenses dont je me suis rendu coupable envers vous. Désormais, je veux vous aimer; même je veux surpasser tous les autres en amour, puisque votre patience à mon égard a surpassé votre patience à l'égard de tous les autres.
3. « On ne se moque pas de Dieu » (Ga 6, 7), dit l'Apôtre. N'est-ce pas se moquer de Dieu, que de vouloir l'offenser sans fin en cette vie, avec la prétention d'aller jouir de lui pendant l'Éternité?
« Ce que l'homme aura semé, dit encore l'Apôtre, c'est cela qu'il recueillera » (Ga 6, 8 ). Celui qui sème de bonnes oeuvres, recueillera des récompenses; celui qui sème des péchés, ne moissonnera que des châtiments.
Elle est en horreur aux yeux de Dieu, l'espérance de ceux qui pèchent parce que le Seigneur est enclin à pardonner: « Leur espérance, dit Job, est une chose détestable » (Jb 11, 20). Aussi n'a-t-elle d'autre résultat que d'attirer plus tôt sur eux l'exécution de ses menaces: est-ce qu'un roi tarde à frapper des sujets qui s'autorisent de sa bonté pour continuer à l'outrager?
Mon Jésus, je n'ai que trop imité ces sujets rebelles. Oui, parce que je vous savais très miséricordieux, j'ai fait peu de cas de vos commandements. Je confesse mon ingratitude et je déteste toutes mes offenses. Maintenant je vous aime plus que moi-même; je ne veux plus vous causer le moindre déplaisir. Quel malheur pour moi, si je venais encore à vous offenser par le péché mortel! Mon Dieu, ne le permettez pas, faites-moi plutôt mourir.
Ô Marie, vous êtes la Mère de la persévérance, aidez-moi.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
NOTRE VIE S'ÉVANOUIT COMME UN SONGE
1. Qu'est-ce que le bonheur dont on peut jouir ici-bas? « Il est semblable, répond le roi David, au songe de celui qui se réveille » (Ps 73, 20).
A l'heure de la mort, toutes les grandeurs et toutes les gloires de ce monde ne sont plus pour les pauvres mondains que comme ces vaines entrevues dans un rêve: au réveil, le songe s'évanouit; avec lui s'évanouit aussi la brillante fortune que l'on croyait posséder. Il avait donc bien raison cet homme, qui, dans son désenchantement, écrivit sur une tête de mort ces simples mots: « Cogitanti vilescunt omnia: Aux yeux de celui qui pense à la mort, toutes choses perdent leur valeur. » Comment, en effet, considérés à la lumière de la mort, plaisirs et richesses n'apparaîtraient-ils pas dans leur insignifiante réalité, c'est-à-dire, vils et passagers? Comment, dès lors, s'attacher à des choses qu'on sait devoir quitter bientôt?
Que de fois, ô mon Dieu, j'ai méprisé votre grâce pour les misérables biens de la terre! Désormais je veux penser uniquement à vous servir, à vous aimer. Prêtez-moi toujours aide et assistance.
2. « Voilà donc où viennent aboutir les grandeurs et les plus hautes dignités de ce monde! » (P. Suau, S. J., Histoire de saint François de Borgia, Paris, 1910, 62 ss. L'auteur souligne l'impression profonde que fit le cadavre de la Reine sur François de Borgia, accentuant encore son besoin de réformer sa vie, mais il n'eut à cet instant aucune attitude théâtrale. S. Alphonse se fait ici l'écho de la légende et des articles qui ont décrit François de Borgia bouleversé et prononçant des paroles telles que celles rapportées dans cette méditation).
Telles furent les paroles qui s'échappèrent des lèvres de saint François de Borgia, à la vue du cadavre de la reine Isabelle, morte à la fleur de l'âge. Absorbé par cette pensée, il prit bientôt la résolution de quitter le monde pour se donner tout à Dieu. « Je veux, se disait-il, servir un maître qui ne puisse plus me faire défaut. »
Il faut se détacher des choses de la terre, avant que la mort vienne nous les arracher. Quelle folie de perdre notre âme, en nous attachant à des biens dont il faudra sous peu nous séparer! Car, un jour, il nous sera dit: « Maintenant tu peux quitter ce monde, âme chrétienne. Quitte-le ».
Mon Jésus, que ne vous ai-je toujours aimé! De toutes les offenses que je vous ai faites, quel gain me reste-t-il? Dites-moi ce que je dois faire pour réparer ma vie passée si déréglée; je veux vous obéir en tout. Admettez à l'honneur de vous aimer un pécheur repentant qui vous aime plus que lui-même et vous demande miséricorde.
3. Pensez-y: vous n'êtes pas en ce monde pour y rester toujours. Le pays où vous vivez, il faudra le quitter. Cette maison que vous habitez, il faudra que vous en sortiez pour n'y plus rentrer. Cette chambre où vous lisez ce livre, beaucoup d'autres, vos ancêtres, vos parents, l'ont occupée avant vous; ce lit, ils y ont dormi. Maintenant, où sont-ils? Dans l'Éternité. Vous aussi, vous serez, un jour, dans l'Éternité.
Mon Dieu, faites-moi comprendre la gravité de l'injure que je vous ai faite en vous tournant le dos, à vous, le Bien infini; pénétrez-moi de douleur pour pleurer, comme je le dois, mon ingratitude. Ah! Que ne suis-je mort avant de vous offenser pour la première fois! De grâce, ne me laissez pas vivre plus longtemps sans répondre à l'amour que vous m'avez porté. Je vous aime plus que toute chose, ô mon bien-aimé Rédempteur, je veux vous aimer de toutes mes forces jusqu'à ma mort. Venez pour votre grâce au secours de ma faiblesse.
Ô Marie, Mère de Dieu, aidez-moi de vos prières.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
LE PÉCHÉ EST UN MÉPRIS DE DIEU
1. Voici la déclaration et la plainte expresse de Dieu lui-même: « J'ai nourri des fils et je les ai élevés; mais eux m'ont méprisé » (Es 1, 2).
Ils l'ont méprisé avec une cruelle ingratitude.
Quel est donc ce Dieu que les hommes ont l'audace de mépriser?
C'est le Créateur du ciel et de la terre, c'est un Bien infini, c'est un Seigneur tellement grand qu'auprès de lui les Anges et les hommes ne sont plus qu'une goutte d'eau, un grain de poussière (Es 40, 15). Et même, continue le prophète Isaïe, toutes les créatures réunies, « toutes les nations sont devant l'infinie Majesté de Dieu un pur néant » (Es 40, 15).
Voici à vos pieds, ô mon Dieu, le téméraire qui, tant de fois, osa vous mépriser, vous, Majesté infinie. Mais votre miséricorde n'est pas moins infinie que votre Majesté. Je vous aime, Seigneur, et parce que je vous aime, je me repens de vous avoir offensé; ayant pitié de moi.
2. Qui suis-je, ô mon Dieu, moi qui vous ai méprisé? Un pauvre ver de terre, qui ne peut rien et qui tient de votre bonté tout ce qu'il a. Âme, corps, usage de la raison, avantages temporels, tout m'est venu de votre libéralité, et je me suis servi de tout pour vous offenser, vous, mon Bienfaiteur. Bien plus, dans le temps même où vous me conserviez la vie pour m'empêcher de tomber dans l'enfer trop mérité, je me suis obstiné dans ma révolte.
Ah! Mon Sauveur, comment avez-vous eu tant de patience avec moi? Malheureux, que de nuits j'ai passées dans votre disgrâce! Mais vous ne voulez pas que je désespère. Mon Jésus, j'attends de votre Passion la force de changer de vie. Non, qu'il ne soit pas perdu pour moi, ce Sang que vous avez répandu pour mon amour avec tant de douleur!
3. Ô mon Dieu, qu'ai-je fait? Vous, ô mon Rédempteur, vous avez tant estimé mon âme, que, pour ne pas la voir à jamais perdue, vous avez donné tout votre Sang; moi, au contraire, méprisant votre grâce et votre amour, je l'ai sacrifiée pour un rien, un caprice, une vengeance, un misérable plaisir. En vérité, si la foi ne m'enseignait que vous avez promis de pardonner au pécheur repentant, je n'oserais pas vous demander pardon.
Je baise donc vos plaies sacrées, ô mon Sauveur; au nom de ces mêmes plaies, je vous supplie d'oublier les injures que je vous ai faites. « Si le pécheur fait pénitence, avez-vous dit, je ne me souviendrai plus d'aucune de ses iniquités » (Ez 18, 21-22). Je suis affligé plus que de tout autre mal de vous avoir offensé, ô Bien suprême! Pardonnez-moi selon votre promesse, pardonnez sans retard. Car à présent je vous aime plus que moi-même; je ne veux plus me voir dans votre disgrâce.
Ô Marie, Refuge des pécheurs, secourez un pécheur qui se recommande à vous.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
LA PEINE DU DAM
1. Ni le feu, ni les ténèbres, ni l'infection, ni aucun autre des tourments réunis dans l'enfer, cette prison des désespérés, en constituent la plus grande peine: ce qui fait proprement l'enfer, c'est la peine du dam, ou la douleur d'avoir perdu Dieu.
L'âme est créée pour vivre éternellement unie à Dieu et jouir de la vue de son infinie beauté. Dieu est sa fin dernière et son unique bien. Aussi, sans Dieu, toutes les autres jouissances, tous les biens du ciel et de la terre sont-ils incapables de la contenter; par contre, si le damné possédait Dieu et l'aimait dans l'enfer, il trouverait le ciel dans ce séjour de tous les supplices. Mais sa grande peine, celle qui le rendra pour toujours malheureux, sans mesure, ce sera de se voir éternellement privé de Dieu, sans espérance de pouvoir jamais le contempler ni l'aimer.
Ô Jésus, mon Rédempteur, transpercé pour moi sur la Croix, vous êtes mon Espérance.
Ah! Que ne suis-je mort plutôt que de vous avoir jamais offensé!
2. Créée pour Dieu, l'âme tend, par un instinct naturel, à s'unir à son Bien suprême, Dieu; mais elle est unie au corps. S'engage-t-elle dans le bourbier du vice? Le charme séducteur des choses sensibles l'enveloppe de ténèbres épaisses qui lui dérobent la vraie lumière: elle perd peu à peu la connaissance de Dieu, elle perd même le désir de s'unir à lui. Vienne le jour où, sortie du corps et dégagée des objets sensibles, elle voit que Dieu seul est le bien capable de la rendre heureuse: aussitôt, elle est emportée vers lui par l'irrésistible élan de sa nature; elle veut l'étreindre, le posséder.
Mais la mort l'a surprise en état de péché mortel. Ce péché, pareil à une lourde chaîne, ne l'empêche pas seulement de monter; il l'entraîne vers l'enfer, pour y demeurer à jamais éloignée, à jamais séparée de Dieu. Au fond de l'abîme éternel, elle sait combien Dieu est beau, mais elle ne pourra jamais le voir. Elle sait combien il est aimable, mais elle ne pourra jamais l'aimer. Que dis-je? Sous le poids accablant de son péché, elle devra le haïr toujours. L'enfer de son enfer, ce sera de comprendre qu'elle hait un Dieu souverainement digne d'être aimé. Si c'était possible, avec quelle joie elle s'anéantirait elle-même, dans son dépit de devoir haïr un Dieu tout aimable! Telle sera l'occupation éternelle de cette infortunée.
Seigneur, ayez pitié de moi.
3. Ce n'est pas assez de cet épouvantable supplice: la reconnaissance de toutes les grâces dont Dieu la combla, l'amour qu'il lui témoigna, l'accroissent encore immensément. L'âme damnée sait surtout combien Jésus Christ l'aima, combien il désirait la sauver, alors qu'il donnait pour elle son sang et sa vie. « Quelle noire ingratitude fut la mienne, se dira-t-elle, pour me procurer de viles satisfactions, j'ai délibérément perdu Dieu, mon souverain Bien! Et je vois clairement que je l'ai perdu sans espoir de le recouvrer jamais! »
Ô mon Dieu, si j'étais en enfer, je ne pourrais plus ni vous aimer ni me repentir de mes péchés. Maintenant, donc, que je puis encore me repentir et vous aimer, je me repens de toute mon âme de vous avoir offensé et je vous aime plus que toute chose. Vous même, Seigneur, mon Dieu, rappelez-moi toujours que j'ai mérité l'enfer, afin que, toujours, je vous aime plus ardemment.
Ô Marie, Refuge des pécheurs, ne m'abandonnez pas.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
LE JUGEMENT PARTICULIER
1. « Il est arrêté que les hommes meurent une fois; après quoi vient le jugement » (He 9, 27).
Premier article de foi: C'est aussitôt après notre mort que nous serons jugés sur toutes les actions de notre vie.
Second article de foi: De ce jugement dépendra notre salut éternel ou notre perte éternelle. (Concile de Lyon II, session IV, Denzinger-Schonmetzer, Enchiridion Symbolorum, Fribourg 1976, n. 856-859).
Figurez-vous donc, que vous êtes à l'agonie, qu'il ne vous reste qu'un souffle de vie. Réfléchissez que vous êtes sur le point de comparaître devant Jésus Christ pour rendre compte de toutes vos oeuvres: qu'alors, malheureux, rien ne vous causera plus de frayeurs que la vue des péchés commis.
Ah! Mon divin Rédempteur, pardonnez-moi, avant que vous veniez me juger. Plus d'une fois, je le sais, j'ai mérité la sentence de mort éternelle; pourtant, je ne veux pas paraître devant vous en coupable, mais en pécheur repentant et absous. Je me repens, ô mon souverain Bien, de vous avoir offensé.
2. Ô ciel! Quelle épouvante saisit l'âme qui trouve en Jésus Christ, la première fois qu'elle le voit, un Juge et un Juge irrité!
Au même instant, elle voit tout ce que Jésus Christ souffrit par amour pour elle; elle voit avec quelle immense miséricorde il la traita toujours, quels grands moyens de salut il lui mit entre les mains; elle voit la magnificence des biens éternels, la bassesse des plaisirs mondains qu'elle préféra cependant. Elle voit, elle comprend, mais inutilement, il est trop tard pour réparer ses fautes; ce qui est fait, est fait à jamais. Au moins pourra-t-elle jeter dans la balance noblesse, richesses, dignités? Non. Rien n'y est admis, rien ne pèse que ses oeuvres.
Ah! Mon Jésus! Faites qu'en ce jour où je vous verrai pour la première fois, je vous trouve apaisé, et, pour cela, faites que j'emploie le reste de ma vie à déplorer l'injure que je vous ai faite en vous tournant le dos pour satisfaire mes passions. Non, je ne veux plus allumer votre juste colère contre moi; je vous aime et je veux vous aimer toujours.
3. Voyez, sur le lit de mort, l'un de ces chrétiens qui vivent loin du monde pour se donner à Dieu, qui refusent à leurs sens les plaisirs défendus. Si, quelquefois, il est tombé, il a fait une sincère pénitence. Quel bonheur ne goûte-t-il pas!
Par contre, quelle n'est pas la douleur de ce pauvre chrétien qui, toujours retombé dans les mêmes péchés, se voit réduit sur son lit de mort à se dire: « Dans quelques instants, je paraîtrai certainement devant Jésus Christ, mon Juge, et je n'ai pas encore changé de vie! Tant de fois j'ai promis de me convertir, jamais je n'ai tenu parole! Quel sera mon sort dans un bref délai? »
Je vous remercie, ô Jésus, mon Juge, de votre patience à m'attendre si longtemps. Combien de fois n'ai-je pas écrit moi-même ma condamnation à l'enfer! Mais vous ne m'avez attendu que pour me pardonner. Ne me repoussez pas, maintenant que je suis à vos pieds. Par les mérites de votre Passion, faites-moi grâce et miséricorde. Ô Souverain Bien, je me repens de vous avoir méprisé; je vous aime plus que toute chose. Dieu de mon coeur, je ne veux plus jamais me séparer de vous!
Ô Marie, recommandez-moi à Jésus, votre Fils, et ne m'abandonnez pas.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
IL FAUT PRÉPARER SES COMPTES, AVANT L'ÉCHÉANCE DU JOUR DES COMPTES
1. « Soyez prêts; car le Fils de l'homme, à l'heure que vous ne pensez pas, viendra vous juger » (Lc 12, 40).
Le temps de la mort n'est pas le temps favorable pour se préparer à bien mourir. Pour bien mourir et mourir en paix, il faut être prêt à mourir avant que la mort arrive.
À la mort, il n'est plus temps de déraciner les mauvaises habitudes, d'arracher du coeur les passions qui le dominent, d'éteindre l'affection aux biens de la terre. « La nuit vient pendant laquelle personne ne peut agir » (Jn 9, 4). À la mort, il fait nuit; on ne voit plus rien; aussi n'est-on plus capable de rien faire. Endurcissement du coeur, aveuglement et confusion de l'esprit, terreurs de la mort et du jugement, désirs de guérison, tout contribue à mettre ce moribond dans l'impossibilité de remédier au désordre d'une conscience chargée de péchés. Ce qui est fait, est fait. Si l'on arrive au lit de mort en état de grâce, on mourra dans la grâce de Dieu; mais si l'on se trouve alors en état de péché, c'est en état de péché qu'on mourra.
Ô Plaies sacrées de mon Rédempteur, je vous adore, je vous baise et j'espère en vous.
2. Jetons un regard attentif sur les saints: ils font de leur vie entière une préparation à la mort. Pénitences, oraisons, bonnes oeuvres, n'ont pas d'autre but; pourtant, arrivés au moment suprême, ils croient avoir fait bien peu. Quelles ne sont pas alors leurs craintes!
Quand on avertit de sa fin prochaine le vénérable Jean d'Avila, il ne put, malgré la sainte vie qu'il avait menée depuis sa jeunesse, s'empêcher de dire: « Que n'ai-je encore un peu de temps pour me préparer à la mort! » (Louis de Grenade, Vie du Vénérable Jean d'Avila, ch. 7, dans Oeuvres complètes, trad. Abbé Bareille, tome 18, Paris 1866, 643). Nous, que dirons-nous, quand on nous annoncera cette terrible nouvelle?
Non, mon Dieu! Je ne veux pas mourir dans cet état d'anxiété et d'ingratitude où la mort me surprendrait, si j'expirais à l'instant. Je veux changer de vie; je veux pleurer.
Je veux pleurer toutes les offenses que je vous ai faites; je veux vous aimer de tout mon coeur. Seigneur, aidez-moi; faites qu'avant de mourir je fasse quelque chose pour vous, mon Dieu, qui êtes mort pour moi.
3. « Le temps est court » (1 Co 7, 29). (S. Paul utilise ici un terme technique de la navigation. Littéralement: « Le temps a cargué ses voiles »). Tel est l'avertissement que nous donne l'Apôtre: il est si court, le temps qui nous reste pour préparer nos comptes!
Aussi l'Esprit Saint nous dit-il: « Tout ce que peut faire ta main, hâte-toi de le faire » (Ecclésiaste 9, 10). Mon frère, ce que vous pouvez faire aujourd'hui, ne le remettez pas à demain; car le jour présent passe, demain vous apportera peut-être la mort qui viendra vous lier les mains et vous rendre incapable non seulement de faire aucun bien, mais de réparer le mal commis. Malheur à nous, si la mort nous trouve encore attachés au monde!
Mon bien-aimé Seigneur, que d'années j'ai passées loin de vous! Comment avez-vous eu la patience de m'attendre si longtemps et de m'appeler si souvent à la pénitence? Je vous en remercie, ô mon Sauveur, j'espère vous en remercier éternellement dans le ciel: « Éternellement, je chanterai les miséricordes de Dieu » (Ps 89/88, 2). Par le passé, je ne vous ai pas aimé, je me suis peu soucié d'être aimé de vous; maintenant, je vous aime de tout mon coeur, je vous aime plus que toute chose, plus que moi-même; je n'ai pas d'autre désir que d'être aimé de vous. Quand je pense que j'ai méprisé votre amour, je voudrais mourir de douleur. Mon Jésus, donnez-moi la sainte persévérance.
Ô Marie, ma Mère, obtenez-moi d'être fidèle à Dieu.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
LES PEINES DU DAMNÉ DANS LES FACULTÉS DE SON ÂME
(Cette méditation paraît inspirée d'une semblable de C. G. Rossignoli, Verità eterne, Lezione 6; Bologne 1689, 111-119).
1. Le damné est tourmenté dans sa mémoire. Plongé dans un abîme de souffrances, l'infortuné voit sans cesse, pour son plus grand tourment, sans que rien puisse jamais l'en distraire, les années qui lui furent accordées sur la terre pour faire le bien et réparer ses fautes. « Mais, hélas! Est-il obligé de se dire, de toute évidence, ma situation est sans espoir, irrémédiable. Tant de lumières reçues de Dieu, tant d'invitations pleines d'amour, tant d'offres de pardon, j'ai tout méprisé! Tout est fini pour moi, je le constate. Que me reste-il? Une seule chose, souffrir et désespérer durant toute l'éternité. »
Ah! Mon Jésus, votre Sang et votre Mort sont mon espérance. Je vous en conjure; ne permettez pas que j'aille en enfer maudire les grâces mêmes dont vous m'avez comblé.
2. Le damné est tourmenté dans son intelligence. La cause de ce tourment, c'est la continuelle pensée de ce beau ciel qu'il a volontairement perdu.
L'immense félicité dont les Bienheureux jouissent dans cette patrie de délices, il l'aura sans cesse devant les yeux, il ne pourra l'écarter; ce bonheur ineffable, lui rendra plus douloureux le supplice qu'il endure et doit endurer éternellement dans la prison du désespoir.
Ainsi donc, ô mon Rédempteur, si j'étais mort l'un de ces tristes jours où je vivais dans le péché, je n'aurais plus aucun espoir de vous posséder en paradis! Vous avez donné votre vie pour m'obtenir le ciel; moi, pour un rien, je l'ai perdu, j'ai perdu votre grâce! Seigneur, je vous aime; je me repens de vous avoir offensé; j'espère par les mérites de votre Passion aller vous aimer éternellement en Paradis.
3. Le damné est tourmenté plus cruellement encore dans sa volonté. Il se voit privé de tous les biens qu'il désire, en prise à tous les maux qu'il abhorre.
Ainsi le malheureux n'a jamais rien de ce qu'il veut, il a toujours ce qu'il ne veut pas. Sans cesse il tente de s'élancer hors de sa prison et de goûter un peu de repos. Vains efforts! Jamais il n'aura de repos; les supplices de l'enfer le retiennent et l'accablent éternellement.
Plus que tout le reste, sa volonté le torture. Dieu est le souverain Bien, il mérite un amour infini. Le damné le sait; mais la perversité de sa volonté l'oblige à la haine de l'être infiniment aimable!
Oui, mon Dieu, vous êtes un bien infini, digne d'un amour infini; moi, je vous ai sacrifié pour des riens! Que ne suis-je mort avant de vous avoir fait pareille injure! Je vous aime, ô mon Bien suprême. Ayez pitié de moi, ne permettez pas que je continue d'être ingrat. Loin de moi tous les plaisirs de la terre! J'y renonce, je vous choisis pour mon Unique Bien. Me voici tout à vous et pour toujours. Vous serez donc toujours à moi. C'est mon espérance, ô mon Dieu, mon Amour, mon Tout. « Deus meus, et omnia » (C. Chalippe, Vie de saint François d'Assise, nouvelle édition, tome 2; Avignon 1824, 260: « Voici une autre (prière) qu'il disait tous les jours: Mon Dieu et mon tout... Je voudrais vous aimer, Seigneur très saint, je voudrais vous aimer...).
Ô Marie, vous pouvez tout auprès de Dieu, rendez-moi saint.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
LA DÉVOTION À LA SAINTE VIERGE, MÈRE DE DIEU
1. Jésus est médiateur de justice; Marie est médiatrice de grâce.
D'après saint Bernard, saint Bonaventure, saint Bernadin de Sienne, saint Germain, saint Antonin et beaucoup d'autres (S. Bernard, Avent, Sermon 2, n. 5; PL 183, 43; TZ 51. -- S. Bonaventure, Évangile de Luc, ch. 1, n. 38, Vivès tome 10, 234. -- S. Bernardin de Sienne, Sermon 52 De salutatione angelica, a. 1, ch. 2. Opera omnia, tome 2, Quaracchi 1950, 157. -- S. Germain, Hommage à la demeure de la BMV; PG 98, 379. --S. Antonin, Summa theologica, tome 4, Verone 1740, 1061), voici le plan, la volonté formelle de Dieu:
Toutes les grâces qu'il accordera jamais aux hommes, toutes sans exception, passeront par les mains de Marie.
Aux yeux de Dieu, les prières des saints sont des prières d'amis; mais les prières de Marie sont des prières de mère. Heureux ceux qui recourent toujours avec confiance à cette divine Mère! Ce recours perpétuel, voilà de toutes nos dévotions, celle qui lui plaît le plus. Redisons sans cesse: « Ô Marie, priez Jésus pour moi ».
2. De même que Jésus est tout-puissant par nature, ainsi Marie est toute-puissante par grâce; aussi, tout ce qu'elle demande, elle l'obtient.
« Quand Marie réclame de son divin Fils une faveur pour ses clients, impossible, écrit saint Antonin, impossible qu'elle ne l'obtienne pas! » (S. Antonin, Ibid., 1029). Car Jésus se fait un bonheur d'honorer sa Mère en exauçant toutes les prières qu'elle lui adresse. De là, cette exhortation de saint Bernard: « Cherchons la grâce, et cherchons-la par Marie; car Elle est Mère, Elle ne peut essuyer un refus » (S. Bernard, Nativité de Marie, n. 8; PL 183, 441; TZ 704). Avons-nous à coeur notre salut? Implorons sans cesse Marie, afin qu'elle prie pour nous; car ses prières sont toujours exaucées.
Ô Marie de miséricorde, ayez pitié de moi. Vous vous glorifiez d'être l'Avocate des pécheurs: venez au secours d'un pécheur qui met en vous toute sa confiance.
3. Ne craignons pas que Marie refuse de nous écouter, quand nous la prions.
Pourquoi se réjouit-elle de son tout-puissant crédit auprès de Dieu? Précisément parce qu'elle peut nous obtenir toutes les grâces que nous désirons. Demander une grâce à Marie, c'est l'obtenir. Sommes-nous indignes d'être exaucés? Marie nous rend dignes de l'être, par sa puissante intercession. C'est uniquement afin de pouvoir nous sauver qu'Elle désire avec tant d'ardeur être priée par nous. Quel pécheur s'est jamais perdu, s'il a prié Marie, Refuge des pécheurs, avec confiance et persévérance! Celui-là se perd, qui ne recourt pas à Marie.
Ô Marie, ma Mère et mon Espérance, je me réfugie sous le manteau de votre protection; ne me repoussez pas, comme je le mérite. Regardez ma misère, ayez pitié de moi. Obtenez-moi le pardon de mes péchés; obtenez-moi la sainte persévérance, l'amour de Dieu, une bonne mort, le paradis. J'espère tout de vous, parce que vous êtes toute-puissante auprès de Dieu. Faites de moi un saint, puisque vous le pouvez. C'est sur vous que je compte, ô Marie; c'est en vous que je place toutes mes espérances.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
JÉSUS A PAYÉ LA DETTE DE TOUS NOS PÉCHÉS
1. Quand Dieu vit les hommes, tous à jamais perdus pour leurs péchés, son coeur voulut user de miséricorde envers eux; mais aussitôt la divine justice revendiqua ses droits, une satisfaction proportionnée. Parmi les créatures, personne qui pût la fournir.
Que fit alors le Seigneur notre Dieu?
Il envoya sur la terre son Fils se faire homme et prendre sur lui le fardeau de nos péchés: « Le Seigneur, dit le prophète, a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous » (Es 53, 6). Il le chargea de payer notre dette. Ainsi, la divine justice fut satisfaite, et les hommes, sauvés.
Ô Dieu éternel, pour nous inspirer une grande confiance en votre miséricorde et nous attirer puissamment à votre amour, pouvez-vous faire plus que de nous donner votre propre Fils ? Après un tel bienfait, comment ai-je pu me rendre coupable de tant d'injures ? Ah! Seigneur, par amour pour votre divin Fils, ayez pitié de moi. Je suis plus affligé de vous avoir offensé que de tous les autres maux. Mais, si je vous ai beaucoup offensé, désormais je vous aimerai beaucoup. Donnez-moi la force de tenir ma résolution.
2. Dieu le Père « a fait retomber sur son Fils l'iniquité de nous tous ». Va-t-il se contenter de n'importe quelle satisfaction?
Sans doute, toute satisfaction, même la plus minime, suffisait de la part du Verbe divin, pour expier tous nos péchés. Mais la prédiction d'Isaïe doit s'accomplir: « Le Seigneur a voulu le broyer par la souffrance » (Es 53, 10). Fouets, épines, clous, autres supplices, il faut que Jésus Christ endure tout, jusqu'à ce que, brisé, anéanti même par l'excès de tourments, il meure enfin de douleur sur un infâme gibet.
Ah! Seigneur, si la foi ne nous en donnait la certitude, qui pourrait croire que vous avez poussé votre amour pour nous à cet excès? Ô Dieu, ô Seigneur infiniment aimable, ne permettez pas que nous soyons plus longtemps ingrats envers vous. Éclairez-nous, donnez-nous la force de répondre désormais à cet excès d'amour. Accordez-nous cette grâce: je la demande au nom de votre amour pour ce Fils bien-aimé que vous nous avez donné.
3. Le Père Éternel a manifesté sa volonté. Pour nous pardonner nos péchés, il exige que son propre Fils endure les plus épouvantables tourments. Que fait le Fils de Dieu ? Tout humilié, tout obéissance envers son Père et tout amour pour nous, il choisit de mener sur la terre une vie de continuelles souffrances et de mourir dans un océan de douleurs, lui, l'innocence même. « Il s'est abaissé lui-même, dit l'Apôtre, se faisant obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la croix » (Ph 2, 8 ).
Ah! Mon bien-aimé Sauveur, permettez que je vous dise, comme autrefois le roi pénitent Ézéchias: « Vous avez retiré mon âme de la fosse de perdition; vous avez jeté derrière votre dos tous mes péchés » (Es 38, 17). Déjà, par mes péchés, j'avais condamné mon âme à brûler éternellement en enfer; mais vous m'avez tiré de l'abîme, vous m'avez pardonné, j'en ai la douce confiance. J'ai misérablement offensé votre divine Majesté; mais vous vous êtes chargé de mes péchés et vous les avez expiés à ma place. Après cet excès d'amour, quelles peines seraient capables de me châtier dignement, si je recommençais à vous offenser, si je ne vous aimais pas de tout mon coeur? Mon bien-aimé Jésus, unique amour de mon âme, je me repens souverainement de vous avoir outragé. Je me donne à vous tout entier et sans réserve; daignez m'accepter et ne permettez pas que je vous perde encore.
Sainte Vierge Marie, ô ma Mère, priez votre divin Fils d'accepter le don que je lui fais de moi-même; demandez-lui de le rendre parfait.
Dernière édition par Javier le Mar 15 Mar 2011, 3:05 pm, édité 1 fois
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
L'UNIQUE NÉCESSAIRE
1. « Une seule chose est nécessaire » (Lc 10, 43) (S. Alphonse donne une libre interprétation de ce texte. TOB note t. En fait ce verset s'applique à la Parole; une seule chose est nécessaire: écouter la Parole qui appelle à la foi et à l'engagement), a dit Notre Seigneur.
Cette chose, la seule nécessaire, c'est le salut de notre âme. Grandeur, noblesse, fortune, santé florissante, rien de tout cela n'est nécessaire: l'unique nécessaire, c'est de nous sauver.
Pourquoi Dieu nous place-t-il sur la terre? Est-ce pour que nous puissions nous élever aux honneurs, acquérir des richesses, jouir de tous les plaisirs? Non pas. Son but est de nous faire mériter, par nos bonnes oeuvres, le royaume éternel, magnifique récompense réservée à ceux qui combattent vaillamment et triomphent des ennemis de leur salut.
Ah! Mon Jésus, que de fois il m'est arrivé de renoncer au paradis, en renonçant à votre grâce! Mon bien-aimé Seigneur, je suis plus affligé d'avoir perdu votre amitié que d'avoir perdu le ciel. Donnez-moi, mon Jésus, une vive douleur de mes péchés, et pardonnez-moi.
2. Qu'importe à l'homme de passer sa vie entière dans la misère et l'obscurité, dans la maladie et les humiliations, s'il a finalement le bonheur de mourir en état de grâce et de se sauver? Que dis-je? Plus cet homme aura passé par le creuset des tribulations, plus, aussi, la patience avec laquelle il aura souffert augmentera sa gloire éternelle, son éternelle félicité.
Par contre, quel profit retirera-t-il d'avoir été comblé de richesses et d'honneurs, s'il a le malheur de mourir dans le péché et de se damner? Loin d'en retirer le moindre gain, il n'en recueillera qu'un accroissement de peine: le souvenir de tous ces biens dont il aura joui sur la terre, deviendra pour lui une source intarissable d'amers regrets.
Ô mon Dieu, daignez m'accorder votre lumière. Faites-moi comprendre qu'en ce monde il n'y a pour moi qu'un mal: vous offenser; qu'il n'y a pour moi qu'un bien: vous aimer. Donnez-moi la force d'employer à vous servir le reste de mes jours.
3. Nous sauver, c'est une nécessité, parce que, si nous ne nous sauvons pas, nous nous damnons. Pas de milieu: ou sauvés, ou damnés.
C'est en vain que quelqu'un dira: « Il me suffit de ne pas aller en enfer; peu m'importe d'être exclu du paradis. » Il n'y a que deux possibilités: ou le ciel, ou l'enfer; ou bien toujours heureux avec Dieu dans le ciel dans un océan de délices, ou bien toujours malheureux en enfer dans un abîme de feu et de tourments. Ou sauvés, ou perdus: pas de milieu.
Bien des fois, ô mon Jésus, j'ai choisi l'enfer pour mon partage; j'y serais depuis de longues années, si vous ne m'aviez supporté par pure miséricorde. Je vous remercie, ô mon Sauveur; je suis affligé de vous avoir offensé plus que de tout autre mal. J'espère, avec l'aide de votre grâce, ne plus m'engager à l'avenir sur le chemin de l'enfer. Je vous aime, ô mon Dieu suprême, je veux vous aimer à jamais. Au nom du Sang précieux que vous avez versé pour moi, donnez-moi la sainte persévérance et sauvez-moi.
Ô Marie, mon Espérance, priez pour moi.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
LE PÉCHEUR REFUSE L'OBÉISSANCE À DIEU
1. « Qui est le Seigneur, pour que j'écoute sa voix? Je ne connais pas le Seigneur » (Ex 5,2).
Telle fut la réponse insolente du roi d'Égypte, lorsque Moïse lui transmit, de la part de Dieu, l'ordre de laisser partir en liberté le peuple hébreux. Tel est aussi le langage que le pécheur a l'audace de tenir à Dieu, lorsque la conscience lui dit: « La loi divine te défend de commettre ce péché. » L'homme répond: « Pour le moment, j'ignore Dieu; je sais qu'il est mon Maître; il m'interdit cette action, je la ferai; délibérément, je lui refuse obéissance! »
Voilà ce que je vous ai dit, ô mon Dieu, toutes les fois que j'ai péché. Si vous n'étiez mort pour moi, ô mon Rédempteur, je n'aurais même pas le courage de solliciter mon pardon, mais vous-même, du haut de la Croix, vous me l'offrez: je n'ai qu'à l'accepter. De grand coeur, je l'accepte ; je me repens de vous avoir méprisé; ô souverain Bien! Plutôt mourir que de vous offenser encore!
2. « Tu as brisé mon joug... tu as dit: je ne servirai pas » (Jr 2, 20). (TOB note w. Jérémie revient souvent sur cette perversion foncière d'Israël, sur cette indocilité qui ne peut supporter la moindre contrainte, et crie à l'esclavage à propos de toute entrave à ses caprices...)
Au moment de la tentation, le pécheur entend la voix de Dieu lui dire: « Mon enfant, ne te venge pas; abstiens-toi de ce honteux plaisir; ne prend pas le bien d'autrui. », « Seigneur, répond le pécheur par son acte déréglé, je ne veux pas vous obéir; vous me défendez cet acte, eh bien! Il me plaît à moi de le faire! »
Combien de fois, Seigneur mon Dieu, n'ai-je pas eu la témérité de vous tenir ce langage, non pas en paroles, mais par ma conduite et par ma volonté! De grâce, ne me rejetez pas de devant vous: « Ne me rejetez pas loin de votre face » (Ps 51/50, 13). Je comprends maintenant l'injure que je vous ai faite en échangeant votre amitié contre de viles satisfactions. Que ne suis-je mort avant de vous offenser!
3. « Seigneur, toutes choses sont soumises à votre pouvoir, il n'est personne qui puisse faire obstacle à votre volonté » (Esther 13, 9). (Cf. TOB, Livre d'Esther (grec), C, 2, 1908).
Dieu est le maître de tout, parce qu'il a tout créé; aussi tout lui rend-il obéissance: les cieux, la mer, la terre, les éléments, les brutes, tout, ô prodige, excepté l'homme! Il est la créature la plus aimée, la plus favorisée de Dieu; lui seul refuse d'obéir à Dieu; lui seul ne craint pas de perdre la grâce de Dieu.
Je vous remercie, ô mon Dieu, de m'avoir attendu. Que serais-je devenu, si vous m'aviez fait mourir l'une de ces nuits que j'ai passées dans votre disgrâce? Vous m'avez attendu: c'est un signe que vous voulez me pardonner. Oh! Oui, pardonnez-moi, mon Jésus. Je suis affligé plus que de tout autre mal de vous avoir tant de fois méprisé. Alors je ne vous aimais pas; aujourd'hui je vous aime plus que moi-même, je suis prêt à perdre mille fois la vie plutôt que de perdre votre amitié. Vous avez dit: « J'aime ceux qui m'aiment » (Pr 8, 17). Je vous aime, Seigneur; aimez-moi donc aussi; accordez-moi la grâce de vivre et de mourir dans votre amour pour vous aimer éternellement.
Marie, mon Refuge, je compte sur vous pour être fidèle à Dieu jusqu'à la mort.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
DIEU MENACE POUR NE PAS PUNIR
1. Dieu, Bonté infinie, ne veut que notre bien; il veut même nous communiquer son propre bonheur. Nous punit-il? C'est qu'il y est contraint par nos péchés. « Il fait alors, déclare le prophète Isaïe, une oeuvre qui lui est contraire, une oeuvre étrangère » (Es 28, 21) (TOB, note i. En effet le Seigneur va combattre son peuple en utilisant les Assyriens). Nous pardonner, nous combler de bienfaits, nous rendre tous contents et heureux, voilà l'oeuvre propre de Dieu.
Quoi! Seigneur! C'est cette Bonté infinie que les pécheurs offensent et méprisent; c'est de cette bonté infinie qu'ils provoquent les châtiments! Malheureux que je suis, je l'ai moi-même outragée!
2. Comprenons donc bien pourquoi Dieu nous menace de ses châtiments: ce n'est pas pour le plaisir qu'il éprouverait à nous frapper; loin de là; il nous menace précisément pour n'avoir pas à nous punir; il menace parce qu'il veut exercer sa miséricorde. « Seigneur, s'écrie le Psalmiste, vous vous êtes irrité, et vous avez eu pitié de nous » (Ps 60/59, 3). Quoi donc? Dieu s'irrite-t-il pour faire éclater sa miséricorde? Assurément; il nous montre un visage irrité, pour que nous nous corrigions et qu'il puisse ainsi nous pardonner et nous sauver. Donc, s'il nous châtie en cette vie pour les péchés commis, ce châtiment même est un effet de sa miséricorde: il ne nous l'inflige que pour nous préserver de l'enfer éternel. Malheur au pécheur qui n'est pas puni maintenant!
Puisqu'il en est ainsi et que je vous ai tant offensé, ô mon Dieu, punissez-moi sans retard, afin que vous puissiez me pardonner dans l'éternité. J'ai mérité l'enfer, j'en suis certain, je le reconnais; j'accepte donc tous les maux, pourvu que vous me rendiez votre grâce et que vous me préserviez de l'enfer, de cet intolérable enfer qui me séparerait de vous à jamais. Seigneur, donnez-moi lumière et force, pour surmonter toutes les difficultés et vous faire plaisir toujours.
3. « L'homme digne de reproche, qui, le cou raidi, méprise celui qui le reprend, sera frappé d'une mort soudaine et sans remède » (Pr 29, 1).
Tel est le châtiment suspendu sur la tête de l'homme assez insensé pour faire peu de cas des menaces divines, après avoir dédaigné les avertissements de Dieu, il sera surpris par la mort subite; il n'aura pas le temps de se prémunir contre la ruine éternelle.
Ainsi finirent tant de malheureux, ô mon Jésus; moi-même, combien de fois n'ai-je pas mérité pareil sort? Mais, ô mon bien-aimé Rédempteur, vous m'avez traité plus miséricordieusement que beaucoup de pécheurs, dont les fautes furent moins graves et qui gémissent maintenant en enfer, sans espoir de recouvrer jamais votre grâce. Je le vois, Seigneur, vous voulez me sauver; à mon tour, je veux me sauver. Pour vous faire plaisir, je quitte tout et je me tourne vers vous, qui êtes mon Dieu, mon unique Bien. Je crois en vous, j'espère en vous, je n'aime que vous, Bonté infinie; je regrette souverainement de vous avoir, par le passé, tant outragée; je préférerais avoir enduré tous les maux, plutôt que de vous avoir offensée. Ne permettez pas que je me sépare encore de vous. Faites-moi mourir plutôt que de me laisser retomber dans le péché. Mon Jésus crucifié, je me confie en vous.
O Marie, Mère de Jésus, recommandez-moi à votre Fils.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
DIEU ATTEND, MAIS N'ATTEND PAS TOUJOURS
1. Plus grandes ont été envers une âme les miséricordes de Dieu, plus cette âme doit craindre d'en abuser encore, sinon l'heure du châtiment sonnera: « À moi la vengeance, dit le Seigneur; au temps marqué je ferai la rétribution » (Dt 32, 35). Quand une âme refuse de mettre fin à ses infidélités, Dieu se charge lui-même d'y mettre un terme.
Ah! Seigneur, mon Dieu, je vous remercie de n'en avoir pas fini avec moi après tant de trahisons. Faites-moi comprendre combien je suis coupable d'avoir tant mis à l'épreuve votre patience; donnez-moi le regret profond de vous avoir tant offensé. Non, je ne veux plus jamais abuser de votre miséricorde.
2. « Commets ce péché, tu n'auras qu'à le confesser. »
Telle est la ruse employée ordinairement par le démon pour entraîner les âmes en enfer. Tant de chrétiens y gémissent à cette heure pour n'avoir pas su la déjouer!
« Le Seigneur attend, pour vous faire grâce » (Es 30, 18 ), dit le prophète. Dieu, donc, attend le pécheur afin que le pécheur se convertisse et rende ainsi possible l'exercice de la miséricorde; mais voit-il ce malheureux, au lieu d'employer ce temps de grâce à faire pénitence, s'en prévaloir pour multiplier ses infidélités... il n'attend plus, il le frappe impitoyablement à proportion de ses péchés.
Mon Dieu, pardonnez-moi, car je ne veux plus vous offenser. Eh quoi! Pour me convertir, attendrai-je que vous me précipitiez en enfer? Je vois bien que vous ne pouvez plus me supporter. Assez, assez d'outrages! J'en suis profondément affligé, profondément contrit. J'espère mon pardon du sang que vous avez répandu pour moi.
3. « C'est grâce à la miséricorde du Seigneur, que nous ne sommes pas anéantis » (Lm 3, 22).
Ce cri de reconnaissance doit s'échapper du coeur de quiconque eut le malheur de multiplier ses péchés. De quels remerciements n'est-il pas redevable à ce Dieu qui ne l'a pas fait mourir dans ce triste état! Combien rigoureusement est-il tenu, par gratitude, de ne plus l'offenser! Autrement, le Seigneur lui jettera ce reproche à la face: « Qu'y avait-il à faire de plus à la vigne, que je n'aie pas fait pour elle? » (Es 5, 4). Ingrat, lui dira-t-il, ingrat dont les offenses sont innombrables, si tu les avais faites au dernier des hommes, il ne les aurait certainement pas supportées. Par contre, moi je t'ai répondu par de nouveaux bienfaits. Invitations, lumières, grâces du pardon, j'ai tout prodigué. Que pouvais-je faire de plus? Le temps de la vengeance est arrivé; celui du pardon, à jamais passé.
Ce reproche, combien de malheureux l'ont entendu de la bouche de Dieu! Ils ont été engloutis par l'enfer, et ce qui met le comble à leur infortune, c'est précisément le souvenir des grâces reçues en abondance.
Moi aussi, ô Jésus, mon Rédempteur et mon Juge, j'ai mérité d'entendre le même langage indigné; mais je sais que vous m'offrez encore le pardon: « Reviens au Seigneur ton Dieu » (Os 14, 2), me dites-vous. Péchés, maudits péchés que j'ai commis, je vous déteste, je vous ai en horreur, c'est vous qui m'avez fait perdre mon bien-aimé Seigneur. À cette heure, mon Seigneur et mon Dieu, je reviens à vous de tout mon coeur. Je vous aime, ô mon souverain Bien; et parce que je vous aime, je me repens de toute mon âme de vous avoir tant de fois méprisé. Mon Dieu, je ne veux plus vous déplaire, plus jamais; donnez-moi votre amour, donnez-moi la persévérance.
Ô Marie, mon refuge, secourez-moi.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
LA MORT EST UN PASSAGE À L'ÉTERNITÉ
1. Deux vérités de foi: mon âme est éternelle; un jour, alors que j'y penserai le moins, je devrai quitter ce monde. (Concile de Latran V, session 8; Denzinger-Schonmetzer, Enchiridion Symbolorum, Fribourg 1976, n. 1440).
Il faut donc de toute nécessité m'assurer un bonheur qui ne finisse pas avec la vie présente, mais qui soit éternel comme je suis éternel. Quelle fortune plus brillante sur cette terre que celle d'Alexandre-le-Grand, de César-Auguste? Elle a cessé depuis bien des siècles; depuis ces longs siècles, ils ont commencé une autre vie, malheureuse celle-là, qui n'aura point de fin.
Hélas! Ô mon Dieu, que ne vous ai-je toujours aimé! De tant d'années passées dans le péché, que me reste-t-il, sinon des peines et des remords de conscience? Mais puisque vous me donnez le temps de remédier au mal commis, me voici, Seigneur, dites-moi ce que je dois faire, je ne veux rien omettre pour vous contenter. Je ne vivrai plus, c'est ma résolution ferme, que pour pleurer les amertumes dont je vous ai abreuvé, pour vous aimer de toutes mes forces, vous, mon Dieu et tout mon bien.
2. Supposez qu'on puisse en ce monde trouver le bonheur sans Dieu, et qu'en fait on goûte ici-bas de toutes les joies possibles. À quoi bon, s'il faut ensuite être malheureux toute l'éternité?
Savoir à n'en pouvoir douter qu'on mourra, qu'après la mort commence pour chacun de nous une éternité de délices ou de tourments, que de la mort bonne ou mauvaise dépend un bonheur ou un malheur sans fin, savoir tout cela sans prendre tous les moyens de s'assurer une bonne mort, quelle folie.
Esprit Saint, éclairez-moi, donnez-moi la force de vivre désormais et toujours, jusqu'à la mort dans votre amitié. Bonté infinie, je reconnais le mal que j'ai fait en vous offensant, je le déteste; je reconnais que vous seul méritez mon amour et je vous aime plus que toute chose.
3. En quoi se résument finalement toutes les prospérités d'ici-bas? En un convoi funèbre, une tombe, la décomposition. L'ombre de la mort voile et obscurcit l'éclat des plus hautes dignités. Heureux, donc, celui-là seul qui sert Dieu sur la terre et s'assure, par ce service plein d'amour, l'éternelle béatitude!
Mon Jésus, je suis affligé plus que de tout autre mal d'avoir fait, par le passé, si peu de cas de votre amour. Maintenant je vous aime plus que toute chose; je n'ai plus qu'un désir: vous aimer. Désormais vous serez mon Amour, mon Tout; vous aimer, vous aimer sans cesse en cette vie et en l'autre, c'est l'unique fortune que j'ambitionne et que je vous demande. Par les mérites de votre Passion, accordez-moi la persévérance.
Marie, Mère de Dieu, vous êtes mon Espérance.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
IL FAUT RÉFORMER NOTRE VIE AVANT L'HEURE DE LA MORT
1. Personne qui ne désire mourir saintement! Mais est-il possible de mourir saintement, après une vie passée dans le désordre jusqu'à la mort? ? de mourir dans l'amitié de Dieu, quand on a continuellement vécu dans l'inimitié de Dieu?
Les saints, pour s'assurer une bonne mort, abandonnèrent richesses, plaisirs, espérances mondaines; ils embrassèrent volontairement une vie pauvre et mortifiée. Ils s'ensevelirent vivants dans des déserts, dans des couvents, pour ne pas courir le danger d'être ensevelis, après leur mort, dans l'enfer.
Depuis combien d'années, Seigneur, mon Dieu, n'ai-je pas mérité d'être enseveli dans l'enfer, sans espoir de pardon, dans l'impuissance de vous aimer jamais? Mais vous m'avez attendu pour me pardonner. De tout mon coeur, je me repens de vous avoir offensé, ô mon Bien suprême! Ayez pitié de moi; ne permettez plus que je vous outrage encore.
2. « Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas » (Jn 7, 34). C'est la menace que Dieu fait aux pécheurs: « Malheureux, quand vous verrez venir la mort, vous me chercherez, mais sans me trouver. »
Pourquoi les pécheurs, à cette heure terrible, cherchent-t-ils Dieu, mais en vain? Parce qu'ils le cherchent, non par amour, mais par crainte, par la seule crainte de l'enfer; ils le cherchent donc sans quitter l'affection au péché. Voilà le motif par lequel les pécheurs ne trouvent pas Dieu.
Non, mon Dieu, je ne veux pas attendre le moment de la mort pour vous chercher. Dès maintenant je vous cherche et vous désire. Quelle tristesse j'éprouve d'avoir autrefois, par la poursuite de mes propres satisfactions, causé tant de déplaisirs à votre infinie bonté! Mais vous m'interdisez le désespoir; au contraire, vous commandez la joie au coeur qui vous cherche. « Que la joie inonde, avez-vous dit, le coeur de ceux qui cherchent le Seigneur » (Ps 105/104, 3).
Oui, Seigneur, je vous cherche et vous aime plus que moi-même.
3. Malheur à celui qui se trouve en face de la mort sans avoir employé une bonne partie de sa vie à pleurer ses péchés!
Sans doute, même alors il peut se convertir; je ne le nie pas; mais les ténèbres de l'esprit, l'endurcissement du coeur, les mauvaises habitudes profondément enracinées, les passions régnant en maîtresses, rendent la conversion moralement impossible. Il faudrait une grâce extraordinaire; mais Dieu serait-il par hasard, tenu de l'accorder à celui qui l'a payé d'ingratitude jusqu'à son dernier jour?
Ô ciel! À quelle extrémité se réduisent les pécheurs, quand il s'agit de parer à leur ruine éternelle!
Non, mon Dieu, je ne veux pas attendre le moment de la mort pour me repentir de vous avoir offensé; dès maintenant je vous aime de tout mon coeur. Ne permettez pas que je vous tourne le dos encore une fois; faites-moi plutôt mourir.
Ô Marie, ma Mère, obtenez-moi la sainte persévérance.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
L'AGNEAU DE DIEU,
VICTIME VOLONTAIRE POUR NOUS OBTENIR LE PARDON
1. « Voici l'Agneau de Dieu: Ecce Agnus Dei » (Jn 1, 29).
C'est le nom donné par saint Jean-Baptiste à notre divin Sauveur. « Agneau de Dieu », il l'est: il offre à Dieu le sacrifice de son sang et de sa vie, pour nous obtenir le pardon et le salut éternel.
Voyez-le dans le prétoire de Pilate; non seulement il se laisse dépouiller de tout, comme l'agneau de sa laine; mais il laisse déchirer sa chair sacrée par les fouets et les épines. « Il sera comme un agneau devant celui qui le tond, avait prédit Isaïe; il gardera le silence, il n'ouvrira pas même la bouche » (Es 53, 7). De fait, pas une parole ne sort de sa bouche, pas une plainte; car il s'est offert spontanément à solder par ses souffrances les supplices que nous avions mérités.
Que les anges, que toutes les créatures bénissent, ô mon Rédempteur, votre infinie miséricorde envers nous, l'immense amour que vous avez daigné témoigner aux hommes! Nous avons commis les fautes, et c'est vous qui les expiez!
2. Voyez-le, plus tard, sur la route du Calvaire. Il se laisse conduire par les bourreaux vers le lieu de son supplice, afin que, victime volontaire du grand holocauste, il accomplisse l'oeuvre de notre Rédemption. « Moi, je suis comme un agneau familier, avait-il dit lui-même par la bouche du prophète, comme un agneau familier qu'on mène à la boucherie » (Jr 11, 19).
Dites-moi, ô mon Jésus, chargé de cette lourde croix, où portez-vous vos pas? Où vous conduisent ces hommes qui vous ont déjà si cruellement tourmenté? Vous me répondez: Ils me conduisent à la mort; je les suis, le coeur comblé de joie, parce que je vais mourir pour te sauver et te faire comprendre l'infinité de mon amour.
Moi, Seigneur, comment vous ai-je prouvé l'amour que je vous devais? Hélas! Vous ne le savez que trop: par des injures et des outrages, par le mépris mille fois renouvelé de votre grâce et de votre amitié... Mais votre mort est mon espérance. Je me repens, ô mon Dieu, de vous avoir offensé; je me repens et je vous aime.
3. À la vue d'un agneau conduit à la boucherie, saint François d'Assise ne pouvait retenir ses larmes: « Comme cet agneau qui va tomber sous le couteau, disait-il, ainsi mon innocent Jésus fut un jour conduit à la mort pour mon salut » (S. Bonaventure, Legenda Major, ch. 8, n. 6, DV 636).
Mon Jésus, vous ne refusez pas d'immoler votre vie par amour pour moi; et moi, j'oserais vous refuser tout mon coeur? Car vous le réclamez tout entier: « Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre coeur » (Mt 22, 37). Mon Jésus, je vous le donne tout entier: vous aimer et vous aimer de tout mon coeur, c'est mon unique désir. Vous m'avez aimé sans réserve; sans réserve aussi je veux vous aimer. Je suis affligé de vous avoir offensé, ô divin Agneau; je me donne tout à vous. Acceptez-moi, mon Jésus; faites par votre grâce, que je vous sois fidèle.
Ô Marie, Mère de mon Sauveur, faites par vos prières, que je sois tout à lui.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
LE PRIX DU TEMPS
1. Le temps est un trésor inestimable; car, à chaque minute, nous pouvons acquérir des trésors de grâce et de gloire éternelle.
En enfer, qu'est-ce qui fait verser des larmes aux damnés? C'est la claire vision qu'il n'y a plus de temps pour eux, qu'il n'y a plus moyen de conjurer leur ruine éternelle. Les infortunés! De quel prix ne payeraient-ils pas une seule heure, qu'ils emploieraient à faire un acte de contrition, à changer leur triste destinée!
Au ciel, on ne verse pas de larmes; mais si les élus pouvaient en verser, ce serait au souvenir du temps perdu: « En notre vie, gémiraient-ils, que d'instants inutilisés! Instants précieux dont nous aurions pu tirer profit pour mériter une plus grande gloire, instants qui ne reviendront jamais! »
Mon Dieu, vous me donnez le temps de pleurer mes péchés et de réparer par mon amour les offenses que je vous ai faites: soyez-en mille fois remercié!
2. Rien n'égale donc la valeur du temps.
Mais comment se fait-il que, parmi les hommes, le temps soit la chose la plus méprisée? Celui-ci s'amuse à jouer, cinq, six heures par jour; celui-là, arrêté devant une fenêtre ou dans une rue, perd une bonne partie de la journée à regarder les passants. Leur demandez-vous ce qu'ils font? Ils répondent immanquablement: « Nous passons notre temps. »
Ô temps si méprisé, c'est toi qu'ils désireront le plus, quand ils seront sur le point de mourir! Ils demanderont une heure seulement de ce temps si longuement gaspillé; ils s'offriront à faire n'importe quel sacrifice pour l'obtenir; mais ce sera trop tard! Pour toute réponse, ils recevront l'ordre de quitter la terre: « Pars de ce monde, âme chrétienne! Pars, il n'y a plus de temps pour toi! » «Hélas! Diront-ils en gémissant, j'ai perdu ma vie! Durant les années que Dieu me prodigua, je pouvais me sanctifier, et je ne l'ai pas fait; maintenant, c'est trop tard! ?" À quoi bon ces regrets, alors que le moribond touche à l'instant redoutable qui décidera de son éternité?
3. « Marchez, pendant que vous avez la lumière » (Jn 12, 35), dit Notre Seigneur. « Car, dit-il encore, la nuit vient pendant laquelle personne ne peut travailler » (Jn 9,4)
Le moment de la mort, c'est la nuit; on n'y voit plus, on n'est plus en état de rien faire. Aussi le Saint Esprit nous donne-t-il le salutaire avertissement de marcher par le chemin des commandements de Dieu, pendant que nous avons sa divine lumière et qu'il fait jour. Quoi! Nous voyons approcher le moment où va se trancher la grande question de notre éternité, et nous osons perdre notre temps! Hâtons-nous plutôt, tenons nos comtes prêts; car voici ce que dit encore Notre Seigneur, lui qui doit nous juger: « À l'heure que vous ne pensez pas, le Fils de l'homme viendra » (Lc 12, 40).
Sans retard, ô mon Jésus, sans retard pardonnez-moi donc. Et qu'est-ce que j'attends?
Serait-ce d'être d'abord jeté dans cette éternelle prison où je n'aurai d'autre ressource que de pleurer et de redire à jamais avec tous les damnés: « Il n'y a plus de temps, et nous ne sommes pas sauvés ! » (Jr 8, 20). Non, Seigneur, je ne veux plus résister à vos appels pleins d'amour. Qui sait si cette méditation que je lis, n'est pas la dernière invitation que vous m'adressez? Je me repens, ô Bien suprême, de vous avoir offensé; je vous consacre le reste de mes jours. Je vous prie de m'accorder la sainte persévérance. Je ne veux plus vous causer aucun déplaisir; je veux vous aimer toujours.
Ô Marie, Refuge des pécheurs, je mets en vous ma confiance.
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Re: LA VOIE DU SALUT (Saint Alphonse-Marie de Liguori)
TERREUR DES MORIBONDS À LA VUE DU JUGEMENT TOUT PROCHE
1. « Je vais mourir bientôt, se dit le mourant épouvanté; bientôt je comparaîtrai devant le tribunal de Jésus Christ, mon Juge, pour lui rendre compte de toute ma vie. » Il est venu, le moment du grand passage: il faut passer de ce monde à l'autre, du temps à l'éternité.
Alors rien ne le torture autant que la claire vision de ses péchés.
Sainte Marie-Madeleine de Pazzi, pendant sa dernière maladie, pensait au jugement: elle tremblait. « Soyez sans crainte » lui dit le confesseur. « Mon Père, répondit-elle, que c'est terrible d'avoir à comparaître devant Jésus Christ, devenu mon Juge! » (V. Puccini, Vita della ven. Suor M. Maddalena de' Pazzi, P 1, c. 73; Florence 1611, 104). Ainsi parlait cette vierge, qui fut sainte dès l'enfance; que dira celui qui, tant de fois, a mérité l'enfer?
2. Après de longues années de pénitence, l'abbé Agathon tremblait encore et s'écriait: « Au jour du jugement, qu'en sera-t-il de moi? » (Vie des Pères, Paroles d'Anciens, Agathon, liv. 3, n. 161; PL 73, 793). Comment donc ne tremblerait-il pas, le chrétien qui s'est rendu coupable de nombreux péchés mortels et n'en a pas fait pénitence? Bon gré mal gré, à l'approche de la mort, le souvenir des péchés, la rigueur des jugements de Dieu, l'incertitude de la sentence qui sera portée, produiront dans son âme une affreuse tempête de troubles et d'angoisses. Hâtons-nous donc d'embrasser les pieds de Jésus Christ; assurons-nous notre pardon avant l'échéance du redoutable jour des comptes.
Ah! Mon Jésus, mon Rédempteur, mais aussi mon Juge, ayez pitié de moi, avant que soit arrivé le jour de votre justice. Voyez à vos pieds le traître qui, tant de fois, vous promit fidélité, et puis, vous tourna le dos. Non, mon Dieu, vous ne méritiez pas d'être traité comme je vous ai traité. Pardonnez-moi; je veux sincèrement changer de vie. Je me repens, ô Bien suprême, de vous avoir méprisé; ayez pitié de moi.
3. Alors, la grande affaire de notre salut éternel est sur le point de se décider: décision redoutable qui va nous proclamer sauvés ou damnés pour toujours, heureux ou malheureux à jamais.
Tout le monde sait, tout le monde le dit: « C'est la vérité. » Mais, si c'est la vérité, pourquoi tout le monde ne renonce-t-il pas à tout pour ne plus s'occuper que de se sanctifier et d'assurer son salut éternel?
Mon Dieu, je vous remercie des lumières que vous me donnez. Mon Jésus, souvenez-vous que vous êtes mort pour me sauver. Faites-moi la grâce de vous trouver apaisé, quand je vous verrai pour la première fois. Par le passé, j'ai méprisé votre amitié, maintenant je la mets au-dessus de tous les biens. Je vous aime, ô Bonté infinie, et, parce que je vous aime, je suis affligé de vous avoir offensé. Par le passé, je vous ai délaissé; maintenant, je vous désire et vous cherche; faites que je vous trouve, ô Dieu de mon âme!
Marie, ma Mère, recommandez-moi à Jésus.
Javier- Nombre de messages : 4271
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