Noël corrompu
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Noël corrompu
C'est un texte qu'un de mes frères m'a envoyé, croyant qu'il me plairait. En le lisant, il m'a resté comme un goût amère en travers la gorge ; et il y aurait un mot pour le qualifié, mais il m'échappe. Si quelqu'un ça lui vient, qu'il ne manquer pas de l'y mettre.
Insipide ?
Triste ?
En tout cas, ça révèle un état d'âme ..vide de quelque chose d'essentiel..
En fait, ça me laisse un drôle de sentiment ..pas très agréable..
Qu'en pensez-vous ?
Publié le 27 novembre 2010 à 09h59 |
Noël corrompu
Stéphane Laporte, collaboration spéciale
La Presse
Les vitrines des magasins sont toutes décorées. Le compte à rebours a commencé. On a moins d'un mois pour acheter tous les cadeaux qu'il nous faut acheter. Pour envoyer toutes les cartes qu'il nous faut envoyer. Pour aller à tous les partys où il nous faut aller. Pour décorer le sapin qu'il nous faut décorer. Pour recevoir toute la famille qu'il nous faut recevoir. Pour donner à toutes les guignolées auxquelles il faut donner.
Et durant ce tourbillon de figures imposées qu'on appelle le temps des Fêtes, jamais on ne prendra le temps de se demander: pourquoi on fait tout ça? On ne se pose tellement pas de question, on est tellement dressés, on est tellement programmés qu'on ne sait même plus ce que l'on fête. Pas grave...
Le pape du Vatican nous dit que l'on fête Noël.
Le pape du Plateau-Mont-Royal nous dit que l'on fête décembre.
Alors, on fête...
Comme Stromae dirait, alors on danse...
Même si on en n'a pas vraiment envie. Les gens embarquent dans le traîneau du temps des Fêtes, en n'ayant hâte que d'une chose: que la promenade finisse au plus sacrant. Qu'on se retrouve au plus vite après les Rois et que la vie normale reprenne son cours. Pourtant, ils vont décorer leur maison, ils vont acheter des cadeaux à tout le monde, ils vont sortir, ils vont recevoir, ils vont s'étamper un sourire dans la face mais sans que cela ne leur procure le moindre bonheur. Le temps des Fêtes est une tâche. Un mal nécessaire. Comme le dentiste et l'impôt. C'est pas joyeux Noël, ni joyeux décembre. C'est coûteux Noël, coûteux décembre.
Il y a dans toute cette abondance de lumières, de bébelles et de bouffe, un grand absent: le sens. Quel sens donnons-nous à nos actions du temps des Fêtes?
Euh... J'sais pas... Et vous?
C'est plate, si on pouvait l'acheter au magasin, le sens, ce serait fait. On pourrait le cocher sur notre liste. On a trouvé un sens. Next! Mais trouver un sens, ce n'est pas aussi simple que de trouver un centre de table.
C'est pour ça qu'on est si nostalgiques des Noëls de notre enfance. Des Noëls blancs, des Noëls purs. Tout avait un sens. On fêtait le petit Jésus né dans une étable, à minuit, la nuit de Noël. On avait tous une crèche dans la tête. Et on voyait la scène comme si les caméras de CNN avaient été là. Le petit bébé dans la paille, sa maman vierge qui le contemple, le père bienveillant qui les surveille, l'haleine du boeuf, de l'âne et de l'agneau qui les réchauffe et l'étoile qui brille tout en haut servant de GPS aux rois mages qui accourent porter des cadeaux.
Et il était né pourquoi, le petit Jésus? Pour sauver le monde. Ça, c'était du sens! Fêter Noël, c'était fêter notre Sauveur. Méchante bonne raison de décorer et de faire cuire la dinde. Un sauveur, ça ne naît pas tous les jours. Bon d'accord, il ne nous avait pas sauvés au complet encore mais il était censé revenir finir la job.
On apprenait cette histoire-là à l'école comme on apprenait que deux et deux font quatre. C'était vrai. Point final. Alors on y croyait ou on coulait.
Aujourd'hui, on n'apprend plus cette histoire-là à l'école. On pourrait l'apprendre à l'église, mais on n'y va plus. On y va seulement à Noël. Parce que... parce que c'est sur notre liste: les achats, le party de bureau, la messe de minuit. Le prêtre en avant nous raconte la vieille histoire de notre enfance. Et soudain, on a la boule de Noël pognée dans la gorge. On est émus. On a même de la peine. On s'ennuie du temps où on y croyait. Du temps où ce n'était pas une fable. Du temps où c'était vrai.
Au fond, c'est ce qui manque le plus à Noël: le vrai. Et là, je ne parle pas du sapin. Je parle de nous.
Vivrez-vous un vrai Noël ou un Noël artificiel?
Le temps des Fêtes est devenu une copie du temps des Fêtes d'antan. On fait les mêmes affaires. On pose les mêmes guirlandes. On écoute les mêmes chansons. Sans y croire vraiment. On fait semblant.
Noël est un revival. On ne fête pas le présent. On fête un souvenir. On ne fête pas une naissance. On fête un mort.
Avant d'entrer dans la ronde folle, si on prenait le temps de trouver un sens à nos gestes.
Dans notre vie actuelle.
Faire de Noël ou de décembre, si vous préférez, la fête des valeurs humaines. La fête de la générosité et de l'honnêteté. Les seules valeurs qui peuvent toujours nous sauver.
Encore faut-il avoir le coeur à les fêter…
Insipide ?
Triste ?
En tout cas, ça révèle un état d'âme ..vide de quelque chose d'essentiel..
En fait, ça me laisse un drôle de sentiment ..pas très agréable..
Qu'en pensez-vous ?
Publié le 27 novembre 2010 à 09h59 |
Noël corrompu
Stéphane Laporte, collaboration spéciale
La Presse
Les vitrines des magasins sont toutes décorées. Le compte à rebours a commencé. On a moins d'un mois pour acheter tous les cadeaux qu'il nous faut acheter. Pour envoyer toutes les cartes qu'il nous faut envoyer. Pour aller à tous les partys où il nous faut aller. Pour décorer le sapin qu'il nous faut décorer. Pour recevoir toute la famille qu'il nous faut recevoir. Pour donner à toutes les guignolées auxquelles il faut donner.
Et durant ce tourbillon de figures imposées qu'on appelle le temps des Fêtes, jamais on ne prendra le temps de se demander: pourquoi on fait tout ça? On ne se pose tellement pas de question, on est tellement dressés, on est tellement programmés qu'on ne sait même plus ce que l'on fête. Pas grave...
Le pape du Vatican nous dit que l'on fête Noël.
Le pape du Plateau-Mont-Royal nous dit que l'on fête décembre.
Alors, on fête...
Comme Stromae dirait, alors on danse...
Même si on en n'a pas vraiment envie. Les gens embarquent dans le traîneau du temps des Fêtes, en n'ayant hâte que d'une chose: que la promenade finisse au plus sacrant. Qu'on se retrouve au plus vite après les Rois et que la vie normale reprenne son cours. Pourtant, ils vont décorer leur maison, ils vont acheter des cadeaux à tout le monde, ils vont sortir, ils vont recevoir, ils vont s'étamper un sourire dans la face mais sans que cela ne leur procure le moindre bonheur. Le temps des Fêtes est une tâche. Un mal nécessaire. Comme le dentiste et l'impôt. C'est pas joyeux Noël, ni joyeux décembre. C'est coûteux Noël, coûteux décembre.
Il y a dans toute cette abondance de lumières, de bébelles et de bouffe, un grand absent: le sens. Quel sens donnons-nous à nos actions du temps des Fêtes?
Euh... J'sais pas... Et vous?
C'est plate, si on pouvait l'acheter au magasin, le sens, ce serait fait. On pourrait le cocher sur notre liste. On a trouvé un sens. Next! Mais trouver un sens, ce n'est pas aussi simple que de trouver un centre de table.
C'est pour ça qu'on est si nostalgiques des Noëls de notre enfance. Des Noëls blancs, des Noëls purs. Tout avait un sens. On fêtait le petit Jésus né dans une étable, à minuit, la nuit de Noël. On avait tous une crèche dans la tête. Et on voyait la scène comme si les caméras de CNN avaient été là. Le petit bébé dans la paille, sa maman vierge qui le contemple, le père bienveillant qui les surveille, l'haleine du boeuf, de l'âne et de l'agneau qui les réchauffe et l'étoile qui brille tout en haut servant de GPS aux rois mages qui accourent porter des cadeaux.
Et il était né pourquoi, le petit Jésus? Pour sauver le monde. Ça, c'était du sens! Fêter Noël, c'était fêter notre Sauveur. Méchante bonne raison de décorer et de faire cuire la dinde. Un sauveur, ça ne naît pas tous les jours. Bon d'accord, il ne nous avait pas sauvés au complet encore mais il était censé revenir finir la job.
On apprenait cette histoire-là à l'école comme on apprenait que deux et deux font quatre. C'était vrai. Point final. Alors on y croyait ou on coulait.
Aujourd'hui, on n'apprend plus cette histoire-là à l'école. On pourrait l'apprendre à l'église, mais on n'y va plus. On y va seulement à Noël. Parce que... parce que c'est sur notre liste: les achats, le party de bureau, la messe de minuit. Le prêtre en avant nous raconte la vieille histoire de notre enfance. Et soudain, on a la boule de Noël pognée dans la gorge. On est émus. On a même de la peine. On s'ennuie du temps où on y croyait. Du temps où ce n'était pas une fable. Du temps où c'était vrai.
Au fond, c'est ce qui manque le plus à Noël: le vrai. Et là, je ne parle pas du sapin. Je parle de nous.
Vivrez-vous un vrai Noël ou un Noël artificiel?
Le temps des Fêtes est devenu une copie du temps des Fêtes d'antan. On fait les mêmes affaires. On pose les mêmes guirlandes. On écoute les mêmes chansons. Sans y croire vraiment. On fait semblant.
Noël est un revival. On ne fête pas le présent. On fête un souvenir. On ne fête pas une naissance. On fête un mort.
Avant d'entrer dans la ronde folle, si on prenait le temps de trouver un sens à nos gestes.
Dans notre vie actuelle.
Faire de Noël ou de décembre, si vous préférez, la fête des valeurs humaines. La fête de la générosité et de l'honnêteté. Les seules valeurs qui peuvent toujours nous sauver.
Encore faut-il avoir le coeur à les fêter…
Roger Boivin- Nombre de messages : 13227
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: Noël corrompu
Je pense que cet article est excellent comme Constat d'échec
Cependant, il a le défaut d'être fataliste.
C'est comme cela...on ne peut rien y faire et on ne sait même pas pourquoi on en est arrivé là
C'était le bon temps.
l'Article nous laisse sur la faim et je comprends pourquoi, il a pu être amère à notre cher Roger.
Et surtout, il ne suppose pas l'urgence du retour à cette vraie foi.
Il ne suppose même pas que ce Sauveur qui a apporté tant de bonheur à nos Père soit réellement le Sauveur.
C'est à dire que le Sauveur n'est loué que pour le bonheur qu'il a procuré aux hommes pour NOel et non pas pour le fait de sa puissance ou de sa miséricorde à nous sauver.
La relgion purement sentimentale, Dieu et son Christ-Sauveur ne seraient rien s'ils ne nous avaient pas procuré de petites émotions et ils ne sont quelque chose que parce qu'ils ont su nous faire gli-gli au coeur !
Cependant, cher Roger, je pense que vous ne pouvez pas pour autant présumer de l'intention de votre frère dans cette affaire. Lorsque nous donnons un document à étudier à une personne, cela ne signifie pas du tout le plein accord avec le document.
Cependant, il a le défaut d'être fataliste.
C'est comme cela...on ne peut rien y faire et on ne sait même pas pourquoi on en est arrivé là
C'était le bon temps.
l'Article nous laisse sur la faim et je comprends pourquoi, il a pu être amère à notre cher Roger.
Et surtout, il ne suppose pas l'urgence du retour à cette vraie foi.
Il ne suppose même pas que ce Sauveur qui a apporté tant de bonheur à nos Père soit réellement le Sauveur.
C'est à dire que le Sauveur n'est loué que pour le bonheur qu'il a procuré aux hommes pour NOel et non pas pour le fait de sa puissance ou de sa miséricorde à nous sauver.
La relgion purement sentimentale, Dieu et son Christ-Sauveur ne seraient rien s'ils ne nous avaient pas procuré de petites émotions et ils ne sont quelque chose que parce qu'ils ont su nous faire gli-gli au coeur !
Cependant, cher Roger, je pense que vous ne pouvez pas pour autant présumer de l'intention de votre frère dans cette affaire. Lorsque nous donnons un document à étudier à une personne, cela ne signifie pas du tout le plein accord avec le document.
Gérard- Nombre de messages : 2681
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: Noël corrompu
L'auteur jete un regard lucide sur ce qui se passe et sur ce qui était.
Il pointe du doigt la perte de la foi dans le véritable sens de Noël, sans toutefois comprendre l'ampleur des dégats.
Il pointe du doigt la perte de la foi dans le véritable sens de Noël, sans toutefois comprendre l'ampleur des dégats.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Noël corrompu
Vous avez raison Gabrielle,
Ce qui cloche dans le texte c'est que l'homme ne comprend pas vraiment pourquoi on est rendu à fêter Noël sans vraiment savoir pourquoi ou qu'est-ce qu'on fête. Comment ne pas être fataliste (pour cet homme) lorsqu'on croit tout ceci perdus?
Ce qui cloche dans le texte c'est que l'homme ne comprend pas vraiment pourquoi on est rendu à fêter Noël sans vraiment savoir pourquoi ou qu'est-ce qu'on fête. Comment ne pas être fataliste (pour cet homme) lorsqu'on croit tout ceci perdus?
Johnny- Nombre de messages : 616
Localisation : Québec
Date d'inscription : 11/10/2010
Re: Noël corrompu
Laporte ne s'y trompe pas, il sent bien qu'il y a quelque chose qui ne tourne plus rond avec la Fête de Noël.
Mais pour établir un bon diagnostic de la situation québécoise et mondiale sur ce sujet, seul le Saint -Esprit peut nous donner les réponses et les solutions. Pis ça s'adonne, sans vouloir être prétentieux, que le Forum Te Deum reçoit sa dose quotidienne de Lumière de la 3e Personne de la Trinité.
Et comment reçoit-on le plus facilement les inspirations de l'Esprit-Saint?
Facile mon cher Stéphane Laporte.
On se recueille et on prie avec ardeur et confiance l'Épouse du Saint-Esprit, la Bienheureuse Vierge Marie (l'Humble parmi les humbles), qui comme par hasard, a comme fils l'Incomparable Jésus-Christ. Curieux n'est-ce pas, cette Humble parmi les plus humbles est maintenant la Reine du Ciel et de la Terre.
Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte-Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.
Mais pour établir un bon diagnostic de la situation québécoise et mondiale sur ce sujet, seul le Saint -Esprit peut nous donner les réponses et les solutions. Pis ça s'adonne, sans vouloir être prétentieux, que le Forum Te Deum reçoit sa dose quotidienne de Lumière de la 3e Personne de la Trinité.
Et comment reçoit-on le plus facilement les inspirations de l'Esprit-Saint?
Facile mon cher Stéphane Laporte.
On se recueille et on prie avec ardeur et confiance l'Épouse du Saint-Esprit, la Bienheureuse Vierge Marie (l'Humble parmi les humbles), qui comme par hasard, a comme fils l'Incomparable Jésus-Christ. Curieux n'est-ce pas, cette Humble parmi les plus humbles est maintenant la Reine du Ciel et de la Terre.
Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni.
Sainte-Marie, Mère de Dieu, priez pour nous, maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.
Invité- Invité
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