Jeudi 4ème semaine de carême
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Jeudi 4ème semaine de carême
Homélie de saint Ambroise Évêque
Ce passage déborde de la double grâce présentée à notre foi. C'est d'abord la miséricorde divine si vite fléchie par les gémissements d'une mère, et surtout d'une mère veuve, brisée par la souffrance et la mort d'un fils unique, d'une mère veuve à qui, cependant, la foule en deuil restitue les avantages de la maternité. Ensuite, en cette veuve entourée d'une grande foule, nous voyons plus qu'une femme qui, par ses larmes, a mérité d'obtenir la résurrection d'un fils unique et jeune, nous voyons la sainte Église qui, en montrant ses larmes, rappelle à la vie le peuple puîné, du milieu de ses funérailles et des bords du sépulcre et qui reçoit défense de pleurer celui qui devait ressusciter.
Ce mort était porté au tombeau dans un cercueil par les quatre éléments matériels, mais il avait l'espérance de ressusciter, parce qu'il était porté dans du bois. Bien que précédemment cet élément ne nous ait point été utile, cependant, après que Jésus l'eut touché, il commença de servir pour la vie, comme signe du salut qui devait être répandu dans le monde par le gibet de la croix. Ayant donc entendu la parole de Dieu, ils se sont arrêtés, ces impitoyables porteurs de cadavres qui entraînaient le corps humain sous le flux dissolvant de sa nature matérielle. Car, pour nous, est-ce autre chose qu'être étendus, inanimés, sur un brancard, instrument des dernières funérailles, quand le feu des passions déréglées nous brûle, quand une froide humeur nous inonde, ou quand la vigueur de nos âmes est abattue par un état paresseux de notre corps de terre, ou que notre esprit, vide de pure lumière, nourrit notre âme de l'ancienne souillure (du péché originel) ? Voilà les porteurs de notre enterrement.
Mais, quoique les dernières cérémonies funèbres aient enlevé toute espérance de vie et que les corps des défunts soient gisant tout près du tombeau ; cependant, à la parole de Dieu, les cadavres déjà morts se relèvent, la voix revient, le fils est rendu à sa mère, il est rappelé du tombeau, il est arraché au sépulcre. Quel est ton tombeau, sinon une mauvaise manière de vivre ? Ton tombeau, c'est ta déloyauté ; le sépulcre, c'est ton gosier, car : leur gosier est un sépulcre ouvert (Psaume 5,11), d'où sont proférées des paroles de mort. De ce sépulcre, le Christ te délivre ; tu sortiras de ce tombeau, si tu écoutes le parole de Dieu. Et si le péché est si grave que tu ne puisses le laver toi-même par les larmes de la pénitence, qu'elle pleure pour toi, l'Église ta mère, qui intercède comme une mère veuve pour chacun de ses enfants comme s'il était unique. Car elle compatit avec une véritable douleur spirituelle, lorsqu'elle voit ses enfants entraînés à leur perte par des vices mortels.
Ce passage déborde de la double grâce présentée à notre foi. C'est d'abord la miséricorde divine si vite fléchie par les gémissements d'une mère, et surtout d'une mère veuve, brisée par la souffrance et la mort d'un fils unique, d'une mère veuve à qui, cependant, la foule en deuil restitue les avantages de la maternité. Ensuite, en cette veuve entourée d'une grande foule, nous voyons plus qu'une femme qui, par ses larmes, a mérité d'obtenir la résurrection d'un fils unique et jeune, nous voyons la sainte Église qui, en montrant ses larmes, rappelle à la vie le peuple puîné, du milieu de ses funérailles et des bords du sépulcre et qui reçoit défense de pleurer celui qui devait ressusciter.
Ce mort était porté au tombeau dans un cercueil par les quatre éléments matériels, mais il avait l'espérance de ressusciter, parce qu'il était porté dans du bois. Bien que précédemment cet élément ne nous ait point été utile, cependant, après que Jésus l'eut touché, il commença de servir pour la vie, comme signe du salut qui devait être répandu dans le monde par le gibet de la croix. Ayant donc entendu la parole de Dieu, ils se sont arrêtés, ces impitoyables porteurs de cadavres qui entraînaient le corps humain sous le flux dissolvant de sa nature matérielle. Car, pour nous, est-ce autre chose qu'être étendus, inanimés, sur un brancard, instrument des dernières funérailles, quand le feu des passions déréglées nous brûle, quand une froide humeur nous inonde, ou quand la vigueur de nos âmes est abattue par un état paresseux de notre corps de terre, ou que notre esprit, vide de pure lumière, nourrit notre âme de l'ancienne souillure (du péché originel) ? Voilà les porteurs de notre enterrement.
Mais, quoique les dernières cérémonies funèbres aient enlevé toute espérance de vie et que les corps des défunts soient gisant tout près du tombeau ; cependant, à la parole de Dieu, les cadavres déjà morts se relèvent, la voix revient, le fils est rendu à sa mère, il est rappelé du tombeau, il est arraché au sépulcre. Quel est ton tombeau, sinon une mauvaise manière de vivre ? Ton tombeau, c'est ta déloyauté ; le sépulcre, c'est ton gosier, car : leur gosier est un sépulcre ouvert (Psaume 5,11), d'où sont proférées des paroles de mort. De ce sépulcre, le Christ te délivre ; tu sortiras de ce tombeau, si tu écoutes le parole de Dieu. Et si le péché est si grave que tu ne puisses le laver toi-même par les larmes de la pénitence, qu'elle pleure pour toi, l'Église ta mère, qui intercède comme une mère veuve pour chacun de ses enfants comme s'il était unique. Car elle compatit avec une véritable douleur spirituelle, lorsqu'elle voit ses enfants entraînés à leur perte par des vices mortels.
Arthur- Nombre de messages : 1614
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