Les Templiers (ter) - Abbé Darras

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Message  Catherine Mer 17 Nov 2010, 3:58 am

Histoire générale de l’Eglise
Depuis le commencement de l’ère chrétienne jusqu’à nos jours

Par Mr l’abbé J-E DARRAS
Chanoine honoraire d’Ajaccio, de l’Institut historique de France.

Septième édition, revue et corrigée avec soin par l’auteur.

Tome Troisième.

Paris, Librairie de Louis Vivès, éditeur, - 9, rue Delambre, 9.

1866

Pages 442 à 450.
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Message  Catherine Mer 17 Nov 2010, 3:59 am

19. Un motif plus grave encore, s'il est possible, avait déterminé Clément V à convoquer un concile général. Le monde catholique était alors exclusivement préoccupé de la suppression d'un ordre religieux et militaire, né des croisades, et auquel les croisades devaient une partie considérable de leur gloire. Cet événement, qui a rendu le concile de Vienne à jamais célèbre, touche de près aux plus ardentes sympathies comme aux plus violentes animosités. Jusqu’à un certain point, il est resté dans le domaine des problèmes historiques. Les pièces les plus importantes du procès nous manquent, et manqueront probablement toujours, pour que nous puissions nous prononcer avec connaissance parfaite de cause. Mais si le fond même de la question est resté obscur, si la solution de la difficulté est intrinsèquement demeurée douteuse, la conduite du souverain Pontife dans cette affaire n’est nullement équivoque; elle est nettement dessinée dans le récit des historiens contemporains. Nous allons essayer de la faire connaître. Il y avait bientôt deux siècles que l'ordre florissait dans la chrétienté; son origine se rattachait à la première ferveur des guerres saintes. Dans le principe, il n’avait eu pour but que de protéger les pèlerins contre les barbaries des Musulmans, et de veiller à la sûreté des routes qui menaient à Jérusalem. Peu à peu, soit nécessité de résister aux incursions journalières des infidèles, soit goût naturel pour la guerre, cet ordre devint essentiellement militaire. Tant que les Templiers restèrent pauvres, ils furent l'ornement de leurs vertus, comme ils en étaient le boulevard par leur bravoure; et quand saint Bernard, au milieu du XIIème siècle, célébrait leur dévouement à l'Eglise , leur piété et leur courage, de tels éloges étaient l'expression de la vérité. Mais lorsque les libéralités multipliées des princes les eurent enrichis, les vices qui marchent trop souvent à la suite de l'opulence s'introduisirent parmi eux. Ils perdirent l'esprit de leur institution, et la décadence commença (1).

(1) « Postquam vero divitias regales impetrâssent Templarii, bumano more, quo arridentis fortunae blanditias insolenter plerumque accipimus, cristam erexère. » (GURTLER, Hist. Temp., p. 248.) - « Ob superbiam et tyrannidem ferè ab omnibus historicis reprehensi sunt. » (Ibid.)
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Message  Catherine Mer 17 Nov 2010, 4:00 am

On vit ces mêmes hommes, dont le but avait été d’abord d'imiter la simplicité du Sauveur, étaler une scandaleuse magnificence, habiter des palais somptueux, et traiter d'égal à égal avec les rois. On vit ces hommes, que la charité seule aurait dû animer, joindre à l'orgueil la violence, le brigandage; dérober les dîmes et prémices destinées aux églises, et porter les mains sur leurs possessions (1). De son temps, Innocent III lui-même se plaignait en 1218 : « que lis Templier foulaient aux pieds le respect dû au Siège apostolique, et qu’ils avaient déjà mérité par leur indiscipline de perdre les privilèges qu'ils tenaient de sa libéralité (2). » Cependant, tant que dura, en Palestine, la grande lutte des chrétiens avec les Musulmans, les nombreux exploits des chevaliers du Temple, les services éclatants qu'ils rendaient à la cause de la religion, empêchaient qu'on ne s'arrêtât trop sur les accusations auxquelles leur conduite privée pouvait donner lieu. Mais lorsque la chute de Ptolémaïs, en fermant le théâtre de leur gloire, les eu rendu à l'existence paisible du couvent, l’opinion publique, que n'entretenait plus le récit de leurs faits d'armes, se replia sur les bruits désavantageux que la renommée débitait sur leur compte, et qu'alors la vie superbe et mondaine des premiers de l’ordre ne justifiait que trop. Ces bruits circulèrent d'abord timidement ; on ne les accueillait qu'avec scrupule, on n'osait les approfondir ; mais il se trouva pour les relever le plus terrible des adversaires, Philippe-le-Bel.

(1) « Neglectâ humilitate, domino patriarchae Hierosolimitano se subtraxerunt, obedientiam ei denenegantes ; sed et ecclesiis Dei decimas et primitias substrahentes, et eorum indebite turbando possessiones facti sunt valde molesti. » WILELMUS TYR , lib. XXII, cap. 7, vol. I, Gesta dei per Francos.)
(2) « Et licet per haec et alia nefanda quae idcirco plenius exaggerare subsistimus, ne cogamur gravius vindicare, apostolicis privilegiis, quibus tam enormiter abutuntur, essent merito spoliandi. » ( Bulle d'innocent III, Dupuis, p. 141.)
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Message  Catherine Mer 17 Nov 2010, 4:00 am

20. Le 13 octobre 1307, dans toute l'étendue de la France, sur un édit que les officiers royaux devaient ouvrir le même jour et à la même heure, tous les Templiers , sans en excepter le grand-maître, furent arrêtés, enfermés en diverses forteresses et leurs biens placés sous le séquestre. Ce coup d’état fut concerté avec un secret et exécuté avec une précision remarquables. Clément V était alors à Poitiers; il n'avait nullement été prévenu. A la nouvelle de cet attentat commis sur la juridiction ecclésiastique, puisque les Templiers étaient un ordre religieux relevant immédiatement du Siège apostolique, il écrivit au roi une lettre où sa surprise et son indignation éclatent dans les termes les plus énergiques. « Vous avez, lui dit-il, outrepassé les bornes de votre pouvoir en vous constituant le juge des sujets immédiats de l'Eglise et en sortant la main sur leurs possessions.» Et, pour montrer qu'il ne s'en tiendrait pas seulement à une bulle, il suspendit les pouvoirs des archevêques, évêques, prélats et inquisiteurs de France, évoqua toute l'affaira des Templiers à son tribunal, et envoya sur-le -champ à Paris des légats, avec mission expresse de réclamer les biens ainsi que les personnes des Templiers et de rétablir toutes choses dans l'ordre légal. Dès lors commence à se dessiner nettement la conduite du souverain Pontife ; elle tranche constamment avec celle du roi. L'arrestation subite, l'initiative du procès, les interrogatoires accompagnés de tortures, la pénalité finale, sont le fait de Philippe-le-Bel, et de Philippe-le-Bel seul. L'enquête juridique, les interrogatoires dépouillés de tout appareil de supplice, l'examen canonique, prolongé pendant quatre années, et enfin la sentence de suppression, prononcée sans aucune pénalité corporelle, promulguée au sein du quinzième concile général de Vienne, et avec son concours, sont le fait de Clément V. Là est le point capital qui domine toute l'affaire. Quel que soit le jugement que l'on adopte sur la culpabilité des Templiers, la conduite du souverain Pontife est complètement en dehors de la question. Comme Pape il a supprimé un ordre religieux dont l'existence, en réalité, n'avait plus d'objet depuis la perte de la Palestine, et dont la conservation entraînait de graves inconvénients dans l'Eglise; mais il n'a puni corporellement, il n'a brûlé personne.
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Message  Catherine Mer 17 Nov 2010, 4:01 am

21. L'acte d'autorité par lequel le souverain Pontife évoquait toute l'affaire à son tribunal, déconcerta Philippe-le-Bel. Il fut pourtant obligé de se soumettre. Il envoya à Poitiers tous les Procès-verbaux des interrogatoires commencés par ses ordres, et fit conduire devant Clément V soixante-douze chevaliers, déjà examinés à Paris, qui, de leur propre mouvement, sans contrainte ni tortures, confessèrent devant le Pape tous les crimes qu'on leur reprochait. Ils avouaient, comme une coutume généralement consacrée dans l'ordre et non pas comme un fait isolé, « l’horrible impiété de renier Jésus-Christ, de cracher sur le signe auguste de la Rédemption, de le fouler aux pieds, de rendre un culte à des idoles obscènes, de se livrer aux désordres les plus honteux, et de faire pour les candidats, de la pratique de telles infamies, une condition de leur entrée dans l'ordre. » De pareilles révélations ont quelque chose qui étonne profondément, au sujet d'un ordre religieux institué pour défendre la foi, et qui, en effet, l'avait jusque-là soutenue avec une héroïque intrépidité. Cependant les pièces authentiques qui nous restent de ce grand procès, les innombrables témoins qui furent appelés de tous les points du monde, les premiers dignitaires de l'ordre, le grand-maitre lui-même, à Paris d’abord, puis à Chinon, plus de six cent chevaliers en France, en Angleterre, en Espagne, répétèrent et confirmèrent ces aveux. S'il nous était permis de faire une observation qui a, jusqu'ici, échappé à tous les historiens, nous dirions qu’une grave présomption de la vérité de ces faits peut se tirer de l'existence prolongée, jusqu'à nos jours, d'une société secrète, ennemie de tout pouvoir religieux et civil, se donnant, sous Ie nom de Franc-Maçonnerie , comme l'héritière directe des mystérieuses doctrines de l'ordre des Templiers. Clément V avait jusque-là douté de l'énormité des crimes qu'on leur imputait. Mais quand il eut entendu lui-même, en plein consistoire, les dépositions spontanées et libres des soixante-douze chevaliers, il fut frappé d’horreur. Sur-le-champ il expédia à toutes les provinces de la chrétienté, des lettres pressantes, dans lesquelles il ordonnait eux évêques d'instruire, suivant les règles canoniques, le procès des Templiers qui se trouvaient dans leurs diocèses. Alors commença cette enquête fameuse qui dura quatre ans consécutifs, et qui changea l'Europe en un vaste tribunal d'instruction.
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Message  Catherine Mer 17 Nov 2010, 4:01 am

22. Ce fut pour terminer cette immense procédure, et résoudre une question qui tenait en suspens le monde entier, que le Pape avait indiqué à Vienne le quinzième concile général. Il s’ouvrit le 16 octobre 1311. Plus de trois cents évêques s'y trouvèrent rassemblés, sans compter les cardinaux. Tous les procès-verbaux furent soumis aux Pères. Leur examen dura plus de six mois. Deux partis furent soutenus au sein de l'assemblée. Les uns voulaient que l'interrogatoire recommençât en présence du concile et qu'on punît les individus sans rien prononcer sur l'ordre en général. Ce moyen était impraticable : il eût fallu de longues années pour instruire cette multitude innombrable de procès particuliers, dont les éléments étaient épars dans tout l'univers. Les autres disaient qu'il fallait abolir promptement un ordre dont plus de deux mille témoins avaient constaté la corruption; que la légitimité d'une pareille mesure était suffisamment justifiée par l'évidence des preuves. Sur la proposition du pieux et savant Guillaume Duranti, évêque de Mende, un moyen terme fut adopté. Il consistait à prier le Pape de se charger lui-même de prononcer, en vertu de la plénitude de son pouvoir apostolique, la sentence en question. En conséquence, après un consistoire où assistèrent les prélats les plus distingués, en présence de Philippe-le-Bel, de ses trois fils, du prince Charles de Valois, son frère, et d'une multitude immense que la curiosité avait rassemblée, Clément V publia la bulle d'abolition (3 avril 1312). Soigneux de ne point violer les formes juridiques, Clément V déclarait que, le procès n'ayant point été intenté à l'ordre, mais aux individus, la suppression n'avait lieu que par voie de provision , c'est-à-dire par voie de règlement apostolique (1) et non par voie de condamnation, ni de sentence définitive; mais il ajoutait que cette suppression était irréfragable, et que personne à l'avenir ne pourrait embrasser cet ordre, en porter l'habit, ni se qualifier du nom de Templier. Les biens des chevaliers furent attribués à l'ordre des Hospitaliers de Jérusalem, qui venaient de conquérir l'île de Rhodes et d'en prendre le nom. Quant aux personnes, les dispositions du concile furent mêlées de douceur et de sévérité. Le Pape se réserva la décision qui concernait les dignitaires les plus éminents; le sort des autres fut laissé à l'autorité et à la sagesse des conciles provinciaux. La clémence fut recommandée en faveur des chevaliers qui, après l'aveu de leurs crimes, en manifesteraient le repentir. On devait leur accorder, sur les biens de l'ordre déchu, une honorable subvention destinée à soutenir et à consoler leur existence désormais brisée et flétrie. Mais pour ceux qui n'opposeraient aux charitables exhortations qu'une impénitence obstinée, on statua que les peines des deux droits leur seraient rigoureusement appliquées.

(1) « Ejus ordinis statum, habitum atque nomen, non sine cordis amaritudine et dolore, sacre approbante concilio, non per modum definitivae sententiae, cum eam super secundum inquisitiones et processus super his habitos, non possumus ferre de jure, sed per viam provisionis, seu ordinationis apostolicae, irrefragibili et perpetuo valitura sustulimus sanctione. » (Bulle Ad Providam Christi, Dupuis, p. 422.)
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Message  Catherine Mer 17 Nov 2010, 4:02 am

23. Philippe-le-Bel avait déjà pris, sans l'aveu du Pape ni du concile, l’initiative des châtiments. C'est à l'année 1310 et à l'année 1311 que l'on doit rapporter les grandes exécutions, et, en particulier, celle des cinquante-neuf chevaliers brûlés à Paris, près de la porte Saint-Antoine, exécution qui frappa le peuple d'étonnement et de consternation. Après le concile de Vienne, les tribunaux ecclésiastiques étant seuls chargés de l'instruction juridique, les supplices cessèrent. Celui du grand-maitre, Jacques Molay, et de Guy, dauphin d'Auvergne, fut une violation déplorable, par Philippe-le-Bel, du droit ecclésiastique; Clément V n'y eut aucune part. Il s'était réservé, comme nous l'avons dit, de décider du sort de ces illustres prisonniers. Des cardinaux, délégués par lui, investis des pleins pouvoirs du Saint-Siège, assistés de l’archevêque de Sens et de quelques autres prélats, s'étaient rendus à Paris. Les quatre grands dignitaires parurent d'abord devant les représentants du souverain Pontife, et y reconnurent de nouveau, comme vrai, tout ce qu'ils avaient déclaré dans leurs précédents interrogatoires. Mais lorsqu'il s'agit de leur notifier la sentence qui les condamnait à une prison perpétuelle, Jacques Molay élevant la voix : « II est bien temps, s'écria-t-il, que je découvre enfin toute l'iniquité du mensonge et que je fasse triompher la vérité. Je déclare donc, à la face du ciel et de la terre, que j'ai commis le plus grand des crimes en convenant de ceux qu'on impute à un ordre entièrement innocent. La crainte de la mort n'est pas capable de me faire confirmer un premier mensonge par un second; en présence d'une condition aussi infâme, je renonce de bon cœur à la vie. » Guy, dauphin d'Auvergne, fit la même rétractation. Cependant leurs deux coaccusés, Hugues Peyraud, visiteur de France, et Geoffroy de Gonneville, visiteur d'Aquitaine, persistèrent dans leurs premiers aveux. Sur-le-champ, sans passer outre, les cardinaux commissaires remirent les prisonniers entre les mains du prévôt de Paris, et renvoyèrent au lendemain la décision de cet étrange incident. Mais pendant que les juges délibéraient, Philippe-le-Bel, qui venait d'apprendre ce qui s'était passé, sans s'inquiéter du Pape ni de ses représentants, ordonna le supplice des deux Templiers réfractaires. En vertu d'un arrêt émané de la cour, Jacques Molay et Guy d'Auvergne furent brûlés vifs, dans une petite île de la Seine qui forme maintenant le terre-plein du Pont-Neuf (11 mars 1314). Les assistants les entendirent, jusqu'à leurs derniers instants, protester de leur innocence et de celle de l'ordre entier (1).

(1) Il est faux, comme on l'a répété, d'après Mézeray, que Jacques Molay, au milieu des flammes et n'ayant plus que la langue de libre, ait ajourné le Pape et le monarque à paraître devant Dieu, l'un à quarante jours, l'autre à un an d'intervalle. La mort de Clément V et de Philippe-le-Bel, qui suivit de près le grand-maître au tombeau (20 avril et 29 novembre 1314), a seule accrédité cette version populaire et donné lieu à la fable de l'ajournement prétendu dont ne parle aucun auteur contemporain.
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Message  Catherine Mer 17 Nov 2010, 4:03 am

24. Les Templiers avaient duré cent quatre-vingt-quatorze ans. Leur chute a retenti et retentira encore longtemps dans l'histoire, dont elle est une des plus obscures énigmes. Bossuet a dit : « Les Templiers avouèrent dans les tortures, mais ils nièrent dans les supplices. » Cette antithèse a plus d'énergie et d'éclat que de vérité, puisqu'il est incontestable que tous les aveux ne furent pas arrachés par les tortures. L'illustration des Templiers, leur gloire, leurs souffrances, leur catastrophe, nous intéressent encore, bien que le temps ait mis cinq siècles entre eux et nous. Tel est le pouvoir du malheur, qu'il attire la sympathie, lors même qu'il serait mérité : aussi les Templiers ont-ils trouvé de nombreux défenseurs. La pitié porte avec elle je ne sais quelle gloire dont on est jaloux. Mais il faut se défier de ces justifications tardives, où le principal triomphe qu'on semble ambitionner, est de pouvoir accuser un Pape. La ligne de démarcation tracée entre la conduite de Philippe-le-Bel et celle de Clément V, dans ce long et triste procès, nous parait assez nettement accusée, pour qu'il ne soit pas possible d'incriminer la mémoire du souverain Pontife. Les Templiers étaient-ils innocents? C’est le problème de l'histoire. L'ordre des Templiers était devenu nuisible à l'Eglise, c'est là un fait incontestablement acquis à l'histoire : Clément V a supprimé l'ordre; Philipe-le-Bel a brûlé les Templiers. La postérité doit faire à chacun la part de ses œuvres.

FIN.
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Message  ROBERT. Sam 04 Déc 2010, 5:13 pm

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Merci Catherine. Wink
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Message  Catherine Dim 05 Déc 2010, 2:26 am

ROBERT. a écrit:.

Merci Catherine. Wink

C'était un plaisir, cher Robert! flower
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