22ème dimanche après la Pentecôte (2010)
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22ème dimanche après la Pentecôte (2010)
22 ÈME DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE
Les lectures de l'Office divin sont souvent à cette époque celles des Machabées. Judas Machabée apprenant que les Romains étaient très puissants, qu'ils avaient soumis des pays très éloignés et obligé de nombreux rois à leur payer un tribut tous les ans, et sachant d'autre part qu'ils acquiesçaient à ce qu'on leur demandait et qu'ils avaient liés amitié avec tous ceux qui étaient alliés à eux, envoya des messagers à Rome pour faire avec eux amitié et alliance. Le Sénat romain accueillit favorablement leur demande et renouvela plus tard ce traité de paix avec Jonathas, puis avec Siméon qui succédèrent à Judas Machabée, leur frère.
Mais bientôt la guerre civile déchira ce petit royaume, car des frères ennemis s'y disputèrent la couronne. L'un d'eux crut habile d'appeler les Romains à son aide : ils vinrent et en l'an 63, Pompée prit Jérusalem. Or Rome ne rendait jamais ce que ses armées avaient conquis. La Palestine devint et demeura colonie romaine. Le Sénat nomma Hérode, roi des Juifs. Celui-ci pour plaire aux Juifs agrandit le Temple de Jérusalem. C'est dans ce troisième Temple que le divin Sauveur fit plus tard son entrée triomphale. À partir de ce moment le peuple de Dieu dut payer un tribut à l'empereur de Rome. C'est ce à quoi l'Évangile de ce jour fait allusion.
Cette scène marque l'un des derniers jours de la vie de Jésus. Le divin Maître y confondit, par une réponse pleine de la sagesse d'en-haut, ses ennemis plus acharnés que jamais à le perdre. L'obligation de payer un tribut à César était d'autant plus odieuse aux Juifs qu'elle allait à l'encontre de l'esprit de domination universelle dont Israël croyait avoir reçu la promesse. Ceux qui disaient qu'il fallait le payer avaient contre eux l'opinion publique, ceux qui disaient de ne pas le faire encouraient le courroux de l'autorité romaine et des Juifs qui leur étaient favorables et qu'on appelait Hérodiens.
Les Pharisiens estimèrent donc que forcer Jésus à répondre à ce dilemme, c'était le perdre soit devant le peuple, soit devant les Romains. D'un côté comme de l'autre ils pourraient le faire arrêter. Et pour être sûrs d'y arriver, ils lui envoyèrent une députation de Juifs qui étaient des deux partis, " quelques-uns de leurs disciples et des Hérodiens " dit S. Matthieu.
Ces hommes pour obtenir une réponse, commencèrent par dire au Christ qu'ils savaient qu'il disait toujours la vérité sans faire acception des personnes. Puis ils lui tendirent leur piège. " Est-il permis ou non de payer le tribut à César ? Jésus, connaissant leur malice, leur dit : " Hypocrites, pourquoi me tentez-vous ? " Puis, leur échappant adoitement, il leur demanda de lui montrer la monnaie du tribut afin de les forcer, comme il le faisait toujours dans ces circonstances, à donner eux-mêmes une réponse à leur question.
Lorsque les Juifs lui eurent en effet présenté le denier qui servait à payer le tribut : " De qui est cette image et cette inscription ?" leur demanda-t-il. . " De César " lui dirent-ils. Il fallait en effet, pour payer le tribut, changer au préalable la monnaie nationale contre celle qui portait l'effigie de l'empereur romain. En procédant à cet échange les Juifs reconnaissaient qu'ils étaient sous la domination de César, car une pièce n'a de valeur dans un pays que si elle est marquée à l'effigie de son souverain. Si donc les Juifs avaient acquis ce denier qui portait l'effigie de César, c'est qu'ils reconnaissaient qu'il était le maître de leur pays et qu'ils avaient l'intention de lui payer le tribut."
Rendez donc à César, leur dit Jésus, ce qui est à César ". mais alors le Maître, devenant soudain le Juge de ses auditeurs interdits , ajouta : " Rendez aussi à Dieu ce qui est à Dieu ". Ce qui veut dire que, puisque l'âme humaine appartient à Dieu qui l'a faite à son image, toutes les facultés de cette âme doivent lui faire retour en lui payant le tribut de leur adoration et de leur obéissance. "
Nous sommes la monnaie de Dieu frappée à son effigie, dit S. Augustin . et Dieu réclame sa monnaie, comme César réclame la sienne ". " Donnons à César la monnaie qui porte son empreinte , ajoute S. Jérôme, puisque nous ne pouvons faire autrement, mais donnons-nous de nous-mêmes volontiers et librement à Dieu, car c'est l'empreinte éclatante de la face d'un Dieu que porte notre âme et non celle plus ou moins majestueuse d'un empereur ".
" Cette image, qui est notre âme, dit encore Bossuet, repassera un jour par les mains et devant les yeux de Jésus-Christ. Il dira encore une fois en nous regardant : De qui est cette image et cette inscription ? et notre fond lui répondra : De Dieu. C'est pour lui que nous étions faits ; nous devions porter son empreinte. Le baptême devait l'avoir réparée, et c'était son effet et son caractère. Mais que sont devenus ces divins traits que nous devions porter ? L'image de Dieu, devait être dans ta raison, ô âme chrétienne ! toi, tu l'as noyée dans l'ivresse ; toi, tu l'as plongée dans l'amour des plaisirs ; toi, tu l'as livrée à l'ambition ; toi, tu l'as rendue captive de l'or, ce qui est une idolâtrie ; toi, tu l'as sacrifiée à ton ventre dont tu as fait un Dieu ; toi, tu lui as fait une idole de la veine gloire ; au lieu de louer et de bénir Dieu nuit et jour, elle s'est louée et admirée elle-même.
En vérité, en vérité dira le Sauveur, je ne vous connais pas ; vous n'êtes pas mon ouvrage, et je ne vois plus en vous ce que j'y ai mis. Vous avez voulu vous faire vous-même à votre mode : vous êtes l'ouvrage du plaisir et de l'ambition ; vous êtes l'ouvrage du diable dont vous avez fait les oeuvres. Allez avec celui qui connaît et dont vous avez suivi les suggestions ; allez au feu éternel qui lui a été préparé. O mon juste Juge ! Où serais-je ? Me reconnaîtrai-je moi-même, après que mon Créateur m'aura méconnu ? ".
C'est ainsi qu'il nous faut interpréter l'Évangile, en ce dimanche qui est l'un des derniers de l'année ecclésiastique et qui marque pour l'Église les derniers temps du monde. Aussi par deux fois l'Épître parle de l'avènement de Jésus qui est proche. S. Paul prie " Dieu qui a commencé le bien dans les âmes de l'achever jusqu'au jour du Christ-Jésus", car c'est de lui que vient la persévérance finale. Et ce que l'Apôtre demande, c'est que "notre charité croisse de plus ne plus en lumière et en toute intelligence afin que nous soyons purs et sans reproche au jour de Jésus-Christ ".
À ce moment redoutable, en effet, " si le Seigneur tient compte de nos iniquités, qui pourra subsister devant lui ? " " Mais le Seigneur est l'appui et le protecteur de ceux qui ont confiance en lui ", car " la miséricorde se trouve dans le Dieu d'Israël ". Et nous ressentirons les effets de cette miséricorde si nous sommes nous-mêmes miséricordieux à l'égard du prochain. "
Qu'il est bon et doux pour des frères d'être unis ! " dit le Graduel. Et c'est surtout dans le prière que nous devons l'être, à l'heure du danger, car " si nous crions vers le Seigneur, il nous exaucera ". Et la prière éminemment sociale et fraternelle à laquelle Dieu est plus spécialement propice, c'est la prière de l'Église, son épouse, qu'il écoute et exauce comme le roi Assuérus le fit lorsque, comme le rappelle l'Offertoire, son épouse Esther s'adressa à lui pour sauver de la mort le peuple de Dieu.
(Tiré d'un vieux missel)
Les lectures de l'Office divin sont souvent à cette époque celles des Machabées. Judas Machabée apprenant que les Romains étaient très puissants, qu'ils avaient soumis des pays très éloignés et obligé de nombreux rois à leur payer un tribut tous les ans, et sachant d'autre part qu'ils acquiesçaient à ce qu'on leur demandait et qu'ils avaient liés amitié avec tous ceux qui étaient alliés à eux, envoya des messagers à Rome pour faire avec eux amitié et alliance. Le Sénat romain accueillit favorablement leur demande et renouvela plus tard ce traité de paix avec Jonathas, puis avec Siméon qui succédèrent à Judas Machabée, leur frère.
Mais bientôt la guerre civile déchira ce petit royaume, car des frères ennemis s'y disputèrent la couronne. L'un d'eux crut habile d'appeler les Romains à son aide : ils vinrent et en l'an 63, Pompée prit Jérusalem. Or Rome ne rendait jamais ce que ses armées avaient conquis. La Palestine devint et demeura colonie romaine. Le Sénat nomma Hérode, roi des Juifs. Celui-ci pour plaire aux Juifs agrandit le Temple de Jérusalem. C'est dans ce troisième Temple que le divin Sauveur fit plus tard son entrée triomphale. À partir de ce moment le peuple de Dieu dut payer un tribut à l'empereur de Rome. C'est ce à quoi l'Évangile de ce jour fait allusion.
Cette scène marque l'un des derniers jours de la vie de Jésus. Le divin Maître y confondit, par une réponse pleine de la sagesse d'en-haut, ses ennemis plus acharnés que jamais à le perdre. L'obligation de payer un tribut à César était d'autant plus odieuse aux Juifs qu'elle allait à l'encontre de l'esprit de domination universelle dont Israël croyait avoir reçu la promesse. Ceux qui disaient qu'il fallait le payer avaient contre eux l'opinion publique, ceux qui disaient de ne pas le faire encouraient le courroux de l'autorité romaine et des Juifs qui leur étaient favorables et qu'on appelait Hérodiens.
Les Pharisiens estimèrent donc que forcer Jésus à répondre à ce dilemme, c'était le perdre soit devant le peuple, soit devant les Romains. D'un côté comme de l'autre ils pourraient le faire arrêter. Et pour être sûrs d'y arriver, ils lui envoyèrent une députation de Juifs qui étaient des deux partis, " quelques-uns de leurs disciples et des Hérodiens " dit S. Matthieu.
Ces hommes pour obtenir une réponse, commencèrent par dire au Christ qu'ils savaient qu'il disait toujours la vérité sans faire acception des personnes. Puis ils lui tendirent leur piège. " Est-il permis ou non de payer le tribut à César ? Jésus, connaissant leur malice, leur dit : " Hypocrites, pourquoi me tentez-vous ? " Puis, leur échappant adoitement, il leur demanda de lui montrer la monnaie du tribut afin de les forcer, comme il le faisait toujours dans ces circonstances, à donner eux-mêmes une réponse à leur question.
Lorsque les Juifs lui eurent en effet présenté le denier qui servait à payer le tribut : " De qui est cette image et cette inscription ?" leur demanda-t-il. . " De César " lui dirent-ils. Il fallait en effet, pour payer le tribut, changer au préalable la monnaie nationale contre celle qui portait l'effigie de l'empereur romain. En procédant à cet échange les Juifs reconnaissaient qu'ils étaient sous la domination de César, car une pièce n'a de valeur dans un pays que si elle est marquée à l'effigie de son souverain. Si donc les Juifs avaient acquis ce denier qui portait l'effigie de César, c'est qu'ils reconnaissaient qu'il était le maître de leur pays et qu'ils avaient l'intention de lui payer le tribut."
Rendez donc à César, leur dit Jésus, ce qui est à César ". mais alors le Maître, devenant soudain le Juge de ses auditeurs interdits , ajouta : " Rendez aussi à Dieu ce qui est à Dieu ". Ce qui veut dire que, puisque l'âme humaine appartient à Dieu qui l'a faite à son image, toutes les facultés de cette âme doivent lui faire retour en lui payant le tribut de leur adoration et de leur obéissance. "
Nous sommes la monnaie de Dieu frappée à son effigie, dit S. Augustin . et Dieu réclame sa monnaie, comme César réclame la sienne ". " Donnons à César la monnaie qui porte son empreinte , ajoute S. Jérôme, puisque nous ne pouvons faire autrement, mais donnons-nous de nous-mêmes volontiers et librement à Dieu, car c'est l'empreinte éclatante de la face d'un Dieu que porte notre âme et non celle plus ou moins majestueuse d'un empereur ".
" Cette image, qui est notre âme, dit encore Bossuet, repassera un jour par les mains et devant les yeux de Jésus-Christ. Il dira encore une fois en nous regardant : De qui est cette image et cette inscription ? et notre fond lui répondra : De Dieu. C'est pour lui que nous étions faits ; nous devions porter son empreinte. Le baptême devait l'avoir réparée, et c'était son effet et son caractère. Mais que sont devenus ces divins traits que nous devions porter ? L'image de Dieu, devait être dans ta raison, ô âme chrétienne ! toi, tu l'as noyée dans l'ivresse ; toi, tu l'as plongée dans l'amour des plaisirs ; toi, tu l'as livrée à l'ambition ; toi, tu l'as rendue captive de l'or, ce qui est une idolâtrie ; toi, tu l'as sacrifiée à ton ventre dont tu as fait un Dieu ; toi, tu lui as fait une idole de la veine gloire ; au lieu de louer et de bénir Dieu nuit et jour, elle s'est louée et admirée elle-même.
En vérité, en vérité dira le Sauveur, je ne vous connais pas ; vous n'êtes pas mon ouvrage, et je ne vois plus en vous ce que j'y ai mis. Vous avez voulu vous faire vous-même à votre mode : vous êtes l'ouvrage du plaisir et de l'ambition ; vous êtes l'ouvrage du diable dont vous avez fait les oeuvres. Allez avec celui qui connaît et dont vous avez suivi les suggestions ; allez au feu éternel qui lui a été préparé. O mon juste Juge ! Où serais-je ? Me reconnaîtrai-je moi-même, après que mon Créateur m'aura méconnu ? ".
C'est ainsi qu'il nous faut interpréter l'Évangile, en ce dimanche qui est l'un des derniers de l'année ecclésiastique et qui marque pour l'Église les derniers temps du monde. Aussi par deux fois l'Épître parle de l'avènement de Jésus qui est proche. S. Paul prie " Dieu qui a commencé le bien dans les âmes de l'achever jusqu'au jour du Christ-Jésus", car c'est de lui que vient la persévérance finale. Et ce que l'Apôtre demande, c'est que "notre charité croisse de plus ne plus en lumière et en toute intelligence afin que nous soyons purs et sans reproche au jour de Jésus-Christ ".
À ce moment redoutable, en effet, " si le Seigneur tient compte de nos iniquités, qui pourra subsister devant lui ? " " Mais le Seigneur est l'appui et le protecteur de ceux qui ont confiance en lui ", car " la miséricorde se trouve dans le Dieu d'Israël ". Et nous ressentirons les effets de cette miséricorde si nous sommes nous-mêmes miséricordieux à l'égard du prochain. "
Qu'il est bon et doux pour des frères d'être unis ! " dit le Graduel. Et c'est surtout dans le prière que nous devons l'être, à l'heure du danger, car " si nous crions vers le Seigneur, il nous exaucera ". Et la prière éminemment sociale et fraternelle à laquelle Dieu est plus spécialement propice, c'est la prière de l'Église, son épouse, qu'il écoute et exauce comme le roi Assuérus le fit lorsque, comme le rappelle l'Offertoire, son épouse Esther s'adressa à lui pour sauver de la mort le peuple de Dieu.
(Tiré d'un vieux missel)
Arthur- Nombre de messages : 1614
Date d'inscription : 15/02/2009
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