L'Abbé Belmont répond à quelques questions
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Carolus.Magnus.Imperator.
gabrielle
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L'Abbé Belmont répond à quelques questions
Questions
1. Mais n'avez-vous pas fait la même chose ? c'est bien vous qui avez choisi d'être ordonné par Mgr Lefebvre ! C'est facile de parler, maintenant que vous êtes prêtre !
C'est vrai. Mgr Lefebvre n'était pas un évêque que l'Église nous avait donné [au sens de la juridiction] — et c'est la triste conséquence de la présente crise. Mais Mgr Lefebvre était un évêque que l'Église s'était donné à elle-même [et donc indirectement à nous]. Or le problème est là : on se trouve maintenant en présence d'évêques que l'Église ne nous a pas donnés, et qu'elle ne s'est même pas donnés à elle-même. A quel titre pourrions-nous, et encore plus devrions-nous, les reconnaître et nous rattacher à eux en recourant à leur épiscopat ?
Être prêtre est une grâce immense, mais ce n'est en aucun cas un droit. On ne doit donc pas désirer être prêtre à tout prix. On ne peut désirer l'être à l'encontre de la constitution de la sainte Église ; il y a là un désordre grave, qui ne peut être la volonté de Dieu. Si une vocation est réelle, il est certain que Notre-Seigneur lui donnera d'aboutir (quand il voudra), et il est plus certain encore qu'il ne veut pas qu'elle aboutisse n'importe comment, au mépris de la nature de la sainte Église. D'une façon plus générale, dans les temps de trouble et de brouillard, il est insensé de régler sa conduite sur ses propres désirs ou sur sa propre perspective d'avenir : c'est tomber à coup sûr dans l'illusion et le sens propre. Il faut régler sa conduite sur la doctrine, les principes et la pratique de l'Église. Même si l'on a l'impression de piétiner, on n'égare ni soi-même ni ceux qui nous font confiance.
2. Où est passé l'aspect prudentiel que vous annonciez ?
L'aspect prudentiel a été évoqué çà et là dans les textes que nous avons cité ci-dessus ; il est une évidence pour qui ouvre les yeux, et d'ailleurs une conséquence inéluctable de l'aspect théologique. t d'abord, nous pourrions dire que nous sommes contre les sacres sans mandat apostolique parce que nous ne sommes pas pour: en matière si grave, dont les conséquences peuvent être incalculables aussi bien en effets désastreux qu'en extension dans le temps [n'y a-t-il pas des hiérarchies schismatiques qui durent depuis quinze siècles ?], il faudrait une certitude bien fondée et bien solide pour passer outre à la loi de l'Église, à laquelle est annexée la plus sévère des excommunications, qui structure sa vie hiérarchique et sacramentelle. Or cette certitude, nous ne la possédons pas, bien au contraire.
En outre, le foisonnement des sacres, l'esprit d'anarchie qui en a résulté, la difficulté de discerner qui est catholique et qui ne l'est pas, la perte du souci de l'Église universelle, les étranges doctrines qui circulent pour justifier les sacres, tout cela peut remplir l'esprit d'inquiétude et d'angoisse : ce n'est pas catholique, ce n'est pas justifiable, c'est le fruit d'une fausse doctrine sur l'unité de l'Église et de l'épiscopat, c'est la chute dans une tentation sous apparence de bien qui flatte secrètement l'esprit anarchiste et présomptueux que nous portons depuis le péché originel.
En octobre 1992, l'abbé Zins faisait paraître un numéro spécial de sa revue Sub tuum praesidium consacré à ce qu'il appelle « gentiment » les collusions des « guérardo-thucistes » avec des sectes. Ce numéro est un fouillis où il est difficile de s'y reconnaître ; mais même si l'on fait la part des choses, même si l'on fait abstraction d'amalgames hâtifs et de partis pris qu'il pourrait manifester, il n'en reste pas moins qu'on ne peut être que vivement impressionné voire paniqué par ce monde plus ou moins souterrain des sacres et massacres. Que de faits indubitables et scandaleux, que de catastrophes spirituelles et humaines, quel monde douteux rempli de troubles ! Est-ce là l'Église ?
3. N'y a-t-il donc personne de vertueux parmi ceux qui se sont ralliés ou se sont résignés à la voie épiscopale ?
Bien sûr que si ! Mais c'est se placer à un mauvais point de vue que de discuter de la vertu de tel ou tel — sans parler des risques de jugement faux ou subjectif. Car la vertu d'une personne, si grande qu'on la suppose, ne fait pas la vérité des principes qu'elle professe ou applique. Cette vertu peut compenser pour un temps les effets pervers des faux principes, mais à la longue, soit chez elle soit chez ses successeurs ou ses disciples, ces faux principes finissent par porter leurs fruits, et parfois de façon d'autant plus violente qu'ils ont été longtemps empêchés par les qualités personnelles de celui qui les professe. La vertu d'un homme peut donner un préjugé favorable, mais elle ne dispense jamais d'examiner ce qu'il professe du point de vue de la vérité, c'est-à-dire du point de vue de la foi, de la doctrine et de la pratique de l'Église ; c'est ce à quoi nous nous sommes efforcés, en faisant abstraction des questions de personne.
4. Que proposez-vous de faire ?
Rien ! Ce que le Bon Dieu nous demande, c'est d'abord d'être fidèles, quoi qu'il en coûte : « Que les hommes nous considèrent comme les ministres de Jésus-Christ et comme les dispensateurs des mystères de Dieu. Or, ce qu'on demande dans les dispensateurs, c'est que chacun soit trouvé fidèle »10. Nous n'avons pas de solution de remplacement, sinon la foi qui nous enseigne que Notre-Seigneur prend soin lui-même de la pérennité de son Église : notre souci principal doit être de demeurer dans cette Église, sans compromettre son unité et notre salut par des actes qui attentent à sa constitution, en portant le témoignage de la foi et en nous sanctifiant à la place que le Bon Dieu nous a assignée.
À ce propos, on entend souvent objecter : s'il n'y avait pas eu de sacres, il n'y aurait plus de sacrements... On peut penser, avec autant de vraisemblance que s'il n'y avait pas eu de sacres, Dieu y aurait pourvu lui-même en mettant fin à la crise de l'Église. Va-t-on dire que s'il n'y avait pas eu de sacres, la crise de l'Église serait terminée ? Pourquoi pas ? Cela manifeste en tout cas que c'est se placer à un mauvais point de vue. On ne raisonne pas avec des si mais avec les principes de l'Église.
Abbé Hervé Belmont
Les sacres épiscopaux sans mandat apostolique en question
Grâce et Vérité
27, Casquit
F- 33490 Saint-Maixant
Année 2000
pages 19-22
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
Abbé Belmont a écrit:Nous n'avons pas de solution de remplacement, sinon la foi qui nous enseigne que Notre-Seigneur prend soin lui-même de la pérennité de son Église : notre souci principal doit être de demeurer dans cette Église, sans compromettre son unité et notre salut par des actes qui attentent à sa constitution, en portant le témoignage de la foi et en nous sanctifiant à la place que le Bon Dieu nous a assignée.
Réponse que je fais mienne ...
Carolus.Magnus.Imperator.- Nombre de messages : 4192
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
Effectivement sa réponse est pleine de bon sens sur ce point.
Que pensez de son raisonnement sur sa prêtrise
C'est la première fois que je lis un tel raisonnement.
Que pensez de son raisonnement sur sa prêtrise
C'est vrai. Mgr Lefebvre n'était pas un évêque que l'Église nous avait donné [au sens de la juridiction] — et c'est la triste conséquence de la présente crise. Mais Mgr Lefebvre était un évêque que l'Église s'était donné à elle-même [et donc indirectement à nous].
C'est la première fois que je lis un tel raisonnement.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
gabrielle a écrit:Effectivement sa réponse est pleine de bon sens sur ce point.
Que pensez de son raisonnement sur sa prêtriseC'est vrai. Mgr Lefebvre n'était pas un évêque que l'Église nous avait donné [au sens de la juridiction] — et c'est la triste conséquence de la présente crise. Mais Mgr Lefebvre était un évêque que l'Église s'était donné à elle-même [et donc indirectement à nous].
C'est la première fois que je lis un tel raisonnement.
Je ne sais pas ce qu'il entend exactement par l'Eglise s'est donné Mgr Lefebvre comme évêque. Est-ce à dire que les fidèles se sont donné eux-même un évêque !? Or, selon le Concile de Trente, les fidèles n'ont pas le pouvoir de se donner eux-mêmes un évêque. Que Mgr Lefebvre fut nommé et sacré évêque par l'Eglise, cela ne pose pas de problème. Maintenant, que Mgr Lefebvre puisse jouir du titre d'évêque tel qu'un évêque résidentiel, c'est-à-dire avec un territoire sur lequel il exerce une juridiction, cela est hors de question (tel que l'abbé Belmont l'affirme).
Carolus.Magnus.Imperator.- Nombre de messages : 4192
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
Que Mgr Lefebvre fut nommé et sacré évêque par l'Eglise, cela ne pose pas de problème.
C'est dans ce sens là que je comprends son affirmation.
Il devient missionnaire au Gabon. Il s'y implique dans des postes de brousse et dirige le séminaire. À la Seconde Guerre mondiale, il est encore mobilisable et est affecté à la colonie. Il est rappelé en France, en 1945 et est nommé supérieur du scolasticat des spiritains à Mortain.
En 1947, il retourne en Afrique comme évêque et vicaire apostolique de Dakar, où il fonde l'année suivante le Cours Sainte-Marie de Hann, un établissement privé ambitieux, destiné à accueillir des élèves venus de toute l'AOF. Pie XII lui donne la charge de délégué apostolique pour l'Afrique francophone (plus de 40 diocèses), avec la mission d'africaniser l'Église en Afrique : pour cela, il crée des séminaires et confie des responsabilités au clergé local ; il doit aussi rechercher les personnes aptes à devenir évêques ; il est remplacé à cette charge le 9 juillet 1959 par Mgr Émile Maury. En 1955, il est le premier archevêque de Dakar. Il y est remplacé en janvier 1962 par Mgr Hyacinthe Thiandoum[2] qu'il avait ordonné prêtre en 1949.
Il est alors nommé évêque de Tulle (France), tout en restant archevêque à titre personnel. Cette même année, il est élu supérieur général des spiritains. Il renonce alors au diocèse de Tulle.
C'est à titre d'évêque-archevêque emeritus, et supérieur général religieux qu'il participe au concile Vatican II.
Il semble que l'abbé Belmont, étant donné la "crise" admette que ML puisse procéder à des ordinations ( sans juridiction) parce qu'il venait de la Sainte Église.
Nous serions , alors, devant une suppléance
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
gabrielle a écrit:Questions
C'est vrai. Mgr Lefebvre n'était pas un évêque que l'Église nous avait donné [au sens de la juridiction] — et c'est la triste conséquence de la présente crise. Mais Mgr Lefebvre était un évêque que l'Église s'était donné à elle-même [et donc indirectement à nous]. Or le problème est là : on se trouve maintenant en présence d'évêques que l'Église ne nous a pas donnés, et qu'elle ne s'est même pas donnés à elle-même. A quel titre pourrions-nous, et encore plus devrions-nous, les reconnaître et nous rattacher à eux en recourant à leur épiscopat ?
J'ai également fait tilt sur le premier paragraphe.
Merci à Gabrielle et C.M.I. pour vos commentaires.
Peut-être que l'Abbé Belmont daignera nous expliquer son premier paragraphe ?
.
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
L'abbé Belmont est contre les sacres de Mgr L. Il en fait le rapprochement avec l'épisode des filles de Loth.
Personnellement, j'ai beaucoup d'estime pour l'abbé Belmont.
Mais je crois qu'il se trompe sur certains points.
Par exemple sur cette question. Je lui avais demandé il y a un an à peu près ceci:
Eh ben j'ai pas eu de réponse.
Personnellement, j'ai beaucoup d'estime pour l'abbé Belmont.
Mais je crois qu'il se trompe sur certains points.
Par exemple sur cette question. Je lui avais demandé il y a un an à peu près ceci:
Et je suis entièrement d’accord avec vous. Ma question regarde les prêtres qui on été ordonnés par, d’un côté les quatre Evêques sacrés par Mgr Lefebvre, d’une part, et les prêtres ordonnés par, disons, Mgr Dolan, d’autre part.Questions
1. Mais n’avez-vous pas fait la même chose ? c’est bien vous qui avez choisi d’être ordonné par Mgr
Lefebvre ! C’est facile de parler, maintenant que vous êtes prêtre !
C’est vrai. Mgr Lefebvre n’était pas un évêque que l’Église nous avait donné [au sens de la
juridiction] – et c’est la triste conséquence de la présente crise. Mais Mgr Lefebvre était un évêque
que l’Église s’était donné à elle-même [et donc indirectement à nous]. Or le problème est là : on
se trouve maintenant en présence d’évêques que l’Église ne nous a pas donnés, et qu’elle ne s’est
même pas donnés à elle-même. À quel titre pourrions-nous, et encore plus devrions-nous, les
reconnaître et nous rattacher à eux en recourant à leur épiscopat ?
Être prêtre est une grâce immense, mais ce n’est en aucun cas un droit. On ne doit donc pas
désirer être prêtre à tout prix. On ne peut désirer l’être à l’encontre de la constitution de la sainte
Église ; il y a là un désordre grave, qui ne peut être la volonté de Dieu. Si une vocation est réelle, il
est certain que Notre-Seigneur lui donnera d’aboutir (quand il voudra), et il est plus certain encore qu’il ne veut pas qu’elle aboutisse n’importe comment, au mépris de la nature de la sainte
Église. D’une façon plus générale, dans les temps de trouble et de brouillard, il est insensé de
régler sa conduite sur ses propres désirs ou sur sa propre perspective d’avenir : c’est tomber à coup
sûr dans l’illusion et le sens propre. Il faut régler sa conduite sur la doctrine, les principes et la
pratique de l’Église. Même si l’on a l’impression de piétiner, on n’égare ni soi-même ni ceux qui
nous font confiance.
Que penser de ces prêtres, sans aucunement préjuger de leur foi intègre ? Vous le dites vous-même, vous avez été ordonné par Mgr Lefebvre, Evêque que l’Eglise s’était donnée à elle-même. Alors qu’ici, il s’agit de prêtres ordonnés par des évêques que l’Eglise ne s’est même pas donnée à elle-même. Ces prêtres, sont-ils des prêtres de l’Eglise du Christ, une, sainte, catholique et apostolique ? Et si non, que sont-ils ?
Eh ben j'ai pas eu de réponse.
Rosalmonte- Nombre de messages : 1985
Date d'inscription : 16/07/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
- Spoiler:
- Rosalmonte a écrit:L'abbé Belmont est contre les sacres de Mgr L. Il en fait le rapprochement avec l'épisode des filles de Loth.
Personnellement, j'ai beaucoup d'estime pour l'abbé Belmont.
Mais je crois qu'il se trompe sur certains points.
Par exemple sur cette question. Je lui avais demandé il y a un an à peu près ceci:
Et je suis entièrement d’accord avec vous. Ma question regarde les prêtres qui on été ordonnés par, d’un côté les quatre Evêques sacrés par Mgr Lefebvre, d’une part, et les prêtres ordonnés par, disons, Mgr Dolan, d’autre part.Questions
1. Mais n’avez-vous pas fait la même chose ? c’est bien vous qui avez choisi d’être ordonné par Mgr
Lefebvre ! C’est facile de parler, maintenant que vous êtes prêtre !
C’est vrai. Mgr Lefebvre n’était pas un évêque que l’Église nous avait donné [au sens de la
juridiction] – et c’est la triste conséquence de la présente crise. Mais Mgr Lefebvre était un évêque
que l’Église s’était donné à elle-même [et donc indirectement à nous]. Or le problème est là : on
se trouve maintenant en présence d’évêques que l’Église ne nous a pas donnés, et qu’elle ne s’est
même pas donnés à elle-même. À quel titre pourrions-nous, et encore plus devrions-nous, les
reconnaître et nous rattacher à eux en recourant à leur épiscopat ?
Être prêtre est une grâce immense, mais ce n’est en aucun cas un droit. On ne doit donc pas
désirer être prêtre à tout prix. On ne peut désirer l’être à l’encontre de la constitution de la sainte
Église ; il y a là un désordre grave, qui ne peut être la volonté de Dieu. Si une vocation est réelle, il
est certain que Notre-Seigneur lui donnera d’aboutir (quand il voudra), et il est plus certain encore qu’il ne veut pas qu’elle aboutisse n’importe comment, au mépris de la nature de la sainte
Église. D’une façon plus générale, dans les temps de trouble et de brouillard, il est insensé de
régler sa conduite sur ses propres désirs ou sur sa propre perspective d’avenir : c’est tomber à coup
sûr dans l’illusion et le sens propre. Il faut régler sa conduite sur la doctrine, les principes et la
pratique de l’Église. Même si l’on a l’impression de piétiner, on n’égare ni soi-même ni ceux qui
nous font confiance.
Que penser de ces prêtres, sans aucunement préjuger de leur foi intègre ? Vous le dites vous-même, vous avez été ordonné par Mgr Lefebvre, Evêque que l’Eglise s’était donnée à elle-même. Alors qu’ici, il s’agit de prêtres ordonnés par des évêques que l’Eglise ne s’est même pas donnée à elle-même. Ces prêtres, sont-ils des prêtres de l’Eglise du Christ, une, sainte, catholique et apostolique ? Et si non, que sont-ils ?
Eh ben j'ai pas eu de réponse.
L'Abbé Belmont nous expliquera, bientôt je l'espère, son premier paragraphe !
Celà répondra également peut-être en partie à votre question ?
Souhaitons-nous bonne chance...
.
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
Rosalmonte a écrit:Et je suis entièrement d’accord avec vous. Ma question regarde les prêtres qui on été ordonnés par, d’un côté les quatre Evêques sacrés par Mgr Lefebvre, d’une part, et les prêtres ordonnés par, disons, Mgr Dolan, d’autre part.
Que penser de ces prêtres, sans aucunement préjuger de leur foi intègre ? Vous le dites vous-même, vous avez été ordonné par Mgr Lefebvre, Evêque que l’Eglise s’était donnée à elle-même. Alors qu’ici, il s’agit de prêtres ordonnés par des évêques que l’Eglise ne s’est même pas donnée à elle-même. Ces prêtres, sont-ils des prêtres de l’Eglise du Christ, une, sainte, catholique et apostolique ? Et si non, que sont-ils ?
Je crois que j'ai la réponse que vous attendiez...
Dans la même brochure ( citée plus haut) à la page 34 et ss Annexe I on trouve ceci:
Annexe I
Réponse au sujet de l'attitude pratique à tenir à l'égard des prêtres ordonnés par des évêques sacrés sans mandat apostolique.
À la suite de la publication de l'article « les Filles de Lot » dans les Deux Étendards n° 3, on nous a plusieurs fois demandé quelle attitude adopter à l'égard de ces prêtres qui ont reçu le sacerdoce des mains d'un évêque « illégal ». Peut-on assister à la sainte Messe qu'ils célèbrent ?
La question ne se pose, bien évidemment, qu'à propos de prêtres dont la validité de l'ordination ne fait aucun doute 22, qui ont la ferme intention d'appartenir à l'Église catholique et ne l'ont jamais quittée, qui professent intégralement la foi et ne s'attribuent aucune juridiction quelconque, de prêtres « sérieux » donc. Il faut reconnaître qu'à cause du foisonnement des évêques et de l'abondance de leur descendance, il est très malaisé de s'y retrouver ; ces prêtres, ne pouvant alléguer une ordination par un véritable évêque de l'Église, n'apportent, somme toute, de garantie que celle de leurs qualités personnelles - ce qui est fragile, et parfois trompeur.
En supposant donc que toutes ces conditions soient réunies, il n'en reste pas moins que le sacerdoce de ces prêtres a été obtenu au prix de l'adhésion en acte à un faux principe relatif à la juridiction et à l'unité de l'Église, et que leur sacerdoce en reste entaché — il le demeurera tant que l'Église ne les en aura pas guéris. Ce faux principe, cette adhésion à une fausse règle de l'unité hiérarchique de l'Église, marquent chacun de leurs actes, tout comme l'una cum Johanne-Paulo marque chaque messe qui le contient. Ce n'est pas au hasard que nous faisons cette comparaison, mais bien parce qu'il y a une véritable analogie, qui se retrouve logiquement dans l'étude du comportement qu'on doit adopter. C'est pourquoi nous croyons pouvoir répéter ici (en le corrigeant légèrement sans en changer le sens) ce que nous écrivions naguère 23 à propos de l'assistance des messes una cum :
«La mention du souverain pontife au Canon de la Messe est d'une particulière gravité, d'abord en raison de la sainteté de cette prière qui est la plus précieuse, la plus solennelle et la plus efficace de toute la liturgie de l'Eglise, de cette prière qui est le cœur du mystère de la foi. Cette mention concerne directement la catholicité du saint Sacrifice, du célébrant, des assistants; elle exprime l'adhésion que doit avoir chaque catholique au souverain Pontife comme règle vivante de la foi et comme détenteur de la plénitude du pouvoir d'ordre dans l'Eglise ; elle réalise (elle rend réelle) notre appartenance à l'Eglise et notre soumission au souverain Pontife. C'est ainsi que l'Eglise l'a toujours entendu.
« Ainsi, il est bien certain qu'un fidèle ne peut apporter aucune coopération formelle à l'una cum Johanne-Paulo qu'un prêtre prononce au Canon de la Messe, il lui est impossible de s'unir à un tel acte qui est allégeance à une fausse
règle de la foi, qui est dépendance sacramentelle proclamée à l'égard de qui n'est pas à la tête des véritables sacrements de l'Eglise.
« Est-il possible d'assister à la Messe una cum sans apporter cette impossible (moralement parlant) coopération formelle ; autrement dit, est-il possible de n 'apporter qu 'une coopération matérielle moralement permise ?
« Il nous semble que oui, aux deux conditions suivantes :
— refuser intérieurement cet una cum et protester devant Dieu qu'on veut se conformer à toutes les exigences de la foi catholique ;
— avoir une raison grave (c'est-à-dire proportionnée) de le faire. Il est bien évident que craindre un surcroît de distance ou de fatigue, vouloir bénéficier d'horaires plus commodes, ou éviter une rencontre peu sympathique, ne sauraient constituer une raison suffisante. En revanche, la nécessité de mettre ses enfants dans une école de bonne moralité ou de ne pas s'exposer à une périlleuse privation de sacrements peut être cette raison grave,
«En un mot, il ne faut pas que cette assistance à la messe entachée de l'una cum soit volontaire: il faut qu'on ne puisse faire autrement. On nous reprochera peut-être de n'être pas assez rigoureux sur ce point, mais nous craignons d'encourir le reproche de Noire-Seigneur aux pharisiens: «Ils attachent des fardeaux pesants et qu'on ne peut porter; et «ils les mettent sur les épaules des hommes ; mais ils ne veulent pas les remuer du doigt » [Matth. XXIII, 4]. »
Voici donc notre réponse à la question initiale : NON, NON, NON, MAIS. Non, pour ne pas adhérer à un principe qui éloigne de l'unité de l'Eglise ; non, pour ne pas approuver ce qui n'est pas conforme à la doctrine catholique sur la juridiction et l'épiscopat ; non, pour ne pas s'égarer et pour éviter d'encourager quiconque à s'égarer dans une voie très périlleuse — qui le sera de plus en plus ; mais, pour des raisons graves 24, « sous réserve, pas plus », pour reprendre la formule que Jean Madiran employa au moment de l'irruption du nouvel ordo missœ, en attendant un jugement plus approfondi.
Pour être certain de ne pas s'éloigner de l'Eglise, pour ne pas risquer d'aller contre elle chaque fois qu'il faut décider, en raison de la douloureuse crise qu'elle subit, d'une chose qui déroge à sa loi ordinaire, il faut s'en tenir à ce principe (qui est au fondement de la « thèse de Cassiciacum ») ;
— affirmer et faire TOUT ce qui est exigé par la foi et son émoignage, car la foi est indivisible ; - ne RIEN affirmer ni faire QUE ce qui exigé par la foi car le jugement propre, qui prend fatalement le relais, est aveugle ; il n'est en rien règle d'action à l'égard de l'Eglise ; il conduit à l'abandon ou à l'aventurisme, qui n'a jamais produit que des injustices et des catastrophes.
Le recours à l'épiscopat sans mandat, n'étant pas possible au regard de la doctrine catholique, ne saurait être une exigence de la foi ; voilà pourquoi la responsabilité de ceux qui utilisent, encouragent ou cautionnent la « voie épiscopale » nous semble très grande. Les catholiques fidèles, si zélés et courageux qu'ils soient, sont souvent déjà rongés par l'oubli de l'Eglise et de son unité, par l'indifférence à des pans entiers de sa doctrine, par la perte du sens de son autorité ; ils n'ont vraiment pas besoin qu'on les entraîne, malgré qu'on en ait, dans l'adhésion à une pseudo-hiérarchie. C'est là un grand sujet de tristesse et d'inquiétude.
22 Le jugement sera de plus en plus difficile ; la certitude - qui repose déjà sur une bonne dose de confiance difficile à placer - ira s'amenuisant. Ce simple fait montre à lui seul que la « voie épiscopale » n'est pas la voie du salut, pas même celle de la survie. Dans certaines lignées épiscopales, on en est à la troisième ou quatrième génération de sacres, et les intermédiaires, venus parfois on ne sait d'où, disparaissent les uns après les autres...
23 Bulletin Notre-Dame de la Sainte-Espérance, n° 98 de juillet 1994.
24 Si l'on veut comparer les raisons qui permettraient d'assister à la messe d'un prêtre ordonné par un évêque sacré sans mandat apostolique, et celles qui permettrait d'assister à une messe una cum Johanne-Paulo, la réponse est assez indécise. En considération de la nature des choses, nous serions plus sévère dans le second cas ; en considération de la gravité des conséquences, nous serions beaucoup plus sévère dans le premier cas.
Les italiques sont dans le texte original, seul le gras sur la question est de mon fait.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
.
Merci Gabrielle pour la réponse complémentaire de l'Abbé Belmont.
Quant au fameux paragraphe 1 (plus haut) je ne désespère pas !
Merci Gabrielle pour la réponse complémentaire de l'Abbé Belmont.
Quant au fameux paragraphe 1 (plus haut) je ne désespère pas !
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
refuser intérieurement cet una cum et protester devant Dieu qu'on veut se conformer à toutes les exigences de la foi catholique ;
— avoir une raison grave (c'est-à-dire proportionnée) de le faire. Il est bien évident que craindre un surcroît de distance ou de fatigue, vouloir bénéficier d'horaires plus commodes, ou éviter une rencontre peu sympathique, ne sauraient constituer une raison suffisante. En revanche, la nécessité de mettre ses enfants dans une école de bonne moralité ou de ne pas s'exposer à une périlleuse privation de sacrements peut être cette raison grave,
«En un mot, il ne faut pas que cette assistance à la messe entachée de l'una cum soit volontaire: il faut qu'on ne puisse faire autrement
N'est-ce pas une incohérence terrible.
Après avoir fustigé l'una cum, voilà que commence la valse à 4 temps.
Ah! si le bébé pouvait pleurer quand le prêtre arrivera à "una cun famulo tuo papa nostro"
J'aimerais bien savoir où ira se cacher le fidèle lorsqu'arrivera le Suscipiat? Vite en dessous du banc. Bof! Un peu d'air frais, ça serait le temps..
Est-ce la nouvelle forme d'assistance passive à un culte non-catholique?
Cette théorie de l'abbé Belmont est du grand n'importe quoi...
L'abbé Demaris mort en exil pour sa foi, n'a pas tenu ce langaga à ses fidèles, le pape en défendant d'assister à la messe des jureurs n'a pas fait ce genre de concession...
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
La position de l'abbé Belmont ne serait-elle pas libérale.
Tentative de réconciliation en cas d'urgence de reconcilier par la porte arrière le feu et l'eau.
Tentative de réconciliation en cas d'urgence de reconcilier par la porte arrière le feu et l'eau.
"Ce qui afflige votre pays et l'empêche de mériter les bénédictions de Dieu, c'est le mélange des principes.
Je dirais le mot, je ne le tairais pas, ce que je crains pour vous, ce ne sont pas ces misérables de la Commune, vrais démons échappés de l'Enfer, c'est le libéralisme catholique, c'est-à-dire ce système fatal qui rêve toujours d'accorder deux choses irréconciliables, l'Eglise et la Révolution.
Je l'ai déjà condamné, mais je le condamnerai quarante fois s'il le fallait. Oui, je le redis à cause de l'amour que je vous porte, c'est ce jeu de bascule qui finirait pas détruire la religion chez vous. Il faut aimer ses frères errants, mais pour cela il n'est point besoin d'amnistier l'erreur et de supprimer, par égards pour elle, les droits de la vérité."
(Allocution du pape Pie IX à des pèlerins français, 1871.
Cité par Dom Benoît in "Les Erreurs Modernes", tome II, p.15)
Diane + R.I.P- Nombre de messages : 5488
Date d'inscription : 28/01/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
gabrielle a écrit: Cette théorie de l'abbé Belmont est du grand n'importe quoi...
L'abbé Demaris mort en exil pour sa foi, n'a pas tenu ce langaga à ses fidèles, le pape en défendant d'assister à la messe des jureurs n'a pas fait ce genre de concession...
L'abbé Belmont aurait grand intérêt à (re)lire et méditer le momument catholique qu'est la petite brochure de l'Abbé Demaris. Il m'en reste quelque copies-papier, si la chose l'intéresse.
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
Vous pouvez lui offrir sur son blog quicumque
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
ROBERT. a écrit:gabrielle a écrit: Cette théorie de l'abbé Belmont est du grand n'importe quoi...
L'abbé Demaris mort en exil pour sa foi, n'a pas tenu ce langaga à ses fidèles, le pape en défendant d'assister à la messe des jureurs n'a pas fait ce genre de concession...
L'abbé Belmont aurait grand intérêt à (re)lire et méditer le momument catholique qu'est la petite brochure de l'Abbé Demaris. Il m'en reste quelque copies-papier, si la chose l'intéresse.
"J'ai aimé la justice et j'ai haï l'iniquité ; c'est pour cela que je meurs en exil."
Saint Grégoire VII.
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
gabrielle a écrit:Vous pouvez lui offrir sur son blog quicumque
Voulez-vous dire que l'Abbé Demaris est sur le Net et que n'aurai qu'un lien à envoyer sur Quicumque ?
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
ROBERT. a écrit:gabrielle a écrit:Vous pouvez lui offrir sur son blog quicumque
Voulez-vous dire que l'Abbé Demaris est sur le Net et que n'aurai qu'un lien à envoyer sur Quicumque ?
Je me suis inscrit sur son "blog" et lui ai fait la suggestion. Est-ce la bonne procédure ?
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
ROBERT. a écrit:
"J'ai aimé la justice et j'ai haï l'iniquité ; c'est pour cela que je meurs en exil."
Saint Grégoire VII.
Magnifique !
Sandrine- Nombre de messages : 4297
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
Sandrine a écrit:ROBERT. a écrit:
"J'ai aimé la justice et j'ai haï l'iniquité ; c'est pour cela que je meurs en exil."
Saint Grégoire VII.
Magnifique !
On devrait apppliquer la même citation à l'abbé Demaris et, qui sait plus tard ? à l'abbé Belmont !
.
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
ROBERT. a écrit:
On devrait apppliquer la même citation à l'abbé Demaris et, qui sait plus tard ? à l'abbé Belmont !
.
Effectivement mon cher Robert ! Quant à l'abbé Belmont ... je lui souhaite !
Sandrine- Nombre de messages : 4297
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
Quoi, l'exil?
hihihi!
hihihi!
Rosalmonte- Nombre de messages : 1985
Date d'inscription : 16/07/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
Rosalmonte a écrit:Quoi, l'exil?
hihihi!
Sandrine- Nombre de messages : 4297
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
.
Qu'il devienne un Saint comme le Pape Grégoire VII !!
Qu'il devienne un Saint comme le Pape Grégoire VII !!
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: L'Abbé Belmont répond à quelques questions
affirmer et faire TOUT ce qui est exigé par la foi et son témoignage, car la foi est indivisible ; - ne RIEN affirmer ni faire QUE ce qui exigé par la foi car le jugement propre, qui prend fatalement le relais, est aveugle ; il n'est en rien règle d'action à l'égard de l'Eglise ; il conduit à l'abandon ou à l'aventurisme, qui n'a jamais produit que des injustices et des catastrophes.
L'abbé Belmont se place en contradiction avec son propre raisonnement.
Si nous ne devons rien faire ou affirmer de contraire à ce que la foi exige, pour ne pas tomber dans "l'aventurisme" alors, comment peut-il se hasarder sur les chemins d'une possible suppléance de la part du Christ pour une juridiction manquante.
N'est-ce pas justement, créer une Église de doute et de subjectivisme.
Lui, venu d'Écône se réclame du droit à l'exercice de son ministère, au nom de quoi dénie-t-il à celui issu de Thuc (que l'Église s'était donnée, au même titre que ML) l'exercice de ce même magistère.
Il ne garde pas jusqu'à l'ultime conséquence (pour lui) son raisonnement.
Diane + R.I.P- Nombre de messages : 5488
Date d'inscription : 28/01/2009
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