« De Romano Pontifice » de Saint Robert Bellarmin avec commentaires

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Message  Carolus.Magnus.Imperator. Sam 09 Oct 2010, 11:55 am

Saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice, livre II, chap. 30 a écrit:La quatrième opinion est celle de Cajetan, selon laquelle le Pape manifestement hérétique n'est pas déposé ipso facto, mais peut et doit être déposé par l'Eglise. À mon avis, cette opinion ne peut se défendre. Puisqu'à prime abord, il est prouvé, avec arguments d'autorité et de raison, que l'hérétique manifeste est déposé ipso facto. L'argument d'autorité est tiré de Saint Paul (Tite, c. 3), lequel ordonne que soit évité l'hérétique après deux avertissements, c'est-à-dire après qu'il se soit manifesté obstiné, et donc avant toute excommunication ou sentence juridique (1). Et c'est ce que Saint Jérôme écrit, en ajoutant que tous les autres pécheurs sont exclus de l'Eglise par sentence d'excommunication, tandis que l'hérétique, de par son son propre mouvement, s'exile de lui-même et se sépare de lui-même du Corps du Christ (2). Maintenant, un Pape demeurant Pape ne peut être évité, alors comment donc serions-nous tenus d'éviter notre propre tête ? Comment pourrions-nous nous séparer nous-mêmes d'un membre qui nous est uni ?




(1) [A]vant toute excommunication ou sentence juridique, c'est-à-dire que l'excommunication et la sentence juridique, étant tantôt latae sententiae ou ferendae sententiae, relèvent du droit ecclésiastique, ainsi, avant même que soit prononcée ou infligée toute sentence proprement ecclésiastique, celui qui ne croit pas est déjà jugé selon la loi divine, et par là, sa condamnation est toute prononcée.

R.P. Libermann, Commentaire sur l’evangile selon Saint Jean, p.101 a écrit:Tandis que ceux qui ne croient pas sont déjà jugés, parce qu’ils ne croient pas au nom du Fils unique de Dieu. Il faut observer ces mots : Jam judicatus est. Ils sont chargés de péchés, qui renferment la matière de leur jugement et d’une ample condamnation. [...] Et par là même leur condamnation est toute prononcée …


(2) Ne s'agit-il pas ici de ce en quoi consiste le canon 188,° 4, lequel n'étant pas une peine ecclésiastique (puisque ne figurant pas au livre V [des Peines] du code de droit canonique) est assimilé à la renonciation tacite, laquelle est la conséquence d'un fait, c'est-à-dire l'exile et la séparation de l'hérétique de son propre mouvement, qui implique la démission !?


Chanoine Bargilliat, Droits et Devoirs des curés, p.30 a écrit:
La renonciation tacite (c. 188) est la conséquence d’un fait qui implique la démission; et c’est le Droit lui-même qui intervient pour l’imposer et l’accepter.


Dernière édition par Louis le Jeu 18 Sep 2014, 1:04 pm, édité 7 fois (Raison : Pour regroupement dans un seul Post-it. merci)

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Message  Carolus.Magnus.Imperator. Sam 09 Oct 2010, 11:58 am

Saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice, livre II, chap. 30 a écrit:Ce principe est des plus certains. Le non-chrétien ne peut, en aucune manière, être Pape, tel que Cajetan l'admet lui-même (lib. c. 26). La raison en est qu'un individu ne peut être la tête de ce qu'il n'est pas membre; alors celui qui n'est pas chrétien n'est pas membre de l'Eglise, et un hérétique manifeste n'est pas un chrétien, tel que clairement enseigné par Saint Cyprien (lib. 4, epist. 2), Saint Athanase (Scr. 2 cont. Arian.) Saint Augustin (lib. de great. Christ. cap. 20), Saint Jérôme (contra Lucifer) et autres; conséquemment, l'hérétique manifeste ne peut être Pape.


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Message  Carolus.Magnus.Imperator. Sam 09 Oct 2010, 11:58 am

Saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice, livre II, chap. 30 a écrit:À cela, Cajetan répond (in Apol. pro tract. praedicto cap. 25 et in ipso tract. cap. 22) que l'hérétique n'est pas chrétien "simpliciter", mais chrétien "secundum quid". Puisque, étant admis que deux choses constituent le chrétien - la foi et le caractère [batpême] - l'hérétique, ayant perdu la foi, demeure d'une certaine manière uni à l'Eglise et est sujet capable de juridiction; conséquemment, il est Pape, mais on doit le lui retiré [le Souverain pontificat] , puisqu'il est disposé, avec disposition ultime, à cesser d'être Pape : tout comme l'homme qui n'est pas encore mort bien qu'étant "in extremis" [sur le point de mourrir].


Dernière édition par Carolus.Magnus.Imperator. le Sam 09 Oct 2010, 12:30 pm, édité 2 fois

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Message  Carolus.Magnus.Imperator. Sam 09 Oct 2010, 12:00 pm

Saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice, livre II, chap. 30 a écrit:Encore une fois : d'abord, si l'hérétique demeure, "in actu" uni à l'Eglise en vertu du caractère [baptême], il ne pourrait se voir capable d'être coupé ou séparé de l'Eglise "in actu", puisque le caractère [baptême] est indélébile. Mais il n'y a personne qui puisse nier qu'un quelconque individu puisse être séparé "in actu" de l'Eglise. Conséquemment, le caractère [le baptême] ne fait pas de l'hérétique un être "in actu" dans l'Eglise, mais est seulement un signe qu'il fut dans l'Eglise et qu'il doit y retourner. Analogiquement, quand une brebie perdue se promène dans les montagnes, la marque qui lui est imprégnée ne la fait pas être dans l'étable, mais elle indique seulement de quelle étable elle s'est égaré, et à quelle étable elle doit y être ramené. Cette vérité se confirme avec Saint Thomas, lequel affirme (Summ. Theol. III, q. 8, 3) que ceux qui n'ont pas la foi ne sont pas unis "in actu" au Christ, mais seulement potentiellement - et Saint Thomas se réfère ici à l'union intérieure, et non à l'union extérieure laquelle est produite par la confession de la foi et les signes visibles. Conséquemment, tout comme le caractère est quelque chose d'intérieur, et non extérieur, selon Saint Thomas le caractère [baptême] seul n'unit pas un homme, "in actu", au Christ (1).



(1) Ce qui explique pourquoi le canon 188, ° 4, n'étant pas une peine puisque ne figurant pas au livre V "des Peines" du code de droit canonique, n'utilise pas les termes "dévie notoirement" (malheureusement pour Sanborn) au lieu de "dévie publiquement", puisque ceux-là feraient référence à l'intention (connue publiquement) au for interne d'enfreindre la loi, c'est-à-dire à la mauvaise foi, et donc que celui qui se maintiendrait extérieurement acatholique - tout en étant de bonne foi au for interne ou en faisant en sorte qu'il soit impossible de connaître ses dispositions internes - pourrait tenir un office dans l'Eglise et exercer ainsi une juridiction au for externe bien qu'il ne profèsse pas extérieurement la foi catholique (c'est exactement la conception FSSPX de l'Eglise). De cette manière, l'unité de foi dans l'Église ainsi que sa visibilité seraient réduite à néant puisque l'Eglise serait composée de membres adhérant extérieurement à diverses doctrines contradictoires. À l'inverse, les termes "dévie publiquement" désigne celui qui extérieurement et publiquement ne professe plus le catholicisme indépendamment des dispositions internes (dont lesquelles seul Dieu est juge).

Chanoine Cyrille Labrecque, Consultations Théologiques, p.492 a écrit:
... l'hérétique ou le schismatique, fût-il de la meilleure foi du monde, n'appartient pas à l'Église; donc, extérieurement et publiquement, l'Eglise ne saurait le traiter comme un de ses enfants, ne saurait rien lui octroyer du patrimoine familial; donc elle ne saurait lui accorder la participation aux choses saintes confiés à sa gestion par le Christ.


Dernière édition par Carolus.Magnus.Imperator. le Mer 20 Oct 2010, 5:40 pm, édité 1 fois

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Message  Carolus.Magnus.Imperator. Sam 09 Oct 2010, 12:01 pm

Saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice, livre II, chap. 30 a écrit:De plus, contre l'argument de Cajetan, soit la foi est une disposition nécessaire "simpliciter" à l'individu pour être Pape, ou elle est seulement nécessaire pour être un bon Pape. Dans la première hypothèse, dans le cas où cette disposition serait éliminée par la disposition contraire, laquelle est l'hérésie, le Pape cesse immédiatement d'être pape : puisque la forme ne peut se maintenir sans les dispositions nécessaires. Dans la seconde hypothèse, le Pape ne pourrait être déposé pour hérésie, puisqu'autrement il devrait être déposé pour ignorance, immoralité et autres causes similaires qui empêchent la connaissance, la moralité, et toutes autres dispositions nécessaires pour qu'il soit un bon Pape (ad bene esse papae). De plus, à cela, Cajetan reconnaît (tract. praed., ca. 26) que le Pape ne peut être déposé pour le manque de dispositions nécessaires, non "simpliciter", mais seulement "ad bene esse" (1).



(1) Voilà une réponse admirable aux arguments de ceux qui nous rétorquent que les soi-disants Pontifes Romains luxurieux, corrompus (etc) méritent bien davantage d'être considérés comme faux pape plutôt que les Montini, Wojtyla , et Ratzinger puisqu'ils renvoient au même niveau le manque de dispositions ad bene esse, qui n'engendre pas la perte du Souverain Pontificat, et le manque de dispositions simpliciter, lesquelles en revanche sont nécessaires pour être Pape.



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Message  Carolus.Magnus.Imperator. Sam 09 Oct 2010, 12:03 pm

Saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice, livre II, chap. 30 a écrit:À cela, Cajetan répond que la foi est une disposition nécessaire "simpliciter", mais partiellement, et non totalement; et que, conséquemment, même si sa foi disparaîtrait, il continuerait d'être Pape, en raison de l'autre partie de la disposition, le caractère [baptême], lequel persiste toujours.

Encore une fois, cet argument : soit la totale disposition, constituée par le caractère [baptême] et la foi, est nécessaire "simpliciter", ou elle n'est pas, alors la disposition partielle serait suffisante. Dans la première hypothèse, la foi disparue, la disposition "simpliciter" nécessaire n'est plus, puisque la disposition "simpliciter" nécessaire était la totale, et la totale n'existe plus. Dans la seconde hypothèse, la foi est seulement nécessaire "ad bene esse", et conséquemment son absence ne justifie pas la déposition du Pape. De plus, ce qui se retrouve dans la disposition ultime à la mort, cesse immédiatement d'exister après la mort, sans l'intervention d'aucune autre force extérieure, conséquemment, de la même évidence, le Pape hérétique cesse également d'être Pape par lui-même, sans aucune déposition (1).


Le terme déposition est à prendre parfois en son sens propre, et parfois, ailleurs, en son sens impropre. Canoniquement parlant, c'est-à-dire au sens propre, la déposition signifie une peine ecclésiastique ferendae sententiae, c'est-à-dire une sentence portée devant le juge, et, de plus, cette sentence est réservée à un tribunal de cinq juges. Or, comme le Pontife Romain n'est jugé par personne (can. 1556), il devient évident que nul ne peut le déposé au sens strict du terme. Auparavant, selon le Dict. de Droit Canonique, la déposition était synonyme de perte d'office, ailleurs, elle était synonyme de dégradation. Ainsi, quand les anciens auteurs disent que le Pontife Romain hérétique est déposé ipso facto, il s'agit bien évidemment en son sens impropre, c'est-à-dire en tant que perte d'office ipso facto, et non dans le sens strict. lorsque certains auteurs disent (tel que le R.P. Augustine dans son commentaire du code de droit canonique) que le Pontife Romain ne peut être déposé, il s'agit de déposition au sens strict. Il faut bien sûr avoir à l'esprit cette distinction fondamentale afin de ne pas s'y perdre lorsqu'on entend parfois un auteur affirmer que le Pape hérétique cesse d'être Pape ipso facto et un peu plus loin le même auteur d'affirmer que le Pape ne peut être déposé.

Voici d'ailleurs les explications de Naz à ce sujet :

R. Naz, Dict. de Droit Canonique, t. IV, col. 1159 a écrit:Résumons en guise de conclusion, l’explication que les meilleurs théologiens et canonistes ont donnée à cette difficulté (Bellarmin, De Romano Pontifice, l. II, c.30; Bouix, De papa, t. II, Paris, 1869, p. 653; Wernz-Vidal, Jus Decretalium, l. VI, Jus poenale ecclesiae catholicae, Prati, 1913, p. 129). Il ne peut être question de jugement et de déposition d’un pape dans le sens propre et strict des mots. Le vicaire de Jésus-Christ n’est soumis à aucune juridiction humaine. Son juge direct et immédiat est Dieu seul. Si donc d’anciens textes conciliaires ou doctrinaux semblent admettre que le pape puisse être déposé, ils sont sujets à distinction et rectification. Dans l’hypothèse, invraisemblable d’ailleurs, où le pape tomberait dans l’hérésie publique et formelle, IL NE SERAIT PAS PRIVÉ DE SA CHARGE PAR UN JUGEMENT DES HOMMES, MAIS PAR SON PROPRE FAIT, PUISQUE L’ADHÉSION FORMELLE À UNE HÉRÉSIE L’EXCLUERAIT DU SEIN DE L’ÉGLISE.







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Message  Carolus.Magnus.Imperator. Sam 09 Oct 2010, 12:05 pm

Saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice, livre II, chap. 30 a écrit:Finalement, les Saints Pères enseignent unanimement que non seulement les hérétiques sont hors de l'Eglise, mais qu'ils sont également dépossédés ipso facto de toute juridiction et dignité ecclésiastique. Saint Cyprien (lib. 2, epist. 6) affirme : "Nous affirmons qu'absolument aucun hérétique ou schismatique n'a un quelconque pouvoir ou droit"; et il enseigne également (lib. 2, epist. 1) que les hérétiques qui retournent à l'Eglise doivent être reçus en tant que laïcs, même s'ils ont été auparavant prêtres ou évêques dans l'Eglise (1). Saint Optat (lib. 1 cont. Parmen.) enseigne que les hérétiques et schismatiques ne peuvent avoir les clés du Royaume du Paradis, ni lier ou délier. Saint ambroise (lib. 1 de poenit., ca. 2), Saint Augustin (in Enchir., cap. 65), Saint Jérôme (lib. cont. Lucifer) enseigne de même.


(1) Ne voyons-nous pas ici en substance les § 5 et 6 de la Bulle « Cum ex Apostolatus Officio » !? En effet, que décrète la dite Bulle si ce n'est que le clerc retournant à l'Eglise, ayant donc autrefois dévié de la foi, ne peut accéder validement aux offices ecclésiastiques et autres dignités !? La raison en est que l'hérétique, selon Saint Cyprien, était atteint d'une infamie de droit, laquelle est perpétuelle par nature et ne cesse pas même après la résipiscence du coupable (c'est-à-dire pas même après que l'hérétique revienne à la foi), mais uniquement après que le coupable soit relevé de son infamie par dispense du Saint-Siège, l'hérétique, donc, était atteint d'une infamie de droit qui l'empêchait d'obtenir validement un office dans l'Eglise. Ainsi, même après avoir abjuré ses anciennes fausses croyances, le clerc hérétique qui revenait à l'Église ne pouvait obtenir validement un office ou exercer une fonction sacrée en raison de l'infamie - de nature perpétuelle - dont il était atteint (à moins d'une dispense du Saint-Siège).

Paul IV, Cum ex Apostolatus Officio, §6 a écrit:

De plus, si jamais un jour il apparaissait qu'un Evêque, faisant même fonction d'Archevêque, de Patriarche ou de Primat; qu'un Cardinal de l'Eglise Romaine, même Légat; qu'un Souverain Pontife lui-même, avant sa promotion et élévation au Cardinalat ou au Souverain Pontificat, déviant de la foi Catholique est tombé en quelque hérésie, sa promotion ou élévation, même si elle a eu lieu dans la concorde et avec l'assentiment unanime de tous les Cardinaux, est nulle, sans valeur, non avenue. Son entrée en charge, consécration, gouvernement, administration, tout devra être tenu pour illégitime.

Nous voyons également cette ancienne législation incorporée en partie dans le code de droit canonique de 1917.

Le can. 2314, § 1,°3, par exemple, stipule que ceux qui donnent leur nom à une secte non catholique ou y ont publiquement adhéré sont infâmes [de droit] par le fait même. Le can. 2294, §1, quant à lui, stipule que l'infame de droit est inhabile à obtenir les bénéfices, offices, dignités (etc) dans l'Eglise. Le can. 2295 stipule que l'infamie de droit ne cesse que par dispense du Saint-Siège. De cette façon, celui qui se fait inscrire dans une secte acatholique ou qui y adhère publiquement est atteint par l'infamie de droit ipso facto (can. 2314, §1, °3) et ne peut obtenir validement un office dans l'Eglise (can. 2294, §1) tant et aussi longtemps qu'il n'aura pas reçu une dispense du Saint-Siège (can. 2295).

Naz, Traité de Droit Canonique, t.IV, p.686 a écrit:

L'inhabilité à certains actes les rends invalides. L'infâme de droit ne peut donc obtenir validement un office ecclésiastique, être validement parrain, etc.

Et la preuve que ces canons tirent leur substance de cette législation ancienne évoquée par Saint-Robert Bellarmin et la Bulle de Paul IV est que les Fontes de tous ces canons ci-dessus renvoient à la dite Bulle.


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Message  Carolus.Magnus.Imperator. Sam 09 Oct 2010, 12:07 pm

Saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice, livre II, chap. 30 a écrit:Le Pape Saint Célestin I (epist. ad jo. Antioch., laquelle apparaît dans Conc. Ephes., tom. I, cap.19) écrit : "Il est évident qu'il [l'excommunié par Nestorius] reste, et est resté, en communion avec nous, et que nous ne considérons nullement destitués tous ceux qui ont été excommuniés ou privés de leur charge, soit épiscopale ou cléricale, par l'évêque Nestorius ou par les autres qui l'ont suivi, après qu'il ait commencé à prêcher l'hérésie. Puisque celui s'étant de lui-même déjà montré comme méritant d'être excommunié, ne peut excommunier qui que ce soit de par sa propre sentence."


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Message  Carolus.Magnus.Imperator. Sam 09 Oct 2010, 12:07 pm

Saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice, livre II, chap. 30 a écrit:Également, dans une lettre adressée au clergé de Constantinople, le Pape Saint Célestin I affirme : "L'autorité du Siège Apostolique a déterminé que les évêques, clercs ou simples chrétiens qui ont été déposés ou excommuniés par Nestorius et ses disciples, après que celui-là ait commencé à prêcher l'hérésie, ne doivent pas être considérés déposés ou excommuniés. Puisque celui qui dévie de la foi avec de telles prédications, ne peut déposer ou renvoyer qui que ce soit.

Saint Nicolas I (epist. ad Michael) répète et confirme la même chose. Finalement, Saint Thomas enseigne également (S. Theol., II-II, q. 39, a. 3) que les schismatiques perdent immédiatement toute juridiction, et donc que tout ce qu'ils essaient de faire en ce qui concerne la juridiction est nul.

Il n'y a aucun fondement pour ce que quelques-uns répondent à cela : que ces Pères se sont basés sur une loi ancienne, et qu'aujourd'hui, par décret du Concile de Constance, seuls ceux qui ont été nommément excommuniés ou qui assaillent des clercs perdent leurs juridiction. Je dis que cet argument n'a aucune valeur, puisque ces Pères, en affirmant que les hérétiques perdent toute juridiction, ne citèrent aucune loi humaine, laquelle, en outre, n'existait probablement pas par rapport à la question, mais argumentèrent en se fondant sur la nature même de l'hérésie. Le Concile de Constance ne traite que des excommuniés, c'est-à-dire, ceux qui ont perdu leur juridiction par sentence de l'Eglise, tandis que les hérétiques, avant même qu'ils soient excommuniés, sont hors de l'Eglise et privés de toute juridiction (1). Puisqu'ils sont déjà condamnés par leur propre sentence, tel que l'Apôtre l'enseigne (Tit. 3:10-11), c'est-à-dire, qu'ils ont été coupés du corps de l'Eglise sans excommunication, tel que Saint Jérôme l'affirme.


(1) Nous voyons ici que l'excommunication proprement dite est une peine de droit purement ecclésiastique. Avant même que l'hérétique puisse encourir l'excommunication, il se coupe lui-même du corps de l'Eglise et perd ipso facto toute juridiction (du moins pour le for externe). Voilà qui met en lumière le canon 2264, lequel stipule que l'acte de juridiction posé par l'excommunié non déclaré comme tel est valide et licite si demandé par les fidèles selon la teneur du canon 2261, §2.

Can. 2264

Tout acte de juridiction, tant du for interne que du for externe, posé par un excommunié est illicite; s’il y a eu une sentence condamnatoire ou déclaratoire, l’acte est même invalide, sauf ce qui est prescrit au Can. 2261 § 3; toutefois avant le prononcé de la sentence, ils sont valides et même licites, s’ils ont été sollicités par les fidèles selon la teneur du Can. 2261 § 2.

L'hérétique perd toute juridiction de par la loi divine avant même d'avoir encouru l'excommunication portée par le droit ecclésiastique. Un hérétique, donc, avant même d'être déclaré excommunié, et avant même d'avoir encouru l'excommunication, ne peut poser un acte de juridiction (surtout au for externe). Conséquemment, le canon 2264 ne peut s'appliquer aux hérétiques non encore déclarés excommuniés.


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Message  Carolus.Magnus.Imperator. Sam 09 Oct 2010, 12:08 pm

Saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice, livre II, chap. 30 a écrit:À part cela, la seconde affirmation de Cajetan, voulant que le Pape hérétique puisse vraiment et autoritairement être déposé par l'Eglise, n'est pas moins fausse que la première. Puisque si l'Eglise dépose le Pape contre son gré, elle est certainement au-dessus du Pape; pourtant, Cajetan lui-même, dans le même traité, soutient le contraire. Cajetan répond que l'Eglise, en déposant le Pape, n'a pas autorité sur le Pape, mais sur le lien qui unit la personne au Pontificat. De la même manière que l'Eglise, en unissant le Pontificat à telle personne, n'est pas, pour cette raison, au-dessus du Pape, donc, également, l'Eglise peut séparer le Pontificat de telle personne dans le cas d'hérésie, sans pour autant qu'elle se prétende au-dessus du Pape.

Mais, contrairement à cela, il doit être observé en premier lieu que, du fait que le Pape dépose les évêques, il est déduit que le Pape est au-dessus de tous les évêques, bien que le Pape, en déposant les évêques, ne détruit pas la juridiction épiscopale, mais la sépare seulement de la personne. En second lieu, déposer qui que ce soit du Pontificat contre le gré de celui qui est déposé, est sans aucun doute le punir; pourtant, punir est le propre du supérieur ou du juge (1). En troisième lieu, suivant Cajetan et autres Thomistes, le tout et les parties considérées comme un tout sont en réalité la même chose, celui qui a autorité sur les parties considérées comme un tout, étant capable de les séparer l'une de l'autre, aurait également autorité sur le tout constitué par ces parties.



(1) Voilà une raison de plus pour affirmer que la renonciation tacite prévue au canon 188, °4, pour les clercs ayant dévié de la foi catholique, vise tous les offices ecclésiastiques y compris le Souverain Pontificat. En effet, n'étant pas une peine, c'est-à-dire qu'il ne s'agit pas d'une privation de l'office, tel que le Père Augustine l'affirme également, mais uniquement la conséquence intrinsèque du fait que le clerc dévie de la foi. Voilà encore pourquoi il est futile d'y opposer les canons 1556 et 2227.


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Message  Carolus.Magnus.Imperator. Sam 09 Oct 2010, 12:08 pm

Saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice, livre II, chap. 30 a écrit:L'exemple des électeurs, donné par Cajetan, qui ont le pouvoir de désigner une certaine personne pour le Pontificat, sans avoir le pouvoir sur le Pape, est également dépourvu de toute valeur. Puisque lorsqu'une chose est créée, l'acte est exercé sur la matière de la chose future, et non sur le composé, lequel n'existe pas encore, mais lorsqu'une chose est détruite, l'acte est exercé sur le composé, ce qui devient évident en considérant la nature des choses. En conséquence, en créant le Pontife, les Cardinaux n'exercent pas leur autorité sur le Pontife, puisqu'il n'existe pas encore, mais sur la matière, c'est-à-dire, sur la personne qui est disposée par l'élection à recevoir de Dieu la forme du Pontificat. Mais, s'ils déposent le Pontife, ils exerceraient nécessairement une autorité sur le composé, c'est-à-dire, sur la personne investie du pouvoir pontifical, en d'autres mots, sur le Pontife.

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Message  Carolus.Magnus.Imperator. Sam 09 Oct 2010, 12:09 pm

Saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice, livre II, chap. 30 a écrit:Conséquemment, l'opinion qui est vraie est la cinquième, selon laquelle le Pape manifestement hérétique cesse de lui-même d'être Pape et la tête, de la même manière qu'il cesse d'être un chrétien et un membre du corps de l'Eglise; et pour cette raison, il pourrait être jugé et punit par l'Eglise (1). C'est la sentence de tous les anciens Pères, qui enseignent que les hérétiques manifestes perdent immédiatement toute juridiction, et c'est explicitement celle de Saint Cyprien (lib. 4, epist. 2), lequel disait comme suit à propos de Novatien, qui était Pape [anti-pape] pendant le schisme qui a surgi sous le Pontificat de Saint Cornélius : "Il n'aurait pas pu garder l'épiscopat, et, s'il avait été fait évêque avant, il s'est de lui-même séparé du corps de ceux qui étaient, comme lui, évêques, et de l'unité de l'Eglise."


(1) Petite précision ici pour les esprits tordus. Saint Robert affirme que le Pape manifestement hérétique cesse de lui-même d'être Pape et que par conséquent il pourrait être jugé et punit par l'Eglise, il ne s'agit donc pas de juger un PAPE, mais un individu ayant été Pape, et qui ne l'est plus à présent, un individu qui n'est plus la tête, qui est hors de l'Eglise, et qui n'a plus de droit en l'Eglise. En conséquence de quoi, l'Eglise peut le juger et le punir.


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Message  Carolus.Magnus.Imperator. Sam 09 Oct 2010, 12:09 pm

Saint Robert Bellarmin, De Romano Pontifice, livre II, chap. 30 a écrit:
Selon ce qu'affirme Saint Cyprien dans ce passage, même si Novatien aurait été vrai et légitime Pape, il aurait automatiquement tombé du Pontificat en se séparant de lui-même de l'Eglise.

C'est l'opinion des grands docteurs les plus récents, tel que Jean Driedo (lib. 4 de Script. et dogmat. Eccles., cap. 2, par. 2, sent. 2), lequel enseigne que seuls se séparent de l'Eglise ceux qui sont expulsés, comme les excommuniés, et ceux qui la quittent d'eux-mêmes ou qui s'y opposent en tant qu'hérétiques ou schismatiques. Et dans sa septième affirmation, il maintient qu'absolument aucun pouvoir spirituel sur ceux qui sont dans l'Eglise ne demeure en ceux qui la quittent. Melchior Cano affirme la même chose (lib. 4 de loc., cap. 2) lorsqu'il enseigne que les hérétiques ne sont ni membres et qu'ils ne font ni partie de l'Eglise, et qu'il ne peut pas même être imaginé que quelqu'un puisse y être la tête et le Pape, sans y être membre, ni en faire partie (cap. ult. ad argument. 12). Et il enseigne en premier lieu, avec des mots simples, que les hérétiques occultes sont toujours de l'Eglise, qu'ils en sont membres et qu'ils en font partie, et que conséquemment le Pape qui est occultement hérétique demeure toujours Pape (1). Cela est également l'opinion des autres auteurs que nous avons cité dans l'ouvrage De Ecclesia.

Cet argument se fonde sur ce que l'hérétique manifeste n'est d'aucune manière membre de l'Eglise, c'est-à-dire, ni spirituellement, ni corporellement, ce qui signifie qu'il n'y est pas membre ni par union interne, ni par union externe. Puisque même les mauvais catholiques y sont unis et membres, spirituellement par la foi, corporellement par la confession de la foi et par la participation aux sacrements visibles; les hérétiques occultes y sont unis et membres seulement par union externe; et, au contraire, les bons catéchumènes appartiennent à l'Eglise seulement par union interne, non par union externe; mais les hérétiques manifeste n'y sont reliés en aucune manière, tel que nous l'avons déjà prouvé.


(1) Nous voyons ici encore être confirmée la règle du canon 188, °4, laquelle stipule que l'hérétique, schismatique, ou apostat public perd ipso facto tout office dans l'Eglise.

Cardinal Mazella, De Religione et Ecclesia, p.468 a écrit:
Il est certain que les hérétiques publics ne sont pas membres de l'Eglise.

Tandis que l'hérétique occulte, c'est-à-dire l'hérétique qui se maintient encore publiquement catholique, est ipso facto excommunié et privé (privation = punition) de tout office, après monitions inefficaces, par voie de sentence judiciaire (ferendae sententiae). Par contre, selon le canon 2314, §1, 3°, l'hérétique occulte qui se fait inscrire dans une secte acatholique est visé par le canon 188, °4.

Carolus.Magnus.Imperator.

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Message  JCMD67 Lun 11 Oct 2010, 4:40 pm

Comme promis, le texte est sur Gloria.tv:

http://www.gloria.tv/?media=102845
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Message  FRANC Mar 10 Nov 2015, 12:00 am

En dehors d'un manuscrit par Chastillon, secrétaire du Cardinal du Perron ( https://archive.org/stream/bibliothquedelac01back#page/n607/mode/1up ), l'ouvrage "De Romano Pontifice" de Saint Robert Bellarmin, Docteur de l'Eglise,  appartenant à ses Controverses ("Disputationes de controversiis christianae fidei adversus hujus temporis haereticos" en 4 volumes : Tome 1 :  http://reader.digitale-sammlungen.de/de/fs1/object/display/bsb10635640_00003.html , Tome 2 : http://reader.digitale-sammlungen.de/resolve/display/bsb10635641.html , Tome 3 : http://reader.digitale-sammlungen.de/de/fs1/object/display/bsb10635642_00005.html , Tome 4 : http://reader.digitale-sammlungen.de/de/fs1/object/display/bsb10635643_00005.html , avec le texte en cause extrait de "De Summo Pontifice" livre II, Chapitre XXX http://reader.digitale-sammlungen.de/de/fs1/object/display/bsb10635640_00426.html )   n'a pas été édité publiquement en traduction française.

Cependant, une traduction française d'un résumé des Controverses, est parue en 1855, en 3 volumes, sous le titre de
"Démonstration victorieuse de la foi catholique : extraite des controverses du R. Cardinal Bellarmin", par l'Abbé Ducruet, chez l'éditeur Louis Vivès.
Il s'agit en fait, d'une traduction intégrale d'un ouvrage publié en latin en 1611, à Anvers : "Solida christianae fidei demonstratio " ( http://reader.digitale-sammlungen.de/de/fs1/object/display/bsb10688522_00005.html ) de Boudewijn de Jonge ou Balduinus Junius ou Beaudouin de Jonghe ( https://archive.org/stream/dictionnairedet08vaca#page/46/mode/1up ) Le texte, toujours en cause, extrait "De Romano Pontifice" de Saint Robert Bellarmin, y est aussi présent, comme en témoigne le lien ci-après : http://reader.digitale-sammlungen.de/de/fs1/object/display/bsb10688522_00120.html

Malheureusement, l'ouvrage de l'abbé Ducruet, "Démonstration victorieuse de la foi catholique" comprenant donc une traduction en français du  "De Romano Pontifice" de Saint Robert Bellarmin, n'est pas disponible en lecture directe sur internet, ni même disponible en achat d'occasion, on le trouve sur la catalogue de la BNF : http://cataloguelabs.bnf.fr/ark:/12148/cb300795591 . Il semblerait que l'on puisse en obtenir la reproduction, au format PDF, sous forme de texte numérisé intégral, : http://www.bnf.fr/fr/collections_et_services/reproductions_document/a.reproduction_document_tarifs.html
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Message  Benjamin Mar 10 Nov 2015, 6:20 am

FRANC a écrit:

Cependant, une traduction française d'un résumé des Controverses, est parue en 1855, en 3 volumes, sous le titre de
"Démonstration victorieuse de la foi catholique : extraite des controverses du R. Cardinal Bellarmin", par l'Abbé Ducruet, chez l'éditeur Louis Vivès.
(...)

Malheureusement, l'ouvrage de l'abbé Ducruet, "Démonstration victorieuse de la foi catholique" comprenant donc une traduction en français du  "De Romano Pontifice" de Saint Robert Bellarmin, n'est pas disponible en lecture directe sur internet, ni même disponible en achat d'occasion

En effet, je n'ai pas réussi à le trouver pour l'instant, mais je profite de l'occasion pour partager ce lien d'un moteur de recherche de livres d'occasion, au cas où vous ne le connaîtriez pas :

http://used.addall.com/

S'il marche comme annoncé, une seule recherche remplace ainsi la visite d'une vingtaine de sites et domaines différents.
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Message  gabrielle Mar 10 Nov 2015, 7:28 am

Merci
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Message  ROBERT. Mar 10 Nov 2015, 10:27 am

.
Merci Benjamin, je mets ce lien dans mes favoris.
ROBERT.
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Message  ROBERT. Mar 10 Nov 2015, 12:38 pm

.
Nous sommes toujours en voiture avec la traduction et les commentaires de C.M.I.

à propos du De Romano Pontifice de Saint Robert Bellarmin.
ROBERT.
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Message  FRANC Lun 21 Nov 2016, 5:54 pm

Pour les anglicistes, je me permets de signaler la parution récente d'une traduction en anglais du "De Romano Pontifice" de Saint Robert Bellarmin, sous le titre "On the Roman Pontiff", aux éditions Mediatrixpress, en un seul tome (livres 1 à 5) ou 2 tomes (livres 1 et 2 d'une part, livres 3, 4 et 5 d'autre part)  de ces 5 livres, par un auteur américain du nom de Ryan Grant, dont on ne peut cependant garantir l'orthodoxie exacte, en l'absence d'imprimatur et de nihil obstat. Le texte latin en regard, n'y est pas donnée. Le traducteur se propose de traduire ultérieurement, toujours en anglais, l'ensemble de l'ouvrage "De controversiis" d'où est extrait le "De Romano Pontifice". Le coût de ces 5 livres du "De Romano Pontifice", sous le titre "On the Roman Pontiff",  semble être de moins de 10€ en format e-book kindle, sur Amazon ( https://www.amazon.com/Roman-Pontiff-Five-Books-Controversiis/dp/0692705708 ).
Le Tome 1, avec donc les 2 premiers livres, est disponible sur archive.org : https://archive.org/details/OnTheRomanPontiffBellarmineSt.RobertS.J.5349
On retrouve la discussion par Saint Robert Bellarmin, sur la conduite à tenir face à l'hypothèse d'un pape hérétique (hypothèse pure à laquelle Bellarmin ne croit pourtant pas), ici : https://archive.org/stream/OnTheRomanPontiffBellarmineSt.RobertS.J.5349/On%20the%20Roman%20Pontiff%20-%20Bellarmine%2C%20St.%20Robert%2C%20S.J.%2C%20_5349#page/n185/mode/1up
Les marges sont malheureusement légèrement coupées.
Je reproduits l'extrait sans les marges coupées :

Chapter XXX: The Last Argument is Answered, Wherein the Argument is Taken up, Whether a Heretical Pope can be Deposed

The tenth argument. A Pope can be judged and deposed by the Church in the case of heresy; as is clear from Dist. 40, can. Si Papa: therefore, the Pontiff is subject to human judgment, at least in some case.

I respond: there are five opinions on this matter.

The first is of Albert Pighius, who contends that the Pope cannot be a heretic, and hence would not be deposed in any case [319]: such an opinion is probable, and can easily be defended, as we will show in its proper place. Still, because it is not certain, and the common opinion is to the contrary, it will be worthwhile to see what the response should be if the Pope could be a heretic.

Thus, the second opinion is that the Pope, in the very instant in which he falls into heresy, even if it is only interior, is outside the Church and deposed by God, for which reason he can be judged by the Church. That is, he is declared deposed by divine law, and deposed de facto, if he still refused to yield. This is of John de Turrecremata [320], but it is not proven to me. For Jurisdiction is certainly given to the Pontiff by God, but with the agreement of men, as is obvious; because this man, who beforehand was not Pope, has from men that he would begin to be Pope, therefore, he is not removed by God unless it is through men. But a secret heretic cannot be judged by men, nor would such wish to relinquish that power by his own will. Add, that the foundation of this opinion is that secret heretics are outside the Church, which is false, and we will amply demonstrate this in our tract de Ecclesia, bk 1.

The third opinion is on another extreme, that the Pope is not and cannot be deposed either by secret or manifest heresy. Turrecremata in the aforementioned citation relates and refutes this opinion, and rightly so, for it is exceedingly improbable. Firstly, because that a heretical Pope can be judged is expressly held in the Canon, Si Papa, dist. 40, and with Innocent [321]. And what is more, in the Fourth Council of Constantinople, Act 7, the acts of the Roman Council under Hadrian are recited, and in those it was contained that Pope Honorius appeared to be legally anathematized, because he had been convicted of heresy, the only reason where it is lawful for inferiors to judge superiors. Here the fact must be remarked upon that, although it is probable that Honorius was not a heretic, and that Pope Hadrian II was deceived by corrupted copies of the Sixth Council, which falsely reckoned Honorius was a heretic, we still cannot deny that Hadrian, with the Roman Council, and the whole Eighth Synod sensed that in the case of heresy, a Roman Pontiff can be judged. Add, that it would be the most miserable condition of the Church, if she should be compelled to recognize a wolf, manifestly prowling, for a shepherd.

The fourth opinion is of Cajetan [322]. There, he teaches, that a manifestly heretical Pope is not ipso facto deposed; but can and ought to be deposed by the Church. Now in my judgment, such an opinion cannot be defended. For in the first place, that a manifest heretic would be ipso facto deposed, is proven from authority and reason. The Authority is of St. Paul, who commands Titus [323], that after two censures, that is, after he appears manifestly pertinacious, an heretic is to be shunned: and he understands this before excommunication and sentence of a judge. Jerome comments on the same place, saying that other sinners, through a judgment of excommunication are excluded from the Church; heretics, however, leave by themselves and are cut from the body of Christ, but a Pope who remains the Pope cannot be shunned. How will we shun our Head? How will we recede from a member to whom we are joined?

Now in regard to reason this is indeed very certain. A non-Christian cannot in any way be Pope, as Cajetan affirms in the same book [324], and the reason is because he cannot be the head of that which he is not a member, and he is not a member of the Church who is not a Christian. But a manifest heretic is not a Christian, as St. Cyprian and many other Fathers clearly teach [325]. Therefore, a manifest heretic cannot be Pope. Cajetan responds in a defense of the aforementioned treatise, chapter 25, and in the treatise itself chapter 22, that a heretic is not a Christian simply; but is relatively. For since two things make a Christian, faith and the character, a heretic loses the virtue of faith, but still retains the character; and for that reason, still adheres in some way to the Church, and has the capacity for jurisdiction: hence, he is still Pope, but must be deposed, because he has been disposed due to heresy; after being disposed at the last, he is not Pope, as such he is a man, and not yet dead, but constituted at the point of death.

But on the contrary, since in the first place, were a heretic to remain joined with the Church in act by reason of the character, he could never be cut off and separated from her, because the character is indelible, yet everyone affirms that some can be cut off from the Church de facto: therefore, the character does not make a heretical man exist in the Church in act; rather, it is only a sign that he was in the Church, and that he ought to be in the Church. Just as the character impressed upon a sheep, when it was in the mountains, does not make it to be in the sheepfold, rather indicates from which fold it fled, and to where it can be driven back again. This is also confirmed by St. Thomas [326], who says that those who do not have faith are not united to Christ in act, but only in potency, and there he speaks on internal union, not external, which is made through the confession of faith, and the visible Sacraments. Therefore, since the character pertains to what is internal and not external, according to St. Thomas, the character alone does not unite a man with Christ in act. Next, either faith is a necessary disposition as one for this purpose, that someone should be Pope, or it is merely that he be a good Pope. If the first, therefore, after that disposition has been abolished through its opposite, which is heresy, and soon after the Pope ceases to be Pope: for the form cannot be preserved without its necessary dispositions. If the second, then a Pope cannot be deposed on account of heresy. On the other hand, in general, he ought to be deposed even on account of ignorance and wickedness, and other dispositions which are necessary to be a good Pope, and besides, Cajetan affirms that the Pope cannot be deposed from a defect of dispositions that are not necessary as one, but merely necessary for one to be a good Pope.

Cajetan responds that faith is a necessary disposition simply, but in part not in total, and hence with faith being absent the Pope still remains Pope, on account of another part of the disposition which is called the character, and that still remains. But on the other hand, either the total disposition which is the character and faith, is necessary as one unit, or it is not, and a partial disposition suffices. If the first, then without faith, the necessary disposition does not remain any longer as one, because the whole was necessary as one unit and now it is no longer total. If the second, then faith is not required to be good, and hence on account of his defect, a Pope cannot be deposed. Thereupon, those things which have the final disposition to ruin, soon after cease to exist, without another external force, as is clear; therefore, even a heretical Pope, without any disposition ceases to be Pope through himself.

Next, the Holy Fathers teach in unison, that not only are heretics outside the Church, but they even lack all Ecclesiastical jurisdiction and dignity ipso facto. Cyprian says: “We say that all heretics and schismatics have not power and right” [327]. He also teaches that heretics returning to the Church must be received as laymen; even if beforehand they were priests or bishops in the Church [328]. Optatus teaches that heretics and schismatics cannot hold the keys of the kingdom of heaven, nor loose or bind [329]. Ambrose and Augustine teach the same, as does St. Jerome who says: “Bishops who were heretics cannot continue to be so; rather let them be constituted such who were received that were not heretics” [330]. Pope Celestine I, in an epistle to John of Antioch, which is contained in Volume One of the Council of Ephesus, ch. 19, says: “If anyone who was either excommunicated or exiled by Bishop Nestorius, or any that followed him, from such a time as he began to preach such things, whether they be from the dignity of a bishop or clergy, it is manifest that he has endured and endures in our communion, nor do we judge him outside, because he could not remove anyone by a sentence, who himself had already shown that he must be removed.” And in a letter to the clergy of Constantinople: “The Authority of our See has sanctioned, that the bishop, cleric or Christian by simple profession who had been deposed or excommunicated by Nestorius or his followers, after the latter began to preach heresy, shall not be considered deposed or excommunicated. For he who had defected from the faith with such preaching, cannot depose or remove anyone whatsoever.”

Nicholas I confirms and repeats the same thing in his epistle to the Emperor Michael. Next, even St. Thomas teaches that schismatics soon loose all jurisdiction; and if they try to do something from jurisdiction, it is useless [331]. Nor does the response which some make avail, that these Fathers speak according to ancient laws, but now since the decree of the Council of Constance they do not lose jurisdiction, unless excommunicated by name, or if they strike clerics. I say this avails to nothing. For those Fathers, when they say that heretics lose jurisdiction, do not allege any human laws which maybe did not exist then on this matter; rather, they argued from the nature of heresy. Moreover, the Council of Constance does not speak except on the excommunicates, that is, on these who lose jurisdiction through a judgment of the Church. Yet heretics are outside the Church, even before excommunication, and deprived of all jurisdiction, for they are condemned by their own judgment, as the Apostle teaches to Titus; that is, they are cut from the body of the Church without excommunication, as Jerome expresses it.

Next, what Cajetan says in the second place, that a heretical Pope who is truly Pope can be deposed by the Church, and from its authority seems no less false than the first. For, if the Church deposes a Pope against his will, certainly it is over the Pope. Yet the same Cajetan defends the opposite in the very same treatise. But he answers; the Church, in the very matter, when it deposes the Pope, does not have authority over the Pope, but only on that union of the person with the pontificate. As the Church can join the pontificate to such a person, and still it is not said on that account to be above the Pontiff; so it can separate the pontificate from such a person in the case of heresy, and still it will not be said to be above the Pope.

On the other hand, from the very fact that the Pope deposes bishops, they deduce that the Pope is above all bishops, and still the Pope deposing a bishop does not destroy the Episcopacy; but only separates it from that person. Secondly, for one to be deposed from the pontificate against his will is without a doubt a penalty; therefore, the Church deposing a Pope against his will, without a doubt punished him; but to punish is for a superior and a judge. Thirdly, because according to Cajetan and the other Thomists, in reality they are the same, the whole and the parts are taken up together. Therefore, he who has so great an authority over the parts taken up together, such that he can also separate them, also has it over the whole, which arises from those parts.

Furthermore, the example of Cajetan does not avail on electors, who have the power of applying the pontificate to a certain person, and still does not have power over the Pope. For while a thing is made, the action is exercised over the matter of the thing that is going to be, not over a composite which does not yet exist, but while a thing is destroyed, the action is exercised over a composite; as is certain from natural things. Therefore, when Cardinals create the Pontiff, they exercise their authority not over the Pontiff, because he does not yet exist; but over the matter, that is, over the person whom they dispose in a certain measure through election, that he might receive the form of the pontificate from God; but if they depose the Pope, they necessarily exercise authority over the composite, that is, over the person provided with pontifical dignity, which is to say, over the Pontiff.

Now the fifth true opinion, is that a Pope who is a manifest heretic, ceases in himself to be Pope and head, just as he ceases in himself to be a Christian and member of the body of the Church: whereby, he can be judged and punished by the Church. This is the opinion of all the ancient Fathers, who teach that manifest heretics soon [mox] lose all jurisdiction, and namely St. Cyprian who speaks on Novation, who was a Pope in schism with Cornelius: “He cannot hold the Episcopacy, although he was a bishop first, he fell from the body of his fellow bishops and from the unity of the Church” [332]. There he means that Novation, even if he was a true and legitimate Pope; still would have fallen from the pontificate by himself, if he separated himself from the Church. The same is the opinion of the learned men of our age, as John Driedo teaches [333], those who are cast out as excommunicates, or leave on their own and oppose the Church are separated from it, namely heretics and schismatics. He adds in the same work [334], that no spiritual power remains in them, who have departed from the Church, over those who are in the Church. Melchior Cano teaches the same thing, when he says that heretics are not part of the Church, nor members [335], and he adds in the last Chapter, 12th argument, that someone cannot even be informed in thought, that he should be head and Pope, who is not a member nor a part, and he teaches the same thing in eloquent words, that secret heretics are still in the Church and are parts and members, and that a secretly heretical Pope is still Pope. Others teach the same, whom we cite in Book 1 of de Ecclesia. The foundation of this opinion is that a manifest heretic, is in no way a member of the Church; that is, neither in spirit nor in body, or by internal union nor external. For even wicked Catholics are united and are members, in spirit through faith and in body through the confession of faith, and the participation of the visible Sacraments. Secret heretics are united and are members, but only by an external union: just as on the other hand, good Catechumens are in the Church only by an internal union but not an external one. Manifest heretics by no union, as has been proved.

Footnotes:

319 Hierarchiae Ecclesiasticae, bk 4, ch. 8.
320 Loc. Cit., bk 4, part 2, ch. 20.
321 Serm. 2, de Consecratione Pontificis.
322Tract. De auctoritate Papae et Concilii, ch. 20, & 21.
323 Titus III.
324 Loc. Cit., ch. 26.
325 Cyprian, bk 4, epist. 2.; Athanasius, Contra Arianos, serm. 2; Augustine, de gratia Christi ch. 20; Jerome Contra Luciferianos, and many others.
326 III, q. 8, a. 3.
327 Bk 1, epist. 6.
328 Bk 2, epist. 1.
329 Contra Parmenianum.
330 Ambrose, de poenitentia, bk 1, ch. 2; Augustine, Enchrid., ch. 65; Jerome, Contra Luciferianos.
331 II IIae, q. 39, art. 3.
332 Bk 4, epist. 2.
333 De Scripturis et dogmatibus Ecclesiasticis, bk 4, ch. 2, part 2, sent. 2.
334 Ibid., sent. 7.
335 De Locis Theologiis, bk 4, ch. 2.
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