Mise à jour du catéchisme de persévérance

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Message  Lucie Ven 01 Oct 2010, 4:58 pm

Je trouve dommage qu'on n'ait pas les données scientifiques actuelles sur ce que Mgr Gaume nous donne à admirer dans son catéchisme de persévérance. Je vais essayer de m'atteler à cette tâche, car les problèmes évoqués sont semble-t-il résolus par la science actuelle. Même, la nature actuelle est plus admirable encore que la science permettait à Mgr Gaume de l'imaginer. Au jour où nos contemporains rejettent Dieu de sa Création, n'est-ce pas un devoir de réparation que d'adorer Dieu en elle.

St François d'Assise composa dans cet esprit son cantique de frère soleil. Voilà ce qu'il dit à ses frères, selon une pieuse tradition : "Je veux composer une nouvelle Laude du Seigneur dans ses créatures, car chaque jour, nous nous servons d'elles, sas elles nous ne pourrions vivre, et par elle le genre humain offense beaucoup le Créateur : chaque jour nous méconnaissons un tel bienfait, en ne louant pas comme nous le devrions notre Créateur qui nous a comblés de tant de biens." Ces Laudes, il les appela lui-même le Cantique de frère soleil, parce que "le soleil est la plus belle de toutes les créatures, et celle qu'on peut le mieux comparer à Dieu."

Catéchisme de persévérance, tome 1, p. 245.
Mgr Gaume : Pour connaître combien fut puissante et féconde la parole qui créa l'univers, recueillons-nous, et, nous transportant en esprit au moment de la création, écoutons-en le récit avec les mêmes sentiments d'admiration dont nous aurions été touchés, si nous avions été présents à ce grand ouvrage, et que nous eussions vu, à chaque parole du Créateur, sortir du néant cette foule de créatures si diversifiées et si parfaites. Devant nos yeux va se dérouler un livre magnifique, le premier dans lequel Dieu veut que les enfants des hommes lisent son existence, sa gloire, sa puissance, sa bonté et toutes ses perfections.

Ce livre admirable, Dieu l'écrivit en six jours. Que chacun de ces jours soit une révolution de vingt-quatre heures ou un espace de temps plus long, c'est une question laissée aux disputes des philosophes. [Lucie : qu'en est-il à notre époque ?]


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Message  Lucie Ven 01 Oct 2010, 5:26 pm

On nous parle de cette fameuse météorite qui détruisit, paraît-il, deux tiers des espèces vivantes, ou d'autres hypothèses bizarres. Mgr Gaume a une excellente explication : le péché originel et le déluge furent causes que la création fut bouleversée. Il pense que les dinosaures moururent à cause du péché originel.

Mgr Gaume : En tombant, l'homme perdit beaucoup de sa puissance, et les créatures lui devinrent hostiles. Si les espèces formidables de végétaux et d'animaux dont notre globe recèle les débris avaient continué d'exister, comment l'homme, prodigieusement affaibli, aurait-il pu vivre à côté d'elles? N'eussent-elles pas été une menace perpétuelle à son existence ? comment l'homme déchu aurait-il pu se défendre contre les mastodontes, par exemple, et autres géants de cette force devenus ses ennemis?

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Mgr Gaume :
Ce n'est donc pas pour le plaisir de les combattre, que je me permettrai quelques observations sur la valeur scientifique des deux systèmes [Lucie : des géologues de l'époque, qui semblent à Mgr Gaume "plutôt à côté que dans le sens de la Genèse" ]. Faire de la géologie une science plus chrétienne, par conséquent plus solide et plus utile : tel est l'objet des doutes que je vais proposer, d'ailleurs sous toute réserve.

Premier doute :Est-il bien certain que les dispositions plus ou moins irrégulières des parties intérieures de notre globe, sont l'effet de révolutions successivement accomplies pendant une longue suite de siècles ? — Vous admettez le fait de la création. La création est un miracle de premier ordre. Or, il est dit que Dieu sépara les eaux de la terre, jusque-là mêlées ensemble. Comment prouver que sous l'action de cotte parole toute-puissante la terre ne devint pas à l'instant même sèche et solide; qu'elle ne reçut pas en un clin d'oeil sa configuration intérieure et extérieure; que les rochers, les granits, les cavernes, les montagnes, ne prirent pas à l'instant la place et les dimensions exigées soit par les lois de la pesanteur, soit par le dégagement instantané des éléments de la matière terrestre. Vous admettez la création instantanée de la lumière telle qu'elle est, est-il plus difficile d'admettre la configuration instantanée de notre planète ?

Second doute : Est-il bien certain que ces révolutions ont eu lieu à l'époque qu'on leur assigne, c'est-à-dire avant ou pendant la création mosaïque? — Dieu n'agit au dehors que pour révéler sa gloire. Toute révélation suppose un être capable de la connaître. L'être raisonnable est seul capable de cette connaissance. Hors de Dieu, on ne connaît que deux classes d'êtres intelligents : les anges et l'homme. Il ne peut être question de l'homme, puisque, de l'aveu des deux systèmes, il n'existait pas. Restent les anges. Où est la preuve qu'ils existaient antérieurement aux révolutions dont il s'agit ? En supposant leur
préexistence, où est la preuve que les spectacles des révolutions de notre planète fût nécessaire ou même utile, pour leur faire connaître l'existence et les perfections de Dieu ?

Troisième doute : Est-il bien certain que le déluge ne suffit pas, à lui seul, pour expliquer toutes les révolutions géologiques de notre globe ? — L'universalité du déluge, niée par tous les savants du dernier siècle, est aujourd'hui reconnue par tous les géologues. Ils prétendent seulement que ce formidable cataclysme ne s'est fait sentir qu'a la surface de notre planète ; que
les bouleversements intérieurs du globe sont dus à d'autres causes. Mais qui a donné à l'homme la mesure précise dans laquelle l'élément vengeur a produit ses redoutables effets ? et puis, comment parler de l'intérieur du globe, alors que la science en connaît à peine la superficie? qui lui a dit : Tel phénomène est dû au déluge, tel autre lui est étranger? Cette distinction ne semble-t-elle pas fondée moins sur de solides raisons que sur la crainte d'un miracle ou plutôt sur la crainte de l'étendue d'un miracle? Étant admise l'existence des bouleversements, dans les entrailles de notre globe, on n'a cru pouvoir les expliquer ni par le fait historique du déluge, ni par le fait également historique de la création; on a mieux aimé recourir à des révolutions gigantesques dont on ne peut expliquer ni la durée, ni le motif, ni le but, dont l'époque est inconnue et dont rien ne justifie l'existence.

Quatrième doute : Si le déluge ne suffit pas pour rendre raison de toutes les résolutions géologiques, la malédiction dont la terre fut frappée à la chute de l'homme n'en donne-t-elle pas l'explication ? — En tombant, l'homme entraîna dans sa chute toute la création soumise à son empire. La terre, en particulier, fut maudite : maledicta terra. Qui peut mesurer l'étendue dt cette malédiction ? qui peut expliquer la nature et le nombre des effets qu'élit, a produits? Quand, aux jours de la création, Dieu dit à la mer d'entrer dans son lit, cette parole de commandement, qui nous parait si douce, fut un épouvantable tonnerre qui poussa tumultueusement les eaux dans leurs profonds abîmes : quel effet épouvantable dut produire la parole d'anathème! qui oserait soutenir qu'elle n'affecta que la surface de notre planète, sans porter aucune perturbation dans ses entrailles? mais, encore une fois, pourquoi parler des entrailles de la terre, puisque nous ne les connaissons pas ? Tout ce que nous savons, c'est que la terre subit à l'instant même une altération essentielle, et qu'au lieu de porter exclusivement des fleurs et des fruits, elle se couvrit de ronces et d'épines, en même temps qu'une grande partie des animaux cessèrent à l'instant d'être les serviteurs do l'homme pour devenir ses ennemis.
Rapporter à ces deux faits historiques, le déluge et la malédiction de la terre, plutôt qu'à des révolutions plus ou moins hypothétiques, les bouleversements dont notre globe conserve le fidèle souvenir, serait-ce une chose contraire au bon sens? n'est-ce pas donner une explication plausible de phénomènes restés jusqu'à ce jour une énigme pour la science ? Ici, en effet, tout se justifie. Les bouleversements géologiques, la destruction des grandes créations du règne végétal et animal ont leur raison d'être. Comme pour toutes les oeuvres extérieures de Dieu, cette raison est la manifestation de la gloire de Dieu, c'est-à-dire de ses perfections, et en particulier de sa justice, de sa miséricorde et de sa sagesse.
Sa justice. En détruisant certaines espèces de végétaux et d'animaux, dont les gigantesques débris épouvantent l'imagination, Dieu a voulu nous montrer quelle était la magnificence du monde primitif et la majesté de l'homme innocent qui en était le pacifique monarque; par conséquent, la profondeur de sa chute et l'incompréhensible grandeur du péché qui a produit de semblables ruines.
Sa miséricorde. En tombant, l'homme perdit beaucoup de sa puissance, et les créatures lui devinrent hostiles. Si les espèces formidables de végétaux et d'animaux dont notre globe recèle les débris avaient continué d'exister, comment l'homme, prodigieusement affaibli, aurait-il pu vivre à côté d'elles? N'eussent-elles pas été une menace perpétuelle à son existence ? comment l'homme déchu aurait-il pu se défendre contre les mastodontes, par exemple, et autres géants de cette force devenus ses ennemis? comment aurait-il pu vivre au milieu de ces végétaux dont les uns, tels que certaines prêles ou fougères,ont jusqu'à soixante douze pieds de hauteur? comment marcher, respirer, cultiver la terre et chercher sa nourriture dans un sol couvert de pareilles productions ? En détruisant ces grandes créations, magnifiques ornements d'un monde séjour de l'innocence, Dieu a donc montré sa miséricorde pour l'homme déchu, veillé sur ses jours et rendu habitable la terre devenue son exil.
Sa sagesse. Dieu, à qui tout est présent, voyait dans la suite des siècles l'impiété en délire fouiller dans les entrailles de la terre, pour ébranler les bases mêmes de la foi, en niant la vérité du récit mosaïque de l'histoire primitive de l'humanité. Or, en cachant dans l'intérieur de la terre elle-même, comme dans un trésor inaccessible, les magnifiques débris d'un monde qui n'est plus, il a conservé les preuves irrécusables de toutes les vérités, fondement de la Religion : la grandeur originelle et la chute de l'homme, suivie de la dégradation universelle. Chose digne d'admiration ! c'est au moment précis où l'impiété nie le plus effrontément ces dogmes essentiels, que Dieu ouvre son arsenal et écrase ses ennemis avec des armes tenues en réserve depuis six mille ans.

Tels sont, avec leurs conséquences favorables à la Religion, les doutes que je me suis permis de proposer. Afin d'en atténuer la valeur, on dit : Votre explication n'est pas une explication scientifique. — Et les vôtres, que sont-elles? Pour être scientifique, est-il de rigueur qu'une explication exclue toute intervention de la science divine ? — Votre explication repose sur une action directe et souveraine du Créateur. Cela est vrai : mais qu'en pouvez-vous conclure ? est-ce que les faits n'entrent pas aussi comme éléments dans une explication scientifique ? Dans l'œuvre entière de la création, destruction, arrangement de notre planète, l'action directe de Dieu, sur laquelle je m'appuie, n'est-elle pas un fait ? La malédiction de la terre n'est-elle pas un fait ? La dégradation de toutes les créatures à la chute de l'homme n'est-elle pas un fait? Le déluge universel n'est-il pas un fait? Pour deux miracles que l'admets sur de bonnes preuves, vos deux systèmes géologiques sont forcés d'en admettre vingt, et sans preuves. Ces créations successives pendant de longs siècles ne sont-elles pas des miracles ? Ces destructions violentes, ces bouleversements formidables qui figurent comme élément essentiel de vos théories, ne sont-ils pas aussi des miracles, et, qui pis est, des miracles dont aucune preuve solide ne démontre ni la nécessité ni l'existence?
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