La force de la Foi

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Message  gabrielle Sam 14 Mar 2009, 6:48 pm

Certaines choses dans la vie sont trop belles pour êtres oubliées, tel l'amour d'une mère, mais la plus belle chose qui se soit produite, la plus grande bénédiction qui ait jamais été accordée à la terre, ce fut cette visite du Fils de Dieu, sous la forme d'esclave, et dans la condition d'homme. Sa vie, plus que toute autre vie, est trop belle pour être oubliée; et c'est pourquoi nous conservons précieusement la divinité de ses paroles dans la Sainte Écriture et perpétuons la charité de ses œuvres dans nos actions quotidiennes. Il est difficile de comprendre comment l'homme d'aujourd'hui en est venu à mépriser ou ignorer cette Incarnation du Fils de Dieu: mystère d'iniquité qui laissera toujours l'esprit des fidèles serviteurs du Christ dans un étonnement douloureux et, jusqu'à la fin des temps, le cœur de ceux qui Lui ont juré fidélité s'écriera, en pleurant: " L'amour n'est pas aimé"

Malgré l'homme, le Calvaire est et restera toujours une réalité. Si importants que furent les discours et les gestes du Christ, ils ne caractérisent cependant pas pleinement la Divinité. L'acte le plus sublime dans l'histoire du Christ reste sa mort. La mort prend toujours de l'importance puisqu'elle est une destinée; de toutes les morts qu'ait enregistrées l'histoire humaine, il n'en est pas de plus célèbre que celle du Christ. Tous ceux qui sont nés, avant ou après Lui, sont venus sur la terre pour vivre; Notre Seigneur, au contraire, y est apparu pour mourir; sa mort fut le couronnement de sa vie.

Si, par conséquent, la mort fut le moment suprême pour lequel a vécu Jésus, elle était donc l'événement par excellence dont Il voulut que l'humanité se souvint; Il a demandé que les hommes se souviennent à tout jamais de sa mort: "Ceci est mon corps...ceci est mon sang ...faites ceci en mémoire de moi" ; c'est ainsi qu'Il représenta sa mort qui devait arriver le lendemain après-midi à deux heures.

L'Église fondée par le Christ n'avait pas simplement conservé intact le dépôt de ses paroles et le récit de ses miracles; elle l'avait pris au sérieux aussi quand Il a dit:" Faites ceci en mémoire de moi." Et cette action sainte, par laquelle elle actualisait sa mort sur la croix, était le saint sacrifice de la messe. Pour nous, cette réalité visible est disparue. Poignardée en plein cœur, l'Église, notre Mère, ne peut plus assurer à ses enfants la réception sacramentelle; trahie par ses fils choisis à la dignité du sacerdoce, elle ne trouve plus de mains légitiment consacrées qui veulent bien servir à Jésus pour perpétuer son sacrifice. Dieu a tourné, si je puis dire, le dos au monde; le ciel s'est fermé, à nouveau, comme jadis avant la rédemption.

Qu'advient-il dans tout cela de nous, nous qui, par une grâce divine, avons résisté au pacte du silence maudit? Dieu ne nous a pas abandonnés; la grâce divine qui nous fait vivre, ne nous vient plus de la réception des sacrements mais par un canal tout à fait extraordinaire.
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Message  gabrielle Dim 15 Mar 2009, 6:15 pm

On peut se demander si c'est la première fois que des chrétiens sont maintenus en vie, spirituellement, par ce canal extraordinaire, je ne le pense pas. L'histoire tumultueuse de l'Église nous montre, qu'avant nous, Dieu a donné la vie surnaturelle, sans passer par les sacrements visibles; pensons au Japon, à nos frères de cette contrée si éloignée, qui ont vécu et gardé la foi pendant 350 ans, sans prêtre, sans sacrements; pensons aussi à nos frères qui ont vécu sous des régimes totalitaires, sans sacrements et qui, heureux sont-ils! ont versé leur sang pour rester fidèles à Jésus et à son Église.

Nous n'inventons rien quand nous disons que nous communions à la vie divine par un canal invisible extraordinaire. Comme fils fidèles de l'Église, nous devons avoir une dévotion particulière pour le saint sacrifice de la messe; il est le trésor pour lequel nous avons juré de donner notre vie; il est le plus beau de tous les gestes d'amour que la terre ait connus; il est le plus pur de tous les actes; il est notre vie, notre passion, notre consolation et, en même temps, notre souffrance puisque, en son nom et pour son respect et sa vénération, nous avons choisi d'être les exclus, les maudits, les fous de ce siècle.

Un chrétien qui n'a pas la le culte de la sainte messe n'est pas un chrétien; c'est un renégat qui appelle sur lui la malédiction de Dieu. Aujourd'hui, les ennemis de Dieu sont nombreux; parmi ces ennemis, les plus dangereux, les plus cruels pour le cœur de Dieu sont les prêtres qui, tout en se prétendant catholiques, souillent leur autel avec la prostituée de Rome et osent offrir à Dieu le Père les immondices de leurs souillures, car leur chaire, du haut de laquelle retentit les paroles de Notre Seigneur, ne les unit pourtant pas à Lui; un jubé, d'où s'envolent en douces mélodies de délicats sentiments, ne les rapproche pas plus de la croix du Christ que de la houppe de ses vêtements. Un temple où ne se célèbre pas sans compromis avec Satan le sacrifice du Calvaire, est un temple qui ne fait plus de sens et qui n'a plus de raison d'être; il n'est plus bon qu'à encourir l'indignation de Dieu.

Est-ce que la sainte messe se célèbre encore dans le monde dans une manière qui est agréable à Dieu ? Voilà une question bien douloureuse et il est difficile d'y répondre. Si cette célébration existe, Dieu sait que de tout notre âme nous nous y unissons avec foi , respect, amour et vénération; nous baisons aussi, avec crainte, ce lieu béni qui abrite le Tout-Puissant. Il est quelque fois troublant de penser que, peut-être, le sacrifice de la messe n'est plus nulle part sur cette terre dégénérée; si cela était, il faut nous rappeler que la première messe qui fut célébrée fut celle que Notre Doux Sauveur célébra sur le Calvaire et que cette messe est constamment devant la Face du Père Éternel; elle est, pour Lui, un éternel présent et en la contemplant, Il contemple et aime tous ceux qui s'y unissent. En nous unissant à Jésus au Calvaire, nous perdons, en un certain sens, notre individualité propre; nous unissons notre intelligence, volonté, cœur, âme, corps et sang si intimement au Christ, que le Père Céleste ne nous voit pas tant nous, avec nos imperfections, mais bien plutôt Il nous voit en Lui, son Fils bien-aimé en qui Il se complaît.
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Message  gabrielle Mar 17 Mar 2009, 6:29 pm

Ce qui importe maintenant, c'est que nous adoptions une attitude mentale juste à l'égard de la messe sèche et que nous nous rappelions ce fait important: que le sacrifice de la Croix n'est pas un événement qui a eu lieu mais un événement qui est éternellement présent.

Le Calvaire est de tous les temps et de tous les lieux! Voilà pourquoi, lorsqu'Il gravit les hauteurs du Calvaire, il était à propos que Notre Seigneur fût dépouillé de ses vêtements: Il sauverait le monde sans la livrée d'un monde fugitif. Ses vêtements étaient d'une époque précise, puisqu'ils le localisaient et l'identifiaient comme un habitant de la Galilée. A présent qu'on L'en dépouille et qu'on L'a totalement dépossédé de tout bien terrestre,

Il n'appartient plus ni à la Galilée, ni à une province romaine, mais au monde entier. Il devient l'universel pauvre homme, le pauvre cosmopolite, n'appartenant à aucun peuple mais à tous les hommes. Tant qu'il y aura des péchés dans le monde, la crucifixion restera de l'actuel.

Voilà pourquoi le Calvaire est d'actualité, pourquoi il est un carrefour, encore aujourd'hui. Voilà pourquoi, en un certain sens, les cinq plaies sont encore vives. Voilà pourquoi enfin, malgré la perfidie des hommes d'Église, la souffrance peut encore servir de prime de Rédemption et pourquoi des gouttes de Sang divin coulent encore sur nos âmes.

On ne peut échapper à la croix, même pas en la niant comme le font les modernistes; même pas en vendant le Christ comme l'on fait les prêtres; même pas en le crucifiant comme le fit le sinistre concile de Montini. Nos yeux à tous y sont rivés: ou dans l'extase de l'étreinte amoureuse ou bien dans l'effroi d'un cauchemar.

Mes amis, figurons-nous donc le Christ, Grand Prêtre, quittant la sacristie du ciel pour l'autel du Calvaire. Déjà, Il s'est revêtu des ornements de notre nature humaine; Il a pris le manipule de notre souffrance, l'étole du sacerdoce et Il a endossé la chasuble de la croix. Le Calvaire est sa cathédrale et le rocher du Calvaire, sa pierre d'autel. Le soleil flamboyant remplace la lampe du sanctuaire; Marie et Jean servent d'autels latéraux. L'hostie, c'est son Corps et le vin son Sang. Il se tient droit entre ciel et terre comme prêtre et pourtant, comme victime, prostrée. Agenouillons-nous en silence mes frères, sa messe va commencer.
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Message  ROBERT. Mer 18 Mar 2009, 3:51 pm

.

Voilà qui explique très bien, très pudiquement et très profondément le pourquoi de la nudité de Notre Sauveur sur la Croix...

Parce populo tuo...
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Message  gabrielle Mer 18 Mar 2009, 6:25 pm

"Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce
qu'ils font."

CONFITEOR


Notre Seigneur commence sa messe avec le Confiteor. Mais il diffère du nôtre: Il n'a aucun péché à accuser. Il est Dieu et, par conséquent, sans péché. Son Confiteor ne demande aucune rémission des péchés pour Lui, mais pour les hommes.

Tout autre que Lui aurait crié, maudit ses bourreaux quand les clous s'enfonçaient dans ses mains et ses pieds. De ses lèvres, ne jaillissent aucune parole de rancœur; Il ne murmure aucune prière pour obtenir la force de supporter ses souffrances. L'Amour Incarné oublie l'insulte et la douleur; Il nous révèle quelque chose de la hauteur, de la profondeur, de largeur de ce prodigieux amour de Dieu, en cette récitation de son Confiteor.

Nous puisons nos prières d'angoisses dans les profondeurs de nos conscience coupables. Lui a puisé son silence dans son innocence absolue. Ce seul mot "pardonnez" démontre sa Divinité. Quand on nous injurie ou qu'on nous accuse à tort, nous disons: "il aurait dû savoir mieux", mais quand nous péchons contre Dieu, Lui, trouve une excuse pour le pardon: notre ignorance: "ils ne savent ce qu'ils font".

Il n'y a pas de rédemption pour les anges déchus. Pourquoi? Parce qu'ils savaient ce qu'ils faisaient: leur décision était irrévocable et éternelle. Chez nous c'est différent. En raison de la fragilité de notre nature et des ténèbres qui voilent notre esprit, nous ne saisissons pas toute l'horreur et les conséquences du péché, c'est pour cette raison que nous pouvons entendre le Sacré Cœur dire, dans son Confiteor, "pardonnez-leur".

Ces paroles, et gravons bien ceci en nos cœurs, ne constituent pas une excuse pour pécher davantage, mais un motif de contrition et de pénitence. Pardonner, ce n'est pas nier le péché. La négation du péché est une des graves hérésies du monde moderne. Encouragés par des prêtres trop lâches pour vivre une vie de sainteté et de renoncement, les gens ont trouvé, avec l'appui du clergé, une explication disculpante de leurs péchés. Ils les attribuent volontiers à un accident dans le processus d'évolution, ou à la survivance de quelqu'ancien tabou; il les casent dans les classifications de son verbiage psychiatrique.

Notre Seigneur nous rappelle, pourtant, qu'il est la plus terrible des réalités. Car, s'il en était autrement, pourquoi le péché fixerait-il l'Innocence même à une croix? Pourquoi s'associerait-il des compagnons tels que l'aveuglement, le compromis, la lâcheté, la haine, la cruauté? Une abstraction ne pourrait faire cela, mais l'homme pécheur le peut. Désormais, aucun homme, encore digne de ce nom, ne peut regarder un crucifix et se dire que le péché ce n'est pas grand-chose. Satan, dans sa haine de Dieu, a fait disparaître de partout le crucifix et la première place où il fut mis au rancart fut dans les églises, car, dans leur folie destructrice, les prêtres ont voulu effacer du regard des hommes la souffrance du Crucifié: le monde ne devait plus se souvenir du prix du péché.

Le Confiteor du Christ est la plus belle, la plus noble et la plus consolante des prières que le monde ait entendue. Ce mot "pardonnez", qui retentit sur la croix en ce jour où le péché s'est cabré dans toute son arrogance, pour ensuite retomber, vaincu par l'amour, combien de cœurs veulent l'entendre; combien d'âmes ont soif de cette parole de miséricorde? Un tout petit troupeau, si petit qu'on a peine à le voir au milieu de cette meute de loup qui prétend n'avoir pas besoin de pardon. Le plus terrible, c'est que, dans cette négation du besoin de pardon, l'homme pèche contre l'Esprit-Saint car, comment pourra t-il se repentir d'une chose en laquelle il ne croit plus: c'est à dire le péché? Comment se frappera t-il la poitrine et implorera t-il la miséricorde Divine puisque, selon lui, il a tous les droits et toutes les libertés et que personne, pas même Dieu, ne peut lui interdire quoique ce soit?

Mes frères, nous sommes en face d'une tragédie spirituelle incroyable: l'humanité, avec, en tête, un clergé apostat, marche vers la damnation éternelle par l'impénitence finale.

Gardons nos yeux tournés vers le Christ en Croix et supplions-Le, en larmes, de faire retentir, jusqu'à la fin de notre vie, Son Confiteor, car nous ne sommes que de pauvres pécheurs qui avons un besoin pressant et de chaque instant de ce "Père, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font".
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Message  gabrielle Jeu 19 Mar 2009, 7:30 pm

En vérité je te le dis, aujourd'hui même tu
seras avec moi au paradis"


OFFERTOIRE


Voici maintenant l'Offertoire de la messe de Notre Seigneur, Il s'offre Lui-même à son Père Céleste. Cependant, pour nous rappeler qu'Il ne s'offre pas seul mais en union avec nous, Il unit à son offrande l'âme du larron, à sa droite.

Pour ajouter à l'ignominie de la croix, les Juifs ont fait crucifier deux bandits avec Jésus, "il les a fréquentés durant sa vie, allant même jusqu'à dire que ces gens nous précéderaient dans le royaume eh bien! qu'il meure donc entouré de ses amis!" Mais Dieu, qui seul peut tirer du bien d'un mal, va faire tourner à sa gloire cette situation humiliante et, de ces deux larrons, compagnons de supplice, Il fait le symbole des brebis et des boucs qui se tiendront, les uns à sa droite, les autres à sa gauche, quand Il apparaîtra sur les nuées du ciel, avec sa croix triomphale, pour juger les vivants et les morts.

Tout d'abord les deux larrons se riaient de Lui, puis Dismas tourna la tête vers le Christ et lut la douceur et la dignité empreintes sur les traits du Crucifié et, comme le morceau de charbon, plongé dans le feu, se transforme en un objet brillant et luisant, ainsi l'âme noire de ce larron, jetée au beau milieu des feux de la crucifixion, s'embrasa d'amour pour le Sacré-Cœur. "Ne crains-tu donc pas Dieu, dit-il à l'autre larron, condamné que tu es au même supplice? Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos crimes; mais lui n'a rien fait de mal...Souvenez-vous de moi Seigneur quand vous serez dans votre royaume."

Un tel repentir et une foi pareille ne pouvaient demeurer sans récompense. A cette heure, où le pouvoir romain ne pouvait réussir à Lui arracher une parole, où ses propres amis croyaient la partie perdue et où ses ennemis la pensaient bel et bien gagnée, à cette heure-là, Notre Seigneur rompit le silence. Lui, l'Accusé, devient Juge. Lui, le Crucifié, assume la caution des âmes en disant: "En ce jour même tu seras avec moi en paradis" En ce jour où tu fis ta première et dernière prière; en ce jour, tu seras avec moi. Et là où je suis, c'est déjà le paradis.

Par ces paroles solennelles, Jésus, qui s'offrait Lui-même comme la grande hostie à son Père, unissait à son offrande sur la patène de la croix, la première petite hostie à être offerte à la messe: un larron repentant, un tison tiré de l'enfer, un être misérable, broyé au moulin de la souffrance et fait pain pour l'Eucharistie. Entre ciel et terre, avec la Victime Sainte et sans tâche, s'élevait la première âme expiatrice, la première hostie humaine sanctifiée et trouvant grâce aux yeux du Père Éternel, en s'associant à la Sainte Hostie qu'est Jésus Crucifié.

Par ce geste, Jésus marquait l'histoire de la vie humaine: Il lui donnait son sens réel: nous sommes venus en ce monde pour devenir des hosties vivantes; nous ne sommes pas des spectateurs passifs mais nous co-offrons notre messe avec le Christ. Dans ce drame éternel, il y a une grande croix devant nous sur laquelle est étendue la grande hostie, le Christ. Tout autour de la montagne du Calvaire, sont rangées nos propres petites croix sur lesquelles, nous, les petites hosties, allons être offertes. Quand le Christ s'achemine vers sa croix à Lui, nous, nous montons sur nos petites croix à nous et nous nous offrons, en union avec Lui, comme une oblation toute pure au Père Céleste.

A quelle conditions deviendrons-nous des petites hosties? Comment notre sacrifice s'identifiera-t-il à celui du Christ? Et comment deviendra-t-il aussi agréable que celui du voleur à la droite du Christ? Seulement par la reproduction en nos âmes de la double attitude du bon larron: attitude de pénitence et attitude de Foi.

Il nous faut confesser :"Je mérite le châtiment de mes péchés. J'ai un extrême besoin du sacrifice rédempteur". On ignore souvent notre propre malice et méchanceté à l'égard de Dieu. Si nous réalisions pleinement notre malice, comment nous plaindrions-nous tant des heurts et des souffrances de cette vie? Nos consciences ne sont-elles pas, trop souvent, comme une chambre noire où la lumière n'a pu pénétrer depuis longtemps. Tirons les rideaux, et...voilà! tous ces meubles, que nous pensions pourtant bien propres, sont recouverts d'une épaisse couche de poussière.

Le monde d'aujourd'hui s'est refusé à reconnaître qu'il était pécheur et, malgré les avertissements de Dieu, il a continué de cracher à la Face de l'Éternel ces horribles blasphèmes. Comme le mauvais larron, il a refusé de se repentir; il s'est obstiné à ne voir aucune relation de justice entre le péché et la souffrance, entre la révolte contre Dieu et la croix.

Quand nous nous repentons, moins nous cherchons à échapper à la croix. Plus nous devenons conscient de la nécessité, pour notre salut, d'y être attaché, jusqu'à notre dernier souffle de vie.

Aujourd'hui, il nous est donné de devenir une petite hostie, avec le Christ, à la messe sèche. Comment? Laissons nos cœurs se fendre de contrition; avouons que nous sommes responsables, par notre vie si tiède et si relâchée, de la privation de la Sainte Messe qui s'abat sur nous; disons, les larmes aux yeux, en se frappant la poitrine: "Père, pour nous c'est justice; nous ne méritons pas un si grand don; nous en avons abusé, par nos vies qui, loin de vous plaire, vous irritaient et attiraient sur nous les coups de votre colère; mais Lui, Père, Lui, ce Fils Unique en qui vous avez mis toutes vos complaisances, Il ne mérite pas d'être ainsi méprisé et ridiculisé par l'homme, sa cruelle créature; Père, ayez pitié de ce Fils tant aimé et mettez un terme a sa souffrance."

Ensuite, après avoir confessé notre culpabilité, ayons la foi. Le larron jeta un coup d'œil au-dessus de la tête du Sauveur et lu l'inscription: "Roi". Étrange roi que celui-là! En guise de couronne: des épines. Comme pourpre royale: son propre sang. Pour trône: une croix. Pour courtisans: des bourreaux. Comme couronnement: une crucifixion. Et cependant, sous toutes ces scories, le larron découvrit l'or; ahuri par tous ces blasphèmes, il pria. Mes frères, nous aussi devons exercer la même foi que le bon larron, car, en ces temps d'apostasie, que voyons-nous quand nous regardons l'Église "Reine". Étrange reine que celle-là. Sa couronne: la tiare de la dérision. Comme pourpre royale: le vêtement de l'hérésie. Pour trône: elle sert de marchepied à ses ennemis. Pour courtisans: ses pires ennemis, les fils d'iniquité. Comme couronnement: la trahison de Vatican II. Ah oui! ahuri devant cette Mère chérie, prise en otage et clouée à la croix d'ignominie par ses pires ennemis, nous n'avons qu'une parole, qu'un cri qui doive monter de nos cœurs blessés par les souffrances de notre Mère: " Mon Dieu, je crois; nous sommes fils de l'Église et nous voulons mourir pour elle et, malgré le dépouillement sacramentel qui hante nos yeux, nous disons, le cœur confiant, comme le psalmiste: "devrais-je marcher au milieu des ombres de la mort, que je craindrai aucun mal, car tu m'accompagnes partout "

Nous devons, avec la grâce de Dieu, accepter d'être hostie jusqu'à la fin des temps car c'est ainsi que nous deviendrons des larrons spirituels, volant, une fois de plus, notre place au Ciel.


Dernière édition par Parce Domine le Sam 21 Mar 2009, 6:38 pm, édité 1 fois
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Message  ROBERT. Ven 20 Mar 2009, 8:24 pm

.

C'est drôle Parce, en lisant vos textes, je me sens comme berçé d'une douce familiarité avec le Divin Crucifié, d'une cordialité toute divine...
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Message  ROBERT. Ven 20 Mar 2009, 10:32 pm

.


...Comme la poule des Évangiles qui prend grand soin et défend ses poussins...
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Message  gabrielle Sam 21 Mar 2009, 9:54 am

Viendrions-nous de la même école? Celle de la Passion de notre doux Sauveur.
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Message  gabrielle Sam 21 Mar 2009, 6:37 pm

"Femme, voilà votre fils...voilà
votre mère"

SANCTUS


Il y à peine cinq jours, Jésus entrait, de façon triomphale, dans Jérusalem. Des cris de triomphes et de louanges retentissaient partout à l'endroit du Saint d'Israël. Notre Sauveur dira même aux Pharisiens, qui voulaient faire taire ces voix, que, quand bien même ils y arriveraient, les pierres crieraient à la place des hommes. Les gens du peuple l'appelle Saint sans trop savoir pourquoi et, Lui, accepte cet hommage parce qu'Il s'achemine, maintenant, vers sa croix, comme une victime. Toute victime doit être sainte; c'est pour cela, qu'à sa messe, le Sanctus du Christ tintera de façon bien différente. Il s'adressera aux saints en faveur des pécheurs.

Frappantes sont ces paroles: "Femme, voilà votre fils...voilà votre mère." Il s'adresse à des saints, non pour implorer leur aide ou leur intercession: Lui, sainteté même, n'en a nul besoin, mais Il sait que nous, êtres misérables et faibles, nous avons besoin de sainteté pour devenir des victimes saintes, innocentes et sans tache. Il sait aussi que, devant la sainteté, nos esprits resteraient comme anéantis devant ce défi au-dessus de nos capacités; alors, Il donne la solution: nous placer sous la protection de Marie. Il confie à sa Mère le rôle particulier de conduire les pas de ses nouveaux enfants dans la sainteté.

Un mystère formidable se cache sous le vocable de "femme". C'est l'ultime leçon du détachement que lui avait prêché Jésus, il y a plusieurs années, et la première leçon d'une nouvelle attache. Notre Seigneur avait graduellement dirigé, pour ainsi dire, l'affection de sa mère, non pas en ce sens qu'elle devait L'aimer moins ou que Lui devait la moins aimer, mais seulement en ce sens qu'elle devait nous aimer davantage. Elle devait se détacher de sa maternité selon la chair pour s'attacher davantage à cette maternité plus noble de l'esprit. De là ce mot " femme". Il lui échéait de faire de nous d'autres Christs, car, de même que Marie avait éduqué le Saint de Dieu, de même aussi elle seule pouvait nous élever en saints de Dieu, dignes de chanter "sanctus" à la messe du Calvaire projetée dans le cours des siècles.

Jésus a préparé sa Mère à ce rôle de Mère de son Corps Mystique . Voyons un peu l'Évangile. A trois reprises, Jésus laisse entrevoir cet instant sublime du Calvaire où Il prononcerait, entre notre faveur, cette maternité spirituelle de Marie, où Il mettrait en pleine lumière que, non seulement elle devrait être appelée Mère de Dieu, mais aussi Mère des hommes; Mère très sainte, mais aussi Mère de tous ceux qui tendraient à la sainteté.

Le premier tableau se joue lorsque Marie et Joseph retrouvèrent l'Enfant au temple. Sa mère Lui révèle qu'elle a eu le cœur broyé de tristesse lors de cette longue quête; et Lui de répondre: "Ne saviez-vous pas qu'il faut aussi que je sois aux affaires de mon Père?" Cela équivalait à dire: "Ne saviez-vous pas que je dois m'occuper de la grande affaire de la rédemption, que je dois faire de tous les hommes rachetés, mes frères, les fils adoptifs de mon Père et, par le fait même, vos fils?" Jusqu'à quel point Marie a-t-elle pénétré le sens de cette parole? A-t-elle saisi, à ce moment-là, qu'elle devait être la mère de tous les hommes? Nous n'en savons rien. Mais sûrement, dix-huit ans plus tard, à Cana, au second tableau, elle comprendra mieux la portée de sa mission.

à suivre
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Message  ROBERT. Sam 21 Mar 2009, 7:54 pm

Parce Domine a écrit:Viendrions-nous de la même école? Celle de la Passion de notre doux Sauveur.

YES ! Havaria Yeshoua
ROBERT.
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Message  gabrielle Dim 22 Mar 2009, 6:20 pm

Nous connaissons tous l'histoire des noces de Cana, de cette intervention de la Vierge auprès de Jésus en faveur des époux et de cette réponse de Jésus: "Femme, qu'est-ce que cela pour moi et vous? Mon heure n'est pas encore venue." Voilà qu'Il ne l'appelle plus "mère" mais "femme", le même titre qu'Il lui décernera au Calvaire.

C'était lui dire: "Vous me demandez d'accomplir quelque chose en qualité de Fils de Dieu. Vous me demandez d'opérer un miracle que Dieu seul peut opérer; vous me demander de dévoiler ma Divinité qui, en tant que rédemptrice, a signé un pacte avec toute l'humanité. Bien! Mais au moment où cette Divinité commencera de s'appliquer au salut du monde, vous ne serez plus seulement ma mère, mais vous prendrez conscience, aussi, de votre maternité à l'égard de toute l'humanité rachetée. Votre maternité physique passera à ce rôle plus vaste de la maternité spirituelle, et, pour cette raison, je vous appelle "Femme". Puis comme preuve de sa puissance d'intercession, en sa qualité de mère du genre humain, Jésus exauce ses désirs et l'eau est changée en vin, comme Marie l'avait voulu. Dans le langage de Crashaw (poète mystique anglais): " les eaux conscientes ont vu leur Dieu et elles en ont rougi de plaisir"

La troisième scène se déroule moins deux ans plus tard. On interrompt Jésus dans un de ses discours pour Lui dire que sa mère est dehors et qu'elle Le cherche, et Jésus de répondre:" Qui est ma mère?"; puis, désignant ses disciples, Il dit: "voici ma mère et mes frères, car celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur et ma mère." Il n'y a plus à s'y méprendre; la maternité spirituelle, ça existe et elle est même plus importante que la maternité selon la chair; par cette réponse, Jésus déclare que les liens spirituels sont plus solides, plus grands et plus importants que les liens du sang.

Ces trois tableaux atteignent leur apogée au pied de la Croix. Alors que la vie qu'Il a reçu de sa mère s'écoule de Lui, Jésus l'interpelle sous le vocable de "femme". C'est la deuxième Annonciation. Pour lui faire l'annonce qu'elle serait sa Mère, Jésus passa par le ministère d'un ange, mais maintenant qu'Il doit Lui laisser des fils si éloignés d'elle par leur corruption, si différents d'elle par leur vice, Il se charge, Lui même, de cette Annonciation, sachant que Marie ne Lui refuserait pas la souffrance incroyable qu'un tel échange a pu causer à son Cœur Immaculée. Tout comme dans la première Annonciation, Jésus créa un lien, là où il ne pouvait y en avoir, par nature.

Comment Marie est-elle devenue Mère des hommes? En devenant non seulement la mère mais aussi l'épouse du Christ. Lui, nouvel Adam, et elle, nouvelle Ève, ont engendré, par leurs souffrances, une génération spirituelle au Père. Dès l'instant où Jésus interpella Marie sous le vocable de "Femme", elle devient, en un certain sens, son épouse et elle enfante dans la douleur de la croix son fils premier-né selon l'Esprit: Jean. Nous sommes le x-millionième fils de cette femme au pied de la Croix; certes, elle y a perdu au change, mais, pour sûr, l'échange fût à notre avantage car, en elle, nous avons la plus aimante de toutes les mères.
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Message  gabrielle Mar 24 Mar 2009, 9:59 am

Nous sommes enfants de Marie, des enfants, littéralement. Elle est notre mère, non par le jeu d'une fiction, ni à titre courtois; elle l'est parce qu'elle a enduré, à ce moment-là, les douleurs de l'enfantement spirituel. Pourquoi Jésus nous l'a-t-Il donnée pour mère? Parce qu'Il savait que, sans elle, jamais nous ne serions des saints. Il n'y pas de Sanctus sans Marie. Remarquons que l'Évangile nous dit que Marie "était debout au pied de la Croix" et que tous les tableaux représentent, à ses côtés, Madeleine, à genoux, pleurant . Elle se tient sur ses pieds pour nous secourir.Elle se tient debout pour nous servir, pour jouer son rôle de mère à notre égard.

Si Marie s'était affaissée, à ce moment, comme la Madeleine, si elle avait pu seulement pleurer, sa tristesse aurait trouvé ainsi une issue. Il n'y a pas de pire douleur que celle qui ne s'échappe pas à l'extérieur. Le cœur qui se fend de douleur est celui qui ne peut trouver une issue dans un flot de larmes. C'est le cœur incapable de grandes manifestations émotives qui se brise. Cette douleur muette de Marie constituait le prix de notre rachat, acquitté par notre Corédemptrice, Marie, la Mère de Dieu!

Vierge-Mère! Quelle splendide combinaison de la virginité et de la maternité: l'un suppléant à la déficience de l'autre. La virginité toute seule manque de quelque chose; elle fait appel à de l'incomplet, à de l'inachevé; elle évoque une puissance inutilisée. Par contre, la maternité toute seule rappelle une perte; elle évoque une reddition, une défloraison, la cueillaison d'une fleur. Oh! la merveille qu'un rapprochement dans lequel il y aurait une virginité qui n'aurait jamais manqué de rien et d'une maternité qui n'aurait jamais rien perdu! Seule la Vierge Marie, notre Mère, offre ce spectacle magnifique, cette merveille de la Puissance Divine; elle seule possède cette perfection ultime!

En tant que médiatrice de toutes grâces, toutes les faveurs nous parviennent de Jésus, par Marie, tout comme Jésus Lui-même nous est venu par elle. Nous voulons devenir des saints, et nous savons qu'il n'y a pas de sainteté sans elle, car elle a été le présent dont nous a gratifié Jésus au Sanctus de sa messe. Marie ne peut nous oublier. Voilà pourquoi, tout au fond de nos cœurs, nous sentons bien que chaque fois qu'elle contemple le spectacle d'un enfant qui prie, ou d'un autre larron pénitent, égrenant les stations douloureuses de la croix, ou encore d'un autre cœur contrit suppliant que les eaux d'une vie gaspillée se changent en vin d'amour pur, nous sentons bien que Marie entend alors, de nouveau, cette parole: "Femme, voilà votre fils".

Plus que jamais, j'ai besoin de vous, ô douce Maman Marie, le diable me guette de toute part; il essaie de m'entraîner à sa sinistre suite. Vous êtes mon refuge, mon secours dans les tentations qui viennent se briser avec tant de violence sur les parois de mon âme fatiguée par cette interminable guerre. Ô Marie, ma mère, je suis votre enfant; certes, le pire; celui qui est le moins vertueux, priant, dévoué, saint; mais vous, qui me connaissez, vous savez quel amour pour Vous brûle dans mon cœur, quand mes yeux fatigués des vanités de ce monde rencontrent votre regard maternel. Marie prenez- moi dans votre Cœur Immaculé et là, seulement, je serai à l'abri de faire encore de la peine à mon doux Jésus.
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Message  gabrielle Mar 24 Mar 2009, 6:20 pm

"Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi
m'avez-vous abandonné?"

LA CONSÉCRATION


Nous voilà rendu à la quatrième parole du Christ, celle qui constitue le moment solennel de la consécration. Maintenant, les yeux de Jésus ne se tourneront plus vers la terre; ses lèvres ne s'ouvriront plus pour s'adresser aux hommes, mais, dans le silence des ténèbres, Il tourne son esprit vers son Père et entreprend la dernière partie de sa messe.

"Eli, Eli, lamma sabacthani?" Ce cri terrible, en fait le plus terrible de toute la vie du Christ, résonnera aux cœurs de tous les chrétiens, à travers tous les temps; peu importe sa race, sa langue, tout chrétien le retient avec une facilité incroyable, bien que ces mots soient d'un hébreu syncopé (dont on a retranché une lettre ou une syllabe).Ces quatre mots constituent la consécration de la Messe du Calvaire.

Un des vrais motifs de la création du monde fut le besoin d'un théâtre pour l'érection d'une croix. Maintenant que la croix est érigée, la création en goûte l'amertume et se plonge dans les ténèbres. Ce cri en fut un d'expiation pour le péché. Dieu en proie à l'abandon de l'homme: voilà le sens intégral du péché. Dieu infiniment bon, parfait, aimable, digne de toute gloire et honneur est délaissé par sa propre création; Dieu, qui combla l'homme de tous les bienfaits de la création, de l'Incarnation, de la Rédemption; ce Dieu, qui devrait occuper la première place dans tous les cœurs qui battent sur cette terre, Le voilà en proie au délaissement et à l'abandon.

Malheur à nous ! car, en aucun temps de l'histoire humaine, l'homme n'aura poussé aussi loin sa brutalité envers Dieu; jamais, avant nous, la terre toute entière ne s'était levée dans une satanique arrogance en défiant son Créateur; jamais, avant nous, même le pire hérésiarque n'aurait foulé aux pieds, avec tant de haine et de mépris, le très précieux don de l'Eucharistie; jamais, avant nous, les fronts marqués du calice et de la sainte hostie, ne se sont courbés devant l'ennemi et ont ainsi donné à Dieu des millions de fois le baiser de Judas. C'est nous, plus que quiconque, qui avons arraché, du Cœur de Jésus, ce cri obsédant de l'abandon.

Le péché, c'est une séparation, un divorce; c'est le rejet que fait l'homme de son Créateur. Puisque Jésus est venu sur terre pour le rachat, Il devait ressentir cette séparation, ce divorce. Il l'éprouve tout d'abord en son intérieur, dans son âme, tout comme la base d'une montagne, consciente d'elle-même, se sentirait sans doute abandonnée du soleil si un nuage l'enveloppait, et cela, même alors que sa cime baignerait pourtant dans la lumière.

L'âme du Christ est innocente, mais, puiqu'Il consent à ressentir les effets du péché, un terrible sentiment de vide et d'ennui s'empare de Lui; c'est la désolation de vivre loin de Dieu. Il s'engloutit dans une angoissante désolation humaine, et, cela, en réparation de cet écart coupable d'une âme qui a perdu son Dieu par le péché; en réparation, aussi, du délaissement de l'athée qui nie l'existence de Dieu (Mystère insondable de l'amour de Dieu: malgré la perfidie de l'athéisme, surtout de nos jours, Il répare pour chaque homme de notre temps qui nie son existence et qui pousse même l'audace jusqu'à ridiculiser et bafouer son Sacrifice); en réparation de l'isolement de l'homme qui abandonne sa foi, dans la poursuite effrénée des biens matériels; et, enfin, en réparation de la scission de tous les pécheurs qui s'ennuient, pourtant, loin de Dieu. Il va même plus loin: Il répare et offre le rachat à tous ceux qui n'ont aucune confiance et qui Le blasphèment et L'abandonnent en s'écriant : "Pourquoi mourir? Dieu est injuste..." Il a réparé toutes ces choses en exigeant, Lui aussi, un « pourquoi» de Dieu.

Pour bien manifester ce sentiment et en faire connaître l'intensité, Il se sert d'un signe extérieur. Parce que l'homme s'était séparé de Dieu , Il a permis, en réparation, que son sang soit séparé de son corps. Le péché circule dans le sang de l'homme; alors, Lui, comme Il portait le poids de tous les péchés des hommes, Il assèche le calice de son corps de la dernière goutte de sang qu'il contenait. Nous pourrions presque l'entendre dire: "Père, ceci est mon corps; ceci est mon sang. Ils sont séparés l'un de l'autre comme l'humanité a été séparé de Vous. Ceci est la consécration de ma croix."

Ce qui s'est passé sur la Croix, ce jour-là, se repasse continuellement dans le ciel, de façon non sanglante, dans le mystère de l'éternel présent de Dieu; la seule différence, maintenant, c'est que le Christ n'est plus seul; Il est avec nous. Ne pouvant plus souffrir dans sa nature humaine, Jésus actualise son sacrifice perpétuel en souffrant dans notre nature à nous; c'est là un des grands mystère du Corps Mystique de l'Église. Il veut que nous lui livrions notre corps et notre sang de façon tellement définitive qu'Il puisse, comme s'il s'agissait de son propre corps, s'offrir à nouveau à son Père. A la messe sèche, en nous unissant à ce sacrifice éternellement présent devant la face du Père, en devenant par la mortification, la prière, renoncement et une vie d'union parfaite avec le Christ, un pain et un vin dignes de l'autel, eh! bien, de façon mystique mais réelle, nous permettons au Christ de se transsubstantier dans notre nature humaine et nous devenons des autres Christ.

Nous vivons un moment grandiose dans notre vie; nous sommes favorisés par Dieu d'un grâce que je qualifierais d'extraordinaire et qui nous vient de son infinie miséricorde envers les pécheurs que nous sommes. La messe sèche a fait de nous une matière valide pour la consécration; et cette consécration, c'est le Christ Lui-même qui l'a faite. Dieu ne trouve plus de mains validement ordonnées qui daignent faire une consécration qui Lui soit agréable, et, pourtant, le sacrifice du Calvaire doit se perpétuer pour assurer aux âmes les grâces qui leur sont nécessaires: alors, faveur inouïe, Dieu s'est tourné vers nous en disant: "Vous, vous serez le pain et le vin dont j'ai besoin pour perpétuer mon sacrifice; vous, par vos vies que j'immolerai chaque jour à la gloire de mon nom et pour le salut de vos frères, vous serez les victimes dont j'ai besoin; vous, vous dont j'ai pris un soin jaloux depuis tant d'années, je ne vous permet plus de vivre comme les gens de ce monde, car vous êtes venus en ce monde pour me servir, en ces temps d'apostasie, de matière où, Moi, Jésus, Roi du Ciel et de la terre, je pourrai opérer le grand miracle de la transsubstantiation. Vous êtes mon corps , vous êtes mon sang livrés pour le salut de vos frères. Je vous ai livré à l'isolement, à la solitude, à la peine, à la prière, au renoncement, à la mortification, à la souffrance; je vous ai livré à l'abandon, car mon cri, qui retentit, jadis, sur le Calvaire, doit retentir jusqu'à la fin des temps en réparation de la séparation cruelle que l'homme a fait d'avec son Dieu. "Eli, Eli, lamma sabacthani?" est le cri d'amour que vous devez accepter de voir sortir de vos cœurs, car, Moi, j'ai décidé qu'avec vous je ferai resplendir ma gloire"

Mes frères, l'assistance à la sainte messe ne nous aurait jamais rendu saint parce que nous y assistions comme des spectateurs : Jésus était la Victime et nous les témoins de son immolation; nous ne prenions pas conscience que nous devions y être comme des victimes. La privation des sacrements a changé à tout jamais nos vies puisque, maintenant, à la consécration, c'est sur nous que Jésus, Grand-Prêtre Éternel se penche ; c'est sur nous qu'Il prononce les mystérieuse paroles : " Hoc est corpus meum, Hic est saguinis meam", et c'est entre ses mains saintes et adorables qu'Il nous élève vers son Père, pour qu'ainsi, malgré la perversité des hommes, le Sacrifice de la Croix resplendisse sur la terre jusqu'à son avènement éminent.

Mon Dieu, voici mon corps. Prenez-le. Voici mon sang. Prenez-le. Voici mon âme, mon énergie, ma force, mes biens, tout ce que je possède. Tout cela est à vous. Prenez-le! Consacrez-le! Offrez-le! Offrez-le avec Vous-même au Père Céleste afin qu'en jetant son regard sur ce grand sacrifice, toujours présent devant sa Face, Il n'aperçoive que Vous, en qui Il se complaît. Convertissez le pauvre pain de ma vie en votre vie divine; ranimez le vin de ma vie languissante au souffle de votre divin esprit. Unissez mon cœur navré au vôtre; changez ma croix quotidienne en un crucifix. Consacrez les épreuves de ma vie; transsubstantiez-vous en moi afin que je meure à ce monde pour vous laissez vivre. Peu importe que les apparences demeurent les mêmes; peu importe, qu'à l'instar du pain et du vin, je semble être le même aux pauvres yeux humains. Mon état de vie, mes occupations journalières ne sont que les apparences de ma vie, mais la substance de ma vie, mon âme, mon intelligence, mon cœur, transsubstantiez-les de sorte qu'en moi tous puissent connaître que c'est vous, l'unique amour de ma vie, qui vivez.
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Message  gabrielle Mer 25 Mar 2009, 5:54 pm

"J'ai soif"
LA COMMUNION


Mes frères, nous voici arrivés à la communion de la messe de Jésus, quand, du fond de son Sacré-Cœur, jaillit le cri : "J'ai soif" . Son cri est un appel à la communion, le dernier d'une série lancée par le Bon Pasteur en quête de ses brebis perdues. Le fait même que cet appel fut exprimé par la soif, la plus poignante des souffrances humaines, souligne dramatiquement l'abîme de sa profondeur et de son intensité. Les hommes peuvent avoir faim de Dieu, mais Dieu a soif des hommes.

C'est la dernière invitation à la communion avant la tombée du rideau sur le grand drame de sa vie terrestre.

Nous n'avons pas à nous étonner d'avoir faim de Dieu : nous avons été créés par Lui; ce qui doit nous jeter dans l'admiration, c'est que Dieu ait soif de nous, en dépit de notre indignité, et de l'inconsistance de notre amour; voilà le mystère. Le fond de cet appel à une intime communion, c'est l'Amour, car, de sa nature même, l'amour tend à l'unité. Par conséquent, pour sceller son amour pour nous, Jésus se livre à nous dans la communion. Il nous dit : "A moins d'entrer en communion avec Moi, vous n'aurez pas la vie en vous". La communion, c'est d'abord et avant tout une réception de vie divine, d'une vie à laquelle nous n'avons pas plus de droits que ne possède un bloc de marbre de fleurir. C'est le pur don d'un Dieu infiniment miséricordieux qui nous a aimés jusqu'à vouloir s'unir à nous, non pas dans les sens de la chair, mais en ceux de l'esprit, au sein desquels l'amour ne connaît point de satiété mais seulement l'extase et le bonheur.

La communion implique, en elle-même, une réception et un don. Réception de la vie divine et don de notre vie humaine. Aucun accès à une vie supérieure ne peut se faire sans la mort à une vie inférieure. Pâques ne présuppose-t-il pas le Vendredi Saint?

Avons-nous déjà communié? Quelle question direz-vous? Je ne parle pas ici de la réception physique du sacrement, mais je parle de la véritable communion, celle qui s'établit dans l'amour réciproque, amour pour amour, souffrance pour souffrance, larme pour larme; avons-nous déjà échangé avec le Christ une véritable étreinte, qui ne peut exister que si le don mutuel est présent. Je crois que plusieurs d'entre-nous auraient de la difficulté à dire qu'ils ont communié toutes les fois qu'ils se sont approché de la table sainte.

La situation de l'Église, aujourd'hui, doit nous amener à une réflexion plus sérieuse, sur le véritable sens de la communion. La communion sacramentelle n'est pas suffisante pour qu'il ait véritable communion; un peu comme la confession sans contrition n'est pas suffisante pour recevoir une absolution réelle, la communion n'est réelle (peu importe qu'elle soit sacramentelle ou spirituelle) que si l'on se dispose à tout donner au Christ; si nous communions sans être nous-mêmes dans une disposition de victime, nous ne sommes que des parasites du Corps Mystique, car nous ne voulons que prendre sans rien donner.

Que d'actions de grâces devons-nous rendre à Dieu de nous avoir privés de la communion sacramentelle, afin de nous enseigner par la communion spirituelle les véritables dispositions de l'âme lorsqu'elle aspire à s'unir de façon intime à son Dieu. Songeons, mes frères, que sans cette grâce nous nous serions probablement tous perdus, illusionnés que nous étions sur la piété de notre geste : nous avions oublié que, pour s'approcher et s'unir à une victime, il faut être soi- même dans un état de victime; que pour avoir le droit de communier à la vie divine, il fallait passer par la mort. " Chaque fois que vous mangerez ce pain et boirez ce calice, vous annoncerez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'Il vienne" Vous ferez revivre en vous la mort du Christ, en achevant dans votre corps ce qui manque à la Passion de Jésus; sans cela, il n'y a pas de communion possible, il n'y a qu'illusion de vie, car, pour tout chrétien, vivre, c'est mourir.
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Message  gabrielle Jeu 26 Mar 2009, 6:12 pm

"Tout est consommé"

ITE MISSA EST


Notre-Seigneur en arrive à présent à l'Ite Missa Est de sa messe, quand Il prononce cette parole de triomphe: "Tout est consommé". L'œuvre du rachat de l'humanité est terminée. A travers tous les âges, Dieu brûlait d'une divine impatience de voir cette rédemption être parachevée; son cœur de Père se consumait du désir de voir enfin ses enfants réconciliés avec Lui. Si nous examinons la vie du Christ, la seule fois où Il chanta fut dans la soirée (Jeudi-Saint) qui précéda sa mort violente sur la croix. Son âme exaltait de joie à l'idée d'accomplir la rédemption du genre humain et, pour manifester à ses apôtres cette joie, Il chanta un hymne d'action de grâce à la gloire de son Père.

Mais que veut-Il dire par cette phrase, sinon que l'amour a mené à terme sa mission, car l'amour a épuisé toutes ses ressources. L'amour est capable de deux choses. L'amour, de sa nature, tend à une incarnation, et toute incarnation tend à une crucifixion. Dans l'ordre naturel, l'affection de l'époux pour son épouse ne crée-t-elle point l'incarnation même de cet amour mutuel en la personne d'un petit enfant? Et une fois l'enfant engendré, les parents ne se sacrifient-ils pas pour lui jusqu'à la mort même? Ainsi leur amour tend à une crucifixion.

Cette réalité de l'amour crucifié est encore bien plus frappante chez Dieu, à présent que l'amour a suivi son cours dans la rédemption de l'homme; l'Amour Divin peut se rendre ce témoignage : "tout est consommé", "Ite, missa est"; l'amour ne peut rien de plus parce qu'Il s'est livré jusqu'à la mort: "Il n'y a pas de plus grande preuve d'amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime".

Le Seigneur a terminé son œuvre, mais nous n'avons pas encore achevé la nôtre. Il nous a indiqué la voie; à nous d'y marcher. Il a déposé sa croix au bout de son chemin, mais à nous de nous charger à notre tour. Il a accompli la Rédemption dans son corps physique; mais il nous reste à nous de l'accomplir dans son Corps Mystique. Il nous a acquis le salut; cependant, nous ne l'avons pas encore appliqué à nos âmes. Il a posé la dernière pierre au Temple; mais à nous d'y habiter maintenant. Il a fait les semailles; à nous de faire la récolte. Il a fini de remplir le calice jusqu'au bord; mais nous n'avons pas fini de boire toute cette rafraîchissante liqueur. Il a semé le blé à pleine main; à nous de l'engranger. Il a terminé le Supplice du Calvaire; il nous faut parachever Sa Messe.

Dans l'intention de Dieu, la crucifixion ne se résume pas à un drame simplement destiné à notre édification, mais c'est un acte-type sur lequel nous devons modeler nos vies. L'événement du Calvaire ne nous profite qu'en autant que nous le rejouons dans nos propres vies.

Personne au monde, ne peut nous empêcher d'afficher la croix en plein jour. La messe sèche brandit la croix du Christ devant les yeux de tous ceux qui nous regardent; c'est pour cela qu'elle nous attire la condamnation du monde et la bénédiction de Dieu. Elle nous rapproche tellement du Calvaire, si nous y venons avec foi et dévotion, que nous ne faisons plus qu'un avec le Calvaire. A l'un et l'autre, c'est la même offrande de la part de la volonté parfaitement soumise du Fils bien-aimé. Mes frères, Satan, en bannissant de la surface de la terre la Sainte Messe, pensait voiler aux yeux des hommes, de façon complète, l'Auguste drame du Calvaire; Dieu s'est servi de nous, de cet état de privation des sacrements, pour faire resplendir à nouveau la Croix et si un jour la malice de Satan empêchait la messe sèche (des persécutions physiques), alors il faudrait devenir nous-mêmes des croix vivantes qui se dressent en face du monde pour lui dire: "Quand bien même tu abattrais tout les autels de la terre, quand bien même tu empêcherais nos lèvres de s'ouvrir dans une ardente prière, quand bien même tu enchaînerais nos mains dans les fers, jamais tu ne pourras enchaîner nos cœurs et nos âmes, jamais tu ne pourras nous empêcher d'être les autres christs que Dieu s'est choisis dans le mystère insondable de son amour; rien ne nous séparera de Jésus Crucifié."

Tout chrétien devrait être une victime crucifiée à l'amour du Christ; que voyons-nous, aujourd'hui, sinon que des âmes crucifiées à moitié. Les unes ont porté la croix jusqu'au Calvaire puis, ensuite, l'ont abandonnée; d'autres s'y sont laissées crucifier, mais s'en détachèrent, ensuite, avant qu'elle ne soit dressé; d'autres, enfin, se laissent élever mais, en réponse au défi du monde: "Descends donc", ils en descendirent après une heure... deux heures....ou deux heures et cinquante-neuf minutes. Ceux-là seuls ont été reconnus pour les vrais amis du Christ ceux qui ont persévéré jusqu'à la fin; à eux seuls est donné le droit de dire avec Jésus : " tout est consommé".

Que cette défection universelle ne nous effraie pas mes frères: avec Dieu, nous saurons rester sur la croix pendant trois heures et, après, nous aurons la joie de voir Dieu notre Père détacher de la croix nos corps et nos âmes meurtries par amour pour Lui et nous enfermer, pour l'éternité, dans son Cœur Aimant.
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Message  gabrielle Sam 28 Mar 2009, 5:41 pm

"Père, je remets mon âme entre vos mains"

Dernier Évangile


Le dernier Évangile de la messe nous reporte au commencement, car il s'ouvre par ces mots: "Au commencement". C'est donc à juste titre que nous assimilons la dernière parole de notre Seigneur à son dernier évangile: "Père, je remets mon âme entre vos mains ". Comme le dernier évangile de la messe, cette parole Le ramène Lui aussi à l'origine, car Il s'en retourne maintenant auprès du Père d'où Il est venu. Il a achevé son œuvre. Il a commencé sa messe avec le mot « Père »; Il la termine de même.

Le Verbe Incarné, descendu ici-bas pour célébrer sa messe, parcourt la dernière étape de sa carrière terrestre et retourne au Père Céleste qui L'a lancé dans cette aventure de la rédemption du monde. L'enfant prodigue est sur le point de rentrer à la maison du Père. De fait, le Christ n'est-Il pas le Fils Prodigue? Voilà trente-trois ans, Il quittait la demeure de son Père et la sérénité du ciel pour descendre sur notre terre qui n'est autre qu'une contrée lointaine, car c'est toujours un pays étranger que celui qui se trouve à distance de la Maison du Père.

Pendant trente-trois ans, Il a dépensé ses biens, Il a prodigué sa Vérité dans l'Infaillibilité de son Église, sa Toute-Puissance dans l'autorité dont Il l'a revêtue, sa Vie enfin dans la rédemption et les sacrements qu'Il avait laissés. A présent, la dernière obole est disparue; ses yeux se tournent vers la maison paternelle et, avec un grand cri, Il jette son âme dans les bras de son Père, non pas dans l'attitude de quelqu'un qui plonge dans un abîme de ténèbres, mais plutôt de quelqu'un qui sait bien ce qui l'attend: l'accueil d'un Père Aimant. En cette dernière parole ou Dernier Évangile, qui L'a ramené au commencement de tous les commencements, à savoir à son Père, sont révélés à la fois l'histoire et le cours de toute vie. La fin de toute chose doit toujours répondre de quelque façon à son origine.

La mort ne sonne pas le dernier accord. Les mottes de terre froide et humide qui résonnent sur un cercueil ne posent pas le point final à l'histoire d'un homme. La façon dont il a vécu en cette vie détermine comment il vivra dans l'autre. S'il a cherché Dieu pendant sa vie, la mort lui apparaîtra comme l'ouverture d'une cage, par où il pourra s'échapper pour s'envoler à tire-d'aile dans les bras de son Bien-Aimé. Si, au contraire, il a fui Dieu au cours de sa vie, la mort viendra comme la dernière étape d'une fuite éternelle loin de la Vie, de la Vérité et de l'Amour.

Devant le trône de Dieu que nous avons un jour quitté pour passer notre temps de probation au noviciat de la terre, il nous faudra un jour retourner en vue des comptes à rendre au sujet de notre administration. Au moment où les dernières gerbes auront été rapaillées, l'on ne pourra trouver une seule créature humaine qui n'ait ou accepté ou rejeté le don divin de la rédemption et qui, ce faisant, n'ait scellé le mandat de son éternelle destinée. Nos paroles, nos pensées et nos actes sont enregistrées en vue de ce jour formidable. Si nous savons vivre et mourir à l'ombre de la croix, notre départ sera une rencontre, le lever du rideau sur la vie éternelle. Dès que la mort murmurera à notre âme fatiguée : "Il vous faut quitter la terre", aussitôt la voix du Père nous dira :" Mon enfant, venez à moi."

Mes frères, nous avons été députés en ce monde en notre qualité d'enfants de Dieu pour reproduire en nous le Saint Sacrifice de la Messe. La messe sèche, avec toutes les grâces extraordinaires qu'elle renferme, nous installe au pied de la Croix et, à l'instar de ceux qui se sont tenus près d'elle au premier Vendredi Saint, nous sommes pressés de professer notre loyauté et notre fidélité. Dieu nous a confié le blé et la vigne de la vie (un corps et une âme destiné[s] à la gloire éternelle) il faut donc les Lui remettre transsubstantiés, divinisés et spiritualisés.

Par la lumière que Dieu nous a donnée sur l'apostasie et la déchéance universelle des hommes d'églises, par ce nouveau Calvaire que l'iniquité de l'homme a dressé d'un pôle du monde à l'autre, par cette barbare crucifixion que Jésus subit en ces amis fidèles, nous ne sommes plus des spectateurs comme jadis quand, en nos églises, resplendissait le Saint Sacrifice de la Messe, mais, par un choix incompréhensible de Dieu, nous sommes les victimes choisies pour l'immolation, pour le salut des âmes.

Imaginons la scène du Jugement Dernier en rapport avec le drame spirituel que nous vivons aujourd'hui et en rapport avec la messe sèche. Figurons-nous le sous l'image du Père qui accueille son Fils d'une façon tout à fait originale: en examinant ses mains. Celles-ci portent la trace du labeur, les marques du salut et les stigmates de la Rédemption. C'est un peu de cette façon aussi que se passeront les choses au moment où nous clôturerons notre pèlerinage terrestre et où nous reviendrons au commencement. Dieu examinera nos deux mains. Si pendant notre vie, elles se sont refermées sur celles de son divin Fils, si elles ont refusé de se joindre pour prier dans des cultes où la gloire de Dieu et la Vérité étaient méprisées, si elles se sont épuisées a égrener des chapelets dans la solitude de nos demeures, elles porteront les marques vives des clous; si dans la vie nos pieds ont parcouru cette même route qui mène à l'éternelle gloire par un détour, sur le mont abrupt et rocailleux du Calvaire, ils porteront aussi les mêmes meurtrissures que les siens; si nos cœurs battent à l'unisson du sien, alors, eux aussi, étaleront l'ouverture qu'y aura pratiqué la lance d'un monde inique.

Bénis soient-ils, en effet, ceux-là qui portent dans leurs mains, marquées de la croix, le pain et le vin d'une vie consacrée et scellée du sceau de l'amour rédempteur. Mais malheur à ceux-là, par contre, qui redescendent du Calvaire avec des mains exemptes des plaies du Christ. Dieu veuille qu'au terme de notre vie, nous puissions, avec une foi humble et triomphante, faire écho à la dernière parole du Christ: "Père, je remets mon âme entre vos mains"

A présent que sa messe est finie, Jésus va redonner son corps à sa sainte Mère au pied de la Croix. Ainsi, une fois de plus, la fin sera le commencement, car aux premiers jours de sa vie terrestre, Il se blottissait dans les bras de Marie à Bethléem et, maintenant, sur le Calvaire, Il va reprendre, encore une fois, sa place entre ces bras maternels.

Marie plonge ses yeux dans ceux de Jésus qui brillent encore avec éclat, même dans la mort: "Grand prêtre du ciel et de la terre, ta messe est achevée! Quitte l'autel de la croix et regagne ta sacristie du ciel, drapé des vêtements de ton humanité et portant ton propre Corps en guise de pain et ton propre Sang en guise de vin. Maintenant, ton sacrifice est consommé. La clochette a tinté la Consécration. Tu as présenté ton Âme au Père, ton Corps et ton Sang aux hommes. Rentre en ta sacristie. Dépouille-toi des vêtements de la mortalité et revêt les blancs atours de l'immortalité. Montre à ton Père Céleste tes mains, tes pieds et ton côté, puis dis-Lui: "Voici les blessures que j'ai reçue chez ceux qui m'aiment."

Rentrez, Grand Prêtre, en votre céleste sacristie, et alors que nous, vos enfants, nous souffrons sur la croix de l'abandon montrez-vous au Père dans un acte amoureux d'intercession, pour nous, jusqu'à la consommation des siècles. La terre vous est cruelle; qu’elle le soit pour nous aussi. Le monde vous a élevé en croix; regardez-nous gémissant sur cette croix. Oui, ouvrez la porte de la céleste sacristie, O Grand Prêtre ! Voilà maintenant que c'est nous qui nous tenons à la porte et qui frappons!

Marie, vous êtes la Sacristine du Grand Prêtre! Vous avez joué ce rôle à Bethléem quand le Grand Prêtre vint à vous sous forme de gerbes et de vignes dans le berceau. Vous avez été Sacristine encore au Calvaire où Il devint le Pain et le Vin Vivant par sa crucifixion. Sacristine, vous l'êtes encore maintenant, alors que le Grand Prêtre descend les degrés de son autel-croix, ne portant plus que le calice asséché de son Corps sacré et exsangue. Mère Immaculée, il n'y a pas une seule hostie qui puisse monter à l'autel de la croix sans vous; veuillez nous y faire monter, ô douce Marie, dans la pureté de votre Cœur Virginal. Dans cette céleste sacristie du royaume, nous contemplerons enfin celui qui est notre Éternel Prêtre .

Et vous, amis du Crucifié, rappelez-vous que, sur la croix, Il était seul; maintenant, nous sommes avec Lui; sur la croix, Il a souffert dans son corps physique; maintenant, c'est en son corps mystique qu'Il pâtit. Sur la Croix, il n'y avait qu'une unique Hostie; à la messe sèche, nous sommes les petites hosties et Lui, la Grande Hostie qui subit son martyre en nous. Sur la Croix, c'était Lui le Pain et le Vin; à la messe sèche, nous sommes la matière valide sur laquelle le Grand Prêtre Éternel prononce les mystérieuses paroles de sa consécration.

Voilà le sens véritable de la messe sèche; par elle, le Christ est encore pendu à la Croix, redisant son Confiteor avec nous, nous pardonnant à nouveau, nous recommandant encore à Marie, ayant toujours soif de nous, nous attirant sans cesse au Père, car, tant que le péché hantera la terre, toujours la croix restera dressée!
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La force de la Foi Empty Re: La force de la Foi

Message  ROBERT. Dim 29 Mar 2009, 6:35 pm

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Grand merci pour ces, comment dirais-je ?, extraordinaires et sublimes méditations sur la Messe, dans le contexte d'apostasie générale, de schisme volontaire et d'hérésie blasphématoire et sacrilège que nous vivons aujourd'hui par les infâmes imposteurs que sont tous les Intrus et ceux qui les suivent...
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