LES EFFETS DE LA FOI ( S. THOMAS D'AQUIN)
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LES EFFETS DE LA FOI ( S. THOMAS D'AQUIN)
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A suivre…
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IIa-IIæ, qu. 7 par R. Bernard, O.P., Éd. Des Jeunes, Paris, 1950, et notes explicatives a écrit:
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QUESTION 7.
LES EFFETS DE LA FOI.
Maintenant nous avons à nous occuper des effets de la foi.
Deux questions se posent à ce propos :
1. La crainte est-elle un effet de la foi ?
2. La purification du cœur est-elle aussi un effet de la foi ? [107]
note explicative :
[107] Qu. 7. prol. — Il ne s'agit plus ici, comme il s'agissait plus haut, des effets inhérents à la foi elle-même et qui ne sont autres que ses actes propres. II s'agit d'un certain retentissement spirituel provoqué dans l'âme et dans la vie du croyant par la présence en lui de la foi. Notez bien : même si la foi est informe, elle aura ou du moins elle peut avoir ce retentissement. Ne l'oublions pas : la foi est la substance en nous des réalités éternelles, elle est un regard plongé dans l'au-delà.
Il n'est donc pas étonnant que l'état d'âme qui en découle comme naturellement, se résume en ces deux grands effets tracés par l'auteur. La foi nous donne de si grandes pensées sur Dieu et sur les réalités de l'autre monde qu'elle nous inspire à leur égard une crainte salutaire. En même temps, par un effet inverse, elle nous empêche de nous abaisser et de nous avilir au contact des réalités de ce bas monde, en nous inspirant à leur égard une purification et un détachement du cœur.
Nul ne peut nier que telle soit l'heureuse influence produite dans les âmes par le réveil de la foi ou par le rappel de ce qu'on appelle à juste titre les grandes vérités de la foi. II y a là un enchaînement religieux de causes et d'effets que connaissent bien les pasteurs et les prédicateurs et qu'ils se gardent de négliger.
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A suivre…
Dernière édition par ROBERT. le Jeu 11 Nov 2010, 8:38 pm, édité 1 fois
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: LES EFFETS DE LA FOI ( S. THOMAS D'AQUIN)
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IIæ, qu. 7 par R. Bernard, O.P., Éd. Des Jeunes, Paris, 1950, et notes explicatives a écrit:
A suivre…
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QUESTION 7.
LES EFFETS DE LA FOI.
ARTICLE 1. La crainte est-elle un effet de la foi ? (suite)
DIFFICULTES : 1. L'effet ne précède pas la cause. Or la crainte précède la foi : "Vous qui craignez Dieu, dit l'Ecclésiastique, croyez à lui ". Elle n'est donc pas un effet de la foi.
2. Une même chose n'est pas, non plus, la cause d'effets contraires. Or la crainte et l'espérance, avons-nous dit à propos des passions, sont des contraires. Mais il est dit dans la Glose que " la foi engendre l'espérance". Elle n'est donc pas cause de crainte.
3. Un contraire, enfin, n'est pas cause de son contraire. Or l'objet de la foi est un bien, la Vérité première; tandis que celui de la crainte, nous le dîmes, est un mal. D'autre part, nous savons que les actes tirent leur espèce de leurs objets. La foi ne peut donc pas causer la crainte.
CEPENDANT il y a la parole de saint Jacques : "Les démons croient et craignent".
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Dernière édition par ROBERT. le Jeu 11 Nov 2010, 8:39 pm, édité 1 fois
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: LES EFFETS DE LA FOI ( S. THOMAS D'AQUIN)
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IIa-IIæ, qu. 7 par R. Bernard, O.P., Éd. Des Jeunes, Paris, 1950, et notes explicatives a écrit:
A suivre…
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QUESTION 7.
LES EFFETS DE LA FOI. (suite)
ARTICLE 1. La crainte est-elle un effet de la foi ? (suite)
CONCLUSION : La crainte, avons-nous dit aux passions, est un certain mouvement d'une puissance d'appétit. Mais tous les mouvements d'appétit ont pour principe le bien ou le mal aperçu. Il faut donc que la crainte, comme tous les mouvements d'appétit, ait pour principe une perception.
Or la foi produit précisément en nous une certaine perception concernant certains maux, qui sont les châtiments infligés selon le jugement de Dieu. De cette manière la foi est cause de la crainte qui fait qu'on a peur d'être puni par Dieu, et ceci est la crainte servile. La foi est aussi cause de la crainte filiale, qui fait qu'on a peur d'être séparé de Dieu, ou bien qu'on se garde de se comparer soi-même à Dieu dans la révérence qu'on a envers lui.
Tout cela, en effet, est en proportion de cette estime que nous avons de Dieu par la foi : qu'il est quelque chose d'immense et ce qu'il y a de plus haut dans le bien, et que d'être séparé de ce bien est tout ce qu'il y a de pire, et que de vouloir s'égaler à lui est un mal. Seulement la première crainte, la servile, a pour cause la foi informe; mais la seconde, la crainte filiale, a pour cause la foi formée, celle qui fait qu'en toute charité l'homme adhère à Dieu et lui est soumis. [108]
note explicative :
[108] Qu. 7, art. I, concl. — Admirez et retenez cette formule qui nous dépeint d'un mot la grandeur de la foi. Elle nous donne de Dieu cette estime qu' "Il est quelque chose d'immense et tout ce qu'il y a de plus haut dans la perfection". Nul ne peut avoir la prétention de s'égaler à lui Et le pire qui puisse arriver c'est de se séparer de lui. De là, le sentiment d'un enjeu redoutable et d'une chose immensément grave. D'où cette crainte salutaire, servile, si la foi est sans amour; filiale, si la foi est empreinte de tendre charité. Dans le premier cas, crainte d'encourir les punitions de Dieu. Dans le second, crainte de ne pas lui témoigner assez de soumission ou d'essuyer tant soit peu sa séparation.
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Dernière édition par ROBERT. le Jeu 11 Nov 2010, 8:40 pm, édité 1 fois
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: LES EFFETS DE LA FOI ( S. THOMAS D'AQUIN)
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IIa-IIæ, qu. 7 par R. Bernard, O.P., Éd. Des Jeunes, Paris, 1950, et notes explicatives a écrit:
A suivre…
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QUESTION 7.
LES EFFETS DE LA FOI. (suite)
ARTICLE 1. La crainte est-elle un effet de la foi ? (suite)
SOLUTIONS : 1. La crainte de Dieu ne peut pas précéder la foi sur toute la ligne, car si nous étions tout à fait dans l'ignorance de Dieu quant aux récompenses ou aux châtiments dont nous sommes instruits par la foi, nous ne le craindrions en aucune façon.
Mais, supposez que la foi existe dans une âme touchant quelques-uns des articles de notre foi, touchant par exemple l'excellence divine, la crainte révérencielle s'ensuit, et cette crainte à son tour entraîne l'homme à soumettre son intelligence à Dieu pour croire tout ce qui est promis par Dieu. D'où ce mot à la suite du texte cité : "Et votre récompense ne sera pas vaine".
2. Une même chose peut bien, sous des aspects contraires, causer des effets contraires; mais non pas si c'est une même chose sous un même aspect. D'un côté la foi engendre l'espérance en tant qu'elle produit en nous l'estime des récompenses que Dieu réserve aux justes. Mais, d'un autre côté, elle est cause de crainte en tant qu'elle suscite en nous la pensée des châtiments qu'il infligera aux pécheurs.
3. Le premier et formel objet de la foi c'est ce bien que constitue la Vérité première. Mais matériellement, dans ce qui est proposé à la foi, on doit croire aussi certains maux, par exemple, que c'est un mal de ne pas se soumettre à Dieu ou d'être séparé de lui, et que les pécheurs auront à supporter les châtiments de Dieu : et à cet égard la foi peut être cause de crainte, [109]
note explicative :
[109] Qu. 7, art. I, sol. 3. — A tout moment notre bon maître nous remet devant les yeux que le premier et formel objet de notre foi n'est pas autre chose que d'adhérer à Dieu dans tout ce qu'il veut bien nous révéler de sa plus intime et toute première vérité : ne le perdons jamais de vue..
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Dernière édition par ROBERT. le Jeu 11 Nov 2010, 8:40 pm, édité 1 fois
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: LES EFFETS DE LA FOI ( S. THOMAS D'AQUIN)
C'est pourquoi il n'y a pas moins de 3 psaumes 25, 112 et 128 qui unanimement nous disent :
Les hommes qui ne craignent pas le Seigneur craignent de boire tous les poisons, craignent de bruler dans le feu, craignent de se noyer, craignent de mourir. Ces imbéciles, ils craignent même de manquer de fric à la fin du mois ! et ils se trouvent sages parce qu'ils reconnaissent ces danger et ils considéreraient pour des fous s'ils les ignoraient.
Or, la connaissance de Dieu et la foi comme nous l'indique Saint Thomas nous portent d'abord à la connaissance des chatiments que Dieu est en droit d'infliger à sa créature et ensuite, elles nous portent à nous unir à Dieu et en contrepartie à la crainte d'être séparé de Lui, de Lui déplaire, de ne pas profiter de ses biens etc etc
Tous les hommes reconnaissent unanimement les bienfaits de la Création. Les hommes avant leur perversité moderne de ne pas reconnaître Dieu comme créateur ont attribué logiquement tous ces bienfaits à Dieu. Et dans leur culte au Créateur tous lui ont demandé qu'il leur soit propice. Donc, dès ici bas, l'homme sait que Dieu peut donner le meilleur mais aussi qu'Il peut punir.
De ceci, il est facile de conclure que celui qui ne craint pas Dieu est un fou qui craint plus le moins que le plus, qui craint plus le feu d'une allumette que le feu d'un brasier, qui craint plus les éléments que Dieu a mis a notre porté pour notre bien et qui parfois, il est vrai, peuvent nous être nuisibles que les châitments que Dieu a prévu dans l'unique but de nous punir et non pas pour nous faire quelque bien.
C'est bien pourquoi Saint François d'Assise et le Curé d'Ars criaient en sage et non pas en fou dans les rues la pire chose qu'il pourrait arriver à l'homme :
On remarquera que dans cette expression
Or, cet abandon de Dieu s'abattra inexorablement sur TOUS ceux qui n'ont pas craint le Seigneur comme une juste punition que les fous endurent ici bas en ne craignant pas le poison, le feu, ou l'eau.
"Bienheureux l'homme qui craint le Seigneur""Beatus vir qui timet Dominum"
Les hommes qui ne craignent pas le Seigneur craignent de boire tous les poisons, craignent de bruler dans le feu, craignent de se noyer, craignent de mourir. Ces imbéciles, ils craignent même de manquer de fric à la fin du mois ! et ils se trouvent sages parce qu'ils reconnaissent ces danger et ils considéreraient pour des fous s'ils les ignoraient.
Or, la connaissance de Dieu et la foi comme nous l'indique Saint Thomas nous portent d'abord à la connaissance des chatiments que Dieu est en droit d'infliger à sa créature et ensuite, elles nous portent à nous unir à Dieu et en contrepartie à la crainte d'être séparé de Lui, de Lui déplaire, de ne pas profiter de ses biens etc etc
Tous les hommes reconnaissent unanimement les bienfaits de la Création. Les hommes avant leur perversité moderne de ne pas reconnaître Dieu comme créateur ont attribué logiquement tous ces bienfaits à Dieu. Et dans leur culte au Créateur tous lui ont demandé qu'il leur soit propice. Donc, dès ici bas, l'homme sait que Dieu peut donner le meilleur mais aussi qu'Il peut punir.
De ceci, il est facile de conclure que celui qui ne craint pas Dieu est un fou qui craint plus le moins que le plus, qui craint plus le feu d'une allumette que le feu d'un brasier, qui craint plus les éléments que Dieu a mis a notre porté pour notre bien et qui parfois, il est vrai, peuvent nous être nuisibles que les châitments que Dieu a prévu dans l'unique but de nous punir et non pas pour nous faire quelque bien.
C'est bien pourquoi Saint François d'Assise et le Curé d'Ars criaient en sage et non pas en fou dans les rues la pire chose qu'il pourrait arriver à l'homme :
"Abandonné de Dieu"
"Abandonné de Dieu"
"Abandonné de Dieu"
On remarquera que dans cette expression
l'accent n'est mis que sur ce que nous avons perdu en ne craignant pas Dieu selon la crainte filiale et non pas sur les autres châitiments. Et c'est d'ailleurs une vérité de foi que la peine du Dam, la peine qui consiste à être abandonné de Dieu et de perdre sa filiation est la plus grande peine éternelle de l'Enfer !"abandonné de Dieu"
Or, cet abandon de Dieu s'abattra inexorablement sur TOUS ceux qui n'ont pas craint le Seigneur comme une juste punition que les fous endurent ici bas en ne craignant pas le poison, le feu, ou l'eau.
Gérard- Nombre de messages : 2681
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: LES EFFETS DE LA FOI ( S. THOMAS D'AQUIN)
Il est vrai qu'il est insensé de craindre une perte moindre et de ne pas redouter la perte de Dieu.
L'homme est aveuglé par ses sens, il craint de perdre les biens qu'il voit.
Dieu étant invisible à ses yeux de chair, il ne le craint pas.
Le don de la foi est si grand, que nous devrions passer nos jours et nos nuits en prières en action de grâces pour ce don que Dieu nous a fait.
L'homme est aveuglé par ses sens, il craint de perdre les biens qu'il voit.
Dieu étant invisible à ses yeux de chair, il ne le craint pas.
Le don de la foi est si grand, que nous devrions passer nos jours et nos nuits en prières en action de grâces pour ce don que Dieu nous a fait.
gabrielle- Nombre de messages : 19796
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: LES EFFETS DE LA FOI ( S. THOMAS D'AQUIN)
gabrielle a écrit: Le don de la foi est si grand, que nous devrions passer nos jours et nos nuits en prières en action de grâces pour ce don que Dieu nous a fait.
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: LES EFFETS DE LA FOI ( S. THOMAS D'AQUIN)
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Abandonné de Dieu ... n'oublions que dans ce cas, nous l'avons abandonné en premier !
Je remettrai en ligne aujourd'hui un "post" qui illustre toute l'horreur et le désespoir qu'inspirent le fait d'avoir perdu Dieu !
Abandonné de Dieu ... n'oublions que dans ce cas, nous l'avons abandonné en premier !
Je remettrai en ligne aujourd'hui un "post" qui illustre toute l'horreur et le désespoir qu'inspirent le fait d'avoir perdu Dieu !
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: LES EFFETS DE LA FOI ( S. THOMAS D'AQUIN)
ROBERT. a écrit:..
Abandonné de Dieu ... n'oublions que dans ce cas, nous l'avons abandonné en premier !
Je remettrai en ligne aujourd'hui un "post" qui illustre toute l'horreur et le désespoir qu'inspirent le fait d'avoir perdu Dieu !
Perdre Dieu …
… Satan !! Voilà le chef-d’œuvre du péché. Voilà ce que c’est que de perdre Dieu !!
Satan apparut un jour à Sainte Colette, sous la forme d’un lion rugissant.
En l’apercevant, elle lui dit : "Ah ! misérable ! qui a perdu Dieu, retire-toi d’ici."
Le démon lui répondit : "Sais-tu bien ce que tu dis, petite créature ? Sais-tu bien ce que c’est que d’avoir perdu Dieu ? Avoir perdu Dieu ! répétait-il en frémissant, avoir perdu Dieu ! Nulle intelligence créée ne peut comprendre l’étendue de ce malheur irréparable. Avoir perdu Dieu, c’est être exclu de tout bien, de toute félicité, puisque toute félicité est en Lui. La peine du feu n’est rien en comparaison de la perte de Dieu."
— "Et ce qui fait l’enfer de l’enfer, s’écria la Sainte, c’est qu’il durera toute l’éternité."
— "Éternité ! éternité ! éternité !" répéta Satan avec un cri capable de fendre les pierres, si les chrétiens te comprenaient, nous ne réussirions jamais à leur faire perdre Dieu."
Ces paroles prouvent que le père du mensonge fait une terrible expérience de la peine du dam, puisqu’elle lui arrache des vérités dont la connaissance nous est si utile.
(source: "Nouveau Mois de Saint Michel", d’après Saint Alphonse de Liguori, le Père Faber et l’abbé Soyer, pp.74-75, Saint-Hyacinthe, Canada 1931)
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: LES EFFETS DE LA FOI ( S. THOMAS D'AQUIN)
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A suivre…
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IIa-IIæ, qu. 7 par R. Bernard, O.P., Éd. Des Jeunes, Paris, 1950, et notes explicatives a écrit:
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QUESTION 7.
LES EFFETS DE LA FOI. (suite)
ARTICLE 2. La purification du cœur est-elle un effet de la foi ?
DIFFICULTES : 1. Il ne semble pas. Car la pureté du cœur consiste principalement dans les affections. Mais la foi est dans l'intelligence. Elle ne cause donc pas la purification du cœur.
2. D'ailleurs, ce qui cause la purification du cœur ne peut exister en même temps que l'impureté. Or la foi peut exister en même temps que l'impureté du péché, comme il se voit chez ceux qui ont une foi informe. C'est donc que la foi ne purifie pas le cœur.
3. Du reste, si la foi purifiait de quelque manière le cœur de l'homme, c'est surtout son intelligence qu'elle purifierait. Mais elle ne le fait pas : elle n'ôte pas de l'esprit les obscurités, puisqu'elle est une connaissance énigmatique. D'aucune manière donc elle ne purifie le cœur.
CEPENDANT saint Pierre dit : « Purifiant leurs cœurs par la foi ».
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A suivre…
Dernière édition par ROBERT. le Jeu 11 Nov 2010, 8:41 pm, édité 1 fois
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: LES EFFETS DE LA FOI ( S. THOMAS D'AQUIN)
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IIa-IIæ, qu. 7 par R. Bernard, O.P., Éd. Des Jeunes, Paris, 1950, et notes explicatives a écrit:
A suivre…
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QUESTION 7.
LES EFFETS DE LA FOI. (suite)
ARTICLE 2. La purification du cœur est-elle un effet de la foi ? (suite)
CONCLUSION : L'impureté d'une chose consiste en ce que cette chose est mélangée à de plus viles. On ne dit pas en effet que l'argent est impur par l'alliage de l'or, alliage qui ne fait que le rendre plus précieux ; mais il l'est par l'alliage du plomb ou de l'étain. Or il est évident que la créature raisonnable a plus de dignité que toutes les créatures temporelles et corporelles.
C'est pourquoi elle est rendue impure par le fait qu'elle se met au-dessous des choses du temps en les aimant. De cette impureté à coup sûr elle est purifiée par le mouvement contraire, c'est-à-dire lorsqu'elle tend a ce qui est au-dessus d'elle, c'est-à-dire à Dieu.
Dans ce mouvement, il est sûr que le premier principe c'est la foi : "Lorsqu'on s'approche en effet de Dieu, est-il écrit, il faut croire". Et voilà comment le principe premier de la purification du cœur c'est la foi. Et si cette foi trouve sa perfection dans une chanté bien en forme, elle cause une parfaite purification.
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Dernière édition par ROBERT. le Jeu 11 Nov 2010, 8:41 pm, édité 1 fois
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
Date d'inscription : 15/02/2009
Re: LES EFFETS DE LA FOI ( S. THOMAS D'AQUIN)
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IIa-IIæ, qu. 7 par R. Bernard, O.P., Éd. Des Jeunes, Paris, 1950, et notes explicatives a écrit:
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QUESTION 7.
LES EFFETS DE LA FOI. (suite)
ARTICLE 2. La purification du cœur est-elle un effet de la foi ? (suite)
SOLUTIONS : 1. Ce qui est dans l'intelligence est le principe de ce qui est dans les affections, en ce sens que c'est le bien perçu par l'intelligence qui met en mouvement l'affection.
2. Même informe la foi exclut une certaine impureté, celle qui lui est opposée, à savoir : l'impureté de l'erreur. Cette impureté provient de ce que l'intelligence humaine adhère d'une manière désordonnée aux réalités qui sont au-dessous d'elle, aussi longtemps qu'elle veut mesurer le divin d'après des raisons qui ne s'appliquent qu'aux choses sensibles.
— Mais quand la foi est formée par la charité, alors elle ne souffre plus avec soi aucune impureté : "La charité", est-il dit aux Proverbes, "couvre toutes les fautes". [110]
3. L'obscurité de la foi ne relève pas du tout de l'impureté de la faute, mais plutôt du défaut naturel de l'intelligence humaine dans l'état de la vie présente.
note explicative :
[110] Qu. 7, art. 2, sol. 2 — Même sans la charité, la vraie foi rend encore aux âmes ce signalé service de les empêcher de descendre à un certain degré d’avilissement et d’enlisement dans les choses d’ici-bas. L’esprit du moins peut demeurer intact, même si le cœur est faible et les mœurs sont corrompues. Or c’est quelque chose assurément que de n’être pas abaissé et aberrant dans sa pensée. C’est un grand bienfait que d’avoir et de conserver la foi. Nous en ferons une sorte de contrépreuve lorsque nous examinerons au tome suivant les péchés contre la foi et l’état des âmes sans la foi.
Nous trouvons indiqué, ici même, un de ces méfaits de l’absence de foi : on en vient à juger Dieu et à penser Dieu à la mesure de l’esprit humain et comme s’il était l’un de nous ou l’une des réalités de ce monde ; ou bien, ce qui ne vaut pas mieux, on en vient à penser les choses de ce monde comme si elles étaient Dieu ou à se prendre soi-même et s’estimer comme un Dieu. Il faut le dire, hélas ! la philosophie contemporaine, la littérature ou le langage de notre temps (n.d.l.r.= déjà en 1950…), fourmillent d’aberrations de ce genre. Grâce à Dieu, il est de ces aberrations qui ne peuvent plus entrer dans l’esprit d’un vrai croyant. C’est en vérité une grande chose que la foi : elle est pour l’homme une noblesse que rien ne peut remplacer.FIN.
PROCHAIN FIL: question 8: LE DON D’INTELLIGENCE.
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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