JÉSUS ET NATHANAËL ( 2e Commentaire de Saint Augustin)
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JÉSUS ET NATHANAËL ( 2e Commentaire de Saint Augustin)
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SEPTIÈME TRAITÉ. (in Jean I, 48-51)
LES TÉMOINS DU CHRIST.
Par Saint Augustin
15. "Et le lendemain Jésus voulut s’en aller en Gaulée, et il rencontra Philippe. Il lui dit : Suis-moi. Or, Philippe était de la même ville qu’André et Pierre. Philippe" (déjà appelé par Jésus-Christ) "rencontra Nathanaël, et il lui dit: Celui dont a écrit Moïse dans la loi, et que les Prophètes ont annoncé, nous l’avons trouvé: c’est Jésus, fils de Joseph". Il passait pour le fils de celui à qui sa Mère était mariée. Mais qu’il ait été conçu et qu’il soit né de cette Mère demeurée Vierge, c’est ce que tous les chrétiens savent d’après l’Evangile. Voilà ce que Philippe dit à Nathanaël au sujet de Jésus, en y ajoutant même le nom de son pays: "De Nazareth."
Et Nathanaël lui dit : "De Nazareth il peut venir quelque chose de bon ?". Que faut-il entendre par là, mes frères ? Il ne faut pas construire cette phrase comme plusieurs la construisent, car d’ordinaire c’est par mode d’interrogation qu’on prononce: "De Nazareth peut-il venir quelque chose de bon ?" Après quoi vient la réplique de Philippe: "Viens et vois". Ces deux derniers mots peuvent suivre les précédents, n’importe laquelle des deux manières de prononcer la phrase on aime mieux adopter. Soit que Nathanaël ait dit, avec le ton de l’affirmation: "De Nazareth peut venir quelque chose de bon", soit qu’il ait dit, comme en interrogeant: "Quelque chose de bon peut-il venir de Nazareth", Philippe peut avoir ajouté: "Viens et vois". Aussi, comme l’un et l’autre énoncés conviennent également bien aux paroles qui suivent, c’est à nous de chercher comment nous devons les entendre de préférence.
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Gras et souligné ajoutés
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SEPTIÈME TRAITÉ. (in Jean I, 48-51)
LES TÉMOINS DU CHRIST.
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16. Quel a été ce Nathanaël, nous le montrons par ce qui suit. Ecoutez, voici ce qu’il était: le Seigneur même lui rend témoignage. Tel que nous le fait connaître le témoignage de Jean, le Sauveur est grand. Bienheureux nous apparaît Nathanaël, d’après le témoignage de la Vérité.
Certes, le Seigneur n’avait nul besoin d’être recommandé par le témoignage de Jean; car il se rendait à lui-même témoignage; la Vérité se sert à elle-même de témoin, et cela est suffisant pour elle.
Mais parce que les hommes étaient incapables de trouver la Vérité, ils la cherchaient au moyen d’un flambeau; aussi Jean fut-il envoyé pour montrer le Seigneur. Ecoute le Seigneur rendant témoignage à Nathanaël: "Et Nathanaël dit à Philippe : De Nazareth il peut venir quelque chose de bon, Philippe lui dit : Viens et vois. Et Jésus vit Nathanaël qui venait à lui, et il dit: "Voici un vrai Israëlite en qui il n’y a pas de ruse". Témoignage considérable qui n’a été rendu ni à André, ni à Pierre, ni à Philippe, mais uniquement à Nathanaël : "Voici un véritable Israëlite en qui il n’y a pas de ruse".
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SEPTIÈME TRAITÉ. (in Jean I, 48-51)
LES TÉMOINS DU CHRIST.
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17. Qu’est-ce à dire, mes frères ? N’aurait-il pas dû être le premier des Apôtres ? Non seulement on ne le trouve pas au premier rang parmi eux; on ne le trouve ni à un rang intermédiaire, ni même au dernier, ce Nathanaël auquel le Fils de Dieu a rendu un si grand témoignage : "Voici un vrai Israëlite en qui il n’y a pas de ruse". Quelle en est la cause ? Autant que le Seigneur me la fait connaître vraisemblablement, la voici. Nous devons comprendre que Nathanaël était un homme instruit et habile dans la loi : or, le Seigneur n’a pas voulu le mettre au nombre de ses disciples, parce qu’il ne voulait choisir que des ignorants, afin de confondre le monde.
Ecoute, voici comme s’en exprime l’Apôtre : "Considérez, mes frères, ceux qui parmi vous ont été appelés, il s’y trouve peu de sages selon la chair, peu de puissants, peu de nobles; mais Dieu a choisi ce qui est faible selon le monde pour confondre ce qui est fort; Dieu a choisi ce qui est vil et méprisable selon le monde, et ce qui n’est rien comme ce qui est, afin que ce qui est soit détruit (1)". Si Nathanaël, qui était savant, avait été choisi, peut-être aurait-il pensé que sa science l’en avait rendu digne.
Or, Notre-Seigneur Jésus-Christ voulant briser l’orgueil des superbes, ne s’est pas servi d’orateurs pour prendre le pêcheur, mais PAR UN PÊCHEUR IL A GAGNÉ L’EMPEREUR. Cyprien est un grand orateur, mais avant lui est venu Pierre le pêcheur, par qui devait croire non-seulement l’orateur, mais encore l’empereur. Aucun noble, aucun savant n’a été choisi pour commencer: Dieu n’a choisi que ce qui était faible selon le monde pour confondre ce qui était fort. Ainsi ce grand homme en lui il n’y avait pas de ruse n’a pas été choisi, et ça été uniquement parce que Dieu ne voulait pas paraître avoir choisi des savants.
Il connaissait si bien la loi, que quand il entendit prononcer le nom de Nazareth (car il avait étudié à fond les Ecritures; il savait qu’on devait attendre de là le Sauveur du monde, ce que les Pharisiens et les autres docteurs de la loi ne connaissaient pas aussi bien), quand donc cet homme profondément versé dans la science des Ecritures, et qui les connaissait si parfaitement eut entendu dire à Philippe: "Celui dont Moïse a écrit dans la loi, que les Prophètes ont annoncé, nous l’avons trouvé, c’est le Fils de Joseph, Jésus de Nazareth". Au seul nom de Nazareth il sentit se raviver ses espérances et il dit : "De Nazareth il peut venir quelque chose de bon".
1. I Cor. I, 26-28.
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SEPTIÈME TRAITÉ. (in Jean I, 48-51)
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18. Voyons ce qui le concerne encore: «Voici un véritable Israëlite en qui il n’y a pas de ruse». Qu’est-ce à dire: "En qui il n’y a pas de ruse ?". N’était-il pas pécheur ? N’était-il pas malade ? Le médecin ne lui était-il pas nécessaire ? Non, personne ici-bas n’est venu au monde avec ce privilège de n’avoir nul besoin d’un tel médecin. Que signifie donc: "En qui il n’y a pas de ruse ?". Redoublons d’attention pour un moment, et bientôt la grâce de Dieu nous le fera découvrir. Le Seigneur se sert du mot ruse ou dol, et quiconque comprend le latin sait que dol consiste à faire une chose et à en penser une autre.
Que votre charité remarque bien ceci. Dol n’est pas la même chose que douleur, et si je le dis, c’est que plusieurs de nos frères, peu habiles dans la langue latine, s’y trompent souvent, et disent : le dol le tourmente, au lieu de, la douleur le tourmente, Le dol est une fraude, une dissimulation. Par exemple, un homme cache une chose dans son cœur et en dit une autre, voilà un dol. C’est comme s’il avait deux cœurs, deux appartements, dans l’un desquels il voit la vérité, tandis que dans l’autre il machine le mensonge.
Telle est l’idée que vous devez avoir du dol; car il est écrit dans le psaume "Langues pleines de dol". Qu’est-ce à dire: "Langues pleines de dol ?" Ecoutez la suite: "Ils ont un coeur, et un coeur pour dire le mal (1)". Qu’est-ce à dire: "Un coeur et un coeur", sinon un coeur double ? Puis donc qu’il n’y avait pas de dol en Nathanaël, le médecin le jugeait guérissable, mais non en santé. Autre chose est d’avoir la santé, autre chose est de pouvoir être guéri, autre chose encore est de ne pouvoir guérir. Le malade dont on espère la guérison, on dit de lui qu’il peut guérir; le malade dont on désespère, on ledit inguérissable; quant à celui qui est en santé, il n’a pas besoin de médecin.
Le médecin venu pour rendre la santé aux hommes jugea donc que Nathanaël pouvait être guéri, puisqu’il n’y avait pas de dol en lui. Comment n’y avait-il pas de dol en lui ? C’est que s’il était pécheur, il en convenait. Si, étant pécheur il s’était dit juste, le dol se serait trouvé dans sa bouche. Ainsi le Seigneur loua en Nathanaël l’aveu qu’il faisait de son péché; mais il ne jugea pas qu’il fût exempt de fautes.
1. Ps. XI, 3.
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19. Les Pharisiens, qui se croyaient justes, faisaient au Sauveur un reproche de ce que le médecin se mêlait aux malades. Aussi disaient-ils : "Voyez avec qui il mange, c’est avec des Publicains et des pécheurs". Le médecin répondit à ces frénétiques : "Ce n’est pas aux bien portants que le médecin est nécessaire, mais aux malades: je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs (2)". Vous vous croyez justes, quoique vous soyez pécheurs; vous vous croyez bien portants, quoique vous soyez malades; voilà pourquoi vous repoussez le remède et demeurez malades.
Ainsi ce Pharisien qui avait invité le Seigneur à manger chez lui se croyait en santé; une femme malade apparut brusquement en cette maison sans être invitée; mais poussée par le désir de sa guérison, elle s’approcha, non pas de la tête, non pas des mains, mais des pieds du Seigneur, les arrosant de ses larmes, les essuyant avec ses cheveux, les couvrant de baisers, les oignant de parfums; pécheresse, elle fit sa paix avec les pieds du Seigneur.
Se croyant en santé, le Pharisien qui était à la table du médecin lui fit intérieurement un reproche et se dit à lui même : "Si cet homme était un prophète, il saurait quelle femme lui touche les pieds". Ce qui lui faisait croire à l’ignorance du Seigneur, c’est que Jésus ne repoussait pas cette femme; car, à son avis, le Christ n’aurait pas voulu se laisser toucher par des mains aussi impures; mais Jésus-Christ la connaissait, et il lui permit de le toucher et de trouver la guérison dans cet attouchement. Le Seigneur voyant la pensée du Pharisien, lui proposa cette comparaison : "Un créancier avait deux débiteurs. L’un lui devait cinq cents deniers, et l’autre cinquante. Comme ils n’avaient pas de quoi le payer, il remit à chacun sa dette. Lequel des deux l’aima le plus ? Simon répondit : Je crois, Seigneur, que c’est celui à qui il a le plus remis. Et se tournant vers la femme, Jésus dit à Simon: Tu vois cette femme ? Je suis entré dans ta maison, tu ne m’as pas donné d’eau pour laver mes pieds; elle, au contraire, les a lavés de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as point donné de baisers; mais elle n’a pas cessé de baiser mes pieds. Tu ne m’as pas donné d’huile pour ma tête; elle, au contraire, a arrosé mes pieds de parfums; c’est pourquoi je te dis: Beaucoup de péchés lui sont remis, parce qu’elle a beaucoup aimé; mais celui à qui on remet peu aime peu (1)".
Ce qui était lui dire: Tu es plus malade qu’elle, mais tu te crois en santé, tu penses qu’on te remet peu, bien que tu doives davantage. C’est à bon droit que cette femme en qui il n’y a pas de dol a mérité d’être guérie. Qu’est-ce à dire: En elle il n’y a pas de dol ? Elle confessait ses péchés. Aussi, ce que le Seigneur loue en Nathanaël, c’est l’absence de tromperie. En effet, plusieurs d’entre les Pharisiens, quoique remplis de péchés, se disaient justes, et par cette tromperie rendaient leur guérison impossible.
2. Matth. IX, 11-13.
1. Luc, VII, 36-47.
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20. Ayant vu que cet homme n’avait pas de ruse, le Seigneur dit : "Voici un véritable Israëlite en qui il n’y a pas de ruse. Nathanaël lui dit: Comment me connaissez-vous ? Jésus lui répondit : Avant que Philippe t’eût appelé lorsque tu étais sous le figuier, je t’ai vu", c’est-à-dire sous l’arbre de figues où tu étais. "Nathanaël lui répondit : Maître, vous êtes le Fils de Dieu, vous êtes le Roi d’Israël". Sans doute Nathanaël a entrevu quelque chose de grand sous cette parole: "Pendant que tu étais sous le figuier, je t’ai vu avant que Philippe t’appelât" , puisqu’il répondit par cette confession : "Vous êtes le Fils de Dieu, vous êtes le Roi d’Israël"; la même que fit Pierre si longtemps après, lorsque le Seigneur lui dit : "Tu es bienheureux, Simon fils de Jean ; car ce n’est ni la chair, ni le sang qui te l’ont révélé, mais mon Père qui est au ciel (1)". Ce fut alors qu’il lui donna le nom de Pierre et qu’il le loua comme étant devenu par cette foi le fondement de son Eglise. Nathanaël dit: "Vous êtes le Fils de Dieu, vous êtes le Roi d’Israël". Pourquoi parle-t-il ainsi ? parce que le Seigneur lui a dit: "Avant que Philippe t’ait appelé, pendant que tu étais sous le figuier, je t’ai vu".
1. Matth. IV, 17.
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21. Il nous faut chercher, mes frères, si ce figuier est un symbole. Soyez donc attentifs, Nous trouvons dans l’Evangile un figuier maudit parce qu’il ne portait que des feuilles et pas de fruits (2). A l’origine du genre humain, Adam et Eve ayant péché se tirent des ceintures de feuilles de figuier (3). Les feuilles de figuier représentent donc le péché. Nathanaël sous le figuier, c’est donc Nathanaël assis à l’ombre de la mort . Le Seigneur l’a vu, lui dont il est écrit: "Une lumière s’est levée sur ceux qui étaient assis à l’ombre de la mort (4)".
Qu’est-ce donc qui a été dit à Nathanaël ? Tu me demandes, ô Nathanaël : "Comment me connaissez-vous ?" Tu commences à me parler parce que Philippe t’a appelé. Jésus-Christ a vu comme appartenant déjà à son Eglise celui qu’il a appelé par l’intermédiaire de son Apôtre. O Eglise, ô Israël, ô toi en qui ne se trouve aucune ruse, tu connais déjà le Seigneur par les Apôtres, comme Nathanaël l’a connu par Philippe. Mais avant que tu le connusses, lorsque tu gisais encore sous le péché, sa miséricorde avait jeté les yeux sur toi.
Est-ce nous qui avons les premiers cherché le Christ ? N’est-ce pas lui qui nous a cherchés ? Malades, sommes-nous venus les premiers au médecin ? Ou le médecin a-t-il couru au-devant des malades? Cette brebis n’était-elle pas égarée, et le pasteur laissant les quatre-vingt-dix-neuf autres ne l’a-t-il pas cherchée, retrouvée et rapportée sur ses épaules ? Et avec quelle joie ne l’a-t-il pas fait ? La drachme n’était-elle pas perdue, et la femme n’a-t-elle pas allumé sa lampe et cherché dans toute sa maison jusqu’à ce qu’elle fût retrouvée ? Et alors : "Réjouissez-vous avec moi", dit-elle à ses voisins, parce que j’ai retrouvé la drachme que j’avais perdue (1)".
Ainsi nous étions égarés comme la brebis, nous étions perdus comme la drachme, et notre pasteur a retrouvé la brebis, mais pour l’avoir cherchée; la femme a trouvé la drachme, mais en la cherchant. Qu’est-ce que cette femme ? La chair du Christ . Qu’est-ce que sa lampe? "j’ai préparé une lampe à mon Christ (2)"
Donc on nous a cherchés pour nous retrouver, on nous a retrouvés et nous parlons. Ne nous laissons donc pas entraîner à des sentiments d’orgueil ; car avant d’être retrouvés nous étions égarés; nous aurions péri si Jésus-Christ ne nous avait cherchés. QUE CEUX QUE NOUS AIMONS ET QUE NOUS VOULONS GAGNER À LA PAIX DE L’EGLISE CATHOLIQUE, NE NOUS DISENT DONC PAS : POURQUOI NOUS VOULEZ-VOUS ? POURQUOI NOUS CHERCHER SI NOUS SOMMES PÉCHEURS ? NOUS VOUS CHERCHONS POUR VOUS EMPECHER DE VOUS PERDRE. NOUS VOUS CHERCHONS, PARCE QU’ON NOUS A CHERCHÉS NOUS-MEMES. NOUS VOULONS VOUS RETROUVER, PARCE QUE NOUS AVONS NOUS-MEMES ETE RETROUVÉS.
2. Matth. XXI, 19.
3. Gen. III, 7.
4. Is. IX, 2.
1. Luc, XV, 4-10.
2. Ps. CXXXI, 17.
Gras et majuscules ajoutés
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Dernière édition par ROBERT. le Jeu 03 Juin 2010, 3:55 pm, édité 1 fois (Raison : accent aïgu..)
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Re: JÉSUS ET NATHANAËL ( 2e Commentaire de Saint Augustin)
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22. C’est pourquoi Nathanaël ayant dit: "Comment me connaissez-vous ?" le Seigneur lui répondit : "Avant que Philippe t’appelât, pendant que tu étais sous le figuier, je t’ai vu". O Israël, toi qui es sans ruse, ô qui que tu sois, peuple vivant de la foi, avant de t’appeler par mes Apôtres, pendant que tu étais assis à l’ombre de la mort et que tu ne me voyais pas, je t’ai vu. "Parce que je t’ai dit: Je t’ai vu sous le figuier, tu crois; tu verras de plus grandes choses". Qu’est-ce à dire: "Tu verras de plus grandes choses ?" Et il lui dit : "En vérité, en vérité, je te le dis : Tu verras le ciel ouvert, et les anges monter et descendre sur le Fils de l’homme". Mes frères, je viens de dire je ne sais quoi de plus admirable que ceci : "Je t’ai vu sous le figuier". De fait, en nous justifiant après nous avoir appelés, le Seigneur a fait plus qu’en jetant les yeux sur nous, et en nous voyant assis à l’ombre de la mort. Il nous a vus, mais quel profit en aurions-nous retiré, si nous étions restés à l’endroit où il nous a aperçus ? N’y serions-nous pas encore ? Qu’y a-t-il donc de plus considérable que nous ayons vu les anges monter et descendre sur le Fils de l’homme?
1. Luc, XV, 4-10.
2. Ps. CXXXI, 17.
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23. Je vous ai déjà parlé de ces anges qui montaient et descendaient sur le Fils de l’homme; mais de peur que vous ne l’ayez oublié, je vous le rappelle brièvement. Je le ferais plus longuement s’il était question de vous l’apprendre; pour le moment je me contente de vous Je rappeler à la mémoire. Jacob vit en songe une échelle, et sur cette échelle des anges qui montaient et descendaient; en outre il oignit la pierre qu’il avait mise sous sa tête (1).
On vous a expliqué que le Messie est le Christ, et que Christ ou oint est la même chose. Jacob n’avait pas mis là cette pierre qu’il oignit ensuite, dans l’intention de venir l’adorer; car c’eût été de sa part un acte d’idolâtrie, et sa pierre n’aurait pas été une figure du Christ. Elle a donc été une figure, autant du moins que cela a été nécessaire, et cette figure a été celle du Christ. La pierre a été ointe, mais non pour devenir une idole. La pierre a été ointe, pourquoi une pierre ? "Voici que je place en Sion une pierre choisie et précieuse, et celui qui croira en elle ne sera pas confondu (2)." Pourquoi: a été ointe ? Parce que Christ vient de chrisma. Mais qu’est-ce que Jacob vit sur l’échelle ? Des anges qui montaient et descendaient. Ainsi est l’Eglise, mes frères. Les anges de Dieu, ce sont les bons prédicateurs, ceux qui annoncent le Christ, c’est-à-dire qui montent et descendent sur le Fils de l’homme. Comment montent-ils et comment descendent-ils ?
L’un d’eux nous sert d’exemple. Ecoute l’apôtre Paul; ce que nous rencontrerons en lui, croyons-le des autres prédicateurs de la vérité. Vois monter Paul, "Je connais un homme en Jésus-Christ qui fut ravi, il y a quatorze ans, jusqu’au troisième ciel; si ce fut en son corps ou avec son corps, je ne le sais pas, Dieu seul le sait. Et il y entendit des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à un homme de rapporter (3)". Tu l’as vu monter, vois-le maintenant descendre. "Je n’ai pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels: comme à des enfants en Jésus-Christ je vous ai donné le lait, et non une nourriture solide (1)".
Ainsi descend celui qui était monté ; jusqu’où était-il monté? "Jusqu’au troisième ciel". Jusqu’où était-il descendu ? "Jusqu’à donner du lait aux enfants". Ecoute : voici comment il est descendu : "Je me suis fait", dit-il, "petit au milieu de vous, comme une nourrice qui nourrit ses enfants (2)".
Nous voyons les nourrices et les mères descendre jusqu’à leurs enfants ; bien qu’elles sachent parler correctement le latin, elles écourtent néanmoins leurs paroles ; elles brisent en quelque sorte leur langage et, d’une langue accoutumée à bien dire, elles tirent des mots capables d’amuser de petits enfants.
Car si elles parlaient suivant leur habitude, leurs enfants ne les entendraient pas et n’en profiteraient pas non plus. Ainsi en est-il d’un père éloquent, habitué à ébranler le forum et à faire retentir les tribunaux de sa parole, s’il a un petit enfant; de retour en sa maison, il descend des hauteurs de cette éloquence dont il avait atteint le sommet au forum, et s’abaisse jusqu’à son enfant par la familiarité de sa conversation enfantine.
Vois encore dans un même endroit l’Apôtre montant et descendant, et nous le découvrons dans une seule phrase: "Soit que nous sortions de nous-mêmes, c’est pour Dieu; soit que nous soyons plus calmes, c’est pour vous (3)". Qu’est-ce à dire : "Soit que nous sortions de nous-mêmes, c’est pour Dieu ?" sinon : "afin de voir des choses qu’il n’est pas permis à l’homme de rapporter? " Qu’est-ce à dire: "Quand nous sommes calmes, c’est pour vous ?" sinon: "Je n’ai fait profession de rien savoir parmi vous, que Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié (4) ?" Enfin, si le Seigneur lui-même est monté et descendu, il est manifeste que ses prédicateurs montent quand ils l’imitent, et descendent quand ils l’annoncent.
24. Si je vous ai retenus un peu plus longtemps que de coutume, ça été à dessein et pour laisser passer ces heures de réjouissances importunes.Je pense que les absents en ont fini avec leurs vanités. Pour nous, mes frères, nourris de mets salutaires, employons le temps qui nous reste de telle manière qu’après avoir passé la solennité du jour du Seigneur dans les joies spirituelles nous puissions comparer les joies de la vérité avec celles de la vanité. Cette comparaison nous inspirera de l’horreur pour ces frivolités; cette horreur excitera notre douleur à l’égard de ce qu’ont fait nos frères, nous fera prier; notre prière sera exaucée, et dès lors que nous serons exaucés, nous les gagnerons à Dieu.
1. Gen. XXVIII, 12-18.
2. Isa. XXVIII, 16; I Pierre, II, 6.
3. II Cor. XII, 2-4.
1. I Cor. III, 1,2.
2. I Thess.II, 7.
3. II Cor. V, 13.
4. I Cor. ,2FIN
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