MŒURS DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE (S. Augustin)
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MŒURS DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE (S. Augustin)
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LIVRE PREMIER. DES MŒURS DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE.
PAR SAINT AUGUSTIN.
CHAPITRE XXX. L'ÉGLISE CATHOLIQUE.
62. Mais pourquoi insister davantage? Qui ne comprend que ceux-là ne sont certainement pas chrétiens qui lancent de semblables invectives contre les Écritures chrétiennes, jusqu'à faire croire qu'elles ne sont pas ce que pense le genre humain? En effet, à nous chrétiens, a été donnée cette règle de vie, d'aimer le Seigneur notre Dieu, de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit, et ensuite notre prochain comme nous-mêmes; car c'est dans ces deux préceptes que se résument la loi et les prophètes (1).
C'est donc avec justice, ô Église catholique, véritable mère des chrétiens, que vous nous exhortez d'abord à nous élever, par le culte le plus pur et le plus chaste, vers Dieu dont la possession constitue le souverain bonheur; c'est avec justice que vous ne proposez à nos adorations aucune créature, que nous devions servir; c'est avec justice que, de cette éternité incorruptible et inviolable à laquelle seule l'homme doit se soumettre, à laquelle seule l'âme raisonnable doit adhérer sous peine de profondes angoisses, vous excluez tout ce qui a été fait, ce qui est soumis au changement, ce qui subit les vicissitudes du temps; sans jamais confondre ce que l'éternité, la vérité, la loi de paix elle-même ordonnent de distinguer, sans jamais séparer non plus ce que l'unité de la majesté réunit.
Au premier précepte vous joignez le second, et vous embrassez tellement l'amour et la charité pour le prochain, que l'on trouve en vous tous les remèdes pour les maladies dont souffrent les âmes à cause de leurs péchés.
1. Deut. VII, 5; Matth. XXII, 37.
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À suivre…
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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Re: MŒURS DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE (S. Augustin)
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LIVRE PREMIER. DES MŒURS DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE.
PAR SAINT AUGUSTIN.
CHAPITRE XXX. L'ÉGLISE CATHOLIQUE.
63. Vous présentez la simplicité aux enfants, la force aux jeunes gens, le calme aux vieillards, vous savez proportionner vos préceptes et vos enseignements non-seulement au nombre des années, mais encore à la vertu de chacun. Vous soumettez, par une chaste et fidèle obéissance, les femmes à leurs maris, non pour satisfaire les passions, mais pour multiplier la race et former la société domestique. Vous préposez les hommes à leurs épouses, non pour se jouer d'un sexe plus faible, mais pour observer les lois d'un amour sincère. Vous soumettez les enfants à leurs parents, dans une sorte de libre esclavage, et vous préposez les parents à leurs enfants par une pieuse domination. Vous unissez les frères aux frères, par le lien de la religion, lien plus fort et plus étroit que celui même du sang.
La parenté de race, les affinités nécessaires, vous les resserrez par une charité mutuelle, tout en conservant les nœuds de la nature et de la volonté. Vous apprenez aux serviteurs à s'attacher à leurs maîtres, non pas tant par la nécessité de leur condition que par amour du devoir. En considération de Dieu, souverain Maître de tous, vous rendez les maîtres doux à l'égard de leurs serviteurs et vous les inclinez à agir par persuasion plutôt que par contrainte. Vous unissez les citoyens aux citoyens, les nations aux nations, et tous les hommes par le souvenir de nos premiers parents.
Dès lors ce n'est pas seulement une société que vous formez; mais une fraternité véritable. Vous enseignez aux rois à veiller au bien de leurs sujets; vous avertissez les peuples de se soumettre aux rois. Vous proclamez avec soin à qui est dû l'honneur, à qui l'affection, à qui le respect, à qui la crainte, à qui la consolation, à qui les avis, à qui les exhortations, à qui l'instruction, à qui les reproches, à qui le châtiment.
Vous montrez ainsi que tous les devoirs ne sont pas dus à tous, mais que l'on doit à tous la charité, tandis que l'injustice n'est due à personne.
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gras ajouté
À suivre..
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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Re: MŒURS DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE (S. Augustin)
gras et souligné ajoutés
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LIVRE PREMIER. DES MŒURS DE L’ÉGLISE CATHOLIQUE.
PAR SAINT AUGUSTIN.
CHAPITRE XXX. L'ÉGLISE CATHOLIQUE
64. Or lorsque cet amour des hommes a nourri et fortifié le cœur suspendu à votre sein, dès qu'il l'a rendu capable de s'attacher à Dieu; dès que la majesté divine a commencé à se dévoiler, autant du moins que l'homme, pendant son séjour ici-bas, est capable de cette manifestation, on voit naître une si grande ardeur de charité, l'incendie de l'amour divin jaillit si puissant, que tous les vices en sont consumés, l'homme en est purifié et sanctifié, et alors, on découvre combien est divine cette parole: «Je suis un feu consumant (1) ; je suis venu apporter le feu dans ce monde (2). »
Ces deux paroles d'un même Dieu unique, consignées dans les deux Testaments, attestent d'un commun accord la sanctification de l'âme, et alors se réalise ce mot du Nouveau également emprunté à l'Ancien : « La mort a été abîmée dans sa victoire; ô mort, où est ton aiguillon? ô mort, où est ta puissance (3)? » Si cette seule parole pouvait être comprise par les hérétiques, déposant tout orgueil et rendus à la paix, ils n'adoreraient plus Dieu qu'en vous et dans votre sein.
Il est donc bien vrai que les préceptes divins sont, en vous, largement et abondamment conservés. Il est bien vrai que, auprès de vous, l'on comprend qu'il est plus criminel de pécher contre une loi connue que contre une loi inconnue; « car l'aiguillon de la mort c'est le péché, et la puissance du péché c'est la loi (4), » dont la connaissance détermine la violence et l'intensité des remords de la conscience après la violation du commandement. C'est vous encore qui faites comprendre toute la vanité des actions légales, quand la passion porte le ravage dans l'âme et qu'il faut toute la crainte des châtiments pour l'enchaîner, sans que l'amour de la vertu puisse l'éteindre... A vous seule il appartient de former ces multitudes d'hommes hospitaliers,, dévoués, miséricordieux, savants, chastes, saints et tellement consumés de l'amour de Dieu , qu'ils mettent tout leur bonheur dans la solitude, dans la continence la plus parfaite et dans un suprême mépris du monde.
1. Deut. IV, 24 ; Rétr. liv. I, ch. 7, n. 5.
2. Luc, XII, 49.
3. I Cor. XV, 54, 55.
4. ibid.,56.
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FIN
ROBERT.- Nombre de messages : 34713
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