Je lui pardonne...
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Je lui pardonne...
" Ma fille m'a dit qu'après avoir été blessée à l'abdomen, elle tenta de crier en se relevant, mais Serenelli lui serra la gorge et la frappa de son arme, à plusieurs reprises, dans le dos et ne cessa que lorsqu'il la vit tomber à terre comme un corps mort."
La férocité de l'assassin outrepasse toute limite et on est horrifié en y pensant…chez Maria, au contraire, on ne trouve que la candeur de l'innocence et l'ardeur du sacrifice pour obéir aux commandements du Seigneur et apporter son humble participation à l'holocauste du Seigneur: c'était l'épilogue d'une vie immaculée.
Vingt heures de martyre.
Cimarelli releva doucement Maria et la porta sur le lit. Elle faisait peine à voir ! Ses viscères s'échappaient de ses chairs lacérées, mais l'angélique enfant ne se plaignait pas. Elle avait toute sa connaissance et, comme s'il se fût agi d'une autre personne, elle dit simplement :
-- déshabillez-moi… tournez-moi..
Quelques voisins compatissants, retenaient sa mère au dehors, mais elle l'appela:
--Maman, Maman!
Sa mère accourut, mais elle ne put supporter le spectacle qui s'offrait à ses yeux et on dut la transporter évanouie chez les Cimarelli.
On alla en hâte chercher le médecin tandis que d'autres voisins accouraient. Toute cette agitation gênait Marietta qui, plus préoccupée de sa pudeur que de son mal, dit à Térésa Cimarelli : "Je veux rester seule avec toi"
Ses horribles blessures, le sang coagulé sur ses vêtements, qu'il fallait arracher, lui causèrent de nouvelles souffrances; et ce fut le délire.
--Oh! Alessandro !… Quel misérable tu fais !..
---Par pitié, ne laissez pas monter Alessandro ! criait-elle, en faisant le geste de repousser l'ennemi inexistant.
--Il n'y a rien à faire: il faut la transporter immédiatement à l'hôpital, dit le médecin.
On courut chercher une ambulance.
En attendant, alors qu'on tentait tout ce qui était possible pour panser les blessures et pour atténuer les souffrances de la victime, Térésa interrogea encore la petite :
--Qui a fait cela ? Et pourquoi ?
--- C'est Alessandro qui voulait me faire accomplir quelque chose de mal. Je lui ai dit : "non, non, que fais-tu, Alessandro? Tu iras en enfer". Mais il n'a pas réussi. Alors, avec un stylet il m'a frappée plusieurs fois au ventre et partout où il a pu.
Quand la voiture arriva, sa mère et les autres femmes l'installèrent délicatement en la couvrant de baisers et de larmes.
--Adieu, Marietta… Adieu ! sanglotaient les femmes. Et la fillette passa comme un rayon de pureté, dans ce tardif après-midi, sans un souffle de vent, alors que le soleil couchant jetait des flammes sur les eaux d'azur de mer Tyrrhénienne.
Quand la victime apparut, un murmure de pitié s'éleva dans la foule, immédiatement suivi d'un silence si profond que l'on n'entendit plus que les pleurs des femmes, de sa mère et de ses frères.
Tous les hommes avaient les larmes aux yeux et ôtaient respectueusement leur couvre-chef.
Maria, dans les bras de Cimarelli, apparut transformée, même physiquement, en une créature nouvelle : comme s'il ne la connaissaient pas les assistants allongèrent le cou et se dressèrent sur la pointe des pieds pour la voir. Elle avait le visage très pâle, mais lumineux et transparent comme les eaux clairs du Paradis terrestre. On eût dit une hostie, un lys du ciel.
Adieu, Maria, adieu.
Sa mère et les époux Cimarelli prirent place à côté de la victime et le pitoyable cortège s'ébranla lentement
Maria, prie pour nous
A SUIVRE
La férocité de l'assassin outrepasse toute limite et on est horrifié en y pensant…chez Maria, au contraire, on ne trouve que la candeur de l'innocence et l'ardeur du sacrifice pour obéir aux commandements du Seigneur et apporter son humble participation à l'holocauste du Seigneur: c'était l'épilogue d'une vie immaculée.
Vingt heures de martyre.
Cimarelli releva doucement Maria et la porta sur le lit. Elle faisait peine à voir ! Ses viscères s'échappaient de ses chairs lacérées, mais l'angélique enfant ne se plaignait pas. Elle avait toute sa connaissance et, comme s'il se fût agi d'une autre personne, elle dit simplement :
-- déshabillez-moi… tournez-moi..
Quelques voisins compatissants, retenaient sa mère au dehors, mais elle l'appela:
--Maman, Maman!
Sa mère accourut, mais elle ne put supporter le spectacle qui s'offrait à ses yeux et on dut la transporter évanouie chez les Cimarelli.
On alla en hâte chercher le médecin tandis que d'autres voisins accouraient. Toute cette agitation gênait Marietta qui, plus préoccupée de sa pudeur que de son mal, dit à Térésa Cimarelli : "Je veux rester seule avec toi"
Ses horribles blessures, le sang coagulé sur ses vêtements, qu'il fallait arracher, lui causèrent de nouvelles souffrances; et ce fut le délire.
--Oh! Alessandro !… Quel misérable tu fais !..
---Par pitié, ne laissez pas monter Alessandro ! criait-elle, en faisant le geste de repousser l'ennemi inexistant.
--Il n'y a rien à faire: il faut la transporter immédiatement à l'hôpital, dit le médecin.
On courut chercher une ambulance.
En attendant, alors qu'on tentait tout ce qui était possible pour panser les blessures et pour atténuer les souffrances de la victime, Térésa interrogea encore la petite :
--Qui a fait cela ? Et pourquoi ?
--- C'est Alessandro qui voulait me faire accomplir quelque chose de mal. Je lui ai dit : "non, non, que fais-tu, Alessandro? Tu iras en enfer". Mais il n'a pas réussi. Alors, avec un stylet il m'a frappée plusieurs fois au ventre et partout où il a pu.
Quand la voiture arriva, sa mère et les autres femmes l'installèrent délicatement en la couvrant de baisers et de larmes.
--Adieu, Marietta… Adieu ! sanglotaient les femmes. Et la fillette passa comme un rayon de pureté, dans ce tardif après-midi, sans un souffle de vent, alors que le soleil couchant jetait des flammes sur les eaux d'azur de mer Tyrrhénienne.
Quand la victime apparut, un murmure de pitié s'éleva dans la foule, immédiatement suivi d'un silence si profond que l'on n'entendit plus que les pleurs des femmes, de sa mère et de ses frères.
Tous les hommes avaient les larmes aux yeux et ôtaient respectueusement leur couvre-chef.
Maria, dans les bras de Cimarelli, apparut transformée, même physiquement, en une créature nouvelle : comme s'il ne la connaissaient pas les assistants allongèrent le cou et se dressèrent sur la pointe des pieds pour la voir. Elle avait le visage très pâle, mais lumineux et transparent comme les eaux clairs du Paradis terrestre. On eût dit une hostie, un lys du ciel.
Adieu, Maria, adieu.
Sa mère et les époux Cimarelli prirent place à côté de la victime et le pitoyable cortège s'ébranla lentement
Maria, prie pour nous
A SUIVRE
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Je lui pardonne...
Peut-être, dans leur âme simple et bonne, ces paysans pressentaient-ils que cette pauvre enfant inconnue ne tarderait pas à être l'objet de l'admiration et de la vénération du monde entier.
"Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu.."
Quand on vit les Commandements du Seigneur avec un cœur pur, avec simplicité et humilité, on ne manque pas de répandre autour de soi une suave odeur de vertu… Tous, sans même s'en apercevoir, avaient senti la sainteté de Maria et étaient restés remplis d'admiration et conquis.
Ils sentaient, maintenant plus que jamais, qu'elle exhalait le parfum d' un autre monde.
Quelques minutes plus tard, près de Selva, les quatre gendarmes qui emmenaient l'assassin, dépassèrent la voiture qui conduisait la victime à l'hôpital… La lumière et les ténèbres se rencontraient…
La gloire, l'innocence et l'amour d'une part; la honte et le crime, de l'autre.
Dans la rue, les gens accouraient de partout: les têtes se découvraient et les visages s'inclinaient comme au passage de l'Hostie.
La fillette souffrait atrocement, mais elle se taisait. Elle ne voulait pas affliger davantage sa pauvre maman déjà si éprouvée. Une seule fois elle demanda :
--Maman, arriverons-nous bientôt?
On arriva enfin à six heures et demie. Devant l'Hôpital des "Fate-bene-fratelli" attendait une foule, silencieuse et émue, qui s'écarta immédiatement pour laisser passer l'ambulance.
On souleva la blessée et on la porta à l'intérieur. Elle était blanche et calme comme un enfant nouveau-né, et belle… "la plus belle des filles de Sion"
Tous les regards se tournèrent vers elle et de tous les cœurs monta une prière muette, une invocation vers le Père Céleste…
Les docteurs Bartoli, Perotti, et Onesti, assistés par le docteur Gazzurelli, l'examinèrent…
C'était une pitié ! Peut-être n'avait-elle plus que quelques heures à vivre, alors mieux valait la faire confesser avant de tenter l'opération.
En se retirant les médecins dirent au Père Martino Guijarro:
--Mon Père, votre tâche ne sera pas bien difficile: vous trouverez un ange, alors que nous quittons un cadavre.
C'était l'étoile qui attendait un signe de Dieu pour s'acheminer vers le ciel.
Quelques instants plus tard commença l'intervention chirurgicale qu'il fallut faire sans anesthésie.
Elle avait quatorze blessures graves et quatre contusions. Le cœur, les intestins et un poumon touchés. Rien à faire. Cependant, qui sait ? Le Bon Dieu et la jeunesse ont de telles ressources ? Maria était calme comme un lac tranquille.
Pendant deux heures, l'innocente enfant, sans mot dire, prêta ses pauvres chairs immaculées aux fers qui voulaient l'arracher à la mort.
Maria s'offrait en holocauste avec une simplicité naïve et presque timide. Ses yeux pleins de bonté qui n'avaient plus de larmes, semblaient s'excuser du dérangement qu'elle causait à tant de personnes…
Plus exsangue et plus pâle que jamais, elle fut transportée dans la chambre des femmes…
…et tous voulaient la voir sur son lit d'agonie. La foule fut si nombreuse que les gens devaient défiler sans pouvoir s'arrêter et, à la vue de cette enfant qu'illuminait presque une lumière surnaturelle, tous pleuraient et passaient en silence…
Le sang qui coule des membres déchirés du Sauveur répandaient dans son cœur une paix bienfaisante. Et la victime éprouvait cette tranquillité du cœur que, seul, peut donner le sacrifice. Et cette paix débordait de son âme au point d'apporter aux autre la consolation.
--Maman, je suis bien, tu sais ! Comment vont mes frères et mes sœurs?
---…Ne laissez pas entrer Serenelli !
Mais le sang qu'elle avait perdu, la chaleur de cet après-midi torride et la fièvre lui avaient desséché la gorge:
--Maman, voulez-vous me donner une goutte d'eau ?
Non, ce n'était pas possible, sous peine de provoquer la mort : les médecins l'avaient absolument interdit…
--Est-il possible que vous ne puissiez pas me donner une goutte d'eau ?
Non, Maria, ce n'est pas possible : Jésus aussi… Et pour l'amour de Jésus, Maria ne demanda plus rien et elle souffrit pendant vingt heures les brûlures de la soif !
A SUIVRE
"Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu.."
Quand on vit les Commandements du Seigneur avec un cœur pur, avec simplicité et humilité, on ne manque pas de répandre autour de soi une suave odeur de vertu… Tous, sans même s'en apercevoir, avaient senti la sainteté de Maria et étaient restés remplis d'admiration et conquis.
Ils sentaient, maintenant plus que jamais, qu'elle exhalait le parfum d' un autre monde.
Quelques minutes plus tard, près de Selva, les quatre gendarmes qui emmenaient l'assassin, dépassèrent la voiture qui conduisait la victime à l'hôpital… La lumière et les ténèbres se rencontraient…
La gloire, l'innocence et l'amour d'une part; la honte et le crime, de l'autre.
Dans la rue, les gens accouraient de partout: les têtes se découvraient et les visages s'inclinaient comme au passage de l'Hostie.
La fillette souffrait atrocement, mais elle se taisait. Elle ne voulait pas affliger davantage sa pauvre maman déjà si éprouvée. Une seule fois elle demanda :
--Maman, arriverons-nous bientôt?
On arriva enfin à six heures et demie. Devant l'Hôpital des "Fate-bene-fratelli" attendait une foule, silencieuse et émue, qui s'écarta immédiatement pour laisser passer l'ambulance.
On souleva la blessée et on la porta à l'intérieur. Elle était blanche et calme comme un enfant nouveau-né, et belle… "la plus belle des filles de Sion"
Tous les regards se tournèrent vers elle et de tous les cœurs monta une prière muette, une invocation vers le Père Céleste…
Les docteurs Bartoli, Perotti, et Onesti, assistés par le docteur Gazzurelli, l'examinèrent…
C'était une pitié ! Peut-être n'avait-elle plus que quelques heures à vivre, alors mieux valait la faire confesser avant de tenter l'opération.
En se retirant les médecins dirent au Père Martino Guijarro:
--Mon Père, votre tâche ne sera pas bien difficile: vous trouverez un ange, alors que nous quittons un cadavre.
C'était l'étoile qui attendait un signe de Dieu pour s'acheminer vers le ciel.
Quelques instants plus tard commença l'intervention chirurgicale qu'il fallut faire sans anesthésie.
Elle avait quatorze blessures graves et quatre contusions. Le cœur, les intestins et un poumon touchés. Rien à faire. Cependant, qui sait ? Le Bon Dieu et la jeunesse ont de telles ressources ? Maria était calme comme un lac tranquille.
Pendant deux heures, l'innocente enfant, sans mot dire, prêta ses pauvres chairs immaculées aux fers qui voulaient l'arracher à la mort.
Maria s'offrait en holocauste avec une simplicité naïve et presque timide. Ses yeux pleins de bonté qui n'avaient plus de larmes, semblaient s'excuser du dérangement qu'elle causait à tant de personnes…
Plus exsangue et plus pâle que jamais, elle fut transportée dans la chambre des femmes…
…et tous voulaient la voir sur son lit d'agonie. La foule fut si nombreuse que les gens devaient défiler sans pouvoir s'arrêter et, à la vue de cette enfant qu'illuminait presque une lumière surnaturelle, tous pleuraient et passaient en silence…
Le sang qui coule des membres déchirés du Sauveur répandaient dans son cœur une paix bienfaisante. Et la victime éprouvait cette tranquillité du cœur que, seul, peut donner le sacrifice. Et cette paix débordait de son âme au point d'apporter aux autre la consolation.
--Maman, je suis bien, tu sais ! Comment vont mes frères et mes sœurs?
---…Ne laissez pas entrer Serenelli !
Mais le sang qu'elle avait perdu, la chaleur de cet après-midi torride et la fièvre lui avaient desséché la gorge:
--Maman, voulez-vous me donner une goutte d'eau ?
Non, ce n'était pas possible, sous peine de provoquer la mort : les médecins l'avaient absolument interdit…
--Est-il possible que vous ne puissiez pas me donner une goutte d'eau ?
Non, Maria, ce n'est pas possible : Jésus aussi… Et pour l'amour de Jésus, Maria ne demanda plus rien et elle souffrit pendant vingt heures les brûlures de la soif !
A SUIVRE
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Je lui pardonne...
"Il faut s'imaginer ma douleur, dit sa maman, de ne pouvoir lui accorder le moindre soulagement ! Je ne peux encore m'en consoler si ce n'est en pensant que Jésus aussi se vit refuser une goutte d'eau et qu'on lui donna au contraire du fiel et du vinaigre…"
Cette mère est bien digne de sa fille : toutes les deux, pour l'amour de Jésus, souffrirent cette indicible douleur.
Mais Jésus devait leur demander à chacune un sacrifice plus grand encore : la mère fut éloignée de son enfant.. il ne fallait pas que la petite se fatiguât à parler…
--Maman, tu ne reste pas auprès de moi cette nuit ?
---Non, ma fille, on ne veut pas me laisser, mais Térésa va rester avec toi…
--Et toi, où iras-tu dormir?
--Dieu y pourvoira, ma fille…
--Eh bien ! je me sens très bien, tu sais !
--Oui, tu es bien, mais ne fais pas d'effort: le docteur a dit qu'il ne faut pas parler…
Et la mère et la fille obéirent.
Assunta passa la nuit dans l'ambulance, mais elle ne dormit pas.
Seuls, Térésa Cimarelli et le prêtre Don Thémistocle Signori restèrent au chevet de la chère petite malade…
Pendant toute la nuit, les paroles de réconfort succédèrent aux prières: Maria baisait le crucifix et l'image de la Vierge avec des transports d'amour… Le Divin Époux donnait les dernières retouches à la robe nuptiale de sa petite épouse pour le grand jour des noces éternelles… Le lendemain était le premier samedi du mois et la fête du Précieux Sang du Sauveur…
Le matin, sa maman était accourue à son chevet.
"Je remarquai, dit-elle, que ma fille , pendant toute cette dernière journée, tenait son regard fixé sur l'image de la Vierge qui était accrochée au mur".
A Térésa Cimarelli qui l'interrogeait, elle répondit: " La Sainte Vierge m'attend". Il y avait des années que sa maman et son papa lui avaient appris à recourir à la Sainte Vierge, "pour vaincre les tentations"…il y avait des années que Maria tous les soirs, sans défaillance, lui répétait "priez pour nous maintenant et à l'heure de notre mort…" et Marie, notre Mère à tous, à présent priait…
Le Père Martino Guijarro dit à la fillette…
---Maria, serais-tu contente d'être inscrite parmi les Enfants de Marie?
--Oh ! oui !
--Eh bien ! j'enverrai ton nom à la congrégation de Rome. En attendant, je te donne la médaille bénie des Enfants de Marie.
--Bien, très bien..
La Vierge d'amour recevrait entre ses bras, sa fille bien-aimée… et celle-ci imprimait d'ardents baisers sur sa chère image.
Cette petite médaille fut enterrée avec elle et, vingt-sept ans plus tard, on la retrouva sur sa poitrine…. Elle était noircie et rongée par le temps, mais l'inscription " O Marie conçue sans péché, priez pour nous " était encore lisible.
Cette mère est bien digne de sa fille : toutes les deux, pour l'amour de Jésus, souffrirent cette indicible douleur.
Mais Jésus devait leur demander à chacune un sacrifice plus grand encore : la mère fut éloignée de son enfant.. il ne fallait pas que la petite se fatiguât à parler…
--Maman, tu ne reste pas auprès de moi cette nuit ?
---Non, ma fille, on ne veut pas me laisser, mais Térésa va rester avec toi…
--Et toi, où iras-tu dormir?
--Dieu y pourvoira, ma fille…
--Eh bien ! je me sens très bien, tu sais !
--Oui, tu es bien, mais ne fais pas d'effort: le docteur a dit qu'il ne faut pas parler…
Et la mère et la fille obéirent.
Assunta passa la nuit dans l'ambulance, mais elle ne dormit pas.
Seuls, Térésa Cimarelli et le prêtre Don Thémistocle Signori restèrent au chevet de la chère petite malade…
Pendant toute la nuit, les paroles de réconfort succédèrent aux prières: Maria baisait le crucifix et l'image de la Vierge avec des transports d'amour… Le Divin Époux donnait les dernières retouches à la robe nuptiale de sa petite épouse pour le grand jour des noces éternelles… Le lendemain était le premier samedi du mois et la fête du Précieux Sang du Sauveur…
Le matin, sa maman était accourue à son chevet.
"Je remarquai, dit-elle, que ma fille , pendant toute cette dernière journée, tenait son regard fixé sur l'image de la Vierge qui était accrochée au mur".
A Térésa Cimarelli qui l'interrogeait, elle répondit: " La Sainte Vierge m'attend". Il y avait des années que sa maman et son papa lui avaient appris à recourir à la Sainte Vierge, "pour vaincre les tentations"…il y avait des années que Maria tous les soirs, sans défaillance, lui répétait "priez pour nous maintenant et à l'heure de notre mort…" et Marie, notre Mère à tous, à présent priait…
Le Père Martino Guijarro dit à la fillette…
---Maria, serais-tu contente d'être inscrite parmi les Enfants de Marie?
--Oh ! oui !
--Eh bien ! j'enverrai ton nom à la congrégation de Rome. En attendant, je te donne la médaille bénie des Enfants de Marie.
--Bien, très bien..
La Vierge d'amour recevrait entre ses bras, sa fille bien-aimée… et celle-ci imprimait d'ardents baisers sur sa chère image.
Cette petite médaille fut enterrée avec elle et, vingt-sept ans plus tard, on la retrouva sur sa poitrine…. Elle était noircie et rongée par le temps, mais l'inscription " O Marie conçue sans péché, priez pour nous " était encore lisible.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Je lui pardonne...
Cependant cette étoile du ciel donnait ses derniers rayons. On pensa au Saint Viatique et l'archiprêtre Signori prépara la petite martyre : des lys, des roses et des fleurs des fleurs des champs remplissaient sa chambre et la recouvraient comme une odorante couverture…
---Maria, Jésus est mort en pardonnant au bon larron; pardonnez-vous de tout votre cœur au criminel ?
--Oui! Oui! Moi aussi, pour l'amour de Jésus, je lui pardonne ! Je veux même qu'il soit près de moi au paradis.
Et aux autres qui lui demandaient la même chose:
--Oui, je lui pardonne, je lui pardonne de tout cœur, comme j'espère que Dieu lui pardonnera.
La charité est une fleur céleste que le Sauveur a portée sur la terre.
A plusieurs reprises "Maria, ayant triomphé de toute répugnance, répondit toujours qu'elle pardonnait bien volontiers" atteste Don Signori.
Il est vrai que " souvent les œuvres de Dieu se manifestent par des voies inaccessibles à l'entendement humain qui croit voir loin et ne dépasse pas la longueur d'une main…." "Mes voies ne sont pas comme les vôtres" a dit le Seigneur… "Dieu est charité et celui que brûle cette flamme y consume tous les calculs et tous les ressentiments humains".
Et Jésus, le Divin Martyr, vint couronner sa petite épouse… Jésus ne se séparerait jamais d'elle et personne ne pourrait jamais la détacher de lui… "Jésus que je vais voir bientôt…" disait simplement la petite victime.
Ayant reçu la Sainte Hostie, elle inclina sa tête sur sa poitrine devenue le tabernacle du Dieu tout-puissant, pour lui dire toute sa reconnaissance et son amour… et elle resta ainsi longtemps, cœur à cœur avec son Dieu, à goûter la félicité de cette heure d'amour en attendant l'éternelle félicité.
Le divin Époux venait glorifier sa bien-aimée qui lui avait donné la preuve suprême de son amour.
--Maria, souviens-toi de moi au Ciel, lui dit le Frère Meirado..
--Qui sait lequel de nous deux y arrivera le premier?
---Toi, ma petite Maria..
--Bien: s'il en est ainsi, je me souviendrai de vous..
On était à la fin : la lampe céleste donnait ses dernières lueurs…
"Portez-moi plus près de la Sainte Vierge…"
"Vous ne voulez pas me porter près de la Sainte Vierge…" et ses bras et toute sa personne se tendaient vers Marie…
---Maria, Jésus est mort en pardonnant au bon larron; pardonnez-vous de tout votre cœur au criminel ?
--Oui! Oui! Moi aussi, pour l'amour de Jésus, je lui pardonne ! Je veux même qu'il soit près de moi au paradis.
Et aux autres qui lui demandaient la même chose:
--Oui, je lui pardonne, je lui pardonne de tout cœur, comme j'espère que Dieu lui pardonnera.
La charité est une fleur céleste que le Sauveur a portée sur la terre.
A plusieurs reprises "Maria, ayant triomphé de toute répugnance, répondit toujours qu'elle pardonnait bien volontiers" atteste Don Signori.
Il est vrai que " souvent les œuvres de Dieu se manifestent par des voies inaccessibles à l'entendement humain qui croit voir loin et ne dépasse pas la longueur d'une main…." "Mes voies ne sont pas comme les vôtres" a dit le Seigneur… "Dieu est charité et celui que brûle cette flamme y consume tous les calculs et tous les ressentiments humains".
Et Jésus, le Divin Martyr, vint couronner sa petite épouse… Jésus ne se séparerait jamais d'elle et personne ne pourrait jamais la détacher de lui… "Jésus que je vais voir bientôt…" disait simplement la petite victime.
Ayant reçu la Sainte Hostie, elle inclina sa tête sur sa poitrine devenue le tabernacle du Dieu tout-puissant, pour lui dire toute sa reconnaissance et son amour… et elle resta ainsi longtemps, cœur à cœur avec son Dieu, à goûter la félicité de cette heure d'amour en attendant l'éternelle félicité.
Le divin Époux venait glorifier sa bien-aimée qui lui avait donné la preuve suprême de son amour.
--Maria, souviens-toi de moi au Ciel, lui dit le Frère Meirado..
--Qui sait lequel de nous deux y arrivera le premier?
---Toi, ma petite Maria..
--Bien: s'il en est ainsi, je me souviendrai de vous..
On était à la fin : la lampe céleste donnait ses dernières lueurs…
"Portez-moi plus près de la Sainte Vierge…"
"Vous ne voulez pas me porter près de la Sainte Vierge…" et ses bras et toute sa personne se tendaient vers Marie…
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Je lui pardonne...
"Quelques minutes avant d'expirer, dit sa maman, elle me dit :et "Maman, Papa !" et moi : " Ma chérie …" je baissais les yeux sans finir ma phrase ; alors me voyant attristée, elle me dit : "Pardonnez-moi, maman.." Et je compris qu'elle me demandait pardon,, craignant d' avoir renouvelé en moi la pensée de la mort de son père…"
C'était l'agonie…Soudain, elle saisit le bras de Térésa Cimarelli qui était près d'elle et dit : "Que fais-tu Alessandro? Tu iras en enfer !" et dans l'effort suprême qu'elle fit pour éloigner le criminel elle retomba… Avant que les dernières paroles du "Pater" récité par les assistants fussent prononcées, Maria avait cessé de respirer : elle s'était éteinte, dans l'effort de la lutte, comme un héros au champ d'honneur.
--Elle est morte ! murmura-t-on dans un souffle…
On entendit des sanglots, tandis que, les yeux pleins de larmes, les assistants regardaient le visage de la petite martyre, redevenue rose et souriant, le regard perdu au loin comme si elle voyait enfin quelque chose…
C'était le samedi 6 Juillet 1902 à quinze heure quarante-cinq.
Maria avait onze ans huit mois et vingt jours.
--On aurait dit sainte Philomène, dit sa mère. Son visage resplendissait d'un éclat virginal et sur sa poitrine, reposait sur la Croix son divin Époux…"
La fleur de Nettunono inclinait sa corolle sur la Croix de Jésus pour effeuiller ses pétales sur le trône de l'éternelle amour.
Sa mère lui ferma les yeux et baisa son front glacé comme pour donner à cette âme, qui s'envolait vers Dieu, un ultime rendez-vous.
Assunta perdait sa fille, mais acquérait une protectrice au ciel. C'était un deuil cruel sans doute mais, en définitive, la suprême confiance en sa protection apportait une consolation à sa douleur.
Maria serait dans les siècles un phare de lumière qui montrerait aux âmes le but à atteindre dans les ténèbres du monde orageux. Et nous aussi, en la regardant, nous sentons l'âpre brûlure du sel sur les stigmates du devoir, toujours ouverts dans nos chairs.
A suivre:
Le repentir d'Alessandro
Le pardon d'une mère
La glorification et allocution de Pie XII "Con viva commizione"
C'était l'agonie…Soudain, elle saisit le bras de Térésa Cimarelli qui était près d'elle et dit : "Que fais-tu Alessandro? Tu iras en enfer !" et dans l'effort suprême qu'elle fit pour éloigner le criminel elle retomba… Avant que les dernières paroles du "Pater" récité par les assistants fussent prononcées, Maria avait cessé de respirer : elle s'était éteinte, dans l'effort de la lutte, comme un héros au champ d'honneur.
--Elle est morte ! murmura-t-on dans un souffle…
On entendit des sanglots, tandis que, les yeux pleins de larmes, les assistants regardaient le visage de la petite martyre, redevenue rose et souriant, le regard perdu au loin comme si elle voyait enfin quelque chose…
C'était le samedi 6 Juillet 1902 à quinze heure quarante-cinq.
Maria avait onze ans huit mois et vingt jours.
--On aurait dit sainte Philomène, dit sa mère. Son visage resplendissait d'un éclat virginal et sur sa poitrine, reposait sur la Croix son divin Époux…"
La fleur de Nettunono inclinait sa corolle sur la Croix de Jésus pour effeuiller ses pétales sur le trône de l'éternelle amour.
Sa mère lui ferma les yeux et baisa son front glacé comme pour donner à cette âme, qui s'envolait vers Dieu, un ultime rendez-vous.
Assunta perdait sa fille, mais acquérait une protectrice au ciel. C'était un deuil cruel sans doute mais, en définitive, la suprême confiance en sa protection apportait une consolation à sa douleur.
Maria serait dans les siècles un phare de lumière qui montrerait aux âmes le but à atteindre dans les ténèbres du monde orageux. Et nous aussi, en la regardant, nous sentons l'âpre brûlure du sel sur les stigmates du devoir, toujours ouverts dans nos chairs.
A suivre:
Le repentir d'Alessandro
Le pardon d'une mère
La glorification et allocution de Pie XII "Con viva commizione"
Dernière édition par gabrielle le Ven 05 Fév 2016, 8:25 am, édité 1 fois (Raison : ajustement de l'image)
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Je lui pardonne...
Le repentir d'Alessandro
Alessandro était né à Paterno, dans la province d'Ancône, en 1882, et il fut baptisé dans l'église paroissiale. Il eut le malheur de perdre sa mère alors qu'il était tout petit et ne connut point, dans son enfance, cet amour profond et ce guide sûr, unique, dans l'existence d'un homme. Il fut élevé par une parente, presque comme un étranger. Son père, tout à ses affaires, en s'occupa presque pas de lui.
La famille s'étant transférée à Torretta près d"Ancône, Alessandro y fait sa première communion et, pour la circonstance, étudia un peu de catéchisme. Il n'avait été à l'école que jusqu'à la seconde année du cours élémentaire.
A Torretta il fut placé, par son père, comme mousse. Il eut de mauvaises fréquentations et c'est alors qu'il commença à tomber dans l'impureté, la ruine et le tourment de toute jeunesse, vice qui le conduisit au crime.
SUR LA PENTE DU MEURTRE
La jeune Alessandro, à vingt ans, était de son propre aveu, d'un caractère renfermé et un peu solitaire. Nous savons qu'il aimait non seulement lire tout ce qui lui tombait sous la main, mais il se délectait de la lecture des chroniques criminelles et des revues illustrées plus ou moins indécentes. Le vice qu'il avait contracté dans sa jeunesse et qu'il n'avait jamais combattu, mais au contraire alimenté de mauvaises lectures, fut la cause de sa ruine complète.
Son père lui-même, dans son inconscience, favorisait sa passion. Certaines feuilles en particulier, publiées alors périodiquement à Florence, étaient immondes et ne faisaient qu'inciter au vice. Elles se proclamaient "publications indépendantes", "libératrices de l'esclavage de la morale catholique" et de l'oppression des "prêtres fanatiques et rétrogrades" Ces journalistes d'alors ( comme ceux d'aujourd'hui), tout en se prétendant les défenseurs de toute liberté, et de la liberté de la presse en particulier, ces paladins de la morale laïque et de la culture du peuple italien, tout en protestant qu'ils ne cherchaient rien d'autre que le bien-être des masses, croyaient ne pourvoir réaliser leur but, qu'en brimant la liberté la plus sacré, celle de la vérité et la soumission à Dieu.
La lutte était particulièrement féroce contre les âmes consacrées à Dieu et contre la jeunesse élevée par l'Église. On vit même des hommes et des femmes qui, affectant une sainteté d'occasion, s'introduisant dans les couvents, les monastères ou les séminaires ou revêtaient abusivement le costume religieux pour provoquer des scandales, les faire attribuer au clergé, et les donner ensuite en pâture aux lecteurs dépravés des gazettes les plus répandues, et pour s'en servir afin de justifier leur campagne de calomnies ou leurs brimades froidement préméditées. Il n'était pas tenu compte des démentis qui souvent n'étaient même pas publiés.
Alessandro était né à Paterno, dans la province d'Ancône, en 1882, et il fut baptisé dans l'église paroissiale. Il eut le malheur de perdre sa mère alors qu'il était tout petit et ne connut point, dans son enfance, cet amour profond et ce guide sûr, unique, dans l'existence d'un homme. Il fut élevé par une parente, presque comme un étranger. Son père, tout à ses affaires, en s'occupa presque pas de lui.
La famille s'étant transférée à Torretta près d"Ancône, Alessandro y fait sa première communion et, pour la circonstance, étudia un peu de catéchisme. Il n'avait été à l'école que jusqu'à la seconde année du cours élémentaire.
A Torretta il fut placé, par son père, comme mousse. Il eut de mauvaises fréquentations et c'est alors qu'il commença à tomber dans l'impureté, la ruine et le tourment de toute jeunesse, vice qui le conduisit au crime.
SUR LA PENTE DU MEURTRE
La jeune Alessandro, à vingt ans, était de son propre aveu, d'un caractère renfermé et un peu solitaire. Nous savons qu'il aimait non seulement lire tout ce qui lui tombait sous la main, mais il se délectait de la lecture des chroniques criminelles et des revues illustrées plus ou moins indécentes. Le vice qu'il avait contracté dans sa jeunesse et qu'il n'avait jamais combattu, mais au contraire alimenté de mauvaises lectures, fut la cause de sa ruine complète.
Son père lui-même, dans son inconscience, favorisait sa passion. Certaines feuilles en particulier, publiées alors périodiquement à Florence, étaient immondes et ne faisaient qu'inciter au vice. Elles se proclamaient "publications indépendantes", "libératrices de l'esclavage de la morale catholique" et de l'oppression des "prêtres fanatiques et rétrogrades" Ces journalistes d'alors ( comme ceux d'aujourd'hui), tout en se prétendant les défenseurs de toute liberté, et de la liberté de la presse en particulier, ces paladins de la morale laïque et de la culture du peuple italien, tout en protestant qu'ils ne cherchaient rien d'autre que le bien-être des masses, croyaient ne pourvoir réaliser leur but, qu'en brimant la liberté la plus sacré, celle de la vérité et la soumission à Dieu.
La lutte était particulièrement féroce contre les âmes consacrées à Dieu et contre la jeunesse élevée par l'Église. On vit même des hommes et des femmes qui, affectant une sainteté d'occasion, s'introduisant dans les couvents, les monastères ou les séminaires ou revêtaient abusivement le costume religieux pour provoquer des scandales, les faire attribuer au clergé, et les donner ensuite en pâture aux lecteurs dépravés des gazettes les plus répandues, et pour s'en servir afin de justifier leur campagne de calomnies ou leurs brimades froidement préméditées. Il n'était pas tenu compte des démentis qui souvent n'étaient même pas publiés.
Dernière édition par gabrielle le Mer 10 Aoû 2022, 11:46 am, édité 1 fois
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Je lui pardonne...
Alessandro Serenelli, à vingt ans, était un de ces malheureux lecteurs… et ces lectures lui suggèrent l'idée de son crime ; il l'avoue lui-même " l'idée me vint, en lisant le "Messaggero" en particulier, qui relate tant de crimes, d'en commettre un, moi aussi"
Naturellement toutes ses lectures développaient ses bas instincts, la rébellion de ses sens, sa révolte contre tout ce qui est un frein contre les tentations, et faisaient de lui un être au sang bouillant, à l'esprit troublé, sans volonté, et en proie à un désir effréné de satisfaire ses passions en tout et pour tout. Chaque jour, de mauvaises pensées et des désirs malsains le tourmentaient comme des taons avides de se repaître de ses chairs. Il avoue en effet : " Un violent désir de luxure se développa alors en moi"
Son éducation chrétienne avait été trop superficielle; privé de mère, privé d'une affection vraie et profonde, privé de convictions capables de le retenir, nourri des lectures dont nous avons parlé et retranché dans un mutisme, il avait développé en lui une passion effrénée…il avait nourri un serpent dans son sein. Et, en voyant grandir près de lui cette fleur de pureté, belle comme une rose de Jéricho, il décida de la profaner à tout prix.
Il est dit dans l'Évangile : " Quand l'esprit impur est sorti d'un homme, il erre dans les lieux arides en quête de repos, et il ne le trouve pas. Il dit alors : "Je retournerai dans ma maison dont j'ai été chassé" et quand il y arrive, il la trouve vidée, balayée et ornée. Il va alors chercher sept autres esprits plus mauvais que lui, et ils entrent dans la maison et ils s'y établissent, et le dernier état de cet homme devient pire que le premier.
C'est la parole de Dieu…et la parole de Dieu ne s'efface pas…
Alessandro devait en faire l'expérience. Il était devenu l'ennemi infernal, l'ivraie destinée aux flammes.
Dominé par la passion et devenu déjà la proie de Satan, il prépara un stylet de vingt-quatre centimètres de longs avec une pointe de trois millimètres de large…
Naturellement toutes ses lectures développaient ses bas instincts, la rébellion de ses sens, sa révolte contre tout ce qui est un frein contre les tentations, et faisaient de lui un être au sang bouillant, à l'esprit troublé, sans volonté, et en proie à un désir effréné de satisfaire ses passions en tout et pour tout. Chaque jour, de mauvaises pensées et des désirs malsains le tourmentaient comme des taons avides de se repaître de ses chairs. Il avoue en effet : " Un violent désir de luxure se développa alors en moi"
Son éducation chrétienne avait été trop superficielle; privé de mère, privé d'une affection vraie et profonde, privé de convictions capables de le retenir, nourri des lectures dont nous avons parlé et retranché dans un mutisme, il avait développé en lui une passion effrénée…il avait nourri un serpent dans son sein. Et, en voyant grandir près de lui cette fleur de pureté, belle comme une rose de Jéricho, il décida de la profaner à tout prix.
Il est dit dans l'Évangile : " Quand l'esprit impur est sorti d'un homme, il erre dans les lieux arides en quête de repos, et il ne le trouve pas. Il dit alors : "Je retournerai dans ma maison dont j'ai été chassé" et quand il y arrive, il la trouve vidée, balayée et ornée. Il va alors chercher sept autres esprits plus mauvais que lui, et ils entrent dans la maison et ils s'y établissent, et le dernier état de cet homme devient pire que le premier.
C'est la parole de Dieu…et la parole de Dieu ne s'efface pas…
Alessandro devait en faire l'expérience. Il était devenu l'ennemi infernal, l'ivraie destinée aux flammes.
Dominé par la passion et devenu déjà la proie de Satan, il prépara un stylet de vingt-quatre centimètres de longs avec une pointe de trois millimètres de large…
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Je lui pardonne...
Laissons maintenant la parole à Alessandro:
"deux fois je tentai de plier Maria Goretti à mes désirs… quand je lui fis ma première proposition, elle rougit, me dit que ces choses ne se faisaient pas et se dégagea avec une telle énergie que je dus la laisser…
Une dizaine de jours plus tard, je revins à l'assaut, mais cette fois aussi elle protesta énergiquement, rougit et se dégagea avec effort… Je me souviens qu'après chaque tentative, je demeurai irrité conte elle…
Les jours qui suivirent, Maria cherchait à ne pas rester seule avec moi et je le remarquais… Dans la journée, quand je la voyais, je sentais ;a colère monter en moi en pensant… cette gamine ne veut pas m'écouter…
Pourtant je ne renonçai jamais à réaliser mes desseins et, après la seconde tentative, je décidai plus que jamais de réussir et je conçus même l'idée de la tuer si elle continuais à s'opposer à mes désirs…
J'avoue que mon seul but était d'attenter à la pudeur de la fillette, et si je n'y parvenais pas la troisième fois, de me venger en la tuant…
Voyant qu'elle ne voulait pas me céder, je devins furieux… et comme la fillette s'agitait et se retournait pour se défendre, voyant que je ne réussirais pas plus cette fois que les autres, je pris l'arme et je me mis à la frapper comme quand on bat du froment…
Maria au lieu de se défendre criait et cherchait à se recouvrir, et cela à plusieurs reprises….
A ce moment, je comprenais bien que je voulais accomplir une action contraire à la loi de Dieu, que je voulais l'entraîner dans mon péché et que je la tuais parce qu'elle s'y opposait…..
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Je lui pardonne...
LES FRUITS DU SANG
La tombe eut sur cette dépouille les mêmes effets que sur toutes les créatures. Mais de cette tombe s'élevèrent bientôt des appels de vie. Ce furent des larmes séchées, des crises surmontées, des maladies guéries, des faveurs accordées, des douleurs supprimées, des vies sauvées au bord de la tombe…
C'est le sillon lumineux qui suit dans les siècles le passage du Christ dans l'humanité et de ceux qui l'ont imité par leur humilité et leur sacrifice….
Le premier à recueillir les fruits du sang de la martyre fut son bourreau, Alessandro Serenelli.
Le sang d'une martyre est une goutte de pureté tombant dans l'océan des iniquités humaines, qui teinte de rouge tout ce qu'elle touche.
Serenelli avait été teinté de sang.
Le malheureux jeune homme, après son crime, s'était retranché dans sa chambre: après avoir jeté le fer ensanglanté derrière la commode, il s'était couché sur son lit en attendant les évènements.. Les héros de ses romans, quand ils ne pouvaient rien faire d'autre, agissaient de même…
Entre temps, les gendarmes de Cisterna étaient arrivées: ayant enfoncée la porte, ils passèrent les menottes au criminel.
Mais il était impossible de le transférer ailleurs; la foule accourue, exaspérée, voulait à tout prix le lyncher. Pour sauver leur vie en même temps que celle de leur prisonnier, les gendarmes de Cisterna durent attendre la police de Nettuno qui accourut.
Et quand le misérable, entre quatre gendarmes, sortit dans la cour, un hurlement d'indignation s'éleva et les hommes levèrent dans sa direction des fourches et des bâtons menaçants..
---Donnez-le nous ! A mort !
Et les mêmes cris se répétèrent tout au long du parcours.
Mais Serenelli fit preuve d'une insensibilité absolue et d'un cynisme insolent et révoltant…Le coupable fut condamné à trente ans de prison
Alessandro avait bien appris sa leçon dans ses romans-feuilletons ! Au cours des interrogatoires, au moment du verdict et pendant ses premières années de réclusion, il fit toujours preuve du plus répugnant cynisme.
Cependant le sang de la martyre était devant le trône miséricordieux de Dieu.
Transféré à la prison de Noto, en Sicile, pour expier sa peine, il reçut la visite de l'évêque Monseigneur Blandini qui lui parla comme un père.
Peut-être ce malheureux n'avait-il jamais laissé pénétrer une parole d'amour dans son cœur… cette fois cependant les mots portèrent.
Mgr, en partant, lui avait laissé différentes publications catholiques – des livres et des revues --- parmi lesquels un petit opuscule retraçant la vie de la martyre. Serenelli, dans son oisiveté forcée, le lut, fit retour sur lui-même et commença à comprendre qu'il était un monstre.
Tous les gestes, toutes les paroles qu'évoquait cette petite biographie étaient comme autant de coups de poignard dans son cœur. Bientôt il pleura et des larmes baignèrent ce visage jusqu'alors plus aride qu'un désert et plus dur que le roc.
Quelque temps après, il prenait la plume et, s'étant fait aider d'un compagnon de cellule, il écrivit à l'évêque :
" Je regrette doublement mon méfait, car j'ai conscience d'avoir ôté la vie à une pauvre innocente qui, jusqu'au dernier moment, a voulu garder son honneur intact, préférant se sacrifier plutôt que de céder à mes désirs qui me poussèrent à accomplir une action terrible et réprouvable. Je déteste publiquement mon méfait et je demande pardon, à Dieu et à cette pauvre famille éplorée, de la faute que j'ai commise: je veux espérer que je pourrai être pardonné comme tant d'autres l'ont été…C'était véritablement un ange, une enfant pure comme de l'eau de source, si pieuse, si serviable et si bonne:c'était une enfant modèle.
Serenlli, ayant accepté sa croix, commença à remonter la dure pente de l'expiation… mais il avait une avocate au ciel… Maria, et il ne s'arrêta pas aux obstacles du chemin; il n'eut pas d'hésitations ni de défaillances quand les pierres de la route déchiraient ses chairs vives.
En même temps que le repentir, un vif désir d'expier son crime pénétra dans son cœur.
"Certains crimes, disait-il, ne s'expient jamais assez"
A sa sortie de prison, il devint jardinier dans un monastère de franciscain, il observa une vie de pénitence, et mourut pieusement en regardant en larmes l'image de sainte Maria Goretti
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Je lui pardonne...
LE PARDON D'UNE MÈRE
Assunta , parla très peu de sa peine, il y a certaine souffrance qui font si mal que c'est impossible de les traduire dans des mots.
Elle parla peu avec sa voix, mais elle parla comme un docteur, un confesseur, un apôtre, un disciple de Jésus Crucifié avec ses gestes... elle proclama fortement la nécessité du pardon, comme condition strict de salut...écoutons maintenant cette éloquence peu commune d'Assunta mère et "martyre" de Sainte Maria.
Noël 1937, Alessandro se rend à Corinaldo, chez Assunta.
--"Pardon, ma bonne Assunta, pardon ! Me pardonnez-vous ?"
---"Elle vous a pardonné, comment ne vous pardonnerai-je pas?"
Et ils communièrent ensemble, en ce jour de paix, fraternellement unis par la même pensée de l'héroïque martyre.
Assunta et Alessandro le jour de la canonisation de Maria. Assis l'un près de l'autre , dans cette amitié surnaturelle, cette charité infuse par le Saint-Esprit dans le coeur de ceux qui lui sont fidèles.
Quel exemple !
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Je lui pardonne...
LE PAPE PIE XII
Extrait de l'allocution de Sa Sainteté PIE XII 28 avril 1947 ( lendemain de la béatification de Maria Goretti)
à suivre...
Extrait de l'allocution de Sa Sainteté PIE XII 28 avril 1947 ( lendemain de la béatification de Maria Goretti)
…La petite Maria Goretti, qui dut quitter cette terre à l'âge de douze ans, s'est épanouie dans l'un des ces foyers domestiques où l'on prie, où les enfants sont élevés dans la crainte de Dieu, dans l'obéissance envers leurs parents, dans l'amour de la vérité, dans la pureté et l'innocence.
Dans un tel milieu, les enfants, dès l'âge le plus tendre, sont habitués à se contenter de peu et à venir de bonne heure en aide dans les travaux de la maison et de la ferme. Les conditions naturelles d'existence et l'atmosphère religieuse dans laquelle ils vivent concourent fortement à les unir au Christ et à les faire croître dans sa grâce.
Cette méthode d'éducation ancienne et si simple n'a rien qui puisse la remplacer; le bien-être et la joie des familles se trouve misérablement appauvris quand on l'abandonne.
O Bienheureuse, intercédez auprès de Dieu, afin que ces biens qui vous étaient si chers restent conservés à la jeunesse et au peuple.
Et la figure et l'histoire de Maria Goretti nous rappellent une autre histoire et une autre figure: celle d'Agnès. Le visage de la martyre romaine et celui de l'enfant de Corinaldo resplendissent du même éclat, et leur cœur exhale le même parfum.
La grâce et l'innocence virginales de ces deux jeunes filles pourraient peut-être émouvoir la sensibilité superficielle et trop naturelle du poète et de l'artiste, au détriment de leur vertu caractéristique de force : force de la vierge, de la martyre que la jeunesse fait briller d'un plus brillant éclat et qui est en même temps la sauvegarde et l'apanage de la virginité.
à suivre...
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Je lui pardonne...
Extrait de l'allocution de Sa Sainteté PIE XII 28 avril 1947 ( lendemain de la béatification de Maria Goretti)
C'est une profonde erreur de considérer la virginité comme un effet de l'ignorance ou de la naïveté d'âmes faibles sans passion, sans ardeur, sans expérience, et de ne leur accorder qu'une souriante compassion. Celui qui a déposé les armes sans combat, comment pourrait-il soupeser la force requise pour dompter, de longues années, voire toute la vie durant, et sans jamais faiblir, les passions et les troubles des sens et du cœur qui, depuis le péché originel, excitent la nature humaine dès l'âge de l'adolescence.
De même, quelle force ne faut-il pas pour résister, sans jamais céder, aux mille curiosités de la vue, aux caprices innombrables de l'ouïe, du goût et du toucher, dont l'enivrement effleure nos lèvres et nous incite à respirer l'odeur capiteuse qui émane de ces fleurs du mal? Il faut être fort pour se mouvoir parmi les turpitudes du monde avec une fermeté d'âme capable de vaincre toutes les tentations, toutes les menaces et de braver tous les regards séducteurs et les sourires moqueurs.
Non certes, ni Agnès dans les remous de la société païenne, ni Louis de Gonzague dans les cours élégantes et licencieuses de la Renaissance, ni Maria Goretti dans le voisinage et sous la passion de personnes dépravées, n'étaient ignorants ou insensibles, mais remplis de la vertu de force : de cette force surnaturelle que tous les chrétiens ont reçue en germe au baptême et qui, par une éducation soignée et continue, grâce à la collaboration intime entre parents et enfants, porte de si nombreux fruits de vertu et tant de bienfaits.
Maria Goretti est un exemple de ce genre. Dans l'humble entourage de personnes au milieu desquelles elle a vécu, son éducation a été empreinte de simplicité; elle n'en fut pas moins soignée pour autant, et sa docilité fut parfaite. Combien significatif est le témoignage de sa propre mère, affirmant que son enfant ne lui a jamais causé le moindre mécontentement volontaire ! Qui pourrait lire sans émotion la déposition de son propre agresseur, qui déclara n'avoir jamais observé chez elle le moindre manquement à la loi de Dieu.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Je lui pardonne...
Extrait de l'allocution de Sa Sainteté PIE XII 28 avril 1947 ( lendemain de la béatification de Maria Goretti)
A n'en pas douter, notre héroïne était forte; c'est bien en connaissance de cause qu'elle préféra la mort. Elle avait à peine douze ans lorsqu'elle fut martyre. De quelle précaution, de quelle prudence et de quelle énergie n'a-t-elle pas fait preuve, alors que, consciente du danger, elle veillait jour et nuit sur sa virginité, cherchait par tous les moyens à ne jamais rester seule, mais, dans une prière continuelle, recommandait à la Vierge des Vierges le lys de sa pureté ! Loin d'être une âme diminuée et faible, elle est une héroïne qui, sous la cruelle pression de son agresseur, oublie la souffrance pour ne penser qu'à la laideur du péché qu'elle repousse résolument.
(Ici, le Pape Pie XII parle de la jeunesse en générale, spécialement des jeunes filles, il est difficile de retenir nos larmes, en voyant ce qu'est devenue cette jeunesse, O vous parents catholiques, qui possédez entre vos mains des trésors d'innocence, ne laissez jamais entrer dans vos maisons ce scandale corrupteur des mœurs qui s'étale avec arrogance dans notre monde d'aujourd'hui, à cause de la chute des hommes de V2)
Dieu merci, on trouve encore beaucoup de ces jeunes filles – plus peut-être qu'on le suppose, car elles ne font pas montre de leur sérieux et de leur vertu, comme d'autres font étalage de leur légèreté et de leur désordre--- qui, élevées par des parents chrétiens, passent sereines et joyeuses, mais modestes, dans les rues des villes ou les sentiers des campagnes, pour se rendre là où les appellent les occupations domestiques, professionnelles, scolaires et les devoirs de la charité; elles se rendent aimables par leur grâce souriante, mais en même temps imposent le respect par leur inflexible dignité. Elles sont nombreuses sans doute ( la cérémonie d'hier Nous en a donné une splendide vision) et seraient encore plus nombreuses s'il y avait de la part des parents plus de surveillance et de bonté affectueuse; de la part des enfants, une docilité plus confiante.
Sans parler des catastrophes qui précipitent tant de malheureuses au fond de l'abîme, des drames dont l'issue est une mort sans espérance et des décadences progressives jusqu'à ce qui est humainement irréparable, que d'égarements, de compromis, de capitulations ! Vertiges d'un instant que l'étourderie pourrait d'abord faire oublier, mais que le souvenir humiliant réveille plus tard, comme des bulles à la surface d'une eau stagnante, avec des remords brûlants, dont l'amertume, même après le repentir et le pardon, ne s'adoucis jamais complètement ici-bas.
En face de ces lamentables faiblesses, de ces misérables chutes, admirez la force des cœurs purs. C'est une force mystérieuse, une force qui dépasse les limites de la nature humaine et souvent aussi de la vertu chrétienne commune; c'est la force de l'amour envers l'Époux divin qui repousse quiconque oserait attenter à la fidélité, menacer la pureté des sentiments.
A SUIVRE
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Je lui pardonne...
Extrait de l'allocution de Sa Sainteté PIE XII 28 avril 1947 ( lendemain de la béatification de Maria Goretti)
C'est ainsi que nous apparaît Maria Goretti dans sa vie non moins que dans son propre martyre. Comment donc? Peut-on comparer sa vertu à celle d'une Agnès, d'une Thérèse de l'Enfant-Jésus? De tant d'autres qui souvent, avec une abnégation héroïque et des œuvres insignes—fruit de leur virginité--, pour la cause du Christ et de l'Église, ont porté, parfois jusqu'à un âge avancé, l'anneau nuptial qui les avait unies pour la vie à l'Époux céleste? Maria était encore une enfant, et rien ne nous permet d'affirmer avec certitude qu'elle s'était consacré au Seigneur par le vœu de virginité; rien ne nous donne la certitude qu'en croissant avec l'âge, elle n'ait suivi le chemin de tant d'autres jeunes filles qui portent à l'autel la fleur de leur innocence, pour donner à Dieu, dans la sainteté du mariage, de nouveaux adorateurs, à la famille humaine de nouveaux membres, à l'Église des enfants fidèles et au ciel de futurs saints. Mais le Christ savait bien qu'il l'avait choisie et réservée pour Lui. Elle-même, de son côté, sans penser à l'avenir s'était donnée tout à Lui dans son cœur; elle n'avait qu'un seul vouloir : rester attachée inviolablement à la loi de Dieu et n'y céder pour rien au monde; conserver à n'importe que; prix, même au prix de sa propre vie, la fidélité au Christ.
N'est-elle qu'une innocente ingénue, épouvantée d'une façon instinctive par la seule menace du péché, comme à la vue d'un serpent (Ecclésiastique XXI,2) qui ( selon une antique légende) se laisse tuer plutôt que d'effleurer de son pied la boue du chemin ? n'aurait-elle été soutenue que du sentiment naturel de pudeur? Non: petite encore, elle laisse entrevoir l'intensité et la profondeur de son amour envers le divin Rédempteur. Elle ne sait pas encore lire; la pauvreté et la distance l'empêchent d'aller à l'école. Mais son amour ne connaît ni difficulté, ni éloignement. Plus courageuse que jamais, elle se met à activer les travaux de la maison et court jusqu'au village pour apprendre la doctrine chrétienne. Pour recevoir Jésus dans la sainte Eucharistie, elle ne craint pas de parcourir, en plein été, à jeun, sous le soleil brûlant et sur la route poussiéreuse, une longue distance. " Il me tarde d'être à demain pour faire la sainte communion", dit-elle un jour. Et le lendemain arriva, et aussi la sainte communion. Quelle communion et quel lendemain ! Dans l'après-midi du jour même où elle avait prononcé ces paroles, elle versait son sang pour rester fidèle à l'Époux des vierges.
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
Re: Je lui pardonne...
Fin de l'allocution de Sa Sainteté PIE XII 28 avril 1947 ( lendemain de la béatification de Maria Goretti)
Hier, la victime de ce crime sauvage du 6 juillet 1905 a été élevée à l'honneur des autels. Comment pourrions-nous douter que l'admirable Providence divine ait voulu, par cette nouvelle béatification, donner aux jeunes filles, en particulier à la jeunesse zélée de l'Action catholique, au groupement des "filles de Marie" et à toutes celles qui sont consacrées à la Vierge Immaculée, un modèle, une protectrice qui intercède pour elles dans le ciel? Elle était une des leurs lorsqu'elle souffrit une mort cruelle pour Dieu et sa loi ; à peine âgée de douze ans sa vertu chrétienne la faisait adulte et forte, toute prompte qu'elle était à mêler son sang à celui de l'Agneau.
Depuis la mort émouvante de Maria Goretti, cinquante ans se sont à peine écoulés. Mais quelles transformations radicales, au milieu de changements vertigineux et d'évolutions accélérées, ce court laps de temps n'a-t-il pas apportées dans la vie de la jeune fille et de la femme !
Nous avons déjà amplement montré en d'autres occasions comment, en ce demi-siècle, le monde féminin, de la réserve où il vivait retiré — ce qui était la caractéristique de l'âge précédant – a été lancé dans tous les champs de la vie publique, jusque dans le service militaire. Cette évolution s'est accomplie, Nous voudrions le dire, avec une impitoyable rapidité.
Si l'on ne veut pas que des changements aussi rapides et profonds ne déterminent, dans la religion et dans les mœurs de la femme, les plus graves conséquences, c'est en cette dernière, avant tout, que doivent être renforcées, à un même degré et en un même temps, ces valeurs intimes et surnaturelles qui ont brillé en notre Bienheureuse: esprit de foi, de modestie, et cette dernière non seulement à la manière d'un sentiment de pudeur naturelle et presque inconsciente, mais bien comme une vertu chrétienne consciente et cultivée avec zèle. En outre, tous ceux qui ont à cœur le bien de la société humaine et le salut temporel et éternel de la femme doivent exiger résolument que la moralité publique se constitue en protectrice de l'honneur et de la dignité de cette dernière. Mais quelle est la réalité ? Sommes-Nous dans l'erreur si Nous affirmons qu'il n'y a peut-être jamais eu une époque qui ait, autant que la nôtre, manqué à ses devoirs sous ce rapport envers la femme?
C'est pourquoi le cri du Sauveur monte jusqu'à Nos lèvres : Vae mundo a scandalis ! Malheur au monde à cause des scandales ! Malheur à ces corrupteurs, conscients et volontaires, du roman, du journal, des revues, du théâtre, du film, de la mode indécente ! Malheur à ces jeunes gens frivoles qui, par une blessure subtile et légère, portent l'infection mortelle dans des cœurs encore vierges ! Malheur à ces pères et à ces mères qui, manquant d'énergie et de prudence, cèdent aux caprices de leurs fils et de leurs filles et renoncent à cette autorité paternelle et maternelle qui est sur le front de l'homme et de la femme comme un reflet de la majesté divine ! Malheur aussi à tant de chrétiens de nom et d'illusion qui pourraient, s'ils le voulaient, se lever, et qui feraient surgir, à leur exemple, des légions de personnes intègres et droites, prêtes à combattre le scandale par tous les moyens! La justice légale punit—et c'est son devoir—l'assassin d'un enfant. Mais ceux qui ont armé son bras, qui l'ont encouragé, qui, par l'indifférence, ou peut-être par un sourire indulgent, l'ont laissé faire, quelle justice, quelle législation humaine osera jamais ou pourra, même si elle voulait, les atteindre comme ils le méritent? Et cependant, les vrais, les grands coupables ce sont eux ! Sur eux, corrupteurs volontaires ou complices d'une lâche passivité, pèse la terrible justice de Dieu !
Aucun pouvoir humain n'aura-t-il donc en lui-même la force d'émouvoir et de convertir ces cœurs pervers et corrupteurs, ni d'ouvrir les yeux et de secouer la torpeur de tant de chrétiens négligents ou timides ? Unis en une seule prière, le sang de la martyre et les larmes de l'assassin repentit et pénitent opéreront ce prodige. Nous en avons l'espoir.
(…) qui croient et qui prient, qui s'imposent de graves renoncements, qui ont toujours un "oui" sacré pour tout ce que Dieu veut, qui ne trouvent pas de repos tant qu'ils n'ont pas ramené au Christ et à sa loi ceux qui les entourent, leurs compagnons de métiers ou de travail séparés de Dieu. Ce sont eux Notre réconfort et Notre joie.
The relics of St. Maria Goretti, a martyr of purity ORA PRO NOBIS
gabrielle- Nombre de messages : 19801
Date d'inscription : 25/01/2009
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