(P. Justificatives) sur les MÉMOIRES de la Passion de N.-S. J.-C.

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Message  Louis Mer 16 Déc - 11:28

LE MONT ATHOS. — Remarques sur les instruments de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui se conservent au mont Athos 1

« Dans les couvents du mont Athos se trouvent & sont vénérés les instruments suivants de la Passion de Jésus-Christ :

« I. Couvent de Saint-Athanase d'Athos.— 1. Une croix faite avec un morceau de la croix du Sauveur, 4 werschok  (180mm environ) de longueur, un doigt d'épaisseur mis à plat, c'est-à-dire environ 16mm, avec deux traverses qui sont fixées à la partie longue de la croix par un fil d'argent. Cette croix est placée dans un coffre d'argent massif pareil à un livre d'évangile & orné de pierres précieuses & de quatre perles qui sont beaucoup plus grandes qu'une noix.

« 2. Une croix faite de même, de la même grandeur & épaisseur que la précédente. Elle est garnie d'argent & d'or. Cette croix appartenait à Saint-Athanase d'Athos.

« 3. Il y a encore une croix en argent massif avec trois traverses inégales, ornée d'or & d'émail, dans un reliquaire long de 4 werschok  (180mm  à peu près). Dans cette croix, qui appartenait autrefois à un prêtre régulier nommé David, sont placées, tout à fait en haut, une petite parcelle de la croix de Jésus-Christ, &, un peu plus bas, une parcelle de la tunique du Christ; dans la traverse du milieu, à droite, une partie du manteau de pourpre & du sang du Christ; à gauche, une partie de la canne & de la couronne d'épines. Dans la partie longitudinale de la croix, en bas de la traverse, est placée une partie du manteau & des cheveux du Christ. Les parcelles de tous ces objets sont fermées avec de petites portes en argent, faites à jour, à l'instar d'un filet; à travers ces portes, un parfum s'échappe.

« II. Couvent de Saint-Philothée. — 4. Une croix d'un doigt de longueur & d'épaisseur à plat.

« III. Couvent de Koutloumouchi.5. Une croix (185mm), 4 werschok de longueur & un doigt d'épaisseur (16mm), avec deux traverses, dans un coffre en argent doré.

« IV. Couvent de Saint-Avronicétas. — 6.  Une parcelle de la croix de Jésus-Christ.

« V. Couvent de Pantocrator. — 7. Une parcelle de la croix de Jésus-Christ.

« VI. Couvent de Watoped. — 8. Une croix enchâssée dans de l'or, de l'argent & de l'émail, longue de 4 werschok (180mm), large & épaisse d'un doigt, avec deux traverses, dans un
coffre d'argent doré. Dans la traverse supérieure, qui est plus petite, à droite, il y a des cheveux du Christ; à gauche, une parcelle de sa croix, indépendamment du gros morceau. Cette croix appartenait autrefois aux despotes de Servie, Étienne & Lazare. Le morceau de la croix dont elle est faite n'est pas noir, mais noir-purpurin. Il est fendu dans plusieurs endroits; preuve de sa haute ancienneté.

« 9. Une croix avec une seule traverse, de la même grandeur & épaisseur que la précédente, dans un coffre à part. Cette croix est noire-purpurine & fendue dans plusieurs endroits. Elle est entourée de vingt-six parcelles de reliques de différents saints de Servie & de Bulgarie. Dans toute la longueur de cette croix est étendue la canne qui appartenait aussi aux instruments de la Passion du Christ. Un parfum s'en échappe. La canne a 4 werschok (180mm).

10. Une croix (cette croix n'est pas faite avec de la vraie croix), avec une seule tra¬verse en haut, enchâssée dans de l'argent, de l'or & de l'émail. Dans sa traverse se trouvait : une très-petite parcelle de la croix du Christ, &, sous cette parcelle, une partie de la tunique du Christ; à droite, une petite partie du manteau du Christ & des gouttes de son sang; à gauche, des cheveux & une partie de la canne. Plus bas que la traverse est mise une partie du manteau de pourpre du Christ, & encore plus bas l'éponge avec laquelle les Juifs portèrent à la bouche du Christ du fiel & du vinaigre.

« VII. Couvent d'Esphigmen….
_______________________________________________________________

(1) Par Mgr Porphyre, en 1868. —Traduction de M. Prilejaëf.  

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Message  Louis Jeu 17 Déc - 11:51


LE MONT ATHOS.

SUITE

« VII. Couvent d'Esphigmen. — 11. Deux croix faites des morceaux de la croix du Seigneur. 12. Une de ces croix est longue comme un doigt (80mm) & large de 16mm; elle a l'épaisseur d'un doigt (12mm); l'autre est deux fois plus longue & de la même largeur.

« VIII. Couvent de Khilandar. — 13. Une croix avec deux traverses de 350mmà peu près de longueur, épaisse & large comme un doigt. Cette croix est un don que l'empereur Jean Vatace a fait à Sabbas, archevêque de Servie.

« IX. Couvent de Zagrapho. — 14. Une partie de la vraie croix.

« X. Couvent de Dokliari. — 15. Une petite croix avec trois parcelles de la croix du Sauveur.

« XI. Couvent de Xiropotamie. — 16. Une croix faite de la partie de la croix du Seigneur où étaient cloués les pieds sacrés de Jésus-Christ, avec un trou provenant d'un des clous. Cette croix a 6 werschok (266mm) à peu près de longueur & un demi-doigt d'épaisseur. Elle pèse un peu moins d'une livre (1), & a une couleur noire-purpurine. Des deux traverses de cette croix, une, la supérieure, a un doigt & demi de longueur, l'autre 160mm ou à peu près. Cette croix est un don de l'empereur grec Romain l'aîné.
« 17. Une croix faite d'un morceau de la croix du Sauveur; elle a une traverse, est longue de 180mm (4 werschok) & large d'un doigt; elle pèse 26 solotnick ( 1 solotnick pèse 4gr ,266); d'une couleur noire. Autour de la croix, il y a quarante parcelles des reliques des quarante martyrs. Cette croix a été donnée par la sainte impératrice Pulchérie, fille de l'empereur Théodose le Grand.

« XII. Couvent de Saint-Paul d'Athos. — Sept croix. 18. La première avec deux traverses, l'une de 145mm, l'autre de 135mm à 185mm, 4 werschok de longueur, & un doigt (16mm) de largeur & d'épaisseur; elle est enchâssée dans de l'argent doré. Cette croix est un don du dernier despote de Servie, Georges Brancowitch, & de sa fille Marie, épouse du sultan Amurat & mère de Mahomet II. Sur le côté de derrière de la croix est gravée en langue slavo-serbe l'inscription suivante :
« Jésus-Christ Nika. Le Roi de gloire. Dieu le Saint.

« 19. La deuxième croix est pareille à la première.

« 20 La troisième est un peu plus petite (sans traverse).

« 21. La quatrième est encore plus petite, avec une seule traverse.

« 22, 23. La cinquième & la sixième sont encore plus petites & sans traverses.

« 24. La septième est très-petite, sans traverse.

« Toutes ces croix sont enchâssées dans de l'or & de l'argent. »

(Mgr Porphyre a joint à ses lettres une figure qui m'a servi à vérifier les mesures.)
___________________________________________

(1) La livre russe est de 426 grammes.

Fin de cette pièce justificative.

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Message  Louis Ven 18 Déc - 12:58



BERNAY. — MgrDEVOUCOUX, ÉVÊQUE D’ÉVREUX.


« Attestation de la vraie croix en l'église de Sainte-Croix, à Bernay.

« L'évêque de Lisieux étant allé, au mois de mars 1649, dans la ville de Bernay, qui faisait alors partie de son diocèse, reçut d'un frère mineur la demande de donner cette croix, qui lui appartenait, à la paroisse de Sainte-Croix, ce qui eut lieu devant témoins sûrs, & avec l'approbation empressée de l'évêque, qui y vit un moyen d'étendre la piété des fidèles. »

Le document suivant est publié en latin ; il sera édité sur demande. Bien à vous.


Fin de cette pièce justificative.

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Message  Louis Sam 19 Déc - 11:51


SENS. —  Mgr Joly, archevêque de Sens, ayant chargé M. Lefort, archiprêtre, de m'envoyer les renseignements que je lui avais demandés, celui-ci m'écrivit le 17 octobre 1865 :

«... J'ai l'honneur de vous adresser les croquis que vous me demandez. La grande relique donnée par Charlemagne est enchâssée dans un reliquaire qui permet difficilement d'en prendre les mesures bien exactes ; vous pouvez regarder néanmoins celles qui sont cotées comme approchant le plus possible de la vérité.

« La petite relique donnée par saint Louis est plus facile à dessiner & à mesurer.

« Le bois des deux reliques est identiquement semblable d'essence. La couleur est celle du cèdre, mais tellement vieilli qu'il ne ressemble à aucun autre bois auquel vous pourriez le comparer.

« Depuis quelques années on ne peut montrer ces reliques qu'en présence d'un prêtre qui place les vraies croix entre deux cierges allumés ; le prêtre est obligé à rester présent pendant l'opération... »

Extrait de la description du trésor de l'église métropolitaine & primatial de Sens.

« La métropole de Sens a été de tout temps célèbre entre les métropoles des Gaules par son antiquité & romaine & chrétienne, par les pieux souvenirs qui se rattachaient à son berceau & par la série des saints évêques qui ont occupé son siège pendant les huit premiers siècles. Elle a donné des papes à l'Église; plusieurs conciles s'y sont tenus, entre autres celui où Abailard fut confondu par saint Bernard; &, jusqu'à Louis XIII, le siège de la capitale du royaume compta parmi ses sept suffragants.

« Nos souverains l'affectionnaient particulièrement; Charlemagne y avait établi une de ses trois écoles de chant ; Robert le Pieux venait y satisfaire sa piété dans des occasions solennelles; saint Louis y fit bénir son union avec Marguerite de Provence, & plus tard venait y recevoir la fameuse couronne d'épines qu'il avait retirée des mains des Vénitiens; enfin on a vu, il y a quelque quatre-vingts ans, le vertueux dauphin, fils de Louis XV, demander en mourant à être inhumé dans le chœur de la basilique.

« Des libéralités des papes & des rois naquit le trésor de la métropole, qui, dans ces temps de foi & de ferveur, consistait essentiellement en parcelles de la croix & des instruments de la Passion du Sauveur, & en restes (reliquiæ) des corps des saints martyrs & des saints évêques. Avant la révolution de 1793, ce trésor possédait déjà bon nombre d'objets précieux; mais il était destiné à recevoir plus tard de nouvelles richesses de ce genre, par la cause même qui semblait devoir disperser & anéantir toutes celles que possédaient la ville & la banlieue.

« Non loin des murs de la ville existaient deux monastères célèbres : …

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Message  Louis Dim 20 Déc - 11:03



SENS.

SUITE

« Non loin des murs de la ville existaient deux monastères célèbres : celui de Saint-Pierre-le-Vif & celui de Sainte-Colombe. Le premier avait été bâti au VIe siècle par Théodechilde, fille de Clovis, tout près de la crypte & chapelle Saint-Sauveur (1), qui renfermait es corps des apôtres du pays, Savinien, Potentien & leurs compagnons, martyrs. Vers le milieu du IXe siècle, on commença à lever ces corps, pour satisfaire ou ranimer la piété des peuples, & on les plaça dans l'abbaye de Saint-Pierre-le-Vif, où vinrent successivement se réunir les restes d'autres martyrs du pays sénonais, qui avaient souffert sous l'empire d'Aurélien, & de plusieurs saints archevêques de Sens primitivement inhumés hors des murs, & qu'on voulut soustraire aux profanations des barbares qui désolaient la France. Le monastère de Saint-Pierre-le-Vif devint donc comme le dépôt général de ces reliques, auxquelles on attachait tant de prix, & elles y étaient d'autant plus en sûreté que les religieux possédaient une autre église [i}intra muros[/i], appelée Saint-Pierre-le-Donjon, espèce de château fort où, à la première apparence d'invasion, ils renfermaient ce qu'ils avaient de plus précieux.

« Le second monastère, celui de Sainte-Colombe, avait été fondé à une demi-lieue de la ville par Clotaire II, en 620, sur le lieu où la jeune vierge avait souffert le martyre, sous Aurélien (275). Ce monastère était en possession des restes de cette sainte, dont le tombeau fut plus tard enrichi d'or & de pierreries, aux frais du roi Dagobert, par saint Éloi, évêque de Noyon, alors administrateur de ce monastère (645). En 623, saint Loup, archevêque de Sens, prélat en grande vénération dans l'esprit des peuples, y avait été inhumé; &, plus tard, ses os, réunis dans une châsse, vinrent prendre place à côté de ceux de sainte Colombe. Les ducs de Bourgogne avaient ce monastère en grande vénération; on cite parmi eux Hugues, dit l'Abbé, qui était, lors de son décès (888), abbé de Sainte-Colombe-lès-Sens & de Saint-Germain-d'Auxerre. Raoul, qui fut roi entre Charles le Simple & Louis d'Outre-Mer, fut inhumé dans l'église (936), ainsi que plusieurs autres ducs de Bourgogne. Ce monastère fut pillé, en 1567, par les calvinistes; mais de pieuses libéralités rendirent aux châsses des saints leur antique splendeur.

« Ces deux monastères étaient, en dernier lieu, possédés par des religieux bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, qui apportaient les plus grands soins à la conservation, non-seulement des reliques qui composaient leur trésor, mais encore de tous les documents authentiques, tels que procès-verbaux de visite & de translation, & inventaires qui constataient leur origine, leur existence & les vicissitudes qu'elles avaient éprouvées dans la succession des âges.

« Lorsqu'à la suite de la suppression des ordres religieux, il fut ordonné, en 1793, que…
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(1) Elle a pris plus tard le vocable de Saint-Savinien-des-Champs : elle subsiste encore aujourd'hui.

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Message  Louis Lun 21 Déc - 10:56


SENS.

SUITE

« Lorsqu'à la suite de la suppression des ordres religieux, il fut ordonné, en 1793, que toutes les matières d'or & d'argent qui ornaient les églises seraient enlevées & portées au Trésor public, il sembla que le moment était arrivé qui allait voir disperser & anéantir tous ces précieux restes conservés avec tant de soins depuis près de dix siècles. Il en fut autrement. Dieu suscita d'honnêtes citoyens de Sens qui eurent le courage & l'intelligence de sauver tout ce que renfermaient les châsses & les reliquaires, sans éveiller la susceptibilité des agents de l'autorité, qui se contentèrent d'emporter les matières précieuses, en dédaignant le reste.

« D'un côté, ce furent MM. Hédiard & Dérouet qui enlevèrent de la métropole, & cachèrent soigneusement dans la maison du premier des deux toutes les reliques de son propre trésor, puis celles de Sainte-Colombe que le cardinal de Brienne, archevêque de Sens, y avait fait apporter depuis peu de temps.

« D'un autre côté, ce furent MM. Thomas, orfèvre, & Macé qui parvinrent à retirer la nuit, du trésor de Saint-Pierre-le-Vif, les nombreuses reliques & toutes les châsses en bois qu'il renfermait, & les déposèrent dans l'église de Saint-Pierre-le-Rond, paroisse de la ville, dont le premier de ces deux messieurs s'était rendu adjudicataire pour la sauver de la démolition.

« Tous ces objets, accompagnés des documents authentiques qui les concernaient, ont été fidèlement gardés dans les lieux où les avaient placés leurs pieux détenteurs, d'abord pendant la période de 1793 à 1803, époque où ils furent représentés à Mgr de la Tour-du-Pin-Montauban , évêque de Troyes, qui en fit reporter plusieurs à la métropole.

« Un des premiers soins de Mgr Joly, après la prise de possession de son siège, à été de procéder à la vérification & à l'inventaire de toutes les richesses léguées par la piété de nos pères, de faire placer successivement dans des châsses décentes les reliques qui en étaient dépourvues & de réparer les anciennes, autant que le permettraient les ressources pécuniaires de la fabrique. Sur le rapport d'une commission d'ecclésiastiques instituée par lui, Monseigneur a, le 6 août 1844, déclaré authentiques soixante-deux reliques distinctes, dont une partie assez notable se voit aujourd'hui au trésor, en attendant qu'on ait les moyens d'y disposer convenablement les autres qui sont restées sous la garde de M. le chanoine chef de la maîtrise. Toutes les châsses & tous les reliquaires en place sont scellées du sceau de l'archevêque, & renferment le procès-verbal de vérification & de translation... »

GRANDE ARMOIRE O CRUX AVE.

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Message  Louis Mar 22 Déc - 11:38


SENS.

SUITE

GRANDE ARMOIRE O CRUX AVE.

« Un crucifix en ivoire, du fameux sculpteur Girardon de Troyes, ayant 540mm de hauteur. On trouve dans cet admirable morceau de sculpture la beauté & la noblesse de l'expression jointes à une savante étude & au fini parfait des détails... »

GRANDE ARMOIRE INFÉRIEURE.

Tablette intermédiaire.

« ... A droite une grande croix en argent dans laquelle est enchâssé un reliquaire en or renfermant un morceau de la vraie croix, de 340mm de long. Ce reliquaire est enrichi de perles fines, de rubis & de saphirs. Le morceau de la vraie croix qu'on y voit a été extrait d'une châsse renfermant le corps de sainte Paule, donné par Charlemagne à son cousin Magnus (1), archevêque de Sens.

« ... A gauche, un petit reliquaire en bronze doré renfermant une épine de la sainte couronne, donnée par Louis IX. Ce saint roi, accompagné de l'aîné de ses frères, Robert comte d'Artois, & de sa mère Blanche de Castille, vint à Sens recevoir la sainte couronne d'épines qu'il avait retirée des mains des Vénitiens. Ces deux princes, nu-pieds & en tuniques blanches, la prirent sur leurs épaules & la portèrent ainsi à l'église métropolitaine de Saint-Etienne, au milieu du clergé qui vint au-devant en procession... »

Tablette supérieure.

« ... Le plus ancien des procès-verbaux renfermés dans cette châsse date de 1095 : il est de Richer, archevêque de Sens, & il constate que le corps de sainte Paule a été donné par Charlemagne à son cousin Magnus, archevêque de Sens, & qu'à cette relique en sont jointes d'autres provenant de la même source, entre autres un morceau de la vraie croix: c'est ce morceau qu'on a placé dans le beau reliquaire enchâssé dans une croix d'argent, dont il a été parlé ci-dessus. »

___________________________________________________

(1) Ce Magnus était-il réellement parent du grand empereur? Tout ce que nous pouvons affirmer, c'est que sur un inventaire des reliques en date de 1065, que l'on possède encore, il est qualifié consobrinus imperatoris Caroli Magni.
Fin de cette pièce justificative.

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Message  Louis Mer 23 Déc - 10:53



BONIFACIO. — LE T. R. P. SANTONI, VICAIRE GÉNÉRAL DU DIOCÈSE  
ET SUPÉRIEUR DU GRAN SÉMINAI9RE D’AJACCIO, à M. Rohault de Fleury.

« Ajaccio, 12 décembre 1866.

« Monsieur, je regrette d'avoir tant tardé à vous envoyer les renseignements que vous avez bien voulu me demander. Il ne m'a pas été possible de me les procurer plus tôt.

« Je vous envoie aussi une lettre qu'un habitant de Bonifacio écrit à son fils, élève de notre séminaire, sur l'origine de cette insigne relique de la vraie croix.

« Puissent ces divers détails vous être de quelque utilité dans le noble & saint travail que vous avez entrepris & sur lequel je prie Dieu de répandre sa bénédiction...

« Bonifacio, le 7 décembre 1866.

« Mon très-cher fils, au sujet de la relique de la sainte croix, son arrivée à Bonifacio fut l'effet d'une forte tempête qui obligea un bâtiment espagnol, dont il était possesseur, de faire un vœu de faire cadeau de cette précieuse relique à la première église que le bateau aurait aperçu. En s'approchant des parages de Bonifacio, l'église de Saint-François, actuellement possédée par les Pères capucins, fut, par sa position topographique, la première à être vue par le navire, lequel, ayant gagné le port, s'empressa d'exécuter son vœu en en faisant la remise à l'église, possédée alors par les Pères cordeliers franciscains. Le conseil des anciens (corps municipal), vu l'importance de l'objet, délibéra qu'une pareille relique serait transportée dans la paroisse de Sainte-Marie-Majeure & qu'elle serait enchâssée dans le gros mur de la coupole, au-dessus du chœur, fermée à deux serrures, dont une clef aurait été tenue par le curé & l'autre par le podesta (maire). Cette précaution fut prise par la raison que, dans cette époque, tous les curés étaient presque toujours des Génois, lesquels auraient pu en détacher quelque petite parcelle.

« Il faut aussi savoir que cette énorme relique n'était pas accompagnée d'un titre d'authenticité; ce ne sont que les fréquents effets presque miraculeux par elle opérés qui ont forcé le monde à y prêter foi; vraiment moi-même, qui suis dans ma soixante-huitième année, je puis affirmer que toutes les fois qu'elle est sortie en procession à l'occasion d'un grand orage, presque toujours, deux ou trois heures après, l'orage a cessé. Le corps municipal a d'abord décidé que cette relique serait sortie processionnellement toutes les fois qu'il y aurait ou une  publique pénurie ou quelque grosse  tempête, & pour cela il y aurait fallu l'assentiment du podesta pour pouvoir la sortir, ensuite elle aurait paru quatre fois dans l'année sur le saint autel pour en donner la bénédiction au peuple, c'est-à-dire le jour de Noël, le jour de Pâques, le jour de la Pentecôte & le jour de l'Épiphanie... Martolaccio, historien bonifacien, en faisant une narration  sur les mœurs de la population bonifacienne en 1500, dit notamment que Bonifacio se trouvait avoir en sa possession un des doigts de saint Pierre martyr, des dominicains, &  un énorme morceau de la vraie sainte croix en forme grecque. »

Fin de cette pièce justificative.

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Message  Louis Jeu 24 Déc - 10:47



POITIERS. — MONSEIGNEUR   PIE, ÉVÊQUE  DE POITIERS,

à M. Rohault de Fleury.

« Poitiers, 18 octobre 1866.

«... Depuis mon retour de Rome, j'ai à peine pu poser le pied ici. Nous n'avons point de reliques insignes de la croix dans ce diocèse, si ce n'est la relique envoyée à sainte Radegonde, & déposée à Sainte-Croix. Cette relique n'est pas d'une dimension très-notable; mais son caractère historique & liturgique (elle a donné lieu au Vexilla regis)) l'a rendue très-célèbre. J'ai demandé qu'on fit une description exacte du reliquaire qui la renferme; c'est une plaque d'émail byzantine découpée de façon à laisser paraître la relique en forme de croix. Le morceau du saint bois est peu épais, mais assez large... »

Fin de cette pièce justificative.

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Message  Louis Sam 26 Déc - 11:08



SAINT-FLORENT. Rapport sur la vraie croix découverte à Saint-Florent le 23 avril 1858, par M. le chanoine Barbier de Montault (1)

« ... La découverte dans l'église de Saint-Florent, près Saumur, d'une parcelle considérable du bois de la vraie croix compte parmi les événements aussi importants que mémorables des annales de l'église d'Angers.

« ... Le jeudi 22 avril de cette année (1858), en vertu d'une délégation spéciale de Mgr l'évêque d'Angers, j'ouvrais la châsse de bois placée sous le maître-autel de l'église paroissiale de Saint-Florent-lès-Saumur, & j'y constatais d'une manière positive une partie considérable des corps de saint Florent, confesseurs, & de saint Méan, abbé. Le vendredi 23, vers midi, continuant l'examen des reliques que renfermait la chasse, je trouvai un suaire de soie rouge plié en carré & cousu tout autour. Ce suaire contenait plusieurs ossements, un peu de poussière, & un petit sac en velours rouge de Gènes.

«... Or, dans cette bourse il y avait trois dents, de l'espèce de celles nommées canines, un morceau de la vraie croix & un parchemin formant authentique. D'après ce parchemin, tout doute était levé. L'église paroissiale avait hérité de l'abbatiale bénédictine d'un morceau insigne de la vraie croix...

« ...Voici la traduction littérale de cette précieuse authentique...« In hac cruce continetur de ligno sanctas crucis, de sepulcro Domini, de lapide in quem sanguis Domini cecidit, de corpore, &c...»

«  Ce texte... prouve une possession constante, depuis le XIIIe siècle jusqu'à nos jours, d'une parcelle considérable de la vraie croix & de divers ossements de martyrs...

« J'ai soumis à des naturalistes distingués la parcelle de la vraie croix trouvée à Saint-Florent, afin de savoir quelle était l'essence de son bois. Ils inclinèrent à y reconnaître du cèdre qui, à raison du milieu dans lequel il a été placé jusqu'à ce jour, a conservé toute sa fraîcheur...

« La relique a été conservée dans la famille Lebœuf, qui la restitua enfin à l'abbaye de Saint-Florent en 1693. »
___________________________________________________________________________

(1) Extrait de la Revue d'Anjou &  du Maine, t. II.


Fin de cette pièce justificative.

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Message  Louis Dim 27 Déc - 11:17



LIMBOURG. — M. L’ABBÉ IBACH

à M. Rohault de Fleury.

« Limbourg-sur-Lahn, 20 février 1867.

« Je me réjouis beaucoup de pouvoir prêter la main à votre ouvrage aussi pieux qu'intéressant,... & vous avertis que dans les derniers temps on a publié une monographie de notre reliquaire byzantin intitulée Das Siegeskreuz der Byzantinischen Kaiser, beaucoup plus exacte et plus parfaite que la mienne.

« Monsieur le professeur Ausin Weerth à Bonn a donc entrepris, au nom de la Société des Antiquaires du Rhin, de dessiner en grandeur naturelle & en polychromie notre reliquaire, & en a donné une bonne explication historique & artistique, dans laquelle vous trouverez, je crois, tout ce que vous voulez savoir; surtout l'intérieur de la châsse & la sainte croix elle-même, dans le milieu, sont traités avec une exactitude très-grande, tellement que vous y pouvez distinguer les couleurs, les veines du bois, la grandeur, l'épaisseur, & tout ce que vous m'avez demandé.

« Outre cette grande partie de la vraie croix, nous en avons encore une autre beaucoup plus petite, qui est placée dans une croix d'argent gothique du XIVe siècle.

« Quoique nous n'en ayons pas une authentique, on ne peut pas douter qu'elle est de la vraie croix, parce que sa couleur & les veines du bois sont tout à fait les mêmes que celles de la vraie croix dans notre reliquaire...

« Les autres parties de la sainte croix dont vous m'avez parlé me sont tout à fait inconnues, excepté celle de Trèves, qui est presque de la même grandeur que la nôtre, & dont la couleur, les veines de bois, les pores sont tout à fait les mêmes & conformes à ceux de la nôtre, excepté que la dernière est devenue plus polie & plus brune, parce qu'on l'a touchée & baisée beaucoup dans le moyen âge...

« ..... Les saluts & les compliments enfin dont vous m'avez chargé pour Mgr l'évêque, vous sont rendus par Monseigneur de tout son cœur, & il vous donne sa bénédiction pour votre ouvrage si pieux. »

Fin de cette pièce justificative.

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Message  Louis Lun 28 Déc - 11:59


TRÈVES. — M. LEGENTIL
à M. Rohault de Fleury.

« Trèves, 26 septembre 1865.

« — En feuilletant les documents que j'ai rapportés de Trêves, je trouve les deux passages suivants dont je vous envoie les traductions. Le premier est relatif à la sainte robe que possède la cathédrale; le second à un morceau de la vraie croix que possède l'église de Saint-Mathias, ancienne abbaye sécularisée & transformée en paroisse, située à une demi-lieue de Trèves. J'ai vu cette dernière relique, qui serait très-précieuse si elle était bien authentique. Elle se compose de deux petites règles de bois ou de quatre morceaux disposés en croix dans une monture de métal. La hauteur totale de la croix de bois m'a paru être de plus de 200mm, la largeur de chaque morceau d'environ  25mm. Je n'ai pas pu apprécier l'épaisseur. »

I. — Sous le maître-autel (de la cathédrale) est cachée la sainte robe, qui, à plus d'un égard, est la plus précieuse relique que la cathédrale ait recouvrée de ses nombreux trésors, après les orages de la révolution française. Les plus anciens documents que nous possédions à ce sujet sont du XIIe siècle. Il y a six siècles au moins que s'est répandue la croyance que ce vêtement est la robe sans couture que les bourreaux du Sauveur tirèrent au sort après la crucifixion. L'impératrice Hélène a dû la trouver en Orient, & l'envoya à l'évêque Agricius, pour l'église de Trèves, avec un des clous de la croix. C'est une robe de dessous (tunica) de couleur brun d'amadou, longue de 4 pieds 10 pouces (mesure allemande (1), large de 3 pieds 4 pouces ; les manches ont 18 pouces de long & 1 pied de large. Quand cette relique fut publiquement exposée en l'année 1810, plus de 220,000 pèlerins y affluèrent; à sa dernière exposition, en l'année 1844,  leur nombre dépassa un million. D'après l'ordonnance du pape Léon X, en date de l'année 1514, cette exposition devait être renouvelée tous les sept ans, ce qui arriva aussi pour les reliques moins importantes d'Aix-la-Chapelle. A Trèves, on tient plus de compte des attaques de la littérature protestante, & on néglige l'observation de ce cycle d'années, cause qui, avec d'autres, contribue beaucoup à effacer le renom de notre ville de la bouche & du cœur du peuple (2).

II. — L'église (de Saint-Mathias) contient dans sa crypte les tombeaux de beaucoup d'archevêques de Trêves, & notamment des premiers, Eucharius & Materaus. Au XIe siècle, en creusant les fondations, on trouva le corps de l’apôtre saint Mathias, que l'impératrice Hélène doit avoir apporté à Trèves avec la sainte robe. Le beau sarcophage de marbre de l'apôtre est dans le chœur derrière le maître-autel, supporté par des colonnes, & est tous les ans le but d'un pèlerinage qui était jadis très-important de la part des habitants du diocèse de Cologne. On conserve aussi dans cette église une parcelle importante de la vraie croix que le chevalier Henri d'Ulméa eut comme butin en 1204, lors  du sac de Constantinople, & qu'il envoya au cloître de Saint-Marc. L'encadrement, fait dans le XIIIe siècle, est orné, d'un côté, de pierres précieuses & d'ornements d'architecture, & montre, de l'autre côté, le Christ, les quatre Evangélistes, la sainte Vierge, &c., gravés sur une plaque de laiton. Ce travail est très beau & fait avec goût (3).

« Histoire de la sainte robe dans la cathédrale de Trèves,publiée sur l'invitation de Mgr l'évêque de Trèves…
_______________________________________________________________________________

(1)  Le pied allemand est de 313mm, à ce que je crois : il contient 12 pouces.
(2)  Trèves & ses antiquités, p. 73.
(3)  Ibid., p. 91.

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Message  Louis Mar 29 Déc - 11:07


TRÈVES. — M. LEGENTIL
à M. Rohault de Fleury.

SUITE

« Histoire de la sainte robe dans la cathédrale de Trèves, publiée sur l'invitation de Mgr l'évêque de Trèves, comme préparation à l'exposition publique de cette sainte relique au printemps de l'année 1844, par  J. Marx, professeur au séminaire épiscopal, avec cette épitaphe : Ils ont partagé entre eux mes vêtements & ils ont tiré ma robe au sort (Psalm. XXI, 19).

« Introduction . — D'après le désir de la population pieuse du diocèse, il y eut en 1810 une exposition de la sainte robe qui a attiré plus de 200,000 pèlerins. Tout se passa dans le plus grand ordre & les pèlerins, racontant leurs pieuses impressions, avaient laissé à la génération nouvelle un vif désir de voir une autre exposition. Mgr Arnold chercha dès son sacre, en 1842, à l'organiser, en y joignant l'exposition du saint clou dont le prince de Metternich s'était trouvé en possession, & qu'il avait rendu à la cathédrale de Trèves à laquelle il avait appartenu pendant tant d'années...

« L'époque de l'arrivée de ces reliques est celle de la plus grande splendeur de Trèves, alors que les empereurs romains l'habitaient, & qu'on la nommait la seconde Rome. La tradition de ces reliques se perd ensuite & ne laisse plus que peu de traces; c'est le temps, commencement du Ve siècle, où Trêves fut ravagée & entièrement dépeuplée. Il n'y resta que les habitants qui s'étaient retranchés dans l'amphithéâtre. Les saintes reliques disparaissent  jusqu'au IXe siècle, époque où la ville commence à se remettre des ravages des Normands. L'impératrice Hélène illustra la période de sa première splendeur; l’empereur Frédéric Ier illustra la seconde. Après une exposition publique des saintes reliques dont on n'entend plus parler pendant trois cents ans, l'empereur Maximilien Ier a fait faire une nouvelle exposition.

« Pendant les trois siècles suivants, XVIe, XVIIe, XVIIIe, époque de l'importance politique des électeurs de Trèves, l'exposition de nos saintes reliques était une affaire de l'Empire. Les évêchés de Metz, Toul & Verdun, anciens suffragants de Trèves, y prenaient part, comme lorsqu'ils étaient politiquement unis. A l'époque de la révolution française, la sainte robe fut portée & rapportée de Trèves à la forteresse d'Ehrenbreitstein, puis emportée en sûreté au fond de l'Allemagne. Après l'organisation de la rive gauche du Rhin, due à la paix de Lunéville, elle fut l'objet de négociations diplomatiques entre le duché de Nassau, la France, la Bavière, le dernier électeur de Trèves Clément Wenceslas, & l'évêque français Charles Mannay, aux efforts duquel l'église de Trêves dut la restitution de la sainte robe, avec un reste important de ses biens...

« L'ouvrage de M. le professeur Marx étudie : les habits du Seigneur lors de la crucifixion; les voyages de sainte Hélène à Jérusalem, d'où on veut qu'elle ait apporté la sainte robe; les traditions de l'église de Trêves; l'ancienneté de la relique prouvée par les monuments; l'accord des chroniqueurs du moyen âge avec les traditions de Trèves; les expositions de la relique à diverses époques; sa description, &c...

« 1º Les habits du Seigneur....


Dernière édition par Louis le Mer 6 Jan - 10:11, édité 7 fois (Raison : Ajout d'un lien.)

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Message  Louis Mer 30 Déc - 10:35



TRÈVES. — M. LEGENTIL

à M. Rohault de Fleury.

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« 1º Les habits du Seigneur. — Les Juifs portaient deux vêtements : un vêtement de dessous (chetonet en hébreu, [mot grec] en grec, tunica chez les Romains), & un vêtement de dessus, le manteau. Le vêtement de dessous se portait sur la peau & tenait lieu de chemise; il était ordinairement de lin, souvent de coton, avait des manches longues & larges, descendait au-dessous du genou; on le retroussait pour marcher ou pour travailler, ou on le relevait avec une ceinture. Il était souvent tissu avec les manches d'un seul morceau sans couture, & n'avait qu'une ouverture pour passer la tête. Le vêtement de dessus, ou manteau, n'était, pour ainsi dire, qu'une grande pièce d'étoffe carrée pour jeter sur les épaules, sans être taillée, habituellement de couleur blanche ou de pourpre. Le vêtement dont nous avons à nous occuper était donc tissé avec les manches, sans couture (1), ce qui n'était pas rare en Orient.

« A cette robe se rattache une tradition, c'est que la Vierge, mère du Seigneur, avait tissé ce vêtement pour son fils... Dans la plus haute antiquité, les femmes faisaient les tissus & les vêtements, non-seulement pour elles-mêmes, mais pour leurs maris & leurs enfants. (Voir à ce sujet la peinture de la femme forte par Salomon (2); Anne, mère de Samuel (3).

« On en trouve des exemples dans l'antiquité profane. Pénélope dans l'Odyssée tisse les vêtements d'Ulysse; Alexandre le Grand portait des vêtements faits par sa femme & ses sœurs; l'empereur Auguste, Charlemagne, &c...

« La tradition qui veut que la sainte Vierge ait fait la robe du Sauveur a donc toute vraisemblance pour elle; on la trouve dans le moine grec Euthymius Zegabenus, commentateur du XIIe siècle sur l'évangile de saint Jean.

«  Une légende veut que cette robe faite pour le Seigneur dans son enfance ait grandi avec lui & ne se soit pas usée en étant portée, comme les vêtements des Israélites dans le désert. Mais cette légende n'a aucun fondement...

« C'était l'usage que les habits d'un condamné à mort appartinssent aux exécuteurs. Le Sauveur avait deux vêtements, une robe & un manteau. Les soldats coupèrent le manteau en quatre, parce que c'était un grand carré d'étoffe dont les morceaux pouvaient s'utiliser. Mais on ne pouvait pas couper la robe sans la détruire entièrement (1)

« Les soldats agirent ainsi tout naturellement & sans savoir qu'ils accomplissaient à la lettre la prophétie de David (2). On a dit d'une manière plus vraisemblable que Notre-Seigneur aurait eu, non pas deux vêtements, mais cinq, savoir : 1° un caleçon; 20 une première robe servant de chemise, en lin ou en coton; 3º une première robe en laine; 4º une seconde robe en laine, sans couture; 5º un manteau. Beaucoup de religieux sont encore vêtus ainsi. Qu'est devenue la robe du Seigneur après la crucifixion?  Nous n'avons pas de renseignements positifs. Mathieu de Westminster, chroniqueur de la fin du XIIIe siècle, assure que Pilate avait acheté cette robe. Accusé devant l'empereur Caligula de nombreux méfaits, il pensait qu'il ne serait jamais condamné, s'il était protégé par la robe de celui qu'il avait fait mettre à mort. Véronique découvrit cette ruse & Pilate fut puni. Mais cette histoire n'a aucun fondement.

« Auprès de la croix étaient des amis & des ennemis de Jésus, savoir : d'une part, sa sainte mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, Marie-Madeleine & saint Jean; d'autre part, les chefs de la nation juive & le peuple excité par eux & les soldats romains. La robe échut à un soldat, à un ennemi, qui ne pouvait y attacher aucun prix d'affection, à qui il ne pouvait être permis de la porter: elle était trop différente de son habit militaire. Il devait naturellement désirer la vendre. Mais il avait tout près des personnes pour lesquelles ce vêtement devait avoir une valeur inestimable, qui devaient en offrir une somme d'argent, sans attendre qu'on la leur demandât. C'était l'évangéliste saint Jean, mais surtout les saintes femmes, en particulier sainte Madeleine. Une petite somme d'argent parut naturellement au soldat préférable à la robe, qui fut sans doute cachée dans une famille chrétienne pendant tout le temps de la persécution des chrétiens par les Juifs & les païens, c'est-à-dire pendant les trois premiers siècles. Un petit nombre de chrétiens pieux connut son existence & le lieu où elle était déposée, & le transmit par tradition orale.

« Ses dépositaires durent avoir soin de la cacher & de la soustraire aux insultes ou même à la spoliation des persécuteurs; car nous voyons les Juifs, au commencement du IIe siècle, ravir aux chrétiens de Smyrne les os de saint Polycarpe & les détruire, uniquement parce que ces reliques étaient chères aux chrétiens. C'est par la même pensée que les païens élevèrent un temple de Vénus sur la place de la crucifixion, pour que les chrétiens fussent privés de la consolation d'y prier.

« La persécution & la nécessité de se cacher cessent au commencement du IVe siècle ; Constantin, fils de Constance Chlore & de sainte Hélène, part de Trêves, capitale des Césars d'Occident.

« Bataille au pont Milvius en 312. Liberté de l'Église. Domination de Constantin sur tout l'empire romain en 313. Concile de Nicée en 325. Voyage de sainte Hélène en terre sainte en 326.

« 2º Sainte Hélène.
_______________________________________________________________

(1) Dom Calmet, Dictionnaire historique, critique, chron., géogr. de la Bible, t. IV, p. 26-28.
(2) Proverbes XXXI, 13 ; comparez 19 & 21.
(3) Rois, XI, 19.
(1) Calmet, Commenter, lit, in Joann.,  XIX, 23.
(2) Ps. XXI.


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Message  Louis Jeu 31 Déc - 12:12


TRÈVES.

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« 2º Sainte Hélène. — Après la victoire sur Maxence (312), Constantin règne avec Licinius & proclame la liberté de religion; il fait couronner sa mère impératrice & sainte Hélène, revêtue de cette dignité, se rend en terre sainte (326). D'après les informations données par les habitants, elle trouva le saint sépulcre, la sainte croix, le titre de la croix & les saints clous. (Voir les témoignages d'Eusèbe, évêque de Césarée, Rufin, prêtre d'Aquilée, qui l'avaient accompagnée, & Théodoret, évêque de Tyr en Syrie.) A ce voyage & au séjour de sainte Hélène en terre sainte se rattachent les traditions de l'église de Trèves. Sainte Hélène, dit cette tradition, après son retour de terre sainte, donna à l'église de Trèves, par suite de son attachement particulier pour sa ville natale, la sainte robe, par l'intermédiaire de saint Agricius, évêque de Trêves.

« Les documents contemporains manquent, & nous ne pouvons avoir de certitude à ce sujet; mais cette tradition a toutes les vraisemblances pour elle. A la cessation de la persécution (313) cessèrent les causes qui obligeaient à cacher une sainte relique telle qu'un vêtement du Christ.

« Treize ans plus tard, sainte Hélène apparaît en terre sainte où, selon toute vraisemblance, la sainte robe devait se trouver... Il n'y avait plus de danger à courir, & chaque chrétien devait donner volontiers à la pieuse impératrice les objets les plus précieux qu'il pouvait posséder & qu'elle devait largement récompenser. La découverte de la sainte croix avait dû, en outre, faire ressortir le prix que sainte Hélène attachait aux reliques.

« La circonstance que les auteurs qui ont parlé de la découverte de la sainte croix n'ont pas parlé de la sainte robe n'infirme en rien notre tradition.

« D'ailleurs, cette découverte était un événement public, & l'impératrice dut être mise en possession de la sainte robe d'une manière privée, connue seulement de peu de personnes.

« Il est naturel qu'elle ait fait ce cadeau à l'église de Trèves. Elle avait donné à son fils Constantin, à Constantinople, une partie de la sainte croix & un des saints clous, & il est invraisemblable qu'elle ait laissé la ville de Trêves, où elle avait plus longtemps résidé, sans une marque de son attachement. On conteste qu'elle y soit née, mais il est indubitable qu'elle y vécut longtemps, depuis 306, dit-on, jusqu'à la défaite de Maxence, & qu'elle y embrassa le christianisme.

« Constance Chlore, son époux, empereur, avait en 292 établi sa résidence à Trêves, comme capitale des Gaules, & même de tout l'empire romain au delà des Alpes... Aussi l'appelait-on la seconde Rome. Et elle avait le même rang dans la hiérarchie ecclésiastique, car son église était peut-être la plus ancienne au delà des Alpes. Son évêque avait droit de primat de toutes les églises des Gaules & de ce côté de la Germanie...

« 3º Témoignages écrits à l'appui de la tradition de l'église de Trèves, concernant la sainte robe.

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Message  Louis Sam 2 Jan - 11:18


TRÈVES.

SUITE

Témoignages écrits à l'appui de la tradition de l'église de Trèves, concernant la sainte robe. — L'archevêque Jean Ier, en faisant faire une réparation à la cathédrale, tomba sur la place où la sainte robe était cachée (1196). C'est alors pour la première fois, autant que le dit l'histoire, que la sainte robe fut exposée à la vénération des fidèles. La connaissance du lieu où était la relique avait disparu de la mémoire des hommes ; mais si on ignorait sa place, on savait qu'elle était dans la cathédrale de Trèves.

« Il en est parlé dans une lettre écrite par l'empereur Frédéric Ier à l'archevêque Hillin (1157). Il lui dit : « Igitur quia vos estis cis Alpes & cor regni, & metropolis illa vestra, Treviris inquam inclyta,  quæ inconsutili præpollet tunica Domini... »

« On lit dans la vie de saint Agricius, recueillie par les Bollandistes dans un manuscrit de l'abbaye de Saint-Maximin, antérieur au XIIe siècle, le témoignage suivant : « Verissima narratione majorum didicimus » (dit l'auteur), qu'au temps de saint Agricius, souvent des fidèles demandaient avidement ce qu'était un vêtement du Seigneur que saint Agricius avait déposé à la cathédrale dans une caisse. Les uns disaient que c'était la robe sans couture, d'autres que c'était le manteau de pourpre, duquel il avait été revêtu pendant sa Passion, d'autres que c'étaient les souliers du Sauveur.

« A la fin de cette vie, on trouve que l'ouverture de cette caisse ayant été demandée souvent, & empêchée d'une manière surnaturelle, personne n'avait plus osé l'ouvrir. Les Bollandistes font observer que cette vie a été écrite avant 1196. Or, comme elle dit : « Verissima majorum narratione, »  cela fait remonter la tradition bien avant le XIIe siècle.

« Une décrétale attribuée au pape Sylvestre Ier, du temps de l'archevêque de Trêves, Valusien, c'est-à-dire de la fin du Ve siècle, dit : « Quem prioratum ego Sylvester Petri servus successorque indignus per patriarcham Agricium renovans confirmo. Ad  honorem patriæ Dominæ Helenæ Augustæ. metropolis ejusdem indigenæ, quam ipsa felix per apostolum Mathiam a Judæa translatum cum tunica & clavo Domini & dente sancti Petri & sandaliis sancti Andreæ & capite Cornelii papæ cæterisque reliquiis magnifice ditavit specialiterque provexit ».

« On conteste que cette décrétale soit du pape Sylvestre, mais il est certain qu'elle est adressée à l'archevêque Valusien, en 467.

« 4º L'auteur explique le manque d'anciens documents…

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Message  Louis Dim 3 Jan - 10:28


TRÈVES.

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« 4º L'auteur explique le manque d'anciens documents sur la sainte relique par le fait que dans les anciens temps de l'Eglise d'Occident, il n'était pas d'usage de transférer, ni d'exposer, ni même de toucher les reliques des saints.

« Les archevêques de Trêves ont conservé cette coutume jusqu'au XVIIe siècle, & même l'électeur Richard de Graffenklem refusa de montrer la sainte robe à l'empereur Maximilien Ier...

« La sainte robe resta sans être exposée de 1196 à 1512, sous le maître-autel.

« Ce qui explique mieux le silence gardé sur la conservation de la sainte robe, ce sont les dévastations successives de la ville de Trèves, en 406 par les Suèves, les Vandales & les Alains, en 1410 par les Vandales, en 411 & en 415 par les Francs, en 451 par les Huns, enfin en 883 par les Normands. Lors de cette dernière invasion, les reliques furent cachées sous terre, mais, dans cette catastrophe comme dans les autres, un grand nombre de documents écrits périrent. Ceux même qui se rappelaient où les reliques avaient été cachées disparurent. On a donc pu perdre beaucoup de documents antérieurs au Ve siècle, relatifs à la sainte robe. »

« 5º Ici se trouve un examen …

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Message  Louis Lun 4 Jan - 11:21


TRÈVES.

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« 5º Ici se trouve un examen des chroniques franques qui sont en contradiction avec la tradition de Trèves...

« 6° Les renseignements…

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Message  Louis Mar 5 Jan - 10:59


TRÈVES.

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« 6° Les renseignements des chroniqueurs du moyen âge ne sont pas en opposition avec les traditions de l'église de Trêves.

« Le vêtement nommé par les chroniqueurs tunica. trouvé en 590 à Jaffa, au dire de Frédégaire, puis envoyé à Jérusalem pour être conservé avec la sainte croix, eut pendant longtemps le même sort que la sainte croix conservée à Jérusalem. L'un & l'autre furent enlevés lors de la prise de Jérusalem par les Perses, sous le règne de Chosroës (614), puis recouvrés par l'empereur d'Orient, Héraclius, lors de sa victoire sur les Perses (621). Leur reddition fut une des conditions de la paix, & ils furent envoyés à Constantinople. Plus tard, lorsque l'empereur Charlemagne eut l'idée d'épouser l'impératrice Irène, ce vêtement fut envoyé à Charlemagne & donné par lui au monastère de femmes d'Argenteuil, où Gisèle, une de ses filles, était abbesse...

« Le trop célèbre Calvin, parlant du vêtement conservé à Argenteuil, ne le nomme pas « tunique. » Il distingue le vêtement conservé à Trèves du vêtement conservé à Argenteuil, & dit que ce dernier est tout pareil au vêtement qui sert à dire la messe, nommé chasuble. Les Bollandistes disent de la sainte robe : « Ea tunica nunc Treviris religiose asservatur. » Saussai , qui vivait à Paris, dans le Martyrologium Gallicanum, dit, au sujet de la fête de sainte Hélène, le 18 août: « Elle envoya à Trèves, pour y être conservée comme une relique, la robe sans couture du crucifié, avec d'autres souvenirs. » Cornélius à Lapide dit, dans son commentaire sur l'évangile de saint Matthieu : « Cette robe sans couture est maintenant « conservée respectueusement & montrée à Trèves. »

« Enfin, le jésuite Drexelius, dans son ouvrage De Christo moriente, dit : « Ce vêtement (tunica) du Seigneur est aujourd'hui conservé à Trèves; il est d'une couleur violette, noirâtre, bien qu'en vérité on n'en puisse pas reconnaître la couleur... »

« L'église de la Madeleine, à Cologne, prétend avoir un vêtement du Sauveur; mais aucune preuve n'est apportée à l'appui de cette prétention. C'est donc, sans doute, une copie. L'église de Saint-Jean-de-Latran a eu la même prétention, mais cette prétention se trouve démentie par une bulle de Léon X qui reconnaît les droits de l'église de Trèves (1514), & lui accorde des indulgences à ce sujet.

« Diverses expositions de la sainte robe.—Découverte & première exposition de la sainte robe dans la cathédrale de Trêves, en 1196...

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Message  Louis Mer 6 Jan - 10:09


TRÈVES.

SUITE

« Diverses expositions de la sainte robe.—Découverte & première exposition de la sainte robe dans la cathédrale de Trêves, en 1196...

« 7º — L'électeur Richard de Graffenklem, pour entretenir cette dévotion, pour obtenir aussi des ressources afin de réparer la cathédrale qui était en mauvais état, demanda au saint-siége d'accorder des indulgences aux fidèles qui viendraient en pèlerinage auprès de la sainte robe & contribueraient par leurs dons à l'entretien de la cathédrale.

« Le pape les accorda & ordonna qu'à l'avenir la sainte robe serait exposée tous les sept ans à la vénération des fidèles, que cette exposition coïnciderait avec la « translation d'Aix-la-Chapelle,... » palladium Aquisgrani, qui commence le 7 juillet & dure quinze jours. Seulement l'exposition de Trèves devait commencer trois jours plus tard (le 10 juillet). La bulle de Léon X est du 26 janvier 1514. Elle est de trois ans antérieure à la prétendue réforme de Luther (1517). Elle rappelle l'antiquité de l'église de Trèves, sa dignité, la magnificence de sainte Hélène à son égard, &c. Elle reconnaît que cette église est célèbre par la possession de « la robe sans couture de Notre-Seigneur Jésus-Christ, d'un des saints clous & d'autres reliques données par sainte Hélène, &c. »

« A cette occasion il se forma à Trèves une confrérie sous le titre « de la Passion & de la « sainte robe de Notre-Seigneur Jésus-Christ. »

« La robe fut encore exposée en 1531, 1545, 1552, 1585, 1594, 1640, 1655. Par suite des guerres qui ont ravagé ce malheureux pays, la relique fut souvent retirée de Trèves pour être mise en sûreté. De là naquirent sur sa propriété des prétentions du duc de Nassau & d'autres.

« En 1657, la sainte robe, par suite d'une invasion des Français dans l'électorat, fut portée à Ehrenbreitstein, où elle resta longtemps, dans un local spécialement approprié, au-dessous de l'arsenal.

« Elle n'avait jamais été montrée en particulier. Elle était renfermée dans trois caisses, entrant l'une dans l'autre, entourée de cuir & de linge, garnie à l'intérieur de coton, & enveloppée d'une triple enveloppe de damas de soie de diverses couleurs. Chacune des trois caisses était pourvue de trois serrures, avec trois clefs différentes, dont 1'électeur avait une, & le chapitre les deux autres. Quand la sainte robe fut à Ehrenbreitstein, il fallait une négociation avec le chapitre, si l'électeur voulait montrer la sainte robe. Non-seulement le chapitre conservait les deux clefs nécessaires, mais il avait le droit de se faire représenter par deux de ses membres à l'ouverture des caisses & de les sceller à leur fermeture du grand sceau du chapitre, de leur sceau personnel, & de signer le procès-verbal des deux opérations. »

En 1725, 1734, 1765 1789, 1809, l'auteur raconte les expositions & les vicissitudes de la sainte robe, qu'on éloignait des agitations & des dangers de la guerre.

« En 1810 le roi de Bavière prétendit à la propriété de la sainte robe, parce qu'elle était restée à Bamberg, ville sécularisée qui lui était échue. Il voulut même la faire enlever pendant son transport à Augsbourg. Mais heureusement l'évêque de Trèves était fort en faveur auprès de l'empereur Napoléon, lequel demanda formellement la sainte robe à l'ancien électeur. Ce dernier céda à une sollicitation si puissante, & en 1810 Mgr Mannay envoya M. Cordel, son vicaire général, assisté de deux chanoines, prendre possession de la sainte robe.

« Cette remise eut lieu le 28 juin 1810. Le gouvernement de Nassau, qui était resté inactif depuis l'année précédente, envoya à l'ancien électeur un mémoire nouveau daté du 7 juillet 1810; mais quand ce mémoire arriva, la remise de la sainte robe aux délégués du nouvel évêque de Trêves avait déjà eu lieu.

« Les délégués de Mgr Mannay, MM. Cordel & Schimper, furent très-bien reçus par l'ancien électeur, qui leur recommanda le secret. Ils repartirent le 28, arrivèrent le 8 juillet à Merzig. Là, la sainte robe fut portée dans l'église & gardée par la garde nationale. Le lendemain elle fut placée sur un chariot spécial, paré de fleurs, de guirlandes & de rubans. Enfin, ce précieux dépôt, accueilli partout par les paroisses venant en procession, arriva à l'église Saint-Mathias. L'évêque y vint, escorté du séminaire, & là, la sainte robe lui fut remise. Puis le cortège rentra dans Trêves au milieu d'un enthousiasme inexprimable; il se dirigea vers la cathédrale. La caisse contenant la sainte robe fut déposée dans la chambre aux reliques, pour être ouverte le 31 juillet suivant. Les sceaux furent reconnus & on remarqua que pendant que la sainte robe avait été transportée dans l'intérieur de l'Allemagne, elle avait atteint la frontière de la Bohème. »

DESCRIPTION DE LA RELIQUE EN 1810…

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Message  Louis Jeu 7 Jan - 11:49


TRÈVES.

SUITE

DESCRIPTION DE LA RELIQUE EN 1810.

« Lorsqu'en 1810 on ouvrit la caisse, la clef remise par l'électeur ouvrit une des serrures. Dans l'intérieur était une autre caisse couverte de cuir & pourvue de trois serrures. Deux furent ouvertes par la clef de l'électeur.

« Le couvercle étant levé, on trouva une troisième caisse entourée de coton, puis enveloppée d'une toile. La toile étant défaite, on vit que la caisse était pourvue d'un lacs rouge & garnie de vingt-cinq sceaux intacts comme le portait le dernier procès-verbal, puis de deux serrures, dont une fut ouverte avec la clef. Dans la caisse on trouva une couche de coton, puis trois enveloppes de soie, Tune bleue, l'autre rouge & l'autre blanche. Enfin on vit la sainte robe elle-même laissée dans toute sa longueur, mais pliée dans le sens de la largeur. La sainte robe fut enlevée avec le taffetas blanc, étalée sur l'autel de la chapelle. Sur le devant elle parut comme feuilletée, & on remarqua que précédemment, pour mieux conserver le vêtement, on y avait appliqué une étoffe très-fine, qui s'était détachée par l'effet du temps & s'en allait en petits feuillets. Beaucoup de ces petits feuillets tombèrent & furent ramassés par les assistants. On les a souvent appelés parcelles de la sainte robe, mais ils n'en font pas partie ; pas la plus petite parcelle de la sainte robe n'a été séparée, la haute antiquité du vêtement est évidente.

« Agricius disait de la sainte robe : « On n'y voit nulle trace de couture. Tout le vêtement est d'un seul tissu, comme le dit la sainte Écriture; les manches sont larges & n'ont pas de plis; aucun homme de l'art ne peut distinguer le mode de tissage... Il est difficile d'en déterminer la couleur; elle paraît tantôt rouge pourpre, tantôt bruni, tantôt orange, comme le pollen de lis. Comme je l'ai éprouvé moi-même, le spectateur éprouve un sentiment étrange; d'abord il jette ses yeux sur la robe dans un transport d'amour, puis il les détourne par respect: on jurerait qu'une puissance divine y réside. On croirait y voir çà & là des taches de sang. »

« A la lisière inférieure on voit des sortes de traits jaunâtres comme des membres de lettres, mais ils sont si effacés par le temps, qu'on ne peut pas reconnaître ce que c'est.

« Pour sa couleur : Colore a punico haud multum discrepante; sic ut a luce tamen perstricta, rutilet instar minii nativi, & ad pigmenta necdum parati.

« Cela s'accorde avec la description donnée par le chapitre sous Philippe-Christophe. On peut à peine reconnaître de quelle matière sont les fils; mais c'est une matière légère & de belle qualité; la couleur est brune ou brun-rouge. La description du chanoine Marx (en 1655) s'accorde avec celle-ci.

« Masenius, dans des notes sur Brower, a déterminé la forme & la dimension de la sainte robe. « La sainte robe a des manches larges; les manches ont 1 pied ½ de long, 1 pied de large. La largeur totale du vêtement dans le haut, avec les manches, est de 5 pieds 4 pouces;  au-dessous des manches, à la place de la poitrine, de 2 pieds & un peu plus de 3 pouces.

« En bas, la largeur est de 3 pieds 7 pouces; la largeur totale du vêtement est de 5 pieds 1 pouce ½. En haut entre les épaules, est une ouverture pour mettre la robe en la passant par-dessus la tête. »

« Le procès-verbal du vicaire Cordel (1810) est parfaitement d'accord avec ces anciens documents. « J'ai mesuré la sainte robe, elle a en haut avec les manches 5 pieds 5 pouces de large, en bas 3 pieds 6 pouces, en longueur 5 pieds par derrière, 4 pieds 9 pouces par devant. Elle est plus brune à l'intérieur qu'à l'extérieur; blanchâtre en quelques places, grisâtre dans le reste. » (Après l'exposition la sainte robe fut encore exactement examinée.) On la regarda encore de plus près, on n'y trouva aucune couture, mais le derrière avait été recouvert de gaze, parce que le tissu se défaisait en beaucoup de places & que les fils pendaient; le devant était recouvert d'un damas à fleurs rouges, disparu pour la plus grande partie & qui restait attaché comme par petites feuilles... A la manche droite est une déchirure qui paraît avoir été faite violemment, car l'étoffe à cette place paraît solide & comme  neuve. Les fils sont si fins qu'on les distingue à peine à l'œil nu : la matière paraît être des filaments d'orties. »

« L'exposition eut lieu du 9 au 27 septembre 1810, avec beaucoup de pompe & de décoration. La sainte robe fut exposée derrière une monture de verre, à l'entrée de la chambre du trésor. Les fidèles y venaient par l'escalier de marbre, montant à gauche & descendant à droite. Il en venait de 20 à 30,000 par jour. Tout se passa dans le plus grand ordre. Le lundi 1erer octobre la sainte robe fut retirée & déposée sous la table du maître-autel. »

NOTICE SUR LE SAINT CLOU CONSERVÉ À TRÈVES…

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Message  Louis Ven 8 Jan - 11:17


TRÈVES.

SUITE

NOTICE SUR LE SAINT CLOU CONSERVÉ À TRÈVES.

« ... Le premier renseignement sur le saint clou de Trêves, en dehors de ceux qui en font mention conjointement avec la sainte robe, se trouve, pour l’année 980, dans Braver, qui écrit : (Note de Louis: Le texte qui suit est donné en latin. Il sera publié sur demande. Bien à vous.

« Braver raconte comment, dans l'année 1027, l'évêque Théodoric de Metz, faisant dans la cathédrale le service divin pendant le pèlerinage de Pozzo en terre sainte, fit par une fraude fabriquer un clou pareil, déroba le véritable, mit le faux à sa place, & comment il fut forcé par un miracle de rendre à la cathédrale le véritable clou.

« L'évêque, pendant qu'il officiait, avait caché le saint clou dans son sein; mais comme il revenait de l'autel accompagné de son clergé, le sang se mit à couler en abondance de son corps sur le sol, & ces gouttes de sang dégouttaient de son bras. Revenu dans la sacristie, il dut avouer ce qu'il avait fait & rendre le saint clou.

« Au temps de la révolution française, en 1794, le saint clou, avec la sainte robe & d'autres trésors de la cathédrale, furent emportés de l'autre côté du Rhin. L'église cathédrale de Limbourg, au duché de Nassau, possède encore de précieux trésors appartenant originairement à l'église de Trèves. Le duc de Nassau donna le saint clou au prince de Metternich, & celui-ci, avant sa mort, le rendit à notre cathédrale. »

RELIQUE DE LA VRAIE CROIX.

« Dans l'église du faubourg de Saint-Mathias on conserve une partie de la sainte croix, d'une grosseur très-respectable, & renfermée dans une cassette qui dépasse tous les travaux de ce genre, tant par la richesse de l'or, de l'argent & des pierres précieuses qui l'ornent, que par l'excellence du travail. Des pierres précieuses, polies ou taillées du temps des anciens Romains & des Grecs, y sont fixées. Le travail de filigrane est si délicat qu'il ne peut être bien vu & apprécié qu'avec une loupe. C'est un travail du Xe siècle. Henri d'Ulmen de Trêves, guerrier de la croisade de Constantinople, rapporta avec lui ce précieux trésor qu'il avait dérobé à l'église de Sainte-Sophie & en fit don à l'église alors dédiée à saint Euchaire, aujourd'hui dite de Saint-Mathias. Un tableau porte l'inscription suivante :

« Anno ab incarnatione Domini MCCVII, Henricus de Ulmena attulit lignum sanctæ  crucis de civitate Constantinopolitana & hanc magnam portionem ipsius ligni sacri ecclesiæ sancti Eucharii contulit. »

TRADITIONS DE L'ÉGLISE CONCERNANT LA SAINTE ROBE

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Message  Louis Sam 9 Jan - 12:05


TRÈVES.

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TRADITIONS DE L'ÉGLISE CONCERNANT LA SAINTE ROBE,

d'après les recherches historiques de MM. Gildemeister & de Sybel.

« .... Un poëme du XIIe siècle en vieil allemand, sous le titre suivant: Le roi Orendel de Trèves & la robe grise (fabuleux dans tout son ensemble), sert au moins pour prendre date ; par les renseignements qu'il donne & par son origine, il peut fournir des données historiques. Il est, du reste, bien connu des érudits allemands, qui en ont souvent parlé dans diverses publications. En voici la donnée : La robe grise fut filée par Marie, de la laine d'un petit agneau. Sainte Marie la tissa, & le Christ la mit. Après la crucifixion, elle fut donnée au roi Hérode, lequel la donna à un Juif qui lui avait rendu de longs & fidèles services. Le Juif, qui voulut la mettre, y remarqua des taches de sang qu'il ne put pas laver, malgré tous ses efforts. Le fait fut rapporté au roi Hérode, qui défendit au Juif, sous peine de la vie, de revêtir cette robe....

« Il existe un autre poëme en vieil allemand, relatif à la sainte robe, c'est celui du roi Rother. Il a été composé à la fin du XIIe siècle, mais il vient de l'antiquité païenne des anciennes Sagas du Nord, avec un mélange d'histoires de l'Orient & d'histoires de géants. On trouve, du reste, aussi dans les Sagas des traces de l'histoire d'Orendel.

« Les deux poëmes ont de nombreux rapports.

« L'histoire de Rother présente cette particularité, qu'elle se rapporte bien à des difficultés survenues entre l'empereur grec Alexis Comnène, sa cour & les croisés lors de la première croisade.

« Traditions populaires sur la sainte robe. —Un Juif de Jérusalem, qui trafiquait des antiquités, acheta contre autre chose, à un soldat, la sainte robe. Il la jeta dans une caisse, dans sa chambre de débarras, & ne s'en occupa plus. Ce même Juif avait une servante chrétienne très-laborieuse, qu'à cause de cela il aimait beaucoup ; c'était sainte Hélène. Sainte Hélène venait souvent dans cette chambre & remarquait une lueur merveilleuse sortant de la caisse. Un jour elle regarda la robe & vit que c'était la robe du Christ. Elle la demanda à son maître, qui la lui donna. Munie de ce trésor, elle quitta la maison du Juif & alla toujours droit devant elle. Il faisait très-chaud; enfin, toute fatiguée, elle s'assit sur le chemin. Il vint à passer un attelage avec deux chevaux qui s'approcha d'elle. Comme elle était fatiguée, & cependant ne pouvait pas rester là, elle monta dans la voiture avec la sainte robe. A l'instant les chevaux s'emportèrent & coururent jusqu'à ce qu'ils fussent devant la cathédrale de Trèves. Alors sainte Hélène vit qu'elle devait y déposer la sainte robe. En effet, elle y est restée.

« Le roi Hérode avait acquis, on ne dit pas comment, la sainte robe tirée au sort par les soldats; il prisait beaucoup ce trésor. Il avait une servante chrétienne très-pieuse, c'était sainte Hélène. Pendant plusieurs années, quand elle voulait demander ses gages, elle vit en songe saint Pierre qui lui conseillait de demander pour ses gages, au lieu d'argent, la sainte robe, puis de s'enfuir en l'emportant. Elle fit donc cette demande pendant trois ans & fut repoussée. Enfin Hérode se trouva saisi d'une telle angoisse qu'il ne trouva de repos qu'en lui donnant la sainte robe. Munie de ce trésor, elle s'en fut marchant jour & nuit. Enfin elle arriva dans une belle vallée, où se trouvaient un fleuve & une ville. Elle passa sur le pont, & à l'instant toutes les cloches de la ville se mirent à sonner toutes seules. Les habitants de la ville ne comprenaient rien à ce prodige. Enfin ils découvrirent que cela avait lieu à cause de la présence de la sainte robe, qui fut déposée à la cathédrale.

« Dans d'autres traditions, la servante chrétienne qui apporta la sainte robe à Trèves ne se nomme pas Hélène…

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Message  Louis Dim 10 Jan - 11:19


TRÈVES.

SUITE

TRADITIONS DE L'ÉGLISE CONCERNANT LA SAINTE ROBE. [SUITE]

« Dans d'autres traditions, la servante chrétienne qui apporta la sainte robe à Trèves ne se nomme pas Hélène.

« Cependant, en général, la tradition populaire est d'accord avec la tradition ecclésiastique pour représenter la sainte robe comme apportée par sainte Hélène.

« Parmi les pèlerins illustres que les légendes populaires envoient au saint sépulcre, on trouve Charlemagne, qu'on veut avoir été en pèlerinage à Jérusalem.

« Le fond de toutes les légendes populaires est donc que sainte Hélène a apporté la sainte robe à la cathédrale de Trêves.

« Les poëtes qui ont écrit les poëmes de la Robe grise & de Rother y ont fait des changements ; mais il y a une chose qu'ils n'ont pas pu changer, c'est ce fait : la sainte robe a été apportée à Trèves.

« Quelle est la véritable couleur de la sainte robe?

« Il est dans la nature des choses que la couleur originelle de ce vêtement ait, dans le cours des siècles, perdu sa vivacité & soit devenue pâle. La lettre circulaire émanant de l'archevêque Charles Gaspard, avant l'exposition solennelle de 1655, emploie certainement une expression juste sur l'état actuel en disant : tunicam decoloratam.

« On peut rapprocher à ce sujet des recherches sur une tunique égyptienne rapportée par le général Régnier, & donnée en 1801 à la bibliothèque de l'Institut (Rapport de Monge; voir Mémoires de l'Institut royal de France, Académie des inscriptions & belles-lettres, Paris, 1821, t.V, p. 62-64).

« La couleur pâle & effacée qu'a actuellement la sainte robe est donc assez bien exprimée par le mot grise employé par nos anciens poètes.

« Lors de l'exposition de la sainte robe, à Trêves, en 1810, M. Cordel, alors vicaire général du diocèse, dans un procès-verbal publié le 31 juillet, dit textuellement : « Elle est plus brune intérieurement qu'extérieurement, blanchâtre en quelques places, grisâtre dans le reste. «

« Agricius apporta la sainte robe à Trêves en 327 ; l'auteur du vieux poëme vivait en 1100, c'est bien assez de différence de temps pour qu'un tissu se décolore. L'auteur en question dit : « La robe grise a des taches de sang, taches du sang du Sauveur crucifié. »

« Ce passage se trouve dans les manuscrits, dans le plus ancien texte du poëme.

« Les taches de sang, comme la couleur, ne peuvent être appréciées que par la vue de la robe. L'archevêque Charles Gaspard, dans sa circulaire de 11655 précitée, dit : « Tunicam divini corporis tactu consecratam, dominici corporis purpura tinctam

« Les traditions populaires dont nous avons parlé remontent à plusieurs siècles avant le XIIe.

« Un événement qui eut lieu bien longtemps avant l'année 1054 le prouve clairement…

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Message  Louis Lun 11 Jan - 11:01



TRÈVES.

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TRADITIONS DE L'ÉGLISE CONCERNANT LA SAINTE ROBE. [SUITE]

« Un événement qui eut lieu bien longtemps avant l'année 1054 le prouve clairement.

« Nous lisons dans la vie de saint Agricius, publiée en 1054, que, d'après un récit conservé par les ancêtres, un pieux évêque de Trèves, entendant différents bruits sur la nature des reliques déposées à la cathédrale de Trèves par saint Agricius, les uns affirmant que c'était la robe sans couture, d'autres le vêtement de pourpre (de la flagellation), d'autres les souliers du Rédempteur, voulut s'assurer de la réalité. Il ordonna un jeûne de trois jours dans tout le diocèse, puis on appela en conseil le clergé & le peuple. La réunion eut lieu à la cathédrale. On choisit, pour ouvrir le coffre de saint Agricius, un moine remarquable par sa piété & sa dévotion. A peine ce saint homme eut-il levé le couvercle du coffre, qu'il devint aveugle. On en conclut qu'aucun homme pécheur ne devait contempler ce trésor, & depuis ce jour personne ne demanda plus l'ouverture du coffre.

« Il résulte de cela que, longtemps avant l'année 1054, on croyait avoir à Trèves la robe sans couture. C'était la croyance générale.

« Les bruits relatifs au vêtement de pourpre & aux souliers ont moins de consistance & sont exceptionnels.

« Une lettre de l'empereur Frédéric Ier à l'archevêque de Trêves, en date de 1157, dit : « Igitur quia vos primas estis cis Alpes & cor regni,  & metropolis illa vestra, Treviris inquam inclyta, quæ inconsutili præpollet tunica Domini. »

« En 1196, comme le font observer MM. Gildemeister & de Sybel, d'accord avec les écrivains ecclésiastiques, la sainte robe fut, pour la première fois, publiquement exposée. Et en 1120, plus de soixante-dix ans auparavant, l'auteur du poëme de la Robe grise connaissait non-seulement les légendes populaires & la tradition ecclésiastique à ce sujet, mais connaissait encore la couleur de la sainte robe & savait qu'il s'y trouvait des taches du précieux sang du Sauveur.

« Ces deux particularités n'ont pu être connues que par la vue. Si la première exposition publique n'a eu lieu qu'en 1196, cette connaissance ne s'explique que de deux manières : ou la sainte robe a été vue avant 1196, ou les particularités en question ont été connues par le témoignage de ceux qui ont apporté la sainte robe à Trèves, & la description en remonte à saint Agricius & à sainte Hélène. MM. Gildemeister & de Sybel n'admettant pas d'exposition avant 1196, il faut donc admettre que la description de la sainte robe remonte jusqu'au temps des Romains. C'est aussi la tradition de l'église de Trèves. »

ANCIENNETÉ  DE LA RELIQUE PROUVÉE PAR LES MONUMENTS…

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