Saint Wenceslas, Duc de Bohême.

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Message  Louis Dim 30 Sep 2018, 4:12 pm

Les Petits Bollandistes a écrit:

SAINT WENCESLAS, DUC DE BOHÊME,

MARTYR À BOLESLAW, PRÈS DE PRAGUE.

936. — Pape : Léon VII.

La vie des bons est toujours à charge
à ceux dont les mœurs sont corrompues.

Saint Grégoire le Grand.

Il n'est rien de fixe sur la terre, et tout ce qui est sous le ciel est sujet à l'inconstance ; les sceptres mêmes et les couronnes, quoiqu'elles soient environnées de gardes comme pour les défendre des injures de la fortune, ne sont pas exemptes des révolutions funestes qui font si souvent gémir les peuples. Tel est né dans la pourpre, qui finit sa vie dans la misère, et ce qui est plus terrible, quelquefois par une mort sanglante et cruelle. Nous avons un exemple de cette étonnante vérité dans le Saint dont nous écrivons la vie.

L'histoire de Bohême nous apprend qu'il eut pour père Wratislas, duc de cette province, prince très-chrétien et très-catholique, et pour mère Drahomire, femme païenne qui, dissimulant la corruption de son esprit, nourrissait néanmoins au fond de son cœur une haine mortelle contre les serviteurs de Jésus-Christ. Ludmille, mère du duc, s'aperçut assez de l'impiété de sa bru ; c'est pourquoi, craignant qu'elle ne corrompît son fils Wenceslas, qui était héritier présomptif de la couronne, elle le demanda pour l'élever auprès d'elle et lui donner les premières notions de la piété. Lorsqu'il fut en âge d'apprendre les sciences, elle le mit premièrement sous la conduite d'un très-sage précepteur nommé Paul, puis elle l'envoya à Budex, ville peu éloignée de Prague, afin d'y achever ses études. Le jeune prince y fit un progrès merveilleux par les soins de son aïeule, et y donna en même temps tant de marques d'une vertu solide et constante, que toute la Bohême se réjouissait dans l'espérance de l'avoir un jour pour duc.

Cependant son père mourut, le laissant encore fort jeune avec Boleslas, son cadet, qui était toujours demeuré auprès de Drahomire. Cette femme ambitieuse et cruelle prit aussitôt la régence en attendant que ses enfants fussent en âge ; et ne voyant plus rien qui mît obstacle à sa fureur, elle la fit éclater contre les prêtres, les religieux et tout le peuple chrétien. Elle fit fermer les églises et défendre, sous peine de bannissement, de prison ou de mort, aux ecclésiastiques, de prêcher au peuple les mystères de la foi, et aux maîtres de les enseigner à leurs élèves. Outre cela, elle changea les magistrats dans Prague, et mit à leur place des païens, qui firent éprouver aux chrétiens tous les outrages imaginables : si un chrétien tuait un païen en se défendant, on ne se contentait pas de le faire mourir, mais on en faisait encore mourir neuf autres pour venger la mort d'un païen sur dix chrétiens.

Ludmille, outrée de douleur de voir cette furieuse princesse exercer de si grandes cruautés contre les fidèles, exhorta Wenceslas, son petit-fils, à prendre au plus tôt le gouvernement de son Etat, l'assurant que sa jeunesse ne lui préjudiciait nullement, parce qu'elle ne manquerait pas de l'assister de ses conseils. Ainsi, toute la Bohème le vit avec joie succéder à l'autorité de son père; mais, pour que la division ne s'élevât pas entre lui et son frère, on donna à Boleslas pour apanage la province de Boleslavie, où Drahomire, leur mère, le suivit, parce qu'ils sympathisaient entièrement d'humeur et d'inclination, ou pour mieux dire, de vice et de cruauté.

Le saint duc, se voyant en possession de la couronne que son père lui avait laissée ….

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Message  Louis Mar 02 Oct 2018, 7:16 am

SAINT WENCESLAS,

SUITE

Le saint duc, se voyant en possession de la couronne que son père lui avait laissée, gouverna ses sujets autant par l'exemple de ses vertus que par la force des lois anciennes.

Il était le protecteur des orphelins, le refuge des veuves et le père des pauvres.

Il abaissait sa dignité jusqu'à porter lui-même sur ses épaules du bois aux nécessiteux que la honte empêchait de découvrir leur misère ; ce qu'il faisait pendant l'obscurité de la nuit, tant pour n'être point reconnu que pour épargner la confusion aux personnes à qui il faisait cette charité ; il ne dédaignait point d'assister aux enterrements des gens de la moindre condition, et même des plus malheureux, auxquels leurs propres parents avaient peine de se trouver.

Il employait des sommes considérables à délivrer les captifs des mains des infidèles ; visitait les prisonniers, les assistait de ses conseils, les consolait par ses exhortations et les secourait par ses aumônes.

Lorsque quelques criminels étaient condamnés au dernier supplice, son cœur se trouvait tellement attendri de compassion, qu'il pleurait leur mort à chaudes larmes, et il leur aurait volontiers chaque fois accordé leur grâce, s'il n'avait appréhendé de nuire au repos de ses sujets.

Quelque élevé qu'il fût au-dessus des autres par sa qualité de prince, il semblait l'oublier et s'en démettre lorsqu'il traitait avec les évêques et les prêtres. Sa dévotion envers la sainte Eucharistie était incomparable : tout ce qui avait rapport à cet auguste mystère lui inspirait de la vénération, et il se faisait gloire d'y contribuer de tout son pouvoir. Il semait de ses propres mains le blé qui devait servir à faire les hosties, et pressait le vin destiné à l'usage du saint sacrifice. Il tenait aussi à très-grand honneur de servir la messe et d'y présenter au prêtre le pain, le vin, l'eau et l'encens.

Il faisait la nuit des processions autour des églises, marchant pieds nus sur la neige et sur la glace durant les plus grandes rigueurs de l'hiver. Il était si peu attaché aux grandeurs de la terre, qu'il délibéra s'il quitterait son sceptre pour entrer dans l'Ordre de Saint-Benoît. Il envoya exprès des ambassadeurs à Rome pour obtenir du souverain Pontife la permission de l'établir dans la Bohême, et peut-être aurait-il exécuté ce projet, s'il n'avait été frappé d'une mort violente que lui procura la cruelle Drahomire, comme nous le dirons dans la suite.

Cette admirable dévotion, si peu commune aux têtes couronnées, bien loin de diminuer…

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Message  Louis Mer 03 Oct 2018, 6:45 am

SAINT WENCESLAS,

SUITE

Cette admirable dévotion, si peu commune aux têtes couronnées, bien loin de diminuer son courage, lui donnait dans les occasions une intrépidité surprenante, fondée sur la parfaite confiance qu'il avait en Dieu. Il en donna des preuves éclatantes dans une guerre qu'il eut à soutenir contre Radislas, prince de Gurime, que quelques séditieux avaient appelé en Bohême, où il ravageait le pays ; il lui envoya d'abord des députés pour l'engager, par les voies de la douceur, à se retirer ; n'ayant rien pu obtenir de lui, il se mit à la tête d'une puissante armée pour l'aller combattre ; mais, pour épargner le sang de ses sujets, au lieu de donner une bataille rangée, il offrit à son ennemi de décider leur différend par un combat singulier entre eux. Radislas accepta le défi et se présenta au duel, étant bien armé, monté sur un bon coursier et tenant la lance sur la cuisse. Wenceslas, au contraire, n'avait qu'une simple cuirasse par-dessus son cilice, avec un sabre à la main, se confiant du reste à la toute-puissance, de Dieu. Ils parurent l'un et l'autre à la tête des deux armées en attendant le signal de se choquer. Dès qu'il fut donné, notre Saint se munit du signe de la croix et avança vers son adversaire, qui, de son côté, vint fondre sur lui à toute bride pour le percer d'un coup de lance ; mais, comme il était sur le point de le faire, il aperçut près du saint duc deux esprits célestes qui lui fournissaient des armes pour se défendre. Il ouït aussi une voix qui lui disait : « Ne le frappe pas ». Ces merveilles l'épouvantèrent tellement que, descendant à l'heure même de cheval, il se jeta aux pieds de Wenceslas et lui demanda pardon. Ainsi la paix fut rétablie dans l'Etat, au grand contentement des Bohémiens, qui ne pouvaient assez louer la Bonté divine de leur avoir donné un tel prince.      

Ce n'est pas la seule fois qu'on l'a vu accompagné par des anges.

Ayant été obligé, de se trouver à la diète que l'empereur Othon Ier avait convoquée à Worms, un jour que l'assemblée se tenait, il alla trop tard à la chambre, parce que la messe qu'il voulait ouïr auparavant fut plus longue qu'à l'ordinaire. L'empereur et les autres princes, qui s'y étaient déjà rendus, trouvant mauvais qu'il fît attendre après lui, avaient résolu entre eux que, lorsqu'il entrerait, pas un ne se lèverait de son siège pour le saluer. Mais dès qu'on le vit paraître, l'empereur changea bien de sentiment; car, l'ayant aperçu au milieu de deux anges qui l'escortaient et le couvraient d'une croix d'or, il se leva de son trône impérial, alla au-devant de lui pour le recevoir et le fit même asseoir à ses côtés. Cette faveur du ciel lui concilia tellement les bonnes grâces de ce prince, qu'en sa considération il érigea le duché de Bohème en royaume, l'exempta de tous les subsides qu'il était obligé de payer à l'empire, et lui permit de porter à l'avenir dans ses armes un aigle noir sur un champ d'argent. Wenceslas accepta ces deux dernières grâces, parce qu'elles étaient également honorables et avantageuses à ses peuples ; mais il ne voulut jamais prendre le titre de roi, que sa modestie ne pouvait souffrir, bien que le même empereur et les autres princes le lui donnassent toujours dans leurs lettres et dans les actes publics, et que ses successeurs, moins humbles et moins modérés que lui, se soient laissé traiter de majesté royale.

Quelque grands que fussent ces bienfaits aux yeux des hommes, toutefois Wenceslas ne les estima presque rien en comparaison du présent que lui fit Othon, du bras de saint Vite, que l'on avait apporté de France à l'abbaye de Corvey ou Corbie, en Saxe, sous l'empereur Louis le Débonnaire, comme nous l'avons dit au 15 juin dans la vie du même saint Martyr, et de quelques ossements de saint Sigismond, roi de Bourgogne, auquel notre Saint portait une singulière vénération, parce qu'il était du même pays que ce prince, originaire de la nation des Vandales. Quand il fut de retour en Bohême, il fit bâtir à Prague une magnifique église dans laquelle il déposa le bras de saint Vite, en l'honneur duquel elle fut consacrée par un évêque que saint Wolfgang y envoya.

Telle fut la vie du prince jusqu'à son martyre, dont son frère Boleslas et Drahomire, sa mère…

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Message  Louis Jeu 04 Oct 2018, 7:20 am

SAINT WENCESLAS,

SUITE

Telle fut la vie du prince jusqu'à son martyre, dont son frère Boleslas et Drahomire, sa mère, furent les auteurs, et que nous allons maintenant décrire. Nous avons remis jusqu'ici à parler de la cruauté que cette nouvelle Jézabel exerça contre Ludmille, sa belle-mère. Le crédit que cette sainte princesse avait auprès du duc, son petit-fils, et le zèle qu'elle faisait paraître pour la conservation et la propagation de la foi catholique, la faisant sécher de dépit, elle résolut de s'en défaire et de la faire mourir. L'exécution ne lui fut pas difficile. Ludmille connut par révélation sa mauvaise volonté ; mais, bien loin de s'en défendre, soit en redoublant ses gardes ou en se tenant toujours dans des lieux de sûreté, elle se prépara, par les sacrements de la Pénitence et de l'Eucharistie et par la distribution de tous ses biens aux pauvres, à recevoir ce coup qui devait lui mériter la couronne du martyre. Lorsqu'elle était dans sa chapelle, faisant son action de grâces après la communion, deux assassins, envoyés par Drahomire, y entrèrent et l'étranglèrent avec le voile dont sa tête était couverte. Ceci arriva presqu'au commencement du gouvernement de Wenceslas. Dieu ne laissa pas ce crime impuni, car les assassins moururent tous misérablement et laissèrent à leur postérité des marques visibles de leur infamie.

Le corps de la Sainte fut enterré à Prague, dans l'église de Saint-Georges ; mais trois ans après, saint Wenceslas le fit transférer dans celle de Saint-Vite, qu'il venait de faire bâtir. On le trouva tout entier et sans corruption, et il sortit de son tombeau une odeur si agréable, qu'il était aisé de juger que l'âme qui avait logé dans ce corps était une des plus belles fleurs du jardin de l'Epoux céleste.

Un parricide si horrible ne put encore assouvir la rage de Drahomire et de Boleslas…

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Message  Louis Ven 05 Oct 2018, 7:12 am

SAINT WENCESLAS,

SUITE

…Un parricide si horrible ne put encore assouvir la rage de Drahomire et de Boleslas; la mère en voulait à son fils, le frère en voulait à son frère. Pour l'assassiner plus sûrement, ils saisirent l'occasion suivante : Boleslas fit une réjouissance publique pour la naissance d'un fils ; il y invita les plus grands seigneurs de Bohême, et il pria aussi le duc, son frère, d'honorer le festin et la compagnie de sa présence. Le Saint connaissait assez leur malice et leur cruauté ; toutefois, il ne voulut pas manquer de s'y trouver, afin que, leur donnant cette marque d'amitié, il pût amollir la dureté de leur cœur. Mais, comme il avait sujet de se défier d'eux, il s'y prépara de même que s'il eût été au martyre. Après s'être confessé et avoir reçu la sainte Eucharistie, il se rendit à Boleslaw, où se faisait cette fête ; il leur donna tous les témoignages possibles de sa tendresse et de sa bienveillance. A la fin du repas, il se relira à l'église pour y faire sa prière, selon sa coutume. Ce fut alors que la cruelle Drahomire, qui n'avait pu trouver l'occasion d'exécuter son détestable dessein, sollicita puissamment Boleslas de s'y transporter pour lui ôter la vie. En effet, il y alla en diligence, et, trouvant le duc en oraison et hors de défense, il lui donna deux coups d'épée dont il tomba mort sur la place : ce fut le 28 septembre vers l'an 936. Son sang jaillit contre la muraille, où le Bréviaire romain dit qu'on le voit encore. A la même heure, le roi de Danemark en eut une révélation et une forte inspiration, de l'honorer comme un martyr : ce qu'il fit en fondant une église sous le nom de Saint-Wenceslas, où Dieu a opéré plusieurs miracles pour relever la gloire de son serviteur. On tient qu'il avait conservé toute sa vie son innocence et la fleur de sa virginité.

Sa mort fut suivie d'une horrible persécution contre les chrétiens ; car le fratricide Boleslas en fit mourir un grand nombre, sous prétexte qu'étant dans les intérêts du défunt, ils pourraient manquer de fidélité à son service. Il persécuta particulièrement les prêtres, porté à cela par les conseils de la cruelle Drahomire, sa mère, qui avait résolu d'exterminer entièrement la religion chrétienne.

Mais cette méchante femme ne demeura pas longtemps sans recevoir le juste châtiment de sa perfidie : car, un jour qu'elle passait dans un lieu où les ossements des martyrs qu'elle avait sacrifiés à sa fureur, et qu'elle avait fait priver de sépulture, étaient dispersés çà et là, la terre s'ouvrit et elle fut engloutie toute vivante dans les enfers avec sa voiture et tous ceux qui étaient dedans et dessus, excepté le cocher qui, étant descendu au son de la cloche pour adorer le Saint-Sacrement qui passait, fut préservé de ce malheur.

Ce terrible exemple devait faire rentrer Boleslas en lui-même ; mais bien loin d'en profiter, il continua ses cruautés ; enfin il fut forcé par l'empereur Othon de rappeler les prêtres bannis et de rétablir la religion chrétienne dans ses Etats.

On le représente : 1° assistant au baptême d'un enfant qu'un prêtre plonge dans l'eau; 2° massacré par son frère, en haine de sa vertu; 3° à cheval ; au-dessus de sa tête un ange qui tient une couronne; 4° debout, armé de pied en cap, tenant une épée et la main appuyée sur un écu où est une espèce de lion ou léopard.

A suivre: CULTE ET RELIQUES…

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Message  Louis Sam 06 Oct 2018, 7:44 am

SAINT WENCESLAS,

SUITE

CULTE ET RELIQUES.

Boleslas, ne pouvant souffrir le récit des miracles que Dieu opérait tous les jours à son tombeau, envoya lever son corps pour le porter secrètement à Prague, dans l'église de Saint-Vite, afin que les miracles qu'il ferait fussent plutôt attribués au pouvoir de cet ancien Martyr qu'à ses mérites. Mais, en voulant obscurcir la gloire de son frère, il servit à l'augmenter admirablement ; car les chevaux qui traînaient le chariot où était cette précieuse relique, conduisant plutôt le cocher que le cocher ne les conduisait, au lieu de passer sur les ponts des deux rivières débordées, les passèrent par-dessus l'eau qui ne mouilla que leurs pieds. Etant arrivés à Prague, avant d'aller à la porte de l'église, ils s'arrêtèrent à la porte de la prison, sans qu'il fût possible de les en faire partir avant qu'il ne fit grand jour et qu'on n'en eût fait sortir tous les prisonniers. Ainsi, quand le corps fut dans l'église, tout le monde vint le voir; le cercueil ayant été ouvert, il se trouva aussi entier que le jour de son enterrement, fait trois ans auparavant, et sans qu'il y parût aucune plaie. Il lui manquait seulement une oreille que Primislave, sœur du Saint, avait trouvée a la porte de l'église où il avait été assassiné. Elle l'avait gardée très-soigneusement ; mais, ayant appris ce qui se passait, elle la renvoya; on ne l'eut pas plus tôt mise à sa place, qu'elle se rejoignit à sa tête comme si elle n'en eût jamais été séparée.

Sa fête est marquée dans les martyrologes au 28 septembre, jour de sa mort. Le pape Clément X, sur les instances de l'empereur Léopold, permit par un bref du 26 juillet 1670 d'en faire l'office semi-double dans toute l'Eglise, mais sans obligation expresse. La fête de sa translation est marquée dans quelques martyrologes an 4 mars.


Acta Sanctorum; Histoire de Bohême, par Jean Dubraw, évêque d'Olmutz en Moravie; Æneas Sylvius; Baillet.
FIN.

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