Temps après la Pentecôte (2016)

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Message  Louis Dim 05 Juin 2016, 2:56 pm

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Aujourd’hui, IIIe Dimanche après la Pentecôte, c’est l’Évangile de la brebis égarée et de la drachme perdue :
S. Luc chap. XV, vv. 1-10. a écrit:
1. En ce temps-là, les publicains et les pécheurs s'approchaient de Jésus pour l'entendre.
2. Or les Pharisiens et les Scribes en murmuraient, disant : Cet homme reçoit les pécheurs et mange avec eux.
3.Et il leur dit cette parabole :
4. Quel est l'homme d'entre vous qui, ayant cent brebis et venant à perdre l'une d'entre elles, ne laisse pas les quatre-vingt-dix-neuf dans le désert, pour aller à celle qui s'est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve?
5. Et lorsqu'il l'a trouvée, il la met plein de joie sur ses épaules ;
6. et venant chez lui, il convoque ses amis et voisins, leur disant : Réjouissez-vous avec moi, parce que j'ai retrouvé ma brebis qui était perdue.
7. Je vous dis que de même il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur faisant pénitence, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de pénitence.
8. Ou quelle est la femme qui, ayant dix drachmes et venant à en perdre une, n'allume pas sa lampe, balayant la maison et cherchant avec grand soin, jusqu'à ce qu'elle la retrouve?
9. Et lorsqu'elle l'a trouvée, elle convoque ses amies et ses voisines, disant : Réjouissez-vous avec moi, parce que j'ai trouvé la drachme que j'avais perdue.
10. Ainsi, je vous le dis, sera la joie dans l'assemblée des Anges de Dieu pour un seul pécheur faisant pénitence.
Homélie de saint Grégoire, Pape.

Vous avez entendu, mes frères, dans la lecture de l’Évangile, que les pécheurs et les publicains s’approchèrent de notre Rédempteur, et qu’ils furent admis non seulement à s’entretenir, mais encore à manger avec lui. Voyant cette condescendance, les Pharisiens en conçurent du dédain pour le Sauveur. Il ressort de ce fait que la vraie justice est compatissante ; la fausse justice, dédaigneuse. Ce n’est pas que les justes ne montrent quelquefois, et avec raison, de l’indignation contre les pécheurs ; mais les actions qu’inspire le zèle de la foi sont bien différentes de celles que provoque l’orgueil.

Les justes ont de l’indignation, mais comme s’ils n’en avaient point ; ils désespèrent des pécheurs, comme n’en désespérant point ; ils les poursuivent, mais c’est en les aimant ; car si le zèle du bien leur met souvent aux lèvres des réprimandes, ils conservent néanmoins au dedans la douceur de la charité. Ils mettent la plupart du temps au-dessus d’eux-mêmes, dans leur estime, ceux qu’ils reprennent, et ils croient meilleurs qu’eux-mêmes ceux dont ils sont établis les juges ; de la sorte, en contenant leurs inférieurs par la discipline, ils se conservent eux-mêmes par l’humilité.

Au contraire, ceux qui s’enorgueillissent d’une fausse justice, méprisent les autres, sans condescendre avec miséricorde à leur faiblesse, et par là même qu’ils ne se croient pas pécheurs, ils deviennent plus coupables. Les Pharisiens étaient assurément de ce nombre, car, en blâmant le Seigneur de ce qu’il accueillait les pécheurs, ils reprenaient avec leur cœur desséché, la source même de la miséricorde. Mais parce qu’ils étaient malades au point d’ignorer leur mal, le céleste médecin les traite par de doux remèdes, leur présente une touchante parabole, et presse dans leur cœur la tumeur qu’ils y portent.

Source

Voici la suite de son Homélie, par l’explication de la parabole de la femme et des dix drachmes:  

Dom Guéranger, Année Liturgique a écrit:Mais c'est à saint Grégoire que l'Eglise demandait aujourd'hui, dans l'Office de la nuit, le commentaire de l'Evangile; la suite de l'Homélie qu'elle lui emprunte complète l'enseignement, par l'explication de la parabole de la femme et des dix drachmes.

« Celui qui est signifié par le Pasteur », dit saint Grégoire le Grand, « l'est aussi par la femme. Car il est Dieu, et il est la Sagesse de Dieu. Et parce que l'image du prince est requise sur la drachme, la femme (mulier) (2) a perdu sa drachme, lorsque l'homme, créé à l'image de Dieu, s'est éloigné parle péché de la ressemblance de son Créateur.

« Mais la femme allume sa lampe, la divine Sagesse apparaît dans l'humanité. Lampe en effet dit lumière dans un vase d'argile ; et la lumière dans l'argile, c'est la divinité dans la chair. De cette argile de son corps, la Sagesse dit elle-même : Ma force a séché comme l'argile (1). Garde même que l'argile durcit au feu, sa force a séché comme l'argile, parce qu'elle a affermi pour la gloire de la résurrection, dans le creuset des souffrances, la chair qu'elle avait prise.

« Ayant donc retrouvé la drachme perdue, elle convoque ses amies et ses voisines, disant : Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la drachme que j'avais perdue. Quelles sont ces amies sinon les célestes Puissances, d'autant plus voisines de la Sagesse éternelle, qu'elles s'en approchent dans la gloire d'une vision sans fin ?

Mais nous ne devons pas négliger de rechercher pourquoi cette femme, qui figure l'éternelle Sagesse, a dix drachmes, dont elle retrouve l'une, après l'avoir perdue. Il faut donc savoir que le Seigneur a créé, pour le connaître éternellement, la nature des anges et des hommes, et qu'il a fait cette double nature à son image. La femme en conséquence eut dix drachmes ; car neuf est le chiffre des chœurs des anges, et l'homme fut créé dixième pour parfaire le nombre des élus ; séparé de son Créateur, il ne fut point perdu sans retour, parce que la divine Sagesse, revêtant chair, fit briller à ses yeux sa douce lumière à travers l'argile (2). »
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2. C'est aussi l'interprétation du Vénérable Bède et de saint Cyrille d'Alexandrie sur ce passage de saint Luc : mulier, Sapientia. Saint Augustin s'exprime de même dans ses Enarrations sur les Psaumes: voir au verset 24 du Ps. CIII, Omnia in Sapientia fecisti ; de même, Ps. CXXXVIII, II : « Sapientia Dei perdiderat drachmam... Et quid fecit mulier sapiens ? Accendit lucernam. Et nox illuminatio in deliciis meis. Deliciae nostrae Christus. » Avant eux tous, saint Méliton, au mot mulier. — 1. Psalm XXI, 16. — 2. GREG. Hom. XXXIV in Evangelia.

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Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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