Maria de la Luz Camacho, martyre , 1907-1934 ( Mexique )

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Message  Louis Mer 05 Aoû 2009, 4:21 pm

gabrielle a écrit:Dans un sens je les comprends, de l'extérieur Ratzi et cie occupent les cadres visibles, alors de façon instinctive les gens pointent les cadres visibles en disant: "Voilà l'Église Catholique"

C'est pour cette raison que Montini et suivants ont bien pris soins de garder les cadres visibles... là est tout le mystère d'iniquité.

C'est exactement ça L'INFÂME TRAHISON !...

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Message  ROBERT. Mer 05 Aoû 2009, 4:48 pm

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Le Mystère d'iniquité...l'Infâme Trahison... dont nous aurons un jour la complète compréhension, la claire vision... sunny
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Message  Monique Mer 05 Aoû 2009, 6:24 pm

Saint Paul disait déjà pour son temps : "Le mystère d’iniquité est déjà à l’œuvre" . Que pensez-vous qu'il dirait maintenant ? Shocked
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Message  Roger Boivin Mer 05 Aoû 2009, 6:41 pm


Ce régime de violence ne brise pas la résistance des catholiques. A Puebla, moins de 35% des enfants fréquentaient l'an dernier les écoles publiques. A Guadalajara, quatorze congrégations religieuses continuent d'enseigner en secret. Dans la ville de Mexico, j'ai vu à l'oeuvre des organisations splendides, qui, malgré les efforts du gouvernement, groupent plus de cinquante mille enfants. Un directeur me disait, avec ce ton de bonne humeur qui caractérise les Mexicains :

« Cette année, cent mille enfants vont aux écoles de l'États; nous en avons cinquante mille. Dans un an, les chiffres seront inversés !
- Mais si le gouvernement confisque vos maisons, que ferez-vous ?
- Nous en trouverons d'autres.
- Et si on vous prend les autres ?
Nous irons enseigner dans les parcs publics, et nous dirons au gouvernement : venez les prendre ! »

Les catholiques tiendront jusqu'au bout. C'est une question de vie ou de mort; car les écoles de l'État sont un véritable foyer de corruption et d'éducation athée.

Une fois acceptés, les professeurs doivent faire par écrit des déclarations comme celles-ci qui est en usage dans l'État du Yucatan :

« Moi, N..., je déclare solennellement accepter sans aucune restriction le programme de l'école socialiste... Je déclare que je suis athée, ennemi irréconciliable de la religion catholique, apostolique et romaine, et promets de m'employer à la détruire en arrachant de la conscience des enfants tout sentiment religieux. Je déclare en outre que je suis disposé à combattre le clergé partout où la lutte s'impose. Je déclare que je suis disposé à prendre une part active aux campagnes de défanatisation et à attaquer partout la religion catholique, apostolique et romaine. »



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Message  Roger Boivin Mer 05 Aoû 2009, 9:05 pm


Ces promesses ne sont point paroles en l'air. Pour garder leur emploi, les professeurs doivent rivaliser de zèle afin d'infuser à la jeunesse cette « nouvelle conscience nationale » dont parle Calles. Tous les moyens sont bons, mêmes les plus infâmes. Sans parler des pratiques qui, sous le nom d'éducation sexuelle, ferait rougir des sauvages, on peut montrer comment l'école socialiste prépare la nouvelle génération.

Avant tout, il faut détruire la religion. L'homme n'est qu'un animal : Dieu et les lois morales sont des mythes. Tout ce que nous avons de plus sacré est tourné en ridicule devant les élèves. Voici une formule du Notre Père :

« père socialiste... qui n'est pas au ciel, parce que Dieu n'existe pas; tu n'es pas sanctifié, parce que la sainteté n'existe que dans l'esorit des sots. Que ton souvenir vienne vers moi, pur et sincère. Manifeste ta volonté en brûlant les images, en pendant les curés, en rasant les églises dans la ville  et dans la campagne. Notre pain d'aujourd'hui, nous l'avons gagné par notre travail, et nous nous procurerons celui de demain. Nous ne reconnaissons que la dette contractée envers la révolution. nous nous délivrerons du mal théologique et nous mènerons une vie active, utile et sociale. » ( Cf. Cristo Rey, 26 janvier 1935. )

Le jounal Izquierdas du 21 octobre 1935 nous donne la formule du Credo socialiste qu'on enseigne aux enfants :

« Je crois au socialisme tout-puissant... Je crois à Ejido ( un socialiste ) qui est descendu dans les misérables huttes des paysans et qui est assis à la droite du général Cardenas, sur le trône prolétarien... Je crois à l'extinction de toutes les  religions inspirées par la couardise des esprits mystiques... »

Les affiches complètent le travail fait à l'école. Collées sur les murs ou jetées des avions par paquets de petits feuillets aux diverses couleurs, elles atteignent tous les milieux.


Maria de la Luz Camacho, martyre , 1907-1934 ( Mexique ) - Page 3 Numari15


On m'en a donné des masses. En voici un modèle :


« Enfant ou jeune homme,

« Si tes parents tyranniques ne te permettent pas d'aller aux écoles que la révolution a ouverte pour toi, MÉPRISE-LES. Tu ne leur dois ni condescendance ni gratitude, puisque tu es moins le fruit de leur douleur que de leur vil plaisir.

« Ils veulent te garder toujours dans l'obscurentisme fanatique et égoïste de leur despotique férule; ils veulent que tu sois l'esclave abject de leurs stupides caprices, comme ils l'ont été de ceux de leurs ancêtres rétrogrades. HAIS-LES.

« Regarde les écoles de ton peuple : tu y verras beaucoup d'enfants et de jeunes gens comme toi, qui se sont libérés complètement de ceux qu'ils appelaient leurs parents.

« Fais comme nous, qui nous sommes débarrassés du joug brutal et inhumain des exploiteurs que furent nos parents et des hypocrites que furent les curés.

« Tes parents et les curés se sont conjurés pour t'opprimer.

« Viens te joindre aux maîtres révolutionnaires de nos écoles, dont l'orientation socialiste t'enseignera la liberté.

« Les écoles sont remplies d'enfants et de jeunes gens qui ont faim et soif de justice prolétarienne.

« Ne regarde pas en arrière; romps le joug bestial de ton soi-disant père et de ta soi-disant mère, et cours te joindre à tes compagnons libres qui sont dans les écoles de la révolution, faisant cause commune avec tes protecteurs : les MAÎTRES SOCIALISTES.

« Le Bloc des Jeunes Révolutionnaires du District Fédéral. »

Coyoacan, D. F., 10 février 1935



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Message  Roger Boivin Jeu 06 Aoû 2009, 10:30 pm


Le cathéchisme socialiste, parodie blasphématoire du cathéchisme populaire du P. Ripalda, est distribué gratuitement.

Défense est faite de montrer sur l'écran des films où se trouve la moindre allusion à des choses religieuses; par contre, on distribue aux enfants des billets gratuits pour les cinémas qui font passer les films les plus obscènes. Dans les théâtres, on joue des comédies rouges, des drames blasphématoires où la religion est vilipendée.

En veut-on un exemple ?

Voici la dernière scène d'une pièce intitulée : Jugement dernier. Nous sommes devant un tribunal où Dieu, le clergé et le capital sont jugés par les prolétaires :

Luz ( s'adressant aux ouvriers ). - Placez-moi près de vous; je veux être dans la lutte jusqu'à la fin, jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucune trace de Dieu.

Le Président du tribunal. - Salut, femme camarade ! Ta libération représente la libération du monde entier. Tes fils ne cueilleront plus sur tes lèvres des paroles mensongères. Ton compagnon recevra de toi des paroles d'encouragement. Prends place auprès du vieil ouvrier; tu suivras son chemin et l'accompagneras dans la bataille qui va se livrer.

( Au public : ) Et maintenant, voici notre sentence. Au nom du prolétariat du monde, après avoir jugé Dieu, nous déclarons :

Dieu n'existe pas; l'idée de Dieu a pris naissance dans le cerveau des sauvages. L'idée de Dieu n'a apporté au monde que l'asservissement des travailleurs et leur exploitation par les riches. Les prêtres, complices de la puissance capitaliste, sont responsables de ce que ce terme criminel existe encore.

Nous condamnons Dieu à être effacé de la conscience humaine, parce qu'il est la terreur et l'ignorance. Nous condamnons les religions à être persécutées, parce qu'elles coopèrent avec le capitalisme à l'exploitation des peuples. Nous condamnons les prêtres à abandonner leur rôle de complices et à travailler comme des ouvriers.

Fermons toutes les églises, fermons toute maison où Dieu se cache, et faisons-en des écoles, des musées, des ateliers et des clubs ouvriers.

Laissons avec leur terreur les hommes du passé qui vont bientôt mourir, et portons nos regards vers les enfants; que l'avenir couvre en eux l'Aurore de la justice sociale. ( Dossiers de l'A. P. )



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Message  Roger Boivin Jeu 06 Aoû 2009, 10:45 pm


Les conférences où l'on bafoue la religion sont innombrables. Le poste émetteur de la Radio du Parti National Révolutionnaire en transmet tous les jours.

Tout sert à la défanatisation des masses : la littérature, la peinture, la musique.

Dans les écoles, les murs sont couverts de fresques d'inspiration russe. On fait chanter aux enfants des hymnes révolutionnaires. En voici un échantillon :


Écolier révolutionnaire,
Contiens ta noble impatience;
Tu vas pouvoir bientôt libérer ta conscience
Des chaînes de la religion.

Aujourd'hui, plus souveraine et plus glorieuse,
La vérité, comme un phare divin,
Montre aux enfants le chemin,
A la lumière de la Révolution.

Ne va pas à l'église horrible,
Ne vénère pas les « saintes » images :
Il ne convient pas aux braves de ton âge
De s'agenouiller devant un autel.

Détruis toute image inerte
Que le fanatisme a inventée;
Fais-en, aujourd'hui même, une flambée
Pour le curé pervers et malheureux.

Et quand un dogme audacieux et faux
Ose affiemer de Dieu l'existence :
Riposte avec la voix de ta conscience
Que le seul Dieu vivant, c'est le travail.


Et la chanson continue sur ce ton.



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Message  Roger Boivin Jeu 06 Aoû 2009, 11:24 pm


Les évêques du Mexique ne laissent pas contaminer leur peuple par ces torrents de boue. Ils ne perdent pas de temps à gémir. Par tout le pays ils organisent la résistance aux lois impies. Ils risquent d'aller rejoindre en exil le Délégué Apostolique, mais ils ne peuvent pas ne pas parler.

Leurs protestations auprès du Président de la République n'ont aucune chance d'amener sa conversion, mais ces déclarations publiques alertent l'opinion.

Leur lettre ouverte du 23 novembre 1935 démontre au Président Cardenas L'injustice des lois portées contre l'Église. Point par point, les évêques les réfutent et en demandent le rappel.

« Il est absolument faux, poursuivent-ils, que le Socialisme enseigné dans les écoles se limite à des doctrines économiques. Le texte même de la loi, les débats qui ont eu lieu à la Chambre, les circulaires du Secrétariat de l'Éducation, ses diverses activités prouvent qu'on mène avec ténacité une campagne publique antireligieuse et spécialement anticatholique. Il suffit de voir dans plusieurs écoles officielles les fresques et les tableaux ouvertement hostiles à la religion et à ses ministres; les livres de textes recommandés par le Secrétariat de l'Éducation publique combattent ouvertement la religion en répandant des inexactitudes et des erreurs... »

Les directives des évêques suivent pas à pas la marche des évènements; elles dénoncent les dangers de l'école socialiste et la mauvaise foi du gouvernement, guident les fidèles et les soutiennent dans la lutte. En douze mois, les évêques revinrent publiquement dix-sept fois à la charge, dans des lettres très dignes et bien documentées.



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Message  Roger Boivin Ven 07 Aoû 2009, 7:19 pm


Les catholiques se sentent soutenus; ils savent où ils vont. Malgré vingt ans de persécutions, ils ne sont pas découragés, et ce qui est sûr, c'est qu'ils sont loin d'être vaincus.

Le gouvernement a pour lui la force; ils ont pour eux le droit. Leurs victoires leur coûtent cher, mais le gouvernement doit parfois reculer.

Quand le tout-puissant Calles voulut imposer l'enseignement sexuel obligatoire dans les écoles, les catholiques protestèrent avec une telle vigueur, qu'il dut battre en retraite. Bassols, qui s'était fait le champion de la lutte, démissiona.

Canabal avait promené impunément ses Chemises Rouges dans son État de Tabasco; Il essaya d'appliquer ses méthodes à Mexico où Cardenas l'avait appelé. Peu de mois après, il part pour l'exil et son armée est dissoute.

Le gouvernement a établi de force à Monterrey une université socialiste, d'ailleurs sans prestige, mais la grande université de Mexico résiste encore aux attaques qui menacent son autonomie.

Cardenas décrète le 13 février 1935 que toute correspondance religieuse est prohibée. Le 28 juin suivant, il retire son décret inefficace.

Le gouvernement parle du succès de ses campagnes de défanatisation dans lesquelles les images saintes sont brûlées publiquement, mais ce qu'il ne dit pas, c'est que le peuple montre si peu de zèle pour apporter ses objets de piété, que Canabal lui-même fit installer une fabrique d'images saintes et de statues, pour pouvoir les faire brûler ensuite sur les places publiques.



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Message  Roger Boivin Ven 07 Aoû 2009, 8:31 pm


L'éducation socialiste fait des ravages terribles, mais le gouvernement doit l'imposer par la force. Il constate que le peuple manque d'enthousiasme; le 22 mars 1935, le Ministère de l'Instruction publique avertit les professeurs que l'abstention des élèves dans les écoles de l'État est scandaleuse et qu'il faut par tous les moyens attirer les enfants.

Dans un village de Sonora, la maîtresse essaye de faire chanter à ses élèves un refrain athé : « Un, deux; un, deux : il n'y a pas de Dieu ! » Les enfants reprennent en choeur : « Un, deux; un, deux : il y a un Dieu ! » Chaque fois que la maîtresse recommence, ils frappent sur leur table en criant : « Un, deux; un, deux : il y a un Dieu ! » et ils sortent de l'école en chantant leur victoire.

Dans une école libre qu'une maîtresse catholique tient en cachette, la police entre, revolver au poing. La maîtresse, menacée de mort, est aussitôt entourée des enfants, qui lui font un bouclier de leur corps. La police doit se retirer.

Parfois, les professeurs socialistes n'osent paraître à l'école; ils ont peur d'être malmenés par la foule. Un jour on amène à Cardenas un groupe de maîtresses d'écoles socialistes qui portent encore les marques de coups qu'elles ont reçus. Le Président les envoie en leur enjoignant de se défendre. Depuis lors, les maîtres et les maîtresses d'écoles socialistes apportent en classe, avec leurs livres, un revolver, et les écoles sont entourées d'une garde armée.

L'enseignement socialiste, on le voit, n'est guère populaire au Mexique.

Mais le bon Dieu est plus fort; et il n'abandonnera pas son peuple qui lui est resté fidèle au prix de tant d'héroïsme.

Je croyais savoir, en entrant à Mexico, comment les héros du Christ-Roi savent vivre et mourir pour leur foi; je croyais connaître les merveilleux récits du martyrologue mexicain. En vérité, j'en ignorais peut-être la plus belle page : l'histoire d'une jeune fille qui, à la porte de son église paroissiale assaillie par les Rouges, tombe frappée en pleine poitrine en s'écriant : « Vive le Christ- Roi ! »

C'est l'histoire de Maria de la Luz Camacho, que ces pages vont raconter.


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Message  Roger Boivin Ven 07 Aoû 2009, 8:39 pm


En Famille


L'orpheline de Tacubaya

La ville de Mexico est bâtie sur un immense plateau, entouré de montagnes. Les Aztèques y avaient établi le centre de leur royaume, plusieurs siècles avant l'arrivée des Espagnols. La cathédrale s'élève sur les ruines d'un temple païen. Un grand nombre de beaux monuments anciens forment le noyau de la ville moderne, qui, pour abriter son million d'habitants, s'est déployée sur une surface de quarante kilomètres de diamètre. Le sol est mouvant et les tremblements de terre sont fréquents; les plus luxueuses maisons ont rarement plus d'un étage.

Presque au centre de la ville, surgit au millieu d'un parc immense la colline de Chapultepec, au sommet de laquelle Fernando Cortés bâtit le palais du Vice-Roi. L'Empereur Maximilien y séjourna quelque temps; après 1857, le palais devint la résidence officielle du Président de la République. Le coup d'oeil sur la ville y est splendide. Ici et là, émergent quelques flèches d'église, mais tout le reste s'efface dans la verdure des larges boulevards.

Certains quartiers ont gardé le nom qu'ils portaient avant d'être enclavés dans la ville moderne. Tacubaya en est un exemple. Ce quartier, très populeux, fut, l'an dernier, le théâtre d'un massacre de catholiques dont le souvenir révolte encore les Mexicains.



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Message  ROBERT. Ven 07 Aoû 2009, 9:52 pm

Roger a écrit: « Moi, N..., je déclare solennellement accepter sans aucune restriction le programme de l'école socialiste... Je déclare que je suis athée, ennemi irréconciliable de la religion catholique, apostolique et romaine, et promets de m'employer à la détruire en arrachant de la conscience des enfants tout sentiment religieux. Je déclare en outre que je suis disposé à combattre le clergé partout où la lutte s'impose. Je déclare que je suis disposé à prendre une part active aux campagnes de défanatisation et à attaquer partout la religion catholique, apostolique et romaine. »

Ici, le démon a réussi un bien plus grand tour de passe-passe: la plupart de nos professeurs n'ont même pas besoin de signer telle déclaration: ils font ce "job" machinalement, "normalement" sans même y penser... Sad affraid
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Message  Roger Boivin Ven 07 Aoû 2009, 10:21 pm


Le 11 février 1935, le prêtre Adolfo Cacho prie dans l'église du Saint-Esprit. La police le saisit et le conduit en prison au centre de la ville de Mexico. Les citoyens de Tacubaya, indignés, décident, dans un grand meeting, de protester le jour même auprès du Président Cardenas, qui vient d'entrer en charge. A quatre heures de l'après-midi, des milliers d'hommes sont en marche vers la ville. Pacifiquement mais résolument, ils vont demander la libération de leur curé. Soudain, un fort contingent de gendarmes en motocyclettes leur barre la route. Les manifestants s'arrêtent. Que faire ? Une voix s'élève : « Revenons sur nos pas ! Les Rouges qui ont appréhendé notre curé ont dit qu'ils vont revenir ce soir pour brûler notre église. Allons la défendre ! »

Le groupe rebroussa chemin. Mais les Rouges ne paraissaient pas. A neuf heures du soir, tout était calme à Tacubaya; la foule veillait à la porte de l'église. Elle commençait à se disperser. quand des agents de police se présentent, en disant qu'ils ont reçu l'ordre de fermer l'église. C'était mettre le feu aux poudres. Les cloches commencent à sonner; en un moment tout le cartier est en émoi. Quatre mille personnes sont là, massées devant la porte. Les agents se replient en ordre près du mur qui fait face à l'église. De là ils se mettent à tirer en l'air. Dans l'obscurité, la foule croit que c'est sur elle que pleuvent les balles. Une mêlée furieuse se déclenche; les pompiers, mandés sur les lieux, essayent d'y mettre fin. Ils frappent à coups de hache les manifestants, qui, se battant corps à corps avec les agents, les tiennent en échec. C'est une vraie bataille, où, pendant trois quarts d'heure, la police tira plus de trois mille coups de revolver sur la foule désarmée. On marchait sur les morts. Les blessés, transportés dans les rues avoisinantes, ajoutent par leurs plaintes à l'horreur de cette scène. Vers minuit, le chef de police arrive et donne l'ordre à ses hommes de cesser le combats; cinq agents étaient légèrement atteints. L'église fut cernée. A deux heures du matin, la police força les portes. Deux cents personnes, parmi lesquelles des femmes et des enfants, s'étaient réfugiées dans l'église. Une trentaine d'hommes, jugés suspects, furent poussés dans des camions et transportés à la préfecture de police.

L'église était sauvée.

C'est précisément dans cette ville de Tacubaya que naquit Maria de la Luz Camacho, le 17 mai 1907.



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Message  Roger Boivin Ven 07 Aoû 2009, 10:27 pm

ROBERT. a écrit:
Roger a écrit: « Moi, N..., je déclare solennellement accepter sans aucune restriction le programme de l'école socialiste... Je déclare que je suis athée, ennemi irréconciliable de la religion catholique, apostolique et romaine, et promets de m'employer à la détruire en arrachant de la conscience des enfants tout sentiment religieux. Je déclare en outre que je suis disposé à combattre le clergé partout où la lutte s'impose. Je déclare que je suis disposé à prendre une part active aux campagnes de défanatisation et à attaquer partout la religion catholique, apostolique et romaine. »

Ici, le démon a réussi un bien plus grand tour de passe-passe: la plupart de nos professeurs n'ont même pas besoin de signer telle déclaration: ils font ce "job" machinalement, "normalement" sans même y penser... Sad affraid

Que peut-on faire maintenant ! ? Crying or Very sad
Le temps de réagir massivement est passé. Combien sont restés ou sont redevenus catholiques, ..vraiment catholiques ? Le nombre semble si petit que c'est à se demander si la fin des fins ne serait pas là tout près..
..pour notre plus grande consolation. cheers
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Message  gabrielle Sam 08 Aoû 2009, 8:25 am

Continuer de résister, se battre pour la Vérité.
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Message  Diane + R.I.P Sam 08 Aoû 2009, 9:51 am

Nous n'avons pas encore résisté jusqu'à verser notre sang Shocked

Combien d'âmes iraient jusque-là Question
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Message  Roger Boivin Sam 08 Aoû 2009, 10:29 am

Diane a écrit:Nous n'avons pas encore résisté jusqu'à verser notre sang Shocked

Combien d'âmes iraient jusque-là Question

Mon Dieu, au cas que ce soit là le sort glorieux que vous me réservez, tout peureux que je suis, faites quand même et surtout que je sois de ces âmes ! Merci.
.
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Message  Diane + R.I.P Sam 08 Aoû 2009, 11:01 am

Roger a écrit:

Mon Dieu, au cas que ce soit là le sort glorieux que vous me réservez, tout peureux que je suis, faites quand même et surtout que je sois de ces âmes ! Merci.
.

Comme vous avez l'habitude de prendre les grâces que Dieu vous donne, je suis certaine que vous prendrez celle du martyre Maria de la Luz Camacho, martyre , 1907-1934 ( Mexique ) - Page 3 430970
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Message  Louis Sam 08 Aoû 2009, 11:51 am

Roger a écrit:Mon Dieu, au cas que ce soit là le sort glorieux que vous me réservez, tout peureux que je suis, faites quand même et surtout que je sois de ces âmes ! Merci.

Il y en avait eu un dans les Saints Martyrs canadiens qui avait peur aussi. Lequel ? je ne m'en souviens plus.

_________________
Bienheureux l'homme qui souffre patiemment la tentation, parce qu'après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. S. Jacques I : 12.
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Message  ROBERT. Sam 08 Aoû 2009, 2:30 pm

.

Cher Roger, au risque de répéter, continuez à vous battre pour la Vérité, continuez à résister fort dans la Foi, comme vous le faites

depuis des années. Quant au martyre, vous pouvez demander humblement la grâce du martyre. Il est dans les vues insondables de

Dieu de vous l'accorder ou non. S'Il vous l'accorde, Il vous donnera, soyez-en sûr, les grâces qui vont avec. S'Il ne vous l'accorde

pas, c'est qu'Il a d'autres vues pour vous... Soyez en paix avec tout celà..
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Message  Roger Boivin Sam 08 Aoû 2009, 11:02 pm


Au nom des Camacho, que cette jeune fille a rendu célèbre par tout le Mexique, était attaché une réputation de grande honnêteté et de profond dévouement à l'Église.

Manuel Camacho appartenait à une famille bourgeoise et vivait modestement de son travail. De son mariage avec Thérèse Gonzalez naquit une fille, qui à son baptême, dans l'église de Saint-Sébastien de Mexico, reçut le nom de Maria de la Luz.

La vie des catholiques mexicains, en 1907, était relativement tranquille; c'était encore l'âge d'or de ces années de prospérité et de paix qu'avait inaugurées le long règne de Porfirio Diaz. Ce « bon » tyran, comme l'appellent encore les Mexicains, eut la chance d'avoir épousé une femme de grande distinction, Carmen Romero Rubio, et il eut souvent la bonne idée de se laisser guider par elle.

Sur la colline de Chapultepec, comme Auguste au Palatin, Diaz régna pendant plus de trente ans sur le peuple qu'il sut manier.

La naissance de la petite Maria de la Luz passa sans doute inaperçue au château du tout-puissant Président, comme autrefoiscelle du Christ au palais de l'empereur romain.

Le régime pourtant touchait à sa fin. En 1911, la révolution s'installait à demeure au Mexique, et la femme du Président dut fuir en exil. Vingt-trois ans plus tard, en son costume de veuve, elle rentra au Mexique, le 3 novembre 1934, juste à temps pour assister au triomphe de Maria de la Luz. Parmi les gens du peuple, le jour des funérailles de la jeune martyre, la femme de l'ancien Président de la république, appuyée au bras de sa fille, suivait à pied le cercueil blanc qu'entouraient une phalange de jeunes filles de Coyoacan. La grande dame passa inaperçue. Mais j'imagine qu'en entendant les vivats de la foule acclamant la martyre du Christ-Roi, Carmen Romero Rubio, à qui la longue épreuve avait appris la hiérarchie des valeurs humaines, murmurait en son âme une prière : Maria de la Luz, sauve notre pauvre patrie !



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Message  Roger Boivin Dim 09 Aoû 2009, 4:45 pm


L'enfant à qui était réservé la gloire du martyre connut de bonne heure la souffrance. Enveloppés des langes fins que les mères brodent pour les premiers-nés, entourée de l'amour des jeunes époux, elle apportait cette joie toujours nouvelle et tant souhaitée dans les foyers chrétiens. Ce bonheur, hélas ! ne devait durer que sept mois. Le 30 décembre de la même 1907, à dix heures et demie du matin, Dona Teresa Gonzalez mourait. Sa tâche avait durée peu de temps, mais elle avait été bien remplie. N'est-ce pas assez de donner au monde une enfant prédestinée ? A vingt ans, son rôle est achevé; son souvenir durera. Le jour, l'heure même de sa mort seront gravés dans les mémoires : vingt-sept ans plus tard, le 30 décembre 1934, à dix heures et demie du matin, jour pour jour, heure pour heure, son enfant Maria de la Luz versera pour le Christ-Roi le sang qu'elle lui a donné.

M. Manuël Camacho restait seul avec une enfant de sept mois. Il s'en alla vivre chez sa belle-mère, Mme Jacinta Colin de Gonzalez, qui, devenue veuve, habitait Mexico avec la fille qui lui restait, Adela. La tante Adela remplaça si bien la maman que M. Camacho passa plus de deux ans sans songer à refaire son foyer. Ses occupations le retenaient au dehors, mais il pouvait compter sur le dévouement de Mme Colin et sur l'affection de sa belle-soeur. On devine la joie de ces femmes penchées sur le joli poupon. Une photographie a fixé le souvenir de la petite enfance de Maria de la Luz. Sa figure, entourée d'un large bonnet de dentelle, attire surtout par ses grands yeux noirs où l'on sent déjà la force, ces yeux qui un jour regarderont bien en face les revolvers pointés sur elle.


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Message  Roger Boivin Dim 09 Aoû 2009, 10:16 pm


En mars 1909, M. Camacho épouse Beatriz Lopez Tello. Maria de la Luz quitte sa grand'mère et sa tante. Elle suit son père dans le nouveau foyer où, un an plus tard, lui vient au monde une petite soeur, Maria del Carmen, qui mourut à l'âge de six ans. En 1912, naît Manuël, et l'année suivante, une autre soeur, qui, comme beaucoup de Mexicaines, reçoit le nom de Guadeloupe. Maria de la Luz sera toujours pour eux la grande soeur vigilante et bonne; c'est elle qui les formera et les entraînera à l'Action catholique; aujourd'hui, Manuël est l'âme du groupe paroissial de l'Association de la Jeunesse catholique mexicaine. Guadeloupe, un peu timide, n'aura pas l'esprit entreprenant de sa soeur, mais elle la suivra partout, jusque devant les balles des Rouges.

En 1916, le cercle de famille s'élargit encore. Un petit frère vient au monde, reçoit le nom de Jésus, et s'envole au ciel à l'âge d'un an.

Instinctivement Maria de la Luz concentre son affection sur son père, qui du reste la lui rend bien. C'est lui qui se charge de la former.

Elle a en effet besoin d'une main virile pour discipliner son caractère. De bonne heure elle montre une force de volonté peu commune. Quand elle veut une chose, elle la veut.

Un jour, elle se met un caprice en tête. Les réprimandes et les gros yeux de son père ne l'intimident pas. Pour en venir à bout, M. Camacho l'enferme seule dans une chambre. Elle ne pleure pas, mais elle se met à crier. Exaspérée, elle traite simplement son papa de « garçon mal élevé ». De guerre lasse, M. Camacho ouvre la porte, et lui tend les bras en souriant. Maria est vaincue. Le caractère de la jeune fille se dessine dans cet incident de l'enfant de quatre ans : une volonté tenace tempérée par un coeur d'or.



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Message  Roger Boivin Dim 09 Aoû 2009, 10:21 pm


L'écolière


Le Mexique catholique garde un souvenir ému à Monseigneur José Mora y del Rio, qu'on appelle encore le saint archevêque. C'est lui qui, en 1911, au temps où l'Église mexicaine n'avait rien perdu de sa splendeur, administra le sacrement de confirmation à Maria de la Luz. La cérémonie eut lieu non dans la cathédrale, réservée aux grandes solennités épiscopales, mais dans la petite église attenante du Sagrario, véritrable bijou de sculpture et d'architecture, où étaient célébrées les offices de la paroisse.


Maria de la Luz Camacho, martyre , 1907-1934 ( Mexique ) - Page 3 Numari19


L'enfant était âgée de quatre ans. Fortifiée par les dons du Saint-Esprit, elle peut affronter la vie mouvementée que le bon Dieu lui a préparée. Pendant les sept ans qui vont suivre, elle doit souvent changer de domicile. Des liens très forts la rattachaient à Mexico, où vivaient sa tante et sa grand'mère; son père l'emmène à Puébla. Pensionnaire dans un couvent de la ville, elle est entourée d'inconnues qui lui font regretter le foyer. Mais elle en prend son parti et dans l'épreuve sa vertu se fortifie.

Un jour quelques espiègles ont brisé par mégarde un métier à broder. Quand la maîtresse cherche la coupable, elles répondent : « C'est Maria de la Luz ! » Sans une plainte, sans une excuse, l'enfant rêçoit une dure réprimande. Comme pénitence, on lui ordonne de faire réparer le métier qu'elle n'a pas brisé. Quand l'ouvrier vient réclamer son salaire en rapportant le métier, M. Camacho demande des explications à sa fille. Interrogée, Maria de la Luz livre son secret, héroïque pour une enfant de son âge : elle n'avait alors que huit ans.



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Message  Roger Boivin Lun 10 Aoû 2009, 10:49 pm


A son séjour de Puebla se rattache le plus beau souvenir de sa vie, celui de sa première communion. Les épreuves avaient déjà trempé l'âme de la petite orpheline; une demoiselle de Puebla, fille d'un ami de M. Camacho, lui donna des leçons spéciales de cathéchisme. Maria de la Luz garda fidèlement la mémoire de celle qui l'avait préparée à la première communion. La famille conserve encore le livre de prières que la première communiante avait reçu de sa cathéchiste.

La vocation de maria de la Luz date de ce jour-là. Les trois mots qui résument sa vie et que, plus tard, elle répétera à ses compagnes de l'Action catholique : Eucharistie, Apostolat, Héroïsme, font déjà son programme : la force puisée dans l'Hostie, le dévouement au service des âmes, qui prépare le sacrifice de sa vie pour le Christ-Roi.

Il fallait bien des coeurs et des mains d'enfants tendues vers l'Hostie pour détourner du cher pays la tempête qui menaçait de tout ruiner. C'est en 1916. Les acteurs du grand drame de la persécution mexicaine sont déjà entrer en scène : Carranza, le politicien hypocrite, de concert avec le bandit Villa, vient de traverser le pays jusqu'à Mexico, où, dans le pillage et le sang, il établit le premier gouvernement révolutionnaire. Zapata, le père du socialisme au Mexique, a soulevé les paysans du sud à qui il a promis les terres volées aux riches. Le général Obregon, l'âme de la révolution, se signal à Guadalajara : il profane les églises, il prend de force les collèges qu'il transforme en casernes; il chasse les prêtres et se débarrasse de ses adversaires en les tuant.



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